copyright2015thanissarobhikkhu
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Traduitde l’anglaisparClaudeLeNinan,encollaborationavec
VijjakaroBhikkhudeMettaForestMonasteryetRobertGravenor
AvecnosremerciementsàChandhanaetAnandaLeNinanpourleursrelectures.
Introduction
LAMÉDITATION:QUOIETPOURQUOI
Pratiquerlaméditation,c'estentraînerl'esprit,pourl'aideràdévelopperlesforcesetleshabiletésdontilabesoinpourrésoudresesproblèmes.Toutcommeilexiste denombreuxremèdesdifférentspourlesdifférentesmaladiesducorps,ilexiste denombreuxtypesdeméditationdifférentspourlesdifférentsproblèmesdel'esprit.
Latechniquedeméditationenseignéedansce livre estunehabiletéquiviseàrésoudrele problèmele plusfondamentalde l'esprit:le stressetlasouffrancequ'ilamènesurluiàtraverssesproprespenséesetactions.Bienquel'espritveuille le bonheur,ilréussitcependantàs'accableravecdeladouleurmentale.Cette douleurprovientenfaitdeseffortsmalavisésdel'espritpourtrouverle bonheur.Laméditationaideàdévoilerlesraisonspourlesquellesl'espritfaitcelaet,enlesdévoilant,elle vousaideàlessoigner.Enlessoignant,elle vousouvre àlapossibilitéd'unbonheurauthentique,unbonheursurlequelvouspouvezcompter,unbonheurquinechangerajamaisouquinevouslaisserajamaistomber.Cela,c'estlabonnenouvelle ence quiconcernelaméditation:le bonheurauthentiqueestpossible,etvouspouvezl'atteindreàtraversvospropresefforts.Vousn'êtespasobligédevouscontenterseulementdeplaisirsqui,aufinal,vousabandonneront.Vousn'êtespasobligédevousrésigneràl'idéequ'unbonheurtemporaire estlameilleuredeschosesquelavie aàoffrir.Etvousn'êtespasobligédeplacervosespoirsdebonheurenquiquece soitouenunequelconqueforce extérieureàvous-même.Vouspouvezentraînerl'espritàaccéderàunbonheurtotalementfiable,unbonheurquineprovoqueaucunmal,quece soitàvous-mêmeouàquiquece soit.
Nonseulementle butdelaméditationestbon;maislesmoyenspouratteindrece butsontégalementbons.Cesontdesactivitésetdesqualitésmentalesquevouspouvezêtre fierdedévelopper:deschosescommel'honnêteté,l'intégrité,lacompassion,sati,etle discernement.Parce quelebonheurvéritable provientdel'intérieur,iln’exige pasquevouspreniezquoiquece soitàquiquece soit.Votre bonheurvéritable n'estpasenconflitaveclebonheurvéritable dequiquece soitdansle monde.Etquandvoustrouvezlebonheurvéritable àl'intérieur,vousavezplusàpartageraveclesautres.
C'estlaraisonpourlaquelle lapratiquedelaméditationestunacte degentillesse tantpourlesautresquepourvous-même.Quandvousaurezrésolule problèmedustressetde lasouffrance,vousserezbienentendulapersonne
quienprofiterale plusdirectement.Maisvousneserezpaslaseule.Ilenestainsiparce quequandvouscréezdustressetde lasouffrancepourvous-même,vousvousaffaiblissez.Vousêtesunfardeaunonseulementpourvous-même,maisaussipourlespersonnesautourdevous:àlafoisenétantobligédevousappuyersurellespourobtenirdel'aideetunsoutien,etaussienleurfaisantdumalavecleschosesidiotesquevousêtessusceptible defaire oudedire parfaiblesse etparpeur.Dansle mêmetemps,celavousempêchedelesaiderdansleursproblèmes,carvousavezlesvôtressurlesbras.Maissivotre espritpeutapprendrecommentarrêterdeprovoquerdustressetde lasouffrancepourlui-même,vousêtesalorsmoinsunfardeaupourlesautres,etvousêtesenmeilleurepositionpourleurapporterdel’aide.
Lapratiquedelaméditationvousenseignedoncàrespecterleschosesàl'intérieurdevousquisontdignesderespect:votre désird'unbonheurvéritable,totalementfiable ettotalementinoffensif;etvotre capacitéàtrouverce bonheurparvospropresefforts.
Mettre untermetotalaustressetàlasouffrancequel'esprits'infligedemandebeaucoupd'engagement,d'entraînement,etd'habileté.Maislatechniquedeméditationenseignéedansce livre neréserve passesbénéficesseulementauxpersonnesquisontprêtesàlasuivre jusqu'àlaguérisontotalequ'estl'Eveil.
Mêmesivousvoulezsimplementdel'aidepourgérerladouleuroupourtrouverunpeuplusdepaixetde stabilitédansvotre vie,laméditationpeutdansce casbeaucoupvousapporter.Elle peutaussirenforcerl'espritpourgérerdenombreuxproblèmesdelavie quotidienne,parce qu'elle développedesqualitéscommesati,l'attituded'alerte,laconcentration,etle discernement,quisontutilespourtouteslesactivités,àlamaison,autravail,oùquevousvoustrouviez.Cesqualitéssontaussiutilespourtraitercertainsdesproblèmesdelavie plusvastes,plusdifficiles.L'addiction,le traumatisme,laperte,ladéception,lamaladie,le vieillissement,etmêmelamortsontbeaucoupplusfacilesàgérerquandl'espritadéveloppéleshabiletésfavoriséesparlaméditation.
Donc,mêmesivousneparvenezpasjusqu'àlalibertévis-à-visdustressetdelasouffrance,laméditationpeutvousaideràgérerplushabilementvossouffrances–end'autrestermes,avecmoinsdemalpourvous-mêmeetpourlespersonnesautourdevous.Celaconstitue,ensoi,uneutilisationbénéfiquedevotre temps.Sivousdécidezensuite d'allerplusloindanslaméditation,pourvoirsielle peutvraimentconduire àlalibertétotale,ce seraencoremieux.
CEQU'ILYADANSCELIVRE
Latechniquedeméditationdécrite iciesttirée dedeuxsources.Lapremière
sourceestl'ensembledesinstructionsduBouddhasurlafaçond'utiliserlarespirationpourentraînerl'esprit.Cesinstructionsse trouventdansle Canonpali,lesplusanciensenseignementsduBouddhaquiexistent.AinsiqueleCanonle déclare,le Bouddhatrouvaquelarespirationétaitunsujetdeméditationreposant–àlafoispourle corpsetpourl'esprit–etégalementunsujetidéalpourdéveloppersati,laconcentration,etle discernement.C'étaitenfaitle sujetqu'ilavaitlui-mêmeutilisésurlavoie verssonEveil.C'estlaraisonpourlaquelle illarecommandaàplusdepersonnes,etqu'ill'enseignadefaçonplusdétaillée quetoutautre sujetde méditation.
Lasecondesourceestuneméthodedeméditationsurlarespirationdéveloppéeausiècle dernierparAjaanLeeDhammadharo,unmaître d'unebranchedubouddhismeconnueenThaïlandesousle nomdeTraditiondelaforêt.Laméthoded'AjaanLees’appuie surlesinstructionsduBouddha,expliquantendétailde nombreuxpointsquele Bouddhalaissasousuneformecondensée.Je mesuisentraînéseloncette techniquependantdixanssousladirectiond’AjaanFuangJotiko,undesélèvesd'AjaanLee,etdonccertainesdescompréhensionsquise trouventiciproviennentégalementdemonentraînementavecAjaanFuang.J'aisuivicessourcesenmefocalisantsurlarespirationcommesujetprincipalde méditationparce quec'estle plussûrdetouslessujetsdeméditation.Latechniquedécrite iciamènele corpsetl'espritàunétatde bien-être équilibré.Celapermetàl'espritd'obteniràsontourdescompréhensionséquilibréesàproposdesonproprefonctionnement,afinqu'ilpuisse voirlesdifférentesmanièresdontilprovoquestressetsouffrance,etcommentilpeutlesabandonnerefficacement.
Cette techniquefaitpartie d'unevoie complète d'entraînementdel'espritquiimpliquenonseulementlaméditation,maisaussile développementdelagénérositéetde lavertu.L'approchefondamentale danschaquepartie decetentraînementestlamême:comprendretoutesvosactionscommefaisantpartie d'unechaînedecausesetd'effets,afinquevouspuissiezorienterlescausesdansunedirectionpluspositive.Achaqueactionenpensée,enparoles,ouenacte,vousréfléchissezàce quevousfaitespendantquevousêtesentraindele faire.Vousrecherchezlamotivationquiconduitàvosactions,etlesrésultatsauxquelsvosactionsdonnentnaissance.Lorsquevousréfléchissez,vousapprenezàquestionnervosactionsd'unemanière particulière :
•conduisent-ellesaustressetàlasouffrance,ouautermedustressetde lasouffrance?
•Siellesconduisentaustress,sont-ellesnécessaires?•Sice n’estpasle cas,pourquoilesrépéter?•Siellesconduisentautermedustress,commentpouvez-vousles
maîtriserentantqu'habiletés?
S'entraîneràlavertuetlagénérositédemandequevousvousposiezcesquestionsàproposdevosparolesetde vosactes.L'entraînementàlaméditationabordetouslesévénementsdansl'espritcommedesactions–qu'ellessoientdespenséesoudesémotions–etillesquestionnedelamêmemanière.End'autrestermes,ilvousforce àregardervospenséesetvosémotionsmoinssousl'angledeleurcontenuquesousceluideleurprovenanceetde leurdestination.
Cette stratégie quiconsiste àobservervosactionsetàlessonderaveccesquestionsestdirectementliée auproblèmequ'elle estdestinéeàrésoudre:lesstressetlessouffrancesprovoquésparvosactions.C'estpourcette raisonqu'ellesous-tendl'ensembledel'entraînement.Laméditationvouspermetsimplementd'observervosactionsplusattentivement,etde dévoileretd'abandonnerdesniveauxdestresstoujoursplussubtilsprovoquésparcesactions.Elle développeaussilesqualitésmentalesquirenforcentvotre capacitéàagirdemanièrehabile.
Bienquelatechniquedeméditationdécrite icifasse partie d'unentraînementspécifiquementbouddhiste,vousn'êtespasobligéd'êtrebouddhiste pourlasuivre.Elle peutaideràsurmonterdesproblèmesquinesontpasspécifiquesauxbouddhistes.Aprèstout,lesbouddhistesnesontpaslesseulespersonnesquiprovoquentstressetsouffrance,etlesqualitésd'espritdéveloppéesàtraverslaméditationnesontpasprotégéespardesdroitsd'auteurbouddhistes.Sati,l'attituded'alerte,laconcentration,etle discernementsontbénéfiquesàtousceuxquilesdéveloppent.Toutce quecelademande,c'estquevoustestiezsérieusementcesqualités.
Lebutdece livre estde présenterlapratiquedelaméditation–ainsiquel'entraînementplusvaste dontelle faitpartie –d'unemanière facile àlire etàmettre enpratique.Le livre estdiviséencinqparties,chaquepartie étantsuivieparuneliste deressourcescomplémentaires–livres,articles,etfichiersaudio–quivousaiderontàexplorerplusendétaillesproblèmesabordésdanscettepartie-là.
Lapremière partie dulivre contientdesinstructionssurlesétapesfondamentalesdelafaçondeméditer.Ladeuxièmepartie donnedesconseilssurlafaçondetraitercertainsdesproblèmesquipeuventsurgirlorsquevouspratiquez.Latroisièmepartie traite desproblèmesquiapparaissentlorsquevousessayezdefaire delaméditationunepartie devotre vie danssonensemble.Laquatrièmepartie traite desproblèmesquiapparaissentlorsquevotre méditationprogresse versunniveaud'habiletéplusélevé.Lacinquièmepartie traite delafaçondechoisirunenseignantdeméditationetd’entretenirdesrelationsaveclui,unenseignantquipeutvousfournirle type
d'entraînementpersonnaliséqu'aucunlivre n'estcapable defournir.
COMMENTLIRECELIVRE
J’aiessayédecouvrirlaplupartdesproblèmesqu’unméditantsérieuxrencontreradansunepratiqueenautonomie.Pourcette raison,sivousêtesentièrementnouveauàlaméditationetquevousn’êtespasencoreprêtàvousimpliquerdansunepratiquesérieuse,voustrouverezdansce livre plusdechosesquece dontvousavezimmédiatementbesoin.Vouspouvezcependantytrouverbeaucoupdeconseilsutilessivousle lisezdefaçonsélective.Unebonneapprochepeutconsisteràlire seulementce quivousestnécessaire pourcommenceràméditer,etensuite àlaisserle livre decôtéetàessayer.
Pourcommencer:
1)lisezlaprésentationde«Larespiration»danslapartie quisuit,jusqu’autitre «Pourquoilarespiration»;
2)passezensuite àlapartie intitulée :«Se focalisersurlaméditation»danslapartie un.Lisezlessixétapesmentionnéesjusqu’àce quevouspuissiezlesretenir.Trouvezensuite unendroitconfortable pourvousasseoir,etessayezdesuivre autantd’étapesquevousle pouvezenrestantàl’aise.Silesétapessonttropdétailléespourvous,lisezl’article «Uneméditationguidée»listéàlafindelapartie un,ouasseyez-vousetméditeztoutenécoutantl’undesfichiersaudioquiporte le mêmetitre,etquiestdisponiblesurle site www.dhammatalks.org;
3)sivousrencontrezdesproblèmeslorsquevousdébutez,retournezàlapartie unetconsultezaussilapartie deux.
Quantaureste dulivre,vouspouvezle garderpourplustard,quandvousserezprêtàplusvousimpliquer.
Ilserasage,mêmeàce moment-là,de lire le livre defaçonsélective –enparticulierlapartie trois.Le conseils’adresse làencoreàunméditantquis’ impliquepleinement.Ilse peutqu’ ilexige uneimplicationplusforte quecelle quevousêtesprêtàfournir,suivezenconséquencetoutconseilquivoussemblepratiquedansle contexte devotre vie etde vosvaleursactuelles,etlaissezle reste auxautres–ouàvous-mêmepourplustard.
Souvenez-vousquel’onnevousimposejamaisrienenmatière depratiquedelaméditation.Laseule obligationprovientd’uneforce intérieure:votrepropredésird’être libre delasouffranceetdustressquevousvousinfligez.
LESPRINCIPESDEBASE
Quandvousvoulezmaîtriserunetechniquedeméditation,ilestbondeconnaître lesprincipesdebase quilasous-tendent.Vouspouvezainsiavoiruneidéeclaire dece dansquoivousvousengagez.Connaître lesprincipesdebasevousaideaussiàcomprendrecommentetpourquoilatechniqueestsupposéefonctionner.Sivousavezdesdoutesàproposdesprincipesdebase,vouspouvezlesessayercommedeshypothèsesdetravail,pourvoirs’ ilsvousaidentvraimentàtraiterlesproblèmesdustressetde lasouffrance.Laméditationnedemandepasquevousfassiezallégeanceàquoiquece soitquevousnepuissiezpascomplètementcomprendre.Maiselle vousdemandedetestersérieusementsesprincipes.
Lorsquevotre méditationprogresse,vouspouvezappliquerlesprincipesdebaseàdessituationsquisurgissentdansvotre méditationetquinesontpasexpliquéesdansce livre.Laméditationdevientainsiunetechniquequivousestmoinsétrangère,etplusvotre proprevoie pourexplorerl’espritetrésoudresesproblèmeslorsqu’ ilsapparaissent.Parce quelaméditationsurlarespirationestunentraînementdanslequell’espritse focalise surlarespiration,sesprincipesdebase se focalisentsurdeuxsujets:le fonctionnementdel’esprit,etlefonctionnementdelarespiration.
L’esprit.Ici,le mot«esprit»recouvrenonseulementl’aspectintellectueldel’esprit,maiségalementl’aspectémotionnelainsiquesavolontéd’agir.End’autrestermes,le mot«esprit»recouvreégalementce quenousconsidéronsnormalementcommeétantle «cœur».
L’espritn’estpaspassif.Parce qu’ ilestresponsable d’uncorpsquiadenombreuxbesoins,ildoitaborderl’expériencedefaçonactive.Sesactionsfaçonnentsonexpériencelorsqu’ ilrecherchedelanourriture,àlafoismentaleetphysique,pourêtre,luietle corps,continuellementnourris.Ilestmûpardesfaims,àlafoisphysiquesetmentales.Le besoindese nourrirphysiquementnousestfamilier.Mentalement,l’espritse nourritàlafoisextérieurementetintérieurementdesrelationsetdesémotions.Extérieurement,ilafaimdechosestellesquel’amour,lareconnaissance,le statut,le pouvoir,larichesse etleslouanges.Intérieurement,ilse nourritde sonamourpourlesautresetde sapropreestimedesoi,ainsiquedesplaisirsquiproviennentdesémotions,àlafoissainesetnonsaines:l’honneur,lagratitude,l’avidité,le désirdévorant,etlacolère.
Atoutmoment,unlargeéventaild’objetsvisuels,de sons,d’odeurs,de goûts,desensationstactiles,etd’ idéesse présente àl’esprit.Ilchoisitàpartirde cetéventailleschosessurlesquellesilvafocalisersonattentionetcellesqu’ ilvaignorerdanssarecherchedenourriture.Ceschoixfaçonnentle mondedesonexpérience.C’estlaraisonpourlaquelle,parexemple,sivousetmoitraversons
le mêmemagasinaumêmemoment,nousferonsl’expériencedemagasinsdifférentsdanslamesureoùnousrecherchonsdeschosesdifférentes.
Larechercheparl’espritd’unealimentationestconstante etsansfin,parcequesanourriture –enparticuliersanourriture mentale –menacetoujoursdes’épuiser.Quelle quesoitlasatisfactionqu’ ilretire desanourriture,celle-ciesttoujoursdecourte durée.Apeinel’esprita-t-iltrouvéunendroitpoursenourrirqu’ ilrecherchedéjàoùse nourriraprèscela.Devrait-ilresterici?Devrait-ilallerautre part?Cesquestionsincessantesde«Qu’est-ce quivientaprèsça?»«Oùallerensuite ?»sontce quimeutsarecherchedubien-être.Maisparce quecesquestionssontlesquestionsdelafaim,ellesrongentelles-mêmescontinuellementl’esprit.Mûparlafaimdecontinuellementrépondreàcesquestions,l’espritagitsouventdefaçoncompulsive –parfoissciemment–parignorance,comprenantmalce quiprovoquedustressnonnécessaire etcequin’enprovoquepas.Celafaitqu’ ilcrée encoreplusdesouffranceetdestress.
Lebutdelaméditationestde mettre untermeàcette ignorance,etdedéracinerlesquestionsdelafaimquilameuventcontinuellement.
Unaspectimportantdecette ignoranceestl’aveuglementdel’espritvis-à-visdesonproprefonctionnementintérieurdansle momentprésent,carc’estdansle momentprésentquese fontleschoix.Bienquel’espritagisse souventsousl’emprise del’habitude,iln’estpasobligédele faire.Ildisposedel’optiondefaire denouveauxchoixàchaquemoment.Plusvousvoyezclairementce quisepasse dansle momentprésent,plusilestprobable quevousferezdeschoixhabiles:deschoixquiconduirontaubonheurvéritable –etqui,aveclapratique,vousrapprocherontdeplusenplusdelalibertétotale vis-à-visdelasouffranceetdustress–maintenant,etplustarddansle futur.Laméditationfocalise votreattentionsurle momentprésentparce quele momentprésentestl’endroitoùvouspouvezobserverle fonctionnementdel’espritetl’orienterdansunedirectionplushabile.Le présentestle seulmomentdutempsoùvouspouvezagiretapporterunchangement.
Lecomitédel’esprit.L’unedespremièreschosesquevousapprenezàproposdel’espritlorsquevouscommencezàméditer,c’estqu’ilpossèdedenombreuxesprits.Ceciestdûaufaitquevousavezdenombreusesidées,toutesdifférentes,àproposdelafaçondesatisfaire vosfaimsetde trouverle bien-être,etdenombreuxdésirs,tousdifférents,quireposentsurcesidées.Cesidéesserésumentàdifférentesnotionsàproposdece quiconstituele bonheur,oùonpeutle trouver,etde ce quevousêtesentantquepersonne:vosbesoinsdetypesparticuliersdeplaisir,etvoscapacitésàvousprocurercesplaisirs.Chaquedésiragitainsicommeunegrainepourunsensparticulierdequivousêteset
dumondedanslequelvousvivez.LeBouddhaavaituntermetechniquepource sensd’ identitédesoidansun
monded’expérienceparticulier:ill’appelaitledevenir.Notezce termeetleconceptquise trouvederrière lui,carilestcentralpourcomprendrepourquoivousprovoquezdustressetde lasouffrancepourvous-mêmeetce quecelaimpliqued’apprendrecommentl’arrêter.
Sile conceptvoussembleétranger,pensezaumomentoùvousglissezdansle sommeiletoùuneimaged’uncertainendroitapparaîtdansl’esprit.Vousentrezdansl’ image,perdezcontactavecle mondeextérieur,etc’estàcemomentquevousêtesentrédansle monded’unrêve.Cemonded’unrêve,plusvotre sensd’être entrédedans,constitueuneformededevenir.
Unefoisquevousvousserezsensibiliséàce processus,vousverrezquevousvousengagezdedansmêmequandvousêteséveillé,etce àdenombreusesreprisesaucoursd’unemêmejournée.Pourvouslibérerdustressetde lasouffrancequ’ ilpeutprovoquer,vousallezdevoirexaminerlesnombreuxdevenirsquevouscréezdansvotre recherchedenourriture –lessoiengendrésparvosdésirs,etlesmondesqu’ ilshabitent–carc’estseulementquandvousavezexaminéceschosesdefaçoncomplète quevouspouvezvousaffranchirdeleurslimitations.
Vousdécouvrirezquedanscertainscas,différentsdésirsontdesidéescommunesausujetde ce qu’estle bonheuretde quivousêtes(telsvosdésirsdefonderunefamille quisoitàl’abridudangeretstable ).Dansd’autrescas,leursidéessontenconflit(commequandvosdésirspourvotre famille sontenconflitavecvosdésirsdeplaisirimmédiat,quellesqu’ensoientlesconséquences).Certainsdevosdésirssontliésauxmêmesmondesmentaux;d’autresàdesmondesmentauxconflictuels;etd’autresencoreàdesmondesmentauxtotalementséparéslesunsdesautres.C’estlamêmechosepource quiestdesdifférentssensde«vous»quihabitentchacundecesmondes.Certainsdevos«vous»sontenharmonie,d’autressontincompatibles,etd’autresencoresontsansaucunrapportlesunsaveclesautres.
Ilexiste doncdenombreusesidées,toutesdifférentes,de «vous»dansvotreesprit,quipossèdentchacuneleurpropreintention.Chacundeces«vous»estunmembreducomitédel’esprit.C’estlaraisonpourlaquelle l’espritressemblemoinsàunesprituniquequ’àunefoule depersonnesturbulentes:de nombreusesvoixdifférentes,avecdenombreusesopinionsdifférentesàproposdece quevousdevriezfaire.
Certainsmembresducomitésontouvertsethonnêtesàproposdescroyancesquisous-tendentleursdésirscentraux.D’autressontplusobscursetplustrompeurs.Ceciestdûaufaitquechaquemembreducomitéestcommeun
politicien,avecsespropressympathisantsetsespropresstratégiespoursatisfaire leursdésirs.Certainsmembresducomitésontidéalistesethonorables.D’autrespas.Le comitédel’espritressembledoncmoinsàunecommuniondesaintsentraindeplanifierunévénementcaritatifqu’àunconseilmunicipalcorrompudontl’équilibre desforcesvarie constammententre différentesfactions,avecdenombreuxaccordsquise fontdanslescouloirs.
Undesbutsdelaméditationestde révélercesaccordsaugrandjour,afinquevouspuissiezmettre plusd’ordredansle comité–afinquevosdésirsdebonheursoientmoinscontradictoires,etplusenharmonielorsquevousvousrendezcomptequ’ iln’estpasobligatoire qu’ ilssoienttoujoursenconflit.Penseràcesdésirscommes’ ilsconstituaientuncomitévousaideaussiàvousrendrecomptequequandlapratiquedelaméditationvaàl’encontre decertainsdevosdésirs,elle nevacependantpasàl’encontre detousvosdésirs.Vousn’êtespasprivédenourriture.Vousn’êtespasobligédevousidentifierauxdésirscontrariésparlaméditation,parce quevousavezd’autresdésirs,plushabilesauxquelsvousidentifier.Le choixdépenddevous.Vouspouvezaussiutiliserlesmembresducomitéplushabilespourentraînerceuxquisontmoinshabiles,afinqu’ ilsarrêtentdesabotervoseffortspourtrouverunbonheurauthentique.
Souvenez-voustoujoursquele bonheurauthentiqueestpossible,etquel’espritpeuts’entraînerpourle trouver.
Cesontprobablementlàlesprincipeslesplusimportantsquisous-tendentlapratiquedelaméditationsurlarespiration.L’espritpossèdedenombreusesdimensions,desdimensionssouventobscurciesparleschamailleriesdesmembresducomitéetleurfixationsurdesformesdebonheurfugaces.L’unedecesdimensionsesttotalementinconditionnée.End’autrestermes,elle nedépendpasdutoutdeconditions.Elle n’estpasaffectée parl’espaceouletemps.C’estuneexpériencetotale delibertéetde bonheur,sansmélange.Ceciestdûaufaitquel’espritestlibre delafaimetdubesoindese nourrir.
Maisbienquecette dimensionsoitinconditionnée,elle peutêtre atteinte enmodifiantlesconditionsdansl’esprit:endéveloppantlesmembreshabilesducomitéafinquevoschoixdeviennentdeplusenplusfavorablesaubonheurauthentique.
C’estl’unedesraisonspourlaquelle lavoie delaméditationestappelée unevoie :elle estcommelavoie versunemontagne.Bienquelavoie nesoitpaslacausedelamontagne,etquele faitde marchersurlavoie nesoitpaslacausedelamontagne,l’acte demarchersurlavoie peutvousmeneràlamontagne.
Vouspouvezégalementpenserqueladimensioninconditionnéeestcommedel’eaudoucequise trouvedansdel’eaudemer.L’espritordinaire estcomme
l’eaudemer,quivousrendmaladequandvouslabuvez.Sivouslaissezsimplementl’eaudemerreposer,l’eaudoucenevapass’enséparertoute seule.Vousêtesobligédefaire uneffortpourladistiller.L’acte deladistillationnecréepasl’eaudouce.Ilfaitsimplementressortirl’eaudoucequiestdéjàlà,vousfournissanttoute l’alimentationdontvousavezbesoinpourétanchervotre soif.
Entraînerl’esprit.L’entraînementquivousmèneàlamontagneetquivousfournitl’eaudoucepossèdetroisaspects:lavertu,laconcentration,etlediscernement.Lavertuestl’habiletéaveclaquelle vousinteragissezdefaçongénérale aveclesautrespersonnesetaveclesautresêtresvivants,etquireposesurl’ intentiondeneprovoqueraucunmalàvous-mêmeouauxautres.Ils’agitlàd’unsujetquenoustraiteronsdanslapartie trois,danslaprésentationdesproblèmesquiapparaissenthabituellementquandonintègre laméditationdanslavie quotidienne,maisilestimportantdenotericilaraisonpourlaquelle lavertuestliée àlaméditation.Sivousagissezdemanière nocive,alors,quandvousvousasseyezpourméditer,laconnaissancedecette nocivitévousempêchederesterfermementdansle momentprésent.Sivousréagissezparle regretàproposdumalquevousavezfait,vousdécouvrezqu’ ilestdifficile deresterétablidansle momentprésentavecconfiance.Sivousréagissezparle déni,vousconstruisezdesmursintérieursdansvotre consciencequicréentplusd’occasionspourl’ ignorance,etquifontqu’ ilvousestplusdifficile deregarderdirectementce quise passe vraimentdansl’esprit.
Lameilleuremanière d’évitercesdeuxréactionsestde maintenirdèsledébutl’ intentiondenerienfaire quisoitnocif,etensuite deprendreladécisiondesuivre cette intentionavecdeplusenplusd’habileté.Sivousvoyezquevousavezagide façonmalhabile,reconnaissezvotre erreur,reconnaissezlefaitquele regretn’effacerapasl’erreur,etprenezlarésolutiondenepasrépétercette erreurdansle futur.C’estle maximumdece quel’onpeutdemanderd’unêtre humainquivitdansle temps,oùnosactionsquivisentàfaçonnerle futurpeuventreposerseulementsurlaconnaissancedupasséetduprésent.
Ledeuxièmeaspectdel’entraînementestlaconcentration.Laconcentrationestl’habiletéàconserverl’espritcentrésurunobjetunique,telquelarespiration,avecunsensd’aise,de rafraîchissement,etd’équanimité–l’équanimitéétantlacapacitéàobserverleschosessansêtre àlamercidespréférencesetdesaversions.
Atteindrelaconcentrationdemandededéveloppertroisqualitésdel’esprit:
•l’attituded’alerte–lacapacitéàsavoirce quise produitdansle corpsetl’espritalorsquecelase produit;
•l’ardeur–le désiretl’effortd’abandonnertoute qualitémalhabile quipeutapparaître dansl’esprit,etde développeràlaplace decelle-cides
qualitéshabiles;•sati–lacapacitéàconserverquelquechoseàl’esprit.Dansle casdela
méditationsurlarespiration,celasignifie se souvenirderesteraveclarespirationetmaintenirlesqualitésd’attituded’alerte etd’ardeuravecchaqueinspirationetchaqueexpiration.
Quandcestroisqualitésdeviennentfortes,ellespeuventamenerl’espritàunétatde forte concentrationappeléjhana,ouabsorptionméditative,quenousexamineronsdanslapartie quatre.Parce quelesjhanareposentsurle désir–ledésirdedévelopperdesqualitéshabilesdansl’esprit–ilsconstituenteuxaussiuneformededevenir.Maisils’agitd’uneformeparticulière dedevenirquivouspermetdevoirlesprocessusdudevenirenaction.L’aise etlerafraîchissementfournisparlesjhanaconstituentenmêmetempsunenourriture sainepourl’esprit,ce quivouspermetd’abandonnernombredeshabitudesmalhabilesdevousnourrirquivousécarteraientdelaVoie.Parce quel’approvisionnementennourriture mentale quiprovientdesjhanaeststable,celaretire unepartie delapressiondevotre besoindevousnourrir.Celavouspermetdeprendredureculvis-à-visdesquestionsdelafaim,etde lesregarderàtraverslesquestionsdudiscernement:voirlàoùle stressdese nourrirestnonnécessaire,etcommentvouspouvezmaîtriserleshabiletéspourallerau-delà.C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanaconstituentunélémentcentralde lavoied’entraînement.
Letroisièmeaspectdel’entraînementestle discernement.Le discernementestlacapacitéà:
•distinguerentre lesprocessushabilesdansl’espritetceuxquisontmalhabiles;
•comprendrecommentabandonnerce quiestmalhabile etdéveloppercequiesthabile,et
•savoircommentvousmotiverafindepouvoirabandonnerlesprocessusmalhabilesetdévelopperdesprocessushabilesmêmequandvousn’êtespasd’humeuràle faire.
Vousapprenezcestroiscapacitésenécoutantlesautres–commequandvouslisezunlivre commecelui-ci–etenobservantvospropresactionsetenvousposantlesbonnesquestionsàleursujet.Audébut,vousprenezdureculparrapportauxquestionsdelafaim–quiexigentuneréponseimmédiate àproposd’oùetàpartirde quoise nourrirensuite –etvousfaitesle pointsurlafaçondontvousvousnourrissez:
enquoivoshabitudesdevousnourrirconduisent-ellesaustress?
Enquoice stressest-ilinutile ?Dansquelle mesurecelaenvaut-illapeine–end’autrestermes,dans
quelle mesurele plaisirobtenuense nourrissantcompense-t-ille stress?
Aucoursdespremièresétapes,lorsquevousdéveloppezlavertuetquevousessayezdemaîtriserlaconcentration,lesquestionsdudiscernementconsistentsimplementàrechercherdemeilleuresmanièresdevousnourrir.End’autrestermes,ce sontdesversionsraffinéesdesquestionsdelafaim.Vousenvenezàvousrendrecomptequele plaisirquevousavezobtenuenagissantsansréfléchirdemanière nocive ouenlaissantl’espritvagabonderoùilveutnevautpasle stressquecelaentraîne.Vouscommencezàvoirlàoùle stressquevouspensiezêtre inévitable n’estpasvraimentnécessaire.Vousdisposezd’autresméthodes,meilleures,pourtrouvervotre nourriture intérieure,envousnourrissantdesplaisirsplusélevésfournisparlavertuetlaconcentration.
Lorsquevotre concentrationse développe,votre discernementdesniveauxdestressdansl’espritdevientdeplusenplusraffiné,de sorte quevotre sensdecequiesthabile etde ce quinel’estpasdevientégalementplusraffiné.Lorsquevousappliquezdefaçoncontinuelesquestionsdudiscernementmêmeàvotre pratiquedesjhana,vouscommencezàvousdemanders’ ilseraitpossibled’échapperaustressquiaccompagnemêmele typele plusraffinéd’alimentation.Queltyped’habiletécelaimpliquerait-il?
C’estlàoùlesquestionsdudiscernementnesontplusseulementuneversionraffinéedesquestionsdelafaim.Ellesdeviennentdesquestionsnoblesencesensqu’ellesvousemmènentau-delàdubesoindevousnourrir.Ellesapportentdeladignitéàvotre recherchedubonheur.Ellesvousaidentàdévoilerladimensionoùmêmese nourrirdesjhanan’estplusnécessaire.Etquandcettedimensionse dévoile finalement,toutle stressarrive àsonterme.
LesquestionsduNoble discernement–quiconcernentle stressnonnécessaire,lesactionsquile provoquent,etlesactionsquipeuventaideràymettre unterme–sontliéesàl’undesenseignementslespluscélèbresduBouddha:lesQuatreNoblesVérités.Le faitdustressnonnécessaire estlapremière Vérité;lesactionsmentalesmalhabilesquile provoquentsontladeuxième;le faitqu’ ilpeutarriveràsontermeestlatroisième;etlesactionshabilesquil’amènentàsontermeconstituentlaquatrième.
Cesvéritéssontnoblespourtroisraisons.Un,ellessontabsolues.Ellessontvraiespourchacun,partout,ellesnesontdoncpassimplementunequestiond’opinionpersonnelle oud’arrière-planculturel.
Deux,ellesfournissentunguidagepouruneNoble Voie depratique.Ellesvousenseignentànepasnierouàfuirle stressquevousêtesentrainde
provoquer,maisàle reconnaître etàyfaire face jusqu’àce quevouslecompreniez.Quandvousle comprenez,vouspouvezvoirlescausesdece stressdansvosactions,etlesabandonner.Vousdéveloppezlesactionshabilesquimettentuntermeaustressafindepouvoirréaliserparvous-mêmelalibertévis-à-visdustress.
Latroisièmeraisonpourlaquelle cesVéritéssontnoblesestque,quandvousutilisezlesquestionsquilessous-tendentpourexamineretquestionnervosactions,ellesconduisentenfindecompteàuneNoble atteinte :unbonheurauthentiquequimetuntermeaubesoindese nourrir,etquinefaitdoncdemalàpersonne.
Parce quele discernementvise àamenervosactionsauplushautniveaudel’habileté,ilse développedirectementàpartirde laqualitédel’ardeurdansvotre concentration.Ils’appuie cependantaussisurl’attituded’alerte envoyantquellesactionsconduisentàquelsrésultats.Etilguidesati,afinquevouspuissiezvoussouvenirdesleçonsquevousavezapprisesàpartirde ce quevousavezobservéetquevouspuissiezlesappliquerdansle futur.
Enfait,l’ensembledestroisaspectsdel’entraînement–lavertu,laconcentration,etle discernement–s’entraidentcontinuellement.Lavertufaitqu’ ilestplusfacile devousétablirdanslaconcentrationetd’être honnête avecvous-mêmequandvousdiscernezquelsmembresducomitédel’espritsonthabilesetquelsmembresnele sontpas.Laconcentrationfournitàl’espritunsensderafraîchissementquiluipermetderésisterauxpulsionsmalhabilesquicréeraientdesbrèchesdanslavertu,etlastabilitédontilabesoinpourdiscernerclairementce quise passe réellementàl’ intérieur.Le discernementfournitdesstratégiespourdévelopperlavertu,ainsiqu’unecompréhensiondufonctionnementdel’espritquiluipermetdes’établirdansdesétatsdeconcentrationtoujoursplusforts.
Lavertu,laconcentration,etle discernementreposenttousàleurtoursurlapartie laplusfondamentale del’entraînement:lapratiquedelagénérosité.Enétantgénéreuxavecvospossessions,votre temps,votre énergie,votreconnaissance,etvotre mansuétude,vouscréezunespacedelibertédansl’esprit.Aulieud’être mûparvosdiversappétits,vouspouvezprendredureculetvousrendrecomptedelajoie quisurvientquandvousn’êtespastoutle tempsesclave delafaim.Se rendrecomptedecelavousfournitlamotivationdebasepourrechercherunbonheurdanslequelvousn’avezpasdutoutbesoindevousnourrir.Voyantle bienquiprovientdufaitde donner,vouspouvezapprendreàaborderlapratiquedelavertuetde laméditationpassimplementenpensantàce quevouspouvezenretirer,maisaussienpensantàce quevouspouvezoffriràlapratique.L’entraînementdel’espritdevientuncadeauàlafoispourvous-
mêmeetpourlesgensautourdevous.Lesprincipesdelaméditationsurlarespirationreposentdonc,toutbien
considéré,surquatre observationsàproposdel’esprit,quele BouddhaaappelédesNoblesVérités:1)l’espritfaitl’expériencedustressetde lasouffrance;2)lestressetlasouffranceproviennentdelamanière dontl’espritfaçonnesonexpérienceàtraverssesactionsmuesparl’ ignorance;3)ilestpossible demettre untermeàcette ignorance,ouvrantlaconsciencesurunedimensioninconditionnéequiestlibre dustressetde lasouffrance;4)cette dimension,bienqu’elle soitinconditionnée,peutêtre atteinte enentraînantl’espritauxqualitéshabilesdelavertu,de laconcentration,etdudiscernement.Le butdelaméditationsurlarespirationestde soutenircetentraînement.
Larespiration.Le mot«respiration»couvreunvaste éventaild’énergiesdansle corps.Laplusévidente estl’énergie del’ inspirationetde l’expiration.Nousavonstendanceàpenseràcette respirationcommeàl’airquientre danslespoumonsetquienressort,maiscetairnese déplaceraitpass’ iln’yavaitpasdansle corpsuneénergie quiactive lesmusclesquile fontentreretquiluipermettentderessortir.Quandvousméditezsurl’ inspirationetl’expiration,vouspouvezcommencerenprêtantattentionaumouvementdel’air,maislorsquevotre sensibilitése développe,vousvousfocalisezdeplusenplussurl’énergie.
Ilexiste,enplusdel’énergie del’ inspirationetde l’expiration,desfluxd’énergie plussubtilsquise répandentàtraverstouteslespartiesducorps.Onpeutenfaire l’expériencelorsquel’espritdevientpluscalme.Cescourantsd’énergie sontdedeuxtypes:desénergiesquise déplacent,etdesénergiesimmobiles,stables.Lesénergiesquise déplacentsontdirectementliéesàl’énergie del’ inspirationetde l’expiration.Ilyaparexemplele fluxd’énergiedanslesnerfs,cartouslesmusclesimpliquésdanslarespirationsontactivésavecchaquerespiration,mêmesic’estde façonsubtile.Cefluxd’énergiepermetaussid’avoirdessensationsdanslesdifférentespartiesducorpsetde lesdéplaceràvolonté.Ilyaaussile fluxd’énergie quinourritle cœuràchaquerespiration,etquise répandensuite àpartirducœurlorsqu’ ilpompele sang.Onpeutressentircelaàchaquemouvementdusangàtraverslesvaisseauxsanguins,etjusqu’àchaqueporedelapeau.
Quantauxénergiesimmobiles,stables,celles-cisontcentréesendifférentsendroitsducorps,telsquelapointe dusternum,le milieuducerveau,lapaumedesmains,oulaplante despieds.Unefoisquel’ inspirationetl’expirationsesontcalmées,cesénergiespeuventse répandrepourremplirle corpstoutentierd’unsensdecalmeetdeplénitudequiestressenticommequelquechosedefermeetdesûr.
Pourcertainespersonnes,cesénergiesquise trouventdanslesdifférentespartiesducorpspeuventsemblermystérieuses–oumêmeimaginaires.Maismêmesile conceptdecesénergiesvoussembleétranger,lesénergieselles-mêmesnele sontpas.Ellesconstituentlamanière dontvousfaitesdirectementl’expérienceducorpsdepuisl’ intérieur.Siellesn’étaientpasdéjàlà,vousn’auriezaucunsensd’oùse trouvevotre corps.
Donc,quandvousessayezdevousfamiliariseraveccesénergies,vousdevezconserveràl’esprittroispoints:
1)vousnevouspréoccupezpasdevotrerespirationdelamanièredontunmédecinouunemachineexternepourraitl’observer.Vousvouspréoccupezdevotrerespirationtelle quevousseulpouvezlaconnaître :entantquepartie devotre expériencedirecte dufaitd’avoiruncorps.Sivousavezdumalàpenseràcesénergiesentantque«respiration»,voyezsiypenserentantque«sensationsrespiratoires»ou«sensationscorporelles»aide–toutce quivouspermetd’entrerencontactavecce quise trouvelàenréalité.
2)Ilnes’agitPASd’essayerdecréerdessensationsquin’existentpasdéjà.Vousvoussensibilisezsimplementplusauxsensationsquisontdéjàlà.Quandonvousditde laisserlesénergiesrespiratoiresse relier,demandez-voussilessensationsquevouséprouvezsemblentnepasavoirdelienlesunesaveclesautres.Sic’estle cas,gardezsimplementàl’espritlapossibilitéqu’ellespeuventse relierd’elles-mêmes.C’estce quesignifie leurpermettre des’écouler.
3)Cesénergiesnesontpasdel’air.Ellessontdel’énergie.Si,pendantquevouspermettezauxénergiesrespiratoiresdese répandreàtraverslesdifférentespartiesducorps,voussentezquevousessayezdefaire pénétrerdeforce l’énergie danscesparties,arrêtez-vousetrappelez-vousqu’ iln’estpasnécessaire delaforcer.Ilyasuffisammentd’espace–beaucoupmême–,ycomprisdanslespartieslesplusfermesducorps,pourquecette énergiepuisse s’écouler,etvousn’êtesdoncpasobligédeforcerlorsqu’ ilyaunerésistancequelconque.S’ ilyaunsensderésistanceàl’énergie,ilprovientdelamanière dontvouslavisualisez.Essayezdevisualiserl’énergie d’unemanière quipeutcontournerettraversertoute choseavecaisance.
Lameilleuremanière d’entrerencontactaveccessensationsconsiste àfermerlesyeux,àremarquerlessensationsquivousdisentoùse trouventlesdifférentespartiesdevotre corps,etensuite àvouslaisservoircessensationscommeuntyped’énergie.Lorsquevousdeviendrezplussensible àcessensationsetquevousverrezcommentellesinteragissentavecl’énergie del’ inspirationetde l’expiration,celavoussembleradeplusenplusnaturelde les
considérercommedestypesd’énergie respiratoire.Celavouspermettrad’enfaire unusageoptimal.
Pourquoilarespiration.Ilyadeuxraisonspourlesquelleslarespirationestchoisie commesujetde méditation:elle constitueunbonthèmepourdévelopperlesqualitésnécessaires(1)àlaconcentrationet(2)audiscernement.
1)L’ensembledecestroisqualitésnécessairesàlaconcentrationsedéveloppefacilementense focalisantsurlarespiration:l’attituded’alerte:laseule respirationquevouspouvezobserverestla
respirationdansle présent.Quandvousêtesaveclarespiration,votre attentiondoitêtre dansle présent.C’estseulementdansle présentquevouspouvezobserverce quise passe dansle corpsetl’esprit,telquecelase produitréellement.
Larespirationestaussiunthèmedeméditationquivousaccompagneoùquevousalliez.Tantquevousêtesvivant,vouspouvezvousfocalisericimêmesurlarespiration.Celasignifie quevouspouvezméditersurlarespirationetdévelopperl’attituded’alerte àtoutmomentetentoute situation.Sati:parce quelarespirationesttellementprochedevotre conscience
présente,ilestfacile des’ensouvenir.Sivousoubliezderesteraveclarespiration,lasimplesensationd’uneinspirationpeutvousrappelerd’yrevenir.L’ardeur:larespirationestl’undesraresprocessusducorpssurlequelvous
pouvezexerceruncontrôle conscient.Unepartie importante delaméditationsurlarespirationconsiste àapprendrecommentfaire unusagehabile decefait.Vouspouvezapprendrequellessontlesmanièresderespirerquifavorisentdessensationsagréablesdansle corps,etquellessontcellesquifavorisentdessensationsdésagréables.Vousapprenezàavoirunsensdutempsetde l’espace:quandetcommentmodifierlarespirationpourlarendreplusconfortable,etquandlalaissertranquille.Lorsquevousdéveloppezcette connaissance,vouspouvezl’utilisercommeuneaidepourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles.
Cetypedeconnaissanceprovientdufaitd’expérimenteraveclarespiration,etd’apprendreàobserverleseffetsdesdifférentstypesderespirationsurlecorpsetl’esprit.Vouspouvezappelerce typed’expérimentationtravailleraveclarespiration,carvousavezunbutardent:l’entraînementdel’esprit.Maisvouspouvezaussiappelercelajoueraveclarespiration,carcelademandequevousutilisiezvotre imaginationetvotre ingéniositépourpenseràdesmanièresdifférentesderespireretde vousreprésenterl’énergie respiratoire.Celapeutêtre enmêmetempsquelquechosedetrèsamusant,lorsquevousapprenezàexploreretàdécouvrirparvous-mêmeuncertainnombredechosesàproposdevotre corps.
Ilexiste denombreusesmanièresdetravailleretde joueraveclarespiration
quiaidentàfavoriserlaqualitédel’ardeurdansvotre méditation.Parexemple,quandvousapprenezcommentrespirerd’unemanière confortable –pourénergiserle corpsquandvousvoussentezfatigué,oupourdétendrele corpsquandvousvoussenteztendu–celaapourconséquencequ’ ilvousestplusfacile devousétablirdansle momentprésentetd’yresteravecunsensdebien-être.Vousapprenezàvoirlaméditationnoncommeunecorvée,maiscommeuneoccasiondedévelopperunsensimmédiatdebien-être.Celaprocuredel’énergie àvotre désirderesteraveclaméditationsurle longterme.
Joueraveclarespirationvousaideaussiàresterdansle présent–etàresteraveclaméditationaucoursdutemps–parce quecelavousdonnequelquechosed’ intéressantetde stimulantàfaire,quipeutapporterdesbénéficesimmédiats.Celavousempêchedevouslasserdelaméditation.Lorsquevousvoyezlesbonsrésultatsquiproviennentdel’ajustementdelarespiration,vousdevenezplusmotivépourexplorerlespotentielsdelarespirationdansungrandnombredesituationsdifférentes:commentl’ajusterquandvousêtesmalade;commentl’ajusterquandvousvoussentezphysiquementouémotionnellementmenacé;commentl’ajusterquandvousavezbesoindevousbranchersurvosréservesd’énergie poursurmonterdessensationsd’épuisement.
Leplaisiretle rafraîchissementquipeuventprovenirdufaitde travailleretdejoueraveclarespirationprocurentàvotre ardeurunesourcedenourritureintérieure.Cette nourriture intérieurevousaideàtraiteraveclesmembresrécalcitrantsducomitédel’espritquineveulentpascéder,àmoinsqu’ ilsn’obtiennentunegratificationimmédiate.Vousapprenezquele simplefaitderespirerd’unemanière particulière donnenaissanceàunsensdeplaisirimmédiat.Vouspouvezrelâcherlesschémasdetensiondanslesdifférentespartiesducorps–le dessusdesmains,lespieds,votre estomacouvotrepoitrine–quiautrementdéclencheraientetnourriraientdespulsionsmalhabiles.Celaallègele sensdefaimintérieurequipeutvouspousseràfairedeschosesdontvoussavezqu’ellesnesontpashabiles.Donc,enplusdufaitdevenirenaideàvotre ardeur,cette manière detravailleraveclarespirationpeutvousaiderdansvotre pratiquedelavertu.
2)Acauseduliendirectquiexiste entre l’ardeuretle discernement,l’acte detravailleretde joueraveclarespirationaideaussiàdévelopperle discernement.
•Larespirationestl’endroitparfaitàpartirduquelonpeutobserverl’esprit,carc’estle processusphysiquele plusréceptifetle plussensible aufonctionnementmêmedel’esprit.Lorsquevousdevenezplussensible àlarespiration,vousarrivezàvoirquedeschangementssubtilsdanslarespirationsontsouventunsignedechangementssubtilsdansl’esprit.Celapeutvousalerteràdesdéveloppementsdansl’espritaumomentprécisoùilscommencent
àse produire.Etcelapeutvousaideràvoirplusrapidementàtraversl’ ignorancequipeutconduire austressetàlasouffrance.
•Le sensdebien-être favoriséparle faitde travailleretde joueraveclarespirationvousprocureunebase solidepourobserverle stressetlasouffrance.Sivousvoussentezmenacéparvotre souffrance,vousn’aurezpaslapatienceetl’endurancenécessairespourl’observeretlacomprendre.Dèsquevouslarencontrez,vousvoulezprendrelafuite.Maissivousdemeurezdansunsensdebien-être dansle corpsetl’esprit,vousnevoussentezpasautantmenacéparladouleuroulasouffrance.Celavouspermetd’observerladouleuretlasouffrancedefaçonplusstable.Voussavezquevousdisposezdansvotre corpsd’unlieusûroùlarespirationestconfortable,oùvouspouvezfocaliservotre attentionquandle stressoulasouffrancedevienttropduràsupporter.(Pourplusdedétailssurce sujet,voirlaprésentationde«Ladouleur»danslapartie trois.)Celavousdonneconfiancepoursonderplusprofondémentladouleur.
