7/23/2019 2012.CAlumnos.texto5
http://slidepdf.com/reader/full/2012calumnostexto5 1/4
w
f>
n
' ')
lsidoriana
,
Tomás de
Aquino o
Vicente
de Beauvais (quien, d
esde
h
d spon.e un
Atelier
propio
consagrado
al enciclop edi smo y a la
tran
smi ~ c e
e os conocimientos en la ~ d d Media, y de una rev ist a espec ífica)
5
.
SJ
on
B l
S o r p r e n d ~
en ca
mb10
, que autores privilegiado s hace diez años co mo
Wal
. ur o I n o c e n c J ~ IV
Papa,
hayan caído
en
el grupo d e te mas que se m
anti
en er
sm m as, en ben ;ficJO
de
l
os
es
tudios
sobre florilegios, qu e es tán cobrando un auen
no table. Pero as¡ es la Fortun a, que a unos
sube
y a
otro
s
abaja
· «Yo so la
alta
Fort ge
3 u ~ f a / . g o e desfago, m ando e viedo. Todas las cosas a mi e g i n ~ i e n t o son» (Arcinuna,
ae 1a avera
4, 3). ·
rreste
d M. C. Y ÜÍA Z (ed.), fsidoriana. Estudios sobre san Isidoro de Sevill a en
elxw ent
ena
rio
e su nactr;;zen;o. Leon , Ce nr ro de Esr ud1
os
e In
ves
rigación San Is
id
oro,
196
1.
Yease el szte en hnp://www. uni
v-
nancy2 fr /MOYENAGE/V' d B · ¡ db
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ev S(a Spzcae. Cahzers de
f t e
lier Vincent de Beauvais
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1
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5
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un
os ano ,
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r a
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en
papel,
aunque los
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enidos de
la
anrigua revista
es
rán disponibl
es en
l
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y
dB
.h
rml.
REsuMEN
LA LITTÉRATURE FRANC::AISE
POUR
LE
XXJ e
SLECLE:
«E
NCOR EST
VIVE LA SOURIS»
Bruno Roy
Univers ité de Monrréal
La actividad investiga dora en li teratura medieval viene condicionada desde l
os
años sesema
por la utilización de las nuevas tecnologías. Pasa
ndo
rev ista a los distimos enfoques con los
que la fllología y la hi sroria li teraria se han ap licado, a lo largo del siglo xx, al estudio de las
obras medieval
es,
el auror llega a la conclusión de qu e
se
ha producido un gr
ave
desequili
brio entre amb as di
sc
iplinas. Felizmen te, esta si w ación se ha invertido, lo que ha permitido
la revalorización de los grandes poetas, así como de buena parte de la creación dramática y
narrativa, y de la act ividad tra
ductor
a llevada a cabo en los siglos xrv y xv. El auror concluye
que se hace nec
esa
ri
o un conocimiento global de lo medi eval, abogando por un acer
ca
mi en
t a
lo
s texros medi
eva
les desde la indisciplinariedad para lo c ual las nuevas t
ec
nologías
se
revelan
como útil
es
indispen
sa
bles.
PALABRAS CLAVE: Literatura medieva l francesa, hisro ria li teraria , Tres, traducción.
ABSTRACT
Research
on
medi
eva
lliterature has been conditioned by the u
se
of new technologies, es pe
cially since the sixties. Wh en comparing the diversity
of
perspectives from which philology
and literary hisrory have b
ee
n dealt with throughout the twemieth century, a
prof
ound lack
of
balance
is
spotted between these two disciplin
es
. Notwithstand ing this, roday the situa
tion seems ro have fo llowed the opposite direction, and this accounrs for the rediscove ry of
great poets, of a pan of the dramatic and narrative production as well as of the translat ion
act iviry carried out in the fo urteenrh and fiftee mh cemuries. Th e aut hor
cal
ls for a global
knowledge of that which is medieva l, asking for an approach
ro
medieval texts which departs
from the notion
of indisciplinariety.
New technologies reve
al
themselves as invalu a
bl
rools
in this process.
KEv
WORDS:
Med ieval French
li
terature, literary
hi
srory,
T ICS,
translation.
