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Page 1:  · Created Date: 3/29/2016 9:53:48 AM

Des écoliers incollables sur le barda du PoiluYzernay - Quels étaient leurs équipements, à nos braves soldats de 14-18 ? Et commentsurvivaient-ils dans les tranchées ? Les enfants le savent désormais, grâce à un passionné.

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Reportage

Dans son uniforme couleur bleu ho-rizon, sa besace au côté, son sac àdos et ses bidons, il a bien fière al-lure, notre Poilu du jour, Sans oublierle casque dit Adrian, et le fusil Lebel.Bref, en voilà un soldat !

Ce lundi après-midi, il fait face auxélèves de CM2 de l'école Sainte-Anne. Et il a pour nom Eric Veillet. Cecollectionneur passionné d'objets dela Grande Guerre fait découvrir auxenfants tout l'équipement nécessairedans les tranchées, Du matériel au-thentique, récupéré ici et là depuisde nombreuses années.

Pour détailler son barda, il se Iivre àun strip-tease. Un déshabillage par-tiel, où chaque élément retiré donnelieu à quelques explications. " Regar-dez mon casque. ll a gravé, là de-

vant, un dessin de grenade repré-sentant l'infanterie. ll y a le mêmedessin sur chaque bouton de macapote bleue. "

Consignes en tissu

Avant d'arriver au vêtement, Éric doitse débarrasser de l'attirail qui pèsesur ses épaules. François, l'ensei-gnant, lui prête main-forte car « on nepeut pas l'enlever tout seul. ll fauttoujours un copain pour aider ". Çacommence par l'as de carreau, unsac toilé de 1870 qui contient tout lenécessaire du troufion. À l'intérieulune vraie caverne d'Ali Baba ! Oùchaque objet a son utilité, parfois sur-prenante. Comme ce martinet " pournettoyer ses habits en les fouet-tant ".

Mais le plus incroyable est ungrand carré de tissu, imprimé d'ins-

criptions. " C'est le mouchoir d'ins-truction. Toutes les consignes pourle soldat sont écrites dessus. Ça nes'effacera pas comme sur du pa-pier ". Le ceinturon, appelé brelage,révèle également trois cartouchièresde 48 cartouches chacune, unebaïonnette d'un côté et un autre ou-til de l'autre (serpette, pelle...). Le bi-dasse porte aussi en bandoulière unou deux sacs à vivres, et une gourdeà eau de deux litres.

" L'équipement complet d'un Poi-lu dans les tranchées pèse envi-ron 25 kg, révèle Éric. Et il ne s'ensépare jamais ! " On imagine alorsle calvaire du fantassin, tout crottédans la boue de son abri d'infortune.Avec sa paire de lourds godillots, ettout ce paquetage encombrant. Avecaussi la vermine, et I'ennemi à portéede fusil. Les écoliers peuvent-ils ima-

giner ?Face à leurs nombreuses ques

tions, Éric est intarissable. ll raconttles tranchées, les 600 km de lignelde front, de la mer du Nord jusqu'au;Vosges, " trois lignes de tranchéersinueuses, parallèles, reliées entnelles par des boyaux pouvant atteindre jusqu'à 8 km de longueur "Chaque Poilu y passait dix jours erpremière ligne, puis reculait dix jounen deuxième ligne, et encore dirjours en troisième ligne, avant de remonter au plus près du feu.

Aucune hygiène

" Mais comment se lavaient-ils ? ,

La réponse est claire : " Tant qu'ilsétaient dans les tranchées, ils nese lavaient pas. lls étaient pleins depouX. » lnimaginable pour des en.fants de 2016 !

Eric Veillet se présente aux élèves en tenue et avec tout léquipement du poilu.

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