•Le sensdeplaisirquiprovientdelaconcentration,lorsqu’ ildevientplusraffiné,vouspermetdevoirdesniveauxdestressplussubtilsdansl’esprit.C’estcommevousrendretrèscalmeafindepouvoirentendredessonssubtilstrèslointains.
•Etrecapabled’atteindreceniveaudeplaisirintérieurmetl’espritdebienmeilleurehumeur,de sorte qu’ ilestbeaucoupplusdisposéàaccepterle faitqu’ ilacréédelasouffrancelui-même.Entraînerl’espritàregarderhonnêtementsesqualitésmalhabiles,c’estcommeparleràquelqu’undesesfautesetde sesdéfauts.S’ ilafaim,s’ ilestfatigué,etgrognon,ilne voudrapasentendreparlerdece quevousavezàdire.Vousdevezattendrejusqu’àce qu’ ilsoitrassasiéetbienreposé.Ace moment-là,ilseraplusdisposéàadmettre sesfautes.
Ils’agitlàduprincipalproblèmeavecl’esprit:ilprovoquedelasouffrancepourlui-mêmeàtraverssaproprestupidité,sonpropremanqued’habileté,ethabituellementilne veutpasadmettre ce fait.Nousutilisonsdoncle sensdebien-être quiprovientdufaitde joueretde travailleraveclarespirationpourmettre l’espritdansunehumeuroùilestbeaucoupplusdisposéàadmettre sesdéfautsetàfaire quelquechoseàleursujet.
•Lorsquevoustravaillezetjouezaveclarespiration,vousdécouvrezaussiquevousdisposezdestratégiespourgérerladouleur.Parfois,permettre àl’énergierespiratoire des’écoulerdirectementàtraversladouleurpeutaideràladiminuer.Auminimum,ladouleurdevientmoinsunfardeaupourl’esprit.Ceci,aussi,vouspermetd’affronterladouleuravecconfiance.Vousêtesdemoinsenmoinssusceptible devoussentirsubmergéparelle.
•Finalement,travaillerdecette manière aveclarespirationvousmontre dansquelle mesurevousfaçonnezvotre expérienceprésente –etcommentvous
pouvezapprendreàlafaçonnerplushabilement.Ainsiqueje l’aiditci-dessus,l’espritestmajoritairementactifdanssonapprochedel’expérience.Lediscernement,luiaussi,doitêtre actifpourcomprendrelàoùlesprocessusdel’espritsonthabilesetmalhabilesdanslaformequ’ ilsdonnentauxchoses.Lediscernementneprovientpasduseulfaitd’observerpassivementlorsqueleschosesapparaissentetdisparaissentdansvotre expérience.Ildoitaussivoirpourquoiellesapparaissentetpourquoiellesdisparaissent.Pourfaire cela,ildoitexpérimenter–essayantdefaire apparaître lesqualitéshabilesetde fairedisparaître lesqualitésmalhabiles–pourvoirquellescausessontliéesàquelseffets.
Lediscernementprovientenparticulierdufaitquevousvousimpliquezdansvosintentionsprésentes,pourvoirdansquelle mesurecesintentionsjouentunrôle dansle façonnagedelamanière dontl’expérienceapparaîtetdisparaît.
Le termebouddhiste pourcetacte defaçonnageestfabrication–dansle sensdefabriquerunestratégie –etlafabricationse présente soustroisformes.
–D’abord,ilyalafabricationcorporelle:lafabricationdevotre sensducorpsàtraversl’ inspirationetl’expiration.Lamanière dontvousrespirezinfluencevotre rythmecardiaque,lalibérationd’hormonesdansle sang,etlamanièredontvousfaitesl’expérienceducorpsengénéral.
–Deuxièmement,ilyalafabricationverbale.C’estlamanière dontvousorientezvospenséesversquelquechoseetdontvousl’évaluez.Cesdeuxprocessusdelapenséedirigéeetde l’évaluationconstituentle fondementdevotre conversationintérieure.Vousintroduisezdansl’espritdessujetsauxquelsilpeutpenser,etensuite vouslescommentez.
–Troisièmement,ilyalafabricationmentale.Elle estconstituéedeperceptionsetde sensations.Lesperceptionssontlesétiquettesquevousappliquezauxchoses:lesmotsaveclesquelsvouslesnommez,oulesimagesquel’esprityassocie,s’envoyantàlui-mêmedesmessagessubliminauxàleursujet.Lessensationssontlestonalitésderessentide plaisir,de douleur,oudeni-plaisir-ni-douleur,quipeuventêtre soitphysiques,soitmentales.
Cestroisformesdefabricationfaçonnentchaqueexpériencesansexception.Prenonsunexemple:votre chefvousaappelédanssonbureaupouruneréunion.Envousrendantàlaréunion,vousvousremémorezcertainsdeséchangesdifficilesquevousavezeusavecelle dansle passé.C’estde laperception,uneformedefabricationmentale.Vouspensezauxproblèmeséventuelsquevousallezpeut-être examiner,etvousêtespréoccupéparle faitqu’elle vavousréprimander.C’estde lafabricationverbale.Le résultatde vospréoccupations,c’estquevotre respirationse contracte,ce quiprovoqueune
accélérationdevotre rythmecardiaque.C’estde lafabricationcorporelle.Toutescesformesdefabricationconduisentàdessensationsdemal-aisementaletphysique,quiconstituentuneautre formedefabricationmentale.Lorsquevousouvrezlaporte desonbureau,cesformesdefabricationvousontdéjàpréparéàsur-réagirmêmeauxpluslégèresexpressionsd’aversionoudeméprisdanssesparolesetsonlangagecorporel–ouàvoirdetellesexpressionsmêmequandellesnesontpaslà.
Voilàunexempledanslequelcestroisformesdefabricationvousontpréparéàentrerenréuniond’unemanière quivaaffecternonseulementvotreexpériencedelaréunion,maisaussil’expériencequele chefadevous.Avantmêmequelaréunionn’aitcommencé,vousaugmentezlesrisquesqu’elle nesedéroule pasbien.
Maisvouspouvezaussiutiliserlaforce delafabricationpourorienterlaréuniondansuneautre direction.Avantd’ouvrirlaporte,vousvousarrêtezpourprendrequelquesrespirationsprofondes,relaxantes(fabricationcorporelle plussensationentantquefabricationmentale ),etensuite vousvousremémorezlefaitquevotre chefsouffre debeaucoupdestresscesdernierstemps(perceptionentantquefabricationmentale ).Vousmettantàsaplace,vouspensezàdifférentesmanièresd’aborderlaréuniondansunespritde coopération(fabricationverbale ).Etvousouvrezalorslaporte suruneréuniondifférente.
Cestroisformesdefabricationnefaçonnentpasuniquementvosexpériencesexternes.Cesontaussi–etprincipalement–lesprocessusquifaçonnentlesdifférentsmembresducomitédel’esprit,ainsiquelesmoyensparlesquelslesdifférentsmembresducomitéinteragissent.Lesfabricationsverbalessontlamanière laplusévidente dontcesmembrescrientouse chuchotentàl’oreille –vosnombreusesoreillesintérieures–maislesfabricationsverbalesneconstituentpasl’uniquemoyendefaire cela.Parexemple,sil’undesmembresducomitépréconise lacolère,ilvaaussidétournervotre respiration,larendantlaborieuseetinconfortable.Celavousconduitàcroire quevousdevezexpulserdevotre systèmelasensationinconfortable associée àlacolère enfaisantouendisantquelquechosesoussoninfluence.Lacolère vaaussiprojeterdesperceptionsetdesimagesdedangeretd’ injustice àtraversvotre esprit,de lamêmemanière quedesproducteursdetélévisionsournoispourraientprojeterdesmessagessubliminauxsurvotre écrandetélévisionpourvousfaire haïretcraindrelesgensqu’ ilsn’aimentpas.
C’estparce quenousignoronslesnombreuxniveauxsurlesquelscesfabricationsfaçonnentnosactionsquenoussouffronsdustress.Pourmettre untermeàcette souffrance,nousdevonsamenercesfabricationsàlalumière denotre attituded’alerte etde notre discernement.
Travailleretjoueraveclarespirationconstituelamanière idéale defairecela,parce quequandvoustravaillezaveclarespiration,vousrassemblezl’ensembledecestroistypesdefabrication.Vousajustezetvousobservezlarespiration;vouspensezàlarespirationetvousévaluezlarespiration,vousutilisezlesperceptionsdelarespirationpourresteraveclarespiration,etvousévaluezlessensationsquiapparaissentquandvoustravaillezsurlarespiration.
Celavouspermetd’être plussensible àlafabricationdece quise passe dansle présent.Vouscommencezàvoircommentle comitédel’espritcrée plaisiretdouleurnonseulementpendantqu’ ilestengagédanslaméditation,maiségalementle reste dutemps.Ens’engageantconsciemmentdanscettefabricationaveclaconnaissanceetle discernement,vouspouvezmodifierl’équilibre desforcesdansl’esprit.Vousreprenezpossessiondevotrerespiration,de vospensées,de vosperceptionsetde vossensationsafinqu’ellespuissentrenforcerlesmembreshabilesducomité,etqu’ellesnesoientpassousl’emprise desmembresmalhabiles.Vouspouvezenfaitcréerdenouveauxmembresducomité,mêmeplushabiles,quivousaidentàprogressersurlaVoie.
Decette manière,vousprenezl’undesproblèmesdel’esprit–safragmentationendenombreusesetdifférentesvoix,de nombreuxetdifférentssoi–etvousle tournezàvotre avantage.Lorsquevousdéveloppezdenouvelleshabiletésdanslaméditation,vousentraînezdenouveauxmembresducomitéquipeuventraisonneretconvertirlesmembresplusimpatients,leurmontrantcommentcoopérerpourtrouverunbonheurvéritable.Quantauxmembresquinepeuventpasêtre convertis,ilsvontperdregraduellementleuremprise parcequeleurspromessesdebonheurnefontpasle poidsparrapportauxpromessesdesnouveauxmembresquitiennentréellementlesleurs.Lesmembresquisontdemanière flagrante malhabilesdisparaissentdoncgraduellement.
Lorsquevotre pratiquedelaconcentrationetdudiscernementse développe,vousdevenezplussensible auxstressetauxsouffrancesprovoquésparlafabrication,mêmedanslesactivitésquevousaviezl’habitudedeconsidérercommeagréables.Celavousrendplusardentpourrechercherunevoie desortie.Etquandle discernementvoitquelamanière dontvousfabriquezlestressetlasouffrancedansle momentprésentestnonnécessaire,vousperdezvotre goûtpourcesfabricationsetvouspouvezleslaissers’arrêter.C’estde cettefaçonquel’espritdevientlibre.
Audébut,vousobtenezcette libertéétapeparétape,encommençantparlesniveauxdefabricationslesplusflagrants.Lorsquelaméditationse développe,lediscernementvouslibère progressivementdesniveauxplussubtilsjusqu’àcequ’ ilpuisse abandonnerlesniveauxlesplussubtilsquifontobstacle àla
dimensionnonfabriquée:ladimensioninconditionnéequiconstituelebonheurultime.
Votre première expériencedecette dimensionmontre quele principeleplusimportantquisous-tendlaméditationsurlarespirationestcorrect:unbonheurinconditionnéestpossible.Bienqu’àce stadevotre premièreexpériencedecette dimensionnemette pastotalementuntermeàlasouffranceetaustress,elle confirmebienquevousêtessurlabonnevoie.Vousêtescertaindepouvoirl’atteindre.Etquandvousaurezatteintce stade,vousn’aurezplusbesoind’unlivre dece type.
Parce quelarespirationesttellementutile pourdévelopperl’ensembledestroisaspectsdelavoie versle bonheurvéritable –lavertu,laconcentration,etle discernement–elle constituele thèmeidéalpourentraînerl’espritàfairel’expériencedece bonheurparlui-même.
Lecturescomplémentaires
Remarque:lestextesetlesenregistrementsorauxprécédésd’unastérisque(*)sontdisponiblesuniquementenanglais.
(Lorsqu’aucunauteurn’estindiqué,lestextessontdemoi.)Surlesvaleursquisous-tendentlapratique:*«AffirmingtheTruthsofthe
Heart»;*«Karma»dansNobleStrategy ;«Lagénérositéd’abord»dansEnseignements1 ;«Lapuretéducœur»dansQuelquesessais .
Surle comitédel’esprit:Lessoietle pas-soi,Le comitédel’esprit;«TheWisdomoftheEgo»dansHead&HeartTogether .
Surlasouffrancequel’espritcrée pourlui-même:*«Life Isn’tJustSuffering»dansTheKarmaofQuestions ;*«Ignorance»dansHead&HeartTogether .
Surlesquestionsdudiscernement:«QuestionsofSkill»dansTheKarmaofQuestions .
SurlesQuatre NoblesVérités:«Désemmêlerle présent»dansQuelquesessais et*«What’sNoble abouttheNoble Truths?».Pouruneprésentationplusdétaillée,voirlesparties*«TheFourNoble Truths»et*«TheFirstTruth»dansTheWingstoAwakening .
Surle rôle delamodérationetdudiscernementdanslapratique:*«TheMiddlesoftheMiddle Way».
Surlasignificationdesati:«Satidéfini»dansQuelquesessais .Surl’élémentdejeudanslapratique:«Lajoie del’effort»dansQuelques
essais .
Ilestsouventbondedisposerdequelqueslivresavecdecourtspassagessurle Dhammaquevouspouvezouvrirauhasardpouravoiruneperspectivebouddhiste :Voustrouverezquelquesbonsexemplesdans:AjaanFuangJotiko,L’éclatdelavie ;AjaanLeeDhammadharo,*TheSkillofRelease ;AjaanDuneAtulo,*GiftsHeLeftBehind ;AjahnChahSubhaddo,*InSimpleTerms et*It’sLikeThis;etlapartie *«Pure&Simple»dansUpasikaKeeNanayon,AnUnentangledKnowing.
Enseignementsorauxpertinents
*2007/6/6:TheNoble SearchforHappiness*2011/10/17:WhyWeTraintheMind*2011/12/22:CounterculturalValues*2012/4/4:TheIntelligentHeart*2012/6/20:HomeschoolingYourInnerChildren*2005/3/7:TheOpenCommittee*2011/2/6:OrganizingYourInnerCommittee*2006/1/13:UnskillfulVoices*2005/5/21:TheKarmaofSelf&Not-self*2005/04/12:TheNeedforStillness*2005/3/27:EverybodySuffers*2004/1/9:WhytheBreath*2010/8/13:WhyMindfulness*2009/7/23:ConcentrationNurturedwithVirtue*2001/5:Concentration&Insight
PART I E UN
Instructionsdebase
I:SEPRÉPARERÀMÉDITER
Laméditationestquelquechosequevouspouvezpratiquerdansn’ importequelle situationetn’ importe quelle position.Certainessituationssontcependantplusfavorablesqued’autrespouraiderl’espritàs’établir.Ilestrecommandé,enparticulierquandvousvenezjuste dedébuteràméditer,derechercherdessituationsoùle dérangement,àlafoisphysiqueetmental,estminimal.
Parailleurs,certainespostionssontplusfavorablesqued’autrespouraiderl’espritàs’établir.Lapositionstandardpourlaméditationestlapositionassise,etilestrecommandéd’apprendrecomments’asseoird’unemanière quivouspermetdeméditerpendantdelonguespériodessansbouger,etsansenmêmetempsprovoquerdesouffranceindue,oufaire dumalaucorps.Lesautrespositionspourméditersontlapositionmarchée,lapositiondeboutimmobile,etlapositionallongée.Nousnousfocaliseronsicisurl’assise,etnousréserveronslesautrespositionspourlasectionIVdelapartie unci-dessous.
Avantdevousasseoirpourméditersurlarespiration,ilestsouhaitable quevouspreniezenconsidérationtroischoses,dansl’ordrequisuit:votreconditionphysique,votre position,etvotre conditionmentale –end’autrestermes,l’étatde votre esprit.
VO T R E C O N D I T I O N P H Y S I Q U E
Oùméditer.Choisissezunendroitcalme,chezvousouàl’extérieur.Pouruneméditationjournalière régulière,ilestbondechoisirunendroitquevousn’utilisezhabituellementpaspourfaire d’autreschoses.Dites-vousquelaseulechosequevousallezfaire quandvousêtesassisàcetendroit,c’estméditer.Vouscommencerezainsiàdévelopperdesassociationsdecalmeaveccetendroitàchaquefoisquevousvousyassiérez.Celadeviendraunendroitparticulierquivousestproprepourvousétabliretêtre calme.Pourqu’ ilaituneffetencorepluscalmant,essayezdele maintenirbiennetetpropre.
Quandméditer.Choisissezunmomentfavorable pourméditer.Le meilleurmomentpourcelaestsouventtôtle matin,juste aprèsvousêtre réveilléetvous
être passédel’eausurle visage,carvotre corpsestalorsreposéetvotre espritn’estpasencoreencombréparlesproblèmesdelajournée.Le soirestunautrebonmoment,aprèsvousêtre unpeureposédevotre travailde lajournée.Méditerjuste avantd’alleraulitn’estpasle meilleurmoment,carl’espritvasedire continuellement:«Dèsqueçaseraterminé,j’ iraiaulit.»Vouscommencezàassocierlaméditationausommeil,etcommele disentlesThaïs,votre tête vacommenceràchercherl’oreillerdèsquevousfermerezlesyeux.
Sivousavezdesproblèmespourdormir,alorsn’hésitezpasàméditerquandvousêtesallongésurunlit,carlaméditationestunsubstitututile ausommeil.Elle peutsouventpermettre demieuxrécupérerquele sommeil,carelle peutdissoudrelestensionscorporellesetmentalesmieuxquele sommeilnepeutlefaire.Elle peutaussivouscalmersuffisamment,de sorte quelessoucisnesapentpasvotre énergie ouqu’ ilsnevousmaintiennentpaséveillé.Maisassurez-vousquevousréservezaussiuneautre périodedelajournéeàlaméditation,afindenepastoujoursassocierlaméditationausommeil.Vousvoulezladévelopperentantqu’exercice pourdemeurerenattituded’alerte.
Iln’estpasnonplusrecommandédeprogrammervotre méditationrégulièrejuste aprèsunbonrepas.Votre corpsdirigeraitalorsvotre sangversvotresystèmedigestif,etcelaauraittendanceàvousfaire somnoler.
Minimiserlesdérangements.Sivousvivezavecd’autrespersonnes,dites-leurquevousnevoulezpasêtre dérangépendantquevousméditez,àmoinsquecelanesoitvraimentquelquechosedetrèsurgent.Vousvousdonnezunpeudetempspourêtre unepersonneavecquiilestplusfacile devivre.Sivousêtesle seuladulte chezvous,etquevousvivezavecdesenfantspourquitoutesturgent,choisissezunepériodeoùilsdorment.Sivousvivezavecdesenfantsplusâgés,expliquez-leurquevousallezméditerpendantxtempsetquevousavezbesoind’ intimitépendantcette période.S’ ilsvousinterrompentpourquelquechosequin’estpasurgent,dites-leurcalmementquevousêtesencoreentraindeméditeretquevousleurparlerezquandvousaurezterminé.S’ ilsveulentméditeravecvous,dites-leurqu’ ilssontlesbienvenus,maisétablissezquelquesrèglesàproposdeleurcomportementafinqu’ ilsnevousdérangentpaspendantvotre périodedecalme.
Eteignezvotre téléphoneportable ettoutautre appareilquipourraitinterromprevotre méditation.
Utilisezunemontre ouunréveilavecuneminuterie pourfixerladuréedevotre méditation.Audébut,vingtminutesconviennentgénéralement,carcelavousdonnesuffisammentdetempspourvousétablirunpeu,maispastroppourquevouscommenciezàvouslasserdelaméditationouàdevenirfrustrésileschosesnese passentpasbien.Lorsquevousacquérezunecertainehabileté
danslaméditation,vouspouvezaugmentergraduellementladuréedevotreméditationparpaliersdecinqoudixminutes.
Unefoisquevousavezréglévotre minuteur,mettez-le derrière vousousurle côtéafindenepasle voirpendantquevousêtesenpositiondeméditation.Celavousaideraàéviterd’être tentédejeteruncoupd’œilàl’heureetdetransformervotre méditationenunexercice d’observationd’horloge.
Sivousavezunchien,mettez-le dansuneautre pièce etfermezlaporte.S’ ilcommenceàgémiretàgratteràlaporte,laissez-le entrerdanslapièce oùvousêtesassis,maissoyezstrictvis-à-visdevous-mêmeenneréagissantpass’ ilvientversvouspourattirervotre attention.Auboutdequelquesjours,laplupartdeschienscomprendrontquequandvousêtesassislàlesyeuxfermés,vousn’allezpasréagir.Le chienpeuttoutàfaitse coucheretse reposeravecvous.Maiss’ ilne comprendpaslasituation,remettez-le dansl’autre pièce.
Leschatsposenthabituellementmoinsdeproblèmes,maissivousavezunchatenmanqued’attention,traitez-le delamêmemanière quevoustraiteriezunchien.
VO T R E P O S I T I O N
Unepartie importante del’entraînementdel’espritrésidedansl’entraînementàmaintenirle corpsimmobile afindepouvoirse focalisersurlesmouvementsdel’espritsansêtre dérangéparlesmouvementsducorps.Sivousn’avezpasl’habitudederesterassisimmobile pendantdelonguespériodes,l’acte d’entraînerle corpsdevraaccompagnerceluid’entraînerl’esprit.Sivouscommencezàpratiquerlaméditation,ilestrecommandédenepastropvousfocalisersurvotre positionpendantlespremièresséances.Vouspouvezainsiaccordervotre pleineattentionàl’entraînementdel’esprit,réservantleprocessusd’entraînerle corpspourlesmomentsoùvousavezréussiaumoinspartiellementàvousfocalisersurlarespiration.
Donc,pourlesdébutants,asseyez-voussimplementdemanière confortable,répandezdespenséesdebienveillance–unsouhaitpourle bonheurvéritable –pourvous-mêmeetpourlesautres,etsuivezensuite lesétapesdelasection«Sefocalisersurlarespiration»ci-dessous.Sivotre positiondevientinconfortable,vouspouvezbougerlégèrementpoursoulagerl’ inconfort,maisessayezdeconservervotre attentionfocalisée surlarespirationpendantquevouschangezdeposition.
Si,auboutd’uncertaintemps,vousvoussentezprêtàvousfocalisersurvotreposition,voicice quevouspouvezessayer.
Assissurlesol.Lapositionidéale consiste àresterassislesjambescroisées
surle sol,avectoutauplusunecouverture pliée sousvous–placéejuste souslesosquisontencontactavecle sol,oubiensousvosjambesrepliées.
C’estunepositiondeméditationclassiquepouraumoinsdeuxbonnesraisons:
d’unepart,elle eststable.Ilyapeuderisquesquevousbasculiez,mêmequand,danslesniveauxplusélevésdeméditation,votre sensducorpsestremplacéparunsensd’espaceoudeconnaissancepure;
d’autre part,quandvousêteshabituéàcette position,vouspouvezresterassisetméditerpartout.Vouspouvezallerenforêt,placerunepetite natte parterre,vousasseoir,etvousyêtes.Vousn’êtespasobligédetrimbaleruntasdecoussinsoud’autresaccessoiresavecvous.
Voiciuneversionstandarddelaposition.
•Asseyez-voussurle solousurvotre couverture pliée,lajambegaucherepliée devantvous,etlajambedroite repliée au-dessusdelajambegauche.Placezvosmainsdansvotre giron,lespaumestournéesversle haut,lamaindroite au-dessusdelagauche.(Pouréviterquecette positionneprovoqueundéséquilibre dansvotre colonnevertébrale,vouspouvezalternerlescôtésenplaçantparfoislajambegaucheau-dessusdelajambedroite,etlamaingaucheau-dessusdelamaindroite.)
•Rapprochezvosmainsdevotre ventre.Celavousaideraàconserverle dosdroitetàminimiserlatendanceàcourberle dos.
•Restezassisdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Sile faitdefermerlesyeuxfaitquevouséprouvezdel’ inconfortouqu’ ilengendredessensationsdesomnolence,vouspouvezleslaisserentre-ouverts–maissivousfaitescela,ne regardezpasdroitdevantvous.Abaissezvotre regardendirectiond’unendroitsurle solàenvironunmètre devantvous.Conservezunefocalisationlégère.Faitesattentionànepaslaisservotre regardsetransformerenunregardfixe.
•Remarquezsivotre corpsatendanceàpencherverslagaucheouversladroite.Sic’estle cas,détendezlesmusclesquile tirentdanscette direction,afinderamenervotre colonnevertébrale dansunalignementraisonnable.
•Tirezlégèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerunelégère cambrureaumilieuetenbasdevotre dos.Rentrezunpeule ventre,afinquelesmusclesdudosnefassentpastoutle travailpourvousmaintenirdroit.
•Détendez-vousdanscette position.End’autrestermes,voyezcombiendemusclesvouspouvezdétendredansvotre torse,voshanches,etc.,toutenrestantdroit.Cette étapeestimportante,carelle vousaideàresterdansla
positionavecunminimumdetension.
Onappelle cecilapositionendemi-lotus,parce qu’uneseule desjambesestau-dessusdel’autre.Danslapositionenlotuscomplet,unefoisquevotre jambedroite estau-dessusdelagauche,vousmettezvotre jambegaucheau-dessusdeladroite.Sivouspouvezarriveràlaprendre,elle constitueunepositionextrêmementstable,maisnel’essayezpasavantdepouvoirprendrefacilementlapositionendemi-lotus.
Sivousn’êtespashabituéaudemi-lotus,ilse peutqu’audébutvosjambess’engourdissentrapidement.Ceciestdûaufaitquele sangquinormalementcircule danslesartèresprincipalesestpoussédanslespetitsvaisseauxcapillaires.Celapeutêtre inconfortable audébut,maisnevousinquiétezpas.Vousnefaitespasdemalaucorps,carcelui-cipeuts’adapter.Silespetitsvaisseauxcapillairestransportentsuffisammentsouventunequantitédesangaccrue,ilsvonts’élargir,etvotre systèmecirculatoire se modifierapours’adapteràvotre nouvelle position.
L’astuce,avectouteslespositions,consiste àdébuterdefaçongraduelle.Iln’estpasrecommandédevousforceràresterassisdèsle débutpendantdelonguesheures,carvouspouvezabîmervosgenoux.Sivousconnaissezunbonprofesseurdeyoga,demandez-luidevousrecommanderdesposturesquivousaiderontàassouplirvosjambesetvoshanches.Pratiquezcesposturesavantdeméditerpouraccélérerl’adaptationducorpsàlapositionassise.
Unemanière quelquepeuplusdoucederesterassislesjambescroiséesquele demi-lotusconsiste àresterassisdanslapositiondutailleur:repliezlesjambes,maisnemettezpaslajambedroite au-dessusdelagauche.Placez-lasurle soldevantlagauche,de sorte quevotre genoudroitfasse unangle moinsaigu,etquelajambegauchen’appuie passurladroite.Celaaideàsoulagerunepartie delapressionsurlesdeuxjambes.
Lesbancsetleschaises.Sivousavezunelésionaugenououàlahanchequirenddifficile lapositionassise jambescroisées,vouspouvezessayerdevousasseoirsurunbancdeméditation,pourvoirsic’estplusfacile pourvous.Agenouillez-vouslestibiasreposantsurle sol,placezle bancau-dessusdevosmollets,puisasseyez-voussurle banc.Certainsbancssontconçuspourvousobligeràvousasseoirselonuncertainangle.D’autrespeuventbasculerversl’avantetl’arrière,vouspermettantdechoisirvotre propreangle oudelemodifieràvolonté.Certainespersonnesaimentcela;d’autrestrouventcelainstable.C’estunequestiondechoixpersonnel.
Siaucunedecestroisalternatives–s’asseoirdirectementparterre,s’asseoirparterre surunecouverture repliée,ous’asseoirsurunbancdeméditation–nevousconvient,ilexiste denombreuxtypesdecoussinsdeméditationque
l’onpeutacheterdansle commerce.Cependant,c’estgénéralementdel’argentgaspillé,parce qu’unecouverture supplémentaire pliée ouunoreillerfermepeuthabituellementjouerle mêmerôle.Lesoreillersetlescouverturespeuventnepasavoirl’airaussisérieuxqu’uncoussindestinéàlaméditation,maisiln’estpasnécessaire dedépenserbeaucoupd’argentsimplementpourunequestiond’apparence.Unebonneleçonpourdevenirunméditantconsiste àapprendreàimproviseravecce dontvousdisposez.
Vouspouvezégalementessayerderesterassissurunechaise.Choisissezunechaise avecuneassise suffisammenthaute afinquevospieds
puissentreposeràplatsurle soletquevosgenouxpuissentfaire unangledroit.L’ idéalestunechaise enboisoutoutautre typedechaise bienstable,avecousansunecouverture pliée ouuncoussinpeuépais.Iln’estpasrecommandéd’utiliseruncoussintropépais,carcelavousfaitcourberle dos.
Quandvousaveztrouvéunebonnechaise,asseyez-vouslégèrementéloignédudossier,afinquevotre dosse soutiennelui-même.Suivezensuite lesmêmesétapesquepourle demi-lotus:placezvosmainsdansvotre giron,lespaumestournéesversle haut,l’uneau-dessusdel’autre.Rapprochezvosmainsdevotreventre.Tenez-vousdroit,regardezdroitdevantvous,etfermezlesyeux.Tirezlégèrementlesépaulesversl’arrière puisversle bas,pourcréerunelégèrecambrureaumilieuetenbasdevotre dos.Rentrezunpeule ventre.Détendez-vousdanscette position.End’autrestermes,observezcombiendemusclesvouspouvezdétendretoutenlamaintenant.
Sivousêtestropmaladeoutrophandicapépourresterainsidansl’unedecespositions,choisissezunepositionconfortable quiconvientàvotre état.
Danstoute position,sivousdécouvrezqu’avecle temps,vousaveztendanceàcourberle dos,ilse peutquecelasoitdûàlamanière dontvousexpirez.Faitesunpeuplusattentionàvosexpirations,vousrappelantdeconserverle dosdroitchaquefoisquevousexpirez.Continuezainsijusqu’àce queceladevienneunehabitude.
Quelle quesoitvotre position,souvenez-vousqu’audébutvousn’êtespasobligédefaire le vœudenepasbouger.Sivousressentezunedouleurextrême,attendezuneminuteafindenepasdevenirl’esclave dechaquedouleurpassagère,etensuite,trèsconsciemment–sanspenseràautre chose–changezdepositionpourenprendreuneautre plusconfortable.Ensuite,reprenezvotreméditation.
L ’ É TA T D E V O T R E E S P R I T
Unefoisquevotre corpsestenposition,prenezd’abordquelques
inspirationsetquelquesexpirationsbienprofondes,etregardezensuite l’étatdevotre esprit.Reste-t-ilaveclarespiration,ouunehumeurpersistante se met-elle entraversduchemin?Sivousrestezaveclarespiration,continuez.Sicertainsdesmembresducomitédevotre espritsontmoinscoopératifs,faitesintervenird’autresmembrespourlescontrecarrer.
Lepointimportantestquevousnelaissiezpasunehumeurdécideràvotreplace sivousallezméditerounon.Souvenez-vous:unemauvaise séancedeméditationvautmieuxquepasdeséancedeméditationdutout.Vousapprenez,auminimum,àrésisterdansunecertainemesureauxmembresmalhabilesdevotre esprit.Etc’estseulementenleurrésistantquevouspourrezarriveràlescomprendre–delamêmemanière queconstruire unbarragesurunerivièreconstitueunebonnefaçond’apprendrequelle estlaforce desescourants.
Sicertainsmembresdevotre comitése mettententraversduchemin,ilexiste certainescontemplationsclassiquespourlescontrecarrer.Le butdecescontemplationsestde mettre untermeauxrécitshabituelsdel’espritetdecréerquelquesnouveauxmembresducomitéquiaurontdenouveauxrécitsquiaiderontàmettre leschosesenperspective,afinquevoussoyezplusdisposéàresteraveclarespiration.
LesAttitudessublimes.Lacontemplationlapluspopulaire consiste àdévelopperdesattitudesdebienveillance,de compassion,de joie empathique,etd’équanimitéenverstouslesêtres,sanslimite.Cesattitudes–appeléesbrahmavihara,ouAttitudessublimes–sontsiutilesquecertainespersonnesfontdeleurdéveloppementunepratiquestandardpendantquelquesminutesaudébutdechaqueséancedeméditation,quecelarépondeounonàunbesoinconscient.Celaaideàdissipertoutressentimentenfouiprovenantdevosinteractionsquotidiennesaveclesautres,etcelavousrappelle pourquoivousméditez:vousvouleztrouverunbonheurquiestsûr–ce quisignifie qu’ ildoitêtre inoffensif.Laméditationestl’unedesraresmanièresdetrouverunbonheurquinefaitde malàpersonne.Vouscréezenmêmetempsunnouveaurécitpourvotre vie :aulieud’être unepersonneaccablée parle poidsdesressentiments,vousvousmontrezquevouspouvezvouséleverau-dessusdesituationsdifficilesetdévelopperuncœurmagnanime.
Lesquatre Attitudessublimessontenréalitécontenuesdansdeuxd’entreelles:labienveillanceetl’équanimité.Labienveillanceestunvœupourunbonheurvéritable,àlafoispourvous-mêmeetpourlesautres.Lacompassionestl’attitudequelabienveillancedéveloppequandelle voitdespersonnessouffrirouagird’unemanière quilesconduiraàlasouffrance.Vousvoulezqu’ellescessentdesouffrir.Lajoie empathiqueestl’attitudequelabienveillancedéveloppequandelle voitdespersonnesheureuses,ouagird’une
manière quilesconduiraaubonheur.Vousvoulezqu’ellescontinuentàêtreheureuses.L’équanimitéestl’attitudequevousdevezdévelopperquandvousvousrendezcomptequecertaineschoseséchappentàvotre contrôle.Sivousvouslaissezénerverparelles,vousgaspillezl’énergie quevousauriezpuappliqueràdesdomainessurlesquelsvouspouvezavoiruneinfluence.Vousessayezdoncd’équilibrervotre espritvis-à-visdeschosesquevousnepouvezpascontrôler,quinesontpasàlamercide vospréférencesetde vosaversions.
Voiciunexercice pourdévelopperlabienveillanceetl’équanimité.Rappelez-vousce qu’estlabienveillance–unvœupourle bonheurvéritable
–etque,enrépandantdespenséesdebienveillance,voussouhaitezquevous-mêmeettouteslesautrespersonnesdéveloppentlescausesdubonheurvéritable.Vousprenezlarésolutiondefaire progresserle bonheurvéritable detouteslesmanièrespossibles,àl’ intérieurdevotre propreespritetdansvosrelationsaveclesautres.Toutle mondenevabienentendupasagirenaccordavecvotre souhait,etc’estlaraisonpourlaquelle ilestaussiimportantdedévelopperdespenséesd’équanimitépourcouvrirlescasoùdespersonnesrefusentd’agirdansl’ intérêtdubonheurvéritable.Decette manière,vousnesouffrirezpasautantquandlesgensagissentdefaçonmalhabile,etvouspourrezresterfocalisésurlescasoùvouspouvezapportervotre aide.
Pourlabienveillance,commencezenprononçantintérieurementuneexpressiontraditionnelle debienveillancepourvous-même:«Puissè-jeêtreheureux.Puissè-jeêtrelibredustressetdeladouleur.Puissè-jeêtrelibredel’animosité,libredeproblèmes,libredel’oppression.Puissè-jeprendresoindemoiavecaise.»
Ensuite,répandezdespenséessimilairesendirectiondesautres,dansdescerclesquivontens’élargissant:lespersonnesprochesdevotre cœur,lespersonnesquevousaimez,lespersonnesenversquivousavezdessentimentsneutres,lespersonnesquevousn’aimezpas,lespersonnesquevousneconnaissezmêmepas–etpasseulementlespersonnes:touslesêtresvivants,danstouteslesdirections.Danschaquecas,dites-vous:«Puissiez-vousêtreheureux.Puissiez-vousêtrelibresdustressetdeladouleur.Puissiez-vousêtrelibresdel’animosité,libresdeproblèmes,libresdel’oppression.Puissiez-vousprendresoindevousavecaise.»Pensezquece souhaitse répanddanstouteslesdirections,jusqu’àl’ infini.Celaaideàélargirl’esprit.
Pourfaire decelaunepratiquequiconvertitvotre cœur,demandez-vous–quandvousêtesensûretédansvotre bienveillanceenversvous-même–s’ ilyaquelqu’unenversquivousnepouvezpassincèrementrépandredespenséesdebienveillance.Siunepersonneparticulière vousvientàl’esprit,demandez-vous:«Qu’est-ce quecelam’apporteraitquecette personnesouffre ?»Lamajeurepartie delacruautédansle mondeprovientdepersonnesquisouffrentetqui
sontdanslacrainte.Ilestrare quedespersonnesquiontagide façonmalhabileréagissentdefaçonhabile àleursouffranceetqu’elleschangentleurmanièredese comporter.Tropsouvent,ellesfontjuste le contraire :ellessouhaitentardemmentfaire souffrirencorepluslesautres.Donc,le mondeseraitunmeilleurendroitsinouspouvionstoussimplementsuivre lavoie verslebonheurvéritable enétantgénéreuxetvertueux,etenentraînantl’esprit.
Enconservantcespenséesàl’esprit,voyezsivouspouvezexprimerdelabienveillancepource typedepersonne:«Puissiez-vousvousrendrecomptedevoserreurs,apprendrelavoie quiconduitaubonheurvéritable,etprendresoindevousavecaise.»Enexprimantcette pensée,vousnesouhaitezpasnécessairementaimercette personneoumaintenirdesrelationsavecelle.Vousprenezsimplementlarésolutiondenepaschercheràvousvengerdespersonnesquiontagide façonnocive,oucontre cellesàquivousavezfaitdumal.Ils’agitlàd’uncadeau,àlafoispourvous-mêmeetpourlespersonnesautourdevous.
Concluezlaséanceendéveloppantuneattituded’équanimité.Rappelez-vousquetouslesêtresferontl’expériencedubonheuroudelapeineenaccordavecleursactions.Dansdenombreuxcas,leursactionséchappentàvotre contrôle,etvospropresactionspasséesnepeuventpasêtre effacées.Danslescasoùcesactionsformentdesobstaclessurle chemindubonheurquevoussouhaitezpourtouslesêtres,vousdevezsimplementaccepterce faitavecéquanimité.Vouspouvezainsivousfocalisersurlesdomainesdanslesquelsvouspouvezchangerleschosesparvosactionsprésentes.C’estlaraisonpourlaquelle laformuletraditionnelle pourl’équanimitése focalise surlaquestiondel’action:
«Touslesêtresvivantssontlespropriétairesdeleursactions,leshéritiersdeleursactions,nésdeleursactions,liésàtraversleursactions,etviventendépendancedeleursactions.Quoiqu’ ilsfassent,de bienoudemal,de celailshériteront.»
Penserdecette manière vousaideànepasvousénerveràproposdece quevousnepouvezpaschanger,afinquevouspuisiezconsacrerl’énergie devotrebienveillanceàce quevouspouvezchanger.
S’ ilexiste despersonnespourlesquellesilvousestsimplementtropdifficiled’éprouverdelabienveillanceence momentmême,vouspouvezàlaplaceessayerdedévelopperdespenséesdecompassion.Pensezàlamanière dontellessouffrentpeut-être,pourvoirsicelaadoucitvotre attitudeenverselles,ousicelavousaideàcomprendrepourquoiellesagissentcommeellesle font.Sicelaserévèle tropdifficile,vouspouvezallerdirectementàdespenséesd’équanimitépourelles.End’autrestermes,vouspouvezvousrappelerquevousn’êtespasobligéderéglerdescomptes.Ilestpréférable pourvousdevouslibérerducycle
delavengeance.Le principedel’actionetde sesrésultatss’occuperadelasituation.
Cette simplepenséepeutprocureruncertainespaceàl’espritpourqu’ ils’établisse etdéveloppeunpeudeconcentration.
Enrépandantdespenséesdebienveillanceetd’équanimitéenverstouslesêtres,vousextrayezvotre espritde sesrécitsquotidiensetvouscréezuneperspective plusvaste pourvotre méditation.Ilestplusfacile d’établirl’espritdansle momentprésent,ence momentmême,ici-et-maintenant,quandvousl’avezlaissépenserquelquesinstantsàl’universdanssonensemble.Quandvousvoussouvenezquetouslesêtresrecherchentle bonheur–parfoisdefaçonhabile,plussouventdefaçonmalhabile –celametvotre proprequête dubonheurenperspective.Vousvoulezfaire celacorrectement.
Ilexiste d’autrescontemplationspourcontrecarrerdeshumeursmalhabilesspécifiquesquipourraientse mettre entraversdevotre méditation,telle lacontemplationdevospropresactesdegénérositéetde votre vertupourlesmomentsoùvouséprouvezunefaible estimeenversvous-même,lacontemplationdelamortpourlesmomentsoùvousêtesparesseux,oulacontemplationdespartiesnon-attirantesducorpspourlesmomentsoùvousêtessubmergéparle désirdévorant.Quelques-unesdecescontemplationssontdécritesdefaçonplusdétaillée dansl’annexe.
II:SEFOCALISERSURLARESPIRATION
Vousêtesmaintenantprêtàvousfocalisersurlarespiration.Cette actioncomporte sixétapes.
1.Trouvezunemanièreconfortablederespirer.
Commencezenprenantquelquesinspirationsetquelquesexpirationsbienprofondes,bienlongues.Celaaideàénergiserle corpspourlaméditationetcelarendlarespirationplusfacile àobserver.Larespirationprofondeaudébutdelaméditationestaussiunebonnehabitudeàconservermêmelorsquevousgagnezenhabileté,carelle aideàcontrecarrertoute tendancequevouspourriezavoiràréprimerlarespiration,lorsquevousessayezderendrel’espritcalme.
Remarquezoùvousressentezlessensationsderespirationdansle corps:lessensationsquivousdisent:«Maintenanttuinspires.Maintenanttuexpires.»Remarquezsil’ inspirationetl’expirationsontconfortables.Siellesle sont,continuezàrespirerdelamêmemanière.Siellesnele sontpas,ajustezlarespirationafinqu’elle soitplusconfortable.Vouspouvezfaire celadetroismanièresdifférentes:
a.Alorsquevouscontinuezàrespirerdefaçonprofondeetlongue,remarquezàquelendroituneimpressiondetensionse développedansle corpsverslafindel’ inspiration,oubienl’endroitilyauneimpressiondeserrerlesouffle pourle faire sortirverslafindel’expiration.Demandez-voussivouspouvezdétendrecessensationsaveclarespirationquisuit,toutenmaintenantle mêmerythmederespiration.End’autrestermes,pouvez-vousmaintenirunsensdedétente dansleszonesquise sententtenduesverslafindel’ inspiration?Pouvez-vousexpireraumêmerythmesansserrerle souffle pourle fairesortir.Sicelavousestpossible,conservezce rythmederespiration.
b.Essayezdechangerle rythmeetlatexture delarespiration.Expérimentezdifférentesmanièresderespirerpourvoirce queceladonne.Vouspouvezraccourcirouallongerlarespiration.Vouspouvezessayerd’ inspirerdefaçoncourte etd’expirerdefaçonlongue,oud’ inspirerdefaçonlongueetd’expirerdefaçoncourte.Vouspouvezessayerlarespirationrapideoularespirationpluslente.Plusprofondeouplussuperficielle.Pluslourdeoupluslégère.Pluslargeouplusétroite.Quandvousaveztrouvéunrythmequivousconvient,restezavecaussilongtempsqu’ ilvousconvient.Siauboutd’uncertaintempsilne vousconvientplus,vouspouvezànouveauajusterlarespiration.
c.Posezsimplementlaquestionsuivante dansl’espritchaquefoisquevousinspirez:«Queltypederespirationseraitparticulièrementgratifiantencemomentmême?»Voyezcommentvotre corpsréagit.
2.Restezavecchaqueinspirationetchaqueexpiration.
Sivotre attentionglisse versquelquechosed’autre,ramenez-laimmédiatementàlarespiration.Sielle s’écarte ànouveau,ramenez-laànouveau.Sielle s’écarte centfois,ramenez-lacentfois.Nevousdécouragezpas.Nevousénervezpas.Nesoyezpasfrustré.Chaquefoisquevousrevenez,récompensez-vousavecunerespirationparticulièrementgratifiante.Decettemanière,l’espritdévelopperadesassociationspositivesaveclarespiration.Voustrouverezplusfacile deresteraveclarespiration,etd’yrevenirrapidementlaprochainefoisquevotre attentionglissera.
Sivousêtesdécouragéenpensantaunombrederespirationssurlesquellesvousallezdevoirresterfocalisé,dites-vousàchaquerespiration:«Juste cetteinspiration-ci,juste cette expiration-ci.»Latâchederesteraveclarespirationsembleraalorsmoinsinsurmontable,etvospenséesserontfocaliséesavecplusdeprécisionsurle présent.
Vouspouvez,sivousle voulez,utiliserunmotdeméditationpourvousaideràfixervotre attentionsurlarespiration.Buddho(«éveillé»)estunmotpopulaire.Pensezàbudeninspirant,etàdhoenexpirant.Ouvouspouvez
simplementpenserà«entrer»et«sortir».Conservezle motdeméditationaussilongtempsquelarespiration.Quandvoustrouvezquevouspouvezresterfacilementaveclarespiration,abandonnezle motdeméditation,afindepouvoirobserverplusclairementlarespiration.
3.Quandlessensationsderespirationévidentessontconfortables,élargissezvotreconscienceauxdifférentespartiesducorpspourobserverdessensationsrespiratoiresplussubtiles.
Vouspouvezfaire celasectionparsection,dansl’ordrequevousvoulez,maisaudébut,essayezd’être systématiqueafindepouvoircouvrirle corpstoutentier.Plustard,quandvotre sensibilitéaucorpsdeviendraplusautomatique,voussentirezrapidementquellespartiesducorpsrequièrentle plusd’attention,etvouspourrezimmédiatementorientervotre attentionàcetendroit.Maisquandvousdébutez,c’estunebonnechosed’avoiràl’espritunefeuille deroute claire etcomplète.
Voiciunefeuille deroute type:•Commencezaveclazoneautourdunombril.Localisezcette partie ducorps
dansvotre conscienceetobservez-lapendantuncertaintempsalorsquevousinspirezetexpirez.Voyezquelssontle rythmeetlatexture derespirationquiconviennentle mieuxàcetendroit.Sivousremarquezunquelconquesensdetensionoudeserrementdanscette partie ducorps,laissez-lase détendre,afinqu’aucunetensionnese développelorsquevousinspirez,etquevousnevousaccrochiezàaucunetensionlorsquevousexpirez.Sivousle voulez,vouspouvezpenserquel’énergie respiratoire pénètre icimêmeauniveaudunombril,afindenepascréerunsensdetensionenessayantdelatirerlààpartird’unautreendroit.Visualisezl’énergie respiratoire commeentrantetressortantlibrementetfacilement.Iln’yarienquil’obstrue.
•Quandcette partie ducorpsse sentrafraîchie,déplacezvotre attentionversdespartiesdifférentesdutorse etrépétezlesmêmesétapes.Examinezlesdifférentespartiesdanscetordre:le coininférieurdroitde l’abdomen,le coininférieurgauchedel’abdomen;le plexussolaire (le pointjuste devantvotreestomac),le flancdroit(le côtédelacagethoracique),le flancgauche;le milieudelapoitrine,le pointsituéàdroite decetendroit,làoùlapoitrineetl’épaulese rejoignent,le mêmepointsituésurlagauche.End’autrestermes,vousremontezsurl’avantdutorse,vousfocalisantd’abordaucentre,puisàdroite,puisàgauche.Vousvousdéplacezensuite plushautle longdutorse etvousrépétezle mêmeschéma.
•Lorsquevousvousfocalisezsurlesdifférentespartiesducorps,ilse peutquevousdécouvriezquele rythmeetlatexture delarespirationvontchanger
pourquecelaconvienneàcette partie ducorps.C’esttrèsbienainsi.•Déplacezensuite votre attentionàlabase delagorgeetsuivezlesmêmes
étapesquepourle nombril.Amenezensuite votre attentionaumilieudelatête.Lorsquevousinspirezet
quevousexpirez,pensezquel’énergie respiratoire entre etressortnonseulementàtraversle nez,maisaussiàtraverslesyeux,lesoreilles,lanuque,lesommetdelatête.Pensezquel’énergie détenddoucementtoutschémadetensionquevouspouvezressentirdanslatête –danslesmâchoires,autourdesyeux,dansle front–etqu’elle dissouttrèsdoucementcesmêmesschémasdetension.Quandlesschémasdetensionsontdétendus,vouspouvezpenseràl’énergie respiratoire commepénétrantprofondémentdanslazoneautourdelaglandepinéale juste derrière lesyeux,etpermettre àcette partie ducorpsd’absorbertoute l’énergie respiratoire entrante dontelle abesoin.Maisfaitesattentionànepasexercertropdepressionsurlatête,parce quelesnerfsdelatête tendentàêtre tropsollicités.Appliquezjuste suffisammentdepressionpourmaintenirconfortablementvotre focalisation.
•Maintenant,déplacezvotre attentionverslanuque,juste àlabase ducrâne.Lorsquevousinspirez,pensezquel’énergie respiratoire pénètre dansle corpsàcetendroitetqu’ensuite elle descenddanslesépaules,danslesbras,jusqu’àl’extrémitédesdoigts.Lorsquevousexpirez,pensezquel’énergie ressortdecespartiesducorpsenrayonnantdansl’air.Lorsquevousdevenezplussensible àcespartiesducorps,remarquezquelestle côtéquiestle plustendu:l’épaulegaucheoul’épaule droite,lapartie supérieuredubrasgaucheoulapartiesupérieuredubrasdroit,etainside suite.Quelquesoitle côtéquiestle plustendu,essayezconsciemmentdedétendrece côtéetconservez-le détendutoutaulongdel’ inspiration,toutaulongdel’expiration.
