Analyse du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans une banque : cas d’Ecobank-Niger
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Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
THEME :
Présenté par : Dirigé par :
Octobre 2015
Analyse du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans une
banque : cas d’Ecobank-Niger
BREHIMA DIARRA CHAYA Abdou Sidi Ibrahim Compliance Officer chez Ecobank-Niger
CESAG Banque, Finance et
Comptabilité, Contrôle, Audit
(CESAG BF-CCA)
Master Professionnel
en Audit et Contrôle de Gestion
(MPACG)
Mémoire de fin d’étude
Promotion 08 (2013-2015)
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DEDICACE
A ma très chère maman
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REMERCIEMENTS
J’exprime une réelle gratitude à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre ont œuvré à la
réalisation de ce mémoire, particulièrement à l’endroit de :
monsieur CHAYA Abdou, Compliance Officer à Ecobank-Niger, pour son
encadrement tout au long de la rédaction de ce mémoire ;
monsieur BAGARAMA Ibrahim, Directeur Général d’Ecobank-Niger et l’ensemble
de ses collaborateurs, pour m’avoir accueilli dans leur entreprise ;
monsieur MIDOU Mounkaila, Directeur des Normes et de la Conformité à Ecobank-
Niger pour sa disponibilité ;
monsieur KASSOUM Nouhou, Directeur de CORPORATE BANK à Ecobank-Niger,
pour ses sages conseils ;
monsieur ISSAKA Abdoul Azize, Directeur-Adjoint CORPORATE BANK à
Ecobank-Niger, pour son encadrement et ses conseils ;
madame AMADOU Rabiatou, agent CORPORATE CLIENT CARE à Ecobank-
Niger, pour son soutien ;
monsieur YAZI Moussa, Chef du Département CESAG BF-CCA, pour la qualité de
l’enseignement reçu et ses multiples conseils ;
la Direction Générale et le corps professoral et administratif du CESAG, pour
l’écoute, la disponibilité et la qualité de l’enseignement reçu.
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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest
CENTIF : Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières
CRF : Cellule des Renseignements Financiers
ENE: Ecobank Niger
FCFA: Franc de la Communauté Financière Africaine
FMI : Fonds Monétaire Internationale
GAFI : Groupe d’Action Financière
GIABA : Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique
de l’Ouest
HALCIA : Haute Autorité de lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilés
KYC: Know Your Customer
LBC/FT : Lutte Contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme
ORSG : Organe Régional de Style GAFI
PEP : Personne Politiquement Exposée
QCI : Questionnaire de Contrôle Interne
SCLCT : Service Central de Lutte Contre le Terrorisme
SWIFT : Society for Worldwide International Financial Transaction
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
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LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Présentations des comités et attributions ............................................................. 33
Tableau 2 : Fiche de Test T-01 : Devoir de vigilance à la clientèle ...................................... 47
Tableau 3 : Fiche de Test T-02 : Reconnaissance des opérations suspectes ......................... 49
Tableau 4 : Fiche de Test T-03 : Devoir de conservation des documents ............................. 50
Tableau 5 : Fiche de Test T-04 : Education et formation ...................................................... 51
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LISTE DES FIGURES
Figure N°1 : Modèle d'analyse .............................................................................................................. 24
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LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte de Société Anonyme
(SA) .......................................................................................................................................... 59
Annexe 2 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte de Société à
Responsabilité Limitée (SARL) ............................................................................................... 60
Annexe 3 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte Association ou Club 61
Annexe 4 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte Etablissement ou
Entreprise Individuelle ............................................................................................................. 62
Annexe 5 : Documents et Pièces à fournir pour l’Ouverture de Compte Organisation Non
Gouvernementale/ Projet/ Ambassade/ Organisation Internationale ....................................... 63
Annexe 6 : Formulaire Type d’Obtention du Consentement dans le Cadre du Système de
Partage d’Information sur le Crédit dans l’UEMOA ............................................................... 64
Annexe 7 : Formulaire d’Entretien Préalable d’Ouverture de Compte ................................... 65
Annexe 8 : Formulaire de Type d’Opérations Envisagées/ Utilisation du Compte Envisagée 66
Annexe 9 : Questionnaire de Contrôle Interne (QCI) .............................................................. 68
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Table des matières
DEDICACE ............................................................................................................................................. i
REMERCIEMENTS ..............................................................................................................................ii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ....................................................................................... iii
LISTE DES TABLEAUX ..................................................................................................................... iv
LISTE DES FIGURES ........................................................................................................................... v
LISTE DES ANNEXES ........................................................................................................................ vi
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ....................................................... 7
Introduction 1ère partie .......................................................................................................................... 8
Chapitre 1 : Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme .................................... 9
1.1. Définitions .............................................................................................................................. 9
1.1.1. Le blanchiment des capitaux ........................................................................................ 9
1.1.2. Le financement du terrorisme .................................................................................... 10
1.2. Les typologies de blanchiment d’argent ............................................................................ 10
1.2.1. Le placement ................................................................................................................ 11
1.2.2. L’empilage ou la dissimulation ou le lavage .............................................................. 11
1.2.3. L’intégration ................................................................................................................ 12
1.3. Les techniques de blanchiment d’argent ........................................................................... 12
1.3.1. Le marché financier .................................................................................................... 12
1.3.2. Les bureaux de change ................................................................................................ 13
1.3.3. Le secteur des jeux....................................................................................................... 13
1.3.4. Les sociétés écrans ....................................................................................................... 13
1.3.5. Le système informel de transfert de fonds ................................................................ 14
Conclusion partielle ............................................................................................................................. 14
Chapitre 2 : Le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ............................................................................................................................................. 15
2.1. Le cadre institutionnel de la lutte contre le blanchiment d’argent ................................. 15
2.1.1. Les organes internationaux ........................................................................................ 15
2.1.1.1. Le GAFI .................................................................................................................... 15
2.1.1.2. Le FMI ...................................................................................................................... 16
2.1.2. Les organes communautaires ..................................................................................... 16
2.1.2.1. Le GIABA ................................................................................................................ 17
2.1.2.2. La BCEAO ............................................................................................................... 17
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2.1.2.3. La CRF ..................................................................................................................... 18
2.2. Le cadre règlementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment d’argent ........... 18
2.2.1. Les textes internationaux ............................................................................................ 18
2.2.1.1. La convention de Vienne du 20 décembre 1988 .................................................... 19
2.2.1.2. La déclaration de Bâle de décembre 1988 ............................................................. 19
2.2.1.3. Les recommandations du GAFI ............................................................................. 19
2.2.2. Les textes légaux et règlementaires de la Zone UEMOA ......................................... 20
2.2.2.1. La Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 .............................. 20
2.2.2.2. Le règlement n°14/2002/CM/UEMOA................................................................... 20
2.2.2.3. L’ l’instruction n°01/2007/RB du 02/07/2007 de la BCEAO ................................ 21
2.2.2.4. La Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les états membres de l’UEMOA....................................................................................................... 21
2.2.3. Les textes nationaux .................................................................................................... 21
2.2.3.1. Les Lois N°2004-041 du 08 Juin 2004 et N°2010-05 du 21 Janvier 2010 ............ 21
2.2.3.2. Le décret N°2004-262/PRN/MEF ........................................................................... 22
2.3. Le dispositif interne de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans les banques ........................................................................................................... 22
2.3.1. L’identification du client ............................................................................................. 22
2.3.2. La surveillance particulière de certaines opérations suspectes ............................... 22
2.3.3. La conservation des pièces et documents .................................................................. 23
Conclusion partielle ............................................................................................................................. 23
Chapitre 3 : La méthodologie de l’étude ........................................................................................... 24
3.1. Le modèle d’analyse ............................................................................................................ 24
3.2. Outils de collecte et d’analyse des données ....................................................................... 25
3.2.1. L’analyse documentaire .............................................................................................. 25
3.2.2. L’interview ................................................................................................................... 25
3.2.3. L’observation directe .................................................................................................. 25
3.2.4. Le questionnaire de contrôle interne (QCI) .............................................................. 26
3.2.5. Les tests de conformité et de permanence ................................................................. 26
Conclusion partielle ............................................................................................................................. 26
Conclusion de la première partie ....................................................................................................... 27
DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE ........................................................ 28
Introduction deuxième partie ............................................................................................................ 29
Chapitre 4 : Présentation d’Ecobank Niger ...................................................................................... 30
4.1. Historique d’Ecobank Niger ............................................................................................... 30
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4.2. Missions ................................................................................................................................ 30
4.3. Les Produits ......................................................................................................................... 30
4.3.1. Les comptes .................................................................................................................. 30
4.3.2. Les packages ................................................................................................................ 31
4.3.3. Les opérations de change ............................................................................................ 31
4.3.4. Les produits de la banque électronique ..................................................................... 31
4.3.5. Les transferts de fonds ................................................................................................ 31
4.3.5.1. Les virements ........................................................................................................... 31
4.3.5.2. Les transferts ........................................................................................................... 32
4.3.6. Le trade ........................................................................................................................ 32
4.3.6.1. Le crédit documentaire ou lettre de crédit ............................................................ 32
4.3.6.2. La remise documentaire .......................................................................................... 32
4.3.6.3. Les effets et encaissements ...................................................................................... 32
4.3.6.4. Les cautions .............................................................................................................. 32
4.4. Organisation et fonctionnement ......................................................................................... 32
4.4.1. Présentation des différents comités ............................................................................ 33
4.4.2. Le Conseil d’Administration ...................................................................................... 34
4.4.3. La Direction Générale ................................................................................................. 34
4.4.4. Les Directions Fonctionnelles ..................................................................................... 34
4.4.4.1. La Direction de l’audit interne ............................................................................... 34