Depuis
qu
e j étudie la
littératur
e m édiévale, j ai de plus
en
pl us conscience
que
no u
s sommes m a in tena
nt
entrés dans l' ere d ' un e profonde mutation
cu
lturelle.
Laspect le
pl u
s visible de ce n e
mutation
se m a
ni feste
dans les nouveaux instrum e
nt
s
de
trav
ail
dont
no us nous enrouron s,
comme
ces
éc
ran s qui tr6nent sur no s bu rea ux
et nos tables d e tr
ava
il. Déja, a partir des ann ées
1
96
0,
notre approche
ph y
sique d es
CuADERNOS
DEL
CE MYR , 19; dicie
mbr
e 20 11 , pp 13 1- 136; ISSN: 11 35- 125X
\
M
7/23/2019 2012.CAlumnos.texto5
http://slidepdf.com/reader/full/2012calumnostexto5 2/4
( 1
li
º
0::
QJ
docume
nt
s avait été modiflée par l'arrivée de la ph
otocop
ie et de la télécopie.
Duran
t
les ann ées 1970, le mo uvement s'est accéléré avec
l ent
rée en scene de trois outils
révolutionn aires :
l ordinat
e
ur
, le traiteme
nt
de texte
et
l' i
nte
rnet.
Ce
tte
mu
tation
es
t
comparable a celle
qui
s'éra
it
imp osée au
dérour
des an nées 1450, qu and G uten berg
réalisa les trois inve
ntions qui
devaie
nt
transformer la culture: la presse a im
pr
imer,
1
en
ere épaisse et les caracteres de métal.
On pourrait object
er
qu
e
tou
s ces
chang
ements ne relevent
qu
e de la
cult
ure
matériell
e. Mai
s ce serait
une er
reur, car ils son t
plut
ot l'
amorce
d '
un
e révo lu tio n qui
va aller en s'amplifi ant . La rache qui s' impose a nous de la f
as;
on la plu s
ur
gente, c'
es
t
celle de nous ada
pt
er
a
e
nouv
el e
nvironnem
e
nt
et done
de modifl
er en p rofondeur
nos mo des de pensée et d é
tud
e. G race a
inform
ati sation des bibliorhequ es era la
numéri
sation des
documents,
tou s les livres, ou
pr
es
qu
e, nous sont dev
enus
acces
sibles. Plu s bes
oin de
passer des he
ur
es
interminabl
es dans les salles de co nsultation
a la recherche de c
es
livres
qu
e l
es
catalogues d
a ntiqu
aires qualiflai ent de «tres-rares
et tres-curieux» ; ils
nous
sont accessibles
sur
écran grace a des centaines de banques
de données. S' agir-il de
dictionn
aires en plusieurs volu mes, d '
énorm
es co llections de
documents ,
du Godeftoy du D u Cange
de la
P
atr
ologie l
atin
e de
tou
s les
thesaurus
imagina
bl
es ? Ils SOnt OU seront bientot a portée d 'un clic de Souris
Ce
ux
qui
auront la m e
ill
e
ur
e
ch
ance
de
profirer de ces précieux acq uis, en ce
début du X:X:Je sie
cl
e, ce sont évid e
mment
les jeun es chercheurs. Qu ant aux anciens,
dont
je sui
s,
il peuvent toujours se rendre uriles en réfléchissant sur les changements
qu
' ils ont vé
cu
s depuis le dé
but
de le
ur
carriere, e t en che
rchant
a
entr
evoir ce q
ui
se passera a 'avenir.
Ma formation de base en médiévisme n a p
as
été littéraire, mais ph ilos
o
phique. Qu and je
me
suis
orienté
vers la
litt
é
ratur
e médiévale, j'ai été
étonné
de
constater a que point les é tudes en ce domaine étaient teintées de psychologisme.
Dans cett e perspective il sufflsait, pour comprendre et interpréter un e reuvre an
c
ienne
, de la lire a la
lumier
e de la biographie de son a
ut
eur.