Sivousaveztendanceàavoiruneforte tensiondanslesmains,consacrezuntempsimportantàlibérerlatensionle longdureversdechaquemainetdanschaquedoigt.
•Maintenant,toutenconservantvotre focalisationsurlanuque,inspirezaveclapenséequel’énergie descenddechaquecôtédelacolonnevertébralejusqu’aucoccyx.Répétezlesmêmesétapesquepourlesépaulesetlesbras.End’autrestermesquandvousexpirez,pensezquel’énergie respiratoire ressortenrayonnantàpartirdudosdansl’air.Lorsquevousdevenezplussensible audos,remarquezquelcôtéestle plustenduetessayezconsciemmentdemaintenircecôtédétendutoutaulongdel’ inspiration,toutaulongdel’expiration.
•Maintenant,déplacezvotre attentionversle bas,versle coccyx.Lorsquevousinspirez,pensezquel’énergie respiratoire pénètre dansle corpsàcetendroit,qu’elle descendàtraversleshanches,àtraverslesjambes,jusqu’à
l’extrémitédesorteils.Répétezlesmêmesétapesquepourlesépaulesetlesbras.Sicelaestnécessaire,vouspouvezconsacreruntempsimportantàlibérerlatensionquise trouvedansvospiedsetvosorteils.
•Celacomplète uncycle d’examenducorps.Sivousle voulez,vouspouvezrecommencer,encommençantaunombril,pourvoirsivouspouvezéliminertoutschémadetensionquevousavezpeut-être ratélapremière fois.Vouspouvezrépéterceciautantdefoisquevousle voulez,jusqu’àce quevousvoussentiezprêtàvousétablir.
Le tempsquevouspassezsurchaquesectiondépenddevous.Audébut,etcommerègle générale,ilse peutquevousvouliezpasserseulementquelquesminutessurchaquepointousurchaquesection,accordantplusdetempsauxpointssituéssurle méridiencentralducorpsqu’auxpointssituéssurlescôtés,etmêmeencoreplusdetempsauxépaules,audos,etauxjambes.Lorsquelesschémasd’énergie dansvotre corpsvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvezajusterladuréepasséesurchaquepointcommebonvoussemble.Siunpointouunesectionsembleréagirparticulièrementbienàvotre attention,libérantlatensiondemanière rafraîchissante,restezsurce pointaussilongtempsqu’ ilréagit.Siunpointouunesectionneréagitpasauboutdeplusieursminutesd’attention–ousivousdécouvrezquecette tensionaugmentequandvousvousfocalisezdessus–abandonnezle pointoulasectionpourle momentetpassezaupointsuivant.
Sile tempsdontvousdisposezpourméditerestlimité,ilse peutquevousvouliezlimitervotre examenauxpointscentrauxsurle torse –le nombril,leplexussolaire,le milieudelapoitrine–etensuite àlabase delagorgeetaumilieudelatête.
Sivousfocaliserdanslatête vousdonnemalàlatête,évitezdevousfocaliseràcetendroitjusqu’àce quevousayezapprisàmaintenirvotre focalisationavecunminimumdepression.
4.Choisissezunpointpourvousétablir.
Vouspouvezchoisirn’ importe quelpointquevousaimez,oùl’énergierespiratoire apparaîtclairementetsurlequelvoustrouvezfacile deresterfocalisé.Quelques-unsdespointstraditionnelssont:
a.lapointe dunez,b.le pointentre lessourcils,c.le milieudufront,d.le sommetdelatête,e.le milieudelatête,
f.le palais,g.lanuqueàlabase ducrâne,h.labase delagorge,i.le sternum(lapointe ),j.le nombril(ouunpointjuste au-dessus),k.labase delacolonnevertébrale.
Vouspouvezexpérimentercesdifférentspointsaucoursdeplusieursméditations,pourvoirquelssontceuxquidonnentlesmeilleursrésultats.Ilsepeutaussiquevousdécouvriezqued’autrespointsnonmentionnésdanscetteliste conviennentaussi.Ouilse peutencorequevousdécouvriezquesuivredeuxpointsenmêmetemps–disons,le milieudelatête etlabase delacolonnevertébrale –vousaideàmaintenirvotre attentionplusfermementquevousfocaliserseulementsurunpoint.Vousvoulezaufinalêtre capable demaintenirvotre attentionfocalisée surn’ importe quelpointdansle corps.Cette capacitéestutile quandvoussouffrezd’unemaladie oud’uneblessure,carvouspouvezparfoisaccélérerlaguérisonenvousfocalisantsurl’énergierespiratoire endespointsparticuliersdansle corps.
5.Répandezvotreconscienceàpartirdecepointafinqu’elleremplisselecorpsàchaqueinspirationetàchaqueexpiration.
Pensezàunebougie alluméeaumilieud’unepièce quise trouvedansl’obscurité.Laflammedelabougie se trouveàunendroit,maissalumièreremplitlapièce toute entière.Exactementdelamêmemanière,vousvoulezquevotre consciencesoitcentrée maisvaste.Ilse peutquele sensquevousavezdevotre conscienceaittendanceàrétrécir–enparticulierlorsquevousexpirez–donc,rappelez-vousàchaquerespiration:«Lecorpstoutentierinspire,lecorpstoutentierexpire.»Cette conscienceducorpstoutentiervousempêchedevousassoupirquandlarespirationdevientconfortable,etde perdrevotrefocalisationlorsquelarespirationdevientplussubtile.
6.Pensezquel’énergierespiratoirecourtàtraverslecorpstoutentieràchaqueinspirationetàchaqueexpiration.
Laissezlarespirationtrouverle rythmeoulatexture quiconvientle mieux.Pensezquetouteslesénergiesrespiratoiresse relientlesunesauxautresetqu’elless’écoulentenharmonie.Plusellesserontpleinementreliées,moinsvotre respirationdemanderad’effort.Sivousavezl’ impressionquelescanauxrespiratoiressontouvertspendantl’ inspirationmaisqu’ ilsse fermentpendantl’expiration,ajustezvotre perceptionpourlesconserverouvertstoutaulongducycle respiratoire.
Ensuite,maintenezsimplementce sensd’unerespirationducorpstoutentierpendanttoutle tempsrestantdevotre méditation.Silarespirations’arrête,ne vousinquiétezpas.Le corpsrespireras’ ilenéprouvele besoin.Quandl’espritestcalme,le cerveauutilise moinsd’oxygène,de sorte quel’oxygènequele corpsreçoitpassivement–àtraverslespoumonsetpeut-être àtraverslesporesdétendus(lesopinionsdesanatomistesdiffèrentàce sujet)–estsuffisantpourrépondreàsesbesoins.Enmêmetemps,neforcezcependantpaslarespirationàs’arrêter.Laissez-lasuivre sonproprerythme.Votre devoirconsiste simplementàmainteniruneconsciencevaste,centrée etàpermettre àlarespirationdes’écoulerlibrementàtraverstoutle corps.
Sivousdécouvrezquevousperdezvotre focalisationquandvousrépandezvotre conscienceàtraversle corps,vouspouvezretourneràl’examendesdifférentespartiesducorps,essayerunmotdeméditation,ousimplementresterfocalisésurunpointjusqu’àce quevousvoussentiezànouveauprêtàessayerlaconscienceducorpstoutentier.
Variantes.Lorsquelaméditationetlesproblèmesquevousrencontrezpendantquevouslapratiquezvousdeviennentplusfamiliers,vouspouvezajustercesétapescommebonvoussemble.Acquérirunsensdelafaçond’ajusterleschoses–apprendreàpartirde votre propreexpérimentation–constitueenfaitunprincipeimportantpourutiliserlaméditationsurlarespirationpourdévelopperle discernement.
Ilse peutparexemplequevousvouliezmodifierl’ordredesétapes.Ilse peutquevousdécouvriezquevouspouveztrouverplusfacilementunemanièreconfortable derespirer(étapeun)sivousdéveloppezd’aborduneconscienceducorpstoutentier(étapecinq).Ouilse peutquevousdécouvriezquevousavezbesoindeforcerl’espritàs’établirfermementenunpointuniquependantuncertaintemps(étapequatre )avantd’explorerlessensationsrespiratoiresdanslereste ducorps(étapetrois).Ilse peutquevousdécouvriezqu’aprèsavoirchoisiunpointpourresterétabli(étapequatre ),vousvoulezvousfocalisersurdeuxpointsenmêmetempspendantuncertaintempsavantdepasseràl’étapesuivante,quiconsiste àrépandrevotre conscienceàtraversle corpstoutentier(étapecinq).
Uneautre manière d’ajusterlesétapesconsiste àvarierce quevousfaitesàl’ intérieurd’uneétapeparticulière.L’étapetrois–explorerlessensationsrespiratoiressubtilesdansle corps–permetdedisposerd’unéventaildevariantesparticulièrementvaste.Ilse peutquevousvouliezcommencervotreexamenparlanuque,pensantquel’énergie respiratoire pénètre dansle corpsàcetendroitàpartirde derrière etqu’ensuite elle descendàtraverslacolonnevertébrale,pourenfindecompteressortirdesjambesàl’extrémitédesorteilset
desespacesentre lesorteils.Pensezensuite quelarespirationpénètre danslanuque,qu’elle descendàtraverslesépaules,etqu’elle ressortàtraverslesbras,lesdoigtsetlesespacesentre lesdoigts.Déplacezensuite votre attentionverslessensationsrespiratoiresdansle torse.
Ouilse peutqu’audébutvousvouliezexaminerle corpstrèsrapidement,etrépéterensuite l’examendefaçonplusméthodique.
Ouilse peutencorequevousvisualisiezle faitde changerladirectionselonlaquelle lessensationsrespiratoiress’écoulentàtraversle corps.Parexemple,aulieudepenserquele souffle s’écoule versle basdanslacolonnevertébrale etqu’ ilressortparlespieds,ilse peutquevouspensiezqu’ ilmontedepuislespieds,remontelacolonnevertébrale,etensuite qu’ ilressortsoitausommetdelatête,soitau-dessusdelatête,puisqu’ ilredescendàtraverslagorgeetressortdanslazonedevantle cœur.
Ouilse peutquevoussentiezqu’ ilyadesénergiesrespiratoiresquientourentle corpscommeuncocon.Quandcelase produit,essayezd’êtreconscientdelafaçondesavoirquandcesénergiessontenharmonie,quandellessontenconflit,etcommentlesfaire passerduconflitàl’harmonied’unemanière quinourritlesénergiesàl’ intérieurducorps.Unedesfaçonsdefairecelaconsiste àvisualisercesénergiescommes’écoulanttoutesdansuneseuledirection–disons,de latête verslesorteils–etensuite,aprèsuncertaintemps,àlesvisualisers’écoulanttoutesdansl’autre direction.Remarquezquelle estladirectionquiestlaplusconfortable,etrestezavecelle.Sile cocond’énergiesrespiratoiresestconfortable,vouspouvezexpérimenterlesmanièresd’utilisercette énergie confortable pourguérirdespartiesducorpsquise sententserréesoudouloureuses.
Danscertainesoccasions,uneautre manière d’ajusterlesétapesconsiste àsefocalisersurseulementquelques-unesd’entre elles.Ilexiste deuxsituationsprincipalesdanslesquellesilse peutquevousvouliezessayercela:
•quandvousdébutezetquevoustrouvezdifficile desuivre lesétapesdontlafocalisationestpluslarge–3,5,et6–sansdevenirdistrait,vouspouvezprovisoirementlessauteretvousfocaliserd’abordsurlesétapesoùlafocalisationestplusétroite –1,2,et4–jusqu’àce quevouspuissiezresterdessusavecconstance.C’estseulementàce moment-làquevousdevriezélargirvotre pratiquepourqu’elle incluelestroisautres.Quelquesoitle nombredeséancesdeméditationquecelapuisse prendre,ce n’estpasimportant.Cequiestimportant,c’estquevouspuissiezmainteniruncentre confortable.Celavousaideraàajouterlesétapesrestantesavecunsensdestabilitéplusgrand;
•quandvouspouvezcombinerhabilementl’ensembledessixétapesetquevousvoulezêtre capable d’amenerl’espritaucalmeaussirapidementquepossible,
vouspouvezvousfocalisersurlesétapes4,5,et6.End’autrestermes,unefoisquevousavezapprisparl’expérienceoùl’espritse sentcentréle plusconfortablement,essayezdevousétablirrapidementence point,permettez-luidedevenirconfortable,etvoyezensuite avecquelle rapiditévouspouvezrépandrevotre conscienceenmêmetempsquelarespirationconfortable,pourremplirle corpstoutentieretensuite le maintenirrempli.Ils’agitd’unehabiletéutile àdévelopper,nonseulementdansle contexte delaméditationformelle,maisaussidanslavie quotidienne.Cepointseraexaminéplusendétaildanslapartie trois.
Ils’agitlàseulementquelques-unesdesméthodesquevouspouvezavoirenvie d’expérimenter.Cependant,ilestengénéralpréférable decommenceraveclessixétapes,dansl’ordre,afind’avoiràl’espritunefeuille deroute clairechaquefoisquevousvousasseyezpourméditer.Decette manière,quandvousvousêtesécarté,voustrouvezqu’ ilestplusfacile dereprendreàl’endroitoùvousêtesparti.Etsiunstadeparticulierdelapratiquese passeparticulièrementbien,vousêtesplusàmêmedevousensouvenirparce quevoussavezoùilse trouvesurlacarte.
III:QUITTERLAMÉDITATION
Quitterlaméditationdemanière habile comporte troisétapes.
1.Faiteslepointsurlafaçondontlaméditations’estpassée.
Ici,le butestde rassemblerdespointsutilespourvotre séancedeméditationsuivante.Ya-t-ileuunmomentquelconqueaucoursdeladernièreséanceoùl’esprits’estsentiparticulièrementcalmeetcentré?Sic’estle cas,demandez-vous:«Oùétais-je focalisé?Quelle étaitlaqualitédemafocalisation?Quelle étaitlaqualitédemarespiration?Qu’ai-je faitquim’aconduitjusqu’àce pointdansmaméditation?»Essayezdevoussouvenirdeceschosespourlaséancesuivante.Ilse peutquevousdécouvriezquevouspouvezrecréercette sensationdecalmejuste enrépétantlesmêmesétapes.Sivousnele pouvezpas,laissezce souvenirdecôtéetfocalisez-voustotalementsurce quevousêtesentraindefaire dansle présent.Essayezdemieuxobserverceschoseslafoissuivante.C’estenétantobservateurquelaméditationse développeentantqu’habiletéetqu’elle donnedesrésultatsplusfiables.C’estcommeêtre unboncuisinier:sivousremarquezquelssontlesplatsquiplaisentauxpersonnespourquivouscuisinez,vousleurrefaiteslesmêmesplats,etenfindecomptevousobtiendrezuneprimeouuneaugmentationdesalaire.
2.Répandezànouveaudespenséesdebienveillance.
Pensezàlapaixetaucalmequevousavezpuressentiraucoursdelaséancepassée,etdédiez-lesauxautresêtres:soitàdespersonnesquevousconnaissezenparticulieretquisouffrentence momentmême,soitàtouslesêtresvivants,danstouteslesdirections–tousnoscompagnonsdanslanaissance,levieillissement,lamaladie,etlamort.Puissions-noustoustrouverle bonheuretle bien-être dansnotre cœur.
3.Essayezderestersensibleàl’énergierespiratoiredanslecorpslorsquevousouvrezlesyeuxetquevousquittezvotrepositiondeméditation.
Nelaissezpasvotre conscienceduchampvisuelobscurcirvotre conscienceduchampcorporel.Etnelaissezpasvotre soucirelatifàl’activitéquisuitvousfaire abandonnervotre consciencedel’énergie respiratoire dansle corps.Essayezdemaintenirce sensd’uneconscienceducorpstoutentierdefaçonaussiconstante quevousle pouvez.Ilse peutquevousnesoyezpascapable desuivre l’ inspirationetl’expirationlorsquevousvousengagezdansd’autresactivités,maisvouspouvezmaintenirunsensglobaldelaqualitédel’énergierespiratoire àtraverstoutle corps.Conservez-ladétendueetfluide.Remarquezquandvousperdezvotre consciencedecelle-ci,remarquezcommentvouspouvezlarécupérer.Essayezdeconserveraussiconstantquevousle pouvezlesensdelaconsciencedel’énergie respiratoire dansle corpsjusqu’àlafoissuivante oùvousvousassiérezpourméditer.Decette manière,vousmaintenezunfondementferme,nourrissantpourl’esprittoutaulongdelajournée.Celavousapporte unsensd’enracinement.Cetenracinementprocurenonseulementunsensdesécuritéetd’aise intérieure,maisaussiunebase pourobserverlesmouvementsdel’esprit.C’estl’unedesmanièresdontunsatietuneattituded’alerte stablesformentunfondementpourlavisionpénétrante.
End’autrestermes,lamanière laplushabile dequitterlaméditationconsiste ànepaslaquitterentièrement.Maintenez-laaussilongtempsquevousle pouvez.
IV:MÉDITERDANSD’AUTRESPOSITIONS
L A M É D I TA T I O N M A R C H É E
Laméditationmarchéeconstitueunebonnetransitionentre maintenirunespritcalmequandle corpsestimmobile,etmaintenirunespritcalmeaumilieudetoutesvosactivités.Lorsquevousmarchezdemanière méditative,vousapprenezcommentprotégerle calmedel’espritpendantquele corpssedéplace,toutenvouspréoccupantenmêmetempsduminimumdedistractionsextérieurespossible.
Lemomentidéalpourpratiquerlaméditationmarchéese situejuste aprèsavoirfaituneméditationassise,afindepouvoiramenerunespritdéjàcalmé,aumoinsdansunecertainemesure,àlapratique.
Certainespersonnestrouventcependantquel’esprits’établitplusrapidementquandellessontassisessiellesontauparavantfaituneséancedeméditationmarchée.C’estlàunequestiondetempéramentpersonnel.
Sivousméditezimmédiatementaprèsunrepas,ilestrecommandédepratiquerlaméditationmarchéeplutôtquelaméditationassise,carledéplacementducorpsaideàlafoisàdigérerlanourriture etàcombattre lasomnolence.
Ilexiste deuxmanièresdepratiquerlaméditationmarchée:faire desallers-retourssurunchemindéterminé,etfaire unepetite promenade.Lapremièreestplusfavorable pouramenerl’espritàs’établir;lasecondeconvientmieuxquandvousn’avezpasaccèsàuncheminoùvousn’êtespasdérangéquandvousfaitesdesallers-retourssansquecelasuscite lacuriositéoul’ inquiétudedesautrespersonnes.
1.Marchersurunchemin.Choisissezuncheminplatd’unelongueurcomprise entre 20et70pas.Idéalement,ce devraitêtre uncheminrectiligne,maissivousnepouvezpastrouverunchemindece typeaussilongquecela,essayezuncheminenformedeLoudeU.Sivouschronométrezvotreméditation,réglezle minuteuretplacez-le quelquepartprèsduchemin,maisretourné,de sorte quevousnepuissiezpasvoircombiendetempsilrestependantquevousmarchez.
Restezdeboutimmobile àuneextrémitéducheminpendantunpetitmoment.Serrezdoucementvosmainsl’unedansl’autre,soitdevantvous,soitderrière vous,etlaissezvosbrasretomberconfortablement.Sivosmainssontdevantvous,tournezlesdeuxpaumesversvotre corps.Siellessontderrière,tournezlesdeuxpaumesversl’extérieur.Fermezlesyeuxetvérifiezquevotrecorpsestdansunalignementcorrect,ne penchantniverslagaucheniversladroite.S’ iln’estpasdansunbonalignement,détendezlesmusclesquiluifontquitterl’alignement,afinquele corpssoitaussiéquilibréquepossible.
Amenezvotre attentionàlarespiration.Prenezquelquesinspirationsetquelquesexpirations,bienlonguesetbienprofondes,etfocalisezvotre attentionsurlessensationsrespiratoiresdansunepartie devotre corps.Audébut,ilesthabituellementrecommandédechoisirunpointquelquepartsurunelignequidescendaumilieusurle devantdutorse.Sivousvousfocalisezdanslatête,vousaveztendanceàresterdansvotre tête :vousn’avezpasunsensclairducorpsentraindemarcher,etilestfacile deglisserversdespenséesàproposdupasséoudufutur.Sivousvousfocalisezsurunpointsuruncôtéducorps,celapeutvous
déséquilibrer.Cependant,siaudébutvoustrouvezdifficile desuivre unpointimmobile
dansle torse,vouspouvezsimplementresterconscientdumouvementdevosjambesoudevospieds,oudessensationsdansvosmains.Lorsquevotre esprits’établit,vouspouvezalorsessayerdetrouverunendroitconfortable dansletorse.
Respirezd’unemanière quipermetaupointquevousavezchoiside se sentirconfortable,ouvert,etrafraîchi.
Ouvrezlesyeuxetregardezsoitdroitdevantvous,soitversle cheminplusieurspasdevantvousenbaissantle regard,maisnelaissezpasvotre têtes’ inclinerversl’avant.Maintenez-ladroite.
Assurez-vousquevousêtestoujoursclairementconscientdupointdevotrefocalisationinternesurlarespiration,etensuite commencezàmarcher.Marchezàunevitesse normale,ouàpeinepluslentementquelanormale.Neregardezpasautourdevouspendantquevousmarchez.Maintenezvotreattentioninternesurle pointquevousavezchoisidansle corpstoutle longduchemin.Permettezàlarespirationdetrouverunrythmeconfortable.Iln’estpasnécessaire desynchroniservotre respirationavecvospas.
Quandvousatteignezl’autre extrémitéduchemin,arrêtez-vousuninstantpourvousassurerquevotre attentionesttoujoursavecle pointquevousavezchoisi.Sielle s’estécartée,ramenez-la.Ensuite,tournez-vousdansladirectionopposéeetretournezoùvousavezcommencé,enmaintenantvotre focalisationsurle pointquevousavezchoisi.Arrêtez-vousànouveauquelquesinstantsàl’extrémitéduchemin,pourvousassurerquevotre attentionesttoujoursaveclepointquevousavezchoisi.Ensuite,tournez-vousdansladirectionopposéeetrepartez.Sivoustrouvezquecelaaideàcalmerl’esprit,vouspouvezdécideràl’avancedetournerdansle sensdesaiguillesd’unemontre oudansle sensopposéchaquefoisquevousfaitesdemi-tour.
Répétezcesétapesjusqu’àce quele tempsfixése soitécoulé.Audébut,ilestpréférable devousfocaliserautantquevousle pouvezsurle
maintiendel’attentionsurle pointuniquequevousavezchoisi,commevousle feriezaucoursdel’étape4delaméditationassise.Ceciparce quevousêtesentraind’équilibrervotre attentionparrapportàplusieurschosesenmêmetemps:le pointquevousavezchoisi,le faitquevousêtesentraindemarcher,etle faitquevousdevezêtre suffisammentconscientdevotre environnementpournepasvousécarterduchemin,nepasdépasserl’extrémitéfixée,ounepasheurterquelquechose.C’estsuffisantpourvousmaintenirpleinementoccupéaudébut.
Lorsquevousmaîtrisezmieuxleschoses,vouspouvezcommenceràaccorder
plusd’attentionàlafaçondontlesénergiesrespiratoiress’écoulentdanslesdifférentespartiesdevotre corpslorsquevousmarchez–toutenmaintenantenmêmetempslafocalisationprincipale surle pointquevousavezchoisi–demanière trèscomparable àcelle dontvousmaintenezuneconsciencecentréemaislargeaucoursdel’étape5de laméditationassise.Vouspouvezfaire decelaunjeuquiconsiste àvoirlarapiditéaveclaquelle vouspouvezpasserdel’étatd’être focalisésurunpointàceluidel’étatde répandrevotre conscienceetle sensdeconfortàtraversle corpstoutentier.Unefoisqu’elle estrépandue,voyezcombiendetempsvouspouvezlaconserverainsialorsquevouscontinuezàmarcher.Ainsiquenousle verronsdanslapartie trois,ils’agitd’unehabiletéimportante àdévelopperpourmaintenirunsensdebien-être danslasécuritétoutaulongdevotre vie quotidienne.
Certainespersonnestrouventqueleurespritpeutse concentrerfortementpendantqu’ellesmarchent.Maisvoustrouverezgénéralementquevouspouvezentrerenconcentrationplusprofondependantquevousêtesassisquependantquevousmarchez,parce quevousdevezsuivre plusdechosespendantquevousmarchez.Cependant,le faitquevotre attentiondoive se déplacerentretroischosespendantquevousmarchez–votre pointimmobile,lesmouvementsdevotre corpsquise déplace,etuneconsciencedevotre environnement–signifie quevousarrivezàvoirclairementlesmouvementsdel’espritdansunchamprestreint.Celavousfournitunebonneoccasionpourlesobserverattentivementetpourobtenirunevisionpénétrante deleursdifférentesmanièresdevoustromper.
Vousenvenezparexempleàremarquerlafaçondontdespenséesspontanéesessaientdeprofiterdufaitquel’espritse déplace rapidemententre troischoses.Cespenséesse glissentdansle mouvementetellesle détournent,l’éloignantdevotre méditation.Dèsquevousremarquezquecelase produit,arrêtezdemarcheruninstant,faitesrevenirvotre attentionaupointquevousavezchoisi,etreprenezensuite votre marche.Enfindecompte,vousverrezlemouvementdecespenséesspontanéesmaisvousnelessuivrezpas.Quandvousnelessuivezpas,ellescontinuentjuste unpetitpeuetensuite ellesdisparaissent.Ils’agitlàd’unehabiletéimportante pouracquérirunevisionpénétrante dufonctionnementdel’esprit.
2.Faireunepromenade.Sivousvoulezpratiquerlaméditationmarchéeenfaisantunepromenade,vousdevezvousimposerquelquesrèglesafinqu’elle nese transformepasenunepromenadeordinaire.
Choisissezunendroitquiestrelativementcalmeetoùvousn’allezpasrencontrerdesgensquivoudrontquevousvousarrêtiezetquevousbavardiezaveceux.Unparcestunbonendroit,toutcommel’estunpetitcheminde
campagne.Sivousmarchezdansvotre quartier,allezdansunedirectionoùvousn’alleznormalementpasetoùvosvoisinsn’essaierontpasd’engagerlaconversationavecvous.Sijamaisquelqu’unvousappelle,adoptezlarègled’ inclinerlatête etde sourire enguise deréponse,maisneprononcezpasplusdemotsquecelaestnécessaire.
Avantdecommencervotre marche,restezuninstantdeboutimmobile pourmettre votre corpsdansunbonalignement,etamenezvotre attentionàl’endroitquevousavezchoisipourobserverlarespiration.Respirezd’unemanière quifaitquece pointreste confortable etrafraîchi.Pensezquec’estunbolremplid’eauàrasbord,etquevousnevoulezpasenrenverseruneseulegoutte.
Marchezàunevitesse normale d’unemanière poséemaisquin’aitpasl’airnonnaturelle.Vousvoulezgardervotre secret:vousêtesentraindefaire delaméditationmarchéeetvousnevoulezpasquequiconquele sache.Regardezautourdevousseulementdanslamesureoùcelaestnécessaire etappropriépourresterensécurité.
Sivospenséescommencentàvagabonder,arrêtez-vousuninstantetrétablissezvotre focalisationprincipale surle pointquevousavezchoisi.Prenezquelquesrespirationsparticulièrementrafraîchissantes,etreprenezensuitevotre marche.S’ ilyadesgensautourdevous,etquevousnevoulezpasattirerleurattention,faitessemblantderegarderquelquechosesurle côtédevotrecheminpendantquevousrétablissezvotre attention.
Quevouspratiquiezlaméditationmarchéesuruncheminfixéousousformedepromenade,concluezlaséanceenrestantimmobile unmomentetsuivezlestroisétapespourquitterlaméditation,tellesqu’ellessontprésentéesdanslasectionIIIci-dessus.
L A M É D I TA T I O N D E B O U T
Laméditationdeboutse pratiquerarementseule.Elle estplussouventpratiquéeentantquepartie delaméditationmarchée.Elle estparticulièrementrecommandéedanscinqsituationsalorsquevousmarchez.
1.Quandvospenséess’écartentdelarespiration,arrêtez-vousetrestezdeboutimmobile uninstantjusqu’àce quevouspuissiezrétablirvotre focalisationsurle pointquevousavezchoisi.Reprenezensuite votre marche.Sivotre espritestparticulièrementagité,ilse peutquevousvouliezresterdeboutimmobile uncertaintemps.Dansce cas,profitezdufaitquevousêtesimmobile,fermezlesyeux,etvoyezsile corpsestdansunalignementcorrect.Sivousavezle doscourbé,redressez-vous,rentrezunpeule ventre,tirezlesépaulesenarrière puis
unpeuversle basafindecréerunelégère cambruredansvotre dos.Sivouspenchezd’uncôtéoud’unautre,détendeztoutmuscle quivousfaitsortirdel’alignement.Ensuite,détendez-vousdanscette positionredresséeafindepouvoirlamainteniravecunminimumdetension.
2.Quandlamarchevousafatiguémaisquevousn’êtespasencoreprêtàarrêterlaméditationmarchée,restezdeboutimmobile quelquesminutespourvousreposer,enfaisantattentionàvotre positioncommelorsdel’étape1.
3.Quandvousessayezdemaîtriserl’habiletéderépandrevotre conscienceenmêmetempsquelarespirationconfortable àpartird’unpointpourremplirlecorpstoutentier,ilse peutquevoustrouviezplusfacile defaire celaalorsquevousêtesdeboutimmobile.Unefoisqu’elle estrépandue,reprenezvotremarche.Sivousperdezce sensducorpstoutentier,arrêtez-vousetrestezimmobile afindepouvoirle retrouverplusfacilement.
4.Quandl’esprit,malgréle mouvementducorps,se rassembleenunfortsensdeconcentration,arrêtez-vousetrestezimmobile pourluipermettre deserassemblerpleinement.Certainsméditantsaménagentunendroitjuste àcôtédeleurchemindeméditationoùilspeuvents’asseoirsil’espritestrassemblésifortementquemêmeresterdeboutimmobile constitueunedistraction.
5.Quandunevisionpénétrante intéressante survientalorsquevousmarchez,arrêtez-vousetrestezdeboutimmobile afindepouvoirl’observerplusattentivement.Dansdescascommecelui-ci,ilse peutquevousnevouliezpasaccordertropd’attentionàvotre position,carcelapourraitvousdistraire decequevousêtesentraind’observerdansl’esprit.
Commerègle générale,pendantquevousrestezdeboutimmobile,gardezlesmainsserréesl’unedansl’autre devantouderrière vous,commevousle feriezquandvousmarchez.
L A M É D I TA T I O N A L L O N G É E
Méditerallongéesttrèsfavorable àl’atteinte d’uneforte concentration.Certainespersonnestrouventqu’enfaitcette positionestplusfavorable àlaconcentrationquelapositionassise.
Maisc’estaussiunepositionfavorable àl’endormissement.C’estlaraisonpourlaquelle votre préoccupationprincipale quandvousméditezallongédoitêtre deresteréveillé.
Ilestgénéralementpréférable deméditerallongésurle côtédroit,plutôtquesurle côtégauche,surle dos,oule ventre.Sivousêtesobligéderesterallongépendantdelonguespériodes–commequandvousêtesmalade–iln’yariendemalàchangerdepositionselonl’unedesquatre positionsallongées,etde
méditerenmêmetemps.Resterallongésurle côtédroitprésente cependanttroisavantages.D’abord,
le cœurse trouvedansunepositionplushaute quelatête,ce quiaméliore lacirculationsanguineversle cerveau.(Celasignifie quesivotre physiologie estinversée,votre cœurétantducôtédroit,ilestpréférable quevousméditiezallongésurle côtégauche.)Deuxièmement,c’estpréférable pourladigestion.Troisièmement–eticiresterallongésurle côtédroitetresterallongésurlecôtégaucheontunpointcommun–vouspouvezvousattacheràplacerunpiedau-dessusdel’autre etàle maintenirlà,sansluipermettre deglisser.L’attentionquevousêtesobligédeconsacreràvospiedspeutvousaideràvousmainteniréveillé.
Soutenezvotre tête avecunoreillerd’uneépaisseurconvenable pourconserverlacolonnevertébrale relativementdroite.Sivousêtesallongésurlecôtédroit,placezvotre brasdroitlégèrementdevantvousafinquevotre corpsnepèse pasdessus.Repliezvotre brasafinquevotre maindroite aitlapaumetournéeversle hautdevantvotre visage.Laissezvotre brasgaucheallongéetdroitle longducorps,lapaumegauchetournéeversle bas.
Lesétapespourexaminervotre esprit,vousfocalisersurlarespiration,etquitterlaméditationsontlesmêmesquecellespourlaméditationassise.
V:DEVENIRUNMÉDITANT
Méditerestunechose.Devenirunméditantenestuneautre.Celasignifiedévelopperunensembled’ identitésintérieuresparrapportauxactivitésdeméditation.Dansl’ idéal,lorsquevousméditez,cesidentitésdevraientprendreuneinfluencecroissante auseindevotre comitéintérieur.
Lesactivitésautourdesquellescesidentitéscroissentsontlestroisidentitésnécessairesàlaconcentration:sati,l’attituded’alerte,etl’ardeur.Quandvousvousfocalisezsurlarespirationenaccordaveclesinstructionsci-dessus,satiestce quiconserve lesinstructionsàl’esprit,l’attituded’alerte estce quiobservecequevousêtesentraindefaire etlesrésultatsquiproviennentdece quevousêtesentraindefaire,tandisquel’ardeurestce quiessaie dele faire bien.Quandvousglissezdelarespiration,l’ardeurestce quiessaie derevenirimmédiatementàlarespiration,aussirapidementquepossible.Pendantquevousêtesaveclarespiration,l’ardeuressaie d’être aussisensible quepossible àce quise passe bienetàce quinese passe pasbien.Quandleschosesnesepassentpasbien,elle essaie decomprendrepourquoi,afindepouvoirlesaméliorer.Quandleschosesse passentbien,elle essaie delesmaintenirafinqu’ellespuissentcroître.
Lorsqu’aveclapratiquecesqualitésse renforcent,ellescommencentàsefondreendeuxidentitésdistinctes,deuxnouveauxmembresducomitédevotreesprit.Le pluspassifdesdeuxestl’observateur,etilse développeautourdel’attituded’alerte.C’estlapartie del’espritquiprendunpeudereculetquiobserve simplementce quise passe avecunminimumd’ interférences.Lorsqu’elle se développe,elle vouspermetd’exercervotre endurancepatiente –votre capacitéàresteravecleschosesmêmequandellessontdésagréables–etd’exercervotre équanimité,votre capacitéànepasréagirauxchoses,afindepouvoirlesvoirplusclairementpource qu’ellessont.
Laplusactive desdeuxidentitésestcelui-qui-fait,quise développeautourdesatietde l’ardeur.C’estlapartie quiessaie defaire ensorte queleschosessepassentbien;qui,quandellesnese passentpasbien,posedesquestionsetenquête pourcomprendrepourquoi,quiessaie dese souvenirdece quiamarchédansle passé,etquidécideensuite commentréagir–quandilestpréférable d’ interveniretquandilestpréférable denepasle faire.Quandleschosesse passentbien,cette identitéessaie defaire ensorte qu’ellescontinuentàbiense passer.Vousdécouvrirezaucoursdutempsquecelui-qui-faitpeutassumerdenombreuxrôles,telceluidel’enquêteuretduchef.Cette partiedéveloppevotre ingéniositéetvotre imagination,lorsquevousessayezd’orienterleschosesdanslameilleuredirectionpossible.
Cesdeuxidentitéss’entraident.L’observateurfournitàcelui-qui-faitdesrenseignementsexactssurlesquelsilpeutfaire reposersesdécisionsafinqu’ iln’essaie passimplementd’ imposersavolontéauxchoses,etnierquandilafaitdumal.Celui-qui-faitfaitde sonmieuxpours’assurerquel’observateurneperdpasl’équilibre etnecommencepasàfournirdesrenseignementspartiaux–commequandilesttentéderesterfocalisésurunaspectd’unproblèmeetd’ ignorerl’autre.L’aller-retourentre cesdeuxidentitésestparfoistrèsrapide.Ad’autresmoments–enparticulierquandvousnepouvezpascomprendrequelquechoseetquevousdevezsimplementobserverce quise passe –voustrouverezquevousvousidentifiezàl’observateurpendantuntempstrèslongavantd’obtenirsuffisammentderenseignementspourlestransmettre àcelui-qui-fait.
L’habilitéàméditerconsiste engrandepartie àapprendrequandassumercesidentitéspendantquevouspratiquez.Ellessontparticulièrementutilespourtraiterlesproblèmesdansl’esprit,ainsiquenousle verronsdanslapartie deux.Quandvousfaitesface àladouleur,parexemple,ellesvousprocurentdesidentitésalternativesquevouspouvezassumerparrapportàcelle-ci.Aulieud’être obligéd’être lavictimedeladouleur,vouspouvezêtre l’observateurdeladouleur.Oubienvouspouvezendosserle rôle del’enquêteur,quiessaie de
comprendrece qu’estladouleuretlaraisonpourlaquelle l’espritlatransformeenfardeau.
Defaçonsimilaire,quanduneémotionmalhabile pénètre dansl’esprit,vousn’êtespasobligédevousidentifieràlapersonnequiressentl’émotionouquiestd’accordavecelle.Vouspouvezêtre l’observateur,prenantdureculparrapportàl’émotion.Ou,entantquecelui-qui-fait,vouspouvezêtre l’enquêteur,démontantl’émotion;oule chef,assemblantunenouvelle émotionpourlaremplacer.
Lorsquevotre concentrationse renforce,l’observateuretcelui-qui-faitcontinuentàêtre utiles.Auniveaudelaforte concentrationquel’onappellejhana(cf.lapartie quatre ),ilsse transformentenunfacteurappelél’évaluation:le facteurdudiscernementquiaideàétablirl’espritencomprenantsesbesoinsetenlessatisfaisant.L’observateuragitcommel’aspectpassifde l’évaluation,celui-qui-faitcommel’aspectactif.Quandilstravaillentensemble,ilspeuventvousmenerloindanslapratique.
Donc,bienquecesmembresdevotre comitésoientdesformesdedevenir,ce sontdesformesdedevenirutiles.Nelesrejetezpasavantd’avoiratteintlepointoùilsnepeuventplusvousaider.Entretemps,apprenezàlesconnaître enlesutilisant.Parce quele comitédevotre espritpossèdedenombreuxmembresmalhabiles,vousaurezbesoindetoute l’aideintérieurequevouspouvezobtenir.
Lecturescomplémentaires
Surlaméditationentantqu’habileté:«Lajoie del’effort»dansQuelquesessais ;«Pratiqueadolescente »dansEnseignements2 .
Unenseignementd’AjaanLeeDhammadharo*«Observe &Evaluate »dansInnerStrength fournitégalementunebonneperspective surlaméditationentantqu’habilité.
Surle rôle dudésiretde l’ imaginationdanslapratique:*«PushingtheLimits»dansPurityofHeart .
Surlarelationentre satietlaconcentration:*«ThePathofMindfulness&Concentration»dansNobleStrategy .
Pourdesprésentationsplusdétaillée desatietde laconcentration:*RightMindfulness ;AjaanLeeDhammadharo,*FramesofReference .
Surlaméditationsurlarespiration:AjaanLeeDhammadharo,Conserverlarespirationàl’esprit ,enparticulier«Méthode2».Lesenseignementsd’AjaanLeedansLeçonsensamadhisonttrèsutilespouracquérirunevuepluscomplète desonapprochedelaméditationsurlarespiration,toutcommele sontles
enseignementsdelapartie deInnerStrength intitulée *«InnerSkill».LesfragmentscourtsdanslespartiesdeTheSkillofRelease intitulés*«BeginningConcentration»,*«TheBasicsofBreathing»,et*«All-aroundDiscernment»fournissentdeséclairagesutiles.
Pourplusdeconseilstrèsutiles,voirlessectionsd’AjaanFuangJotiko,L’éclatdelavie ,intitulées«Laméditation»,«Larespiration»,«Lesvisionsetlessignes»,et«Juste aveclaconscience».Surlesbrahmavihara:«Tête etcœurensemble:apporterlasagesse aux
brahmavihara»dansQuelquesessais .Surlameditationmarchée:*«WalkingMeditation:StillnessinMotion»
dansMeditations4 .Pourdesenseignementscourtsàlire avantdeméditer:tousleslivresdela
série Meditations .
Enseignementsorauxpertinents
*2012/2/4:InShapetoMeditate*2004/7/24:MaintainingGoodwill*2005/9/2:MettaMeditation*2011/12/21:GoodwillandHeedfulnessLacollectiond’enseignementsBasics contientdenombreuxenseignements
quitraitentdesproblèmesquiapparaissentlorsquevouscommencezàapprendrecommentvousfocalisersurlarespiration.
*2011/8/10:Gather’RoundtheBreath*2006/11/3:AllowingtheBreathtoSpread*2010/2/7:BrahmaviharasattheBreath*2011/12/5:TurnOfftheAutomaticPilot*2012/7/21:ChoicefulAwareness*2011/8/16:ArtilleryAllAround*2011/12/6:Views,Virtue,&Mindfulness*2005/4/22:Ekaggata*2011/4/10:TrainingYourMinds*2011/9/27:Equanimity*2012/1/21:AMirrorfortheMind*2007/5/8:CenteredintheBody*2010/3/28:MindfulJudgment
PART I E DEUX
Problèmescourants
Toutle monderencontre desproblèmesetdespériodesdifficilesaucoursdelaméditation,doncnelaissezpascelavousirriter.N’yvoyezpasle signequevousnefaitesaucunprogrèsouquevousêtesunméditantsansespoir.Lesproblèmesconstituentuneexcellente occasionpourcomprendreoùse situentvoshabitudesmalhabilesetapprendrecommentfaire quelquechoseàleursujet.C’estce quidéveloppevotre discernement.Enfait,le processusquiconsiste àapprendrecommentgérerlesdeuxproblèmeslespluscourantsdanslaméditation:ladouleuretlespenséesvagabondes,estce quiaconduitàl’Eveildenombreusespersonnesdansle passé.
Lesstratégiesoffertesdanslapartie deuxse focalisentsurce quevouspouvezfaire pourgérercesproblèmespendantquevousméditez.Sivoustrouvezqu’ellesnemarchentpaspourvous,essayezd’ improviservospropressolutions.C’estdecette façonquevousdéveloppezvotre proprepanoplie d’outilsentantqueméditant,afindedisposerd’unlargeéventailde stratégiespourtraiterlesproblèmeslorsqu’ ilssurviennent.Sivousutilisezuneseule stratégie,lesfactionsanti-méditationdevotre comitétrouverontrapidementdesmoyenspourlacontourner.Sivouspouvezdiversifiezvosstratégies,vousneserezpasunecible aussifacile pourleursmanigances.
Siriendece quevousfaitespendantvotre méditationnesemblemarcher,ilse peutquele véritable problèmerésidedanslamanière dontvousmenezvotre vie danssonensemble.Voustrouverezdanslapartie troisdessuggestionsquantàlafaçondontvouspouvezajustervotre vie poursoutenirvotreméditation.
LA D O U L E U R
Ladouleurestquelquechosequevousrencontrerezparintermittencetoutaulongdelaméditation,etvousdevezdoncapprendreàlaconsidéreravecdiscernementetéquanimitécommequelquechosedeparfaitementnormal.Encoreunefois,ne vouslaissezpasirriteràproposdeladouleur.Ilse peutquevoustrouviezutile d’abandonnerle mot«douleur»etde le remplacerpar«douleurs»,cartouteslesdouleursnese ressemblentpas.Apprendrequellessontlesdifférencesentre ellesestl’unedesprincipalesmanièresdontvousallez
développerle discernementdansle fonctionnementdel’esprit.Silesdouleursquevousrencontrezpendantquevousêtesassisen
méditationsontliéesàuneblessureancienne,uneopérationchirurgicale,ouundéséquilibre structurel,ajustezvotre positionafindenepasaggravervotreétat.Siparexemplevousessayezderesterassislesjambescroiséesmaisquevousavezuneblessureaugenou,vouspouvezpeut-être placerunecouverturepliée ouunpetitoreillersousvotre genoupouraideràle soutenir.Sicelan’aidepas,asseyez-voussurunechaise.
Enrègle générale,siladouleurdisparaîtquelquesminutesaprèsvousêtrelevédelaméditation,voussavezquevousnefaitespasdemalàvotre corps.
Si,alorsquevouscommencezjuste àméditer,ladouleurfaitqu’ ilvousestimpossible deresterfocalisésurlarespiration,dites-vousquevousallezlasupporterquelquesminutesafindenepasprendrel’habitudederéagirchaquefoisqu’elle se manifeste,etchangezensuite depositionavecsati.
Sicependantvousrencontrezaucoursdelaméditationunedouleurquin’estpasliée àunétatpréexistant,etquevotre concentrationestunpeuplusdéveloppée,vousdevriezutiliserladouleurcommeuneoccasiondedévelopperàlafoisvotre concentrationetvotre discernement.Faire celacomporte troisétapes.
1.Nechangezpasdepositionetnefocalisezpasdirectementvotreattentionsurladouleur.Conservezvotre attentionfocalisée surunepartie ducorpsquevouspouvezrendreconfortable parlamanière dontvousrespirez.Ignorezlesbulletinsd’alerte quecertainsmembresducomitévousenvoientàproposdeladouleur:quecelavaprovoquerdesdégâtsenvous,quevousnepouvezpaslasupporter,etc.Dites-voussimplementqueladouleurestquelquechosedenormal,qu’ ilesttrèspossible queladouleurquevouséprouverezavantdemourirsoitpire quecelle-ci,etquec’estdoncunebonnechosed’apprendrecommentlagérerpendantquevousêtesencorevivantetrelativementenbonnesanté.
Rappelez-vousaussiqueladouleurn’estpasvotre douleur,àmoinsquevousnelarevendiquiezcommetelle.Alors,pourquoilarevendiquer?Laissez-lajusteêtre làdanssapartie ducorps,pendantquevousvousentraînezàresterfermementdansuneautre partie ducorps.C’estcommemangerunepommequiestpourrie àunendroit.Vousmangezseulementlabonnepartie delapommeetvouslaissezlapartie pourrie.
2.Quandle pointsurlequelvotre attentionestfocalisée estvraimentconfortable,permettezauxsensationsrespiratoiresconfortablesdes’écouleràpartirdupointdefocalisationàtraversladouleur,relâchanttoute sensationdetensionoudeserrementquiapuse développerautourdeladouleur.(L’espritaparfois
l’habitudeinconsciente d’essayerdecontenirladouleuravecunecoquille detensionafinqu’elle nese répandepas,maiscelanefaitquel’aggraver.Respirerconsciemmentàtraverscette coquille peutladisperser.)Ilse peutquefaire celafasse partirladouleur,oupas.Sicelamarche,vousavezapprisquelamanièredontvousrespiriezaggravaitladouleur.Considérezcelacommeuneleçonpourle futur.Siladouleurnepartpas,rappelez-vousquele devoirence quiconcerneladouleurn’estpasdelafaire partir.Le devoirestde lacomprendre.Dansce but,sivousvoussentezprêtàl’ investiguerplusavant,passezàl’étapetrois.Sivousnevoussentezpasprêt,vouspouvezsoitrestericiàl’étapedeux,soitretourneràl’étapeun.
Ilse peutquevousdécouvriezquelesdouleursdansdespartiesparticulièresdevotre corpsréagissentparticulièrementbienàunebonneénergierespiratoire répandueàpartird’autrespointsparticuliers.Vouspouvezparexempleallégerunedouleurdansvotre estomacendéveloppantdessensationsrespiratoiresagréablesdanslazonedudossituéejuste derrière l’estomac.Vouspouvezallégerunedouleurdansle flancdroitendéveloppantdessensationsrespiratoiresagréablesdansle pointcorrespondantàgauche.Vouspouvezallégerdesdouleursdanslesjambesenvousfocalisantsurle développementdesensationsrespiratoiresagréablesdanslacolonnevertébrale,encommençantparlanuqueetendescendantàtraversle coccyxetle pelvis.Ilyabeaucoupdechosesàapprendredansce domaine,etc’estquelquechosequechacundoitapprendreparlui-même,carnousavonschacundesmanièrespersonnellesdenousrelierauxcourantsrespiratoiresetauxdouleursdansle corps.
3.Siladouleurpersiste,etquevotre concentrationestsuffisammentfermepourlatraiterdirectement,focalisez-voussurlasensationdeladouleuretposez-vousdesquestionsàsonsujet.
•Parexemple,ladouleurvousvise-t-elle,ounefait-elle simplementqueseproduire ?
•Essayez-vousdelarepousser,ouvouscontentez-vousjuste del’observerafindepouvoirlacomprendre?
•Ladouleurest-elle unesensationunique,ferme,ouse compose-t-elled’unesérie desensationsrapides,quiapparaissentetdisparaissentensuccessionrapide?
•Commentvisualisez-vousladouleur?Quese passe-t-ilquandvousmodifiezcette imagevisuelle ?
•Quese passe-t-ilquandvousarrêtezdel’étiqueterentantque«douleur»,etquevousl’appelezsimplement«sensation»?
•Dequelcôtédeladouleursentez-vousquevousvoustrouvez?Sipar
exempleladouleurse trouvedanslajambe,sentez-vousquevousvoustrouvezplushautqueladouleur?Quese passe-t-ilsivousvousditesquevousvoustrouvezplusbasqueladouleur?
•Ladouleurse situe-t-elle vraimentlàoùvouspensezqu’elle se trouve?Siparexemplevousressentezunedouleurdansle ventre,quese passe-t-ilquandvousvousditesqu’elle se trouveenfaitdansvotre dos?
