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Page 1: 115 Une nouvelle plaque verrouillée pour les fractures de l’extrémité proximale de l’humérus : étude prospective à propos de 31 cas

2S82 79e RÉUNION ANNUELLE DE LA SO.F.C.O.T.

114 Enclouage léger antérograde desfractures de l’humérus proximal :résultats à quatre ans

Christian CUNY*, Anne-Laure RAPHOZ,Mahmoud KHALIFE, Aboubekr BERRICHI,Nicolas IONESCU, M’Barek IRRAZI, Patrick BEAU

INTRODUCTION. Les auteurs rapportent leur expérience etles résultats à quatre ans du traitement des fractures de l’humérusproximal par enclouage léger antérograde verrouillé au moyende vis proximales stables dans le clou.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agissait d’un clou quirépond aux principes d’une ostéosynthèse légère. Grâce aucaractère auto-stable des vis proximales dans le clou, la soliditéobtenue était remarquable. Les trois techniques de pose du clouet en particulier la percutanée ont été décrites. La population des123 premiers clous posés a été présentée avec l’étude prospec-tive mise en route. Les patients ont été étudiés aux plans radio-graphique et clinique, avec appréciation selon le score deConstant.

RÉSULTATS. Soixante-dix-huit patients ont pu être suivisjusqu’à quatre ans. Il a été observé deux démontages secondai-res. Huit nécroses ont été retrouvées parmi les fractures articulai-res. Le score de Constant brut global était de 65,5. Il était de88 % pondéré par l’âge et le sexe. Ce même score pondéré est de93,5 % pour les fractures extra articulaires à deux et trois frag-ments (62 % des cas revus). Il était de 85 % pour les fracturesimpactées en valgus (17 % des cas). Il était de 77,5 % pour lesfractures articulaires désengrenées et les fractures luxations quisont des indications classiques de prothèses (21 % des cas).Depuis le début de l’utilisation de ce matériel (1998), les auteursont recouru deux fois seulement aux prothèses traumatiquesd’épaule.

DISCUSSION. Les résultats apparaissent excellents dans lesfractures extra-articulaires à deux et trois fragments. Dans cesindications, la mise en place percutanée est spécifique de cematériel. Elle peut être utilisée dès lors qu’une réduction préala-ble a pu avoir été effectuée. Ce matériel est aussi utilisable dansles fractures articulaires incluant les complexes très déplacées,voire luxées qui sont des indications classiques de prothèsestraumatiques. Dans ces cas, la chirurgie est plus difficile maispossible après une certaine pratique.

CONCLUSION. Les résultats à quatre ans confirment les étu-des à plus court terme. Cette technique donne des résultats com-parables aux meilleures séries de la littérature. Il s’agit d’unetechnique reproductible du traitement des fractures de l’humérusproximal et qui diminue en particulier la nécessité du recoursaux prothèses.

115 Une nouvelle plaque verrouilléepour les fractures de l’extrémitéproximale de l’humérus : étudeprospective à propos de 31 cas

Arnaud HERSAN*, Abdelafid TALHA,Antoine GOURNAY, Laurent HUBERT,Patrick CRONIER, Jean-Louis TOULEMONDE,Philippe MASSIN

INTRODUCTION. L’ostéosynthèse des fractures de l’extré-mité proximale de l’humérus est encore considérée comme com-plexe et difficile. Le but de tout traitement est de restaurerl’anatomie proximale de l’humérus de façon stable, afin d’auto-riser une rééducation précoce, tout en préservant au maximum lavascularisation céphalique. Cette étude se propose de rapporterles résultats d’une nouvelle plaque à vis croisées et verrouilléesdans la tête humérale, qui apporterait une meilleure stabilité del’ostéosynthèse de ces fractures.

MATÉRIEL ET MÉTHODE. Il s’agit d’une étude prospec-tive réalisée entre octobre 2002 et octobre 2003, au cours delaquelle 31 patients ont été opérés d’une fracture de l’extrémitéproximale de l’humérus. La série comportait 13 hommes et18 femmes, d’âge moyen de 61,7 ans (23-85). Onze d’entre euxétaient en activité au moment du traumatisme. Un scanner préo-pératoire a été demandé chez 81 % des patients. Selon la classifi-cation de Neer, il s’agissait de 13 fractures à 2 fragments,9 fractures à 3 fragments et 9 fractures à 4 fragments.

La voie d’abord était delto-pectorale, en respectant au maximumle tissu périosté et en réduisant uniquement de façon indirecte pardes broches les fragments proximaux. La plaque en Y comportaittrois vis épiphysaires croisées et verrouillées de diamètre 6,5 mmfixant les tubérosités sur la calotte céphalique et 3 vis diaphysairesverrouillées de diamètre 4,5 mm. Le montage était suffisammentstable pour autoriser une rééducation immédiate chez 27 patientssur 31. Tous les patients ont été revus en consultation régulièrement,jusqu’à la révision finale où 28 patients ont été examinés clinique-ment et radiologiquement. Le recul moyen était de 9,3 mois (4-14).

RÉSULTATS. Au plus long recul, le score de Constant moyenétait de 63,2 (35-89), le score pondéré passait à 80,7 % (43-114).Une seule algodystrophie a été observée, aucun cas d’infectionn’a été relevé. Radiologiquement, nous avons noté 3 démontagessecondaires (1 proximal et 2 diaphysaires), 2 pseudarthroses et 1seul cas de nécrose céphalique. Le délai moyen avant la reprisedu travail était de 5,7 mois.

CONCLUSION. Ces résultats sont encourageants et nous con-fortent quant à l’indéniable avantage des vis verrouillées. Cettenouvelle approche chirurgicale permet d’obtenir des synthèsessuffisamment solides pour débuter dans la plupart des cas une réé-ducation précoce, même chez les patients ostéoporotiques.

*Christian Cuny, Service de Chirurgie Orthopédiqueet Traumatologique, CHR Metz Hôpital Bon-Secours,

1, place Philippe-de-Vigneulles, 57038 Metz Cedex.

*Arnaud Hersan, Département de Chirurgie Osseuse,CHU d’Angers, 4, rue Larrey, 49000 Angers.

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