4.4.4.2. La Direction du Contrôle Interne .......................................................................... 34
4.4.4.3. La Direction des Normes et Conformité ................................................................ 35
4.4.4.4. La Direction Juridique et Secrétariat du Conseil d’Administration .................. 35
4.4.4.5. La Direction de Gestion des Risques...................................................................... 36
4.4.4.6. La Direction de la Trésorerie ................................................................................. 36
4.4.4.7. La Direction des Ressources Humaines ................................................................. 36
4.4.4.8. La Direction du Contrôle Financier....................................................................... 36
4.4.4.9. La Direction des Opérations et de la Technologie ................................................ 37
4.4.4.10. La Direction de la Banque Domestique ................................................................. 37
4.4.4.11. La Direction des Grandes Entreprises................................................................... 37
Conclusion partielle ............................................................................................................................. 38
Chapitre 5 : Présentation du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme à Ecobank Niger .................................................................................... 39
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5.1. Les organes de contrôles chargés de veiller à la mise en place et de la surveillance de l’application du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ......................................................................................................................................... 39
5.1.1. La direction du contrôle interne ................................................................................ 39
5.1.2. La direction de l’audit interne .................................................................................... 40
5.1.3. La direction des normes et conformité ...................................................................... 40
5.1.4. Les commissaires aux comptes ................................................................................... 41
5.2. La politique de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme d’Ecobank-Niger ............................................................................................................................. 41
5.2.1. Identification des clients .............................................................................................. 41
5.2.1.1. Ouverture de compte ............................................................................................... 42
5.2.2. Reconnaissance des opérations suspectes .................................................................. 42
5.2.3. Connaitre Vos Clients (CVC) : Know Your Customer (KYC) ............................... 43
5.2.4. Clause déclinatoire de responsabilité ......................................................................... 43
5.2.5. Devoir de conservation et de communication des pièces .......................................... 43
5.2.6. Education et formation ............................................................................................... 43
5.2.7. Mesure de suivi ............................................................................................................ 44
5.2.8. Coopération avec les autorités .................................................................................... 44
5.2.9. Sanctions en cas d’infraction ...................................................................................... 44
5.2.10. Diffusion ....................................................................................................................... 44
5.3. Présentation du logiciel anti blanchiment d’Ecobank-Niger ........................................... 44
Conclusion partielle ............................................................................................................................. 45
Chapitre 6 : Analyse du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme d’Ecobank- Niger ........................................................................................................ 46
6.1. Evaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment d’Ecobank Niger ..................... 46
6.1.1. Devoir de vigilance à la clientèle ................................................................................ 46
6.1.2. Connaitre votre client (CVC ou KYC) ...................................................................... 47
6.1.3. Reconnaissance des opérations suspectes .................................................................. 48
6.1.4. Devoir de conservation des documents ...................................................................... 49
6.1.5. Education et formation ............................................................................................... 50
6.1.6. Mesure de suivi ............................................................................................................ 51
6.2. Présentation des forces et faiblesses du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ...................................................................................... 52
6.2.1. Forces du dispositif ...................................................................................................... 52
6.2.2. Présentation des points faibles ................................................................................... 53
6.2.3. Recommandations ....................................................................................................... 53
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Conclusion partielle ............................................................................................................................. 54
Conclusion de la deuxième partie ...................................................................................................... 55
CONCLUSION GENERALE............................................................................................................. 56
ANNEXES ............................................................................................................................................ 58
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 70
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INTRODUCTION GENERALE
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Les phénomènes de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme prennent de
l’ampleur. Ces phénomènes ont un impact des plus négatifs dans les domaines économique,
financier, monétaire, politique, social et sécuritaire et menacent la paix dans le monde. C’est
donc en réaction à cette situation que les pays du G7 ont créé le Groupe d’Action Financière
International (GAFI) 1 lors du sommet de Paris (France) en 1989 et qui a reçu pour mission
d’élaborer, à l’attention des Etats, des normes standards de lutte contre le blanchiment de
capitaux. Conscients des dangers que représentent ces fléaux, les pays de l’Afrique de
l’Ouest, notamment les pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (CEDEAO) ont, eux aussi, adopté un cadre juridique et institutionnel. Au plan
institutionnel, cet engagement s’est traduit par la décision de créer le Groupe Inter-
gouvernemental d’Action contre le Blanchiment en Afrique de l’Ouest (GIABA) en 2000,
organe de type GAFI, chargé d’aider les Etats membres à se doter d’une législation conforme
aux normes internationales et de coordonner les efforts au niveau régional.
C’est dans cette même lancée que les pays membres de l’Union Economique et Monétaire
Ouest Africain (UEMOA) ont également adopté un cadre juridique et institutionnel de Lutte
contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT). Ce cadre
juridique comprend notamment une loi uniforme portant sur la lutte contre le blanchiment de
capitaux et une loi uniforme relative à la lutte contre le financement du terrorisme.
Au Niger, le processus législatif d’adoption des lois uniformes s’est traduit par l’adoption et la
promulgation des lois N°2004-041 du 08 Juin 2004 et N°2010-05 du 21 Janvier 2010, portant
respectivement sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et la lutte contre le financement
du terrorisme. C’est en application de l’article 16 de la loi portant lutte contre le blanchiment
de capitaux, que le décret N°2004-262/PRN/MEF portant création, organisation et
fonctionnement d’une Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières
(CENTIF), a été pris le 14 Septembre 2004. Pour parachever son dispositif (LBC/FT), le
Niger a adopté plusieurs autres textes réglementaires, et plusieurs autres structures ont été
mises en place, notamment le Service Central de Lutte Contre le Terrorisme (SCLCT), le pôle
anti-terroriste, la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilés
(HALCIA) et récemment le pôle spécialisé en matière économique et financière.
Les institutions financières ne sont pas à l’abri de la criminalité organisée. Au contraire, elles
sont, plus que d’autres secteurs de l’économie mondiale, exposées à la menace du
1 (http://www.fatf-gafi.org)
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blanchiment d’argent sale et du financement du terrorisme. Elles sont d’autant plus exposées
que les moyens utilisés par les blanchisseurs sont divers et variés en raison de la globalisation
du commerce et des marchés financiers, de la déréglementation, de l’accès facile à Internet,
etc. La menace est donc réelle. Face à elle, les institutions financières doivent mettre en place
des politiques proactives et préventives de lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme. Celles-ci comprennent en premier lieu l’identification du client et
de ses activités depuis son entrée en relation avec les banques. La mise en place d’un
dispositif interne de contrôle et de détection des flux financiers anormaux, c’est-à-dire qui ne
sont pas en rapport avec les activités réelles du client. La fixation d’un seuil d’alerte, c’est-à-
dire des montants à partir desquels des contrôles seront effectués. La troisième mesure
préventive consiste à la coopération avec les institutions régionales et internationales pour
mieux faire face à ce fléau. Dès lors, la nécessité pour les institutions financières de disposer
d’outils adéquats pouvant leur permettre de prévenir toutes les transactions d’origine douteuse
et frauduleuse s’est avérée.
L’article 6 du Comité de la Règlementation Bancaire et Financière (CRBF) 97-02 précise
que : « les établissements doivent organiser leur système de contrôle de façon à se doter de
dispositifs permettant de vérifier constamment, la régularité et la conformité des opérations, le
respect des procédures et l’efficacité des dispositifs de contrôle permanent, notamment leur
adéquation à la nature de l’ensemble des risques associés aux opérations » . Au regard de la
circulaire n°10-2000/CB de la commission bancaire du 23 juin 2000, toutes les banques et
institutions financières de l’UEMOA sont tenues de se doter d’un système de contrôle
permanent et périodique. Ainsi, pour répondre aux exigences de cette circulaire Ecobank-
Niger s’est doté d’un dispositif de contrôle à travers la désignation d’un responsable par
direction chargé de la mise en œuvre du contrôle permanent, de la mise en place d’une
direction de l’audit interne chargée du contrôle périodique et enfin de la mise en place d’une
direction compliance chargée de la gestion du risque de non-conformité et aussi veiller à une
mise en œuvre satisfaisante des dispositions légales et réglementaires relatives à la lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Toutefois, au-delà de ce dispositif de contrôle mis en place par Ecobank-Niger, il se pose la
question du niveau de qualité du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme.
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Les causes de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à Ecobank-Niger
peuvent être dus à :
l’absence de règles écrites internes décrivant les diligences à accomplir pour
l’application du dispositif de lutte contre le blanchiment ;
l’insuffisance de manuels de procédures sur les modalités d’enregistrement des
opérations et les schémas comptables (exemple : ajustement des encaisses…) ;
le manque de formation du personnel sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme ;
l’absence de piste d’audit (exemple : traçabilité des opérations et des contrôles…) ;
le non-respect des dispositions relatives au contrôle interne.
Les causes de blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à Ecobank-Niger
pourraient avoir comme conséquences :
mise en cause des dirigeants ;
atteintes à l’image de la banque à travers le financement du terrorisme ou/et le
blanchiment des capitaux via les réseaux Ecobank ;
faillite ;
retrait d’agrément ;
amende à payer.
Au regard de tout ce qui précède, les solutions suivantes sont envisageables :
rédiger des règles et procédures internes décrivant les diligences à accomplir pour
l’application du dispositif de lutte contre le blanchiment ;
assurer l’information et la formation de tous les membres du personnel concernés par
la lutte contre le blanchiment ;
analyser le dispositif de lutte de contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme.
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Cette dernière solution nous semble la plus opportune. Elle permettra non seulement à la
banque d’apprécier le niveau de qualité du dispositif dont elle s’est doté et d’évaluer sa
vulnérabilité à d’éventuels actes de blanchiment.
La solution retenue, nous amène donc à nous poser la question d’ordre général suivante : quel
est le niveau de qualité du dispositif anti-blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme ?
De cette question principale se dégagent plusieurs questions spécifiques :
qu’est-ce que le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ?
quel est le cadre institutionnel de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme?
quel est le cadre règlementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment d’argent et
le financement du terrorisme ?
quel est le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme mis en place par Ecobank-Niger ?
quel est le niveau de qualité du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et
le financement du terrorisme en place à Ecobank-Niger?
quelles sont les améliorations à lui apporter ?
Pour répondre à toutes ces questions nous allons traiter le thème suivant : Analyse du
dispositif de lutte contre le Blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
dans une banque : cas d’Ecobank-Niger
L’objectif principal de ce thème est d’analysé le dispositif contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme d’Ecobank-Niger
L’atteinte de cet objectif principal passe par les objectifs spécifiques suivants :
définir les notions du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme ;
identifier le cadre institutionnel de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme ;
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identifier le cadre règlementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment d’argent
et le financement du terrorisme ;
décrire le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme mis en place par Ecobank-Niger ;
analyser le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme en place à Ecobank-Niger ;
faire des recommandations.
L’intérêt de notre étude se situe à plusieurs niveaux :
pour la Banque, elle lui permettra de renforcer ou de revoir son dispositif anti-
blanchiment et de partager ainsi les bonnes pratiques avec ses partenaires;
pour nous-même : il est le lieu d’apporter notre modeste contribution à la lutte contre
le blanchiment des capitaux en milieu bancaire, plus précisément à Ecobank-Niger.
Notre travail est divisé en deux parties :
une première partie qui traite du cadre théorique et méthodologique de notre étude.