Aup
arav
an t
, je n
a
ura
is
jamais
im
agin
é,
par ex
emple
,
qu
e Pi aron ait inventé sa célebre allégorie a la suite d un
séjour dans un e caverne, ou
qu
'H enri Bergson, auteur de I ssai s
ur
la signification
du
comique
ait été
un
humoriste. Par c
ontre,
cett e idéolog ie
était
omniprésente da ns
les manuels de littérature. Les Lagarde
et Michard
décl araie
nt
sans sourciller que si
le
premi
er
Rornan de la Rose
celui de
Guillaum
e de Lorris (
dont
personne ne sair
s
trictement
rien), était
dem
e
ur
é in achevé, e'érait paree
qu
e Guillaume était mort «tres
prématur
éme
nt
» (avait-il meme eu le temps
d appr
e
ndr
e a écrire?
.
. . D u
coté
de la
ittéra tur e latin e, m eme procédé. Le
De arnore
d 'An
dr
eas Capellanus, par exemple,
dont la premi ere panie est favorabl e a l amour et dont la seconde es t m onsrrueuse
me
nt
a
ntif
é
mini
ste, était, s
upp
osait
-o
n, l'o euvre d'
un
a
ut
e
ur qui
avait
d abord
été
a
mour
eu:x et
qui
ava
it perdu
ens
uit
e ses illusion s, d
o
u son ré
fl
exe d
a
tt rait/répulsion
envers la femm e. E n s
om m
e, les critiques se c
om p
ortaient exactement comme
les
auteurs médiévaux des razos et des vidas qui recon stituaient la biogra
phi
e des trou
badours a partir de leurs chansons
Ce
fut ensuite le défe
rl
eme
nt
des
th
éori
es
nouve
ll es is
sues
du
stru c
tur
alisme.
Selon ce
tt
e
approc
h
e,
il n'était plus nécessaire de conn alrre l'histoire
pour
com
prendre
les ceuvres li tté raires, il sufflsa
it de fo rmul
er en schém as abs
tr
a
it
s le
ur
s rap
port
s
srructurau:x . N étant pas mo
i-
me
me at tiré vers la spécularion,
j a
i réussi a traverser
cette péri
ode
sans inve
nter
le moin
dre
néol
og
isme. D autres
th
éoriciens ont avancé
des rhéories déro utantes, co
mm
e D.W Roben son J
r.
qu i pré tendait qu e,
pu
isque les
uteurs m
éd
iévau:x éta ie
nt
ch
ré
tiens, l
es
histoires d a
mour
qu'i
ls
inve
nt
aie
nt
é ~ i e
:n réaliré des histo ires
de charité.
Grace aux «robe
rt
soniens>> les Peres de l'Eg lise
n'
ont jam
ais béné
fl
cié d'
un
e a ussi généreuse c
ote
d
é
co
ut
e Plus
pr
es de nou
s, de
s
critiques derridiens o u lacaniens com
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les D ragonet ti, Méla ou Leupin
pe
nsent
u'un rexte littéraire ne renvoie qu 'a lui-me
me
, et no n a ce qu ' il raconte. Dans cette
q h d .
perspective, les lais de Marie de France ne o ~ ~ p
as
a
ut r
e e .ose qu
un
e «me
sur
l écritur
e
>>
et
un roman
co
mm
e la
Premzere co
ntmuatwn
de Perceval
dolt erre
interprété co
mm
e
«l
a dra
mati
sa
ti
on
du
proces d'é7rir
ur
e». , . . . , .
En citan t ces ex
empl
es ex
tr
emes,
je
ne p
re
te
nd
s pas
que
1 ht sto tre lttteratre
soit
maint
ena
nt
parve
nue
a
un
po
int
mo
rt
,
et
je ne dir ais pas no n
plu
s
qu
e ces effon s
spéculatifs o
nt
été inutiles. M ais en il y a qui, a.i,nfluen.cé de
fas;
on
beaucoup
plu
s pernicieuse
notr
e perce
pnon de
la lttteratur e
n:
edt eval
e:
Je ve ux par
ler du
dé
sé
quilibr
e e
ntre l hi
stoi re littéraire
et
la philol
og
ie. A
partir du
X Xe siecle,
cette derniere disc
iplines
érait peu a peu érigée en monopole, a u po
int
de reléguer
a l'arriere-plan la lecture
propremen
t i ttéraire d
es te:x
t
es
. Chaque reuvre fo
urni
ssait
alors
un
prétexte po
ur
réécrire la g rammaire de l'ancien frans;ais. a
de l'reuvre elle-meme, elle se rédui sait a
un
rés um é auss i
br
ef que
po
ss tble, to ur JUSte
le mínimum re
qui
s pour
qu on
ne la confonde pas avec
un
e a utre.
