CHÂTEAUVALLON CONCERT
GREGORY PORTER
Gregory Porter: Chant
Yosuke Sato: Saxophone
Chip Crawford: Piano
Aaron James: Contrebasse
Emanuel Harold : Batterie
Samedi 19 octobre 2013 à 20h30 Théâtre couvert
www.gregoryporter.com
www.chateauvallon.com
GREGORY PORTER
Avec une voix aussi caressante que provocante, envoûtante que revendicative, Gregory Porter amène,
sur scène un tel degré de maîtrise vocale qu’il est, selon le grand Wynton Marsalis, fantastique. Sa voix
coule avec une intemporalité qui n’est pas sans rappeler les géants du blues, du gospel et de la soul qui
l’ont influencé depuis le début de sa jeune carrière. Ils sont parfois connus : Nat King Cole, Joe Williams
et Donny Hathaway, et ont parfois simplement croisé sa vie, comme le pasteur de son église, sans
jamais avoir su à quel point ils avaient eu d’importance dans son évolution artistique. Que ce soit dans
les vibrantes reprises de standards ou dans ses compositions originales c’est sa propre vision du monde
que Porter laisse apparaître avec une intensité émotionnelle qui donne à chaque plage de son nouvel
album Be Good une grande éloquence.
Etudiant et sportif de haut niveau jusqu’à ce qu’une blessure à l’épaule le mette définitivement sur la
touche, Porter commence à chanter dans les petits clubs de jazz de San Diego. C’est là que le
saxophoniste, pianiste et compositeur Kamau Kenyatta le repère et lui apprend tout ce qu’il doit savoir
pour nourrir son talent en herbe de performer. C’est d’ailleurs lui qui définira en grande partie la
trajectoire de sa carrière. A l’occasion d’une visite dans ses studios de Los Angeles, il lui fait rencontrer
le flutiste Herbert Law qui enregistre l’album Remembers the Unforgettable Nat King Cole.
Kenyatta savait déjà quelle était l’admiration de Porter pour la musique de Cole et certainement avait-il
déjà reconnu dans sa voix de baryton les échos veloutés de celle de Cole. Ce qu’il n’avait pas prévu c’est
que Law, en entendant Porter chanter en session d’enregistrement Smile de Charlie Chaplin, serait
tellement impressionné par le jeune chanteur qu’il déciderait d’ajouter son interprétation en « bonus »
sur son album. Et de manière fortuite la sœur de Law, Eloise, est également présente ce jour-là dans le
studio. Grâce à elle il rejoint l’équipe de la comédie musicale It ain’t Nothin’ but the blues. Bien que son
expérience théâtrale est à ce moment-là limitée, Porter est engagé pour jouer un des huit rôles
principaux. Pour son interprétation Porter reçoit du New York Times une critique élogieuse et la comédie
musicale est récompensée par deux prestigieux prix. Bien qu’aujourd’hui Porter affirme n’avoir jamais
pensé que sa carrière pouvait n’être tournée que vers le théâtre, son succès sur scène avec It Ain’t
Nothin’ But the Blues lui a ouvert la voie à d’autres collaborations théâtrale avec Eloise Law.
Ainsi dans Nat King Col and Me, il met en scène le récit de sa propre enfance marquée par l’absence de
son père et les souvenirs des disques de Nat King Cole de sa mère qu’il écoutait en boucle. Il semble
qu’un jour, sa mère l’entendit chanter sur la voix de Cole et remarqua que les timbres de voix se
ressemblaient beaucoup. Le jeune Porter s’inventa alors une vie imaginaire foisonnante dans laquelle il
pensait être le fils du crooner légendaire et croyait que les chansons d’amour qu’il chantait lui étaient
secrètement destinées. Cet émouvant spectacle fut un succès et révéla au travers du portrait très intime
de Porter un acteur qui a accepté avec courage de partager l’histoire de sa vie avec son public.
Né à Los Angeles et vivant aujourd’hui aux alentours du Bedford-Stuyvesant à Brooklyn après avoir
grandi à Bakersfield, Californie, Gregory Porter a fait du monde entier son chez-lui musical.