Cette partie nous permettra de mieux cerner les notions du blanchiment d’argent et du
financement du terrorisme, la démarche d’évaluation d’un dispositif ainsi que la
méthodologie de notre étude ;
une deuxième partie consacrée à la présentation de la Banque, la description et
l’analyse du dispositif en place. Nous terminerons ce travail par des recommandations
pour l’amélioration du dispositif.
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PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
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Introduction 1ère partie
Le risque de blanchiment d’argent est l’un des risques inhérents à l’activité bancaire et
naturellement l’un des plus redoutés par les institutions financières à cause des conséquences
qu’il peut avoir sur leur image. Il est donc primordial pour ces institutions de mettre en place
un dispositif permettant de gérer au mieux ce risque.
Pour mieux appréhender les notions de blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, nous aborderons à travers cette première partie trois chapitres. Un premier chapitre
qui nous fera découvrir les concepts de blanchiment d’argent et du financement du terrorisme,
les typologies du blanchiment, les techniques du blanchiment, le cadre institutionnel,
réglementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme. Ensuite, un second chapitre qui va nous permettre, à travers une revue de la
littérature, de décrire la démarche d’évaluation du dispositif. Et enfin un dernier chapitre qui
nous permettra de présenter notre modèle d’analyse et les outils de collectes de données.
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Chapitre 1 : Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
Dans ce chapitre, nous aborderons successivement : la définition des concepts de blanchiment
des capitaux et du financement du terrorisme, les typologies de blanchiment, et enfin les
techniques de blanchiment.
1.1.Définitions
Plusieurs définitions ont été données aux concepts de blanchiment des capitaux et du
financement du terrorisme.
1.1.1. Le blanchiment des capitaux
Selon le dictionnaire LAROUSSE (2012:128) : « le blanchiment des capitaux est l’action de
faire subir à des fonds, d’énormes opérations diverses dans le but de dissimuler leur source
d’origine irrégulière ou frauduleuse ». CAPDEVILLE (2006 : 9), quant à lui, définit le
blanchiment de capitaux comme une série d’actes permettant d’introduire des fonds provenant
du crime dans des circuits financiers réels ou fictifs par des procédés faisant perdre la trace de
l’origine criminelle des fonds. Selon le GAFI « le blanchiment de capitaux consiste à retraiter
des produits d’origine criminelle pour en masquer l’origine illégale. Ce processus revêt une
importance essentielle puisqu’il permet au criminel de profiter de ces bénéfices tout en
protégeant leur source »2.
Le conseil de l’Europe, définit le blanchiment à partir de sa finalité qui se résume : « la
transformation de fonds illicites en argent licite, donc réinvestissables dans des secteurs
légaux ou utilisables à des fins personnelles » (ROBINSON, 1995 : 49).
Ainsi, aux termes des articles 2 et 3 de la Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment
des capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA, le blanchiment de capitaux est défini
comme : « l’infraction constituée par un ou plusieurs des agissements énumérés ci-après,
commis intentionnellement, à savoir :
la conversion, le transfert ou la manipulation de biens, dont l’auteur sait qu’ils
proviennent d’un crime ou d’un délit ou d’une participation à ce crime ou délit,
dans le but de dissimuler ou de déguiser l’origine illicite desdits biens ou d’aider
toute personne impliquée dans la commission de ce crime ou délit à échapper aux
conséquences judiciaires de ses actes ;
2 (http://www.fatf-gafi.org).
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la dissimulation, le déguisement de la nature, de l’origine, de l’emplacement, de la
disposition, du mouvement ou de la propriété réels de biens ou de droits y relatifs
dont l’auteur sait qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit, tels que définis
par les législations nationales des Etats membres ou d’une participation à ce
crime ou délit ;
l’acquisition, la détention ou l’utilisation de biens dont l’auteur sait, au moment de
la réception desdits biens, qu’ils proviennent d’un crime ou d’un délit ou d’une
participation à ce crime ou délit ».
Au regard de toutes ces définitions, nous pouvons retenir que le blanchiment des capitaux
consiste à réinvestir des fonds d’origine frauduleuse ou criminelle dans des activités légales
en camouflant leur provenance.
1.1.2. Le financement du terrorisme
Le financement du terrorisme est le traitement de biens d’une source quelconque (peut-être
légitime) aux fins du financement d’une activité terroriste passée ou future (EDUARDO & al.
2002 :44). Ainsi, au terme de l’article 4 de la Directive N°04/2007/CM/UEMOA relative à la
lutte contre le financement du terrorisme dans les Etats membres de l’UEMOA, le
financement du terrorisme est défini comme : « l'infraction constituée par le fait, par
quelque moyen que ce soit, directement ou indirectement, délibérément, de fournir, réunir
ou gérer ou de tenter de fournir, réunir ou gérer des fonds, biens, services financiers ou
autres, dans l'intention de les voir utilisés, ou en sachant qu'ils seront utilisés, en tout ou
partie, en vue de commettre :
un acte constitutif d'une infraction au sens de l'un des instruments juridiques
internationaux énumérés en annexe à la présente Directive, indépendamment de la
survenance d'un tel acte ;
etc…»
Au regard de toutes ces définitions, nous pouvons retenir que le financement du terrorisme est
processus qui consiste à la mobilisation et le traitement des actifs pour procurer aux terroristes
des ressources leur permettant de déployer leurs activités.
1.2.Les typologies de blanchiment d’argent
Robinson (1995: 52) a comparé le processus de blanchiment avec la disparition d’une pierre
jetée dans l’eau : « It’s like a stone being thrown into a pand. You see the stone hit the water
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because it splashes. As it begins to sink, the water ripples and, for a few moments, you can
still find the spot where the stone hit. But, as the stone sinks deeper, the ripples fade. By the
time the stone reaches the bottom, any traces of it are long gone and the stone itself may be
impossible to find. That’s exactly what happens to laundered money »3.
Selon GIABA (2007: 7), le processus de blanchiment est en général effectué en trois phases:
le placement, l’empilage et l’intégration.
1.2.1. Le placement
L’opération de placement consiste à faire entrer, dans le système financier, des sommes
importantes provenant du crime organisé. Selon DEGOS & al. (2007 : 08) : « Cette étape est
la plus difficile pour les blanchisseurs et la pierre angulaire du blanchiment. Elle suppose de
se débarrasser matériellement d’importantes sommes d’argent en numéraire ». Pour
VERNIER (2013 : 51) : « pendant cette phase initiale, les blanchisseurs cherchent à introduire
des sommes d’argent en espèces résultants des délits commis dans le système financier, pour
les modifier en monnaie scripturale moins visible. Cette technique consiste à fractionner les
capitaux pour contourner des règlementations d’identification liées à certains seuils des
montants d’espèces déposées, et est appelé : smurfing4 ».
1.2.2. L’empilage ou la dissimulation ou le lavage
Il est l’opération qui doit cacher l’origine illicite des fonds et éloigner les profits illicites de
leur origine. Le but poursuivi dans cette phase est de brouiller toutes les pistes permettant de
remonter à la source des profits mal acquis et de les rendre complexes afin d’escamoter leurs
provenances.
Pendant cette deuxième phase, les blanchisseurs convertissent par exemple les espèces déjà
placées dans une banque en instruments de paiement tels que des chèques, des chèques de
voyage ou des lettres de change. Ils acquièrent souvent des valeurs mobilières, obligations ou
actions.
3 C’est comme lorsque vous jetez un caillou dans une mare. Les éclaboussures produites permettent de voir
distinctement l’endroit où il a percuté la surface. Quand il commence à couler, l’eau ondule et, pendant quelques instants, vous pouvez trouver l’impact de la pierre. Mais quand le caillou s’enfonce plus profondément, les ridules s’estompent. Lorsque la pierre touche le fond, toute trace a disparu à la surface et la pierre elle-même est impossible à trouver. C’est exactement ce qui se passe avec le blanchiment d’argent. 4 Pratique de faire entrer une grosse somme d'argent dans le système bancaire en faisant effectuer par des
passeurs plusieurs petits dépôts qui ne feront pas l'objet de déclarations, reste un moyen qu'utilisent les blanchisseurs d'argent pour miner et contourner cette mesure.
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1.2.3. L’intégration
Elle consiste à placer et intégrer l’argent blanchi dans des activités légales de l’économie des
pays tiers ou des pays d’origine de l’argent sale. En d’autres termes, c’est le fait d’injecter
l’argent dans le circuit légal.
Selon VERNIER (2013 : 56) : « l’objectif de cette dernière phase du processus de
blanchiment se traduit par le rapatriement des fonds d’origine illicite masqués d’une
provenance indubitablement légale, dans la sphère de l’organisation criminelle pour l’investir
par la suite dans différents projets rentables de l’économie légale ».
Selon le rapport annuel 2001 de GAFI (2001: 57) : « une fois terminé le processus de
l’empilage, le blanchisseur a besoin de fournir une explication pour habiller sa richesse d’un
parfum de légalité. Les plans d’intégration replacent les produits blanchis dans l’économie de
telle façon qu’ils réintègrent le système bancaire en apparaissant alors tels des profits
normaux d’une affaire commerciale. A moins d’avoir pu établir la trace de profits illicites de
façon formelle au cours des deux premiers stades du blanchiment, il va devenir extrêmement
difficile de pouvoir distinguer les richesses légales des richesses illégales ».
1.3.Les techniques de blanchiment d’argent
Avec l’imagination fertile des criminels, les techniques utilisées pour blanchir les capitaux
évoluent en permanence. Ainsi, les canaux de blanchiment sont multiples et cumulatifs, on
peut les repartir en deux grandes catégories : les canaux adossés à des entités à but lucratif qui
regroupent les canaux bancaires et non bancaires et les canaux adossés à des organisations à
but non lucratif qui regroupent les sociétés écrans ou fantômes5.
1.3.1. Le marché financier
Le fait de placer de l’argent sur un marché financier signifie que les criminels ont réussi à
empiler et intégrer leurs fonds sales. Le marché financier est un mécanisme attractif pour les
blanchisseurs de capitaux d’origine criminelle cherchant à écouler leurs revenus énormes, car
certains opérateurs autorisés (sociétés de bourse, banques, conseillers financiers indépendants)
peuvent effectuer des transactions sur les marchés des valeurs mobilières. Ces professionnels
du marché des valeurs qui sont des courtiers et agents visent les commissions. Etant donné
que leur rémunération dépend souvent principalement des commissions à la vente, ils sont
5 Les sociétés fantômes sont des entités opaques utilisées par des organisations criminelles internationales, des
entreprises ou des individus corrompus ou des fraudeurs pour dissimuler de l’argent.