Ce déséquilibre
entre
la littéra
tu r
e
et
la
ph
ilolog
ie
a
en t
rain é
un
e
tion dans notre a ppréciation des périodes de la création littéraire au Moyen Age.
Les
philologu
es se sont
intér
essés en
priorité au
x états les plus anciens de la .lang
ue
et ils ont eu rendance a négliger des
ph
éno menes linguis
tiqu
es plu s tard
tf
s. En
d'autres termes, la période «class iqu e>> était celle de 'a
nd
en frans;ai
s,
alors
que
celle
du
moyen fran
s;a
is éta
it
une pé
ri
ode de
médiocrit
é. Pour vérifier ce fa it, il suffit
de
comparer la rabie des marieres de deux manuels, ' un publié en
195
7 et l'a
ut r
e en
1983. Le premier, de Louis Ko
uk
enh eim et Henri Roussel, présentait le x n<siecle
comme le siecl e des innovation s et le xm < omme le sie
cl
e cl
as
sique, mais il
qu
alifiait
le
XIV siecle de «siecle d infortune e t d e décadence>>. Par contre,
da n
s le manuelle
plus récent, Dan
iel
Poirion a radicalement inversé le processus. La troisieme partie
s'y intitule
br
aveme
nt
Le renouvelleme
nt de
la
litt
érarure a u:x xrv< et
XV:
siecles
.
De
la meme fas;o n que Poirion a revalorisé les poetes de la fin
du
Moyen Age, Paul
Zumrhor
a brilla
mm
e
nt
réhabiliré l
es
<<g
rands rhétoriqueur
s>>
si injusreme
nt
mal menés
par Henri G uy e n 191O.
Ce renve rsement des p erspectives
en
faveur
du Mo
y
en
Age flni ssant a eu
d'heureuses conséquences. 11 se répercute maint enant dans plusie
ur
s secre
ur
s des
érudes
litt
éraires, qui
joui
sse
nt
ma
in t
enant d'
un
espace plus
équit
abl
e.
Je pense
d
abord
a cet ét
at
de la langue fran
s;a
ise
qu
e
nou
s appelo ns (
pour
combi en d e te
mp
s
encore?) le «moyen frans;ais». N ous dis
po
son s de no
mb r
eu:x instrume
nt
s de rravail
qui
nou
s pe
rm
etent de
l appr
éhender
da
ns ce qu ' il a de spéciflque, grace e
nt r
e a
ut r
es
aux travau:x de C hristiane M archello-N izia et d e G iuseppe Di Srefano.
Parmi l
es dom
aines main te na
nt
revalorisés, il fa
ut
cirer une ce
rt
aine c
at
é
gorie d 'oeuvres, co mm e les te:xtes narra
ti f
s
dérim
és, e'es r-a-dire trans
po
sés
du
vers a
M
M
1
l
J
,
11
IJJ
1
7/23/2019 2012.CAlumnos.texto5
http://slidepdf.com/reader/full/2012calumnostexto5 3/4
'
')
1
l
1 1
'
fE
la
prose. Bien qu '
il
s ai
ent conn
u
un
e
grande
popularicé a la fin
du
Moyen Áge, un
seul critique moderne, Georges Doutrepont, avait atti ré l attention sur cet imp or tant
corpus littéraire. Soixanre-dix ans plus tard, force est
de
co nstater qu e la s
itu
ation a
peu
évolué, mais
on sent
qu 'elle est
sur
le
point de
changer. Maria
Co
lombo Timelli
1'éditrice du Conte d Érec en prose, a dressé récemm ent un e liste de vingt-cinq de
romans qui so
nt
encore in
éd
its
ou en
atte
nte
d'un e nouvelle édition.
