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Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 1/4 Ziad Takieddine doit plus de 12 millions d’euros au fisc PAR FABRICE ARFI ARTICLE PUBLIÉ LE VENDREDI 8 AOÛT 2014 Ziad Takieddine © Reuters L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clé du volet financier de l’affaire Karachi ou de celle des financements libyens de Nicolas Sarkozy, doit à ce jour 12 084 232 euros au Trésor public, selon des documents obtenus par Mediapart. Le fisc a établi pour la seule année 2007 la valeur du patrimoine de Ziad Takieddine à 59,3 millions d’euros. Mais rien ne fut jamais déclaré, grâce à de complexes montages offshore. L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clé de quelques uns des plus retentissants scandales politico-financiers de ces dernières décennies, que ce soit le volet financier de l’affaire Karachi ou celle des financements libyens de Nicolas Sarkozy, a une lourde dette personnelle vis-à-vis de l’État français. D’après plusieurs documents judiciaires et fiscaux obtenus par Mediapart, il doit à ce jour 12 084 232 euros au Trésor public pour avoir dissimulé depuis plus de vingt ans ses revenus, son patrimoine et son train de vie, dont aucun ne faisait dans la demi-mesure, à l’administration française. La Direction nationale des vérifications des situations fiscales (DNVSF) a établi pour la seule année 2007 la valeur du patrimoine de Ziad Takieddine à 59,3 millions d’euros, selon les éléments en notre possession. Mais rien ne fut déclaré, grâce à de complexes montages offshore. De telle sorte que le marchand d'armes n’a jamais payé un fifrelin d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). [[lire_aussi]] Renvoyé en juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris dans le volet financier de l’affaire Karachi, pour avoir participé à un système de détournements de fonds sur les ventes d’armes du gouvernement français au profit des balladuriens entre 1993 et 1995, Ziad Takieddine devra également répondre de faits de « fraude fiscale », « blanchiment » et « organisation frauduleuse d’insolvabilité par dissimulation », commis dans une période beaucoup plus récente. Le procès du volet financier de l’affaire Karachi, durant lequel on retrouvera par ailleurs sur le banc des prévenus les doublures de l’ancien premier ministre Édouard Balladur (par l’entremise de Nicolas Bazire) et des anciens ministres François Léotard et Nicolas Sarkozy (par celles de Renaud Donnedieu de Vabres et Thierry Gaubert), devrait avoir lieu courant 2015. Les aspects fiscaux du dossier, loin d’être anecdotiques, peuvent à eux seuls se lire, maintenant que l’enquête est close, comme un implacable révélateur de l’utilité vitale des paradis fiscaux et de tous les professionnels de la dissimulation dans le grand monde de la corruption. En effet, les places offshore ne sont pas seulement des lieux plus ou moins exotiques de l’évitement de l’impôt ; elles jouent aussi le rôle de paravents qui permettent, à l’abri des lois nationales, d’offrir des moyens de dissimulation de l’origine et/ou de la destination de l’argent noir. C’est toute l’histoire de la fortune amassée par Ziad Takieddine. « M. Takieddine a organisé son insolvabilité depuis 1995, époque à laquelle il a perçu d’importantes commissions sur des ventes d’armes en Arabie Saoudite et au Pakistan », ont noté, le 12 juin dernier, les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire dans leur ordonnance de renvoi, document judiciaire par lequel des juges d’instruction réclament un procès pour les personnes mises en examen. « Non seulement, il a frauduleusement masqué ses véritables revenus à l’administration fiscale, mais, en outre, il s’est constitué un patrimoine immobilier sans jamais apparaître propriétaire, ajoutent-ils […]. Les biens étaient acquis à travers une cascade de sociétés.

Ziad Takieddine doit plus de 12 millions d’euros au fiscekladata.com/3JxOFMnoupscJTnwKJrUhIgM3Pk/article_440401.pdfmarchand d’armes quand ils furent invités à grands frais dans

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Ziad Takieddine doit plus de 12 millionsd’euros au fiscPAR FABRICE ARFIARTICLE PUBLIÉ LE VENDREDI 8 AOÛT 2014

Ziad Takieddine © Reuters

L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clédu volet financier de l’affaire Karachi ou de celle desfinancements libyens de Nicolas Sarkozy, doit à cejour 12 084 232 euros au Trésor public, selon desdocuments obtenus par Mediapart. Le fisc a établipour la seule année 2007 la valeur du patrimoine deZiad Takieddine à 59,3 millions d’euros. Mais rienne fut jamais déclaré, grâce à de complexes montagesoffshore.