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fortement incités à ne pas trop se préoccuper de l’origine des fonds de leurs clients (DEGOS
& al. 2007 : 18).
1.3.2. Les bureaux de change
Ils présentent certaines caractéristiques qui intéressent les blanchisseurs : ils brassent des
liquidités en quantité importante et leur clientèle est constituée en majorité de clients
occasionnels. De ce fait, ils sont le point de contact d’individus ou d’intérêts de multiples
nationalités et leur domaine d’activité est moins règlementé que celui des banques ou des
autres institutions financières.
Pour DEGOS & al. (2007 : 17) : « Les bureaux de change utilisent leur position d’interface
pour mettre en rapport les fournisseurs et les demandeurs de devises, tout en donnant aux
criminels la possibilité de dissimuler leurs liquidités sous couvert d’une opération
commerciale légitime. Ils offrent une gamme de services intéressants pour les criminels :
l’achat ou la vente des devises, l’échange de liasses de billets de banque de faible valeur
faciale contre des billets de gros montant, l’échange d’instruments financiers comme les
chèques de voyage, les eurochèques, les mécanismes de virement télégraphique, les transferts
par internet... ».
1.3.3. Le secteur des jeux
Les blanchisseurs recourent de plus en plus aux activités liées au secteur de jeu pour blanchir
leurs capitaux. Parmi ces dernières, citons les casinos, la loterie et les courses de chevaux. Ils
constituent le secteur le plus parfait pour blanchir de l’argent sale dans la mesure où ils
permettent d’expliquer immédiatement une fortune récemment acquise sans origine légale et
sans explication (DEGOS & al. 2007 : 18).
1.3.4. Les sociétés écrans
La société écran est un instrument qui est largement utilisé dans tous les pays à des fins de
blanchiment. Ce type de société, qui a toutes les apparences d’une société ordinaire, peut être
utilisée comme couverture ou appui logistique à des opérations criminelles, et elle est souvent
adossée à des cabinets d’Avocats, d’Expertise Comptable… Les pouvoirs publics, conscients
du danger, ont notamment soumis les Avocats et les Experts Comptables à des codes de
conduite professionnels ou à des contraintes déclaratives comportant des lignes directrices
spécifiques (DEGOS & al. 2007 : 20).
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1.3.5. Le système informel de transfert de fonds
Le système informel de transfert de capitaux ou de valeurs, ITCV6 System, intervient
généralement en dehors du système bancaire classique par l’intermédiaire d’institutions
financières non bancaires (western, underground banking7, money remitters8). En général, ils
servent la partie non bancarisée des populations, notamment les nouveaux immigrants, ou
toute autre personne n’ayant pas de compte en banque. Selon DEGOS & al. (2007 : 19) : « ce
canal attire les blanchisseurs qui l’exploitent pour les raisons suivantes : il permet de faire
parvenir des fonds à des destinataires complices se trouvant dans des lieux éloignés ou dans
les régions qui ne disposent pas d’autre type de services financiers ».
Conclusion partielle
Ce chapitre nous a permis non seulement de comprendre le phénomène du blanchiment des
capitaux et du financement du terrorisme mais également de prendre connaissance des
mesures visant à prévenir le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme tant au
niveau régional que national. Malgré ces mesures, il existe un décalage réel entre la rigueur
potentielle des sanctions et la modestie des résultats obtenus. La multiplication des scandales
financiers supposant des cas de blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme
montre qu’il reste beaucoup à faire pour mettre en place les capacités institutionnelles et
techniques nécessaires. Il importe donc d’améliorer l’approche du dispositif de prévention du
blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme et renforcer les contrôles à
l’intérieur des organismes financiers.
6 Système dans lequel de l’argent est reçu afin que ces fonds ou leur contre-valeur puissent être payée à un
tiers dans un autre lieu, que ce soit ou sous la même forme. 7 Services alternatifs de remise de fonds ou des systèmes bancaires souterrains.
8 Transmetteurs de fonds.
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Chapitre 2 : Le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme
Dans ce chapitre il nous sera question d’aborder successivement : le cadre institutionnel,
réglementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme et enfin pour finir avec le dispositif interne de lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme dans les banques.
2.1.Le cadre institutionnel de la lutte contre le blanchiment d’argent
Dans cette section, nous allons voir les organes internationaux et les organes communautaires
de promotion de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
2.1.1. Les organes internationaux
Les organes internationaux les plus actifs sont : le GAFI, et le FMI.
2.1.1.1.Le GAFI
Le Groupe d’action financière (GAFI) est un organisme intergouvernemental établi en 1989
par les ministres de ses juridictions membres. Le GAFI a pour mandat d’élaborer des normes
et de promouvoir la mise en œuvre efficace de mesures législatives, réglementaires et
opérationnelles pour lutter contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme, le
financement de la prolifération ainsi que les autres menaces connexes pour l’intégrité du
système financier international (GAFI ; 2008 :01).
En collaboration avec les autres acteurs au niveau international, le GAFI identifie également
les vulnérabilités nationales dans le but de protéger le système financier international contre
les utilisations abusives.
Les recommandations du GAFI définissent un cadre complet et cohérent de mesures devant
être mises en œuvre par les pays afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme, ainsi que le financement de la prolifération des armes de
destruction massive. Ainsi, les recommandations du GAFI constituent des normes
internationales que les pays devraient mettre en œuvre au moyen de mesures adaptées et
suivant leur situation particulière (GAFI ; 2008 :01).
Les quarante recommandations originales ont été élaborées en 1990 dans le but de lutter
contre l’utilisation abusive des systèmes financiers aux fins de blanchiment de l’argent de la
drogue. Les recommandations ont été révisées pour la première fois en 1996 afin de tenir
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compte de l’évolution des tendances et des techniques de blanchiment de capitaux ainsi que
pour élargir leur champ au-delà du seul blanchiment de l’argent.
En octobre 2001, le GAFI a étendu son mandat à la lutte contre le financement des actes
terroristes et des organisations terroristes et a franchi une étape importante avec l’adoption
des huit (qui sont ensuite devenues neuf) recommandations spéciales sur le financement du
terrorisme. Les recommandations du GAFI ont été révisées une deuxième fois en 2003 et ces
nouvelles recommandations, conjointement avec les recommandations spéciales, ont été
approuvées par plus de 180 pays et sont universellement reconnues comme les normes
internationales en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du
terrorisme (LBC/FT) (GAFI ; 2008 :01).
2.1.1.2.Le FMI
Le FMI est une plate-forme naturelle pour le partage de l'information, l'établissement de
stratégies communes et la promotion de politiques et de normes avisées, armes cruciales de la
lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (FMI ; 2014 :02).
Il a acquis une vaste expérience, à la faveur de ses travaux d'évaluation du secteur financier,
de ses concours d'assistance technique dans le secteur financier et de l'exercice de la
surveillance des systèmes économiques des pays membres. Cette expérience est
particulièrement utile pour évaluer dans quelle mesure les autorités nationales respectent les
normes de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, de même
que pour élaborer des programmes visant à les aider à pallier les lacunes recensées dans ce
domaine.
Après le 11 septembre 2001, le FMI a continué d'élargir et d'approfondir sa participation à la
lutte mondiale contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ainsi, en
mars 2004, son Conseil d'administration a décidé que les évaluations des dispositifs de lutte
contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), et les travaux
d'assistance technique connexes, feraient désormais partie intégrante du travail du FMI. (FMI,
2014 : 02).
2.1.2. Les organes communautaires
Ils comprennent : le GIABA, la BCEAO et les CRF.
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2.1.2.1.Le GIABA
Le GIABA est une institution spécialisée, créée en décembre 1999, par l’autorité des Chefs
d'Etat et de gouvernements de la CEDEAO (GIABA, 2011 : 9). La mission du GIABA est de
protéger les économies des Etats membres contre les abus/détournements en vue de
blanchiment des produits du crime et de lutter contre le financement du terrorisme. A cet
effet, il doit assurer l’adoption de normes contre le BC/FT conformément aux normes du
GAFI, organiser des auto-évaluations et des évaluations mutuelles pour évaluer l’efficacité
des mesures adoptées y compris leur conformité aux normes du GAFI, fournir également des
soutiens aux Etats membres dans la création et le maintien de Cellules de Renseignements
Financiers (CRF) ou CENTIF (GIABA, 2011:11).
Le GIABA a été reconnu comme Organe Régional de Style GAFI (ORSG) pour l’Afrique de
l’Ouest en juin 2006 et comme membre associé du GAFI en 2010. Etant membre, elle
participe aux activités du GAFI (GAFI, 2010 : 12). Au niveau national, chaque pays de
l’UEMOA dispose de sa propre cellule de renseignement financier (CRF) dénommée Cellule
Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) dont l’activité porte
essentiellement sur les questions liées à la lutte contre le blanchiment de fonds et contre le
financement du terrorisme.
2.1.2.2.La BCEAO
Au terme de Art.25 de la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 : « la
BCEAO a pour rôle de favoriser la coopération entre les CRF.
A ce titre, elle est chargée d’harmoniser les actions des CRF dans le cadre de la lutte
contre le blanchiment de capitaux et d’établir une synthèse des informations provenant
des rapports élaborés par ces dernières. La BCEAO participe, avec les CRF, aux
réunions des instances internationales traitant des questions relatives à la lutte contre le
blanchiment de capitaux….». Les actions menées par la Banque Centrale, dans le cadre du
processus d’élaboration et d’adoption de la loi uniforme relative à la lutte contre le
blanchiment de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA ont été marquées par trois (03)
étapes principales :
la sensibilisation à la problématique du blanchiment des capitaux ;
l’élaboration, en conformité avec les normes édictées par le GAFI, un projet de
directive communautaire relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les
Etats membres de l’UEMOA ;
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enfin, l’élaboration du projet de Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment
de capitaux, dérivée de la Directive du 19 septembre 2002.
2.1.2.3.La CRF
Au terme de Art.16 de la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 : « chaque
État membre institue par décret ou un acte de portée équivalente, une Cellule de
Renseignements Financiers (CRF) devenue la Cellule Nationale de Traitement des
Informations Financières (CENTIF), placée sous la tutelle du Ministre chargé des Finances ».
Au Niger, la CENTIF a vu le jour avec la loi 2004-41 du 08 juin 2004 relative à la lutte contre
le blanchiment de capitaux qui prévoit l’institution par décret d’une Cellule Nationale de
Traitement des Informations Financières (CENTIF). Ce décret traite de sa composition, de ses
attributions, de son fonctionnement et du rôle de coordination des activités des CENTIF
nationales par la BCEAO.