•Ladouleurest-elle lamêmechosequele corpsouest-ce quelquechosed’autre ?(Cette questionfonctionnele mieuxquandvousavezapprisàanalyserlamanière dontvousfaitesl’expérienceducorpsdepuisl’ intérieurselonlestermesdesquatre propriétés:l’énergie,lafermeté,lachaleur,etlafraîcheur–cf.laprésentationduquatrièmejhana,danslapartie quatre.Quandvousregarderezattentivementlessensationsdedouleur,vousverrezqu’ellesnecorrespondentàaucunedecespropriétés.Latendanceàamalgamerladouleuràlapropriétédelafermetéestce quifaitqueladouleursemblesipersistante.)
•Etes-vousdanslalignedetir,recevantladouleur,oularegardez-voussimplementvousdépasseretdisparaître ?(Uneperceptionutile àavoirencequiconcerneladouleurestquevousvoyagezsurle siègearrière d’unvieuxbreakdontle siègearrière estorientédansle senscontraire delamarche,etquevousregardezsimplementlessensationsindividuellesdedouleurvousdépasseretdisparaître.)
Ilexiste denombreusesautresquestionsquevouspourriezvousposeràproposdeladouleur.Cequiestimportant,c’estd’apprendreàquestionnerlafaçondontvouspercevezvotre relationàelle.D’uncôté,sivousquestionnezcontinuellementladouleur,vousnevouslaissezpassuccomberàlaperceptionquevousêtessavictimepassive.Vousadoptezunrôle plusactif,entantquecelui-qui-fait,ne laissantpasleschosessuivre leurcourshabituel.Celavousprocureensoiunecertaineindépendancevis-à-visdeladouleur.D’unautrecôté,vousapprenezquesivousappliquezdesperceptionsmalhabilesàladouleur,ellescréentunpontversl’esprit,de sorte quecelui-ciressentdeladouleurmentale –l’ impatience,l’ irritation,le souci–vis-à-visdeladouleurphysique.Maissivouspouvezapprendreàabandonnercesperceptions,soitenlesremplaçantpardesperceptionsplushabiles,soitenabandonnant–dèsquevouslesressentez–touteslesperceptionsquise développentautourdeladouleur,le pontestalorscoupé.L’espritpeutse sentirparfaitementbien,mêmequandle corpsestdouloureux.Ils’agitlàd’unstadeimportantdudéveloppementdelavisionpénétrante.
Sivoustrouvezquel’approchedel’examendeladouleurdansl’étapetroisnevousfournitaucunecompréhensionàproposdesdifférentsaspectsdela
douleur,etquevotre capacitéànepasvoussentirvictimiséparlesdouleurscommenceàfaiblir,c’estunsignequevotre concentrationn’estpasencoresuffisammentforte pourtraiterdirectementladouleur.Retournezdansce casauxétapesuneetdeux.
LE S P E N S É E S V A G A B O N D E S
Unedeshabitudesfondamentalesdel’espritconsiste àcréerdesmondesdepenséesetensuite àleshabiter.C’estce quele Bouddhaentendaitparle devenir.Lacapacitéàs’engagerdansle devenirestsouventunehabilitéutile,carellevouspermetd’utiliservotre imaginationpourplanifierle futuretcontemplerlesleçonsdupassé.Maiscette habiletépeutdevenirunehabitudedestructricelorsquevouscréezdesmondesdepenséesquidéveloppentl’avidité,l’aversion,l’ illusion,etd’autreshabitudesmentalesdestructrices.Votre capacitéàplanifierle futurpeutse transformerendesinquiétudesquipeuventdétruire votre paixdel’esprit.Votre capacitéàrevivre le passépeutvousrendremalheureuxdansle présent.
Quandonmédite,unehabiletéimportante consiste àapprendrecommentactiveretdésactivercesmondesdepenséesàvolonté,afindepouvoirpenserquandonabesoindepenser,etarrêterdepenserquandonn’enpasbesoin.Lacapacitédel’espritàcréerdesmondesdepenséesneluiferaainsipasdemal.
Aucoursdespremiersstadesdelaméditation,vousavezbesoindequelquesrèglesrapidesetfacilesàappliquerpourvousaideràdécidersiunepenséevautlapeinequevouslasuiviezounon.Sinon,vousserezaspirédanschaquemondedepensées,quipeutvoustromperenvousfaisantcroire qu’ ilméritequevousluiprêtiezattention.Donc,pendantquevousapprenezàvousfocalisersurlarespiration,tenez-vousenàunerègle simple:toutepenséeliéeàl’améliorationdevotrefocalisationsurlarespirationestbonne.Touteautrepenséedoitêtreabandonnée.
Siunepenséeconcernantvotre travailoud’autresresponsabilitésvousvientàl’espritpendantquevousméditez,dites-vousquevousvousenoccuperezimmédiatementaprèsavoirquittélaméditation.Vouspouvezaussidéciderderéserverunepériodedecinqoudixminutesàlafindelaméditationpourpenserspécifiquementàdesproblèmesdevotre vie quiexigentquevouslespreniezsérieusementencompte.
Si,avantdecommenceràméditer,vousvousrendezcomptequevousvoustrouvezface àunedécisionimportante concernantvotre vie quipourraitinterféreravecvotre méditation,dites-vousquevousallezutiliserle tempsdelaméditationpourclarifiervotre espritavantd’envisagerdeprendreune
décision.Avantdecommenceràméditer,poseztoute questionàlaquelle vousvoulezobteniruneréponse,etensuite abandonnez-la.Refusezd’yprêterattentionsielle surgitaucoursdelaméditation.Focalisezvotre attentionexclusivementsurlarespiration.Quandvousémergezdelaméditation,voyezsiuneréponsese présente àvotre conscience.Iln’yaaucunegarantie quelaréponsesoitcorrecte,maisauminimumelle provientd’unendroitcalmedel’esprit,etcelavousdonnequelquechoseàtester.Siaucuneréponseneseprésente,votre espritseradetoute façonplusclairetplusacéréqu’ ilne l’étaitavantlaméditation,ce quivousmettradansunemeilleurepositionpourexaminerlesproblèmesauxquelsvousêtesconfronté.Maisassurez-vousquependantquevousméditez,vousnevousmêlezpasdutoutdespenséesconcernantcesproblèmes.
Ilexiste cinqstratégiesdebase pourtraiterlespenséesvagabondes.Chacuned’entre ellesaideàrenforcervotre concentration.Maischacunepeutaussifournirdesleçonsenmatière dediscernement.
1.Retournezàlarespiration.
Aussitôtquevousvousrendezcomptequevousavezperduvotre focalisationsurlarespiration,revenez-yimmédiatement.Soyezpréparéaufaitquecelavaseproduire d’ innombrablesfoisaucoursdevotre méditation,etenconséquenceguettezlessignesprécurseursquel’esprits’apprête àquitterlarespirationetàallerautre part.L’espritestparfoiscommeunechenille aubordd’unefeuille.Uneextrémitédelachenille se tientsurlafeuille ;l’autre extrémitébougeentoutsens,espérantqu’uneautre feuille vaveniràsaportée.Dèsqu’elle touchelanouvelle feuille,elle lasaisitetelle lâcheprise delapremière feuille.End’autrestermes,unepartie devotre espritpeutêtre aveclarespiration,maisuneautre partie chercheàallerailleurs.Plusvite vouspouvezapercevoirl’espritàce stadeduprocessus,mieuxc’est.Rappelez-voussimplementquevousêtesentraindevouslasserdelarespirationparce quevousn’yfaitespasbienattention.Offrez-vousquelquesrespirationsvraimentrafraîchissantes,etlapartie avantdelachenille reviendrasurlapremière feuille.Lorsquevousdéveloppezcette habileté,vouscommencezàvoirlesstadesdelacréationdesmondesdepenséesparl’esprit,ce quisignifie quevousêtesmoinssusceptibledevouslaissertromperpareux.
C’estcommeregarderunepièce dethéâtre depuislescoulisses.D’habitude,quandlesmachinisteschangentle décord’unepièce,ilsfontaupréalabletomberle rideau.C’estseulementquandle nouveaudécorestenplace qu’ ilsrelèventle rideau,afindenepasgâcherl’ illusionquel’actions’estréellementdéplacéedansunautre lieu.Lesspectateurssontbienentenduheureuxdejouer
aveccette illusion.Maissivousêtesdanslescoulisses,vousressentezlecaractère artificielde toutcela,etvousvouslaissezmoinsprendre.
Delamêmemanière,lorsquevousvousfocalisezsurle processusdelacréationdespensées,plutôtquesurle contenudespensées,vousobtenezdesvisionspénétrantesimportantessurlafaçondontl’espritcrée desmondesdepenséespourlui-même–importantes,parce quecesmondesdepenséesconstituentunedescaractéristiquescentralesdelasouffranceetdustressinutilesquevousessayezdecomprendreetde contrecarrer.Envousfocalisantnonsurleurcontenu,maissurle processusselonlequelilssontcréés,vouscommencezàvouslibérerdeleuremprise.
2.Focalisez-voussurlesinconvénientsqu’ilyaàvouslaisserdistraire.
Sile faitde simplementretourneràlarespirationnesuffitpasàvousempêcherderetournercontinuellementàunesérie depensées,vousdevezregarderlesinconvénientsdecespensées.Celaimpliquedeuxétapes:
a.demandez-vous:sivoussuiviezcespenséespendantl’heureoulesdeuxheuresquisuivent,oùcelavousconduirait-il?Versunevie habile ouuneviemalhabile ?Siellessontrelativementhabiles,sont-ellesplushabilesqu’unespritbienentraînéàlaméditation?Non.Donc,pendantquevousméditez,ellesconstituentuneperte detemps.Etqu’enest-ilde leurvaleurentantquedivertissement?Siellesfaisaientpartie d’unfilm,paieriez-vouspourle voir?Obtenez-vousvraimentquelquechoseenlessuivant?Qu’est-ce quivousattireexactementverscespensées?Lerésultatenvaut-illapeine?Essayezdetrouverlaquestionquivousaideàvoirlespenséescommequelquechosequi,clairement,n’estpasdignedevotre attention.Quandvousavezvuàlafoisl’attraitetlesinconvénientsd’unemanière particulière depenser,vousapprenezàvoirvospenséescommefaisantpartie d’unprocessuscausal.Celavousaideàvouslibérerdeleurpouvoir;
b.unefoisquevousêtesauclairàproposdesinconvénientsd’unepenséeparticulière,vouspouvezpenseràunsujetquicontrecarre l’émotionoulapulsionquise trouvederrière elle.Siparexempleunepenséeestmotivée parlacolère,essayezdecontrecarrerlacolère pardespenséesdebienveillance–d’abordenversvous-même,puisenverslapersonnecontre quivousêtesencolère.Siunepenséeestmotivée parle désirdévorant,pensezauxaspectsnon-attirantsducorpshumain–encommençant,encoreunefois,parlescontenusdevotre proprecorps,puisenpassantaucorpsquivousattire.Quelques-unsdecessujetsalternatifssontprésentésdanslasectionconsacréeauxémotionsperturbatricesci-dessous.
Unefoisquele nouveausujetaaffaiblivotre désirderetourneràlapensée
vagabonde,vouspouvezramenervotre espritàlarespiration.
3.Ignorezlespensées.
Silespenséescontinuenttoujoursleurbavardage,décidezquevousallezresteraveclarespirationetlaissersimplementlespenséesvagabonderdansuneautre partie devotre esprit.Ellessontcommedeschienségarés:sivousleurprêtezunequelconqueattention,ellesvontcontinueràvousimportuner.Ellessontcommelesfous:mêmesivousessayezdeleschasser,ilssaventqu’ ilsvousontattrapé,etcelafaitqu’ ilsessaientdevousattirerplusavantdansleursmondesdefolie.Donc,vouslesignorez,toutsimplement.Rappelez-vousquebienqu’ ilpuisse yavoirdespenséesdansl’esprit,ce sontseulementd’autresmembresducomité.Ellesn’ontpasdétruitlarespiration.Larespirationesttoujourslàetvouspouveztoujoursvousfocaliserdessus.Enfindecompte,lespenséesquivousdistraientpartirontd’elles-mêmesparmanqued’attention.
Vousaurezenmêmetempsapprisuneleçonsurlafaçondontl’acted’attentionpeutrenforcerouaffaiblirlesdifférentspotentielsdevotreexpérience.
4.Relâchezlatensionquimaintientlapenséeactive.
Lorsquevousserezplussensible auxénergiesrespiratoiressubtilesdanslecorps,vousparviendrezàremarquerquel’acte des’accrocheràunepenséedemandequevousdéveloppiezunlégerschémadetensionquelquepartdansle corps,commeunesorte depointderéférence.Essayezdelocaliserceschémadetension,dissolvez-le avecunerespiration,etlapenséepartiraparmanquedesoutien.
Lorsquevotre concentrations’améliorera,vousserezcapable desentircesschémasdetensionse formeravantmêmequ’ ilsnedeviennentdespenséesconscientes.Vousarriverezàvoirlesétapesdeformationdecesmondesdepensées.Ilscommencentcommedespetitsnœudsdetension,etensuite uneperceptionestappliquéedessus,décidantdeconsidérercesnœudssoitcommedesphénomènesphysiquessoitcommedesphénomènesmentaux.Siladécisionestdelesconsidérercommedesphénomènesmentaux,uneperceptionsupplémentaire estalorsappliquée:c’estunepenséeàproposdequoi?
Quandvouspouvezvoircesétapes,l’espritenconcentrationdevientcommeunearaignéesurunetoile :vousrestezoùvousêtes,etensuite lasensibilitédelatoile respiratoire vousditqu’unnœuddetensionestentraindese formerdansunesectionparticulière delatoile.Vousallezlà-bas,vouséliminezlenœudavecunedéchargedebonneénergie respiratoire quile dissout,etvousretournezensuite àl’endroitoùvousvoustrouviezavant.
Cette stratégie fournitdesleçonsimportantesd’observationàproposdelafaçondontlesphénomènesphysiquesetmentauxsontliéslesunsauxautres.
5.Réprimezlapensée.
Sivotre concentrationetvotre discernementnesontpasencoresuffisammentbonspourquecestechniquesfonctionnentavecchaquepenséequivousdistrait,alorsquandellesonttouteséchouéface àunepenséeparticulièrementpersistante,placezle boutdelalanguecontre le palais,serrezlesdents,etrépétez-vousencoreetencorequevousnevoulezpaspensercettepensée.Vouspouvezégalementrépétertrèsrapidementdansl’espritunmotdeméditation,commebuddho,pourbloquerlescircuitsjusqu’àce quelatentationdesuivre lapenséeaitdécru.
Cette cinquièmeapprocheressembleàunemasse,comparéeauxautresapproches,quiressemblentplusàdesscalpels.Maistoutcommeunbricoleurabesoind’unemasseparmisesoutils,toutméditantabesoindedisposerdequelquesoutilspuissantspourêtre prêtàfaire face àtoute éventualité.Decettemanière,lespenséesmalhabilesnepourrontpasvousharasser.
Cette dernière approcheimpliquemoinsle discernementquelesquatreautres,maiselle enseigneuneleçonquiadelavaleur:vousnedevezpasnégligerunestratégie utile simplementparce qu’elle sembleélémentaire ougrossière.Soyezprêtàacceptertoutce quimarche.
Destypesparticuliersdepenséesvagabondes–commele désirdévorantetlacolère –peuventêtre contrecarrésàl’aidedestratégiesparticulières.Sivousnepossédezpasl’énergie nécessaire pourappliquerl’unedecesstratégiesauxpenséesvagabondes,c’estunsignequele problèmen’estpasl’agitation:c’estlasomnolence.
LA S O M N O L E N C E
Sivousavezsommeil,lapremière étapeconsiste ànepasimmédiatementconsidérercelacommele signequevousavezbesoindevousreposer.L’espritutilise souventlasomnolencecommeunmoyenpouréviterunproblèmequiestsurle pointd’émergerdevosprofondeursinternes.Entantqueméditant,vousvoulezconnaître cesproblèmesplusprofonds,etvousnepouvezdoncpasvouslaissertromperparcette fausse somnolence.Vousdevezlatesterchaquefoisquevouslarencontrez.Lepremiertestconsisteàchangerdesujetdeméditation.Quandvousêtesavecla
respiration,celapeutsignifierchangerle rythmeetlatexture delarespirationoule pointdevotre focalisation.Parexemple:
•sirespirerdefaçoncourte etdoucevousrendsomnolent,vouspouvezessayerd’ inspirerdefaçonlongueetexpirerdefaçoncourte,ourespirerdefaçonpluslourde;
•sirestersurunpointdefocalisationuniquevousrendsomnolent,essayezdevousfocaliserenmêmetempssurdeuxpoints;
•vouspouvezaussidéplacervotre pointdefocalisationtouteslestroisouquatre respirations.Suivezlafeuille deroute donnéedansl’étapetroisdanslasectionintitulée «Se focalisersurlarespiration»,outoute autre feuille deroute quevouspouvezconcevoir;
•vouspouvezencoreessayerd’évaluerl’énergie respiratoire dansdeszonesquevousaveztendanceànégliger.
Vouspouvez,de façonalternative,changerdesujetde méditationetleremplacerparundessujetscomplémentaireslistésdansl’annexe.Lacontemplationdelamort–lamortpourraitsurveniràtoutmoment–estparticulièrementutile quandlasomnolenceestassociée àlaparesse.
Vouspouvezencoreréciterunpoèmeouunpassagederécitationquevousavezmémorisé.Ledeuxièmetestconsisteàchangerdeposition.Levez-vousetfrottezvosmembres
avecvosmains.S’ ilfaitnuitetquevouspouvezvoirle ciel,regardezlesétoilespourrafraîchirl’esprit.Lavez-vousle visage.Reprenezensuite lapositionassise.Letroisièmetestconsisteàseleveretàfairedelaméditationmarchée.Sicelanefait
pasdisparaître lasomnolence,essayezdemarcheràreculonsavecprécautionpourvoirsilapeurdeheurterquelquechosevavousmainteniréveillé.
Silasomnolencepersiste,c’estunsignequele corpsabesoindese reposer.Allongez-vousetméditezjusqu’àce quevousvousendormiez,envouspromettantd’aborddevousleveretde méditerànouveaudèsquevousvousréveillerez.Vousneresterezpasàvousvautrerdansle plaisird’être allongé.
LA C O N C E N T R A T I O N - I L L U S I O N
Laconcentration-illusionestunétatd’espritétroitementliéàlasomnolence.L’espritestcalme,maisvousn’êtespasclairementconscientdel’endroitoùvotre attentionestfocalisée.Quandvousensortez,ilse peutquevousvousdemandiezsivousétiezendormiouéveillé.Celapeutse produire quandlarespirationdevientconfortable maisquevousnerépandezpasvotre conscienceverslesautrespartiesducorps.Vousêtesfocalisésurunepetite zone,etquandlarespirationàcetendroitdevienttrèsraffinéeetconfortable,vousenperdezlatrace etvousglissezdansunétatd’espritagréable,calme,maisflou.
Unemanière d’empêchercelaconsiste,dèsquelarespirationdevientconfortable,àcommencerimmédiatementàexaminerle reste ducorps.Essayezderemarquerlafaçondontl’énergie respiratoire s’écoule danstouslescoinsetrecoinsducorps,mêmedanslesespacesentre lesdoigtsetlesorteils.Defaçonalternative,vouspouvezvisualiserlesdifférentespartiesducorps–lesos,lesorganes–etvoirsil’énergie respiratoire se répanddefaçonfluidedanscesparties-là.
Leprincipeimportanticiestquequandl’espritestconfortable,ilabesoind’avoirdutravailàfaire.Sinon,ildérive verslasomnolence.Aussilongtempsquele travailreste àl’ intérieurdeslimitesducorps,ilne perturberapasvotreconcentration.Enfait,ilrendramêmelaconcentrationplusforte etplusrésistante.
Lephénomèneditde lachute dansun«troud’air»–c’est-à-dire,resterassistrèscalmeetensuite être soudainementréveilléparlatête quitombeenavant–provientdelamêmecauseetilpeutêtre traitédelamêmemanière.
LE S B R U I T S E X T E R N E S
Sivousvoussurprenezentraindevousplaindredesbruitsextérieurspendantquevousméditez,rappelez-vousquele bruitnevousdérangepas.Vousdérangezle bruit.Pouvez-vouslaisserle bruitexistersansfaire decommentairesàsonsujet?Aprèstout,le bruitn’apasl’ intentiondevousdéranger.
Pensezaussiquevotre corpsestcommeàunemoustiquaire surunegrandefenêtre.Le bruitestcommele ventquisouffle àtraverslamoustiquaire.End’autrestermes,vousn’offrezaucunerésistanceaubruit,maisvousnevouslaissezpasaffecterparlui.Ilvoustraverse complètementsansqu’ ilyaituncontactphysiqueoumental.
LE S P R O B L È M E S AV E C L A R E S P I R A T I O N E L L E - M Ê M E
1.L’undesobstacleslesplusdécourageantsàlaméditationsurlarespirationestprobablementl’incapacitéàsentirl’inspirationetl’expiration.Celaprovientsouventd’uneexpériencephysiqueouémotionnelle antérieurequivousaconduitàrefoulervotre sensationducorps.Ilse peutquevousayezbesoindetempspourdévelopperunesensibilitéàlaréalitéressentie delarespirationdansle corps,oudevoussentiràl’aise aveccette sensibilité.Ils’agitd’undomainequiexige delapatience.
Deuxapprochessontpossibles.
•L’uneconsiste àvousdemanderoùvousressentezvraimentlarespiration.Ilse peutquecelasoitseulementdanslatête oudansuneautre partie isolée ducorps.Celavouspermetcependantdecommencer.Focalisez-vousdoucementmaisdefaçonstable surcette zone,avecuneattitudedebienveillance,vousdisantquevousêteschezvous,là.Quandvoustrouvezquevouspouvezresteràcetendroitavecunsensd’aise,essayezd’élargirgraduellementle sensdevotreconsciencejuste autourdecetendroit.Quelle partie ducorpsse trouvejuste àcôtédelui?Dansquelle directionressentez-vouscette partie ?(Ilse peutquevotre sensinternedespartiesdevotre corpsnese trouvepasdansl’alignementdece àquoiressemblele corpsdepuisl’extérieur,maisnelaissezpascelavouspréoccuperpourle moment.Oùressentez-vouslapartie suivante ?)Siuneformedepeurapparaît,retournezàlazoned’origine.Attendezunjouroudeux,etessayezensuite d’élargirànouveaulégèrementvotre conscience.Continuezàfaire cela,enfaisantdesva-et-vient,jusqu’àce quevouspuissiezhabiterlazoneagrandie avecunsensdeconfiance.Soyezpatient.Sidespeursoudessouvenirsparticulierssurgissentlorsquevousessayezd’élargirvotre consciencedecettefaçon-là,parlez-enavecquelqu’unaujugementduquelvousvousfiez.
•Unesecondeapprocheconsiste àabandonnerpourl’ instantlarespirationetàdévelopperlesbrahmavihara(cf.lapartie un,sectionI,ci-dessus)commeexercice deméditationdebase jusqu’àce quevousvoussentiezsuffisammentenconfiancepouressayerdetravaillerànouveauaveclarespiration.
2.Unautre problèmequipeutêtre souventdécourageantestl’incapacitéàtrouverunerespirationconfortable.Quelle quesoitlafaçondontvousajustezlarespiration,celaneconvientpas.Ilyaplusieursmanièresd’aborderceproblème.
•Demandez-voussivousêtestropexigeant.Larespirationest-elle ok?Essayez-vousdelaforcerpourqu’elle soitplusquebien?Sic’estle cas,soyezpatient.Restezaveclarespirationquiestoketdonnez-luiunpeudetemps.Ilsepeutquevotre impatienceexerce tropdepressiondessus.Laissez-luiunpeudetempspourse détendreetpourse développerparelle-même.
•Demandez-voussivouspincezlafindel’expirationpourlaséparerclairementdel’ inspirationsuivante ouvice versa.Celalimite lacapacitédusouffle às’écoulerfluidement.Sic’estle cas,laissezlafindechaqueexpirationsefondreharmonieusementdansle débutdel’ inspirationsuivante,etviceversa,afinquele momentimmobile entre lesrespirationspuisse avoirl’occasiondelaisserunsensd’aise se répandreàtraversle corps.
•Rappelez-vousquedanschaquerespiration,ilyatoujoursaumoinsunepartie –audébut,aumilieu,ouverslafin–quiestplusconfortable quedenepasrespirer.Recherchezcette partie delarespirationetlaissez-vousallerà
l’apprécier.Quandcelavousauracalmé,lesautrespartiesducycle respiratoirepourrontse détendre.
•Demandez-voussivousvousfocaliseztropfortementsurunendroitparticulier.Quandonestfocalisésurunepartie ducorps,ilestcourantd’avoirtendanceàexercerunepressiondessus–ce quihabituellementbloquele sangouexerce unepressionsurlafaçondontilcircule danscette partie ducorps.Voyezsivouspouvezlibérercette pressiontoutenmaintenantvotre focalisationsurce point.
•Demandez-voussilamanière dontvousvisualisezlarespirationfaitpartieduproblème.Parexemple,lavisualisez-vouscommepénétrantdansle corpsseulementàtraversuntoutpetitendroit,telquele nez?Sic’estle cas,ilse peutquecelalimite larespiration.Essayezdevisualiserle corpscommeétantuneéponge,avecle souffle quipénètre etquiressortfacilementàtraverstouslespores.Vouspouvezégalementvousdemandersivousvisualisezle soufflecommenevoulantpaspénétrerdansle corps.Sic’estle cas,vousallezvousretrouverentraind’être obligédele forceràpénétrer.Essayezdele visualisercommevoulantpénétrerdansle corps,ettoutce quevousavezàfaire,c’estluipermettre depénétrer.
•Demandez-voussivousêtesentraindeforcerinconsciemmentle souffle àse conformeràuneidéecaricaturale quevouspouvezavoirdece qu’unsouffleconfortable devraitêtre.Lesgenspensentsouventqu’unerespirationlente etlongueestplusconfortable qu’unerespirationcourte etrapide,maisce n’estpastoujoursle cas.Rappelez-vousquece quiconstitueunerespirationconfortable estdéterminéparce dontle corpsabesoinence momentmême,etessayezenconséquenced’être plussensible àcesbesoins.
•Demandez-voussivousessayezdetropcontrôlerlarespiration.Vouspouveztestercelaenfocalisantvotre attentionsurunepartie ducorpsoùvousn’avezpaslasensationdepouvoircontrôlerlesmouvementsdelarespiration,tellequelabase delacolonnevertébrale.
•Siaucunedecesapprochesnemarche,changezle sujetde votrefocalisationpourunthèmequevoustrouvezagréable etinspirant,telquelabienveillance,lagénérosité(pensantauxmomentsoùvousavezétégénéreuxdevotre propregré),lagratitude(pensantauxpersonnesquiontfaitbeaucoupd’effortspourvousaider),oulavertu(pensantauxcasoùvous-mêmeouquelqu’unquevousadmirezs’estcomportéd’unemanière quevoustrouveznoble etinspirante).Laissez-vousalleràpenseràce thèmependantuncertaintempssansprêterattentionàlarespiration.Quandl’espritse sentrafraîchi,essayezderemarquercommentvousrespirezpendantquevousêtesaveccethème.Larespirationtrouveraunrythmeconfortable d’elle-même.Celavous
donneraquelquesidéessurlafaçonderespirerconfortablement.3.Untroisièmeproblèmehabituelestl’incapacitéàressentirlessensations
respiratoiresdansdifférentespartiesducorps.Ils’agitsouventd’unproblèmedeperception:lessensationsrespiratoiressontlà,maisvousnelesreconnaissezpascommetelles.Ilse peutqu’unepartie devotre espritpensequ’ ilestimpossible qu’ ilyaitdesénergiesrespiratoiresquicirculentàtraversle corps.Sic’estle cas,traitezcelacommeunexercice d’ imagination:laissez-vousalleràimaginerquel’énergie respiratoire peutcirculeràtraverslesnerfs,etimaginez-lacirculantseloncertainsdesschémasrecommandésdanslesinstructionsdebase.Vouspouvezégalementimaginerqu’elle circule dansdesdirectionsopposées.Auncertainmoment,vouscommencerezàressentirréellementlemouvementdel’énergie dansunepartie ouuneautre ducorps,etcelaneseraplusalorsunexercice d’ imagination.
Enattendant,examinezle corpsetrelâcheztoutschémadetensionquevouspouvezressentirdanssesdifférentesparties.Commencezparlesmainsetremontezle longdesbras.Ensuite,commencezaveclespiedsetremontezàtraverslesjambes,le dos,le cou,etjusquedanslatête.Ensuite,pratiquezsurletorse.Plusle corpsseradétendu,plusl’énergie respiratoire circulerafacilement,etplusvousserezsusceptible desentirlacirculation.
LE S É N E R G I E S E T L E S S E N S A T I O N S I N H A B I T U E L L E S
Lapression.Lorsquevouslibérezunetensionouunserrementdansdifférentespartiesducorps,celapeutsouventdonnernaissanceàdesénergiesouàdessensationsinhabituellementfortesoudéséquilibrées.C’estquelquechosedenormal,etcesénergies,sionleslaisse seules,peuventsouventsedissiperd’elles-mêmes.Ilexiste cependantdeuxcasoùellespeuventdevenirunproblème.
1.Le premier,c’estquandlalibérationn’estpascomplète –quandl’énergielibéréed’unezonese retrouvebloquéedansuneautre zone,ce quicrée uneforte sensationdepression.Deuxzonescourantesoùlapressionatendanceàs’accumulerse trouventdanslatête etlarégionautourducœur.Silapressionsesituedanslatête,vérifiezsil’énergie abesoind’être évacuéeversle bassurl’avantdelagorgeoudelacolonnevertébrale.Focalisez-vousd’abordsurl’actiond’ouvrirle canald’énergie versle bassurl’avantdelagorge,etfixezvotre attentionaumilieudelapoitrine.Pensezquel’énergie estévacuéeverslebasle longducanaldelagorgeendirectiondelazonesurlaquelle vousêtesfocalisé;àlafoispendantl’ inspirationetpendantl’expiration.
Sicelanemarchepas,suivezconsciemmentlescanauxd’énergie versle bas
dechaquecôtédelacolonnevertébrale pourvoirs’ ilyaunpointdeblocageàunendroitquelconque.Sivousentrouvezun,pensezàle détendre.Faitescelaendescendanttoutle longdelacolonnevertébrale.Focalisezvotre attentionsurle coccyx.Visualisezensuite le souffle descendantle longdelacolonnevertébrale –encoreunefois,àlafoispendantl’ inspirationetpendantl’expiration–etensuite s’écoulantàtraversle coccyxetressortantdansl’air.
Silapressionse situedansle milieudelapoitrine,visualisezl’actiond’ouvrirlescanauxd’énergie quisortentdevosbrasàtraverslespaumesdevosmains.Focalisezvotre attentionsurlespaumesdevosmainsetpensezquel’énergie respiratoire rayonneensortantdevotre poitrine–àlafoispendantl’ inspirationetpendantl’expiration–etqu’elle ressortàtraversvospaumes.
Vouspouvezaussiessayerunevisualisationsimilaire aveclescanauxd’énergie quidescendentdansvosjambesetquiressortentàtraverslaplante devospieds.
Lorsquevousouvrezcescanaux,nepensezpasàpousserl’énergie dedans.Enparticulier,ne pensezpasquevousessayezdepousserdel’airàl’ intérieurdecescanaux.Lesouffle surlequelvoustravaillezestde l’énergie,pasdel’air.Etc’estquandonn’exerce pasdepressiondessusquel’énergie circule le mieux.Pensezsimplement:«Laisser.»Etsoyezpatient.Essayezdedistinguerentre lacirculationdusang–qui,parce qu’elle estliquide,peutaccroître lapressionquandelle rencontre quelquechosedeferme–etle fluxdusouffle,quientantqu’énergie n’apasbesoind’accroître lapression,carilpeutcirculeràtraverslessolides.
Sivousressentezunepressionexcessive dansd’autrespartiesducorps,essayez,dansvotre imagination,de reliercespartiesauxcanauxd’énergie quisortentdesbrasetdesjambes.
2.L’autre causeprincipale depressionexcessive dansdifférentespartiesducorpsse manifeste quand,aucoursd’uneffortpouraccélérerle mouvementdel’énergie respiratoire dansle corps,vouslapousseztrop.Iciencore,le motcléest«Laisser.»Laissezl’énergie circuler.Nelapoussezpas.Quandonlapousse,uneénergie confortable devientinconfortable.Soyezpatient.Visualisezuneénergie respiratoire subtile qui,dèsquevousêtesconscientquevousavezcommencéàinspirer,s’estdéjàrépandueàtraverstoutle corps.Auboutd’uncertaintemps,voussentirezqu’elle estvraimentlà.
Unserrementquineréagitpasàlarespiration.S’ ilexiste dansle corpsdesîlotsdeserrementquineveulentpasse dissoudre,aussiconfortable quesoitlarespiration,vousdevezlescontourner.Plusvousvousfocalisezdessusdirectement,plusilspeuvents’aggraver.Enconséquence,respirezdoucementautourdesîlotsetlaissez-lesdisposerd’uncertainespace.Ilsreprésentent
souventdesmembresdevotre comitéintérieurquin’ontpasconfianceenvosbonnesintentions,etvousdevezdoncsimplementleslaissertranquille.Soyezpatientaveceux.Aunmomentdonné,ilsse dissoudrontd’euxmêmes.
Desbandesdetensionquicourentàtraverslecorps.Vérifiezd’abordsilesbandesdetensionsontvraimentdesbandes,ousil’espritjoueàrelierlespointsentre eux.End’autrestermes,ilyadescasoùl’espritremarquedespointsdetensiondansdifférentespartiesducorpsetillesrelie enuneperceptionuniquedetension.Celacrée lasensationquelespointsisolésfontpartie d’unesensationunique.
Pourtestersic’estle cas,imaginezquevotre conscienceestunensembledelamesdescie circulaire,quicoupentrapidementetde façonrépétée lesbandesdetensionenmorceauxisoléschaquefoisqu’elle lesremarque.Sicelaallègel’ impressiondetension,maintenezalorscette perceptionàl’esprit.Leproblèmese situemoinsauniveaudelatensionqu’àceluidelaperceptionquiétiquette lespointsdetensionentantquebande.Continuezàrefuserdecroireàcette perceptiondebande,laremplaçantparlaperceptiondelamesdescieaussilongtempsquecelaestnécessaire.
Silesbandesdetensionse trouventdanslatête etsemblentl’entourer,unemanière alternative dechangerdeperceptionconsiste àgarderàl’espritl’ imagequevotre tête estplusgrandequelesbandesdetension,etquelaplusgrandepartie delatête estremplie d’uneénergie doucequipermetauxbandesdese dissiper.
Sil’ impressiond’unebandedetensiondemeuremalgrélesnouvellesperceptions,c’estalorsunsignequelabandecorrespondàunezoneducorpsquiestprivée d’énergie respiratoire.Lorsquevousinspirez,pensezquel’énergierespiratoire vadirectementdanscette partie ducorps.Laissezl’ inspirationêtreaussilonguequenécessaire pourdonneràcette zonel’ impressiond’êtrenourrie.
Si,aprèsavoiressayécette approcheplusieursminutes,lesbandesdetensionneréagissentpas,alors,ignorez-lespendantuncertaintemps.Réessayezcesdiversesapprochesplustard,quandvotre concentrationse seraaméliorée.
Uneabsencedesensation.Lorsquevousexaminezlesdifférentespartiesducorps,ilse peutquevousdécouvriezqu’ ilexiste despartiesdecelui-cioùvousneressentezaucunesensationdutout:parexemplevotre épaule,ouunepartiedevotre dos.C’estcommesicette partie ducorpsmanquait.Quandc’estle cas,essayezd’être conscientdespartiesquevouspouvezsentirdechaquecôtédelapartie manquante.Parexemple,pourl’épaule :essayezd’être conscientdevotrecouetde votre avant-bras.Essayezensuite devoiroùl’énergie se relie entre cesdeuxparties.Ilse peutquevoussoyezsurprisdevoirqu’ ilexiste unlien,mais
qu’ ilne se trouvepasàl’endroitoùvotre épaule «devrait»se trouver–etparce quece n’estpasl’endroitoùelle «devrait»se trouver,vousl’avezinconsciemmentbloquée.Laissez-las’ouvrir,etavecle temps,votre sensdecespartiesducorpsvas’ajusteretlapartie manquanteducorpsseraplusnourrieparlarespiration.Elle réapparaîtradansvotre conscience.
Unsensdeplénitude.Cette sensationsurvientsouventquandl’énergierespiratoire dissoutunepartie desesblocagesintérieurs,etquedeszonesquiétaientprivéesd’énergie se remplissentsoudainement.Celaestenlienavecundesfacteursdesjhana:le ravissement.Lorsquecette sensationestforte,celapeutvousdonnerl’ impressionquevousvousnoyezdanslaplénitude.Certainespersonnestrouventcelaagréable,maisd’autrespersonnestrouventcelamenaçant.S’ ilvousestarrivéunjourdefrôlerlanoyade,celapeutfacilementsusciterdelapeur.Lamanière decontrecarrerlapeurconsiste àvousrappelerquevousêtesentouréd’air,etquele corpspeutrespirerautantqu’ ilenaenvie.Détendezvosmainsetvospieds,etmaintenez-lesdétendus.Voyezensuite sivouspouveztrouverunaspectagréable àcette plénitude.Focalisez-vousdessus.Vouspouvezaussisimplementmaintenirvotre focalisationsurvotre pointdefocalisationhabitueldansle corps,etrappelez-vousquelaplénitude,sionlalaisse seule,se dissiperaaufinalenunsensdecalmeetd’aise.
Lesautrespersonnesquitrouventce sensdeplénitudemenaçantsontcellesquiontpeurd’être entraindeperdrele contrôle delasituation.Encoreunefois,lasolutionconsiste ànepasse focalisersurlaplénitude,àresterfocalisésursonpointdefocalisationhabituel,etàse souvenirquelaplénitudevacesser.
Unesensationdedensité.Parfois,lorsquel’esprits’établit,le corpssemblesifermeetsidensequelarespirationdevientlaborieuse.Celapeutêtre dûaufaitquevousvousaccrochezdefaçoninconsciente àlaperceptionducorpscommeétantunobjetferme,etausouffle commeàquelquechosequidoitêtre pousséàtraverslafermeté.Lasolutionconsiste àchangerconsciemmentvotreperception.Vouspouvezparexemplevousrappelerquelarespirationconstitueenfaitvotre principale sensationducorps:l’énergie delarespirationestlàenpremier,etle sensdefermetévientplustard.Vousn’êtesdoncpasobligédepousserle souffle àtraversunmurdefermeté.Laissez-lacirculerlibrementoùelle veut.Uneautre perceptionutile consiste àpenseràtoutl’espacequisetrouveautourducorpsetentre chaqueatomedecelui-ci.Mêmeàl’ intérieurdesatomes,ilyaplusd’espacequedematière.L’espaceimprègnetout.Lorsquevousmaintenezcette perceptionàl’esprit,ladifficultéàrespirerdisparaît.
Uneautre raisonpossible quifaitquevousavezl’ impressionquele corpsest
tropcompactpourpouvoirrespirerestquel’espritpeutêtre tellementcalmequevousn’avezpasbesoinderespirer(cf.laprésentationduquatrièmejhanadanslapartie quatre ).Vouscontinuezàessayerdepousserle souffle àtraverslecorpsplusparhabitudequeparbesoin.Donc,dites-vous:«Sile corpsabesoinderespirer,ilrespireradelui-même.Je nesuispasobligédele forceràrespirer.»
Levertige.Sile problèmeestprovoquéparlaméditation,ilpeutprovenird’undéséquilibre dansvotre focalisationoud’undéséquilibre danslarespiration.
Undéséquilibre dansvotre focalisationpeutprovenirdufaitquevousvousfocaliseztropfortementdanslatête.Déplacezvotre focalisationplusbasdanslecorps,allégez-launpeuafindenepaslimiterlacirculationdusangdanslazoneoùvousêtesfocalisé,etrestezàl’écartde latête pendantuncertaintemps.
Ilse peutqu’undéséquilibre danslarespirationprovienned’unehyperventilation:c’est-à-dire respirerfortementtroprapidement.Ilpeutaussiprovenirdufaitquevousréprimezlarespirationouquevouspasseztropdetempsaveclarespirationraffinée.Essayezderespirerd’unemanière quiévitecesextrêmes.Sicelanerègle pasle problèmeduvertige,c’estqu’ iln’estpasprovoquéparlaméditation.Ilse peutquece soitle signed’unemaladiephysique.
E V A L U E R V O S P R O G R È S
Ainsiqueje l’ainotédansl’ introduction,lastratégie debase d’entraînementdel’espritpourmettre untermeàlasouffranceconsiste àréfléchiràvosactionsetàquestionnerleurdegréd’habileté,afindepouvoircontinueràraffinervotre habileté.Parce quelaméditationestuneaction,lamêmestratégie s’appliqueici.Pourladévelopperentantqu’habileté,vousdevezapprendrecommentévaluervosprogrès–ce quimarche,ce quinemarchepas–afinquevotre habiletépuisse croître.L’évaluationconstitueenfaitunepartietellementimportante delaméditationqu’elle estundesfacteursdesjhana,quenousexamineronsdanslapartie quatre.Cetyped’évaluationestce quisetransformeendiscernement,discernementquienfindecompteconduitàl’affranchissement.
Donc,souvenez-vous:ilexiste unechosetelle qu’unebonneséancedeméditationetuneséancemoinsbonne.Vousvoulezapprendrecommentévaluerladifférence.Cependantlacapacitéàévaluervosactionsconstitue,enelle-même,unehabiletédontlamaîtrise prenduncertaintemps.Sivousavezdéjàtravaillépourmaîtriserunehabiletéouunartmanuel–telle travaildu
bois,lacuisine,oulapratiqued’unsport,ouencorecelle d’uninstrumentdemusique–pensezàlafaçondontvousavezdéveloppévosfacultésdejugementafinqu’ellesvousaidentréellementàacquérircette maîtrise.Appliquezensuitelesmêmesprincipesàlaméditation.Voiciquelquesprincipesutilesàconserveràl’esprit.
Lesjugementsutilessefocalisentsurlesactions,passurvotrevaleurentantquepersonneouméditant.
Sivousdécouvrezquevousêtesentraindevousdéprimerparce quevousn’êtespascapable defaire leschosescorrectement,ouquevousêtesprétentieuxquandvouslesfaitescorrectement,rappelez-vousquece typedejugementconstitueuneperte detemps.Lesjugementsnégatifsquevousportezsurvous-mêmesapentvotre capacitéàresteraveclaméditation;lesjugementspositifsquevousportezsurvous-même–bienqu’ ilspuissentàcourttermevousencourager–entraventaufinalvosprogrès,vousaveuglantvis-à-visdevoserreursoufixantdefaussesattentes.Sivousvoustrouvezprisdanslaspiralenégative devousjugernégativementsimplementparce quevousvousjugez,souvenez-vousdel’ imageducomitéintérieur.Trouvezunmembrequipeutdoucementmaisfermementrappeleràlavoixquise jugeelle-mêmequecelaconstitueuneperte detemps.Plusvouspouvezvoirlasituationavecunhumourbonenfant,mieuxc’est.Focalisez-vousensuite surlarespirationsuivante,etensuite lasuivante.
Leseuldomaineoùilestutile devousévaluerestceluioùvousinterprétezvotre tendanceàêtre excessivementpositifouexcessivementnégatifvis-à-visdevoscapacités.Sivoussavezquevousaveztendanceàallerdansl’uneoul’autredecesdirections,utilisezcette connaissancepourtempérervosjugements.Un:«Oh,çarecommence!»amicalpeutsouventvousrameneràlaraison.
Considérezvotreméditationcommeunchantier.
Vousn’êtespaslàpourporterunjugementdéfinitifsurvous-mêmeousurvosactions.Vousjugezvosactionsafindepouvoirlesréaliserdefaçonplushabile lafoissuivante.Lorsquevousportezunjugement,pensezquevousêtesnonunjugedansuntribunal,quiprononceunverdict,maisunartisandevantsonétabli,quiévaluel’avancementdesontravail,etquiapporte desmodificationsàce qu’ ilvientdefaire quandilvoitqu’ ilacommisuneerreur.
Ilestnormaldefairedeserreurs.
C’estàtraversleserreursquevousapprenez.Lespersonnesquicomprennentle mieuxlaméditationnesontpascellespourquitoutse passeharmonieusement.Cesontcellesquicommettentdeserreursetquiensuite
trouventunmoyendenepaslesrefaire.Voyezdoncchaqueerreurcommeuneoccasiondemieuxcomprendrecommentfonctionnentleschoses.Nelalaissezpasvousabattre.Enfait,sivousdevezêtre fierdequelquechose,soyezfierdufaitquevousêtesdisposéàremarquervoserreursetàapprendred’elles.
Larelationentre lesactionsetlesrésultatsestcomplexe,doncnetirezpasdeconclusionshâtivesàproposdece quiaprovoquéquoidansvotre méditation.
Parfois,lesrésultatsquevousobtenezence momentmêmeproviennentdechosesquevousêtesentraindefaire ence momentmême;parfoisilsproviennentdechosesquevousavezfaiteshier,oulasemainedernière,oumêmeilyapluslongtemps.C’estlaraisonpourlaquelle uneapprochequiamarchéhierpeutnepasmarcheraujourd’hui.Apprenezcommentréservervotre jugementjusqu’àce quevousayezeule tempsd’observervotreméditationencoreetencoreaucoursdutemps.
Etnerabâchezpascontinuellementquevotre méditationétaitbienmeilleuredansle passéqu’elle nel’estaujourd’hui.Sondegréderéussite n’étaitpasdûaufaitde penseràdesméditationsplusanciennes.Ilétaitdûaufaitderegarderlarespirationdansle présent.Donc,apprenezdecette leçonetregardezlarespirationdansle présentmaintenant.Ilse peutaussiquelaméditationpasséen’aitpasétéaussibonnequevousle pensiez.Le faitqueleschosesnese passentpasbienaujourd’huiestdûaufaitquevousavezencoreplusàapprendre.Donc,pourapprendreunpeudece «plus»,observezlarespirationetvotre espritplusattentivementence momentmême.
Nesoyezpassurprispardesretoursenarrièresoudainsdansvotreméditation.
Ceux-cisonteuxaussidusàlacomplexitédelafaçondontlesactionsdonnentdesrésultats.Quandleschosesse passenttellementbienquel’espritdevientcalmesansaucuneffortde votre part,ne devenezpasnégligentouexcessivementconfiant.Continuezàêtre enattituded’alerte.Quandvotrehumeuresttellementmauvaise quevousnepouvezmêmepaspratiquerlapremière étapedesinstructionsdeméditation,n’abandonnezpas.Voyezcelacommel’occasiond’enapprendreplussurlafaçondontle principedelacausalitéfonctionnedansl’esprit.Quelquechosedoitavoirprovoquélebrusquechangement,donc,recherchezce quec’est.Celaconstitueenmêmetempsunebonneoccasiondevousremémorervotre sensdel’observateurintérieur,d’être patientenprenantdureculetenobservantlesmauvaiseshumeurs.Decette manière,quele soudainretourenarrière surviennepourlemeilleuroupourle pire,vousapprenezuneleçonquiadelavaleur:commentconservervotre observateurintérieurséparédetoutce quise passe parailleursafindepouvoirobserverleschosesplusattentivement.
Nevouscomparezpasauxautres.
Votre espritestvotre esprit;leurespritestleuresprit.C’estcommesivousétiezdansunhôpitaletquevousvouscompariezauxautrespatientsdansleservice oùvoustrouvez.Vousnegagneriezrienàexultersurle faitquevousrécupérezdevotre maladie plusrapidementqu’euxdelaleur.Vousnegagnezrienàvousrendremalheureuxparce qu’ ilsrécupèrentplusrapidementquevous.Vousdevezfocaliservotre attentionsurvotre proprerécupération.
Pendantquevousméditez,necomparezpasvotre pratiqueàce quevousavezludansceslivres,ycompriscelui-ci.
Leslivressontlàpourquevousleslisiezquandvousneméditezpas.Pendantquevousméditez,vousvoulezvousfocalisersurlarespiration.Leslivresvousfournissentsimplementdesidéesàproposdece quiestsusceptible deseproduire.Vousapprenezencoreplusenobservantce quise produitet–sicelaestnécessaire –entrouvantimmédiatementcommentaméliorerce quisepasse.
MA I N T E N I R L A M O T I V A T I O N
Entraînerl’espritestunprojetàlongterme.Uncertaindegrédematuritéestnécessaire pourrestermotivéquandlanouveautéetl’enthousiasmeinitialsesontémoussés.Ilse peut,enparticulierquandlesprogrèssontlents,quevousvousretrouviezenvahiparl’ennui,le découragement,l’ impatience,oule doute.Sivotre motivationfaiblitàcausedel’unedecesémotions,lisezlesrecommandationsdonnéespourlesgérerdanslasectionquisuit.
Ilyacependantdespériodesoùvotre motivationfaiblitparce quelesexigencesdevotre vie personnelle oudutravaildeviennentsipressantesqu’ellesrepoussentle tempsoul’énergie dontvousavezbesoinpourméditer.Sicelase produit,vousdevezvousrappelercontinuellementl’ importancequ’ ilyaàméditer:sivotre espritn’estpasentraîné,ilpeutfacilementréagirdemanièremalhabile auxexigencesdevotre vie quotidienne.
Lepremierpointdontilfautse souvenir,c’estque«pressant»nesignifiepastoujours«important».Apprenezàidentifierlesexigencesexternesquipeuventêtre laisséesdecôtépendantuncertaintempsafindepouvoirrassemblervotre esprit.
Le deuxièmepointdontilfautse souvenir,c’estquele mondenevousfournitpasdetempspourméditer.Vousdevezvousdonnerce tempsvous-même.
Troisièmement,souvenez-vousquele tempsquevousprenezpourméditer
n’estpasdutempsenlevéauxpersonnesquevousaimezoudontvousêtesresponsable.C’estenréalitéuncadeauquevousleurfaitesentermesd’unmeilleurétatd’esprit.
