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Page 1: Alexandra Henrion Caude, Rencontre

Rencontre avec... Alexandra HENRION-CAUDE

Alexandra Henrion-Caude a vécu le rêve des Eisenhower Fellows, ceux à qui on permet de consulter les grands de ce monde pour ensuite essaimer positivement. Une expérience qui a marqué cette généti-cienne à vie.

Rendre le monde meilleur, un adage que semble avoir fait sien depuis toujours Alexandra Hen-rion-Caude, chercheur en génétique (U871),

« élevée à la science » chez Axel Kahn et mère gra-cile de 5 enfants. C’est en tous cas l’impression que l’on a, à l’écouter. Enjouée, intarissable, elle conte son parcours de généticienne et surtout son séjour récent aux Etats-Unis, en tant que très distinguée membre du Eisenhower Fellowships, promotion 2013. Cette « confrérie internationale » apolitique, qui distingue une vingtaine de nouveaux membres chaque année, incarne l’esprit du Président Eisenhower. Son slogan: « leaders bettering the world around them », des leaders pour rendre le monde meilleur.

Pour faire partie de ce cercle de privilégiés, Alexandra Henrion-Caude, encouragée par son mari et une an-cienne Eisenhower Fellow a dû présenter un projet sur la façon dont son domaine, en l’occurrence la science dite « fondamentale », pourrait apporter davantage de changements positifs à la société. Didactique, comme avec ses étudiants à qui elle veut transmettre, comme en cadeau, la méthodologie qui les guidera vers l’ex-cellence, elle a su convaincre le jury international. Esprit curieux, clair et visionnaire, son argumentation reposait sur une conviction : « C’est grâce à l ’innovation que les pays se relèvent des crises, d’où l ’impérieuse néces-sité de ré-évaluer la place de la science dans la société et donc d’interroger les leaders de champs comme les sciences de l ’informatique, la robotique ou la biologie synthétique, par exemple », explique-t-elle.

Au printemps dernier, elle a donc décroché son bil-let pour Philadelphie. Cap sur la maison-mère des Eisenhower Fellows, pour rencontrer ses 22 homo-logues de diff érents pays, sous le regard bienveillant de Colin Powell, l’actuel chairman de ce programme.

Parmi les nouveaux « amis » ou Fellows de la maison-née on comptait artistes, entrepreneurs, chercheurs... Un melting-pot qui n’était pas pour déplaire à notre hôte française. Boulimique de rencontres, sa faculté d’adaptation s’apparente à celle d’un caméléon. Car-tésienne, elle est également intuitive. Son intelligence est aussi celle du cœur.

Après une semaine de cette vie communautaire, lors de laquelle ils ont scellé leur engagement à vie, son road movie à travers l’Amérique a commencé. Elle a été notamment reçue par diff érents présidents d’univer-sités et de centres d’innovations scientifi ques et médi-caux, comme Mark Wrighton, Toby Cosgrove, Jeff rey Wadsworth, des responsables de Google, Monsanto, 23andMe, mais aussi le Chef des Indiens Navajo. « Ce temps pour la rencontre, était un luxe inestimable. Sans compter les rencontres fortuites avec des sans-abris, un magicien, un juriste d’une banque de gènes, j’ai échan-gé avec 70 personnes. »

Et maintenant ?« Ce que j’ai appris là-bas, c’est la façon d’associer les forces entre elles, par exemple allier des domaines tels que mécénat, patrimoine culturel, science pour une interaction sociétale positive ».

La généticienne souhaite rester un émissaire actif pour de telles initiatives, mais n’abandonnera pas pour autant la paillasse à l’Inserm. To be followed…

Stéphanie Younès

Choisie pour rendre le monde meilleur

Alexandra Henrion-Caude en présence de Colin Powell lors de son séjour aux Etats Unis

pour le programme réservé aux Eisenhower Fellows. © photo : Sandor Welsh

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