Au terme du décret N°2004-262/PRN/MEF du Niger : « la Cellule Nationale de Traitement
des Informations Financières (CENTIF) est un service administratif placé sous l'autorité du
ministre chargé des finances, doté de l'autonomie financière et d'un pouvoir de décision
autonome sur les matières relevant de sa compétence. Sa mission est de recueillir et de traiter
le renseignement financier sur les circuits de blanchiment de capitaux et de financement du
terrorisme. Elle constitue le pivot du dispositif national de lutte contre le blanchiment de
capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT) ».
La Cellule nationale de Traitement des Informations financières reçoit également toutes autres
informations utiles nécessaires à l’accomplissement de sa mission, notamment celles
communiquées par les autorités de contrôle ainsi que les officiers de police judiciaire. Elle
peut demander la communication, par les assujettis ainsi que toute personne physique ou
morale, d’informations détenues par eux et susceptibles de permettre d’enrichir les
déclarations de soupçon.
2.2.Le cadre règlementaire et juridique de la lutte contre le blanchiment d’argent
Nous allons voir dans cette section : les textes internationaux et les textes légaux et
règlementaires de la Zone UEMOA.
2.2.1. Les textes internationaux
Ils comprennent : la convention de Vienne du 20 décembre 1988, la déclaration de Bâle de
décembre 1988, les recommandations du GAFI.
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2.2.1.1.La convention de Vienne du 20 décembre 1988
La Convention des Nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances
psychotropes, adoptée à Vienne le 19 décembre 1988, porte à la fois sur la production et la
vente de stupéfiants et de substances psychotropes, sur la confiscation des avoirs des
trafiquants et leur extradition. La Convention de Vienne définit et incrimine le blanchiment.
Elle vise de manière très large toutes les personnes ayant connaissance de l’origine
frauduleuse des biens, c’est-à-dire les trafiquants eux-mêmes, mais aussi tous les
intermédiaires et bien sûr les banquiers. Les principes généraux de cette Convention sont
établis comme suit :
incriminer le blanchiment de capitaux provenant du trafic de stupéfiants ;
assurer la coopération internationale pour les enquêtes judiciaires ;
légaliser les possibilités d’extradition entre les Etats signataires ;
assurer la coopération internationale dans les enquêtes administratives ;
lever le secret bancaire pour les enquêtes pénales effectuées dans le cadre de la
coopération internationale (DEGOS & al. 2007 : 21).
2.2.1.2.La déclaration de Bâle de décembre 1988
Le comité de bale a réuni les représentants des banques centrales et des autorités de contrôle
du groupe des six (06) pour renforcer la surveillance des banques et inciter celles-ci à ne pas
accepter d’opérer avec des fonds d’origine illicite. Il leur demandait de mettre en place des
procédures de contrôles efficaces, fondées en particulier sur :
l’identification des clients ;
la surveillance de certaines opérations suspectes ;
la coopération avec les autorités judiciaires et administratives.
Cette recommandation de Bâle s’adresse aux banquiers et aux professionnels de la finance, la
déclaration de Bâle met en cause les activités criminelles de toute nature (DEGOS & al. 2007
: 21).
2.2.1.3.Les recommandations du GAFI
Les quarante (40) recommandations du GAFI définissent le cadre de la lutte contre le
blanchiment de capitaux et ont un caractère universel régi dans une convention internationale.
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L’objectif de ces quarante (40) recommandations est de fournir un ensemble de mesures et de
principes d’action couvrant les systèmes de justice pénale et l’application des lois, le système
financier et sa règlementation, ainsi que la coopération internationale. Cette convention
internationale a été reconnue et ratifiée par de nombreux organismes internationaux et par
beaucoup de pays s’engageant ainsi à lutter contre le blanchiment de capitaux par
l’application des quarante (40) recommandations.
L’action du GAFI dans la lutte contre le blanchiment de capitaux s’est accompagnée depuis
les attentats du 11 Septembre 2001, par l’énumération de huit (8) autres recommandations
spéciales sur le financement du terrorisme. L’ensemble de ces mesures a reçu l’approbation
de l’ensemble des ministres de l’économie des pays membres.
2.2.2. Les textes légaux et règlementaires de la Zone UEMOA
Ils comprennent : la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002, le règlement
n°14/2002/CM/UEMOA, l’instruction n°01/2007/RB du 02/07/2007 de la BCEAO et la Loi
uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les états membres de
l’UEMOA.
2.2.2.1.La Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002
La présente Directive a pour objet de définir le cadre juridique relatif à la lutte contre le
blanchiment de capitaux dans les États membres, afin de prévenir l’utilisation des circuits
économiques, financiers et bancaires de l’Union à des fins de recyclage de capitaux ou de tous
autres biens d’origine illicite.
A cet effet, elle définit les mesures essentielles que le Trésor Public, la BCEAO, les
Institutions Financières et les organismes non financiers (sociétés immobilières, casinos…)
devraient mettre en œuvre pour prévenir le blanchiment de capitaux dans la Zone UEMOA
(BCEAO, 2005 :15).
2.2.2.2.Le règlement n°14/2002/CM/UEMOA
Ce règlement a pour objet de fixer les règles relatives au gel de fonds et autres ressources
financières dans les Etats membres, en application de la Résolution N°1267 (1999) du Conseil
de Sécurité des Nations Unies, afin de prévenir l’utilisation des circuits bancaires et financiers
à des fins de financement d’actes de terrorisme. L’article 3 de cette directive stipule qu’elle
s’applique aux banques et établissements financiers, au sens de la Loi portant réglementation
bancaire, exerçant leur activité sur le territoire des Etats membres de l’UEMOA, quel que soit
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leur statut juridique, le lieu de leur siège social ou de leur principal établissement (BCEAO,
2005 : 64).
2.2.2.3.L’ l’instruction n°01/2007/RB du 02/07/2007 de la BCEAO
Cette instruction a été adoptée à Dakar le 02 Juillet 2007 à Dakar. Elle a pour objet de préciser
les modalités d’application de la Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de
capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA, notamment les dispositions de l’article 13 de
ladite Loi, par les organismes financiers définis à l’article 3 de la présente instruction.
2.2.2.4.La Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux
dans les états membres de l’UEMOA
La Loi uniforme permet d’assurer la transposition de la Directive N° 07/2002/CM/UEMOA
de septembre 2002 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans le droit interne de
chaque Etat membre de l'UEMOA. Au titre de la prévention du blanchiment, tout comme la
Directive N° 07/2002/CM/UEMOA, la loi uniforme définit les modalités d’identification, par
les assujettis, de leur clientèle (habituelle et occasionnelle) et les conditions de conservation
des pièces justificatives des opérations effectuées. En outre, elle prévoit des dispositions
relatives à la mise en place par les organismes financiers, de dispositif interne de prévention à
la lutte anti-blanchiment.
2.2.3. Les textes nationaux
Au terme de l’art.42 de la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 : « les
états membres doivent, adopter les textes uniformes relatifs à la lutte contre le blanchiment
des capitaux ». Cet article fait obligation aux états membres d’édicter au plan national, les
textes législatifs et réglementaires relatifs à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le
financement du terrorisme.
2.2.3.1.Les Lois N°2004-041 du 08 Juin 2004 et N°2010-05 du 21 Janvier 2010
Sur le plan national des pays membres de l’UEMOA, le cadre juridique et règlementaire de la
lutte contre le blanchiment est marqué par la transposition de la loi relative à la lutte contre le
blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans les états membres de
l’UEMOA.
Le Niger, à l’instar des autres pays, a intégré la dynamique de lutte contre le blanchiment
d’argent et le financement du terrorisme en adoptant les lois N°2004-041 du 08 Juin 2004 et
N°2010-05 du 21 Janvier 2010, portant respectivement sur la lutte contre le blanchiment de
capitaux et la lutte contre le financement du terrorisme.
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2.2.3.2.Le décret N°2004-262/PRN/MEF
Il s’agit du décret portant création, organisation et fonctionnement d’une Cellule Nationale de
Traitement des Informations Financières (CENTIF). Il a été pris le 14 Septembre 2004 et
traite de sa composition, de ses attributions, de son fonctionnement et du rôle de coordination
des activités des CENTIF nationales par la BCEAO.
2.3.Le dispositif interne de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme dans les banques
Afin de prévenir l’utilisation des banques à des fins de blanchiment des capitaux et du
financement du terrorisme, elles sont tenu de se doter des dispositifs efficaces de lutte contre
le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Au terme de la Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002, ces dispositifs
doivent inclure en premier lieu l’identification du client et de ses activités depuis son entrée
en relation avec les banques ensuite, la surveillance particulière de certaines opérations
suspectes et enfin la conservation des pièces et documents.
2.3.1. L’identification du client
Avant d’ouvrir un compte à leurs clients, les banques doivent s’assurer de l’identité et de
l’adresse de ces derniers. L’identification permettra ainsi à la banque de ne servir que l’ayant
droit légitime. Au terme de l’article 7 de la Loi uniforme relative à la lutte contre le
blanchiment de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA, la vérification de l’identité
d’une personne physique est opérée par la présentation d’une carte d’identité nationale ou de
tout document officiel original en tenant lieu, en cours de validité, et comportant une
photographie, dont il est pris une copie. La vérification de son adresse professionnelle et
domiciliaire est effectuée par la présentation de tout document de nature à en rapporter la
preuve. S’il s’agit d’une personne physique commerçante, cette dernière est tenue de fournir,
en outre, toute pièce attestant de son immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit
Mobilier.
2.3.2. La surveillance particulière de certaines opérations suspectes
Selon JEREZ, (1998 :193) : « la banque doit s’assurer que les opérations et les avoirs confiés
par les personnes en relation avec elles sont en rapport avec son activité et son patrimoine
légitime ; les entrées et les sorties doivent faire l’objet d’une surveillance attentive, surtout
lorsque les mouvements de fonds sont répétés et importants ».
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Doivent faire l’objet d’un examen particulier au terme de l’article 10 de la Loi uniforme
relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA :
tout paiement en espèces ou par titre au porteur d’une somme d’argent, effectué dans
des conditions normales, dont le montant unitaire ou total est égal ou supérieur à
cinquante millions (50.000.000) de francs CFA ;
toute opération portant sur une somme égale ou supérieure à dix millions (10.000.000)
de francs CFA, effectuée dans des conditions inhabituelles de complexité et/ou ne
paraissant pas avoir de justification économique ou d’objet licite.