Un domaine
qui a
beaucoup
souffert
du
mépris des critique
s,
c'est celui
des text
es
traduits
du
latín au fran c; a is. On l
es
avait négligés sous prétexte qu'ils
n'apportai e
nt
ríen de
nouv
eau, ni a la langu e ni a la co nn aissa
nc
e de leurs modeles,
puisque
ces modeles é
taient
déja accessib
le
s dans l
eur
l
ang
ue d'origine.
Pour ju
stifier
cene attitude, on prétendait qu
e l
es
intellectuel s médiévaux n'ava
ient
pas la com
pétence
requi
se pour traduir
e co rr
ectement
l
es
t
ex
tes amigues. J'ai
du
m oi-meme
surmonter ce mépris pour m' in téresser a un e traduction inédite de l A rs amatoria
d Ovide.
Gastan
París avait aurrefois «excommunié» cet
Art
d amours en déclaranr
qu'il joi
gna
it a
une traduction
absurde
un commentaire
plus
absurd
e e
ncor
e
».Un
e
fois mon édirion terminée, un e mais
on
d édition hollandaise a pris le risqu e de la
publier malgré
l anatheme du pape
>>des études rom an
es.
Cet
art d aim
er » s'esr
ensuite frayé
un
che
min jusqu
'a ce qu'il soi t réhabilité par Alastair
Minnis
et Miche
le
Ga lly, qui ont su le situer asa vraie place dans l'hi stoire de la littératur e courtoise.
On
pourrait
dire que la péri
ode de
l'indifférence envers les
~ u v r s
traduites
du
latín au
franc;:ais
est
désorm
ais terminée.
Dans une
these
soutenue
récemment
sous le titre La mise en scene de fa vufgarisation , Caroline Boucher a montré
que les
traduction
s médiévales obéissaie
nt
a des regles
pr
écises qui é
taient
lo in d' etre nalves
ou
absurdes.
Quand
cette these sera publiée ,
on
assistera sans
dout
e a
un
reno uveau
d intéret pour ce secteur important
de
la littérature franc;:aise médiévale.
Le renouveau des érud
es
sur le moyen franc;:ais a aussi l
argement
profité au
domaine du
rh
éa
tre.
Longtemps
sous-est
im
é, le ge
nr
e théarral des
mor
alit
és
connalt
enfin un rega in d' intéret. On a
nnonce
aux Cla ss iques
Garnier
l'édition du corpus
des
moralités
franc;:aises en dix-huit volumes . D e son coté,
André
Tissier a rendu
l
es
plus grands se rvices au genre de la farce en éd itant en treize volumes une grande
partie de ce répertoire. No us comp re
nons
mieux
maint
enant
pourquoi
les anciens
historiens du théatre mon
traient
si
peu d int
éret pour ces pieces : n
on
seulemen t
méprisaienr-
ils
la langue «orale» parlée en scene, mais ils entretenaient un e percep
tion erronée d
es
convenrions théatral
es
du
Moy
en Áge. Leur ignorance de la mise
en scene s'a
ppliquait
aussi
au
répertoire théatral en latín. Ils pensaie
nt par
exemple
que
l
es
pieces de
Hrotsvitha
de
Ganders
heim
x<
sie
cl e)
et l
es com
édi
es
élégiaques
latin
es
x < siecl
e)
n'étaient
qu
e des exercices de compos
ition
en lat ín imposés
aux éco
liers. Er
pourquoi, se
l
on
eux, é
taient
-ell
es impropres
a la scene? Paree que
les échanges dialogués y incluaie
nt
occasionne llement
une
description de l action
dram
a
tiqu
e. Ce préjugé qui re
mont
e a u xrxe siecle a été co
mbattu récemment
par
Mario Longt in dans un article au titre significat if: La parole doublant l'action:
maladresse ou choix es
thétique?».
C est
ici
qu
e l
es
nouveaux outils
dont
nous dispos
on
s
vont
se révél
er de
plus
en plus util
es
pour briser les frontieres qui
emprisonnent
nos disciplin
es
d étude et
de recherche. Durant les années 1970, nous avons beaucoup parlé d' int erdiscipli-
narité
et
de multidisciplinarité, mais nous nous sommes arretés a
mi-chemin
dans
l'application
de
ces belles
notion
s. Je penseque
l appro
c
he
qui conviendrait le mieux
désormais, ce sera
it
1'indiscip linarité.