Quatrièmement,souvenez-vousquecetétatd’espritaméliorévousaideraaussiàsimplifiervotre vie etàlarendreplusgérable.
Donc,afindevousassurerquevousvousdonnezce tempssurunebasecontinuelle,essayezd’ajouterquelquesvoixàvotre comitéintérieur,oudelesrenforcersiellessontdéjàlà–lesvoixquivousencouragentetquivousmotiventàgarderle cap.Poursavoirquellessontcellesquisontlesplusefficacespourvous,vousdevezobserverparvous-même.Celles-civarientselonlespersonnes,etmêmepourunemêmepersonne,ellesvarientdetempsentemps.
Voiciquelqueschoixqued’autresméditantsonttrouvésefficaces.•Lavoixdelavigilance:celle quivousrappelle le stressetlasouffrancenon
nécessairesqu’unespritnonentraînépeutprovoquerpourlui-mêmeetpourlespersonnesautourdelui.C’estlavoixquivousditaussi:«Situn’entraînespastonesprit,quival’entraînerpourtoi?Etsitunele faispasmaintenant,nepensepasqueceladeviendraplusfacile lorsquetuvieilliras.»
•Lavoixdelacompassionvousrappelle enquoiméditerconstitueuneexpressionactive debienveillanceenversvous-mêmeetlesgensautourdevous.Vousavezcommencéàméditerparce quevousvouliezquelquechosedemieuxquelavie quevousmeniez.Sivousvousaimiezvraiment–etsivousaimiezceuxquivoussontchers–laisseriez-vouspassercette occasion?Cette voixserenforce quandvousacquérezunsensdelafaçonderespirerconfortablement,carvouspouvezalorsvousrappeler,enparticulierquandvousvoussentezépuisé,commevousvoussentezbiendepasseruncertaintempsavecunerespirationnourrissante.
•Lavoixdelafiertésainevousrappelle lasatisfactionquiprovientdufaitdebienfaire quelquechose.C’estlavoixquivousrappelle commevousvoussentezbienquandvousavezréussiàvouscomporterdefaçonhabile dansdesdomainesoùauparavantvousn’étiezpashabile.Nevoulez-vouspasélargirencoreplusl’éventailde voshabiletés?
•Lavoixd’unsensdehontesainse développeàpartird’unefiertésaine.Ellevousrappelle certainesdesmanièresdontvousavezlaissélesmembresmalhabilesdevotre comitéintérieurprendrele pouvoiralorsmêmequevoussaviezquece n’étaitpasunebonnechose.Voulez-vouscontinueràêtre leuresclave ?Ets’ ilyavraimentdespersonnesdansle mondequipeuventlire dansl’espritdesautres,quepenseraient-ellessiellespouvaientlire dansle vôtre ?(Cesensdehonte estsainence sensqu’ ilne vousvise pasentantque
personne,maisqu’ ilvise vosactions.)•Lavoixdel’inspirationvousrappelle lesexempleslaisséspard’autres
méditantsdansle passé.Ilsontfaitquelquechosedenoble deleurvie ;nevoulez-vouspasvousaussivivre unevie noble ?Cette voixse renforce quandvouslisezdeschosesàproposd’autrespersonnesquiontsurmontédesdifficultésaucoursdeleurméditationetquiontnonseulementréalisélapaixdel’espritvéritable maisquiontaussilaisséderrière ellesunbonexemplepourle monde.Votre sensd’ inspirationpeutaussise renforcerenfréquentantd’autresméditantsetenretirantdel’énergie dugroupequevousformez.
•Lavoixd’unparentintérieursagevousprometunepetite récompensepourvousfaire franchirdespartiesdifficilesdelapratique:unplaisirsensorielinoffensifquevousvousaccorderezsivousobservezle programmedevotreméditation.
•Lavoixd’unhumourbonenfantvousfaitremarquerenquoicertainesdevosjustificationspournepaspratiquerapparaîtraientidiotessivouspreniezunpeuderecul.Cen’estpasquevoussoyezplusidiotquelanorme–c’estjuste quelanormehumaineesttrèsidiote.Unhumourbonenfantvis-à-visdevous-mêmeprovientdelacapacitéàprendredureculparrapportàvosactions,toutcommelefaitle discernement.C’estlaraisonpourlaquelle lesmaîtresdeméditationcélèbrespossèdentunsensdel’humouraussiacéré.Quandvouspouvezrire devosfaiblessesetde vosjustifications,celles-ciperdentbeaucoupdeleurpouvoir.
Essayezenconséquenced’acquériruneidéedelaraisonpourlaquelle cesvoixinciteraientvotre espritàl’action,etprodiguez-vousdesencouragementsadaptésàvotre proprepsychologie.
Ecoutezenmêmetempsdesenseignementssurle Dhammaenregistrésetcherchezdeslecturesquivousrappellerontlavaleurdelapratique.Celavousaideraàmaintenirle cap.
Sivotre tempsestvraimentlimité,souvenez-vousquevousn’êtespasobligéderesterlesyeuxfermésquandvousentraînezl’esprit.Ainsiquedenombreuxenseignantsl’ontdit,sivousavezle tempsderespirer,vousavezle tempsdeméditermêmequandvousêtesengagédansd’autresactivités.
Vouspouvezaussitrouverutile devousrappelerquesivousêtesvraimentoccupé,vousn’êtescependantpastropoccupépourméditer.Vousêtestropoccupépournepasméditer.Vousle devezàvous-mêmeetauxpersonnesquisetrouventautourdevousafindeconservervosbatteriesbienchargées.
L E S É M O T I O N S P E R T U R B A T R I C E S
Quandvoustraitezdesémotionsperturbatrices,ilestutile devoussouvenir
destroistypesdefabricationmentionnésdansl’ introduction:lafabricationcorporelle (l’ inspirationetl’expiration);lafabricationverbale (lapenséedirigéeetl’évaluation);etlafabricationmentale (lessensationsetlesperceptions).Cesontlesélémentsfondamentauxàpartirdesquelslesémotionssontfaçonnées.Pourvoussortird’uneémotionmalhabile,vouschangezlesélémentsfondamentaux.Nevouslaissezpastromperenpensantquel’émotionvousditce quevousressentezvraiment.Chaqueémotionestunpaquetdefabrications,etdoncuneémotionhabile quevousfabriquezconsciemmentn’estpasmoins«vous»qu’uneémotionmalhabile quevousavezfabriquéeinconsciemmentparlaforce del’habitude.
Enconséquence,apprenezcommentexpérimenterl’ajustementdesdifférentstypesdefabrication.Parfois,le simplefaitde changerlamanière dontvousrespirezvoussortirad’uneémotionmalhabile ;àd’autresmoments,vousdevezbidouilleraveclesautresformesdefabricationpourvoirce quimarchepourvous.
Encoreunefois,l’ imageducomitéesticiuneperceptiond’arrière-planutile:quelle quesoitl’émotion,elle estsimplementundesmembresducomité–ouunefactionperturbatrice –quiaffirmeparleraunomducomitétoutentieretquiessaie derenverserlesmembresquiveulentméditer.
Laleçonnumérounpourtraiterlesémotionsperturbatricesestquevousdevezvousidentifierauxmembresquiveulentprofiterdelaméditation.Sivousnele faitespas,aucunedecesméthodesnemarcheralongtemps.Sivouslefaites,labataille estàmoitiégagnée.
Vousdevezexploreretexpérimentervous-mêmelesstratégiesderefabricationquimarchentpourvosémotionsparticulières,maisvoiciquelquesméthodesquevouspouvezutiliserpourvousaideràcommencer.
L’ennui.Ilprovienthabituellementdufaitquevousn’êtespasattentifàcequevousfaites.Sivoussentezqu’ ilne se passe rienaucoursdelaméditation,rappelez-vousquevousvoustrouvezjuste àl’endroitidéalpourobservervotreesprit.Sivousnevoyezrien,c’estquevousneregardezpas.Donc,essayezderegarderlarespirationplusattentivement,oufaitesuneffortpourvoirplusrapidementlesdistractionspotentielles.Souvenez-vousquel’ennuilui-mêmeconstitueunedistraction.Ilvient,etensuite ilrepart.End’autrestermes,cen’estpasqu’ ilne se passe rien.L’ennuiestce quiestentraindese produire.Lefaitquevousvousidentifiezàluisignifie quevousêtespasséàcôtédesétapesdesaformation.Regardezplusattentivementlaprochainefois.
Ilestutile d’avoiràl’espritlaperceptionquevousêtescommeunobservateurdelafaunesauvage.Vousnepouvezpasprendrerendez-vousaveclafaunesauvagepourqu’elle vienneàunendroitparticulieràunmoment
donné.Vousdevezalleràunendroitoùlafaunesauvageatendanceàvenir–telunpointd’eau–etensuite resterassisàcetendroit:enattituded’alertecomplète,afindepouvoirl’entendrevenir,maisaussicomplètementimmobile,afindenepasl’effrayer.Larespirationdansle momentprésentestle pointd’eaudel’esprit–oùlesmouvementsdel’espritse révèlentle plusclairement–etvousvoustrouvezdoncaubonendroit.Maintenant,toutce quevousavezàfaire,c’estapprendrecommentmaîtriserl’habiletéquiconsiste àresteràlafoisimmobile etenattituded’alerte.
Ledécouragement.Ilprovientdufaitquevousvouscomparezdéfavorablementàvosidéesdelamanière dontvousdevriezprogresser.Enplusderelire lasectionintitulée «Evaluervosprogrès»,lisezcertainesdeshistoiresdanslesTheragathaetlesTherigathaduCanonpali,quisontaccessiblesenlignesurle site AccesstoInsight(enanglais).Cesontdesversdemoinesetdenonnesquiparlentdesproblèmesqu’ ilsetellesontrencontréspourméditeravantdefinalementobtenirl’Eveil.Conservezàl’espritle faitques’ ilsouellesontpusurmonterleursproblèmes–quiétaientsouventgraves–vouspouvezaussisurmonterlesvôtres.
Nesoyezpasnonplusgênéoun’ayezpaspeurdevousprodiguerdesencouragementslorsquevousméditez.Uneattitudedutype«Oui,c’estpossible,»estce quifaittoute ladifférence.Donc,encouragezlesmembresdevotre comitéquipeuventvousprodiguercela.Ilse peutqu’audébut,celavousparaisse artificiel–enparticuliersilesmembresducomitéquidisenttoujours«Non,ce n’estpaspossible,»contrôlentle débatdepuislongtemps–maisauboutd’uncertaintemps,vouscommencerezàvoirdesrésultatsetlesattitudespositivesnevousparaîtrontplusaussiartificiellesqu’avant.
Etsouvenez-voustoujoursqu’unemauvaise séancedeméditationvauttoujoursmieuxquepasdeméditationdutout.Avecunemauvaise séance,vousavezaumoinsl’espoird’arriveràcomprendrepourquoielle estmauvaise.Sansméditation,vousn’avezaucunespoird’yarriver.
Lessoucisetl’anxiété.Cesémotionsd’agitationse nourrissentdelaperceptionquesivousvousinquiétezsuffisammentàproposdufutur,vousêtesalorsmieuxpréparépourfaire face auxdangersqu’ ilréserve.Cette perceptioneststupide.Rappelez-vousquele futuresthautementincertain.Vousnesavezpasquelsdangersvousallezrencontrer,maisce quevoussavez,c’estqu’unsati,uneattituded’alerte,etundiscernementrenforcésconstituentlameilleurepréparationpossible encasd’urgenceimprévue.Lameilleuremanière dedéveloppercesqualitésconsiste àreveniràlarespiration.Essayezensuite derespirerdemanière aussicalmantequepossible pourcontrecarrerlarespirationirritée quise nourrissaitde l’agitation.
Sivoussouffrezd’unsensd’anxiétédiffus–unmal-aise,sanssavoirpourquoivousvousressentezce mal-aise –ilse peutquevoussouffriezd’uncerclevicieux,avecdessensationsanxieusesquiprovoquentunerespirationanxieuse,etunerespirationanxieusequinourritdessensationsanxieuses.Essayezdebriserce cercle vicieuxenrespiranttrèsconsciemmentettrèsconstammentselonunrythmeprofond,calmantquiimpliquetouslesmusclesdevotreabdomen,jusqu’àlabase decelui-ci.Lorsdel’ inspiration,respirezdansl’abdomenaussiprofondémentquevousle pouvez,mêmejusqu’aupointoùvoussentezquele souffle estunpeutropplein.Laissezensuite doucementressortirle souffle.Détendeztouslesmusclesdansvotre tête etvosépaules,afinquel’abdomenfasse toutle travail.Ilse peutqu’audébutce rythmenesoitpasconfortable,maisilapoureffetde briserle cercle vicieux.Auboutdequelquesminutes,laissezlarespirationreveniràunrythmeplusconfortable.Continuezàfaire celaaussilongtempsquevousle pouvez,etlessensationsd’anxiétédevraients’affaiblir.
Cette respirationabdominale profondepeutaussiaideràallégerdesmauxdetête dusaustress.
Lessentimentsdechagrin.Silapeineàproposdelaperte d’unêtre cher–oudece quiétaitunerelationaimante–envahitvotre méditation,lamanièrecorrecte degérervotre chagrindépenddufaitquevousavezeu,ounon,l’occasiondel’exprimersuffisammentautre partdansvotre vie.Le sensde«Celasuffit,»varieraselonlescas.Maissivousressentezsincèrementquevousavezbesoindeplusexprimervotre chagrin,trouvezunmomentetunlieuappropriéspourle faire.Puis,quandvousvoussentirezprêtàméditer,prenezlarésolutiondedédierle mérite delaméditationàlamémoire delapersonnequevousavezperdue.Laconvictionquecelaestréellementutile àl’autrepersonne–quelquesoitl’endroitoùelle puisse se trouvermaintenant–vouspermetdebénéficierdelastabilitéintérieurequelaméditationpeutvousprocurerpendantdespériodesdebesoin.
Lechagrinsainestunprocessuscomplexe,carildemandedereconnaître cequ’ ilyavaitde particulierchezl’autre personneetdanslarelation,maisdereconnaître aussice quinel’estpas:le faitquelarelations’estterminée.Touterelationdoitse termineràunmomentouàunautre.C’estl’histoire delaviehumaine.Vousavezbesoindedévelopperlaforce intérieurequivouspermetdemaintenirunsensdebien-être malgrélespertesinévitablesquelavie apporte àchacun.C’estl’unedesraisonspourlaquelle lesgensméditent.
Trouvercette force intérieurenesignifie pasquevousêtesdéloyalvis-à-visdel’autre personneoudel’amourquevouséprouviezpourelle.Vousmontrezquevouspouvezêtre quelqu’undeplusfortenayanteucette relation.Pourde
nombreusespersonnes,lapartie difficile duchagrinrésidedansle faitdesavoirquandse focalisermoinssurce qu’ ilyavaitde particulierdanslarelationetplussurce qu’ iln’yavaitpasdeparticulier,sanspourcelase sentirdéloyal.Sivousn’opérezjamaisce changement,votre chagrindevientdel’auto-indulgenceetilvousempêched’être utile àvous-mêmeetàceuxquevousaimez.Sivouséprouvezdesdifficultésàopérerce changement,parlez-enàquelqu’unenquivousavezconfiance.
Lessouvenirsdouloureux.Si,pendantquevousméditez,votre espritestenvahiparle souvenirdequelqu’unquivousafaitdumal,rappelez-vousquel’undesmeilleurscadeauxquevouspouvezvousfaire,c’estde pardonneràcettepersonne.Celanesignifie pasquevousêtesobligéd’éprouverdel’amourpourelle,maissimplementquevousvouspromettezdenepaschercheràvousvengerdece qu’elle afait.Ilestpréférable pourvousdenepasessayerderéglerdescomptes,car–àladifférencedusport–onn’arrive jamaisàunscorefinaldanslavie.Lachoselaplussageàfaire,c’estde vousdébarrasserdupoidsduressentimentetde briserle cycle delavengeancequi,sivousn’yparveniezpas,vousmaintiendraitpiégédansunaffreuxaller-retourquipourraitsepoursuivre pendantdesannées.Exprimezunebrèvephrase debienveillancepourcette personne–«Puissiez-vouscorrigervotre comportementetsuivre lavoie versle bonheurvéritable,»–etretournezensuite àlarespiration.
Sivousavezdessouvenirsdepersonnesàquivousavezfaitdumal,souvenez-vousquele remordsnedéfaitpasle malquevousavezfait,etqu’ ilpeutenfaitaffaiblirvotre confiancedansle faitquevouspouvezchangerdecomportement.Rappelez-voussimplementquevousnevoulezplusjamaisfairedemalàquiquece soit,etrépandezensuite delabienveillanceenverslapersonneàquivousavezfaitdumal–oùquecette personnepuisse se trouverence momentmême–puisenversvous-même,etensuite enverstouslesêtresvivants.
Penseràtouslesêtresvivantsvousaideàvousrappelerquevousn’êtespaslaseule personnequiafaitdumalàd’autrespersonnesdansle passé.Nousnoussommestousfaitdumaldenombreusesfoisaucoursd’ innombrablesvies.Cependant,ce typedepenséevousrappelle aussiquelesoccasionsdefaire dumalsontnombreuses,etvousdevezdoncprendrelarésolutiondetraiterchacunavecgentillesse.Sivousdevezsortirunjourducycle dumaldanslemonde,vousdevezcommencerparvotrerésolutionàresteréloignédumal.vousnepouvezpasattendrequelarésolutionviennedesautres.
Finalement,promettez-vousdedédierle mérite devotre méditationauxpersonnesàquivousavezfaitdumal.Retournezensuite àlarespiration.
C’estle mêmeprincipequis’appliquesivousavezdessouvenirsdecasoù
quelqu’unavaitbesoindevotre aidemaisquevousnelaluiavezpasapportée.Sic’estle souvenird’uncasoùvousnepouviezpasapportervotre aideàquelqu’unquienavaitbesoin,relisezlaprésentationdel’équanimitédanslapartie un,sectionI.
Ledésirdévorant.Le désirdévorantprovientdufaitquevousvousfocalisezsurlesperceptionsattirantesquevousdéveloppezàproposd’unepersonneoud’unerelation,etquevousignorezsonaspectnon-attirant.Ilestaggravéparletypederespirationquiaccompagnehabituellementvosfantasmes.Votreapprochedoitdoncêtre double.
•Toutd’abord,pouraffaiblirlavoixquiinsiste pourobtenirimmédiatementuncertainplaisir,respirezd’unemanière quirelâchetoute tension,oùquevouslatrouviezdansvotre corps.Le dosdevosmainsestunbonendroitpourcommenceràfaire cela.
•Ensuite,introduisezdesperceptionsnon-attirantesdansvosfantasmes.Sivousêtesentraindevousfocalisersurle caractère attirantducorpsdel’autrepersonne,focalisez-voussurlespartiesnon-attirantesquise trouventjuste souslapeau.Sivousêtesentraindevousfocalisersurunehistoire attirante àproposdelarelation,visualisezl’autre personneentraindefaire oudedire quelquechosequivousrebute vraiment.Pensezparexempleauxchosesstupidesouhumiliantesquevousavezfaitessousl’emprise dudésirdévorant,etvisualisezl’autre personneentraind’enrire defaçonméprisante derrière votre dos.Si,cependant,le méprisvousmetencolère,pensezàquelquechosed’autre dontvoussavezquecelavouscalmera.Pensezparexempleàtouslesliensquiaccompagnentunerelationsexuelle,etquevousvoussentezbienmieuxdenepasêtre empêtrédedans.Ensuite,retournezàlarespiration.
Cesréflexionsnesontpasseulementdestinéesauxmoinesouauxnonnes.Leslaïcsquientretiennentunerelationsérieuseontbesoind’outilspourempêcherleurespritd’errerendehorsdecette relation.Etmêmeàl’ intérieurdelarelation,ilexiste denombreusesoccasionsoùilsontbesoindecontrôlerleurdésirdévorant.Etsivousn’avezpasunerelationsérieuse,voussouffrezsivousnepouvezpascalmeràvolontélespenséesdedésirdévorant.Lasociétédanssonensemblepeutloueretencouragerle désirdévorant,maisle désirdévorantincontrôléprovoquedesdégâtsindescriptibles.C’estlaraisonpourlaquelle vousavezbesoind’outilspourle contrecarrer,nonseulementpendantquevousméditez,maisaussiaucoursdelajournée.C’estseulementquandonpeutmaintenirle désirdévorantdanscertaineslimitesquelesbonnesqualitésquiprospèrentensonabsencepeuventavoirl’occasiondecroître.
L’infatuationromantique.Ils’agitd’unevariante dudésirdévorantdanslaquelle vousvousfocalisezmoinssurle corpsdel’autre personnequesurles
histoiresquevouspouvezfabriqueràproposdelafaçondontvousetl’autrepersonnetrouverezbonheuretcompréhensionmutuelle.Rappelez-vouscommentvosfantasmesromantiquesvousontconduitàladéceptiondanslepassé.Vousattendez-vousàce quevosfantasmesactuelssoientplusfiables?Unefoisquevouspouvezvoirle dangerqu’ ilyaàvouslaisseravoirparcesfantasmes,injectez-yunélémentderéalitépourlesrendremoinsattirants.Pensezquel’autre personnefaitquelquechosequevoustrouvezvraimentdécevant,commeparexemplevousêtre infidèle,jusqu’àce quel’acte defantasmern’aitplusaucunattraitpourvous.
Lacolère.Commeavecle désirdévorant,voustraitezlacolère d’abordenrecherchantl’endroitoùelle acréédescentresdeserrementdansvotre corps.Lapoitrineetle ventre sontdebonsendroitspourcommencer,ainsiquelesmains.Respirezd’unemanière quilibère ce serrement.
Essayezensuite quelquesperceptionsquivontcontrecarrerlacolère.Lespenséesdebienveillancesontsouventrecommandéescommeantidote idéal,maisilyadesmomentsoùvousn’êtespasd’humeuràavoirdespenséesdebienveillance.Donc,pensezauxchosesstupidesquevousfaitesouditessousl’emprise delacolère,etvisualisezlapersonnecontre quivousêtesencolèresatisfaite devousvoiragirdefaçonstupide.Voulez-vousdonneràcettepersonnece typedesatisfaction?Cette lignedepenséepeutsouventvouscalmerjusqu’aupointoùvouspouvezpenserdefaçonplusclaire.
Réfléchissezensuite aufaitquesivousvoulezquetoutaille commevouslevoulez,vousvoustrouvezsurle mauvaispland’existence.Ilfaudraitpourcelaquevoussoyezauparadis.Maisicivousêtessurle pland’existencehumain.L’histoire humaineestremplie depersonnesquifontdeschosesdésagréables.Enconséquence,abandonnezlaperceptionquevousouceuxquivoussontcherssontparticulièrementdesvictimes.Lesmauvaistraitementssontchosecourante,etlacolère nevapasvousaideràlesgérerdefaçonefficace.Vousdevezêtre auclairdansvotre tête sivousvoulezquevotre réactionàuneinjustice aitunboneffet.Donc,essayezdedévelopperunpeud’équanimitéàproposdufaitquel’ injustice estquelquechosed’universel,etvoyezensuite cequevouspouvezfaire le plusefficacementpossible enréactionàcettemanifestationparticulière d’ injustice.
Uneautre stratégie consiste àpenserauxchosesbien,quellesqu’ellessoient,quelespersonnescontre quivousêtesencolère ontfaites.Ilestrare quelesgensn’aientpasdutoutdebonscôtéseneux.Sivousrefusezdevoircela,vousnepouvezpasvousfaire confiancepouragirdemanière habile vis-à-visdecespersonnes,etvotre proprecœurs’assèche.
Uneimagetraditionnelle decette stratégie estquevousêtesentrainde
traverserundésert–vousavezchaud,vousêtesfatigué,voustremblezàcausedelasoif–etvoustrouvezunpetitpeud’eaudansuneempreinte desabotdevache.Sivouspreniezcette eauavecvotre main,vouslarendriezboueuse.Vousfaitesdoncce quevousdevezfaire :vousvousmettezàquatre pattesetvousaspirezdirectementl’eauquise trouvedansl’empreinte.Ilse peutquevotrepositionpendantquevousfaitescelanesoitpastrèsdigne,maisce n’estpaslemomentdevouspréoccuperdevotre apparence.Votre prioritéabsoluedoitêtre votre survie.Delamêmemanière,sivouspensezqu’ iln’estpasdignedevousderechercherleschosesbien,faitesparunepersonnecontre quivousêtesencolère,vousvousprivezdel’eaudontvousavezbesoinpourconservervivantle bienenvous.Essayezenconséquencederechercherce bien,pourvoirsicelafacilite le développementdepenséesdebienveillance.Etsouvenez-vous:vousfaitescelaautantpourvousquepourl’autre personne.
Sivousnepouvezpaspenseràunechosebienfaite parlesgenscontre quivousêtesencolère,alorsayezpitiéd’eux.Ilssontentraindecreuserleurpropretombe.
Lajalousie.Lajalousie estuntypeparticulierdecolère quisurvientquandd’autrespersonnesontdelachanceetquevousconsidérezquec’estàvosdépends–commequanduncollèguedetravailreçoitdescomplimentsquevouspensezmériter,ouquandunepersonnedontvousêtesinfatuéetombeamoureusedequelqu’und’autre.Enplusdelacolère,lajalousie ajoute desperceptionsdedéceptionetd’orgueilblessé.Danschaquecas,elle provientdufaitquevousplacezvosespoirsdebonheurdansquelquechosequiestcontrôléparquelqu’und’autre.
Unedesmanièresdetraiterlajalousie consiste àvousrappelerquevousallezenêtre l’esclave aussilongtempsquevouscontinuerezàdéfinirvotrebonheuretvotre sensdevotre proprevaleuravecdeschosesquiéchappentàvotre contrôle.N’est-ilpastempsdeplutôtcommenceràrecherchersérieusementle bonheuràl’ intérieur?Vouspouvezaussivousdemandersivousvoulezthésaurisertoutle bonheurettoute lachancedumondepourvous-même.Sic’estle cas,quelle sorte depersonneêtes-vous?S’ ilyaeudanslepassédesoccasionsoùvousavezéprouvéduplaisiràrendred’autrespersonnesjalouses,rappelez-vousquelajalousie dontvousfaitesactuellementl’expérienceenestle retourinévitable.N’est-ilpastempsdesortirde ce cercle vicieux?
Unedesperceptionslesplusutilespourtraiterlajalousie consiste peut-êtreàprendredureculetàavoirunevuepluslargedelavie etdumondedanssonensemble,pouracquérirunsensducaractère vraimenttrèstrivialdeschosesdontvousêtesjaloux.PensezàlavisionduBouddhadumondehumain:desgensquis’agitentcommedespoissonsdansdepetitesflaquesd’eau,quise
battentpourdel’eauquiestentraindes’évaporer.Celavaut-illapeinequevouscontinuiezàvousbattre pourdeschosesquisonttrivialesetquivontendiminuant?Nepréférez-vouspastrouverunemeilleuresourcedebonheur?
Aprèsavoirpensédecette manière,prenezunpeudetempspourdévelopperl’attitudesublimedel’équanimité,et–sivousvoussentezprêt–yajouterégalementunpeudejoie empathique.
L’impatience.Quandlapratiquenedonnepasderésultatsaussirapidementquevousle désirez,souvenez-vousquele problèmenerésidepasdansle désirensoi.Vousl’avezsimplementfocaliséaumauvaisendroit:surlesrésultatsplutôtquesurlescausesquivontproduire cesrésultats.C’estcommeconduireunevoiture endirectiond’unemontagneàl’horizon.Sivouspasseztoutvotretempsàregarderlamontagne,vousallezquitterlaroute.Vousdevezfocaliservotre attentionsurlaroute etlasuivre centimètre parcentimètre toutaulongdutrajet.Celavousconduiraàlamontagne.
Enconséquence,quandvouséprouvezdel’ impatiencevis-à-visdelaméditation,souvenez-vousquevousdevezfocaliservotre désirsurle faitderesteraveclarespiration,d’avoirsatietd’être enattituded’alerte,etsurtouteslesautrespartiesdelapratiquequiconstituentdescauses.Sivousfocalisezvotre désirsurle bondéveloppementdescauses,lesrésultatssurviendrontobligatoirement.
Sil’ impatienceprovientd’undésirdecontournerlaméditationafindepouvoircontinueràmenervotre vie commebonvousl’entendez,souvenez-vousquele reste devotre vie alaissévotre espritdansle besoind’unmédicamentcuratif.Laméditationestsimplementce médicament,commelapommadequevousappliquezsuruneéruptioncutanée.Vousnepouvezpassimplementpasserlapommadeetensuite l’essuyer.Vousdevezlalaissersurl’éruptionafinqu’elle puisse avoiruneffet.Delamêmemanière,vousdevezfourniràlarespirationetauxqualitéshabilesquevousdéveloppezenrelationavecelle letempsdefaire leurtravail.
Etsouvenez-vousquelaméditationn’estpasquelquechosequevous«contournez».Toutcommevotre corpsaurabesoindemédicamentsaussilongtempsqu’ ilseraexposéauxravagesdumonde,votre espritaurabesoindumédicamentdelaméditationaussilongtempsquevousvivrez.
Ledoute.Cette émotionse présente sousdeuxformes:le doute vis-à-visdevous-même,quiesttraitédanslapartie consacréeaudécouragementci-dessus;etle doute vis-à-visdelapratique.Cedernierdoute peutêtre surmontédedeuxmanières.
•Lapremière consiste àfaire deslecturessurl’exempleduBouddhaetde sesNoblesdisciples.C’étaient(etce sont)desgenssagesetintègres.Ilsenseignaient
gratuitement.Ilsn’avaientaucuneraisondedéformerlavérité.Ilestrare detrouverdetelsenseignantsdansle monde,etvousdevriezdoncleuraccorderlebénéfice dudoute.
•Lasecondeconsiste àvousrappelerqueseule unepersonnequiestvraiepeutvéritablementjugerlapratique.Etes-vousvraienrestantaveclarespiration?Etes-vousvraienobservantquandvotre espritagitde manière habile etquandilnele faitpas?Pourriez-vousêtre plusvraidanscesdomaines?Vouspourrezsurmontervotre doute seulementsivousêtesvéritablementobservateuretquevousessayezvéritablementetsérieusementdemettre enpratiquelesenseignements,vouspoussantau-delàdevoslimitesnormales.Quelapratiqueserévèle enfindecomptevraie ounon,vouspouvezseulementobtenirquelquechoseenétantplusobservateuretplussérieux,etvouspouvezdoncêtre certainquel’énergie quevousconsacrezàdéveloppercesqualitésneserapasperdue.
LE S V I S I O N S E T A U T R E S P H É N O M È N E S E X T R A O R D I N A I R E S
Quandl’espritcommenceàse calmer,desintuitionsinhabituellespeuventparfoisapparaître :desvisions,desvoix,etd’autresphénomènesextraordinaires.Ellesvéhiculentparfoisdesinformationsvraies,parfoisdesinformationsfausses.Lesinformationsvraiessontparticulièrementdangereuses,parce quecelavousconduitàfaire confianceàtoutce quisurgitdansvotre esprit,desorte quevouscommencezàvouslaisseravoirpardeschosesquisontfausses.Lesintuitionsdece typepeuventaussiconduire àunfortorgueil,carvouscommencezàsentirquevousêtesd’unecertainefaçonquelqu’undespécial.CelavouséloignebeaucoupdelaVoie.
Pourcette raison,larègle générale vis-à-visdeceschoses-làestde leslaissertellesqu’ellessont.Souvenez-vous:toutcequiapparaîtdansunespritcalmen’estpasdignedeconfiance.Donc,nepensezpasquevouspassezàcôtédequelquechosed’ importantsivousnevousimpliquezpasdansceschoses-là.C’estseulementsivousêtessupervisépersonnellementparunenseignanthabile àlestraiterquevouspouvezprendrele risquedevousimpliquer.Le meilleurconseilqu’unlivre commecelui-cipeutdonnerconcernelafaçondontvouspouvezvoussortirde ceschoses-là.Voiciquelquesexemples.
Lessignes.Parfois,quandl’esprits’établit,ilse peutqu’unelumièreapparaisse àl’esprit,ouilestpossible quevousentendiezunsonaigudansvosoreilles.Ilse peutaussiqu’ ilyaitunesensationinhabituelle liée àl’unoul’autre devosautressens:uneodeur,ungoût,unesensationtactile.Sicelaseproduit,ne quittezpaslarespiration.Cesontsimplementdessignesqui
indiquentquevousêtesentraindevousétablir;donc,considérez-lesdelamêmemanière quevousle feriezpourdespanneauxaubordd’uneroute.Quandvousvoyezunpanneauindiquantquevouspénétrezdansuneville,vousnequittezpaslaroute pourfoncersurle panneau.Vousrestezsurlaroute,etcelavouspermetdepénétrerplusloindanslaville.
Lesvisions.Lorsquel’espritcommenceàs’établir–ous’ ilquitte larespirationlorsd’unebrèchedansvotre sati–ilse peutquevousayezunevisiondevous-même,d’uneautre personne,oud’unautre endroitdansl’espaceetdansle temps.Ceschoses-làsurviennentdansl’espritquandilestcalmemaispaspleinementétablidanssonobjet.Pours’endébarrasser,rétablissezvotre satieninspirantprofondémentdansle cœurtroisouquatrefois,etellesdisparaîtront.Sic’estlavisiond’uneautre personne,répandezd’aborddelabienveillanceenverscette personne,etinspirezensuiteprofondémentdansle cœurpourlaisserlavisionse dissoudre.
Lasensationd’avoirquittélecorps.Sivoussentezquevousêtesendehorsdevotre corps,ilse peutquevousvoussentieztentédevoyagerunpeusurle planastral.Vousdevriezcependantrésisteràcette tentation.Ilyadesdangerslà-bas,etpendantce tempsvouslaissezvotre corpssansprotection.Vouspouvezretournerdansvotre corpsenvousremémorantlesquatre propriétésdebasequiconstituentvotre sensducorpstelquevousle percevezdepuisl’ intérieur:l’énergie respiratoire,lachaleur,lafraîcheur,etlafermeté(cf.laprésentationduquatrièmejhanadanslapartie quatre ).
Lesprésencesexternes.Sivoussentezuneénergie ouuneprésencesanscorpsàl’extérieurdevotre corps,vousn’êtespasobligédechercheràcomprendredequiils’agitouce quienestlacause.Remplissezsimplementvotre proprecorpsdevotre conscienceetde votre énergie respiratoire.Pensezàlafoisàvotre conscienceetàl’énergie respiratoire commeétantquelquechosedefermeetd’ impénétrable,dusommetdelatête jusqu’àl’extrémitédesorteils.Quandvousavezsécurisévotre corpsdecette manière,vouspouvezrépandredespenséesdebienveillanceendirectiondelaprésenceexterneetensuite danstouteslesdirections.Continuezàfaire cecijusqu’àce quelasensationdelaprésenceexternedisparaisse.
E T R E A T TA C H É À L A C O N C E N T R A T I O N
Ilexiste deuxtypesd’attachementàlaconcentration:unattachementsainetunattachementmalsain.L’attachementsainàlaconcentrationestunélémentqu’ ilestnécessaire dedévelopperentantqu’habileté.Avecce typed’attachement,vousessayezdemaintenirvotre calmeintérieurentoute
situationlorsquevousassumezvosautresresponsabilitésaucoursdelajournée.Vousprenezunintérêtpourarriveràcomprendrepourquoivousnepouvezpasle maintenirdanscertainessituations,etvousessayezdetrouverdutempslibrepourle consacreràunepratiqueplusformelle,mêmesice sontseulementdepetitespausesméditativesaucoursdelajournée.Laraisonpourlaquelle cetattachementestsain,c’estqu’ ilvousaideàreconnaître toutattachementmalsaincommeunproblèmeàrésoudre,etqu’ ilvousfournitunbonendroitàpartirduquelle résoudre.
Avecl’attachementmalsainàlaconcentration,vousnevoulezpasdutoutquitterlapratiqueformelle,vousnevoulezpasdutoutvousimpliqueraveclesautres,etvousnevoulezpasassumervosresponsabilitésdansle monde,carvousconsidérezquele monden’estriend’autre quequelquechosequiperturbevotre paixdel’esprit.Vousvoulezsimplementutiliserlaconcentrationcommeexcusepourfuirvosresponsabilitésdansle monde.
Vousdevezvoussouvenirquevosresponsabilitésconstituentdesoccasionsimportantespourdévelopperlesbonnesqualitésdontvousavezbesoinpourentraînerl’espritaudiscernement:lapatience,lapersistance,l’équanimité.Parailleurs,le trouble quevousressentezentraitantavecle mondeneprovientpasdumonde;ilprovientdel’ intérieurmêmedevotre propreesprit.Sivousvouscachezsimplementdanslaconcentration,vousallezvousenroulerautourdessourcesdevotre trouble intérieuretvousnepourrezjamaislesdéraciner.Enfindecompte,ellesdétruirontvotre concentrationetvousn’aurezabsolumentplusrienàquoivousraccrocher.
L E S V I S I O N S P É N É T R A N T E S A L É A T O I R E S
Siunevisionpénétrante surgitsoudainementdansvotre tête pendantquevousméditez,vousdevezdéciderrapidementsic’estquelquechosequivautlapeinequevousyprêtiezattentionousielle constituesimplementuneautredistraction.Voiciunerègle générale rapidepourle déterminer:silavisionpénétrante peuts’appliquerdirectementàce quevousêtesentraindefaire icimêmeetence momentmêmedansvotre méditation,allez-yetessayez.Voyezcequeceladonne.Sicelanemarchepas,abandonnez-la.Sielle nes’appliquepasdirectementàce quevousêtesentraindefaire,abandonnez-la.Necraignezpasdeperdrequelquechosedevaleur.Sivousessayezdevousyaccrocher,celavouséloigneradeplusenplusdelarespiration.Sic’estvraimentquelquechosequiadelavaleur,celaresteradansvotre espritsansquevousayezàessayerdevousensouvenir.
Pensezquelaconcentrationestcommeunepoule quiponddesœufsd’or.Si
vouspasseztoutvotre tempsàramasseretàamasserlesœufs,lapoule mourraparmanqued’attention.Etl’ordecesœufsestcommel’ordelaplupartdescontesdefées:sivousn’enfaitespasimmédiatementunbonusage,ilsetransformeenplumesetencendres.Donc,sivousnepouvezpasutiliserimmédiatementl’œuf,jetez-le.Consacrezvotre énergie àvousoccuperdelapoule.
Ils’agitlàd’unautre domaineàproposduquelilestimportantdesesouvenirquetoutce quisurgitdansunespritcalmen’estpasfiable.Calmerl’espritvousdonneaccèsàdenombreusespiècesdansl’esprit,despiècesquevousavezpeut-être ferméesdansle passé,maisle simplefaitquecespiècessoientmaintenantouvertesnesignifie pasqu’ellescontiennenttoutesdesobjetsdevaleur.Certainesd’entre ellesnecontiennentriend’autre quedevieillessaletés.
Siunevisionpénétrante quevousavezlaissée decôtéaucoursdelaméditationvousrevientàl’espritaprèsl’avoirquittée,demandez-vouscommentl’appliqueràvotre vie.Sielle sembleoffriruneperspective sagesurlafaçond’agirdansunesituationparticulière,vouspouvezlatesterpourvoirsielle estvraimentutile.Parailleurs,pourvousassurerquevousnevouslaissezpasprendreparunevisionpénétrante partiale,demandez-vousdansquelle mesurele contraire estvrai.Ils’agitlàd’unedesquestionslesplusimportantesàgardersouslamainpourconserversonéquilibre entantqueméditant.
Silavisionpénétrante estde typeplusabstrait–portantsurle sensdel’universouautre chose–abandonnez-la.Souvenez-vousquelesquestionsdudiscernementnetraitentpasd’abstractions,maisd’actions.Vosactions.Lesvisionspénétrantesquevousrecherchezdansvotre méditationsontcellesquitraitentégalementdevosactions.
LE C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S
Surlafaçondegérerladouleur:AjaanMahaBoowaÑanasampanno,StraightfromtheHeart ,enparticulierlesenseignements,*«FeelingsofPain»et*«InvestigatingPain».
L’enseignement*«AGoodDoseofDhamma»dansUpasikaKeeNanayon,AnUnentangledKnowing,fournitausside bonnesindicationssurlafaçondegérerladouleuretlamaladie.
Surlabonneattitudeenversleserreurs:*«HowtoFall»dansMeditations .Meditations5 contientdenombreuxenseignementssurlesdifférentesfaçonsdegérerlesémotionsperturbatrices.
Surl’utilisationdelagratitudecommethèmedeméditation:*«The
LessonsofGratitude»dansHead&HeartTogether .
EN S E I G N E M E N T S O R A U X P E R T I N E N T S
*2012/5/23:PainisNottheEnemy*2012/7/31:Pleasure&Pain*2010/6/5:InsightintoPain*2012/11/22:TaketheOneSeat*2012/1/1:StrengtheningConviction*2010/3/23:PerceptionsoftheBreath*2009/11/9:ThePowerofPerception*2008/2/3:JudgingYourMeditation*2008/2/6:Good&BadMeditation*2012/1/12:EvaluatingYourPractice*2010/11/28:MeasuringProgress*2010/11/19:DelusionConcentration*2003/1:NoMistakesare Fatal*2009/10/3:Ups&Downs*2009/7/26:Patience&Urgency*2012/8/10:FabricatingwithAwareness*2012/8/17:TheArrowintheHeart*2004/11/24:UnskillfulThinking*2011/4/14:UnlearningUnskillfulBehavior*2010/4/21:TheArrowsofEmotion*2012/7/22:ARefugefromIllness,Aging,&Death*2011/1/30:SoberUp*2011/10/20:IntheMood*2011/8/15:TodayisBetterthanYesterday*2010/12/7:GetOutoftheWay*2010/12/13:Antidotes*2012/11/11:SortingYourselvesOut*2005/3/9:PurityofHeart*2012/7/25:FeedingontheBreath*2012/7/27:PracticingfromGratitude
PART I E TRO I S
Laméditationdanslaviequotidienne
Ilexiste deuxraisonsprincipalespourétendrelapratiquedelaméditationàlavie quotidienne.Lapremière estquevouscréezuneforce quise propaged’uneséancedepratiqueformelle àlasuivante.Sivousdécoupezvotre vie enpériodesoùvousméditezetenpériodesoùvousneméditezpas,l’énergiedéveloppéeaucoursdechaqueséancedeméditationse dissipedansl’ intervalle.Chaquefoisquevousvousasseyezpourméditer,vousdevezrepartirdezéro.
C’estcommetenirunchienenlaisse.Sivouslaissezle chienauboutd’unelonguelaisse,ilatendanceàenroulerlalaisse autourdetoutessortesdechoses:deslampadaires,desarbres,lesjambesdesgens.Vousêtesalorsconfrontéauprocessuslongetlaborieuxdedémêlerlalaisse pourrameneretle chienetlalaisse làoùvousêtes.Maissile chienestauboutd’unelaisse courte,alorsquandvousvousasseyez,le chienetlalaisse sonttoutdesuite là.Delamêmemanière,sivousessayezdemaintenirle centre devotre méditationtoutaulongdelajournée,alorsquandvientle tempsdevousasseoirenméditation,vousêtesdéjàenvotre centre.Vouspouvezrepartirde là.
Laseconderaisonpourétendrelapratiquedelaméditationàvotre viequotidienneestquecelavouspermetd’amenerleshabiletésquevousavezdéveloppéeslorsdelaméditationàexerceruneinfluencelàoùellessontle plusnécessaires:latendancedel’espritàcréerdustressetde lasouffrancepourlui-mêmetoutaulongdelajournée.
Avoirunsensdevotre centre commeunendroitsûr,confortable vousaideàresterancréaumilieudutrouble delavie quotidienne.Vousn’êtespasemportéparlesévénementsextérieurs,carvousdisposezd’unebase fermeàl’ intérieur.C’estcommeavecunpoteausuruneplagerocheuseauborddelamer.Sionlaisse le poteausimplementcouchéàl’horizontale surlaplage,lesvaguesvontle déplacerentoutsens.Ilconstitueraundangerpourtoute personnequijouedanslesvagues.Enfindecompte,lesvaguesprécipiterontle poteaucontre lesrochersetellesle réduirontenmiettes.Maissile poteauestplacéverticalementetenfoncéprofondémentdansle socle rocheux,lesvaguesserontincapablesdele déplacer.Ilresterahorsdedanger,etneposerapasdedangeràquiquecesoit.
Certainespersonnesse plaignentqu’essayerdepratiquerlaméditationdans
lavie quotidiennenefaitqu’ajouterunetâchesupplémentaire auxnombreusestâchesaveclesquellesellesdoiventdéjàjongler,maisnelavoyezpasainsi.Laméditationvousprocureunendroitfermeoùvouspouvezvoustenir,afindepouvoirjongleravecvosautresresponsabilitésplusaisémentetde façonplusfine.Ainsiquedenombreuxméditantsvousle diront,plusvousamenezdesatietd’attituded’alerte àvosresponsabilités,meilleurssontvosrésultats.Aulieud’ interféreravecvotre travail,laméditationvousrendplusattentifetplusenattituded’alerte pourl’effectuer.Le faitquevousrestezfocalisé,aulieudelaisserl’espritvagabonderdanstouslessensvousaideàgérervotre énergie,desorte quevouspouvezêtre plusendurantpourfaire ce quevousavezàfaire.
Enmêmetemps,avoirunsensclaird’uncentre calmeetimmobile vousaideàvoirdesmouvementsdel’espritquevousauriezautrementmanqués.C’estcommesivousrestezallongésurle dosaumilieud’unchamp.Sivouslevezlesyeuxversle cielsansdisposerd’unpointderéférenceparrapportàquelquechosesituésurle sol,vousnepouvezconnaître nilavitesse desnuagesnileurdirection.Maissivousdisposezd’unpointderéférenceimmobile –le sommetd’untoitouungrandpoteau–vouspouvezpercevoirclairementladirectionetlavitesse desnuages.Delamêmemanière,quandvousdisposezd’unpointderéférenceimmobile,vouspouvezpercevoirquandl’espritvadansunemauvaisedirectionetvouspouvezle rameneravantqu’ ilne se trouveendifficulté.
Laméditationdanslavie quotidienneestfondamentalementuneversionpluscompliquéedelaméditationmarchée,ence sensquevousgéreztroisdomainesprincipauxdefocalisation:(1)maintenirvotre focalisationintérieure;(2)toutenétantengagédansdesactivités;(3)aumilieudesactivitésquisedéroulentautourdevous.Lesprincipalesdifférencessontbienentendule faitquelespoints(2)et(3)sontpluscomplexes,etquevouspouvezmoinslescontrôler.Maisilexiste desmanièresdecompensercette complexitésupplémentaire.Etvouspouvezutiliserlapartde contrôle quevousavezeffectivementsurvosactionsetvotre environnementpourcréerdemeilleuresconditionspourvotre pratique.Beaucouptropsouvent,lesgensessaientdefourrerlaméditationdanslesfissuresdeleurvie telle qu’ ilslaviventdéjà,cequinedonnepasàlaméditationbeaucoupdeplace pourcroître.Sivoustraitezvraimentle problèmedelasouffranceetdustressavecsérieux,vousdevezréorganiservotre vie dumieuxquevousle pouvezpourfavoriserlesqualitésquevousvoulezdévelopper.Placezl’entraînementdevotre espritaudébutdevotre liste deprioritésdanstoutce quevousfaites.Plushautvouspouvezleplacersurlaliste,mieuxc’est.
Ainsiqueje l’aidéclarédansl’ introduction,certainsdesconseilsdonnésicidanslapartie troispeuventsupposerunniveaud’ implicationplusélevéque
celuiquevousêtesactuellementprêtàaccepter.Donc,lisezdefaçonsélective –maislisezaussidansunespritd’honnêtetévis-à-visdevous-même.Essayezd’être auclairàproposdesmembresdevotre comitéintérieurquiopèrentlasélection.
I:VOTREFOCALISATIONINTÉRIEURE
Ilse peutquevousdécouvriezquevousnepouvezpasobservercontinuellementetclairementl’ inspirationetl’expirationquandvousêtesprofondémentimpliquédansunetâchecomplexe,maisvouspouvezmaintenirunsensgénéralde laqualitédel’énergie respiratoire dansle corps.
Ils’agitd’undomainedanslequellesleçonsquevousavezapprisesdelaméditationassise peuventvousvenirenaide.Deuxhabiletéspeuventenparticuliervousaiderici.
1.Essayezderemarqueroùse trouventlespointsdéclencheursdansvotrechampd’énergie respiratoire :lespointsquionttendanceàse tendreouàseresserrerle plusrapidement,conduisantàdesschémasdetensionquiserépandentdansd’autrespartiesducorps.Lespointstypiquesse trouventdanslagorge;autourducœur;dansle plexussolaire,juste devantl’estomac;ousurledosdevosmainsouencorele dessusdevospieds.
Unefoisquevousavezidentifiéunpointdece type,utilisez-le commel’endroitoùvouscentrezvotre attentiontoutaulongdelajournée.Assurez-vouspardessustoutquecetendroitreste ouvertetdétendu.Sivoussentezqu’ ilse resserre,arrêteztoutce quevousêtesentraindefaire pendantuncertaintempsetrespirezàtravers.End’autrestermes,envoyezunebonneénergierespiratoire danscette zoneetpermettez-luidese détendreaussitôtquevousle pouvez.Celaaideraàdisperserlaforce delatensionavantqu’elle neprennele contrôle d’autrespartiesdevotre corpsetde votre esprit.
Ilse peutqu’audébutvousdécouvriezquevousvousécartezdevotre pointplusquevousnerestezaveclui.Commepourlaméditationassise,vousdevezêtre patientmaisfermevis-à-visdevous-même.Chaquefoisquevousvousrendezcomptequevousavezperduvotre point,revenez-yimmédiatementetlibéreztoute tensionquis’estdéveloppéeentre-temps.Ilse peutquevoustrouviezutile devousfixerdesrappels:parexemple,vousferezuneffortparticulierpourêtre avecvotre pointchaquefoisquevoustraversezunerueouquevousarrivezàunfeurouge.Avecle temps,vouspouvezvousfixerdesbutsplusélevésetviserdepluslonguespériodesoùvousêtescentréetdétendu.
