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Page 1: AUTISME SCURIT ROUTIRE Morgane 7 ans, ALCOOL ... - gamp… · se rendre l'cole et le verdict du PMS, appel la rescousse, est sans appel : Morgane doit changer d'cole. ... 58e action

10 FAITS 11FAITS

www.dhPbe I JEUDI 25 JANVIER 2018 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS I JEUDI 25 JANVIER 2018 I www.dhPbe

8 accidents-types très fréquents8 Le plus courant : une voiture ne voit pas lescooter et lui coupe la route

A Le rapport de Vias a permis declasser les accidents de cyclo-moteurs selon un nombre li-mité de profils clairs. Au total,huit profils ont été créés.1 Le premier et plus fréquent :un véhicule bifurque dans uncarrefour et renverse un cyclo-motoriste qui souhaite conti-nuer tout droit. Ce cas de figurea été observé dans 18% descrashs. Il s’agit d’un accidenttristement classique de cyclodans lequel l’automobiliste nevoit pas le scooter, avant de lepercuter. “À ce sujet, je veux ab-solument enfoncer le clou : le con-ducteur de cyclomoteur doit abso-

lument être visible ! Il est impor-tant pour eux de mettre une vestefluo et un casque de couleur”,nous assure Benoît Godart.2 Le comportement à risqued’un cyclomotoriste provoqueun accident, dans 17 % des cas.Le scénario le plus courant : uncyclomotoriste roule en étatd’ivresse et entre en collisionavec un objet.3 L’accident est une collisionentre deux usagers de la routevulnérables, dans 13% des cas.“Nous nous interrogeons sur l’op-portunité de continuer à laisserles cyclos de classe B (moins de45 km/h) conduire sur les pistes

cyclables. Une discussion mérited’être ouverte à ce sujet. Car celaprovoque beaucoup d’accidents.”4 Les accidents causés par l’en-trée ou la sortie de parkings lelong de la route, dans 12% des

crashs. Les facteurs les plus fré-quents sont l’inattention etune erreur d’évaluation dudanger. On parle d’illusion de vi-sibilité. Parce que j’ai vu l’autreconducteur, j’en déduis qu’ilme voit aussi...5 Les accidents aux carrefours,autres que ceux impliquant desvéhicules qui virent: 11 % des

cas.6 Les accidents unilatéraux oùle cyclomotoriste perd la maî-trise de son véhicule, dans 9%des crashs.7 L’accident est causé par uneerreur lors d’un dépassement,dans 8% des cas.8 Collision par l’arrière : 3%.

AdM

: Un véhicule bifurque dans un carrefour et renverse un cyclomotoriste qui souhaite continuer tout droit. © VIAS

SÉCURITÉ ROUTIÈRE BELGIQUE

ALCOOL: TOLÉRANCE ZÉROpour les deux-roues motorisés8

C’est la demande de l’Institut Vias, surbase des résultats de son rapport sur les

accidents de cyclomoteurs

A Une tolérance zéro pour tousles conducteurs de deux-rouesmotorisés. C’est l’une des re-commandations principalesque formule l’Institut Vias (ex-IBSR), qui vient de clôturer songrand rapport sur les cyclomo-teurs (scooters et mobylettes)et les accidents qui y sont liés.Pour la première fois en Bel-gique, une étude d’enver-gure se penche spécifique-ment sur cette catégoried’usagers, pourtant surre-présentée dans les acci-dents de la route.

Ces résultats ont permisà l’institut pour la sécuritéroutière de tirer des con-clusions et d’établir plu-sieurs recommandations.

“Un élément nous a parti-culièrement interpellés : la

conduite sous l’influence de l’al-cool est le principal facteur d’acci-dents”, notre Benoît Godart, por-te-parole de Vias. En effet, la con-duite sous influence étaitprésente dans 15,6% des acci-dents de cyclomoteurs analyséspar Vias. “Pour cette raison,

nous demandonsque la tolérancezéro soit appliquéeen matière d’alcool

aux conducteurs de cy-clomoteurs, et plus lar-gement, de chaquedeux-roues motori-sés. Car nous avonsdéjà identifié ce pro-blème d’alcool dans

nos précédentes études sur les mo-tos. On parle souvent de problè-mes d’infrastructure ou de vitesse,mais l’alcool reste le facteur d’acci-dents numéro 1. En conséquence,le taux autorisé pour ceux qui rou-lent sur un deux-roues devrait êtreabaissé de 0,5 à 0,2 gramme d’al-cool par litre de sang.”

Ce qui équivaut, en pratique,à une tolérance zéro.

L’INFORMATION a été transmiseauministre de la Mobilité. “Maisnous devons encore analyser lerapport”, nous précise le cabinetde François Bellot (MR).

Le plus grand nombred’accidents gra-ves de cyclomo-

teurs se produit entre 12h et19h, avec un pic de 17h à 19h. Oc-tobre est le mois le plus touché,devant juin.