L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage cléde quelques uns des plus retentissants scandalespolitico-financiers de ces dernières décennies, que cesoit le volet financier de l’affaire Karachi ou celledes financements libyens de Nicolas Sarkozy, a unelourde dette personnelle vis-à-vis de l’État français.D’après plusieurs documents judiciaires et fiscauxobtenus par Mediapart, il doit à ce jour 12 084 232euros au Trésor public pour avoir dissimulé depuisplus de vingt ans ses revenus, son patrimoine et sontrain de vie, dont aucun ne faisait dans la demi-mesure,à l’administration française.

La Direction nationale des vérifications des situationsfiscales (DNVSF) a établi pour la seule année2007 la valeur du patrimoine de Ziad Takieddine à59,3 millions d’euros, selon les éléments en notrepossession. Mais rien ne fut déclaré, grâce à decomplexes montages offshore. De telle sorte que lemarchand d'armes n’a jamais payé un fifrelin d’impôtde solidarité sur la fortune (ISF).

[[lire_aussi]]

Renvoyé en juin dernier devant le tribunalcorrectionnel de Paris dans le volet financier del’affaire Karachi, pour avoir participé à un systèmede détournements de fonds sur les ventes d’armesdu gouvernement français au profit des balladuriensentre 1993 et 1995, Ziad Takieddine devra égalementrépondre de faits de « fraude fiscale », « blanchiment» et « organisation frauduleuse d’insolvabilité pardissimulation », commis dans une période beaucoupplus récente.

Le procès du volet financier de l’affaire Karachi,durant lequel on retrouvera par ailleurs sur le banc desprévenus les doublures de l’ancien premier ministreÉdouard Balladur (par l’entremise de Nicolas Bazire)et des anciens ministres François Léotard et NicolasSarkozy (par celles de Renaud Donnedieu de Vabreset Thierry Gaubert), devrait avoir lieu courant 2015.

Les aspects fiscaux du dossier, loin d’êtreanecdotiques, peuvent à eux seuls se lire, maintenantque l’enquête est close, comme un implacablerévélateur de l’utilité vitale des paradis fiscaux et detous les professionnels de la dissimulation dans legrand monde de la corruption. En effet, les placesoffshore ne sont pas seulement des lieux plus ou moinsexotiques de l’évitement de l’impôt ; elles jouentaussi le rôle de paravents qui permettent, à l’abri deslois nationales, d’offrir des moyens de dissimulationde l’origine et/ou de la destination de l’argent noir.C’est toute l’histoire de la fortune amassée par ZiadTakieddine.

« M. Takieddine a organisé son insolvabilité depuis1995, époque à laquelle il a perçu d’importantescommissions sur des ventes d’armes en ArabieSaoudite et au Pakistan », ont noté, le 12 juin dernier,les magistrats Renaud Van Ruymbeke et Roger LeLoire dans leur ordonnance de renvoi, documentjudiciaire par lequel des juges d’instruction réclamentun procès pour les personnes mises en examen. « Nonseulement, il a frauduleusement masqué ses véritablesrevenus à l’administration fiscale, mais, en outre, ils’est constitué un patrimoine immobilier sans jamaisapparaître propriétaire, ajoutent-ils […]. Les biensétaient acquis à travers une cascade de sociétés.

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» Celles-ci étaient domiciliées dans d’innombrablesparadis fiscaux, au Panama, dans les îles Viergesbritanniques, au Liechtenstein ou au Luxembourg,comme Mediapart l’a raconté dès l’été 2011.

Fortune faite grâce au hold-up du gouvernementBalladur sur les ventes d’armes de l’État français, ZiadTakieddine a tout eu, tout connu : des villas, des hôtelsparticuliers, des bateaux, des voitures de collection, del’argent à profusion et une influence grandissante dansles couloirs de la République, au point d’être devenusous la présidence de Nicolas Sarkozy une sorte dechef de la diplomatie parallèle de la France avecles régimes autoritaires de la Libye de MouammarKadhafi ou de la Syrie de Bachar el-Assad.