Dans ces cas susvisés, les banques sont tenues de se renseigner auprès du client, et/ou par tous
autres moyens, sur l’origine et la destination des sommes d’argent en cause, ainsi que sur
l’objet de la transaction et l’identité des personnes impliquées.
Les caractéristiques principales de l’opération, l’identité du donneur d’ordre et du
bénéficiaire, le cas échéant, celle des acteurs de l’opération sont consignées dans un registre
confidentiel, en vue de procéder à des rapprochements, en cas de besoin.
2.3.3. La conservation des pièces et documents
Au terme de l’article 11 de la Loi uniforme relative à la lutte contre le blanchiment de
capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA, les banques doivent conserver pendant une
durée de dix (10) ans, à compter de la clôture de leurs comptes ou de la cessation de leurs
relations avec leurs clients habituels ou occasionnels, les pièces et documents relatifs à leur
identité. Ils doivent également conserver les pièces et documents relatifs aux opérations qu’ils
ont effectuées pendant dix (10) ans à compter de la fin de l’exercice au cours duquel les
opérations ont été réalisées.
Conclusion partielle
Le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont des délits financiers qui ont
des effets économiques. Ils peuvent menacer la stabilité du secteur financier d’un pays, ou, de
manière plus générale, sa stabilité extérieure. Des dispositifs efficaces de lutte contre le
blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme sont essentiels pour protéger
l’intégrité des marchés et de la structure financière mondiale, car ils contribuent à atténuer les
facteurs qui facilitent les abus financiers. Les mesures de lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement terroriste constituent donc non seulement un impératif moral, mais
une nécessité économique.
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Chapitre 3 : La méthodologie de l’étude
Le passage de la revue de la littérature nous a permis de mieux cerner le contour de notre
thème plus particulièrement le concept de blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme, de comprendre le cadre institutionnel, réglementaire et juridique de la lutte contre
le blanchiment d’argent ainsi que la démarche d’évaluation d’un dispositif.
Dans ce chapitre il sera question pour nous de présenter la méthodologie de recherche que
nous allons adopter pour évaluer le dispositif à savoir le modèle d’analyse, les outils de
collectes de données et l’analyse de ces données.
3.1.Le modèle d’analyse
Le modèle d’analyse permet de décrire la démarche de résolution de notre étude. Nous
procéderons à la description des outils et des techniques utilisées pour la collecte des données
et pour l’évaluation du dispositif.
Figure N°1 : Modèle d'analyse
Source : Nous-même
Prise de connaissance de l’entité
Description de la politique de lutte contre le
Blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme d’Ecobank-Niger
Analyse du dispositif
Présentation des résultats
Analyse des forces et des faiblesses et
Recommandations
Analyse documentaire
Observation
Interview, Analyse
documentaire, QCI,
Test de Conformité et
de Permanence
Plan d’actions
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3.2.Outils de collecte et d’analyse des données
Les outils de collecte de données sont des instruments qui nous permettront la collecte des
informations sur notre étude. Ces outils sont : l’analyse documentaire, l’interview,
l’observation, le QCI, les tests de conformité et de permanence.
3.2.1. L’analyse documentaire
L’analyse documentaire consistera à l’exploitation des documents internes de l’organisation
dans le but d’en tirer des informations utiles. Dans le cadre de notre étude, l’analyse
documentaire nous permettra de faire non seulement la prise de connaissance de l’entreprise,
des activités et du fonctionnement du système mais aussi l’identification des procédures déjà
en place en vue de faire dégager les forces et faiblesses. Pour cela, nous envisageons de
consulter :
l’organigramme, les rapports d’activités, les notes de services, le règlement intérieur
pour la prise de connaissance de l’entité et des activités ;
la politique de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
d’Ecobank-Niger pour avoir un aperçu sur le dispositif de lutte contre le blanchiment
des capitaux et le financement du terrorisme ;
le manuel de procédure de la Direction des Normes et Conformité pour avoir un
aperçue sur l’organisation et les activités de la dite direction.
3.2.2. L’interview
C’est une technique de recueil d’information qui permet l’explication et le commentaire pour
apporter une plus-value à la collecte des informations factuelles et des éléments de jugement
(Lemant, 1995 :180).
Nous avons interviewé les différents acteurs à savoir le Directeur des Normes et Conformité
d’Ecobank-Niger, l’agent chargé du corporate client care, un agent des opérations ainsi que
quelques caissiers d’Ecobank-Niger afin de connaitre et comprendre les activités qu’ils
effectuent.
3.2.3. L’observation directe
C’est une technique qui renseigne sur la réalité des situations. Elle permet de confirmer ou
infirmer les informations recueillies lors des entretiens. Selon RENARD (2009 : 354) : « au
cours de ces observations, l’auditeur ne sera ni un guetteur ni un espion. Les acteurs sont au
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courant de son observation : si elle est attentive, il décèlera aisément les insuffisances ou les
dysfonctionnements ».
Dans le cas de notre étude, nous avons procédés à l’observation :
d’un caissier dans le processus d’encaissement et de paiement de fonds ;
d’un agent du corporate client care dans le processus d’ouverture de compte ;
et d’un agent des opérations dans le processus de transfert de fonds local et
international.
Tout cela nous permis de valider les informations obtenues lors des interviews.
3.2.4. Le questionnaire de contrôle interne (QCI)
Le QCI est une grille d’analyse dont la finalité est de permettre à l’auditeur d’apprécier le
niveau et de porter un diagnostic sur le dispositif de contrôle interne de l’entité ou de la
fonction auditée. Il est composé d’une liste de questions n’admettant en principe que les
questions « oui » ou « non », qui servent à recenser les moyens en place pour atteindre les
objectifs du contrôle (Lemant, 1995 : 180).
Nous avons administré un questionnaire au Directeur des Normes et Conformité pour prendre
connaissance du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux, les activités et le
fonctionnement de la Direction des Normes et Conformité (voir annexe n°9. P 68).
3.2.5. Les tests de conformité et de permanence
Le test de conformité permet à l’auditeur de s’assurer que sa compréhension des procédures et
des clés mis en place est juste, (Ahouagansi, 2010 : 226). Il consiste à mettre en œuvre des
tests sur quelques opérations sélectionnées pour s’assurer que les procédures se déroulent
telles qu’elles ont été décrites.
Ces tests permettront de confirmer les résultats qui seront obtenus au niveau du questionnaire
de contrôle interne (QCI).
Conclusion partielle
A travers ce chapitre, nous avons fait part des techniques de collecte et d’analyse de données à
utiliser pour aborder la partie pratique.
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Conclusion de la première partie
La première partie de notre étude nous a permis de mieux comprendre le sujet du point de vue
théorique et de définir une méthodologie pour la conduite de la deuxième partie de l’étude. La
revue de la littérature a servi non seulement d’avoir une idée précise et claire de ce que sont
les notions de blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, de comprendre le cadre
institutionnel et réglementaire de la lutte contre le blanchiment des capitaux et enfin le
dispositif interne de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
dans les banques.
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DEUXIEME PARTIE : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
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Introduction deuxième partie
Le cadre théorique de notre étude nous a permis de mieux comprendre les notions de
blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme, de prendre connaissance des
mesures visant à prévenir le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme tant au
niveau régional que national, l’importance pour une banque de se doter de dispositif efficace
de lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme.
Pour cette deuxième partie, il s’agira pour nous de mettre en pratique les aspects théoriques
abordés dans notre première partie. Elle s’étend sur trois chapitres, un premier chapitre
consacré à la présentation d’Ecobank Niger, un second chapitre sur la description de son
dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et enfin,
un dernier chapitre sur l’analyse dudit dispositif et la formulation des recommandations.
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Chapitre 4 : Présentation d’Ecobank Niger
Ce chapitre est consacré à la présentation d’Ecobank Niger, cela nous permettra d’avoir un
prise de connaissance générale d’Ecobank-Niger.
Cette présentation va porter sur l’historique d’Ecobank Niger, sa mission, ses produits et son
organisation interne.
4.1.Historique d’Ecobank Niger
Filiale du groupe Ecobank Transnational Incorporated (ETI), elle a été créée en 1999 avec un
capital porté aujourd’hui à Cinq milliards cent millions (5 100 000 000) de franc CFA. Elle
occupe la première (1ère) place du marché du secteur bancaire au Niger avec une part de
marché à l’ordre de 21%. A la date d’aujourd’hui Ecobank Niger offre des services financiers
de proximité dans la ville de Niamey et dans presque dans toutes plusieurs localités du Niger,
à l’endroit des particuliers, des grandes entreprises, des institutions locales et internationales,
des organismes non gouvernementaux, de l’Etat et ses démembrements (Rapport d’activités
2014).
4.2.Missions
Ecobank se donne comme mission de :
bâtir une banque panafricaine d’envergure mondiale et contribuer à l’intégration et au
développement économique et financier du continent africain ;
offrir à ses clients des produits et services bancaires et financiers adapté et fiables,
tant au niveau local que régional.
4.3.Les Produits
Ecobank Niger offre une multitude de produits pour sa clientèle. Dans cette sous-section, nous
allons détailler ces différents produits.
4.3.1. Les comptes
La banque propose à ses clients une variété de comptes et autres formules leur permettant de
déposer leur argent et leurs valeurs. Cependant on peut regrouper les comptes de dépôts de la
banque en deux types : les dépôts à vue et les dépôts à terme.
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le dépôt à vue
Le dépôt à vue est un dépôt, rémunéré ou non, dont les fonds peuvent être retirés
partiellement ou totalement à tout moment. Nous pouvons citer, le compte courant et le
compte d’épargne.
le dépôt à terme
Le dépôt à terme a une durée fixée à l’avance et rapporte un intérêt à condition que le client
titulaire du compte ne retire pas l’argent avant l’échéance.
4.3.2. Les packages
Un package est un couplage de plusieurs produits de la banque en un seul. Il permet à la
banque de vendre facilement au client à l’ouverture de son compte, un compte (courant ou
épargne) plus plusieurs produits monétique/banque assurance/emploi.
4.3.3. Les opérations de change
Le change manuel concerne les opérations suivantes : l’achat et la vente de devises, l’achat et
la vente de traveller check.
4.3.4. Les produits de la banque électronique
La banque à distance peut être définie comme toute activité bancaire destinée à un client, se
déroulant à partir d’un point de service électronique et utilisant un système de
télécommunication tel que le réseau téléphonique ou la télévision par satellite. Les produits de
la banque électronique sont les suivants : les cartes Ecobank, sms banking, internet banking…
4.3.5. Les transferts de fonds
Les transferts de fonds se composent essentiellement des virements et des différents types de
transferts.