Lorsquevousferezcela,vousserezentraindecombattre certainesvieilleshabitudesdéfensivesinconscientes,etilse peutdoncquemaîtrisercette
habiletéprennedutemps.Maissivouspersistezàconservervotre pointdétendu,vousdécouvrirezquevousêtesmoinstenduaucoursdelajournée.L’ impressionqu’ ilyaquelquechosequevousdevezfaire sortirde votresystèmepèseramoinssurvous.Voustirerezenmêmetempsplusdeplaisiràessayerdemaintenirvotre centre parce quevousvoussentirezplusstable etplusàl’aise.Celavousaideraàresteraveclui.Sivousvoustrouvezdansunesituationoùvousêtessimplementassissansavoirgrandchoseàfaire –commedansuneréunionoudanslasalle d’attente d’unmédecin–vouspouvezbaignerdanslafélicitédelasensationd’aise envotre centre sansquepersonnenelesache.
Conservervotre pointcentraldétenduvousaideaussiàvousrendreplussensible auxpetiteschosesquiprovoquentuneréactiondevotre part.Celavousfournitplusdevisionspénétrantesdansle fonctionnementdevotre propreesprit.Vousdisposezalorsd’unendroitoùvouspouvezprendredureculparrapportàvospenséesetlesobserversimplementcommedesmembresducomité.Vousn’êtespasobligéd’acceptertoutce quele comitépropose.Siquelquechosedemalhabile estamenéàlatable dediscussion,vousapprenezàle reconnaître commequelquechosedemalhabile etvousrespirezimmédiatementàtraverslui.
Lorsquevousrenforcezvotre capacitéàconservervotre pointcentraldétenduetpleinentoute situation,vousdéveloppezunfondementsolidepourvotreobservateurintérieur.Développercette identitédansl’espritvousaideàpasserlajournéeàuncoûtémotionnelmoindre,etàremarquerdeschosesenvous-mêmeainsiquedansvotre environnementquevousn’aviezjamaisremarquéesauparavant.End’autrestermes,celaconstitueunbonfondementpourquelediscernementapparaisse aucoursdevosactivitésquotidiennes.Celarenforceaussile discernementquevousamenezàlaméditationformelle.
2.Lasecondehabiletéutile enmatière derespirationaucoursdelajournéeconsiste àremplirvotre corpsaveclarespirationetlaconsciencequandvousêtesdansunesituationdifficile,enparticulierquandvousêtesconfrontéàunepersonnedifficile.Pensezquelarespirationestunbouclierprotecteur,afinquel’énergie del’autre personnenepénètre paslavôtre.Visualisezenmêmetempslesparolesetlesactionsdecette personnecommequelquechosequipasse àcôtédevous,etnoncommequelquechosequivientdroitsurvous.Celavousaideàvoussentirmoinsmenacé,etcelavouspermetdepenserplusclairementàlafaçonderéagirdemanière appropriée.Etparce quevouscréezunchampdeforce debonneénergie bienferme,ilestpossible quevousayezuneffetcalmantetstabilisantsurlespersonnesetlasituationautourdevous.
Celaconstitueaussiunebonnehabiletéàmaîtriserquandvousavezaffaire à
despersonnesquiviennentvousparlerdeleursproblèmes.Beaucouptropsouvent,noussentonsinconsciemmentquesinousn’absorbonspasunepartiedeleurdouleur,nousn’avonspasd’empathie poureux.Maisnotre impressiond’absorberleurénergie n’allègepasvraimentleurfardeau;elle nefaitquenousécraser.Vouspouveztoujourséprouverdel’empathie –etmêmevoirleursproblèmesplusclairement–sivousrestezàl’ intérieurd’uncoconclairdebonneénergie respiratoire.Decette manière,vousneconfondezpasleurdouleuraveclavôtre.
Idéalement,vousvoulezcombinercesdeuxhabiletésenmatière derespirationenuneseule,commevousle feriezdanslaméditationmarchée.End’autrestermes,conservezvotre focalisationsurle pointquevousavezchoisicommemodepardéfaut,maisapprenezcommentélargirlarespirationetlaconscienceàpartirde ce pointpourremplirle corpstoutentieraussirapidementquepossible chaquefoisquevousenressentezle besoin.Vousserezainsipréparépourtoutce quipeutsurveniraucoursdelajournée.
II:VOSACTIVITÉS
Vousdécouvrirezrapidementqueleschosesquiperturbentvotre méditationdanslavie quotidienneneproviennentpastoutesdel’extérieur.Vospropresactivités–ce quevousfaites,dites,etpensez–peuventaussivousdéséquilibrer.C’estlaraisonpourlaquelle le principedelaretenueconstitueunepartieessentielle delapratique:vousvousfixezcommeprioritédevousretenirdefaire certaineschosesetd’orientervotre attentiond’unemanière quidéferaitletravailde votre méditation.
Ilestimportantdenepaspenserquelaretenueconstitueunconfinement,quilimite l’éventailde vosactivités.C’estenréalitéuneporte verslaliberté–lalibertéparrapportauxdégâtsquevousvousfaitesetquevousfaitesauxgensautourdevous.Bienquecertainesformestraditionnellesderetenuepuissentapparaître confinantesaudébut,souvenez-vousqueseulslesmembresmalhabilesducomitése sententlimitésdansleursmouvements.Lesmembreshabilesquiontétépiétinésse voientenréalitéaccorderuncertainespaceetunecertainelibertépourse développeretcroître.
Enmêmetemps,lapratiquedelaretenuenesignifie pasrestreindrelepérimètre devotre conscience.Beaucouptropsouvent,quandnouspensonsàfaire ouàregarderquelquechose,nousnousfocalisonssimplementsurce quenousaimonsounon.Laretenuevousoblige àregarderpourquoivousaimezouvousn’aimezpascertaineschoses,etcequiseproduitcommerésultatquandvoussuivezvospréférencesetvosrépugnances.Decette manière,vousélargissezvotre perspective etvousobtenezunevisionpénétrante dansdeszonesde
l’espritquiautrementresteraientcachéesdanslescoulisses.Laretenueconstitueainsiunemanière dedévelopperle discernement.
Certainsmembresducomitédel’espritaimentarguerquevouslescomprendrezmieuxseulementsivousleurcédez,etquesivousneleurcédezpas,ilspasserontdanslaclandestinitéoùvousnepourrezpaslesvoir.Sivousvouslaissezavoirparcetargument,vousneserezjamaislibérédeleurinfluence.Laseule solutionconsiste àrefuserdefaçonpersistante àle croire,carvouspourrezalorsvoirleurlignededéfensesuivante,etensuite lasuivante.Vousparviendrezfinalementauniveauoùilsse révèlent,etvousverrezalorscommeleurraisonnementest,enréalité,faible.Donc,iciencore,laretenueconstitueunmoyendedévelopperle discernementdansdesdomainesquelefaitdesefaireplaisirmaintientcaché.
Uneautre manière devoirlaretenueconsiste àconsidérerlaméditationcommeunexercice aucoursduquelvousdéveloppezunedemeurepourl’esprit–unendroitenvousoùvouspouvezvousreposeravecunsensdeprotectionetrecueillirde lanourriture pourl’esprit.Sivousmanquezderetenue,c’estcommesilesfenêtresetlesportesdevotre chez-soiintérieurétaientouvertesvingt-quatre heuressurvingt-quatre.Lesgensetlesanimauxpeuventalleretvenirettoutlaisserendésordre.Sivousfermezvosfenêtresetvosportesseulementquandvouspratiquezlaméditationformelle,vousêtesobligédejouerle rôle d’unconciergechaquefoisquevouscommencezàméditer.Etvousdécouvrezalorsquecertainespersonnesoucertainsanimauxquisontvenuserrerjusquechezvousnesontpasdisposésàpartir.Ilsvontconsommertouteslesprovisionsquevousavezfaites,etilne vousresterarien.Vousdevezdoncacquérirle discernementquisaitquandilfautouvriretfermervosfenêtresetvosportes.Votre espritdisposeraainsid’unebonnedemeure.
Sivousavezpeurquelaretenuevousprive devotre spontanéité,souvenez-vousdumalquepeutprovoquerlaspontanéiténonentraînée.Pensezauxchosesquevousavezditesoufaitessuruncoupdetête etquevousavezplustardlongtempsregrettées.Cequevouspensiezêtre votre «spontanéiténaturelle »étaitsimplementlaforce d’unehabitudemalhabile,aussiartificielleetfabriquéequetoute autre habitude.Laspontanéitédevientadmirable et«autop»seulementquandelle aétéentraînéejusqu’austadeoùl’actionhabile nedemandeplusaucuneffort.C’estce quenousadmironschezlesplusgrandsartistes,etlessportifsde hautniveau.Leurspontanéitéleurademandédesannéesd’entraînement.Enconséquence,regardezlaretenuecommeunmoyend’entraînervotre spontanéitépourqu’elle deviennehabile sansquecelavousdemandeunquelconqueeffort.Ilse peutquecelaprennedutemps,maisc’estdutempsbienemployé.
Ilexiste troismanièrestraditionnellesd’exercerlaretenue:développerunsensdemodérationdansvotre conversation,observerlespréceptes,etexercerlaretenuesurvossens.
LA M O D É R A T I O N D A N S L A C O N V E R S A T I O N
Laleçonnumérounenmatière deméditationconsiste àcontrôlervotrebouchedefaçoncontinue.Sivousnepouvezpascontrôlervotre bouche,ilvousseraimpossible demaîtriservotre esprit.
Donc,avantdedire quoiquece soit,demandez-vous:(1)«Est-ce vrai?»(2)«Est-ce bénéfique?»(3)«Est-ce le bonmomentpourdire cela?»Silaréponseauxtroisquestionsest«Oui»,alorsallez-yetdites-le.Sice n’estpasle cas,gardezle silence.
Quandvousposercesquestionsdevientunehabitude,vousdécouvrezqu’ ilyatrèspeudeconversationsquivalentlapeinequ’onlesaient.
Celanesignifie pasquevousêtesobligédedevenirasocial.Sivousêtesautravailetquevousavezbesoindeparleràvoscollèguespourcréeruneatmosphèreharmonieuse,celaestconsidérécommedesparolesquivalentlapeinequ’onlesprononce.Faitessimplementattentionàce quelesparolesdetypelubrifiantsocialn’aillentpasplusloinquecelaetqu’ellesnesetransformentpasenbavardageinutile.Cen’estpasseulementdel’énergiegaspillée,c’estaussiunesourcededanger.Tropdelubrifiantpeuttoutbloquer.Lesparolesquiprovoquentle plusdemalsontsouventcellesqu’onlaisse sortirdesabouchesanslesfiltrerquandellessurgissentdansl’esprit.
Sile faitd’observerle principedelamodérationdanslaconversationsignifie quevousallezacquérirlaréputationd’être unepersonnesilencieuse,ehbien,c’esttrèsbiencommeça.Vousdécouvrirezquevosparoles,sivousfaitesyplusattention,commencentàprendreplusdevaleur.Vouscréezenmêmetempsunemeilleureatmosphèrepourvotre esprit.Sivousbavardezconstammenttoute lajournée,commentallez-vousarrêterle bavardagementalquandvousvousassiérezpourméditer?Maissivousdéveloppezl’habitudedesurveillervotre bouche,lamêmehabitudes’appliqueraàlaméditation.Touslesmembresdevotre comitécommenceront,euxaussi,àapprendreàsurveillerleurbouche.
Celanesignifie pasquevousdevezrenonceràl’humour,vousapprenezjusteàutiliserl’humourdefaçonsage.Dansnotre société,l’humourtendàseconfondreaveclesformesdeparole erronée:lesfaussetés,lesparolesquidivisent,lesparolesgrossières,etle bavardageinutile.C’estundéfid’apprendreàutiliservotre humourpourdéclarerdeschosesquisontvraies,quiconduisent
àl’harmonie,etquisontréellementutiles.Maispensezuninstantàtouslesgrandshumoristesdupassé:nousnoussouvenonsdeleurhumouràcausedelamanière ingénieusedontilsontexprimélavérité.Ilse peutquevousaspiriez,ounon,àdevenirungrandhumoriste,maisl’effortconsacréàessayerd’utiliserl’humouravecsagesse constitueunbonexercice enmatière dediscernement.Sivouspouvezapprendreàrire defaçonsageetde manière bonenfantàproposdesfaiblessesdumondequivousentoure,vouspouvezdelamêmemanière apprendreàrire devospropresfaiblesses.Etils’agitlàd’unedeshabiletéslesplusessentiellesdurépertoire d’unméditant.
LE S P R É C E P T E S
Unprécepte estunepromessequevousvousfaitesd’éviteruncomportementnocif.Personnenevousl’ impose,maisdespersonnessagesontdécouvertquecinqpréceptessontparticulièrementutilespourcréerunbonenvironnementpourentraînerl’esprit.Quandvousprenezcescinqpréceptes,vousprenezlarésolutiondenepasvousengagerintentionnellementdanslescinqactivitéssuivantes:
1)tuerunepersonneouunanimalquelconque;2)voler(c’est-à-dire prendrequelquechosequiappartientàquelqu’un
d’autre sanslapermissiondecette personne);3)avoirdesrelationssexuellesillicites(c’est-à-dire avecunmineurouavec
unadulte quientretientdéjàuneautre relation);4)dire deschosesfausses(c’est-à-dire déformerlavérité);5)prendredesproduitsintoxicants.
Cespréceptessontconçuspourcontrecarrercertainesdesmanièresflagrantesdontvosactionscréentdesperturbations,àl’ intérieuretàl’extérieur,quifontqu’ ilvousestdifficile demaintenirvotre focalisationintérieure.Al’extérieur,ilsvousprotègentcontre lestypesd’actionquiconduiraientlesautresàsevenger.Al’ intérieur,ilsvousprotègentcontre deuxattitudesaveclesquellesvouspouvezvousblesserquandvoussavezquevousvousêtesfaitdumalouquevousenavezfaitauxautres.Cesdeuxattitudessontuneestimedesoifaible ouuneestimedesoiexcessivementélevée.
Cesdeuxformesd’estimedesoimalsainesontliéesauxdeuxmanièresdontlesgenstendentàréagiràleurproprecomportementincorrect:(1)soitenregrettantleursactions;(2)soitens’engageantdansl’unoul’autre desdeuxtypesdedénisuivants:(a)enniantquelesactionsse sonteffectivementproduites;(b)ouenniantqu’ellesétaientvraimenterronées.Cesréactionssont
commedesblessuresdansl’esprit.Le regretestuneblessureouverte,tendreautoucher,alorsquele déniestcommedelachaircicatrisée durcie entortilléeautourd’unendroittendre.Quandl’espritestblessédecette manière,ilne peutpass’établirconfortablementdansle présent,carilse retrouvereposantsurdelachairànu,exposéeàvif,ousurdesnœudscalcifiés.Quandilestobligédedemeurerdansle présent,ilestlàseulementd’unemanière tendue,tordue,etpartielle.Lesvisionspénétrantesqu’ ilobtientontégalementtendanceàêtretorduesetpartielles.C’estseulementsil’espritestlibre deblessuresetdecicatricesqu’ ilpeuts’établirconfortablementetlibrementdansle présent,etdonnernaissanceàundiscernementnondéformé.
C’estlàoùlescinqpréceptesinterviennent.Ilssontconçuspourguérircesblessuresetcescicatrices.Ilsconstituentunepartie intégrale duprocessusthérapeutiquedelaméditation.Uneestimedesoisaineprovientdufaitd’êtreàlahauteurd’unensembledecritèresquisontpratiques,clairs,humains,etdignesderespect.Lescinqpréceptessontformulésdetelle manière qu’ ilsfournissentjustementcetensembledecritères.•Pratiques:lescritèresquelespréceptesétablissentsontsimples.Vousvous
promettezdenepasvousengagerintentionnellementdansl’undescinqtypesd’activitésnocives,etde nedire àpersonnedes’yengagernonplus.C’esttout.Vousn’avezpasàvouspréoccuperdecontrôlerplusdechosesquecela.Celasignifie quelespréceptesnevousdemandentpasdevousfocalisersurlesmanièresindirectesounonintentionnellesdontvosactionspeuventéventuellementconduire quelqu’und’autre àenfreindrelespréceptes.Vousvousfocalisezd’abordsurvospropreschoixpouragir.
Siaprèsuncertaintempsvousvoulezélargirvospromessesvis-à-visdevous-mêmepouréviteruncomportementquipourraitindirectementfaire ensortequed’autrespersonnesenfreignentlespréceptes–telquele faitd’acheterdelaviande–celadépendentièrementdevous.Maisaudébut,ilestplusjudicieuxdevousfocalisersurce quevouschoisissezdefaire,carils’agitd’undomainesurlequelvouspouvezexercerunvéritable contrôle.
Ilestentièrementpossible devivre enaccordaveccescritères–dontl’applicationn’estpastoujoursfacile oucommode,maistoujourspossible.Ilsepeutqu’ ilvoussoitplusfacile d’observercertainspréceptesqued’autres,maisavecdutempsetde lapatience–etunpeudesagesse pourtraiterlesécartsdansvotre comportement–ilsdeviennentdeplusenplusgérables.Ceciestparticulièrementvraiquandvouscommencezàremarquerlesbénéficesquidécoulentdeleurobservation,etle malquecelaprovoquequandvousvousenécartez.
Certainespersonnestraduisentlespréceptesencritèresquiontl’airplus
nobles–considérantparexemplequele deuxièmeprécepte signifie nepasabuserdesressourcesdelaplanète –maismêmeceuxquireformulentlespréceptesdecette manière admettentqu’ ilestimpossible d’être àleurhauteur.Quiconqueasouffertd’avoiràrespecterdescritèresinapplicablespeutvousparlerdesdégâtspsychologiquesquedetelscritèrespeuventprovoquer.Sivouspouvezvousdonnerdescritèresquidemandentunpeud’effortetde satimaisqu’ ilestpossible desatisfaire,votre estimedesoiaugmentedefaçonconsidérable lorsquevousdécouvrezenvouslacapacitéàsatisfaire cescritères.Vouspouvezalorsetensuite faire face avecconfianceàdestâchesplusexigeantes.•Clairs:lespréceptessontformuléssans«si»,«et»,ou«mais».Cela
signifie qu’ ilsvousfournissentunguidagetrèsclair,quinelaisse aucuneplaceàl’ indécisionouàdesrationalisationsquinesontpasvraimenthonnêtes.Soituneactionestenaccordaveclespréceptes,soitelle nel’estpas.Encoreunefois,descritèresdece typesontquelquechosedetrèssainàrespecter.Quiconqueaélevédesenfantsauradécouvertque,bienqu’ ilspuissentseplaindrederèglesstrictes,ilsse sententenréalitéplusensécuritéavecellesqu’avecdesrèglesquisontvaguesettoujourssujettesàlanégociation.Desrèglesclairesnepermettentpasàdesintentionscachéesdese faufilerparlapetiteporte del’esprit.Quand,envousentraînantavecdetellesrègles,vousapprenezquevouspouvezfaire confianceàvosmotivations,vousacquérezunsensd’estimedesoiauthentiquementsain.Enmêmetemps,vousenteniràdesrèglesclairesvousfaitéconomiserdutempsquevouspourriezautrementperdreàessayerdebrouillerlesfrontièresetde justifieruncomportementmalhabile vis-à-visdevous-même.•Humains:lespréceptessonthumainsàlafoisvis-à-visdelapersonnequi
lesobserve etvis-à-visdesgensaffectésparsesactions.Sivouslesobservez,vousvousmettezenaccordavecunprincipehumain:lesforceslesplusimportantesquifaçonnentvotre expériencedumondesontlespensées,lesparoles,etlesactesintentionnelsquevouschoisissezdansle momentprésent.Celasignifiequevousn’êtespasquantiténégligeable.Achaquechoixquevousfaites–àlamaison,autravail,lorsquevousvousdivertissez–vousexercezvotre pouvoirsurle façonnageencoursdumonde.Observerlespréceptesgarantitquevotrecontributionaumondeesttoujourspositive.
Quantàvotre effetsurlesautres,sivoussuivezlespréceptes,votrecontributionaumondeestenaccordaveclesprincipesdelabienveillanceetdelacompassion.Celavousaideàdévelopperlesbrahmaviharasanscrainted’hypocrisie oudedéni.
•Dignesderespect:lescinqpréceptessontappelés«lescritèresquelesEtres
noblestrouventattirants»–lespersonnesquiontobtenuaumoinsunpremiergoûtdel’Eveil.Detellespersonnesn’acceptentpasdescritèresseulementsurlabase delapopularité.Ellesontmisleurvie enjeupourvoirce quiconduitaubonheurvéritable etellesontvuparelles-mêmes,parexemple,quetoutmensongeestpathologique,etquetoute relationsexuelle endehorsd’unerelationsérieuseesttoujoursdangereuse.Ilse peutqued’autrespersonnesnevousrespectentpasparce quevousvivezenobservantlescinqpréceptes,maislesEtresnobles,eux,vousrespectent,etleurrespectvautplusqueceluidequiquece soitd’autre dansle monde.
Certainespersonnescraignentd’observerlespréceptesdepeurdedevenirorgueilleusesparce queleurcomportementseraalorsmeilleurqueceluidesautres.Ilestcependantfacile d’abandonnerce typed’orgueilquandvousvoussouvenezquevousobservezlespréceptesnonpourdevenirmeilleurquelesautres,maissimplementpourguérirlesproblèmesquise trouventdansvotrepropreesprit.C’estcommeprendreunmédicament:sivousprenezvotremédicamentalorsqued’autrespersonnesneprennentpasle leur,ce n’estpasuneraisonpourlesmépriser.Ilse peutquecelalesencourageàprendreleursantéplusausérieux,maissiellesrefusentdetenircomptedevotreencouragement,vousdevezlaissertomberlaquestionpourle momentetvousconcentrersurle rétablissementdevotre propresanté.
Letypedefiertésainquivientdece quel’onobserve lespréceptessefocalise surle faitquevousvouscomparezàvous-même–end’autrestermes,surle faitquevousavezapprisàêtre moinsnocifetplusréfléchiquevousnel’étiezauparavant.Cetypedefiertévautbienmieuxquele typeopposé:l’orgueilquivoitlespréceptescommequelquechosedemesquin,quidéclareêtre au-dessusd’eux.Cetyped’orgueilestdoublementdommageable :àlafoispourvotre espritetpourle bonheurdesautres.Ilestbeaucoupplussaindevousrespecterparce quevousvoussoumettezàunentraînementstrictetquevousle maîtrisez.Cetypederespectestbonpourvousetpourtouslesautres.
Enplusdecréerunehabitudesaineetunenvironnementfavorable àlapratique,lespréceptesmettentenjeulesnombreuseshabiletésdontvousavezbesoinpourcommenceràméditer.Ilsvouspermettentdemettre enplace uneintentionhabile etensuite deresteravecelle.Ilsvouspermettentdetraiterd’unemanière maturetoute lacunequipourraitsurvenir.Pourlesobserveravecsuccès,vousdevezapprendrecommentreconnaître etadmettre uneerreursansvousemprisonnerdansle remordsetl’auto-récrimination.Vousréaffirmezsimplementvotre intentiondenepasrefaire ce fauxpas,etvousdéveloppezensuite lesbrahmaviharapourvousaideràrenforcercette intention.Vousapprenezdecette manière àlafoiscommentprendreencomptevoserreurset
commentnepaslesrépéter.Lespréceptesdéveloppentaussilesqualitésmentalesquisontspécifiquement
nécessairespourlaconcentration:satipourlesconserveràl’esprit,l’attituded’alertepoursurveillervosactionsetvousassurerqu’ellesrestentenaccordavecvospréceptes,etl’ardeurpouranticiperlessituationsoùvouspourriezêtre tentéd’enfreindrevospréceptes,afindepouvoirplanifierunestratégie habile quiconserveravospréceptesintacts.Celadéveloppealorsvotre discernement.
Vousrencontrerezparexempledessituationsoùilse peutquedire lavéritéàproposd’unsujetparticuliersoitnocifpourlesautres.Commentévitez-vousdeparlerdece sujetsanstoutefoisdire unmensonge?Quandvousvouspromettezdenepastuer,vousdevezanticiperle faitquedesinsectesnuisiblespourraientenvahirvotre demeure.Commentpouvez-vouslesécartersanslestuer?
Decette manière,lespréceptesaidentàfavoriserunenvironnementpropiceàlapratiquedelaméditation,toutenvouspermettantd’exercerleshabiletésquevousavezbesoindedévelopperàl’ intérieurdelaméditationelle-même.
LA R E T E N U E D E S S E N S
Ici,lessenssontaunombredesix:lessensdelavue,de l’ouïe,de l’odorat,dugoût,etdutoucher,ainsiquele sensdel’ idéation–laconnaissancedesidéesqu’avotre esprit.Laretenuedessensnesignifie pasvousdéplaceravecdesœillèresoudesbouchonsdanslesoreilles.Elle vousforce enréalitéàvoirplusclairementquevouspourrieznormalementvoir,carelle vousdemandededevenirsensible àdeuxchoses:(1)votre motivationà,disons,regarderunobjetparticulier;et(2)ce quiarrive àvotre espritcommerésultatd’avoirregardécetobjetvisuel.Lesquestionsdudiscernementvontainsiexerceruneinfluencedansundomaineoùvousêteshabituellementmûparlesquestionsdelafaim:larecherchedevoiroud’entendredeschosesdélicieuses.Vousapprenezàvoirvotre implicationdanslessenscommefaisantpartie d’unprocessuscausal.C’estde cette façonquelaretenueaideàdévelopperle discernement.Vousapprenezenmêmetempsàcontrecarrerdescourantscausauxquipourraientperturberl’esprit.Celaaideàdévelopperlaconcentration.
Pournepasêtre emportéparcescourants,vousdevezmaintenirvotre centreconscientàl’ intérieurducorps.Cetypedecentre estcommeuneancre quisertàretenirl’esprit.Assurez-vousensuite quevotre centre estconfortable.Celaconserve l’espritbiennourri,de sorte qu’ iln’abandonnepassonancre poursuivre cescourantsàlarecherchedenourriture.Quandl’espritn’apasfaimdeplaisir,ilestbeaucoupplusdisposéàexercerlaretenuesurlescourantsqui
sortentdesyeux,desoreilles,dunez,de lalangue,ducorps,etde l’esprit.Unefoisquel’espritestfermementcentré,vousvoustrouvezdansunebonnepositionpoursortirde cescourantsetlesvoirselonlestermesàlafoisdeleursaspectsetde leursschémascausaux.
1.Chaquefoisquevousorientezvotre attentionverslessens,essayezd’êtreauclairàproposdevotre motivation.Vousdevezvousrendrecomptequevousn’êtespasunrécepteurpassifdesobjetsvisuels,dessons,etc.L’espritsortenréalitéàlarecherchedestimulussensoriels.Etsouvent,ilcherchedesennuis.Ilexiste parexempledesmomentsoùiln’yarienautourdevoussusceptibled’ inspirerle désirdévorant,maisle désirdévorantapparaîtdansl’espritetilpartàlarecherchedequelquechosepourse nourrir.Lamêmechoseseproduitaveclacolère ettoutesvosautresémotions.
Donc,quandvousregardezdeschoses,querecherchez-vous?Quieffectuel’acte deregarder?Est-ce le désirdévorantquieffectuel’acte deregarder?Est-ce lacolère quieffectuel’acte deregarder?Sivouslaissezcesémotionsorientervosyeux,ellesprennentégalementl’habitudededonnerdesordresàvotreesprit.Vousêtesentrainderenforcerlesmêmesmembresducomitéquevousaurezplustardbesoindemaîtriseraucoursdelaméditation.
Sivousvoyezquedesintentionsmalhabilesvousinfluencentquantàl’endroitoùvousfocalisezvotre attention,ouquantàvotre choixdelafaçondontvousle regardez,changezdefocalisation.Regardezautre chose,ouregardezlamêmechosedemanière différente.Sivousêtesentraindecontemplerunbeaucorps,recherchezlesaspectsquisontmoinsbeaux–etilsnese trouventpasloin,juste souslapeau.Lemêmeprincipevautpourlacolère.Sivousêtesentraindepenseràquelqu’unquevoushaïssezvraiment,souvenez-vousquecette personnepossèdeégalementdebonscôtés.Soyezunepersonnequipossèdedeuxyeux,passeulementun.Oubiensivousdécouvrezquequandvousabandonnezle désirdévorantoulacolère,celanevousintéresse plusderegardercespersonnesoudepenseràelles,vousvousrendezalorscomptequele problèmenevenaitpasd’elles.Ilvenaitducomitédansvotre esprit.Vousapprenezquevousnepouvezpasvraimentfaire confianceàcertainsdesesmembres.Ils’agitlàd’unebonneoccasiond’apprendreauquotidien.
2.Unprincipesimilaire s’appliquequandvousremarquezlesrésultatsquidécoulentdufaitde regarder.Sivousvousrendezcomptequelamanière dontvousêtesentrainderegarderquelquechoseacommencéàaggraverdesétatsmentauxmalhabiles,soitdétournezvotre regard,soitapprenezàregarderlamêmechosed’unemanière quicontrecarre cesétatsmentaux.Lamêmechoses’appliqueàce quevousécoutez,ce quevoussentez,ce quevousgoûtez,ce que
voustouchez,etenparticulierce àquoivouspensez.Sivouspouvezconservervotre attentionfocalisée surlamanière dontl’esprit
initie le contactsensorieletestaffectéparcelui-ci,vousrestezfocaliséàl’ intérieurmêmelorsquevousregardezouécoutezquelquechoseàl’extérieur.Celavousaideàconserverfermeetrésilientle centre devotre focalisationtoutaulongdelajournée.
III:VOTREENVIRONNEMENT
Lesvaleursdelasociétéhumainevontpourlaplupartd’entre ellesàl’encontre delavie méditative.Soitellesse moquentdel’ idéed’unbonheurvéritable,immuable,soitellesévitentcomplètementle sujet,oubienencoreellesdisentquevousnepouvezpasatteindreunbonheurquinechangepasàtraversvospropresefforts.Ceciestvraimêmedansdessociétésquisonttraditionnellementbouddhistes,etcelal’estparticulièrementdanslasociétémoderne,oùlesmédiasexercentunepressionpourquel’onrecherchelebonheurdansdeschosesquivontchanger.Lapratiquedelaméditationenvuedetrouverunbonheurinconditionnéesttoujourscontre-culturelle.Personned’autre nevaprotégervotre convictionenlapossibilitéd’unbonheurvéritable.Vousdevezlaprotégervous-même.Donc,apprenezcommentprotégervotrepratiquecontre lesvaleursantagonistesdelasociétédanssonensemble.
Ilexiste troismanièresdebase dontvouspouvezle faire :enchoisissantdesamisadmirables,enapprenantàvivre frugalement,etenvousisolantautantquevousle pouvez.
Cestroispointsrequièrentunebonnedosederenonciation,etlafaçonlaplusfacile depratiquerlarenonciation,c’estde laconsidérernoncommeuneprivation,maiscommeunéchange.Enéchangeantlesplaisirsd’unevieordinaire contre unevie méditative,vouséchangezdesverroteriescontre del’or.Vouspouvezégalementpenserquevousêtesunathlète quis’entraîne.Joueràvousmontrerplusintelligentquevoshabitudesmalhabilesabeaucoupplusdevaleurquen’ importe quelsport.Toutcommelesathlètessontdisposésàvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirdesperformances,vousdevriezêtre disposéàvivre enacceptantcertainesrestrictionspourobtenirlebonheurvéritable.Ettoutcommeunathlète quidoitse restreindreàunrégimesainenvientàpréférerlanourriture saineàlamalbouffe,vousdécouvrezquelesrestrictionsquevousimposezàlamanière dontvousinteragissezavecvotreenvironnementdeviennentenréalitévotre façond’être préférée.
LE S A M I S A D M I R A B L E S
Quandvousvousassociezàunepersonne,vousprenezinconsciemmentleshabitudesetlespointsdevuedecette personne.C’estlaraisonpourlaquelle leprincipele plusimportantpourfaçonnerl’environnementdevotre méditationquotidienneestde vousassocieràdespersonnesadmirables.
Lespersonnesadmirablespossèdentquatre qualités:ellessontvertueuses,généreuses,sages,etellessontconvaincuesquelesqualitéshabilesdevraientêtre développées,etlesqualitésmalhabilesabandonnées.Sivouspouveztrouverdespersonnescommecela,essayezdevousassocieràelles.Remarquezleursbonnesqualités,essayezdelesémuler,etdemandez-leurcommentvouspourriezdéveloppervous-mêmeplusdevertu,de générosité,de sagesse,etdeconviction.
Donc,regardezautourdevous.Sivousnevoyezpersonnequipossèdecesqualités,partezàlarecherche.
Leproblèmequise pose,c’estce qu’ ilfautfaire aveclespersonnesqui,autourdevous,nesontpasadmirables,maisaveclesquellesvousêtesobligédepasseruncertaintempsàlamaison,autravail,oulorsd’activitésàcaractèresocial.Le problèmeestparticulièrementdifficile s’ ils’agitde personnesdontvousêtesresponsable,ouenversquivousavezunedette degratitude,commevosparents.Vousdevezpasseruncertaintempsaveccespersonnes;vousdevezlesaider.Donc,apprenezce quecelasignifie depasseruncertaintempsavecquelqu’unsanss’associeràlui–c’est-à-dire sansprendreseshabitudesetsesvaleurs.Le principefondamentalestquevousn’allezpasversluipourchercherdesconseilsconcernantdesproblèmesmorauxouspirituels.Essayezaussidevousexcuserchaquefoisqu’ ilessaie devousattirerversdesactivitésquivontàl’encontre devospréceptesoudevosprincipes.Sicesactivitéssontinévitables–commequandilyaunefête autravail–prenezl’attituded’unanthropologuedelaplanète Mars,quiobserve lesétrangeshabitudesdeterriensdanscettesociétéàce momentprécis.
S’ ilyadespersonnesoudessituationsquionttendanceàfaire ressortircequ’ ilyadepire envous,etquevousnepouvezpasleséviter,asseyez-vousetconsacrezuneséancedeméditationàplanifierlafaçondontvouspouvezsurvivre àlarencontre sansquecelaprovoquevotre réaction,etavecunminimumdeconflitnonnécessaire.Apprendrecommentempêcherlesqualitésmalhabilesd’apparaître dansl’espritconstitueunepartie importante delaVoie,maistropsouvent,c’estquelquechosequel’onnéglige.Touteslesméditationsnedoiventpasobligatoirementse focalisersurle présent.Assurez-vousjuste quelaplanificationnedominepasvotre méditationetqu’elle nevapasau-delàdece quiestvraimentutile.
Danscertainscas,siuneamitiéestcentrée surdesactivitésmalhabiles,vous
pouvezêtre amenéàenvisagerdelamettre enparenthèses.Bienquecelapuisseblesserlessentimentsdel’autre personne,vousdevezvousdemanderce quiestle plusprécieux:lessentimentsdecette personneoul’étatde votre esprit.(Etsouvenez-vous:le faitde simplementblesserlessentimentsd’uneautrepersonnen’estpaslamêmechosequefaire dumalàcette personne.)Vousaurezenfindecompteplusàluioffrir–sivouspratiquezsérieusement,vouspouvezdevenirl’amiadmirable decette personne–etdoncnepensezpasquevotre prise dedistanceestunacte inamical.
Sivosamiss’ inquiètentdufaitquevousdevenezmoinssociable,parlezdelaquestionàquelqu’unenquivousavezconfiance.
Leprincipedelasélectivitéenmatière d’amiss’appliquenonseulementauxpersonnesenchairetenos,maisaussiauxmédias:lesjournaux,lesmagazines,latélévision,laradio,l’ internet,l’ internet,l’ internet.Ilestplusfacile danscecasd’arrêterdefréquenterceschoses-làsanséprouverdescrupules.Sivouséprouvezvraimentle besoindefréquenterlesmédias,demandez-vouschaquefois:«Pourquoiest-ce queje faisça?Aquelle sorte depersonnesvais-jem’associerenfaisantça?Quandellesdisentquelquechose,pourquoiveulent-ellesqueje le croie ?Puis-je leurfaire confiance?Quisontleurscommanditaires?»
Mêmele faitde lire/regarderlesnouvellescomporte desdangerspourquelqu’unquientraînel’esprit.Iln’yariendemalàessayerderesterinformédel’actualité,maisvousdevezêtre sensible àl’effetquetropd’attentionauxnouvellespeutavoirsurvotre esprit.Le messagedebase desnouvellesestquevotre tempsn’estpasimportant,queleschosesimportantesquise passentdansle mondesontcellesqued’autrespersonnesfontend’autreslieux.C’estlecontraire dumessagedelaméditation:lachoselaplusimportante quiseproduitdansvotre mondeestce quevousêtesentraindefaire icimême,encemomentmême.
Enconséquence,pratiquezlamodérationmêmedanslaquantitédenouvellesquevousregardez.Aulieudecela,observezlesnouvellesquisontcrééesicimêmedansvotre respiration.Etquandvousavezdesnouvellesdecetypeàrapporter,rapportez-lesseulementàdespersonnesquiontacquisvotreconfiance.
LA F R U G A L I T É
Lesmoinesbouddhistessontencouragésàréfléchirchaquejourauxraisonspourlesquellesilsutilisentlesquatre nécessitésdelavie :lanourriture,lesvêtements,le logement,etlesmédicaments.Le butdecette réflexionestde voir
s’ ilslesutilisentdefaçonexcessive oud’unemanière quivadévelopperdesétatsd’espritmalhabiles.Ilsreçoiventaussile conseilde réfléchiraufaitquechacunedesnécessitésestle résultatde sacrificesdenombreuses,nombreusespersonnesetd’autresêtresvivants.Cette réflexionencouragelesmoinesàvivresimplementetàavoirenfindecomptepourbutuneformedebonheurnoblequin’ imposeaucunfardeauàquiquece soit.
Lesméditantslaïcstirentégalementprofitde réfléchirquotidiennementdecette manière,pourcontrecarrerlamanière dontlasociétédanssonensemblelesencourageàfocaliserleurattentionsurlaconsommationetl’acquisitionsanspenseràleursconséquences.Donc,arrêtez-vouspourpenser,parexemplequandvousmangez:est-ce juste pourrestersuffisammentenformepourremplirvosdevoirs?Ouêtes-vous,selonlesmotsdestextesbouddhistes,entrainderechercherlesmeilleuressaveursaveclapointe devotre langue?Etes-vousentraindefaire dumuscle pouravoirbelle allure ?Sic’estle cas,vousêtesentraindefavoriserdesétatsd’espritmalhabiles.Etes-voustropdifficile encequiconcernele typedenourriture quevousallezmangeretnepasmanger?Sic’estle cas,vouspasseztropdetempsetvousdépenseztropd’argentpourvotre consommation–dutempsetde l’argentquipourraientêtre utiliséspourdévelopperlagénérositéetd’autresétatsmentauxhabiles.
Vousdevezvousrendrecomptequ’enmangeant–mêmesic’estde lanourriture végétarienne–vousconstituezunfardeaupourle mondeautourdevous,etvousvoulezenconséquenceréfléchirunpeuauxbutsquisontauservice delaforce quevoustirezdevotre nourriture.Nemangezpasjuste pourle plaisir,parce quelesêtres–humainsetanimaux–quiontfournicettenourriture nel’ontpasfournie parplaisir.Assurez-vousquevousfaitesbonusagedel’énergie quevousentirez.
Celanesignifie cependantpasquevousdevezvouspriverdenourriture.Vousenpriverpouravoirbelle allure estaussiuneattitudemalhabile,encesensquecelavousprive del’énergie dontvousavezbesoinpourpratiquer,etcelavousmaintientexagérémentattachéàl’apparenceducorps.Le termetraditionnelpourunealimentationsageestlamodérationdansl’alimentation:avoirunsensdujuste àpoint,de ce quiestexactementnécessaire pourvousmaintenirsuffisammentenbonnesantéetfortpourpouvoirresteravecl’entraînementdel’esprit.
Le mêmeprincipeestvraidestroisautresnécessités.Vousnevoulezpasêtreunavare,maisenmêmetemps,vousnevoulezpasgaspillerlesressourcespourlesquellesvous-même,ouquelqu’und’autre dontvousdépendez,aveztravaillésidurement.Nesoyezpasunesclave dustyle.Neprenezpasplusdumondequecequevousêtesprêtluiàrendre.Etapprenezàdéfaire lesperceptions–
promuesdefaçonsiintenseparlesmédias–quefaire desachatsconstitueuneformedethérapie etqu’unachatn’estriend’autre qu’unevictoire ouungain.Chaqueachatimpliqueaussiuneperte.Ilyad’abordlaperte d’unesommed’argentquiauraitpuêtre utilisée pourdévelopperdesqualitésd’esprithabiles–tellesquelagénérosité–plutôtquedesqualitésmalhabiles,commel’avidité.Ensuite,ilyauneperte deliberté.Tropsouvent,leschosesquevouspossédezcommencentàvousposséder.Plusvouspossédezdechoses,plusvousavezàcraindrelesdangersquipeuventleurarriver,telsquele vol,le feu,etlesinondations.Enconséquence,apprenezàlimitervosachatsàce quiestvraimentutile,etutilisezl’argentquevouséconomisezpouraideràfaire progresserlesqualitésdevie plusélevées,àlafoispourvous-mêmeetpourlespersonnesautourdevous.Pensezquelafrugalitéestuncadeauquevousvousfaitesetquevousfaitesaumonde.
L ’ I S O L E M E N T
L’ isolementvouspermetderegarderdirectementlesproblèmescréésparvotre propreespritsansêtre distraitparlesproblèmescréésparlesautres.C’estl’occasiond’entrerencontactavecvous-mêmeetderéaffirmervosvéritablesvaleurs.C’estlaraisonpourlaquelle le Bouddhaconseillaitàsesmoinesd’allerdansdeslieuxsauvages,etde créerunétatd’espritde type«lieuxsauvages»mêmequandilsvivaientdanslasociété.
Ilexiste plusieursmanièresdontvouspouvezcréercetétatd’espritdansvotre vie.
Lesrécitations.Ilse peutquevoustrouviezutile defaire desrécitationspourfavoriserunsensd’ isolementautourdevotre séancedeméditationquotidienneavantdecommenceràméditer.Celaestparticulièrementutile sivousremarquezquevotre espritvéhicule denombreuxproblèmesaccumulésaucoursdelajournée.Le sondelarécitationauneffetcalmant,etlesmotsdelarécitationvousaidentàvousmettre dansunnouvelétatd’esprit.Denombreuxtextesderécitationsontdisponiblesenligne,etde nombreuxfichiersaudiomontrentcommentprononcerlesmotsqu’ ilscontiennent.Ilestpossible defaire desrécitationsdansn’ importe laquelle deslanguesasiatiquesdespaysbouddhistes,dansvotre proprelangue,oudansunmélangedesdeux.Expérimentezpourvoirquelestle style derécitationle plusefficace pourvousmettre dansle meilleurétatd’espritpossible pourméditer.
Lesretraites.Ilestutile,enplusdevotre séancedeméditationquotidienne,detrouveràintervallesréguliersdesmomentsoùvouspouvezréserverdespériodespluslonguesàlapratiquedelaméditation.Celavouspermetd’aller
plusprofondémentdansvotre espritetde redonnerdesforcesàvotre pratique.Ilexiste deuxmanièresdontvouspouvezfaire cela,etilestutile d’essayerlesdeux.Lapremière consiste àtrouverdutempsdefaçonrégulière,touteslessemainesouunesemainesurdeux,pourconsacreràlapratiqueuneplusgrandepartie delajournéequevousnele faitesnormalement.Lasecondeconsiste àfaire uneretraite prolongéeuneoudeuxfoisparan.
•Traditionnellement,lesbouddhistesréserventquatre joursparmois–lejourdelapleinelune,le jourdelanouvelle lune,etlesdeuxjoursdelademi-lune–àunepratiqueplussérieuse.Onappelle celaobserverl’uposatha(ouposatha).Lamanière lapluscourante d’observerl’uposathaimpliqued’observerleshuitpréceptes,d’écouterle Dhamma(lesenseignementsduBouddha),etde méditer.
Leshuitpréceptess’appuientsurlescinqpréceptes.Le troisièmepréceptepasse de:pasderelationssexuellesillicites,à:pasderelationssexuellesdutout.Pource quiestdestroispréceptesrestants,vousvouspromettezquetoutelajournée,vousvousretiendrezde:
6)mangerpendantlapériodeallantdemidiàl’aubesuivante ;7)regarderdesspectacles,écouterdelamusique,utiliserdesbijoux,des
cosmétiquesetdesparfums;8)vousasseoirsurdessiègesélevés,luxueuxoudevousallongersurdes
litsélevés,luxueux.
Cespréceptesajoutentfondamentalementle principedelaretenuedessensauxcinqpréceptes.Parce qu’ ilsfixentdeslimitesauplaisirquevoustirezdechacundescinqsensphysiques,ilsvousencouragentàexaminervotreattachementaucorpsetauxplaisirssensuels,etàrechercheràleurplace leplaisirenentraînantvotre esprit.
PourécouterlesenseignementsduBouddha,vouspouvezlire àvoixhauteunlivre surle Dhammaouécouterl’undesbonsenseignementsquisontdisponiblesenligne.
Vouspouvezbienentenduadaptercesobservancesenfonctiondevotreemploidutemps.Vouspouvezparexemplefaire varierle nombredefoisoùvouslesobservezenunmois.Vouspouvezlesprogrammerlesjoursoùnormalementvousnetravaillezpas.Sivousnepouvezpasmangeravantmidi,vouspouvezsimplementvouspromettre denerienmangeraprèsle repasdelami-journée.
Sivousavezdesamisquisontdesméditants,vouspouvezessayerdeprogrammeraveceuxunjourd’uposathapourvoirsil’énergie devotre groupeaideougênevotre pratique.Bienquecelapuisse semblerétrangede
rechercherl’ isolementencompagnie desautres,ilse peutquevousdécouvriezquecelarendvotre pratiquemoinssolitaire,carvouspouvezvoirquevousn’êtespaslaseule personnequis’opposeauxvaleursdelasociétédanssonensemble.Pourquecelaaideàfavoriseruneatmosphèred’ isolementdanslegroupe,mettez-vousd’accordsurle nombredeconversationsdanslequelvousvoulezvousimpliquer.Evitezdeparlerpolitique.Généralement,plusilyadesilence,mieuxc’est.Vousnevousrencontrezpaspourvousenseignerlesunslesautresparlaparole.Vousvousrencontrezpourvousenseigneretvoussoutenirlesunslesautresparl’exemple.
•Quantauxretraitesprolongées,ilexiste denombreuxcentresdeméditationquienproposenttoutaulongdel’année.L’avantagedetelscentresestqu’ ilsonttendanceàimposerunhoraire degroupefixe,quivousaideàstructurervotre journée.Celapeutêtre importantsivouscommencezjuste àméditeretquevousavezdumalàprendredesinitiatives.Leshorairesdetravailtendentparailleursàêtre réduitsauminimum.Onprépareravotre nourriture,etvousdisposerezdoncdeplusdetempspourlaméditationformelle.
Vousdevezcependantveilleràchoisirunboncentre.Beaucoupd’entre euxsontgéréscommedesentreprisesavecunpersonnelassezimportant.Celafaitaugmenterlesprixetéloignele Dhammade ce quele Bouddhaaenseigné,pourle rapprocherdece quifaitplaisiràunevaste clientèle.Certainscentresexercentunepressionsubtile autermedelaretraite pourquevousfassiezundonaucentre ouàl’enseignant/auxenseignantsdelaretraite,déclarantqu’ ils’agitlàd’unecoutumebouddhiste ancienne.Latraditiondefaire desdonsestunetraditionbouddhiste ancienne;latraditiond’exercerunepressionpourobtenirdesdonsn’enestpasune.
Sile Dhammaenseignéaucoursdelaretraite vaàl’encontre dece quevoussavezêtre vrai,évitezlesenseignementsetméditezautre partdansle centre.Sivousn’enêtespascertain,méditezpendantlesenseignementsenaccordanttoute votre attentionàvotre thèmedeméditation.Siquoiquece soitdansl’enseignementestpertinentouutile parrapportàce quevousêtesentraindefaire,celase présenteraimmédiatementàvotre attention.Quantaureste,vouspouvezle laisserdecôté.
Mêmelescentresgéréssurlabase dedonspeuventenseignerdesversionstrèsbizarresduDhamma.Sivoussentezqu’ ilyaquelquechosequiressembleàuneatmosphèredesecte dansle centre,partezimmédiatement.Silesgensrefusentdevouslaisserpartir,faitesunscandale.Souvenez-vous:vousdevezprotégervotre esprit.
Lesmonastèresdeméditationconstituentuneautre alternative.Ilsnefontpaspayer,étantdonnéquetoutestgérégrâce àdesdons.Maisparce quel’on
s’attendàce quevousparticipiezauxtâchesjournalières,ilse peutquevousdisposiezdemoinsdetempspourlaméditationformelle.Parailleurs,lesmonastèresdeméditationn’ontsouventpasd’horairesdegroupefixes,etvousdevrezdoncfaire preuvedeplusd’ initiative.Etmêmelà,vousdevrezfairepreuvedediscriminationdanslafaçondontvousécoutezle Dhamma.
Uneautre alternative consiste àallercamper.Etre dansunlieusauvagevousaideaussiàreplacerdenombreuxproblèmesdevotre vie quotidiennedansuneperspective plusvaste.Ilyauneraisonpourlaquelle le Bouddhaestallédansunlieusauvagepouratteindrel’Eveil.
Lecturescomplémentaires
Pouruneperspective générale surlapratiquedanslavie quotidienne:*«SkillstoTakewithYou»dansMeditations ;*«AMeditative Life »dansMeditations2 .