Nous
devrions développer, pour e
mplo
yer la
rerminolog ie des médiévaux, des
compé
tences in utroque. Pour eux, c'était une
combinaison
du droit
civil
et
du
droit canoniqu
e; pour nous,
l u t
roque, ce
pourrait
erre : poés ie et musicologie, musique et mathématiques, médecine et philosophie,
littérature
et
codicologie.
A ce pro pos, il faut évoquer un tournant majeur qui s est opéré dans les
érudes hi
stor
iqu
es
depuis l
es
a
nn
ées
1920.
Sous l'impulsion des médiévistes
Luden
Febvre
et
Marc Bloch,
une nouv
e
ll
e
fac;:o
n
de
concevoir l'histoire est apparu
e.
Leur
notion-clé éta it celle d'histoire
des
rnentafités . Ces pionniers ont voulu briser le
mo
nopole
de ~ e m e n t i
l o g u e , celui de la philologie ~ a r , r ~ p p ~ ~ t a
la littérature. A leur sune , les h1sto n ens de
1
ecole des
Annafes ont
m1s a
1
arnere
plan l'enchainement des événements politiques po ur se c o n ~ e n t r e r sur des l i t é ~
anonymes, m
es ur
ables
uniquem
ent en t ermes de longue duree
et
ne
donnant
heu a
aucun événemen t historique précis. C'est ainsi qu '
il
s ont réussi a recentrer l atten
tion sur les
comportements,
l
es
habitudes
et les se ntim
ents des gens du passé. Ils
ont produi t pendant une quarantaine d
a
nnées une
q u a n t i ~ ~
r e n : a r ~ u a b l e
d é t u ? ~ s
fascinantes sur le temps , le climat , la fete, la peur, la
mort
, l1magmalre, la sexualne,
les gouts alime
ntai
res, l'hygiene co
rpor
elle, l
es
gestes, etc.
Cett
e «nouvelle histoire» a eu
d importantes
répercussions sur
notr
e percep
tion de la
litt
éra
tu r
e médiévale. De nouvea ux sujets d' études littéraires so
nt
apparus.
On
s
est intéressé a
la
littérature orale, aux écrits d idactiques, aux jeux, au folklore avec
Madeleine Je
ay,
a
la
transgression éroti
que
chez les
troubadours
avec Pi erre Bec, aux
diverses formes de l humour médiéval. On a revalorisé les femmes écriv
ai
ns comme
Christine de Pizan, Hildegarde de Bingen et Marguerite Porete.
Tous ces sujets sont prome
tt
eurs pour 'avenir pour la simp le raison qu ' ils
élargissent le cercle trop restreint
du
texte écrit pour faire appel simul
tanément
a
plusieurs disciplin
es.
Telle est la voie qui s'
impo
se dans nos études médiéval
es
pour
'avenir. Il faudrait que nous conn aissions encore mieux les médiévaux dan s leur
conrexte global: le
ur se
nsibilité, leurs représentations, le
ur
s croyances, leurs valeu
rs
culturelles . Nos érudes littéraires devraient inclure des notions d'histoire sociale, d'an
thropologie histo rique, d ' iconographie, de
th
éologie, de droit. Nous découvririons
alors avec plaisir d e nouvell
es
merveiff
es
qui nous inciteraient a pousser encore plus
loin nos recherches. Je dis me
rv
e
illes»
au sens
ou
l'e
nt
e
ndait
Jean
Molin
et
dans
sa
Recoffection
des
mervei
ffes
advenues (
1
49
6)
:
] ay veu, comme il me se
mb
le,
Un fort homme d'honne
ur
Luy seul chamer ensemble
Et dessus et tene
ur.
Molin
et emploie l
es
termes de la poly
phoni
e de so n temps pour décrire ce
qu' il a entendu: il croyait entendre un organum a ocalises dans legue on a au registre
grave
une
s
uit
e de l
on g
u
es notes (l
a teneur)
et
a la vo ix s
up
érieure un e
brod
e
ri
e
de
1 1
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Cf
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: 1
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fh
s
7/23/2019 2012.CAlumnos.texto5
http://slidepdf.com/reader/full/2012calumnostexto5 4/4
)
ct
Q
S
[
QJ
v.ocal i
ses
(le
dessus . Ce
qui l é
mer
veilla, ce fut
d entendre
les deux voix chantées
s1multanément
par un
se
ul homme. Or,
depuis
quelqu
es a
nn
ées, les
mu
sicologues
nou s ont fait connaltre la prouesse vocale décrite
par
Molinet.