4.3.5.1.Les virements
Un virement est une instruction écrite et signée d’un client qui demande à sa banque de
prélever un montant donné de son compte au profit du compte du bénéficiaire dans ses livres
ou dans les livres d’une banque de la place. Nous pouvons citer : les virements de compte à
compte, les virements interbancaires, les mises à disposition…
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4.3.5.2.Les transferts
Les différents transferts qu’Ecobank offre à ses clients sont : rapid transfert, western union,
wari, le virement électronique…
4.3.6. Le trade
Les opérations du trade sont relatives au crédit documentaire ou lettre de crédit, à la remise
documentaire, aux effets et encaissements et aux cautions.
4.3.6.1.Le crédit documentaire ou lettre de crédit
C’est l’engagement de la banque à payer un montant défini au fournisseur d’une marchandise
ou d’un service, contre la remise dans un délai déterminé, de documents énumérés qui
prouvent que les marchandises ont été expédiées ou que les services ont été effectués.
4.3.6.2.La remise documentaire
C’est un processus dans lequel un vendeur fait établir les documents de transport et
éventuellement d’assurance à l’ordre d’une banque et les lui envoie en même temps que tous
les autres documents avec instructions irrévocables à cette banque de ne remettre l’ensemble
des documents à l’acheteur que contre paiement de la facture ou acceptation d’effets.
4.3.6.3.Les effets et encaissements
Ils concernent : les chèques de voyage, les chèques en devise déposés pour encaissement par
les clients, les effets et chèques étrangers escomptés, les chèques et effets étrangers à
l’encaissement.
4.3.6.4.Les cautions
Elles sont considérées comme des garanties bancaires, qui sont des engagements écrits de la
banque de se substituer à son client en cas de défaillance de ce dernier vis-à-vis d’un tiers.
4.4.Organisation et fonctionnement
Ecobank Niger comprend en plus du Conseil d’Administration et de la Direction Générale,
onze (11) Comités et dix (10) Directions Fonctionnelles.
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4.4.1. Présentation des différents comités
Indépendamment des organes d’administration légaux (Assemblée Générale, Conseil
d'Administration), onze organes coexistent au sein de la banque avec un rôle consultatif. Les
principales attributions et la composition de ces comités se présentent comme suit :
Tableau 1 : Présentations des comités et attributions
COMITE ATTRIBUTIONS
Comité de Direction (CODIR) élaboration et suivi des décisions de gestion; présentation du rapport d’activité de chaque Département.
Comité d’exploitation
analyser les activités commerciales de la banque; analyser les résultats et prendre les mesures et dispositions pour améliorer les performances; analyser les résultats et prendre les mesures et dispositions pour améliorer les performances; valider les deals in pipe et toutes les actions commerciales et de communication.
Comité de Crédit approbation des dossiers de crédit.
Comité de Gestion Actif Passif (ALCO)
synthèse des actions et recommandations relative à la gestion du bilan de la banque (Actif/Passif); analyse de la marge d’intérêt.
Comité des Ressources Humaines élaboration du plan de formation annuel pour tout le personnel; approbation et suivi du plan de formation des agents.
Comité de Recouvrement
définir la stratégie de recouvrement de la Banque; passé en revue tous les crédits impayés ou immobilisés et éviter leur déclassement en créance douteuse; suivre le bon dénouement des TODS excédents 7 jours.
Comité de Suivi des Dépenses
analyse et suivi des dépenses de la banque; approbation des dépenses à engager par la banque; sélection des Prestataires par Appel d’Offre et dépouillement des dossiers de soumission.
Comité de Technologie analyse et suivi des projets de développement.
Comité d’Hygiène et de Sécurité au Travail
étude et suivi des décisions d’hygiène et de sécurité au travail
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Comité de Discipline étude des dossiers; propositions de sanctions à la Direction Générale.
Comité d’Alerte détecter et analyser les signaux précurseurs pour éviter la dégradation du portefeuille.
Source : Rapport d’activités 2014
4.4.2. Le Conseil d’Administration
Elle se réunit périodiquement au cours de l’année pour : la définition des activités à réaliser au
cours de l’exercice, l’adoption du budget, la conception d’une stratégie à mettre en place.
Ecobank Niger est composée de onze (11) directions indépendamment des différents comités
en plus du Conseil d’Administration et de la Direction Générale.
4.4.3. La Direction Générale
Elle est chargée de mettre en œuvre le plan d’action du Conseil d’Administration et de
coordonner toutes les activités de la banque.
4.4.4. Les Directions Fonctionnelles
Ecobank Niger est composée de onze (11) Directions Fonctionnelles :
4.4.4.1.La Direction de l’audit interne
La Direction de l’Audit Interne a pour mission d’assister les dirigeants de la banque dans
l’accomplissement de leurs tâches en leur fournissant à travers des analyses objectives et
indépendantes, les commentaires, les évaluations et les recommandations pertinents sur les
secteurs d’activités contrôlés. Son rôle primordial est la mise en place d’un système de
contrôle interne efficient, permettant l’exploitation efficiente des services bancaires.
4.4.4.2.La Direction du Contrôle Interne
Elle est chargée de vérifier et d’apprécier la fiabilité, la conformité, l’application des principes
comptables, financiers et autres contrôles opérationnels et promouvoir un contrôle efficace.
Assure la mise en œuvre effective des processus de contrôle interne, conformément aux
politiques, directives, stratégies et autres procédures établies au sein de la filiale. Planifie,
coordonne et supervise les contrôles et vérifications dans les agences et dans les directions
fonctionnelles suivant le plan d’intervention validé.
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4.4.4.3.La Direction des Normes et Conformité
Elle est chargée de : l’élaboration des politiques et procédures du manuel de conformité,
l’évaluation du risque de non-conformité lié à l'activité de l'établissement, conseil en
matière d'application de la conformité, notamment en cas de lancement de produits nouveaux
ou de transformation significative opérée sur les produits existants, la formation et
l'information du personnel en matière de conformité, la centralisation des informations
relatives aux éventuels dysfonctionnements et de la mise en œuvre d'actions correctives en
matière de conformité en particulier celles recommandées par les régulateurs et les
Commissaires aux comptes, du suivi et de l’analyse des évolutions du cadre légal et
règlementaire afin d’identifier leur impact sur l’activité de la banque et de s’assurer que les
politiques et procédures opérationnelles sont mises à jour pour tenir compte de ces évolutions
légales et réglementaires, de la prévention et du contrôle des conduites illégales, non-
conformes et contraires à l’éthique et à la Déontologie au sein de la banque et enfin de veiller
à la mise en œuvre des dispositions légales et règlementaires relatives à la lutte contre le
blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
4.4.4.4.La Direction Juridique et Secrétariat du Conseil
d’Administration
Les principales attributions de la Direction Juridique gravitent autour de deux axes : le
Conseil Juridique et le Secrétariat du Conseil d’Administration.
En ce qui concerne le Conseil Juridique, la Direction :
assume la responsabilité de tous les aspects juridiques de la vie de la banque, dont
notamment le respect des normes ;
propose diverses approches pratiques permettant de limiter les risques de la banque du
point de vue juridique (En cas de vide juridique, par exemple) ;
assiste l’ensemble des responsables et employés de la banque pour tout problème de
droit, tant à titre préventif qu’à titre curatif ;
assure le suivi de l’ensemble des contentieux ainsi que les relations avec les
juridictions et autres intervenants dans le mécanisme juridique, tels que les auxiliaires
de justice (Notaires, avocats, huissiers…).
Pour ce qui est du volet Secrétariat du Conseil d’Administration, la Direction :
assure la préparation des dossiers du Conseil et des Assemblées Générales des
actionnaires ;
tient à jour les procès-verbaux ;
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assure les relations avec les notaires de la banque.
4.4.4.5.La Direction de Gestion des Risques
Le Département de Gestion des Risques a pour principales activités :
la gestion administrative du crédit : vérification des dossiers de crédit, suivi de la mise
en place des dossiers de crédit, la gestion des garanties/supports recueillis dans le
cadre des dossiers approuvés ;
le recouvrement des créances compromises : le suivi du recouvrement des créances
immobilisées et des impayés, le suivi d’une manière générale du recouvrement des
créances compromises ;
la gestion des engagements du portefeuille de la banque ;
le suivi et la validation en rapport avec la procédure de crédit de toutes nouvelles
prises d’engagements par la banque.
4.4.4.6.La Direction de la Trésorerie
Sa mission est essentiellement axée sur la trésorerie de la banque et se manifeste notamment à
travers :
la gestion des dépôts auprès de la Banque Centrale et des correspondants ;
les opérations de prêts et emprunts sur le marché monétaire ;
la mise en place et la gestion des divers placements de la banque ;
ses appuis divers aux caissiers dans le cadre des opérations en devise.
4.4.4.7.La Direction des Ressources Humaines
Elle s’occupe de la gestion des salaires et des carrières, de l’élaboration des politiques de
recrutement et de l’établissement d’une bonne politique de communication dans la banque, le
recrutement du personnel au service de la banque, l’évolution du statut des agents et
responsables de la banque, les formations, les couvertures d’assurance, etc...
4.4.4.8.La Direction du Contrôle Financier
Elle a la charge de l'élaboration de tous les rapports financiers destinés à la Direction de la
Banque, au groupe, à la BCEAO, au Ministère des Finances, à l'Association Professionnelle
des Banques et aux autres organismes utilisateurs.
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4.4.4.9.La Direction des Opérations et de la Technologie
Elle est divisée en deux pôles : opération et technologie. Le pôle opération est chargé des
opérations d’encaissement, d’établissements de chèques et d’effets, de transfert et virement,
de commerce extérieur. Il s’occupe également des opérations monétiques et de
l’enregistrement comptable de toutes les opérations de la banque. Le pôle technologie
s’occupe des questions informatiques.
4.4.4.10. La Direction de la Banque Domestique
Elle comprend quatre (04) divisions qui sont :
la division PME/PMI qui s’occupe des petites et moyennes entreprises qui ont un
chiffre d’affaire annuel ne dépassant pas trois (03) milliards de FCFA ;
la division public sector qui s’occupe des ministères et de tout ce qui est projet de
l’Etat ;
la division personnal banking qui gère les particuliers ;
et enfin la division product and brand.
La mission de cette direction est de développer son portefeuille et d’augmenter les activités de
celui-ci avec la banque.