Surl’utilisationdelarespirationdansdessituationssocialesdifficiles:*«SocialAnxiety»dansMeditations3
Surle contrôle devotre bouche:«Laparole Juste »dansUneNobleStratégie .Surl’examendevosintentions:«Laroute quimèneaunibbanaestpavée
d’ intentionshabiles»dansUneNobleStratégie .Surl’étiquette delagénérosité,àlafoispourceuxquidonnentetceuxqui
reçoivent:*«NoStringsAttached»dansHead&HeartTogether .Surlarenonciationetlapratiquedel’uposatha:*«TheDignityofRestraint»
dansMeditations ;«Echangerdesverroteriescontre del’or»dansUneNobleStratégie .
Surle pardon:*«Reconciliation,Right&Wrong»dansPurityofHeart .Surcertainsdesproblèmesrencontrésenobservantlespréceptes:*«Getting
theMessage»et*«EducatingCompassion»;dansPurityofHeart ;«Lepouvoirthérapeutiquedespréceptes»dansUneNobleStratégie .
Enseignementsorauxpertinents
*2011/6/20:FortheSurvivalofYourGoodness*2011/10/22:After-workMeditation*2009/8/14:ACulture ofSelf-reliance*2006/10/13:AWildernessMindatHome*2010/8/25:SkillstoTakeHome*2001/8:NewFeedingHabits
*2007/12/20:TheSkillofRestraint*2011/8/12:RightSpeech,Inside&Out*2012/4/16:AMeditatorisaGoodFriendtoHave*2010/12/10:TheIvoryIntersection*2009/1/23:CaringWithoutClinging*2011/5/12:ProtectingYourSpace*2008/5/28:AnAnthropologistfromMars*2005/3/16:Renunciation
PART I E QUATRE
Lapratiqueavancée
Laméditationsurlarespirationestlapratiqueidéale pourdonnernaissanceàdefortsétatsdeconcentration,appelésjhana.Lesjhanafournissentalorsunebaseidéale pourfavoriserlesvisionspénétrantesquipeuventlibérerl’espritdesesmanièreshabituellesdeprovoquersouffranceetstresspourlui-même.Cesvisionspénétrantespeuventenfindecompteconduire àuneexpérienced’affranchissementdansladimensioninconditionnée–appelée le Sans-mort–oùlasouffranceetle stressarriventàleurtermetotal.Ilexiste ainsitroisaspectsdelapratiqueavancée:lesjhana,lavisionpénétrante,etl’affranchissement.
LE S J H A N A
LeCanonpalidécritquatre niveauxdejhana,etcinqatteintesdusans-forme–desétatsdeconcentrationdanslesquelsiln’yapasd’expériencedelaformeducorps–quiontcommepointdedépartle quatrièmejhana.Lestextesquis’appuientsurle Canonpaliontcartographiécesdescriptions,listantlesfacteursquicomposentchaquejhanaouchaqueatteinte dusans-forme.
Quandonlitceslistes,ilestimportantdese rendrecomptequece nesontpasdesrecettes.Onnepeutpas,parexemple,simplementprendrelescinqfacteursdupremierjhana,lescombiner,etespérerobtenirle premierjhana.Ceseraitcommesinonentendaitdire quele durian–unfruittropical–auneodeurdecrèmeanglaise mélangéeàdel’ail,etqu’ ilcontientaussiunpeudecyanure,de lavitamineE,ainsiqu’uneunegrandequantitédepotassium.Sil’oncombinesimplementcesingrédientsdansl’espoird’obtenirdudurian,onobtientenfaitunemixtureempoisonnée.
Leslistesdesfacteursdesjhanaressemblentplusàdescritiquesgastronomiques.Ellesvousdisentqueldevraitêtre ounepasêtre le goûtdelaversionréussie d’unplatparticulier,maisellesnefournissentpasbeaucoupd’ indicationssurlafaçondecuisinervous-mêmece plat.
Donc,pourtirerle maximumdescritiquesgastronomiques,vouspouvezlescombineràunerecette pourquecelavousdonneuneidéepluscomplète delafaçondontlarecette devraitfonctionner.C’estce qu’offre ce livre.Larecette debasedesjhanaestdonnéedanslespartiesunetdeuxdulivre.Quandvousvous
focalisezsurlarespirationensuivantlarecette,etqueleschosescommencentàbiense passer,voilàcertainesdesexpériencesauxquellesvouspouvezvousattendre.
Lepremierjhana.Traditionnellement,le premierjhanapossèdecinqfacteurs:lapenséedirigée,l’évaluation,l’unicitédepréoccupation(le thèmesurlequelvousêtesfocalisé),le ravissement,etle plaisir.Lestroispremiersfacteurssontlescauses;lesdeuxderniers,lesrésultats.End’autrestermes,vousne«faites»pasle ravissementetle plaisir.Ilssurviennentquandvous«faites»bienlestroispremiersfacteurs.
Dansce cas,lapenséedirigéesignifie quevousorientezdefaçoncontinuevospenséesverslarespiration.Vousnelesorienteznulle partailleurs.C’estlefacteurquivousaideàresterconcentrésurunechose.L’évaluationestle facteurdudiscernement,etilrecouvreplusieursactivités.
Vousévaluezle degrédeconfortdelarespiration,etdansquelle mesurevousrestezaveclarespiration.Vouscherchezdesmanièresd’améliorersoitvotrerespiration,soitlamanière dontvousêtesfocalisésurlarespiration;puisvouslestestez,évaluantlesrésultatsdevosexpérimentations.S’ ilsnese révèlentpasbons,vousessayezdetrouverdenouvellesapproches.S’ ilsse révèlentbons,vousessayezdetrouvercommententirerle maximum.Cedernieraspectdel’évaluationinclutl’acte derépandreunebonneénergie respiratoire dansdifférentespartiesducorps,de répandrevotre consciencepourégalementremplirle corps,etensuite celuidemaintenirce sensd’unerespirationducorpstoutentieretde conscienceducorpstoutentier.
L’évaluationjoueaussiunrôle pourcombattre toute penséevagabondequipourraitapparaître :elle évaluerapidementlesdégâtsquipourraientsurveniràvotre concentrationsivoussuiviezdetellespensées,etelle vousrappellepourquoivousvoulezrevenirausujet.Quandlaméditationse passe bien,l’évaluationamoinsdetravailàfaire dansce domaineetelle peutse focaliserplusdirectementsurlarespirationetlaqualitédevotre focalisationsurlarespiration.
Enbref,l’évaluationjoueàlafoisunrôle passifetunrôle actifdansvotrerelationàlarespiration.Sonrôle passifconsiste simplementàprendredureculpourobservercommentse passentleschoses.Dansce rôle,elle développeàlafoisvotre attituded’alerte etvotre observateurintérieur,quej’aiprésentésdanslapartie un.Lerôle actifde l’évaluationconsiste àporterunjugementsurcequevousavezobservéetàtrouverquoifaire avec.Sivousjugezquelesrésultatsdevosactionsmentalesnesontpassatisfaisants,vousessayezdetrouverdesmoyensdechangerce quevousêtesentraindefaire etvoustestezensuite vosidées.Silesrésultatssontsatisfaisants,voustrouvezdesmoyensdeles
mainteniretd’enfaire bonusage.Celadéveloppevotre celui-qui-faitintérieurafinqu’ ilpuisse façonnerplushabilementl’étatde votre esprit.L’unicitédepréoccupationsignifie deuxchoses:d’abord,elle faitréférenceau
faitquevotre penséedirigéeetvotre évaluationrestenttouteslesdeuxuniquementaveclarespiration.End’autrestermes,votre préoccupationestuniqueausensoùc’estlaseule chosesurlaquelle vousêtesfocalisé.Deuxièmement,votre préoccupationestuniqueausensoùunechose–larespiration–remplitvotre conscience.Ilse peutquevouspuissiezentendredessonsàl’extérieurducorps,maisvotre attentionnevapasverseux.Ilssonttotalementàl’arrière-plan.(Cepoints’appliqueàtouslesjhana,etilpeutmêmes’appliquerauxatteintesdusans-forme,bienquecertainespersonnes,lorsqu’ellesparviennentauxatteintesdusans-forme,découvrentqu’ellesn’entendentpaslessons.)
Quandcestroisfacteurssontfermesethabiles,leravissementetleplaisirapparaissent.Le mot«ravissement»esticiunetraductiond’unmotpali–piti–quipeutaussisignifierrafraîchissement.Ils’agitfondamentalementd’uneformed’énergie etonpeutenfaire l’expériencedenombreusesmanières:soitcommeuneplénitudecalme,immobile dansle corpsetl’esprit,soitencorecommeuneénergie quise déplace,telunfrissonquiparcourtle corps,oudesvaguesquidéferlentsurvous.Ilpeutparfoisprovoquerdesmouvementsducorps.Chezcertainespersonnes,l’expérienceestintense;chezd’autres,elle estplusdouce.Celapeutêtre enpartie conditionnéparle degrédesoifd’énergiedevotre corps.S’ ilavraimentsoifd’énergie,l’expérienceseraintense.Sicen’estpasle cas,onpeutremarqueràpeinel’expérience.
Ainsiqueje l’ainotédanslapartie deux,laplupartdespersonnestrouventleravissementagréable,maiscertainesle trouventdésagréable.Danslesdeuxcas,le pointimportantestde nepasse focaliserdessus,maisderesterfocalisésurlarespiration.Laissezle ravissementse déplacercommeille veut.Vousn’êtespasobligéd’essayerdele contrôler.Sinon,vousabandonnezlesfacteurscausaux–lapenséedirigée,l’évaluation,etl’unicitédepréoccupation–etvotreconcentrationse défait.
Le plaisirestle sensd’aise etde bien-être quisurviennentquandle corpssesentcalméparlarespiration,etquel’espritestagréablementintéresséparletravailde laméditation.
Làencore,ilestimportantderesterfocalisésurlarespirationetde nepassefocalisersurle plaisir,carcelavousferaitperdrele contactaveclescausesdelaconcentration.
Aulieudecela,utilisezvotre consciencedelarespirationetvosfacultésd’observationpourpermettre –c’estle motopérationnel:permettre–aux
sensationsderavissementetde plaisirde remplirle corps.Quandleravissementetle plaisirinterpénètrenttotalementle corps,ilsrenforcentl’unicitédevotre préoccupationaveclarespirationducorpstoutentier.
Decette manière,l’activitéd’évaluation,aulieud’être uneinstabilitémalencontreusedansvotre concentration,enfait,larenforce,de sorte quel’espritestprêtàs’établirplussolidement.
Lorsquevoustravaillezdecette manière aveclarespiration,vousremarquezquevotre conscienceducorpspossèdedeuxaspects:uneconsciencefocaliséeetlaconscienceàl’arrière-planquiestdéjàprésente dansvotre corps.Laconscienceàl’arrière-planestsimplementvotre réceptivitéàl’éventailcompletdel’ intrantsensorielquipénètre àpartirde touteslespartiesducorps.Laconsciencefocalisée estlocalisée àl’endroitoùvousaccordezuneattentionparticulière àcetintrant,etquevousdéveloppezplusavant.Unedestâchesdevotre évaluationconsiste àfaire entrerencontactl’unavecl’autre cesdeuxaspectsdelaconscience.Laconscienceàl’arrière-planestdéjàlà,toutcommel’énergie respiratoire àl’arrière-plandansle corps.Laquestion–àlafoisencequiconcernelaconscienceàl’arrière-planetl’énergie àl’arrière-plan–estlasuivante :est-elle pleine?Souvenez-vousque,quandvoustraitezaveclarespiration,vousn’essayezpasdefaire entrerdeforce le souffle dansdeszonesoùilne s’étaitjamaistrouvéauparavant.Vousêtessimplemententraindepermettre àtouslesaspectsdel’énergie respiratoire dese relier.Laconnexitéestce quileurpermetàtousdese remplir.Le mêmeprincipes’appliqueàvotre conscience:vousn’essayezpasdecréerunenouvelle conscience.Vousvoulezsimplementquevotre consciencefocalisée se relie àvotre conscienceàl’arrière-planafinqu’ellesformentuntoutferme,pleinementenattituded’alerte.
Lorsqu’àlafoislarespirationetlaconsciencesontréuniesdecette manière,vousentrezdansle deuxièmejhana.
Ledeuxièmejhanapossèdetroisfacteurs:l’unicitédepréoccupation,leravissement,etle plaisir.Lorsquelarespirationetlaconsciencedeviennentun,ellescommencentàse sentirsaturées.Quoiquevousfassiezpourlesrendreencorepluspleines,ellesnepeuventpasse remplirplusqu’ellesnele sont.Acestade,lapenséedirigéeetl’évaluationn’ontplusd’autre travailàfaire.Vouspouvezlesabandonner.Celapermetàl’espritd’entrerdansunsensd’unitéencoreplusfort.Votre consciencefocalisée etvotre conscienceàl’arrière-plandeviennentfermementune,etellesdeviennentàleurtouruneaveclarespiration.
C’estcommesi,dansle premierjhana,vousvousidentifiiezavecunepartiedevotre respirationetunepartie devotre consciencelorsquevousfaisiez
passeruneautre partie delarespirationdansuneautre partie devotreconscience.Maintenant,ceslignesdeséparationsonteffacées.Laconsciencedevientune,larespirationdevientune,ettoutesdeuxdeviennentuneavecl’autre.Uneautre analogie consiste àpenserquel’espritestcommel’objectifd’unappareilphoto.Dansle premierjhana,le pointfocalse situedevantl’objectif.Dansle deuxième,ilse déplace àl’ intérieurdel’objectiflui-même.Cesensd’unitése maintientàtraverstouslesjhanaetétatsdusans-formerestants,jusqu’auniveauconnucommeladimensiondel’ infinitudedelaconscience(cf.ci-dessous).
Ici,dansle deuxièmejhana,le plaisiretle ravissementdeviennenttousdeuxplusprononcés,maisiln’estpasnécessaire delesrépandreconsciemmentàtraversle corps.Ilsse répandentd’eux-mêmes.Leravissement,cependant,estuneénergie quise déplace.Bienqu’ ilpuisse être ressenticommeextrêmementrafraîchissantaudébut,ilpeutenfindecomptedevenirfatiguant.Quandcelase produit,essayezderaffinerlafocalisationdevotre attentionjusqu’àunniveaud’énergie respiratoire quin’estpasaffectéparlesmouvementsduravissement.Vouspouvezpenserquec’estcommesivouschangiezlafréquencedevotre radio,passantd’unestationquidiffuse delamusiquebruyante àuneautre stationquidiffuse delamusiqueplusdouce.Bienquelesondesradiophoniquesdesdeuxstationspuissentexisteraumêmeendroit,l’acte des’accordersurl’uned’entre ellesvouspermetd’éliminerl’autre.
Quandvouspouvezresteravecce niveaud’énergie plusraffiné,vouspénétrezdansle troisièmejhana.
Letroisièmejhanapossèdedeuxfacteurs:l’unicitédepréoccupationetleplaisir.Le sensdeplaisiresticitrèscalmeetimmobile dansle corps.Lorsqu’ ilremplitle corps,vousn’avezpasl’ impressionquevousremplissezle corpsavecuneénergie respiratoire quise déplace.Aulieudecela,vouspermettezaucorpsd’être rempliparuneénergie ferme,calme.Despersonnesdécriventaussicetteénergie comme«résiliente »ou«commedel’acier».Ilyaencorecommeunesensationsubtile defluxrespiratoire àlapériphérie ducorps,maiselle estressentie commele mouvementdelavapeurd’eauautourd’unglaçon,quientourelaglace maisquineprovoqueniexpansionnicontraction.Parce quel’espritn’estpasobligédes’occuperdumouvementdel’énergie respiratoire,ilpeutdevenirplusétablietpluscalme.Ildevientaussiplusfermeetpluséquanimeenprésenceduplaisircorporel.
Lorsquel’espritdevientencorepluscentréetcalme,ilpénètre danslequatrièmejhana.
Lequatrièmejhanapossèdedeuxfacteurs:l’unicitédepréoccupationetl’équanimité.Ace stade,mêmele mouvementsubtilde l’ inspirationetde
l’expirations’arrête.Iln’yanivagues,nibrèchesdansl’énergie respiratoire.Parce quel’espritestextrêmementcalmeetimmobile,le cerveauconvertitmoinsd’oxygèneendioxydedecarbone,etlescapteurschimiquesdanslecerveaun’éprouventdoncpasle besoindedire aucorpsderespirer.L’oxygènequele corpsabsorbepassivementestsuffisantpoursubveniràsesbesoins.Laconscienceremplitle corps,larespirationremplitle corps,larespirationremplitlaconscience:c’estlapleineunicitédepréoccupation.C’estaussilestadedelapratiquedelaconcentrationoùsatidevientpur:iln’yapasdebrèchedansvotre capacitéàvoussouvenirderesteraveclarespiration.Parcequ’àlafois,l’espritetlarespirationsontcalmes,l’équanimitédevientégalementpure.L’espritestdansunétatd’équilibre total.
Quandvousavezapprisàmaintenirce sensdecalmeetd’ immobilitééquilibrésdanslarespiration,vouspouvezvousfocaliserégalementsurl’équilibragedesautrespropriétésducorps.Equilibrezd’abordlachaleuretlefroid.Sile corpsatropchaud,remarquezoùse trouvele pointle plusfroid.Focalisez-voussurlafraîcheuràcetendroit,etlaissez-laensuite se répandre,toutcommevousrépandriezlarespirationimmobile.Defaçonsimilaire,sivousaveztropfroid,trouvezle pointle pluschauddansle corps.Unefoisquevouspouvezmaintenircette focalisationsurlachaleuràcetendroit,laissez-laserépandre.Voyezsivouspouvezensuite amenerlafraîcheuretlachaleuràunétatd’équilibre,afinquele corpsse sente juste bien.
Procédezdefaçonsimilaire ence quiconcernelafermetédansle corps:focalisez-voussurlessensationsquisemblentlespluslourdesoulesplusfermes.Laissezensuite cette fermetése répandreàtraverstoutle corps.Silecorpsse senttroplourd,pensezalorsàlarespirationcalmeetimmobile pourlerendreplusléger.Essayezdetrouverunéquilibre afindenevoussentirnitroplourdnitropléger.
Cetexercice rendnonseulementle corpsplusconfortable entantquefondementpouruneconcentrationplusferme,maisilvousfamiliarise aussiaveclespropriétésquiconstituentvotre sensintérieurducorps.Ainsiquenousl’avonsnotédanslapartie deux,être familiariséaveccespropriétésvousprocureunensembled’outilsutilespourgérerladouleuretlesexpérienceshorsducorps.Cetexercice vouspermetégalementdevoirlaforce devosperceptions:le simplefaitde remarqueretd’étiqueterunesensationparticulière peutlarendreplusforte.
Lesquatre jhanase focalisentsurle mêmesujet–larespiration–maislamanière dontilssontliésàlarespirationdevientprogressivementplusraffinée.Unefoisquel’espritatteintle quatrièmejhana,celui-cipeutconstituerlefondementpourlesatteintesdusans-forme.Larelationentre lesétapesestici
inversée :touteslesatteintesdusans-formesontliéesàleurthèmedelamêmemanière –avecl’équanimitéetl’unicitéduquatrièmejhana–maisellessefocalisentsurdesthèmesdifférents.Nousprésenteronsiciseulementlesquatrepremièresatteintesdusans-forme,carlacinquièmeatteinte –lacessationdelaperceptionetde lasensation–dépasse le cadredece livre.
Lesatteintesdusans-forme.Lorsquel’espritquiestdansle quatrièmejhanademeureavecl’ immobilitédelarespirationquiremplitle corps,ilcommenceàsentirquelaseule raisonpourlaquelle ilressentunelimite ouuneformeducorpsestdueàlaperceptionouàl’ imagementale delaformeducorpsàlaquelle ils’attache.Iln’yapasdemouvementdelarespirationpourconfirmercette perception.Aulieudecela,le corpsestcommeunnuagedegouttelettesdebrouillard,chaquegouttelette étantunesensation,sanspourautantquelenuagepossèdeunelimite claire.
Pourparveniràlapremière atteinte dusans-forme,laissezlaperceptiondelaformeducorpsse détacher.Focalisez-vousensuite,nonsurlesgouttelettesdesensation,maissurl’espaceentre elles.Cetespaces’étendensuite au-delàducorpssanslimite etilpeutpénétrertoutle reste.Vousn’essayezcependantpasdele suivre jusqu’àsalimite.Vousmaintenezsimplementàl’espritlaperceptiond’«espaceinfini»oud’«espaceillimité».Sivouspouvezresterlàfermement,vousatteignezlapremière atteinte dusans-forme,ladimensiondel’infinitudedel’espace.Voyezcombiendetempsvouspouvezresteraveccetteperception.
Afindebienpouvoirresteraveclaperceptiondel’espaceinfini,vouspouvezessayerdelamaintenirmêmequandvousavezquittélaméditationformelle.Toutaulongdelajournée,remplacezvotre focalisationintérieuresurlarespirationenunendroitdonnéducorpsparunefocalisationsurlaperceptiondel’«espace»quiimprègnetout:votre corps,l’espaceautourducorps,lesautrespersonnes,lesobjetsphysiquesautourdevous.Maintenezcetteperceptiondel’espaceàl’arrière-plandevotre esprit.Quoiqu’ ilse passe àl’ intérieurouàl’extérieurdevotre corps,toutse produitdansle contexte decette perceptiondel’espace.Celacrée unegrandesensationdelégèretétoutaulongdelajournée.Sivouspouvezmaintenircette perceptionaumilieudevosactivitésquotidiennes,ilvousseraplusfacile d’yaccéderetde resterfermementfocalisédessuschaquefoisquevousvousassiérezpouruneméditationformelle.
Unefoisquevoussavezbiencommentresteraveclaperceptiondel’espaceinfini,vouspouvezposerlaquestion:«Qu’est-ce quiconnaîtl’espaceinfini?»Votre attentionse déplace verslaconsciencede l’espace,etvousvousrendezcomptequelaconscience,commel’espace,nepossèdepasdelimites,bien
qu’encoreunefoisvousn’essayiezpasdelasuivre jusqu’àseslimites.Vousrestezjuste centrélàouvousêtes.(Sivousessayezdeposercette questionavantdebiensavoircommentresteraveclaperceptiondel’espaceinfini,l’espritretournerasimplementàunniveaudeconcentrationinférieur,oubienilsepeutqu’ ilquitte entièrementlaconcentration.Dansce cas,retournezàlaperceptiondel’espace.)Sivouspouvezresteraveccette perceptiondeconscienceinfinie ouillimitée –ousimplement:«connaître,connaître,connaître »–vouspénétrezdansladeuxièmeatteinte dusans-forme,ladimensiondel’infinitudedelaconscience.
Commedansle casdelaperceptiondel’espace,vouspouvezvousentraîneràpouvoirresteraveclaperceptiondelaconscienceinfinie enlamaintenantmêmeaprèsavoirquittélaméditationformelle.Conservezàl’espritlaperceptionque,quoiqu’ ilse produise envousouhorsdevous,toutcelaseproduitdansle contexte d’uneconsciencequise répanddanstouteslesdirections.Cela,aussi,crée unegrandesensationdelégèretétoutaulongdelajournée,etrendleschosesplusfacilespours’établirànouveaudanslaperceptiondelaconscienceinfinie quandvousorientezl’espritverslapratiquedelapleineconcentration.
C’estàce stadequevotre observateurintérieurse révèle nettement.Quandvousavezabandonnélarespirationpourlaperceptionde«espace»,vousavezacquisunsensclairquevotre respirationetvotre consciencedelarespirationétaientdeuxchosesséparées,etvousavezpuvoirprécisémentoùetcommentellesétaientséparées.Quandvousavezabandonnélaperceptionde«espace»,vousavezpuvoirquelaconscienceétaitséparéemêmedel’espace.Lorsquevousfaitespasserdanslavie quotidiennevotre perceptionde«conscient»,vouspouvezappliquerle mêmeprincipeàtoutce quevousrencontrez:lesobjetsetlesévénementssontunechose;laconsciencequiconnaîtestautrechose.
Unefoisquevouspouvezresteraveclaperceptiondelaconscienceinfinieoudel’acte deconnaître infini,vouspouvezalors,pendantquevousêtesenméditationformelle,commenceràdémonterce sensdu«connaisseur»oudel’«observateur».Pourfaire cela,vouspouvezvousposerdeuxquestions.Soit:«Qu’est-ce quiconstitueencoreuneperturbationdanscetacte deconnaître ?»Soit«Qu’est-ce quimaintientle sensd’unitédanscetacte deconnaître ?»Vousvoyezquedanslesdeuxcaslaréponseestlaperceptionde«connaître,connaître,connaître »ou«conscient,conscient,conscient».Vousabandonnezcette perception,etenfaisantcelavousabandonnezle sensd’unité.Cequiresteestunsensdunéant.Ilyatoujourslaconscience,maisvousnel’étiquetezpascommeconscience.Vousêtesjuste avecle sensdelégèretéquiprovientdufait
deremplacerl’étiquette de«l’acte deconnaître »parquelquechosedemoinspesant.L’étiquette de«l’acte deconnaître »demandequevousfassiezuneffortpourcontinueràconnaître.Maisl’étiquette de«rien»vouspermetdedéposerce poids.Sivouspouvezresteraveccette perceptionde«Iln’yarien,»oude«Riennese produit,»vousentrezdanslatroisièmeatteinte dusans-forme,ladimensiondunéant.
Unefoisquevouspouvezresteraveclaperceptionde«Iln’yarien,»oude«Riennese produit,»vouspouvezvousdemanders’ ilexiste encoreunequelconqueperturbationdansce sensdunéant.Quandvousvoyezquelaperturbationestprovoquéeparlaperceptionelle-même,vousabandonnezcelle-ci.Sivousfaitescelaquandvotre focalisationn’estpassuffisammentsubtile,vousretournezàunétatde concentrationinférieur.Maissivouspouvezresterdansl’espacementallaissévacantparlaperceptionquandelle se détache,vousfaitescela.Vousnepouvezpasdire qu’ ilyauneautre perceptionlà,maisparcequevousavezle sensnon-verbalquevoussavezoùvousvoustrouvez,vousnepouvezpasnonplusdire qu’ iln’yapasdeperception.Sivouspouvezcontinueràresterlà,vousentrezdanslaquatrièmeatteinte dusans-forme,ladimensiondeniperception,ninon-perception.
Laconcentrationerronée.Ilexiste plusieursétatsdeconcentrationquiimitentcesniveauxdeconcentrationparcertainsaspects,maisils’agitdeconcentrationerronée.Celaestdûaufaitqu’àladifférencedesniveauxdeConcentrationJuste,leurpérimètre deconscienceestsiétroitqu’ ilne fournitpasunebase pourquelavisionpénétrante puisse apparaître.
Deuxdesétatsdeconcentrationerronéelespluscourantssontlaconcentration-illusionetl’étatde non-perception.Lespersonnesquipratiquentfacilementle déniouladissociationpeuventêtre enclinesàcesétats.J’aiaussirencontrédespersonnesquilesconfondentavecl’affranchissement,ce quiconstitueuneerreurtrèsdangereuseparce quecelabloquetoutprogrèsultérieursurlaVoie.Ilestdoncimportantdereconnaître cesétatspourcequ’ ilssont.Laconcentration-illusionadéjàétéexaminéedanslapartie deux.Elle se
produitquandlarespirationdevientsiconfortable quevotre focalisationdérivedelarespirationversle sensdeconfortlui-même;votre saticommenceàdevenirflou,etvotre sensducorpsetde votre environnementse perddansunebrumeagréable.Quandvousémergez,voustrouvezdifficile d’ identifierl’endroitsurlequelvousétiezexactementfocalisé.L’étatdenon-perceptionse produitparce quevousrendezvotre focalisation
extrêmementpointue,etsiraffinéequ’elle refuse des’établirmêmesurlesobjetsmentauxlesplusfugacesoudelesétiqueter.Voustombezdansunétat
danslequelvousperdeztoutsensducorps,de touslessonsinternesouexternes,oud’absolumenttoute penséeouperception.Ilyajuste assezdeconscience,untoutpetitpeu,pourvouspermettre desavoir,quandvousémergez,quevousn’étiezpasendormi.Vouspouvezresterlàdelonguesheures,etcependantle tempspasse trèsvite.Deuxheurespeuventpasserpourdeuxminutes.Vouspouvezaussivousprogrammerpourensortiràunmomentparticulier.
Cetétatpossèdeunecertaineutilité–commequandvoussouffrezbeaucoupetquevousvoulezavoirunpeuderépit.Aussilongtempsquevousreconnaissezqu’ ilne s’agitpasdelaConcentrationJuste oudel’affranchissement,le seuldangerestquevouspuissiezdéciderquevousaimezvouscacherlàaupointdenepasvouloirfaire le travailnécessaire pourallerplusloindanslapratique.
Commentutiliserlacartedesjhana.Toutcommele discernementexigedelaconcentrationpourcroître,laconcentrationexigedudiscernement.Lesdeuxqualitéss’entraidentmutuellement.Maintenantquevousdisposezd’unecartedesstadesdelaconcentration,vousavezbesoindefaire preuvedediscernementpourl’utilisercorrectementafinqu’elle nedeviennepasunobstacle àlapratique.Voiciquelquesconseilsàconserveràl’esprit.
Cettecarteprésentedespossibilités.
Ilse peutquelamanière dontvotre concentrationse développesoitclairementenaccordaveclacarte,ounon.Certainespersonnesdécouvrentqueleurconcentrationpasse naturellementd’unstadedonnéaustadesuivantsansqu’ ilyaitplanificationdeleurpart;d’autresdécouvrentqu’ellesdoiventprendreconsciemmentunedécisionpourpasserd’unstadedonnéaustadesuivant.Vouspouvezaussidécouvrirquelesstadesdevotre pratiquenecorrespondentpasavecprécisionàceuxdelacarte.Certainespersonnesfontparexemplel’expérienced’unstadesupplémentaire situéentre le premieretledeuxièmejhana,danslequellapenséedirigéese détache,maisoùilyatoujoursunminimumd’évaluation.D’autresnevoientpasd’étapesclairesdansleursprogrès.L’esprits’établitsirapidementàunstadeparticulierqu’ellesnesontpasclairementconscientesd’être passéesparlesétapesprécédentes.C’estcommetomberbrutalementaufondd’unpuits:vousneremarquezpascombienderangéesdebriquesrecouvrentlaparoidupuits.Voussavezjustequevousaveztouchéle fond.
Certainesdecesvariantesneposentaucunproblème.Cependant,sivousdécouvrezquevotre espritvadirectementauxétapesdusans-formesanspasserd’abordparlesjhanadanslesquelsvousavezunsensclairducorpstoutentier,revenezenarrière etfaitesuneffortsupplémentaire pourresteravecla
respirationethabiterpleinementle corps.Travaillezparticulièrementintensémentsurlesétapesassociéesaupremierjhana:vousrendantconscientducorpstoutentierquirespire,etrépandantl’énergie respiratoire dansdeszonesoùelle nesemblepass’écouler.Celapeutsemblermoinsreposantetcalmequelesétatsdusans-forme,maisc’estquelquechosedenécessaire,àlafoispourquevotre concentrationsoitbienancréeetpourquelavisionpénétrante apparaisse.Sil’espritsaute lesétapesliéesaucorps,celarefoulesimplementle corpsetcelase transformeenuneconcentrationquireposesurle déni.Le dénipeutrepousserlesdistractions,maisiln’estpaspropice àundiscernementclair,quise répanddanstouteslesdirections.
Conservezlacarteàl’arrière-plandevotreconsciencequandvousméditez,pasaupremierplan.
Souvenez-vousquele thèmedevotre méditationestlarespiration,paslesfacteursdesjhana.Vouspouvezconserverlacarte àl’arrière-plandevotre esprit,prête àêtre tirée quandvousêtesface àtroistypesdechoix:quefaire quandvousnepouvezpaspénétrerdansunétatde calme,quefaire quandvousêtesdansunétatde calmemaisquevouséprouvezdesdifficultésàle maintenir,etquefaire quandvousêtesbloquédansunétatde calmeetquevousnesavezpasoùallerensuite.
Danslesautrescas,ne pensezpasauxfacteursdesjhana.Accordezvotreattentionprincipale àlarespirationetlaissezvotre concentrationse développernaturellementàpartirde votre évaluationdelarespiration.Essayezdenepasêtre commelapersonnequipossèdeunarbre avecdesmanguesvertesetqui–commeonluiaditquelesmanguesmûresnesontnivertesnidures,maisqu’ellessontjaunesetmolles–essaie defaire mûrirsesmanguesenlespeignantenjauneetenlespressantjusqu’àce qu’ellessoientmolles.Lerésultat,bienentendu,c’estquesesmanguesnepourrontjamaismûrir.Cequ’elle devraitfaire,c’ests’occuperdel’arbre –l’arroser,luidonnerdel’engrais,le protégercontre lesinsectes–etlesmanguesdeviendrontjaunesetmollesd’elles-mêmes.Observeretévaluerlarespirationestlamanière dontvousvousoccupezdel’arbre devotre concentration.
N’étiquetezpastroprapidementunétatdeconcentration.
Sivousatteignezunniveaudeconcentrationquisembleprometteur,nel’étiquetezpassur-le-champ.Essayezsimplementdele maintenir.Voyezensuitesivouspouvezle reproduire aucoursdevotre séancedeméditationsuivante.Sivousnele pouvezpas,n’yprêtezplusattention.Sivousle pouvez,alorsétiquetez-le avecunenote surunpost-itmental,vousrappelantquelestleressenti,etàquelniveauilpourraitcorrespondresurlacarte.Negravezpas
votre observationdanslapierre.Lorsquele territoire devotre espritvousdeviendraplusfamilier,ilse peutquevousayezàdécollerlespost-itetàlesréordonner,maiscelaneconstituepasunproblème.
Relisezlasectiondanslapartiedeuxsur«Evaluervosprogrès ».
Nesoyezpastroppressédepousserd’unstadedeconcentrationausuivant.
Tropsouvent,dèsquevousatteignezunniveaudeconcentrationdonné,l’espritposeunequestiondelafaim:«Qu’est-ce quivientaprèsça?»Lameilleureréponseest:«C’estçaquivientaprès.»Apprenezcommentmaîtriserce quevousavezobtenu.Laméditationn’estpasunemarcheforcéeàtraverslesjhana.Sivouspoussezimpatiemmentd’unniveaudeconcentrationausuivant,ousivousessayezd’analyserunnouvelétatde concentrationtroprapidementaprèsl’avoiratteint,vousneluilaissezaucunechancederévélersonpotentielcomplet.Etvousnevouslaissezaucunechancedevousfamiliariseraveclui.Pourentirerle maximum,vousavezbesoindetravaillerdessusdefaçoncontinueentantqu’habileté.Essayezdel’atteindrerapidementchaquefoisquevouscommencezàméditer.Essayezdevousbrancherdessusdanstouteslessituations.Celavouspermetdele voirsousdifférentsanglesetde le testerdansle temps–pourvoirs’ ilestvraimentaussipleindefélicité,vide,etdétenduqu’ ilapuapparaître àpremière vue.
Sipasseràunnouveauniveaudeconcentrationfaitquevousvoussentezdéstabilisé,retournezauniveauquevousvenezdequitteretessayezdel’affermiravantderéessayerce nouveauniveauplustard.
Sivousn’êtespascertaindecequ’ilfautfaireàunstadequelconquedelaconcentration,restezsimplementavecvotresensdel’«observateur».
Neconcluezpastrophâtivementquece quevousfaitesestcorrectouerroné,ouquece dontvousfaitesl’expérienceestvraioufaux.Regardez,regardez,regardez,simplement.Auminimum,vousnevouslaisserezpastromperpardessuppositionsfausses.Etilse peutquevousacquériezdesvisionspénétrantessurlafaçondontl’espritpeutse tromperlui-mêmeàtraverssondésird’étiqueteretd’ interpréterleschoses.
Cequiestplusimportantqued’étiquetervotreconcentration,c’estd’apprendrequoienfaire.
Quevotre concentrationcorrespondeauxstadesindiquéssurlacarte ouqu’elle possèdequelquesstadesdifférentsquiluisontpropres,lamanièrecorrecte detraitern’ importe quelstadedeconcentrationestlamêmedanstouslescas.Apprenezd’abordàle mainteniraussilongtempsquevousle
pouvez,dansautantdepositionsetd’activitésquevousle pouvez.Essayezd’yretourneraussirapidementquevousle pouvez.Celavouspermetdevousfamiliariseraveclui.Quandilvousestvraimentfamilier,retirez-vousenlégèrementafindepouvoirobserverle typederelationquel’espritentretientavecsonobjet–maispasàunpointtelquevousquittiezcomplètementce stadedeconcentration.Certainespersonnesfontl’expériencedecelacommele faitde«lever»l’espritlégèrementau-dessusdesonobjet.Pourd’autres,c’estcommeavoirunemainbienenserrée dansungantetensuite laretirerlégèrementafinqu’elle nesoitplusaussibienenserrée,maisqu’elle restetoujoursdansle gant.
Dansuncasoudansl’autre,vousêtesmaintenantenpositionpourobserverlesmouvementsdel’espritautourdel’objetde saconcentration.Posez-vousunequestiondudiscernement:«Ya-t-iltoujoursunesensationdeperturbationoudestressquelconquedanslaconcentrationelle-même?»Ilsepeutquele stresssoitliéaufaitquel’espritestencoreentraind’évaluersonobjetalorsqu’ iln’aplusbesoindele faire,qu’ ils’accrocheauravissementalorsquele ravissementn’aplusuneffetcalmant,ouqu’ ilestfocalisésuruneperceptionquin’estpasaussireposante qu’elle pourraitl’être.Sivousnepouvezpasimmédiatementvoirdestress,essayezderemarquertoute variationduniveaudestressoudeperturbationquevousressentez.Ilse peutquecelaprenneunpeudetemps,maisquandvousvoyezunevariationduniveaudestress,essayezdevoirquelle activitédel’espritaccompagnelesmontéesetlesretombéesdustress.Unefoisquevousavezidentifiél’activitéquiaccompagnelesmontées,abandonnez-les.
Sivousnepouvezpasencorevoirunequelconquevariationdansle stress,ousivotre analyse commenceàdevenirfloue,c’estunsignequevotreconcentrationn’estpasencoresuffisammentforte pourquevousvousengagiezdansce typed’analyse.Abandonnezl’analyse etreplongez-vousfermementdansl’objetde votre concentration.Nesoyezpasimpatient.Restezavecl’objetjusqu’àce quevousvoussentiezsuffisammentrafraîchietfermepouressayerdepratiquerànouveaul’analyse.
Cependant,sil’analyse donnedesrésultatsclairs,poursuivez-la.Celarenforceravotre concentrationenmêmetempsquecelarenforceravotrediscernement.Vousêtesentraind’apprendrecommentévaluervotre étatd’espritparvous-même,enmêmetempsquevousêtesengagédedans,sansavoiràconsulterunequelconqueautoritéextérieure.Vousêtescapabled’observercommentl’espritcrée dustressnonnécessaire pourlui-même,etdel’entraînerànepascontinueràcréerce stress.C’estlàtoutl’objetde laméditation.
Vousmaîtrisezenmêmetempsunelignedequestionnementqui–lorsquevotre concentrationetvotre discernementdeviennentplusprofondsetplussubtils–donnenaissanceàlavisionpénétrante quiconduitàl’affranchissement.
LA V I S I O N P É N É T R A N T E
Ainsiqueje l’ainotédansl’ introduction,lastratégie debase delapratiqueconsiste àobservervosactions–ainsiqueleursmotivationsetleursrésultats–etensuite àlesquestionner:conduisent-ellesàlasouffrance?Sic’estle cas,sont-ellesnécessaires?Sice n’estpasle cas,commentpouvez-vousagird’unemanière quineconduitpasàlasouffrance?Siellesneconduisentpasàlasouffrance,commentpouvez-vouslesmaîtriserentantqu’habiletés?Cettestratégie s’appliquenonseulementàvosparolesetàvosactesmaisaussiauxactesdel’esprit:sespenséesetsesémotions.
Etainsiqueje l’ainotédansladernière partie,quandvousdéveloppezlesjhana,vousutilisezcette stratégie d’observationetde questionnementpourabandonnertoute penséequivousdistraitetpourdévelopperàsaplace lesfacteursdesjhana.C’estàtraversce processusquelapratiquedesjhanadéveloppevotre discernementetvotre visionpénétrante.Quandvotre jhanadevientplusstable,vouspouvezdéveloppercette visionpénétrante plusavantenrecherchantunelignedeconduite quiprovoquemêmemoinsdestressquele jhana.Iciencore,le pointimportantconsiste àvoirlesfacteursdesjhanacommedesactivitésetàvousposerlesbonnesquestionsàleursujet.
Lafabrication.Lesactivitéssonticilestroistypesdefabricationàpartirdesquellesl’espritfaçonnel’expérience:corporelle,verbale,etmentale.Sivouscomparezlesdescriptionsdesjhanaetde laméditationsurlarespirationaveclesdescriptionsdelafabricationquise trouventdansl’ introduction,vousremarquerezquelesjhanafontappelauxtrois.Larespirationestlafabricationcorporelle ;lapenséedirigéeetl’évaluationdupremierjhanasontdesfabricationsverbales;lesperceptionsquimaintiennentl’espritdanslesdifférentsjhanaetlesatteintesdusans-formesontdesfabricationsmentales,toutcommele sontlessensationsdeplaisiretd’équanimitéquiproviennentdufaitde resterdanscesétatsdeconcentration.
C’estlaraisonpourlaquelle lesjhanasontsiutilespourdonnernaissanceàlavisionpénétrante quimettotalementuntermeaustressnonnécessaire quel’espritcrée àtraverssespropresfabrications.Lesjhanavousfournissentunendroitcalmeetimmobile àpartirduquelvouspouvezobservercesfabricationsenaction.
Vouspouvezfaire celadetroismanières:•pendantquevousêtesengagédansunstadeparticulierdejhana;•quandvouspassezd’unstadeàunautre ;•quandvoussortezdelaconcentrationetquevousobservezquelles
fabricationsl’espritadopte lorsqu’ ils’engagedansle mondeextérieur.Dansn’ importe laquelle decessituations,vouspouvezobserver:(1)queles
fabricationssontenréalitédesactions,quiapparaissentetquidisparaissent;(2)qu’ellescréentdustress;(3)quece qu’ellesfontestnonnécessaire ;(4)etqueleplaisirqu’ellesprocurentnevautpasle stressqu’ellesentraînent.C’estseulementquandvousvoyezl’ensembledecesquatre aspectsquelavisionpénétrante peutconduire àl’affranchissentvis-à-visdelasouffranceetdustressnonnécessaires.Etc’estàce momentquevousvoyezquele seulstressquiaccablaitl’espritétaitceluidetypenonnécessaire.Unefoisquece stressadisparu,absolumentriennepeutaccablerl’esprit.Ilestlibre.
Observerundesjhanacommeuneformed’actionmentale exige denepaslevoircommeunprincipemétaphysique–parexemplecommeunFondementdel’être,unSoivéritable,l’Unitécosmique,laVacuitéprimordiale,laRencontreavecDieu,outoute autre grandioseabstraction.Ilestfacile detomberdanslepiègemétaphysique,enparticuliersivousvousêtespréparéàpenserencestermes.Si,parexemple,vousêtesentraindepenserentermesmétaphysiquesetqu’ensuite vousatteignezl’unitédudeuxièmejhana,ilestfacile desupposerquevousêtesentréencontactavecl’Unitécosmiqueoul’Interconnexité.Sivousatteignezle sensdelaconnaissanceinfinie deladimensiondel’ infinitudedelaconscience,ilestfacile desupposerquevousavezobtenuaccèsàunniveaudeconsciencequisous-tendtoute réalité.Ilse peutquevousinterprétiezcesexpériencescommele contactavecunesorte defondementduqueltoute choseprocèdeetauqueltoute choseretourne.Ouilse peutquevousdécidiezquelesensrenforcédel’«observateur»danscetétatd’espritestvotre Soivéritable.Sivousvouslaisseztoutefoisavoirparl’unedecesinterprétations,vousperdezdevuelamanière dontvosactionsontdansunpremiertempsfaçonnél’expérience.Vouspassezainsiàcôtédesniveauxdestresssubtilsquisontencoreprésentsdanscesexpériences.Lesinterprétationsexaltéesquevousleurassignezvousaveuglentvis-à-visdesfabricationsqu’ellescontiennentencore.
Pouréviterce piège,vousrestezsimplementaveclalignedequestionnementintroduite àlafindeladernière section.Vousrecherchezd’abordtouteaugmentationoudiminutionduniveaudestressàl’ intérieurdecetteexpérience.Vousrecherchezensuite l’activitédel’espritquiaccompagnecetteaugmentationetdiminution.Quandvousvoyezl’activitéenaction,vousl’abandonnez.
Onappelle celacontemplerl’ inconstanceetle stressdansl’ inconstance.Quandvousvoyezle stress,vousvousdemandezsiquelquechosed’ inconstantetdestressantvautlapeinequevousle revendiquiezcommeétantvousouvôtre.QuandvousvousrendezcomptequelaréponseestNon,onappelle celacontemplerle pas-soi.Vousneprenezpaspositionsurle faitqu’ ilyaouqu’ iln’yapasdesoi.Vousvousdemandezsimplementsivousvoulezvousidentifieraveclespartiesducomitéquicréentdustress.
Développerledésenchantement.Le butdecescontemplationsestde susciterunsensdedésenchantementetde dépassionvis-à-visdesactionsdelafabrication.Parce quelapassionestce quimeutl’ensembledestroistypesdefabrication,ladépassionestce quimetuntermeàtoutdésirdecontinueràs’engagerdedans.Quandvousnevousimpliquezpasdedans,ilss’arrêtent.Lerésultatestunlâcherprise total.
Le sensdedésenchantement–quidanslaplupartdescasatteintsamaturitéseulementaprèsquevousavezabordécescontemplationssousdemultiplesangles–constituele tournantcrucialde ce processus.Le termepalipourdésenchantement,nibbida,correspondàlasensationquevouséprouvezquandvousavezsuffisammentmangéd’untypedenourriture particulieretquevousn’envoulezplusd’autre.Cen’estpasdel’aversion.C’estsimplementle sensquecequevousaimiezmangerneprésente plusaucunintérêtpourvous.Vousenavezsuffisammentconsommé.
Vousavezbesoindedévelopperce sensdedésenchantementvis-à-visdesfabricationsdel’espritparce qu’ellessuiventtoutesle mêmeschéma,schémaquenousavonsmentionnéàdenombreusesreprises:ce sontdesformesd’alimentation.Lanourriture peutêtre icisoitphysique,soitmentale,maisladynamiquedese nourrirestdanschaquecaslamême.Vousessayezdecomblerunmanque,de soulagerunefaim.C’estseulementquandvouspouvezcontrecarrerlafaimavecunsensde«assez»quevouspouvezatteindreledésenchantement.C’estseulementavecle désenchantementquevouspouvezarrêterdevousnourrirettrouverladimensionoùiln’estpasnécessaire desenourrir.
Lavisionpénétrantedansledevenir.Repensezàl’ imageducomitédel’esprit.Chaquemembreducomitécorrespondàundésirdifférent,unsensdifférentdequivousêtesquireposesurce désir,etunsensdifférentdumondedanslequelvouspouvezrechercherce quisatisferace désir.Votre sensdequivousêtesse composeicide deuxchoses:le soiquiferal’expériencedubonheurdesatisfaire ce désir,etle soiquidisposedupouvoirdesatisfaire cedésir.Le premiersoiestle soientantqueconsommateur;le second,le soientantqueproducteur.Le soientantqueconsommateurestce quiabesoind’être
nourri;le soientantqueproducteurestce quitrouveetprépare lanourriture ;etle monded’expérienceliéaudésirestle domained’expérienceoùvousrecherchezlanourriture.
Ainsiqueje l’ainotédansl’ introduction,chaquesensdusoiindividueldansunmondeparticulierd’expériencese décritàl’aidedutermedevenir.Ledevenirestuntyped’être –le sensdece quevousêtesetde ce quiexisteautourdevous–quireposesurl’acte defaire.Cen’estpasêtrede façonstatique.C’estêtreenaction.Etlorsquevousméditez,vousavezdenombreusesoccasionsdevoircommentl’actionprincipale quisous-tendcetêtre estuntyped’alimentation.Chaquesensdequivousêtesdoitêtre nourri,doitprendrequelquechoseaumondeafindesurvivre.
Vousremarquezcelad’abordaveclespenséesquivousdistraientetquisemettententraversdevotre concentration:l’espritsortpourgrignoterdespenséesdedésirdévorant,oupourengloutirdespenséesdecolère,poursiroterdessouvenirsagréablesappartenantaupassé,pourruminerdesregretspassés,ouencorepourdévorerdessoucisconcernantle futur.
Lastratégie debase delaconcentrationconsiste d’abordàvoirquevousn’êtespasobligédevousidentifieràcesdifférentssensdequivousêtes.C’estlaraisonpourlaquelle nousutilisonsl’ imageducomité:pourvousaideràvousrendrecomptequevousneserezpasprivédeplaisirsivousabandonnezquelques-unsdecesdevenirs.Vousenpossédezdemeilleursàpartirdesquelsvouspouvezvousnourrir.Maisensuite,pourvousempêcherdevousfaufileraudehorspourruminervosvieillescochonneries,vousêtesobligédenourrirlesmembresplushabilesducomité,ceuxquisontentraind’apprendreàtravaillerensemblepourdévelopperetmaintenirvotre concentration.C’estl’undesrôlesduravissement,duplaisir,etde l’équanimitéraffinéedelaconcentration:nourrirlesmembreshabilesdevotre comité.Quandvouspratiquezlaconcentration,vouslesalimentezavecunebonnenourriture,unenourriturequiadesvertusnutritives.
Lorsquevousêtesdemoinsenmoinsenclinàvousnourrirdevosancienneshabitudes–lorsquevotre goûtpourlanourriture intérieuredevientplusraffiné–vousenarrivezgraduellementàunpointoùvouspouvezvoirquemêmelaconcentrationestuntypededevenir.End’autrestermes,danslesjhana,vousvousidentifiezauxmembreshabilesducomitéquipeuventfournirlanourriture delaconcentration(le soientantqueproducteur),ainsiqu’avecleméditantquise nourritduplaisiretduravissementfournisparlaméditation(le soientantqueconsommateur).L’objetde laméditation–soitsouslaformeducorps,soitlesdimensionsdusans-forme–estle mondedontvousvousnourrissez.