64,4% de l’ensemble des acci-dents corporels ont eu lieu surles tronçons de route, tandisque 35,6% sont survenus dansdes carrefours et en zone ur-baine pour la grande majorité.

Les conclusions de ce rapportsont d’autant plus importantes

qu’elles concernent souvent dejeunes usagers : les cyclomo-teurs de classe A (maximum25 km/h) sont accessibles dès16 ans, sans permis de conduire,tout comme les classes B (maxi-mum 45 km/h), avec permis.

“Ils sont essentiellement utiliséspar des adolescents pour lesquelsla combinaison de l’inexpérience,de la disposition à prendre des ris-ques et de l’exposition aux risquesinduit un risque d’accident plusélevé”, souligne Benoît Godart.

Ainsi, les 16-17 ans sont lesplus impliqués dans les crashs.

Pour rappel, 4.110 accidentsavec blessés ont impliqué descyclomoteurs en 2016. Ils ontcoûté la vie à quinze personnes.

Adrien de Marneffe

: La conduite sous

l’influence de l’alcool

est le principal facteur

d’accident pour les

cyclomoteurs.

© SHUTTERSTOCK

C’est un secret de Poli-chinelle. De nombreuxscooters qui circulentsur nos routes sonttrafiqués. Leur moteur

a été boosté, leur pot d’échap-pement modifié ,etc. C’est illé-gal. Mais cela permet des per-formances de vitesse et d’accé-lération très supérieures auxmodèles d’origine… sans que la

machine y soit adaptée. Lesfreins et les pneus, par exem-

ple, ne sont pas conçuspour de telles vitesses.Or, sur les 168 acci-dents de cyclomoteursanalysés par Vias dans

son étude, la police n’a pro-cédé à des analyses pour véri-fier s’ils étaient trafiqués quepour 19 d’entre eux. “Il serait

bon que la police fasse davantagede ces tests”, analyse Benoît Go-dart.

D’autant que les assurancesne plaisantent pas. “Il est trèsrisqué de faire de fausses déclara-tions auprès de votre compa-gnie”, précise Wauthier Robijns,porte-parole d’Assuralia. “Parexemple, si les performances devotre cyclomoteur ne sont pascelles renseignées : je pense autuning, ou aux cyclomoteurs tra-fiqués. En cas d’accident, l’assu-reur peut se retourner contre lefraudeur. Elle indemniserad’abord la victime. Puis, elle pour-ra réclamer un remboursementde la somme au fraudeur, en unpaiement, ou en plusieurs tran-ches.”

AdM

Mobylette trafiquée :gare à l’assurance

AUTISME RHISNES/CHASTRE

Morgane 7 ans,PRIVÉE D’ÉCOLE8

Sans solution de transport, hormis uneoption à 1.400 €/mois, Christelle doit

trouver une autre structure pour sa fille

A “Ce n’est pas une démarche fa-cile de se diriger vers les médias.Mais là, acculée, dos au mur avecun enfant qui est victime d’une si-tuation incompréhensible, je n’aiplus le choix…”

Christelle François, la mamande Morgane, 7 ans, autiste, a dé-cidé de partir au combat pourun accompagnement adapté. Ladernière mauvaise nouvelle estcelle de trop.

Dorénavant, Morgane ne dis-pose plus d’un transport pourse rendre à l’école et le verdictdu PMS, appelé à la rescousse,est sans appel : Morgane doitchanger d’école.

“Là, je suis bloquée. On vit en ré-gion namuroise, à la limite avec leBrabant wallon où ma fille est sco-larisée à Chastre. Il n’existe pas deramassage scolaire entre les deuxprovinces et les transports en com-mun ne sont pas une option faisa-ble. Morgane a des soucis avec sesmembres qui l’empêchent de semouvoir facilement.”

CHRISTELLE, AU PRIX DE gros sa-crifices financiers, s’est pour-tant démenée afin de trouver

une solution, via une ASBL quitravaille avec des bénévoles…“Si on peut appeler cela des béné-voles, même si les chauffeurs sontcharmants et très gentils avecMorgane. L’association n’est enprincipe pas prévue pour trans-porter des autistes mais, vu lemanque de solution, ils ont finipar accepter.”

Dont coût? 45 euros/jour !Mais voilà, pour permettre àMorgane de suivre une scolaritéadaptée, dans une école où toutse passe parfaitement pour l’en-fant, la famille fait ce gros effortfinancier.

Au fil du temps, des soucissont apparus au sein de l’ASBL etfinalement, le chauffeur habi-tuel de Morgane a changé d’ins-titution. Du coup, l’accord ini-tial ne tenait plus. “Au 1er septem-

bre, quand vous apprenez cela,cela fait un choc mais le chauffeurde Morgane a fait le nécessairepour continuer ce service via uneautre ASBL.”

Tout allait donc bien jusqu’àil y a peu où le chauffeur a cessél’activité. “Mardi dernier, on nousavise en pleine journée que Mor-gane ne pourra être ramenée à lamaison ! La seule option pour con-tinuer ce transport serait de fairesortir Morgane une heure plus tôtde l’école. C’est tout bonnementingérable !”