MM. Copé, Takieddine et Hortefeux devant “La Diva" © Mediapart

Tous les attributs matériels de cette puissance ontcependant été soustraits à la solidarité nationalependant deux décennies. Ce n’est pas faute, pourtant,pour certains hauts responsables politiques français,comme Jean-François Copé (ancien ministre du…budget) ou Brice Hortefeux (ancien ministre del’intérieur), d’avoir pu constater de visu les fastes dumarchand d’armes quand ils furent invités à grandsfrais dans sa villa du Cap d’Antibes ou sur son yachtLa Diva (d’une valeur de 4 millions d’euros), commeen témoignent aujourd’hui de nombreuses photos.Durant toute cette longue période de fréquentationsprivilégiées au sommet de l’État, Ziad Takieddine n’a– il va sans dire – pas eu à souffrir de la curiosité dufisc.

Le cas du navire La Diva, sur lequel, outre MM.Copé et Hortefeux, a défilé du beau monde (l’ancienconseiller et ami de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert,ou le patron du Fouquet’s, Dominique Desseigne),

est un exemple parfait de dissimulation fiscale.Officiellement, le bateau long de 24 mètres appartientà la société luxembourgeoise International Yachtand Motor Charter (IYMCS), qui le loue à ZiadTakieddine. En réalité, le marchand d’armes étaitle véritable bénéficiaire économique de IYMCS auLuxembourg et avait monté un faux contrat delocation.

Les enquêteurs ont finalement découvert sur placeque le siège de la société était totalement fictif.IYMCS était domiciliée au siège d’une autre société,baptisée Magellan Managment, chargée d’établir lacomptabilité et la gestion du navire. En vérité,

Magellan louait à IYMCS un bureau de 12 m2,comme elle faisait, pour le même bureau, à de trèsnombreuses autres sociétés dans le seul but d’établirdes domiciliations fictives de sièges sociaux et ainsimasquer les bénéficiaires économiques réels desditessociétés. Dans le cas de La Diva, acheté en juillet 1998:Ziad Takieddine.

D’ailleurs, le 2 septembre 2011, jour de la saisiedu bateau par la gendarmerie au Port-Gallice, àCap d’Antibes, « M. Takieddine s’est spontanémentprésenté aux gendarmes comme le propriétaire dubateau avant de se raviser en comprenant l’objet deleur visite », ont noté, amusés, les juges dans leurordonnance.

« L'impôt, c'est le vol »

Tout le patrimoine immobilier de Ziad Takieddinerelevait du même jeu de bonneteau. Qu’il s’agisse de

ses luxueux appartements parisiens, dont un de 600 m2

à côté du Trocadéro, de son hôtel particulier à Londres,de sa villa au Cap d’Antibes, de ses biens au Liban, de

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ses bateaux ou de ses voitures de luxe (trois Bentleyet trois Jaguar des années 1950 et 60), tout était cachégrâce à des tours de passe-passe sur papier.

Avenue Georges-Mandel, à Paris.

L’exemple du principal appartement parisien de ZiadTakieddine, avenue Georges-Mandel, est significatif :il appartenait en façade à une SCI, à la tête delaquelle on retrouvait un homme de paille ; laditeSCI appartenait, elle, à des structures au Luxembourg,lesquelles étaient détenues par une holding au Panama.Et, au bout du compte, un seul actionnaire : ZiadTakieddine.

Beaucoup de gens ont su pendant des années, mais pasle fisc. Ainsi, un rapport interne du 4 février 2009de la banque Barclays, vers laquelle Ziad Takieddines’était tourné pour contracter un prêt de 12 millionsd’euros, montre l’étendue de la connaissance de ladissimulation de son futur client. « Comme on peut s’yattendre pour un client de la nature de Ziad, ses avoirssont détenus par le biais de structures offshore, bienqu’il soit, lui et non un trust, le bénéficiaire direct dechacune (...). En raison de sa résidence (fiscale – ndlr)à Paris, la structure de ses propriétés d'actifs est unpeu complexe », peut-on lire dans cette note.