11
s agit d une techn iq
ue
pratiquée en Mongolie sous le
nom
de khmiilokh
ou
kheumi )
ene
prétends pas que
le chanteur ente
ndu par
Molinet ait été un barde mongol. Mais ce n est quand meme
pas moi qui ai inventé la
rumeur
absurde selon laquelle un Européen du n
om
de
Marco Polo aurait, paralt-il, passé seize ans de sa vie en Mongolie ..
Le lecteur aura
no t
é
queje me
suis abstenu, dans la
pr
ése
nt
e étude, de
do
nner
la moindre indication bibliographique précise. C était pour insister sur l importance
de la
mu t
ation c
ultur
e
ll
e
que nou
s vivons. Pourquoi, en effet,
encombrer
nos prop
os
avec des centaines de références,
si chacu
n peut les
renacer
en utili sa
nt
les
diff
érents
moteurs
de
recher che et les innombrables banques
de
donn ées? Co
mm
e je l ai
signa lé au dé
bu t
,
tout
est maint
enant a
portée d un die de souris. C es t po urquoi
je conclurai en citant un vers d un poete du «malheureu
x>>
xvesiecle. Ce vers écrit
par
Charles d
O rl
éans au retour de sa longue captivité
pourr
ait
se
rvir de devise a
ux
jeunes chercheurs de
notr
e
X:X:I
e siecle: «
Encor
est vive la souris» . .
HU
ELLAS
DE ORIENTE EN
LAS
REPRESENTACIONES
MACABRAS DE
LA
EUROPA MEDIEVAL:
REsuMEN
EL CASO CATALÁN*
Francesc Massip
U
ni
versitat Rov ira i Virgili
Llama la atención la semejanza entre dos ma
nif
es taciones folklóricas tan lejanas entre sí
como cierras dan
zas
macabr
as
vigentes en el
Tíb
et, qu e se desarrollan en el contexto de un a
ceremonia budista, y la dan
za
de la mu erte de Verges (Cataluñ a),
que
se ejecuta en el marco
de
la represe
nt
ación de la P
as
ión de C
ri
sto . Ambas son danzas de esqueletos qu e nos retro
rraen a los oríge nes de la Danza de la Muerte y su difusión por roda la Europa cristiana a
fines del Medioevo, como revela la documentación archivística, la variada iconografía y los
textos dramáticos conservados . Damos a conocer los ejemplos catalanes, poco es tudiados en
el
conjunto euro peo, y trazamos alguna hip ótes is en el nacimiento del género quizás con los
franciscanos acmando de comadronas.
P L BR S
CL VE :
D anza Macabra, teatro medieval,
fo
lklore de la muerre , Tíbet, Cataluñ
a
Árbol de la
Muerr
e, Rueda de
Fortuna.
BsTR CT
The similari ty berween rwo
fo
lklo ric ex pr
ess
ions sorne macabre dances still celebrated in
Tib
et
in the comext of Buddhist ceremo
ni
es, and the Verges death dance at Catalonia, includ ed
among the Christian Pass ion ep isodes, is worth paying attention ro. In both of hem the pres
ence
of
skeletons brings us back ro the origins of the Death Dance and i
s
spread through out
Christian Europe in the late Middle Ages, as files and documenrs, as we ll as iconography
and the preser
ve
d dram atic texts can attest.
This
article presents sorne
Cat
alonian exampl es
so far hardly taken into accounr within the European framewo rk,
and
proposes hypotheses
on the birrh of thi s ge nre as related ro the Fra nciscan friars a
nd
their
midwif
e
ro
l
e.
KEY WORDS: Dan se macabre medieval drama, death folklore, T ibet, Catalonia , Death rree,
Wheel
of
Fortune.
CuADERNOS DEL
CEMYR,
19; dicie
mbr
e 2 011 , pp. 1
37-16
1; ISSN:
11
35-125X
M
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