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LABEL :Ici d’ailleurs++33 (0)3 83 28 82 [email protected]
PROMO :
Jean-Philippe Béraud
MARTINGALE
++33 (0)1 43 73 48 77
++33 (0)6 12 81 26 52
www.martingale-music.net
PRODUCTION SCENE /
BOOKING :
La Station Service
> Chargé de Diffusion :
Benoit Gaucher
++33 (0)6 46 34 20 78
www.lastationservice.org
www.michelcloup.com
La pochette de l’album a été réalisée par Bonnefrite,il peindra sur scène avec le groupe sur deux concerts (Paris & Toulouse).www.bonnefrite.cheapConcerts :
04/04 - Fjt les oiseaux - Besançon
05/04 - Café de la danse - Paris
06/04 - L’Entrepôt - Arlon (Be)
12/04 - La Belle Lurette - Saint Macaire
13/04 - L’Ampli - Pau16/04 - Metronum - Toulouse
27/04 - Carène - Brest
DanseCe qui prime peut-être dans ce disque, c’est le rythme (les trois occur-
rences du mot « danser » dès son intitulé sont une annonce). Les textes,
toujours fondamentaux, acceptent parfois de moins dire, pour laisser
l’énergie, la matière sonore s’épanouir et l’emporter. Plus que jamais,
les chansons jouées ici sont celles d’un duo. Julien Rufié a pris une part
importante dans la composition. Imaginant une pulsation, il dessine une
direction ; ses fûts offrent leur socle aux chansons. Ils sculptent des
motifs rythmiques pour permettre la danse – celle des mots mais aussi
ici, il faut l’affirmer, celle des corps. Michel danse ses chansons sur les
rythmes de Julien comme les personnages du disque dansent sur les
ruines d’un monde révolu et dans un champ de nouveaux possibles.
Réaliser l’utopieA la première écoute, on pourrait croire que trois chansons mettent à mal la cohésion utopique du disque. Il y a, d’abord, « Les vrais héros ne meurent jamais », écrite le jour de la mort du leader du groupe punk The Fall, Mark E. Smith, hymne à la musique et à l’importance que celle-ci revêt dans nos vies, au delà de nos âges et conditions. Ce morceau fiévreux, le plus long de l’album, se situe à la croisée d’esthétiques qu’il parvient à embrasser en un geste ample : hip hop, krautrock, rock, punk. Il y a, ensuite, deux chansons bouleversantes qui tranchent par leur aspect plus personnel, leur versant autobiographique. « Le futur dans tes yeux », dans laquelle le chanteur s’adresse à sa fille adolescente, et enfin « Nous perdre dans nos rires », qui clôt le disque, s’adressant à deux vieux amis brisés par la douleur écrasante du deuil, deux amis en un « pour qui le futur semble appartenir au passé ».Au final, l’art, la jeunesse et l’amitié : trois manières supplémentaires de s’émanciper du réel, d’en oublier les impasses, les espoirs déçus, d’espérer l’avenir, de l’appeler de ses vœux, coûte que coûte. Ce sont, parmi beaucoup d’autres, les pas de danse que Michel Cloup Duo nous invite à esquisser, le temps de ce disque, pour nous échapper du pré-sent. Pour mieux y revenir ensuite, l’investir et corriger sa course. Réaliser l’utopie.
Pierre Lemarchand
Deux
Michel Cloup, chanteur guitariste, fondateur de Diabologum, un des
groupes les plus importants du rock français dans les années 90,
initie au début des années 2010 Michel Cloup Duo. Par le truchement
de pédales d'effet et d'une solitude orchestrée, il y superpose les lignes
harmoniques et mélodiques, les saturations et les arpèges limpides, les
riffs entêtés et les explorations indécises. Ses textes sont interprétés par
une voix qui oscille entre parler et chanter. Le batteur Julien Rufié (suc-
cesseur de Patrice Cartier) est ancrage, point cardinal depuis le précé-
dent album « Ici et là-bas » (2016). Ses tambours offrent aux chansons
la pulsation sur laquelle Michel Cloup peut poser le canevas poétique de
ses histoires, les cieux rougeoyants que sa guitare s'appliquera à
lacérer en d'amples – ou parfois plus resserrées – songeries éclair,
pluies acides ou nuages filant vers l'horizon.
Danser danser danser sur les ruines est le quatrième album
de Michel Cloup Duo.
Photo : Richard Bellia
IrréelSe détacher du réel, envisager l’irréel : ce n’est pas le moindre des virages pour Michel Cloup que de chanter ce bouquet de « chansons irréalistes ». Depuis Diabologum, Michel Cloup n’a eu de cesse de caler ses mots sur la course du réel, de les arrimer à ses trajets, de tendre le long de son chemin un miroir. Les textes sont ici des mini-scénarios, des instantanés de vie, des fragments à la temporalité éclatée. Ces micro fictions, livrées par un narrateur au cœur du sujet, se révèlent autant de variations sur une utopie. Car le cœur du disque – son poing serré, puis brandi - est un bouleversement social, un point de bascule (une révolu-tion ?) et autour de celui-ci se déploient les chansons qui en proposent autant d’histoires liées, d’extensions de la lutte, d’éclats fichés dans la toile du temps.
Lumière
Puisque les temps s’avèrent sombres, Michel Cloup choisit ici d’affranchir
ses chansons de leur loyauté envers la réalité, de les soulager de leur
gravité et de leur faire faire un pas de côté – un pas légèrement dansant,
sensiblement ivre et tanguant, une chorégraphie du bonheur trouvé,
d’une joie partagée. Avec ses pointes d’humour et de tendresse.
Danser danser danser sur les ruines s’offre le loisir d’une échappée en
légèreté et baigne son propos dans un puits de lumière, le teinte de plus
vives couleurs. Trêve, pour un temps peut-être, des monolithes qu’étaient
les chansons des disques précédents : le chanteur et guitariste les fis-
sure, y ouvre des brèches pour y faire entrer d’autres bruissements du
monde. Outre la guitare baryton et la batterie (l’instrumentarium qui
cimente le groupe) s’invitent au gré des chansons une basse, des
claviers, des programmations qui viennent offrir aux monochromes du
duo de nouveaux contrastes.
Chant
Il y a aussi le désir de chanter à nouveau, ou du moins de laisser les
mots se faire surprendre par leur propre rythme, dévoiler la danse qui
sommeille nécessairement en eux, balancer entre la parole et le chant,
comme on marche sur un fil, comme on rêve éveillé. C’est ce rêve que
nous chante Michel Cloup tout au long de cet album. Si elle s’aventure
plus à chanter qu’hier, la voix demeure fondamentalement la même,
inchangée, à la force et l’émotion intactes. Ce sont des mots de tous les
jours, et la poésie qui s’en dégage ne doit rien à leur sonorité ou à leur
portée symbolique ; c’est l’évidence et la force du sens de ces mots un
à un enchaînés qui nous submergent.