Aussilongtempsquel’ons’attacheàcesidentitésetàcesmondescommepossédantuneunitéferme,ilestdifficile delesdépasser.Ilestdifficile d’enlâcherprise.C’estlaraisonpourlaquelle lastratégie duBouddhaconsiste àéviterce sensd’unitéfermeenconsidérantlesélémentsfondamentauxdel’ identitécommedesactions,carilestplusfacile delâcherprise d’actionsqued’unsensfermedequivousêtes.
Lescinqagrégats.Parce quecesactionssontprincipalementliéesàl’alimentation,l’approcheduBouddhapourdévelopperlavisionpénétranteconsiste àprendrelestypesdefabricationimpliquésdanslacréationdechaquedeveniretàlesrassemblerenuneliste decinqactivitésquisontfondamentalespourl’alimentationàchaqueniveau.
Cesactivitéssontappeléesdeskhandha.Ils’agitd’unmotpaliquisignifie «tas»ou«masse».Latraductionfrançaise standardestcependant«agrégat».Cette traductionprovientapparemmentd’unedistinctionpopulaire quel’onfaisaitenEuropeauxdix-huitièmeetdix-neuvièmesiècles,entre lesconglomératsdechosesquifonctionnentensembleenuneunitéorganique–appelés«systèmes»–etlesconglomératsquisontjuste descollectionsaléatoiresdechoses,appelées«agrégats».Le but,entraduisantkhandhapar«agrégat»étaitde faire passerunmessageutile :bienquenousayonstendanceàconsidérernotre sensd’uneidentitécommepossédantuneunitéorganique,ilneconstitueenréalitéqu’unecollectionaléatoire d’activités.
Lescinqactivitésquiaccompagnentl’acte demangerauniveaule plusfondamentalsontlessuivants:
•unsensdelaforme:àlafoislaformeducorpsquiabesoind’être nourri(etquiserautilisée pourrechercherdelanourriture),etlesobjetsphysiquesquiserontutiliséscommenourriture.Quandl’acte dese nourrirprendplacedansl’ imagination,la«forme»s’appliqueàtoute formequevousadoptezpourvous-mêmedansl’ imagination,etàtoute formeimaginaire dontvousretirezduplaisir;
•lasensation:lasensationdouloureusedefaim,oudemanquequivouspousseàrechercherdelanourriture ;lasensationagréable desatisfactionquisurvientquandvousaveztrouvéquelquechoseàmanger;etle plaisirsupplémentaire quandvousle mangezréellement;
•laperception:lacapacitéàidentifierle typedefaimquevouséprouvez,etàidentifierleschosesqui,dansvotre monded’expérience,satisferontcettefaim.Laperceptionjoueaussiunrôle centralpouridentifierce quiestde lanourriture etce quin’enestpas.C’estlamanière dontnousapprenonsaudébutàexercernosperceptionsquandnoussommesenfants.Quandnoustombonssurquelquechose,notre première réactionconsiste àle mettre
dansnotre bouchepourvoirsic’estcomestible.Sic’estle cas,nousl’étiquetonsaveclaperception«nourriture ».Siçanel’estpas,nousl’étiquetonscomme«nonnourriture »;
•lafabricationfaitprincipalementréférence,dansce contexte,auxfabricationsverbales.Celles-cisontliéesàl’acte dese nourrirparlamanièrequenousavonsdepenseràdesstratégiespourtrouverdelanourriture,etlesévaluer,pourenprendrepossessionquandnoustrouvonsdelanourriture,etpourlapréparersielle n’estpascomestible sousuneformecrue.Parexemple,sivousvoulezsavourerunebanane,vousdeveztrouvercommentenleverlapeau.Sivotre première tentative nemarchepas,vousdevezévaluerpourquoi,ettrouverdenouvellesstratégiesjusqu’àce quevousentrouviezunequimarche;
•laconscience:l’acte d’être conscientdetoutescesactivités.
Cescinqactivitéssontsifondamentalesàlamanière dontnousnousengageonsdansle mondeafindenousnourrirqu’ellesconstituentle matériaubrutàpartirduquelnouscréonsnosdifférentssensdusoi.
Or,danslapratiquedudéveloppementdesjhanaquireposesurlarespiration,ce sontaussilesmatériauxbrutsàpartirdesquelsnousapprenonsàcréerdesétatsdeconcentration.La«forme»correspondàlarespiration.La«sensation»correspondauxsensationsdeplaisiretd’équanimitéquidériventdel’acte dese focalisersurlarespiration.La«perception»correspondàlamanière dontnousétiquetonslarespiration,lesdimensionsdusans-forme,etlesplaisirsquenousretironsdufaitde resterfocalisésurcesthèmes.La«fabrication»correspondauxpenséesetauxévaluationsquicomposentlepremierjhana,etaussiauxpenséesetauxévaluationsaveclesquellesnousposonsdesquestionsàproposdel’ensembledesdifférentsstadesdansnotreconcentration.La«conscience»estl’acte d’être conscientdetoutescesactivités.
C’estlaraisonpourlaquelle laconcentrationconstitueunlaboratoire aussiadéquatpourexaminerleshabitudesdel’espritàcréerdelasouffrance.Ellecontienttouslesélémentsquientrentdanslacompositiondesidentitésquenousconstruisonsautourdel’acte dese nourrir.Etelle lescontientdansuncontexte contrôlé–unétatde devenirclairetstable –oùnouspouvonsobservercesélémentsenactionetlesvoirclairementpource qu’ ilssont.
Quandl’espritestdansunepositionsuffisammentfermepourregardermêmelesplaisirsraffinésdelaconcentrationselonlestermesdecesactivités,iln’estpasnécessaire quevousvousfocalisiezsurl’ensembledescinq.Focalisez-voussimplementsurtoute activitéquivoussembleêtre laplusfacile àobserverenaction.Sivousn’êtespassûrparoùcommencer,essayezdecommenceravec
laperception,parce quelaperceptionestce quiestle pluscentralàvotrecapacitéàresterfocaliséenconcentration,etc’estl’agrégatsurlequelvousaurezbesoindetravaillerle plusdurpourchangerleschoses.Aussilongtempsquelaperception:«Celaenvautlapeine,»resterafixée surl’acte dese nourrirdesjhana,le désenchantementneserapastotal.C’estseulementquandlaperception:«Celan’envautpaslapeine,»recueilleravotre pleineapprobationquele désenchantementauraunechanced’apparaître.
Ils’agitcependantlàd’unequestiondetempéramentpersonnel.Sivoustrouvezplusfacile devousfocalisersurunautre agrégat,commencezbienentenduparcelui-ci,carunefoisquelaperceptionde«Celan’envautpaslapeine,»estfermementétablie ence quiconcernecetagrégat,elle vaserépandrepourenglobertouslesautresagrégatsparce quelescinqsonttrèsintimementliés.
Quandvousexaminezlesactivitésquicréentlesétatsdeconcentration,vousdevezvoussouvenirdeposerlesbonnesquestionsàleursujet.Sivousabordezlaconcentrationdansl’espoirqu’elle répondraàdesquestionstellesque:«Quisuis-je ?»ou«Quelle estlaréalitésous-jacente dumonde?»,vouspoursuivezsimplementlesprocessusdudevenir.Sivoustombezsurunétatde calmeoudepaixparticulièrementimpressionnant,vosmembresducomitéquiveulentsenourrird’absolusmétaphysiquesprendrontcelacommeleurnourriture –etilsenserontextrêmementfiers.Cette attitudevousaveugle surle faitqu’ ilssontencorejuste entraindese nourrir,etquevosquestionssontsimplementdesversionsraffinéesdesquestionsdelafaim.
Cependant,sivousvoussouvenezqu’ ilfautvoirle calmeetlapaixdelaconcentrationcommequelquechosequiprovientdesactivitésdesagrégats,vousvousrendrezcomptequ’aussibienquevousvousennourrissiez,vousneserezjamaislibre delafaimrécurrente.Voussereztoujoursobligédetravaillercontinuellementpourvotre nourriture.Aprèstout,cesactivitésnesontpasconstantes.Quandellesse détachent,ellesproduisentunepréoccupationquidureunefractiondeseconde:«Qu’est-ce quivientaprèsça?»Etpendantcette fractiondeseconde,vosmembresducomitésontdésespérés,carcettequestionestunequestiondelafaim.Ilsveulentuneréponseimmédiate.Cesactivitésnepeuventdoncjamaisprocurerunenourriture stable,fiable,oudurable.Mêmequandellesfabriquentunepaixquisemblecosmique,ellesimpliquentencoredustress.
Quandvouspoursuivezcescontemplationsjusqu’àce qu’ellesatteignentlestadedudésenchantement,l’espritinclinealorsversquelquechosequise situeendehorsdel’espaceetdutemps,quelquechosequinesoitpassujetauxinconvénientsdecesactivités.Ace stade,l’espritneveutpasdutoutavoir
affaire àl’unquelconquedesmembresducomitédel’esprit,mêmeàceuxquiobserventetdirigentsaconcentration,ouàceuxquisontsous-jacentsetquidemandentetexigentcontinuellementuneréponseauxquestionsdefaim:«Qu’est-ce quivientaprèsça?»«Oùalleraprèsça?»«Quefaire aprèsça?»L’espritvoitquemêmele choixderestersurplace oud’avancerversunautreétatde concentration–bienquecelaconstitueunchoixentre deuxalternativesrelativementhabiles–estunchoixentre riend’autre quedeuxalternativesstressantes,cartoutesdeuxsontdesfabrications.Ace stade,ilestprêtpourquelquechosequin’ impliqueaucunedecesalternatives,quelquechosequin’ impliqueaucunefabrication.Quandilvoitl’ouverture danscetéquilibre,illâcheprise etfaitl’expérienceduSans-mort.C’estle premierstadedel’expériencedel’affranchissement.
L’espritse désidentifie ainsid’avectouslesdevenirssansmêmepenserau«soi»ouaux«mondes».Ilregardesimplementlesactionscommedesactions.Illesvoitcommeétantstressantes,nonnécessaires,etcommen’envalantpaslapeine.C’estce quiluipermetdelâcherprise.
L ’ A F F R A N C H I S S E M E N T
Essayerdedécrire l’affranchissementcomporte denombreuxdangers,carlespersonnesquilisentladescriptionpeuventalorsfacilementessayerdele clonersansréellementpasserparlesétapesquiconduisentàl’affranchissementauthentique,ce quiconstitueunautre casoùl’onpresse etpeintlamanguepourlafaire mûrir.
Ilestcependantutile dedécrire certainesdesleçonsapprisesavecle premiergoûtdel’affranchissement.
L’unedecesleçonsestquele Bouddhaavaitraison:ilexiste vraimentunedimensionduSans-mort,quise situeendehorsdel’espaceetdutemps.Etelleestvraimentlibre delasouffranceetdustress.
Enrevenantdecette dimensiondanslesdimensionsdel’espaceetdutemps,vousvousrendezcomptequevotre expériencedel’espaceetdutempsn’apasseulementcommencéaveccette naissance.Elle se déroule depuisbeaucouppluslongtemps.Ilse peutquevousnepuissiezpasvoussouvenirdesdétailsdevosviesprécédentes,maisce quevoussavez,c’estqu’ellesse produisentdepuistrèstrèslongtemps.
Parce quevousavezatteintcette dimensionenabandonnantlesactivitésdelafabrication,voussavezquec’étaitdanslesactivitésdelafabricationquevousaviezétéengagétoutce tempsdansl’espaceetdansle temps.End’autrestermes,vousn’êtespasseulementunobservateurpassifde l’espaceetdutemps.
Vosactionsjouentunrôle crucialdansle façonnagedevotre expériencedel’espaceetdutemps.Vosactionsrevêtentainsiuneimportanceextrême.Parcequevousvoyezquelesactionsmalhabilesrendentsimplementl’accèsauSans-mortplusdifficile,vousnevoulezplusjamaisenfreindrelescinqpréceptes.
Parce qu’aucundesagrégatsn’étaitimpliquédansl’expérienceduSans-mort,etqu’ ilyavaitcependantencoreuneconsciencedecette dimension,vousvoyezquel’acte des’ identifierauxagrégatsestunchoixquivousimposedeslimitations.Vousneserezplusjamaisd’accordavecle pointdevueselonlequelilsconstituentce quevousêtes.
Parce quevousvousrendezcomptequeladimensionduSans-mortétaittoujoursdisponible,maisquevousêtespasséàcôtéàcausedevotre proprestupidité,le premiergoûtdel’affranchissementrendhumble.Iln’estpasunesourcedefierté.
Maispar-dessustout,vousvousrendezcomptequelesactivitésdes’engagerdansl’espaceetle tempssontinhéremmentstressantes,Le seulbonheurvéritable résidedansl’obtentiondel’affranchissementtotal.Iln’existe pasd’autre activitéquivaille pluslapeinequ’onlapratiquequecelle-ci.
Ilestimportantdenepasconfondreunepercéemondaineavecl’affranchissementauthentique,carcelapeutvousrendrenégligentetcomplaisantdansvotre pratique.Undescritèrespourtesterlavéracitédevotreaffranchissementconsiste àvoirsic’estquelquechosequivousstabilise ouquivousdésoriente.S’ ilc’estquelquechosequivousdésoriente,ce n’estpaslachosevraie,carle Sans-mortestladimensionlaplussûre quisoit.
Unautre critère pourtesterlavéracitédevotre affranchissementconsiste àvoirsivousavezcomprisce quevousavezfaitpouryarriver,carc’estce quifournitunevisionpénétrante dansle rôle delafabricationetde l’actionmentale dansle façonnagedetoute expérience.Sivotre espritressentqu’ ilestsoulagéd’ungrandfardeaumaisqu’ ilne comprendpascommentleschosessesontproduites,ce n’estpasl’affranchissement.C’estjuste unepercéemondaine.Donc,nesoyezpasnégligent.
Cependant,mêmelespersonnesquiontobtenuleurpremiergoûtdel’affranchissementauthentiquepeuventdevenirnégligentes,carlasécuritédeleuratteinte peutaffaiblirleursensdel’urgencedelapratique.Ellespeuventcommenceràdevenircomplaisantes.Donc,quevotre impressiond’avoirgoûtél’affranchissementsoitauthentiqueounon,le conseilreste toujoursle même:nesoyezpascomplaisant.Ilyaencoredutravailàfaire.
LE C T U R E S C O M P L É M E N TA I R E S
Surlesjhana,voirlasection«Jhana»dansAjaanLeeDhammadharo,Conserverlarespirationàl’esprit ,«Méthodedeux».Ontrouveaussid’excellentesprésentationsdesjhanadansle livre d’AjaanLeeThePathtoPeace&FreedomfortheMind ,sousle titre,*«RightConcentration»etsouslestitres*«Virtue»,*«Concentration»et*«Discernment»àlafindulivre.
Voiraussi«Lesjhanane se fabriquentpasàlachaîne»dansQuelquesessais ,*«SilenceIsn’tMandatory»etl’enseignement*«Oneness»dansMeditations4 .
Pouruneprésentationcomplète desinstructionsduBouddhaenseize étapesàproposdel’utilisationdelarespirationcommepointdefocalisationpourdévelopperlatranquillitéetlavisionpénétrante,voir*RightMindfulness .
Pouruneprésentationplusavancéedurôle dudevenir,àlafoisdanslapratiquedesjhanaetdansle développementdelavisionpénétrante,voir*TheParadoxofBecoming .
Surlavisionpénétrante,voir«Unoutilparmid’autres»et«L’ intégritédelavacuité»dansQuelquesessais et*«AllAboutChange»dansPurityofHeart .
Surlesagrégats:*«Five PilesofBricks»et*«De-perception»dansTheKarmaofQuestions
Surlarelationentre l’actiondese nourriretle stress:*«TheWeightofMountains»dansTheKarmaofQuestions .
Pouruneprésentationplusavancéedece sujet,voirle chapitre deuxdans*TheShapeofSuffering .
Pourdesprésentationscomplémentairessurlafaçondeposerlesquestionsdudiscernementselonuneapprochequelquepeuplustechniquequece quel’ontrouvedans*«QuestionsofSkill»dansTheKarmaofQuestions ,quiestmentionnéàlafindel’ introductiondece livre,voyez*«TheArrowsofThinking».*SkillinQuestions offre untraitementcompletdece sujet,avecdenombreuxexemplestirésduCanonpali.Silataille dulivre vousfaitpeur,vouspouvezsimplementlire laprésentationliminaire danschaquechapitre,etlaisserlesextraitspourplustard.
Pouruneanthologie depassagestirésduCanonpalicouvrantlesqualitésfondamentalesàproposdesquellesle Bouddhaaditqu’ellesétaientlesplusimportantespourlapratique,voir*TheWingstoAwakening .Certainespersonnestrouventl’ introductiondece livre unpeudifficile,maisvouspouvezcommencerparlapartie trois,quiestmoinsintimidante,etretournerensuiteauxpartiesprécédentesdulivre quandvousvoudrezavoirunevuepluscomplète dusujet.
*IntotheStream contientdespassagestirésduCanonpalisurle premierstadedel’Eveil(rq:latraductiondulivre estencours).
Surl’affranchissementcommeessencedelapratique:*«TheEssenceoftheDhamma».
Surlasignificationdumotnirvana:«L’ imagedunibbana»dansUneNoblestratégie;*«AVerbforNirvana»dansPurityofHeart .*TheMindlikeFireUnbound offre untraitementcompletdece sujet,ainsiqu’uneprésentationduthèmedel’agrippement.
Pourdescomptesrendusinspirantsdesstadessupérieursdelapratique,voirAjaanMahaBoowaÑanasampanno:StraightfromtheHeart ,enparticulierlesenseignements*«AttheEndofOne’sRope»,*«TheRadiantMindisUnawareness»et*«AnHeirtotheDhamma».Autrestextesinspirants:*«FromIgnorancetoEmptiness»et*«ToBeanInnerMillionaire »quisetrouventtousdeuxdansunautre livre contenantdesenseignementsd’AjaanMahaBoowaÑanasampanno:*ThingsasTheyAre .
Lesenseignementssuivantsd’AjaanLeeDhammadharodansInnerStrengthsontégalementinspirantsdemanière pluscalme:*«BeyondRight&Wrong»,*«PointZero».
EN S E I G N E M E N T S O R A U X P E R T I N E N T S
*2009/1/30:TheFourJhanas*2011/8/21:ThePoisonBlowfish*2011/9/4:Proactive withPain*2011/3/10:TheSwingingBalance*2011/2/11:HeedfulofDeath*2011/1/27:Balance&Release*2010/10/6:Broad,Tall,&Deep*2010/10/7:LevelsofTruth*2011/11/11:FeedingonFeeding*2006/10/23:FeedingFrenzy*2008/7/31:GoodEating*2011/10/10:CuttingNewPathsintheMind*2009/11/10:SkillsoftheDhammaWheel*2010/10/9:ChewedUpbyYourFood*2011/7/20:IsolatingtheAggregates*2007/12/8:TransparentBecoming*2011/12/25:Sensitive totheBreath
*2011/12/27:Don’tWorry,BeFocused*2011/12/29:FullAttention*2012/1/2:GeneratingEnergy*2012/1/11:StrengtheningDiscernment*2012/1/26:Sensuality*2012/6/22:EquanimityIsn’tEverything*2012/7/28:TheEssenceoftheDhamma*2012/8/6:FreedomthroughPainfulPractice
EnseignementssurlesinstructionsduBouddhaenseizeétapesàproposdelaméditationsurlarespiration:
*2002/11:TheStepsofBreathMeditation*2007/7/16:LessonsinHappiness*2008/2/11:OnthePathoftheBreath*2010/10/2:TheBreathAlltheWay*2011/8/29:ExploringFabrication*2012/2/3:Breath,Tranquility,&Insight
PARTE C INQ
Trouverunenseignant
Toutméditantsérieuxabesoind’unenseignant.Parce queméditer,c’ests’entraîneràagirdemanière nouvelle,lameilleuresolutionpourapprendreconsiste àobserverunméditantexpérimentéenaction,etenmêmetempsàlaisserunméditantexpérimentévousobserverenaction.Decette manière,vousvousreliezàlasagesse accumuléedelalignéed’enseignantsquiremontejusqu’auBouddha,etvousn’êtespasobligéderésoudrechaqueproblèmeseul.Vousn’êtespasobligéderéinventercontinuellementlaroueduDhamma.
Enmêmetemps,vousavezsouventbesoind’unenseignantpourvousaideràvoirleszonesdevotre pratiquequevouspourrieznepasreconnaître commeposantproblème.Ceciparce quequandvousêtesdansl’ illusion,vousnesavezpasquevousêtesdansl’ illusion.Undesprincipesdebase delapratiqueconsiste doncàouvrirvotre comportementnonseulementàvotre propreexamenattentif,maisaussiàl’examenattentifd’unenseignantàlaconnaissanceetàlabienveillancedequivousvousfiez.Vousapprenezdecette manièrecommentêtre ouvertaveclesautres–etvous-même–àproposdevoserreurs,dansunenvironnementoùvousêtesle plussusceptible d’être disposéàapprendre.
Ils’agitde quelquechosedeparticulièrementimportantquandvousapprenezunehabileté–etlaméditationenestune.Vouspouvezapprendreàpartirde livresetd’enseignementsoraux,maisquandle momentvientdepratiquer,vousdevezfaire face auproblèmeprincipal,qu’aucunlivre ouenseignementoralnepeutcouvrir:savoircommentdiscernerquelle leçonappliqueràquelle situation.Sivousn’obtenezpasderésultats,est-ce parce quevousnefournissezpassuffisammentd’efforts?Oubienfournissez-vousuntyped’effortincorrect?SelonlestermesduCanonpali,pressez-vouslacorned’unevachepourobtenirdulait,alorsquevousdevriezpressersonpis?Seulquelqu’unquiaétéconfrontéaumêmeproblème,etquisaitce quevousavezfaitjusqu’àlors,estenmesuredevousaideràrépondreàdetellesquestions.
D’autre part,sivousavezsouffertd’untraumatismeémotionnelouquevousvousavezuneaddiction,vousavezbesoind’unguidagespécifiquementadaptéàvosforcesetàvosfaiblesses–ce qu’aucunlivre nepeutvousfournir.Mêmesivousnesouffrezpasdecesproblèmes,unenseignementadaptéàvosbesoinspeutvouséviterdeperdrebeaucoupdetempsetd’efforts,etilpeutvouséviter
devousengagersurdescheminserronés,quise terminentencul-de-sac.C’estlaraisonpourlaquelle le Bouddhan’apasécritde guidesdeméditationcommecelui-ci,etqu’àlaplace,ilainstaurél’entraînementmonastiquecommeformed’apprentissage.Lameilleurefaçondetransmettre leshabiletésdelaméditation,c’estde le faire d’ individuàindividu.
Pourtoutescesraisons,sivousvoulezvraimentdevenirhabile dansvospensées,vosparoles,etvosactes,vousavezbesoindetrouverunenseignantdignedeconfiancepourvousindiquerquelssontvospointsfaibles.Etparcequec’estautourdevoshabitudesmalhabilesquese trouventvospointslesplusfaibles,le premierdevoird’unenseignantestde pointervosdéfauts–carc’estseulementquandvousvoyezvosdéfautsquevouspouvezlescorriger;c’estseulementquandvouslescorrigezquevousprofitezdelacompassiondontvotre enseignantfaitpreuveenlespointant.
Celasignifie quele premierprérequispourtirerprofitducontactavecunenseignantestd’être disposéàaccepterlescritiques,aussibiendoucesquedures.C’estlaraisonpourlaquelle lesenseignantsauthentiquesn’enseignentpaspourdel’argent.Sil’ondoitpayerl’enseignant,lapersonnequipaie estcelle quidéterminece quiestenseigné,etlesgenspaientrarementpourlescritiquesqu’ ilsontbesoind’entendre.
Maismêmesil’enseignantenseignegratuitement,vousêtesconfrontéàunevéritéinconfortable :vousnepouvezpasouvrirvotrecœuràn’importequi.Toutepersonnecertifiée commeenseignantn’estpasvraimentqualifiée pourêtre unenseignant.Quandvousécoutezunenseignant,vousajoutezlavoixdecetenseignantaucomitédevotre esprit,quiporte desjugementssurvosactions,etvousvoulezenconséquencevousassurerquecette voixconstitueraunajoutpositif.Ainsiquele Bouddhal’afaitremarquer,sivousnepouvezpastrouverunenseignantdignedeconfiance,ilestpréférablequevouspratiquiezseul.Unenseignantnonqualifiépeutfaire plusdemalquedebien.Vousdevezêtre prudentenchoisissantunenseignantdontlesjugementsvontinfluencerlamanière dontvousfaçonnezvotre esprit.
Etre prudentsignifie nepastomberdansle piègefacile quiconsiste àjugerouànepasjuger–jugerenfaisantconfianceàvospréférencesetaversionsinstinctives,ne pasjugerencroyantquele contactavecn’ importe quelenseignantdeméditationseraitaussibénéfiquequ’unautre.Aulieudecela,soyezjudicieuxenchoisissantlapersonnedontvousallezconsidérerlesjugementscommeétantlesvôtres.
Celaressemblebienentenduàuncercle vicieux:vousavezbesoind’unbonenseignantpourvousaideràdéveloppervosfacultésdejugement,maisaussidefacultésdejugementbiendéveloppéespourreconnaître quipourraitêtre un
bonenseignant.Etbienqu’ iln’existe pasdemanière sûre àcentpourcentpoursortirde ce cercle vicieux–aprèstout,vouspouvezmaîtriserunetechniquesûreàcentpourcentetcependantêtre unidiot–ilexiste unesolution,àconditionquevoussoyezdisposéàapprendredel’expérience.
Lapremière étapepourapprendreàêtre judicieuxestde se souvenirce quesignifie jugerdemanière utile.Pensez,nonàunjugetoutpuissantquiprononceunverdictde culpabilitéoud’ innocencesansappel,maisàuneprofesseuredepianoquivousécoute jouer.Elle neporte pasdejugementdéfinitifsurvotre potentielentantquepianiste.Aulieudecela,elle jugeuntravailencours:écoutantvotre intention,écoutantvotre exécutiondecetteintention,etdécidantensuite sicelaconvient.Sice n’estpasle cas,elle doitdécouvrirsile problèmese situeauniveaudel’ intentionouàceluidel’exécution,faire dessuggestionsutiles,etvouslaisserensuite réessayer.Elle vacontinueràfaire celajusqu’àce qu’elle soitsatisfaite devotre interprétation.Leprincipeimportantestqu’elle neporte jamaisdejugementsurvousentantqu’ individu.Aulieudecela,elle doitresterfocalisée survosactions,pourrecherchercontinuellementdemeilleuresmanièresdelesfaire évoluerversdesexigencesdeplusenplusélevées.
Vousapprenezenmêmetempsd’elle commentévaluervotre proprefaçondejouer,pensantplusattentivementàvotre intention,écoutantplusattentivementvotre exécution,développantdesexigencesplusélevéesvis-à-visdece quimarche,etapprenantàpenserdemanière novatrice àdesfaçonsdevousaméliorer.Cequiestle plusimportant,c’estquevousappreniezàfocaliservotre jugementsurvotre façondejouer–vosactions–etpassurvous-même.Decette manière,quandilyamoinsde«vous»investidansvoshabitudes,vousêtesplusdisposéàreconnaître leshabitudesmalhabilesetàlesabandonnerenfaveurd’habitudesplushabiles.
Bienentendu,quandvousetvotre professeureévaluezvosprogrèsparrapportàunmorceauparticulier,celafaitpartie duprocessusd’évaluationpluslongdelafaçondontlarelationentre elle etvousfonctionne.Elle doitévalueraucoursdutempssivousprofitezdesonguidage,etvousdevezfaire demême.Maisencoreunefois,nielle nivousn’évaluezlavaleurdel’autre personne.
Delamêmemanière,quandvousévaluezunenseignantdeméditationpotentiel,recherchezquelqu’unquiévalueravosactionscommeuntravailencours.Etappliquez-luilamêmeexigence.Mêmelesenseignantsquipeuventlire dansl’espritdesautresontbesoindevousconnaître aucoursdutempspoursentirce quipourraitmarcheretnepasmarcherdansvotre casparticulier.Lesmeilleursenseignantssontceuxquidisent:«Essaie ceci.Siçanemarchepas,reviensversmoietdis-moice quis’estpasséafinquenouspuissions
découvrirce quipourraitmarcherpourtoi.»Prenezgardeauxenseignantsquivousdisentdenepaspenseràce quevousêtesentraindefaire,ouquiessaientdevousimposerunetechniquepasse-partout.Larelationdevraitêtre unerelationoùlesdeuxpartiesessaientdefaire leschosesensemble.
Quandvousjugezunenseignant,vousn’êtesdoncpasentraind’assumerlatâchesurhumained’évaluerlavaleurintrinsèqued’uneautre personne.Aprèstout,laseule manière dontnousconnaissonsquelquechoseàproposdesautres,c’estàtraversleursactions,etnosjugementsnepeuventdonchonnêtementallerau-delà.
Enmêmetemps,parce quevousjugezsivousvoulezintérioriserlesexigencesd’uneautre personne,iln’estcependantpasinjuste deporterunjugementsurce quecette personnefait,cecipourvotre propreprotection.C’estlaraisonpourlaquelle vousdevriezrechercherdeuxqualitéschezunenseignant:lasagesseetl’intégrité.Evaluercesqualitésnécessite toutefoisdutempsetde lasensibilité.Vousdevezêtre disposéàpasserdutempsaveclapersonneconcernéeetessayerd’être vraimentobservateurpourvoirlafaçondontcette personneagit,parce quevousnepouvezpasjugerlesgensseulementàpartirde vospremièresimpressions.Ilestfacile deparlerdel’ intégrité,etilestfacile defeindrelasagesse –enparticuliersil’enseignantpossèdedespouvoirspsychiques.Ilestimportantdese souvenirquelespouvoirsdece typeproviennentsimplementd’unespritconcentré.Ilsneconstituentpasunegarantie desagesse etd’ intégrité.Ets’ ilssontexercéssanssagesse etsansintégrité,ilestpréférable pourvousderesteràl’écartd’untelenseignant.
Votre recherchedoitdoncignorerlesqualitéstape-à-l’œiletse focalisersurlesqualitésquisontplussimplesetplusterre-à-terre.Pouréviterperte detempsetdouleurinutile danslarecherche,ilyaquatresignesprécurseursquipermettentdevoirsidesenseignantspotentielsnepossèdentpaslasagesse oul’ intégriténécessaire pourquevousleurfassiezconfiance.
Lessignesprécurseursd’unesagesse nondignedeconfiancesontaunombrededeux.Le premier,c’estquandlespersonnesnefontpaspreuvedegratitudeencontrepartie del’aidequ’ellesontreçue–etcecis’appliqueparticulièrementàl’aidereçuedeleursparentsetde leursenseignants.Siellesdénigrentleursenseignants,vousdevezvousdemandersiellespossèdentquoiquece soitde valeuràvoustransmettre.Lespersonnesingratesn’apprécientpasle bien,n’accordentpasdevaleuràl’effortnécessaire pouraiderlesautres,etellesnefournirontdoncprobablementpasceteffortelles-mêmes.
Lesecondsigneprécurseurestqu’ellesnecroientpasauprincipedukamma.Soitellesnientquenousavonslalibertéduchoix,soitellesenseignentqu’une
personnepeutéliminerle mauvaiskammaenprovenancedupasséd’uneautrepersonne.Lespersonnesdece typenesontpassusceptiblesdefournirl’effortnécessaire pourêtre authentiquementhabiles,etellesnesontdoncpasdignesdeconfianceentantqueguides.
Lemanqued’ intégritépossèdeluiaussideuxsignesprécurseurs.Le premier,c’estquandlesgensneressententaucunehonteendisantunmensongedélibéré.Lesecond,c’estquandilsn’utilisentpasleursargumentsdemanièrehonnêteettransparente,donnantuneimagefausse deleursopposants,attaquantlesfautesmineuresdel’autre partie,ne reconnaissantpaslespointsvalablesmarquésparl’autre partie.Celanevautmêmepaslapeinedeparleràdespersonnesdecetype,etencoremoinsdelesprendrepourenseignants.
Quantauxpersonnesquin’affichentpascessignesprécurseurs,ilyadesquestionsquevouspouvezvousposeràproposdeleurcomportementpourévalueraucoursdutempsle niveaudesagesse etd’ intégritédeleursactions.
Unedecesquestionsporte surle faitde savoirsilesactionsdel’enseignanttrahissentunequelconqueavidité,colère,ouillusionquil’ inciteraitàrevendiquerlaconnaissancedequelquechosequ’ ilne connaîtraitpas,ouàdire àuneautre personnedefaire quelquechosequineseraitpasdansl’ intérêtdecelle-ci.Pourtesterlasagesse d’unenseignant,remarquezcommentilouelle réagitàdesquestionsàproposdece quiesthabile etde ce quinel’estpas,etlafaçondontilouelle gère l’adversité.Pourtestersonintégrité,recherchezlavertudanssesactionsquotidiennes,etlapuretédanssesrapportsaveclesautres.Cette personnecherche-t-elle desexcusespourenfreindrelespréceptes,abaissantlespréceptesauniveaudesoncomportement,plutôtquedel’éleveràleurniveau?Profite-t-elle injustementdesautres?Sic’estle cas,ilestpréférable pourvousdetrouverunautre enseignant.
C’estcependantlàoùuneautre véritéinconfortable surgit:vousnepouvezpasjugerhonnêtementdel’intégritéd’uneautrepersonneavantd’enavoirdéveloppévous-même.Ils’agitprobablementdelavéritélaplusinconfortable detoutes,carelle demandequevousacceptiezd’être responsable devosjugements.Sivousvouleztesterle potentieldesautresenmatière debonguidage,vousêtesobligéderéussirvous-mêmequelquestests.Encoreunefois,c’estcommeécouterunpianiste.Meilleurpianiste vousêtes,mieuxvousêtescapabled’évaluerl’ interprétationdel’autre personne.
Ilexiste heureusementdesconseilsquipermettentdedévelopperl’ intégrité,etilsn’exigentpasquevouscommenciezenétantbonparnature.Toutce qu’ ilsdemandent,c’estunecertainedosedevéracitéetde maturité:vousdevezvousrendrecomptequevosactionssontce quifaittoute ladifférencedansvotrevie,etquevousdevezdoncfaire attentionàlafaçondontvousagissez,regardant
attentivementvotre motivationpouragiretlesrésultatseffectifsquiseproduisentquandvousagissez.Avantd’agirenpensée,enparole,ouenacte,regardezlesrésultatsquevousattendezdevotre action.Siceladoitvousfairedumalouenfaire àquiconque,nelafaitespas.Sivousneprévoyezaucunmal,continuezetagissez.Pendantquevousagissez,vérifiezsivousprovoquezdumalimprévu.Sic’estle cas,arrêtez.Sice n’estpasle cas,continuezjusqu’àce quevousayezterminé.Aprèsavoirterminé,regardezlesrésultatsàlongtermedevotre action.Sielle aprovoquédumal,parlez-enavecquelqu’unquiestsurlaVoie,développezunsensdehonte sainàproposdel’erreurquevousavezfaite,etprenezlarésolutiondenepaslarépéter.Sielle n’aprovoquéaucunmal,réjouissez-vousenetcontinuezàvousentraîner.
Lorsquevousvousentraînezdecette manière-là,vousdevenezplussensibleàce quiesthabile etàce quinel’estpas,parce quevousêtesplussensible auxliensentre lesactionsetleursrésultats.Celavousaideàdevenirunmeilleurjugevis-à-visd’unenseignantpotentielde deuxfaçons:enjugeantlesactionsdel’enseignant,etenévaluantlesconseilsqu’ ilvousdonne.
Carlaseule manière quipermetdevraimentévaluercesconseils,c’estdevoirlesrésultatsqu’ ilsdonnentquandonlesmetenpratique:vospropresactions.Siagirainsifavorise envousdesqualitésaussiadmirablesqu’êtredépassionné,modeste,de se contenterdeschosessimplesdontvousdisposez,d’être énergiqueetde nepasconstituerunfardeaupourlesautres,alorsleconseild’agirdecette manière estlachosevraie.Lapersonnequivousdonnececonseilaaumoinsréussile testnécessaire pourêtre unamivrai.Etvousenapprenezencoreplussurlafaçondejugerparvous-même.
Certainespersonnespeuventobjecteràce quiprécèdeendisantqu’ ilestégoïste etinhumaindetestercontinuellementlesgenspourvoirs’ ilssontàlahauteur,maissouvenez-vous:entestantunenseignant,vousvoustestezaussivous-même.Lorsquevousassimilezlesqualitésd’unenseignantadmirable,vousdevenezle typedepersonnequipeutoffriruneaideadmirable auxautres.Encoreunefois,c’estcommepratiquersousladirectiond’unbonprofesseurdepiano.Lorsquevousvousaméliorezcommepianiste,vousn’êtespaslaseulepersonnequipeutprendreplaisiràvotre façondejouer.Plusvousvousaméliorez,plusvousapportezdejoie auxautres.Mieuxvouscomprenezleprocessusdejouer,mieuxvouspouvezenseignerdefaçonefficace àquiconqueveutsincèrementapprendredevous.C’estde cette façonquedeslignéesd’enseignementdegrandequalités’établissentpourle bénéfice dumonde.
Quandvoustrouvezunenseignantdeméditationadmirable,vousvousreliezdoncàunelonguelignéed’enseignantsadmirables,quiremontejusqu’auBouddha,etvousl’aidezàse prolongerdansle futur.Ilse peutquerejoindre
cette lignéevousdemanded’accepterquelquesvéritésinconfortables,telquelebesoind’apprendredelacritiqueetd’assumerlaresponsabilitédevosactions.Maissivouspouvezreleverle défi,vousapprenezàadoptercette facultéhumainedejugement–qui,quandelle n’estpasentraînée,peutsifacilementfaire dumal–etvousl’entraînezpourle plusgrandbiendetous.
Lecturescomplémentaires
Surle besoindeconseilsdanslapratique:*«LostinQuotation».Surle facteurexternele plusimportantpouratteindrel’Eveil:*«Admirable
Friendship»dansMeditations .Surlesmanièressagesetnonsagesd’utiliservosfacultésdejugement,voir*
«Judiciousvs.Judgmental»dansMeditations .Surlarelationenseignant-élève :*«Thinklike aThief»dansHead&Heart
Together .DesextraitsduCanonpaliprésentantce qu’ ilfautrechercherchezun
enseignantse trouventdans*IntotheStream .Surlesvaleursdelapratique:«LescoutumesdesEtresnobles»dans
Quelquesessais .Surlesvaleursnon-bouddhistesquiontfaçonnélamanière dontle Dhamma
estsouventenseignéenOccident:*«TheRootsofBuddhistRomanticism»dansPurityofHeart .
Enseignementsorauxpertinents
*2009/7/30:Admirable Friendship*2011/5/14:ToPurifytheHeart*2011/4/5:RememberingAjaanSuwat*2011/1/25:Multi-dimensionalDhamma*2007/7/21:FactorsforStreamEntry*2008/10/21:TheBrightnessoftheWorld*2007/3/20:ARefugefromModernValues
ANNEXE
Méditationscomplémentaires
Ainsiqueje l’ainotédanslapartie un,ilyadesmomentsoùvousavezbesoindemettre l’espritdansdebonnesdispositionsavantqu’ ilne soitdisposéàs’établiraveclarespiration.Voiciquelquescontemplationsquipeuventvousaideràcréercesdispositions.
Lesexplicationsquisuiventconstituentdesimplessuggestionssurlafaçondedébutercescontemplations,carl’efficacitédecesexercicesestmaximalequandvousutilisezvotre ingéniositépourlesadapterafindetraiterlesdétailsdevospropreshumeurs.Vouspouvezyapporterautantdevariantesquevouslevoulez,tantqu’ellesvousaidentàorientervotre penséedanslabonnedirection:versundésirdes’établiraveclarespiration.Quandce désirapparaît,vouspouvezabandonnerlacontemplationetvousfocaliserdirectementsurvotrerespiration.
Audébut,ilse peutquevousdécouvriezquevousavezbesoindevousengagerpendantuntempsassezlongdanscescontemplationsavantqu’ellesn’aientuneffet.Vousdevriezcependantacquériraufinalunsensdece quimarchepourvous.Utilisezcette connaissancepourrendrevotre contemplationplusefficace.End’autrestermes,visezdirectementle pointsensible del’étatd’espritquivousempêchedevousétablir.Vousdisposerezdecette manière deplusdetempspourtravailleretjoueraveclarespiration.
Quandvousvoussentezdécouragé,essayezderepenseràvotre propregénérosité.Pensezauxoccasionsoùvousavezfaitcadeaudequelquechoseàquelqu’un,nonpasparce quevousyétiezobligé,ouparce quel’onattendaitceladevous,maisparce quevousvouliezsimplementle faire.Vousaviezquelquechosequevousauriezaiméutiliservous-même,maisensuite vousavezdécidéquevouspréfériezle partager.C’estunebonnechosedese souvenirdescadeauxdece typeparce qu’ ilsvousrappellentquevousavezaumoinsquelquechosede bienenvous.Ilsvousrappellentaussiquevousn’êtespastoujoursl’esclave devosappétits.Vousdisposezd’unecertainelibertédansvotremanière d’agir,etd’uneexpériencedecombienilestbond’exercercette libertédefaçonhabile.
Ici,le mot«cadeau»nesignifie passeulementuncadeaumatériel.Ilpeutaussisignifierfaire cadeaudevotre temps,de votre énergie,de vosconnaissances,etde votre mansuétude.
Pourtirerle maximumdecette contemplation,prenezl’habitudederechercherdansvotre vie quotidiennedesoccasionsd’être généreuxdecettemanière.Vousdisposerezainsitoujoursdematière fraîchepourvotrecontemplation.Sansmatière fraîche,lacontemplationpeutrapidements’assécher.
Defaçonsimilaire,vouspouvezrepenseràvotre proprevertu.Pensezauxoccasionsoùvousauriezpuimpunémentfaire dumalàquelqu’un,maisoùvousnel’avezpasfait.Parprincipe.Vousaviezvuquec’étaitquelquechosed’ indignedevousouquecelavousauraitconduitplustardauregret.Sivousobservezlespréceptes,repensezauxoccasionsoùvousavezététentéd’enenfreindreun,maisoùvousavezréussiànepasle faire.Songezcommevousêtescontent,rétrospectivement,de nepasl’avoirfait.Cetypederéflexionnonseulementaidel’espritàs’établirenconcentration,maisilvousaideaussiàrésisteràtoute tentationd’enfreindreunprécepte laprochainefoisquel’occasionse présentera.
Quandvouséprouvezdudésirdévorant,contemplezce quise trouveàl’ intérieurdevotre corps,etsouvenez-vousquelesmêmeschosesse trouventàl’ intérieurdelapersonnepourle corpsdelaquelle vouséprouvezdudésirdévorant.Souvenez-vousquele désirdévorantpeutcroître seulementquandvousrefoulezd’énormespartiesdelaréalité–tellesquetouslescontenusducorps–etélargissezenconséquencelaportée devotre regardintérieur.
Pourcommenceràpratiquercette contemplation,essayezdevisualiserlesosdansvotre corps.Commencezaveclesosdesdoigts.Lorsquevouslesvisualisez,demandez-vousoùvoussentezquevosdoigtsse trouventence momentmême.S’ ilyaunetensionquelconquedanslesdoigts,souvenez-vousqu’ iln’yapasdetensiondanslesos,etdoncrelâchez-la.Montezensuite auxosdelapaumedesmains,etrépétezle mêmeexercice :remarquezlatensionautourdesos,etrelâchez-la.Continuezàremonterle longdesbras,enrépétantle mêmeexercice,jusqu’àce quevousatteigniezlesépaules.Aprèsavoircontemplélesarticulationsdesépaules,faitesdescendrevotre regardintérieurversvospieds.Lorsquevousvisualisezlesosdansvospieds,relâcheztoute tensionquevousressentezdanslespieds.Montezensuite le longdesjambes,àtraversle pelvis,le longdelacolonnevertébrale,àtraversle cou,etfinalementjusqu’aucrâne.
Unevariante decetexercice consiste,unefoisquevousavezfinidedétendreunepartie ducorpsautourd’unosparticulier,àlavisualisercommeétantcoupéelorsquevouspassezàlapartie suivante.Continuezàfaire celajusqu’àcequechaquepartie se sente coupéeetquevoussoyezassisavecunsensd’uneconsciencespacieuse,légère.
Vouspouvezappliquerle mêmeexercice àn’ importe quelautre organedu
corpsquevoustrouvezparticulièrementincompatible avecvotre désirdévorant.Siparexemplevoustrouvezquevousêtesattiréparlapeau,imaginezquevotrepeauestretirée devotre corpsetqu’elle estplacéeentassurle sol.
Pourvousaiderdansvotre visualisation,vouspouvezmémoriserlalistetraditionnelle despartiesducorpsutilisée dansce typedecontemplation:
lescheveux,lespoils,lesongles,lesdents,lapeau;le muscle,lestendons,lesos,lamoelle osseuse;lesreins,le cœur,le foie,lesmembranes,larate,lespoumons;le grosintestin,le petitintestin,lescontenusdel’estomac,lesfèces;labile,lesglaires,lalymphe,le sang,lasueur,lagraisse,leslarmes;le sérum,lasalive,lesmucosités,lasynovie,l’urine.
Sivousle souhaitez,vouspouvezajouterd’autresparties–tellesquelesyeuxoule cerveau–quipouruneraisonoupouruneautre n’ontpasétéintégréesdanslaliste traditionnelle.Unefoisquevousavezmémorisélaliste,visualisezcespartiesuneàune,envousdemandant–pourchaquepartie –oùcettepartie-làse trouvedansle sensquevousavezducorps.Pourvousaiderdansvotre visualisation,vouspouvezregarderuneplancheanatomique,maissouvenez-vousqu’aucunepartie devotre corpsn’estclairementséparéeetdéfinie commeelle l’estsurunetelle planche.Touteslespartiessontmélangéesavectouslesfluidesducorps.Sile faitde visualiserunepartieparticulière auneffetparticulièrementfortpourcontrecarrerle désirdévorant,vouspouvezfocaliservotre attentionprincipale surcette partie-làetlaisserpourle momentdecôtéle reste delaliste.
(Pourplusd’ idéessurle traitementdudésirdévorant,regardezlaprésentationdesémotionsperturbatricesdanslapartie deux.)
Cette contemplationdevraitidéalementdonnernaissanceàunsensintérieurdelégèretélorsquevousperdezvotre intérêtpourle désirdévorant.Si,cependant,vousdécouvrezqu’elle donnenaissanceàlapeurouàdesémotionsperturbatrices,abandonnez-laetretournezàlarespiration.
Quandvousvoussentezencolère,regardezlesinstructionspourtraiterlacolère danslapartie deux.Vouspouvezaussiessayerlesinstructionspourdévelopperlesbrahmaviharadanslapartie un.
Quandvousvoussentezparesseux,contemplezle faitquelamortpourraitsurveniràtoutmoment.Demandez-vous:«Suis-je prêtàpartirdanslaminuteoulesdeuxminutesquiviennent?»Dequoiauriez-vousbesoinpourmettrevotre espritdansunétatoùiln’auraitpaspeurdemourir?Commentvoussentiriez-voussivousmouriezcette nuitaprèsêtre passéàcôtédel’occasionde
méditeretde développerdebonnesqualités,bienfortes,dansl’esprit?Posez-vouscontinuellementce typedequestionencestermesjusqu’àce quevousressentiezle désirdeméditer.Ensuite,retournezdirectementàlarespiration.
Cette contemplation,commelacontemplationducorps,estdestinéeàrenforcerl’espritenmatière derésolutionshabiles.Si,cependant,vousdécouvrezqu’elle donnenaissanceàlapeurouàdesémotionsperturbatrices,abandonnez-laetallezdirectementàlarespiration.
Unautre antidote àlaparesse consiste àpenserauxmomentsdansle passéoùvousavezsouhaitépouvoirtrouverunmomentdepaixetde calme.Pensezcommentvousvousêtessentidésespéréàcesmoments-là.Vousavezmaintenantl’occasiondetrouvercette paixetce calme.Voulez-vouslagâcher?
Lecturescomplémentaires
Pourquelquestextesutilessurcescontemplations,voirle guided’étude*TheTenRecollections,quiestégalementdisponible sousle titre *AMeditator’sTools .
Surlacontemplationducorps:*«UnderYourSkin»etle guided’etude*MindfuloftheBody .
R EMER C I EMENT S
Pendantdesannées,unepoignéedepersonnes–enparticulierMaryTalbot,JaneYudelman,BokLimKim,etLarryRosenberg–m’ontdemandépériodiquement:«Quandallez-vousécrire unguidepourlaméditationsurlarespiration?»Je leurrépondaisàchaquefoisqueConserverlarespirationàl’esprit d’AjaanLeeconstituedéjàunexcellentguidepourlapratique,maisellescontinuaientàinsister,disantqu’ ilexiste unbesoinpourunlivre écritspécifiquementpourunlecteurquineconnaîtpaslaTraditionthaïe delaforêt.Leurpressionpolie maispersistante estàl’originedece livre.Maintenantquecelivre estdevenuuneréalité,je voudraislesremercier,carj’aibeaucoupapprisenessayantderassemblermespenséessurce sujetsousuneformeconcise etaccessible.
Lelivre abénéficiédeleurscommentaires,ainsiquedescommentairesd’AjahnNyanadhammo,deMichaelBarber,MatthewGrad,RubyGrad,KatharineGreider,d’Addie Onsanit,de NathanialOsgood,Dale Schulz,JoeThitathan,DonnaTodd,JosephineWolf,BarbaraWright,etdesmoinesiciaumonastère.Je voudraislesremercierpourleuraide.Toute erreurdansce livrem’estbienentenduimputable.
Décembre2012