EXTRAITS DE PRESSE
Plus connu outre-Manche qu’en France (plus pour longtemps) car amplement médiatisé (…) le chanteur
retrouve un public qui l’a découvert l’an passé avec Water, première échappée belle du Californien dont
la sublime voix enveloppante comme un soupir d’amoureux, sait se muer en baryton rageur, au gré
d’humeurs vocales fuguant de ballades feutrées en chants de protestation incarnés. Il est actuellement
le seul à assumer magistralement, en rassembleur de territoires vocaux, la jonction entre jazz et soul,
celle de l’âge d’or des seventies. Ses racines, reliées aux Etats esclavagistes du Sud qui ont vu naître le
blues vocal, en font aussi un idiome familier autant que le gospel qui l’a nourri dès son plus jeune âge.
D’où un groove transversal sur la trame de textes universels, ce qui explique sa rapide ascension :
seulement quinze mois depuis le lancement du premier album qui lui valut un Grammy Award dans la
catégorie meilleur album de jazz vocal – fait rare lors d’une première sortie.
Dominique Queillé – LIBERATION – mars 2012
Sa réputation circulait depuis une poignée d'années comme on partage un secret entre initiés. Il ne
manquait plus qu'un bon disque à se mettre sous la dent pour pouvoir confirmer cette impression. C'est
désormais chose faite. Alors que paraît son deuxième album, Be Good, Porter mérite d'être en pleine
lumière.
(…) Son timbre exceptionnel, hérité de la tradition gospel comme de l'écoute assidue de Nat King Cole,
prend le contre-pied des techniciens attachés à la démonstration. Expressive et chaleureuse, la voix de
Porter évoque autant les crooners que les grands interprètes de la soul, Marvin Gaye ou Donny
Hathaway en tête: elle fait autant merveille dans la complainte amoureuse que dans la revendication
identitaire. Servi par des accompagnateurs qui ont la finesse de ne jamais se mettre en avant, ce
baryton tout en subtilité est aussi un compositeur habile. Les chansons de Be Good sont à ce titre
encore plus fortes que celles du premier album. Surtout, elles permettent à l'interprète de couvrir un
registre encore plus large. Une aisance qui ne dénature jamais le propos, montrant que Gregory Porter a
assimilé plusieurs écoles de chant sans jamais perdre de vue l'expressivité des racines du blues et du
gospel. L'émergence de ce chanteur marque véritablement l'arrivée d'un grand talent. Après des années
de domination féminine, et l'apparition de dizaines de chanteuses plus ou moins douées, Porter convainc
que les hommes savent également tenir leur rang sur une scène à la fois dynamique et consciente de
l'héritage des aînés.
Olivier Nuc – LE FIGARO – avril 2012
Avec ses compositions originales (sur les douze titres de Be Good, trois seulement ne sont pas de sa
plume, dont une belle reprise de Work Song, très énergique), Porter confirme l’assurance de sa voix et
sa maturité ; l’usage modéré d’artifices vocaux vient rehausser la sincérité de son discours épuré. Les
paroles sont reproduites dans le livret, et il est vivement conseillé d’y prêter attention. Les bons
sentiments, qu’on ne saurait blâmer, ne gâchent pas le discours poétique et parfois caustique, joli fruit
de ce poète-musicien. Le fait est assez rare pour être relevé (…) Un mélange équilibré de jazz, de blues
et de soul. Des arrangements de cuivre clairs et efficaces, une rythmique au service de la voix et du
swing. Porter use avec intelligence d’effets de tempo, accélérations ou ralentissements, pour donner un
sens au climax ainsi créé. Les thèmes sont plus souvent chantés comme des chorus, sans forcément de
refrains, Porter assumant pleinement une position d’instrumentiste-soliste mettant le verbe au service
de l’improvisation. Sa voix est juste et tenue, le débit clair même sur les tempos rapides et la tessiture
assez large pour qu’il ose le scat. Le disque se termine sur une reprise de God Bless the Child à ne pas
mettre entre toutes les oreilles… ça peut faire fondre ! Décidément Gregory Porter est entré dans la
cour des grands, avec un naturel déconcertant.
Mathieu Jouan – CITIZENJAZZ – mars 2012