Schéma extrait du rapport de 2009 de la Barclays sur Takieddine. © Mediapart

Compréhensive, la banque ajoutait : « Il est probableque le client possède des liquidités et des avoirs au-delà de ce qu’il a déclaré, mais il est réticent àdéclarer la totalité de ses actifs à une tierce partie àce stade de la relation. Sa résidence en France, et lerégime fiscal qui lui est associé, font qu’il est prudentquand il discute de ses revenus et avoirs imposables. »

Les colossaux revenus de Ziad Takieddine, eux aussi,ont été dissimulés. Officiellement, il a déclaré au fiscces dernières années entre 200 000 et 400 000 eurosde salaire, versés par un employeur libanais, la sociétéInvestment Company for the Middle East and the Gulf,qui a pris la suite d’une précédente au nom semblable,Middle East and Gulf Company. « Il apparaît qu’enréalité ces sociétés ont été successivement mises enplace par M. Takieddine pour justifier d’un salaireofficiel, celui qu’il déclarait à l’administration fiscale.Ces sociétés ne lui servaient que de couverture »,affirment aujourd’hui les juges Van Ruymbeke et LeLoire.

Seulement voilà, d’après les éléments obtenus par lesenquêteurs, les dépenses de Ziad Takieddine se sontélevées entre 2001 et 2008 à 47,7 millions d’euros, soitune moyenne annuelle de 6,8 millions d’euros.

Ziad Takieddine au palais de justice de Paris. © Reuters

Outre de confortables revenus de plus d’un milliond’euros par an en provenance du Liban, encaissés enFrance sans que son nom n’apparaisse jamais grâce àdes « comptes de correspondance » entre une banqueà Paris et une autre à Beyrouth, Ziad Takieddine a

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multiplié les contrats très rémunérateurs ces dernièresannées. Pour leur enquête, les juges en ont retenu deux,conclus avec la Libye.

Le premier concerne un marché signé en avril 2007avec la société française Amésys pour la venteau régime Kadhafi d’un système d’espionnage del’Internet libyen. Ce contrat, baptisé Eagle, qui apermis à l’ancienne dictature de traquer les opposantsavec l’assentiment de la France, fait aujourd’huil’objet d’une enquête judiciaire pour « complicité detorture » à Paris. D’après les documents fournis parAmésys au fisc, Ziad Takieddine a touché au total3,9 millions d’euros de commissions sur les marchéslibyens par l’intermédiaire de sociétés écrans au Liban(Tristar Holding et Como Holding).

Le second marché a permis à Ziad Takieddine depercevoir 9,8 millions de dollars de Total pourl’exploitation – qui ne verra jamais le jour – d’unchamp gazier, situé dans le bassin de Ghadamèsen Libye. Le paiement a eu lieu par l’intermédiaired’une autre société écran, la North Global Oil &Gas, liée à une fondation au Liechtenstein, baptisée

Sohta. Dans les deux structures qui ont permis àZiad Takieddine de ne rien déclarer au fisc, unmême administrateur apparaît, selon des documentsen possession de Mediapart : le célèbre avocat suisseMarc Bonnant, ancien bâtonnier de Genève.

Rien de très surprenant. En octobre 2013, dans la revueMédium, dirigée par Régis Debray, le même Bonnantécrivait ceci : « L’impôt, c’est le vol [...]. Le secretbancaire participe de la protection de la sphère privée.L’État est toujours un intrus [...]. Nous n’aimons ni lesassistés, ni les parasites. Ni les fonctionnaires. À nosyeux, l’égalité est une violence faite à la liberté. Ellen’est que la revendication des vaincus, si elle n’est larevanche des faibles. »

La dernière fois que j’ai vu Ziad Takieddine auprintemps dans son nouvel appartement, situé – celane s’invente pas – en face de chez Liliane Bettencourtà Neuilly-sur-Seine, il m’a dit qu’il n’avait plus aucundémêlé avec le fisc. « Tout ça, c’est des conneries.C’est fini ! », a-t-il assuré. Sollicité ces dernières 24

heures, son avocat, Me Maurice Lantourne, n’a pasdonné suite.

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