Contact est pris avec l’AVIQ, lamutuelle, d’autres associationsmais les pistes s’avèrent impaya-bles. “La Croix-Rouge demande70 euros/jour. Une autre ASBL…100 ! C’est inacceptable de consta-ter qu’un problème structurelexiste pour les enfants avec han-dicap !”

APRÈS AVOIR AVISÉ l’école, uncontact est établi avec le PMS.“J’ai été contactée avant-hier. Laréponse du PMS ? On me suggèrede la changer d’école. Mais voilà,une école ne se trouve pas commecela. Ici, Morgane bénéficie declasse adaptée, l’école lui corres-pond parfaitement bien, c’estl’école idéale avec un encadre-ment adapté à sa problématique.Est-ce que l’on peut imaginer l’im-

pact d’une telle décision sur monenfant ? À Chastre, elle s’est crééeun réseau social, elle a des amis,des repères. Je suis scotchée…”

Aujourd’hui, Christelle est dé-semparée. À la recherche d’unesolution pour sa fille, elle sait

que trouver une autre école valui demander près d’un an,pour avoir la garantie que Mor-gane puisse être scolarisée dansdes conditions similaires à cel-les de Chastre…

Saul

: Morgane ne peut plus se rendre à l’école, une institution qui pourtant

lui convient parfaitement. © SAUL

LAISSÉ 6 HEURESdehors à l’école !8 Adrien, 10 ans, autiste Asperger, est resté de 8h30 à 14h30 dans la cour

A Sandrine est révoltée. Adrien,c’est son fils, sa bataille. Alors,lorsqu’on a le malheur de nepas le traiter comme il se doit,Sandrine monte au créneau !

Ce mardi, comme tous lesjours, Adrien, 10 ans, se rend àl’école avec sa maman. “Par bon-heur, et au fruit d’importants ef-forts, Adrien, autiste Asperger, al’usage de la parole. Cela lui per-met d’ailleurs de suivre une scola-rité dans une école ordinaire, pourla plus grande satisfaction detous. Mais il n’empêche qu’il a descomportements autistes et que

certaines choses doivent se dérou-ler d’une certaine manière…”

Lorsqu’il arrive à l’école,Adrien a en effet besoin d’un pe-tit moment pour décanter danssa tête. Il reste donc un peu seul,le temps de se sentir prêt à re-joindre ses camarades de classe.“Mais ce mardi, visiblement, lors-que j’ai été le rechercher, sa profes-seur m’a indiqué qu’Adrien n’avaitpas été très sage… sans m’en direbeaucoup plus. Après avoir prismes renseignements, j’apprendsque mon fils est resté seul dehorsde 8h30 à 14h30 malgré la météo !Visiblement, on est venu quelquesfois vers lui sans pour autant fairele nécessaire pour qu’il se calmeou qu’il puisse rejoindre la classe.Je trouve cela complètement inad-missible !”

Saul

“Est-ce que l’on peutimaginer l’impactd’une telle décisionsur mon enfant ?”

L’AUTISME,mal compris,peu soutenu8 La ministre Fremault a eu la visite d’une délégation du Gamp ce mercredi

A Plusieurs parents d’enfantsautistes étaient présents à la58e action du Gamp (Grouped’action qui dénonce le man-que de places pour person-nes handicapées de grandedépendance) de ce mercredi24 janvier et à la rencontreavec la ministre Céline Fre-mault, en charge de la politi-que du handicap à Bruxelles.

Les parents ont évoqué dessituations particulièrementdifficiles liées à la prise encompte de l’autisme, aussibien dans les services spécia-lisés que dans les services gé-néralistes. Entre autres, ilsont mis en exergue les exclu-sions fréquentes des servicesou l’impossibilité d’y inté-grer leurs enfants faute depersonnel formé et suffisanten nombre. Ils ont aussipointé l’absence de répit,dont pourtant ils ont telle-ment besoin pour se ressour-cer.

DES ÉDUCATEURS confrontésà l’accueil d’adultes autisteslourdement handicapésétaient aussi présents pourdemander un renforcementdu personnel dans les centresspécialisés. “Hélas, nous som-mes encore et toujours forcésde constater que lorsqu’un cen-tre choisit d’accueillir une po-

pulation présentant des diffi-cultés graves de comportement,en lui évitant ainsi de croupirdans un hôpital psychiatrique,elle est pénalisée par des nor-mes d’encadrement insuffisan-tes. Celles-ci devraient être dou-blées pour faire face à l’accueilde certaines personnes !”

La ministre, qui a déjà misen place et en œuvre une pro-grammation d’ouverture deplaces pour les années à ve-nir, déplore la carence debudgets suffisants pour me-ner à bien toutes les politi-ques du handicap.

Elle a promis que les nor-mes d’encadrement serontrenforcées avant la fin de lalégislature.

Elle s’est aussi engagée àsoutenir davantage les for-mations aux bonnes prati-ques qu’elle a elle-même de-mandé au monde associatifde développer.

Saul

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