4.4.4.11. La Direction des Grandes Entreprises
Elle a la même mission que la Direction de la Banque Domestique mais avec des portefeuilles
différents. Elle est composée de cinq (05) divisions à savoir :
the global name, regional name and public sector : elle s’occupe des entreprises
multinationales, régionales et des sociétés étatiques ;
the international organization and financial institution: elle gère tout ce qui est
organisme international, institution financière et les compagnies d’assurances;
the high local corporate: qui s’occupe des entreprises ayant un chiffre d’affaire annuel
supérieur à trois (03) milliards de FCFA;
et enfin the corporate client care: qui gère tout ce qui est requête des clients, reçoit les
demandes de chéquiers...
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Conclusion partielle
Ce chapitre consacré à la présentation d’Ecobank-Niger, nous a permis de comprendre
l’historique d’Ecobank Niger, sa mission, ses produits et son organisation interne..
Parmi les directions d’Ecobank Niger, nous pouvons mettre l’accent sur la Direction des
normes et de la conformité qui a pour rôle, le contrôle de l’application et de l’efficacité des
mesures mises en place par le groupe en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et
le financement du terrorisme. Elle s’occupe également de la centralisation des soupçons
émanant du personnel ainsi que la rédaction des déclarations de soupçon et leur transmission à
la CENTIF.
Cette brève présentation d’Ecobank sera suivie de la description de son dispositif de lutte
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette description fera
l’objet du chapitre suivant.
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Chapitre 5 : Présentation du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme à Ecobank Niger
Le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme
d’Ecobank Niger émane de celui du groupe Ecobank qui a pour fondement la politique de
lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme mise en place par le
siège à ce sujet. Cette même politique est appliquée dans toutes les filiales du groupe.
Cependant, Ecobank étant présente dans une trentaine de pays, des spécificités peuvent être
initiées en fonction des exigences de la zone ou du pays dans lequel réside la filiale. Pour
renforcer la performance et l’efficacité de son dispositif, le groupe Ecobank a acquis un
logiciel de lutte contre le blanchiment des capitaux dans toutes ses filiales qui vient s’ajouter à
la politique déjà existante.
Dans un premier temps, nous allons voir les différents organes de contrôles chargés de veiller
à la mise en place et de la surveillance de l’application dudit dispositif ensuite dégager les
points importants de la politique de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
du terrorisme d’Ecobank-Niger et enfin nous allons faire une brève description du logiciel
anti-blanchiment qui est l’outil principal utilisé par Ecobank-Niger dans le cadre de la lutte
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
5.1. Les organes de contrôles chargés de veiller à la mise en place et de la surveillance
de l’application du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme
Ce sont : la direction du contrôle interne, la direction des normes et conformité et des
commissaires aux comptes.
5.1.1. La direction du contrôle interne
Au terme de l’article 1 de la circulaire n°003-2011/CB/C relative à l’organisation du système
de contrôle interne des établissements de crédit de l’UMOA, les établissements de crédit de
l’UMOA, tels que définis par l’article 2 de la loi portant règlementation bancaire, doivent se
doter, dans les conditions prévues par la présente circulaire, d’un système de contrôle interne
efficace, adapté à leur organisation, à la nature et au volume de leurs activités ainsi qu’aux
risques auxquels ils sont exposés.
Conformément à cette circulaire qu’Ecobank-Niger s’est dotée d’une direction de contrôle
interne chargée de vérifier et d’apprécier la fiabilité, la conformité, l’application des principes
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comptables, financiers et autres contrôles opérationnels et promouvoir un contrôle efficace.
Assure la mise en œuvre effective des processus de contrôle interne, conformément aux
politiques, directives, stratégies et autres procédures établies au sein de la filiale. Planifie,
coordonne et supervise les contrôles et vérifications dans les agences et dans les directions
fonctionnelles suivant le plan d’intervention validé.
5.1.2. La direction de l’audit interne
Au terme l’article 3 de la circulaire N°003-2011/CB/C relative à l’organisation du système de
contrôle interne des établissements de crédit de l’UMOA, le système de contrôle interne a
notamment pour objet de :
vérifier que les opérations réalisées, l’organisation et les procédures internes sont
conformes aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur, aux normes et
usages professionnelles et déontologiques ainsi qu’aux orientations des organes
délibérant et exécutif ;
s’assurer que les orientations, les instructions et les limites fixées par l’organe
délibérant en matière de risques sont strictement respectées ;
veiller à la fiabilité de l’information comptable et financière, en particulier aux
conditions de collecte, d’évaluation, d’enregistrement, de conservation et de
disponibilité de cette information.
La direction de l’audit interne d’Ecobank-Niger a pour mission d’assister les dirigeants de la
banque dans l’accomplissement de leurs tâches en leur fournissant à travers des analyses
objectives et indépendantes, les commentaires, les évaluations et les recommandations
pertinents sur les secteurs d’activités contrôlés. D’exprimer une opinion sur le niveau de
contrôle interne d’Ecobank-Niger, pouvant garantir une assurance raisonnable concernant
l’efficacité, l’efficience et le respect du contrôle interne mis en place.
5.1.3. La direction des normes et conformité
Au terme de l’article 27 de la circulaire n°003-2011/CB/C relative à l’organisation du système
de contrôle interne des établissements de crédit de l’UMOA, les établissements de crédit
doivent mettre en place une fonction permanente de conformité, susceptible d’orienter
l’organe exécutif dans la gestion du risque de non-conformité.
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La direction des normes et conformité est chargée de : l’élaboration des politiques et
procédures du manuel de conformité, l’évaluation du risque de non-conformité lié à
l'activité de l'établissement, conseil en matière d'application de la conformité, notamment en
cas de lancement de produits nouveaux ou de transformation significative opérée sur les
produits existants, la formation et l'information du personnel en matière de conformité, la
centralisation des informations relatives aux éventuels dysfonctionnements et de la mise en
œuvre d'actions correctives en matière de conformité en particulier celles recommandées par
les régulateurs et les Commissaires aux comptes, et enfin de veiller à la mise en œuvre des
dispositions légales et règlementaires relatives à la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme.
5.1.4. Les commissaires aux comptes
L’action des commissaires aux comptes d’une manière générale vise à garantir la qualité de
l’information destinée aux tiers. Leur rôle primordial consiste en la certification des
documents de synthèses.
Dans le cadre de leur mission, tous les rapports émis durant la période sont mis à leurs
dispositions. Ils effectuent un contrôle de conformité par rapport aux lois et règlements en
vigueur et vérifient tous les points soulevés dans les rapports d’audits internes.
Particulièrement, les contrôles relatifs à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme occupent une position centrale. De ce point de vue, il s’agit d’un
aspect qui est forcément pris en compte lors des contrôles qui ont lieu chaque année.
5.2.La politique de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du
terrorisme d’Ecobank-Niger
La politique de lutte contre le blanchiment du groupe Ecobank est établie sur les principaux
aspects suivants : identification des clients, reconnaissance des opérations suspectes, connaitre
vos clients (CVC ou KYC), clause déclinatoire de responsabilité, tenue d’un registre
d’opérations suspectes, éducation et formation, mesure de suivi, coopération avec les
autorités, sanctions en cas d’infraction et enfin la diffusion.
5.2.1. Identification des clients
L’identification des clients concerne le devoir de vigilance vis-à-vis de la clientèle, elle
concerne plus précisément les opérations d’ouverture de compte.
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5.2.1.1.Ouverture de compte
Aucun compte ne peut être ouvert sans que les formalités exigées ne soient remplies.
Lorsqu’un client éventuel est introduit par un cadre de la banque, indication doit être faite sur
le formulaire d’ouverture de compte. Ses relations avec le cadre de la banque doivent être
mentionnées ;
Lorsqu’un client n’est pas titulaire d’un compte auprès de la banque, il doit produire tous les
documents nécessaires en vue de son identification et remplir le formulaire spécial du profil
type du client fourni par la banque ;
Tous les efforts doivent être fournis afin de déterminer la véritable identité d’un client à
savoir, son nom et son adresse. Par exemple, par consultation de l’annuaire téléphonique
local, l’obtention d’une de ses factures d’eau, d’électricité ou de téléphone ou encore, par une
lettre de confirmation de l’employeur pour les employés, ou d’une autre banque, une enquête
sur la société ou personne morale auprès des services de l’enregistrement. Des preuves
effectives d’identification doivent être requises telles qu’un passeport, une carte
d’identification nationale, une carte d’assurance, un permis de conduire ou tout autre papier
d’identité fiable ;
Les informations relatives à l’identification du client éventuel doivent comprendre également
son numéro de téléphone, une photographie récente ainsi que l’adresse et le numéro de
téléphone de la personne de référence.
5.2.2. Reconnaissance des opérations suspectes
Le personnel en général et les caissiers en particulier doivent être vigilants vis-à-vis des
opérations suspectes. Il s’agit d’opération inhabituelle du client ou encore qui apparaissent
anormales pour le type de compte ouvert, où dont le montant est qualifié suspect par la loi.
En ce qui concerne le groupe Ecobank, toute opération en cash supérieur à six mille (6 000)
dollars USD ou son équivalent dans le cas d’un individu , et vingt mille (20 000) dollars USD
ou son équivalent dans le cas d’une société ou une autre personne morale doit être surveillée
et consignées dans les registres appropriés. Lorsque les lois locales l’autorisent, de telles
opérations doivent être rapportées aux autorités locales. Dans tous les cas, le responsable local
chargé du respect de la réglementation doit en être informé.
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5.2.3. Connaitre Vos Clients (CVC) : Know Your Customer (KYC)
Les procédures relatives au KYC établies par Ecobank-Niger doivent être strictement
respectées. Des formulaires spéciaux ont été conçus à cet effet. Ceci implique la création de
profils types d’opérations pour identifier les catégories de clients.
En utilisant le formulaire spécial du profil du client, la banque développe des mécanismes
internes en vue de déterminer si les opérations qu’il effectue sont conformes à son profil. Le
KYC est un simple instrument de protection du Groupe qui le préserve de toute tentative du
client de l’utiliser sans qu’il ne le sache pour blanchir de l’argent. Toute filiale et tout membre
du personnel doivent être convaincus du KYC tel qu’adopté par la Direction Générale. Il
relève de la responsabilité du responsable chargé de la réglementation de s’assurer de sa
diffusion à tout le personnel et de l’informer de toute mise à jour subséquente.
5.2.4. Clause déclinatoire de responsabilité
La clause déclinatoire de responsabilité ci-après sera insérée au recto de tout formulaire
récépissé de dépôts :
« La Banque décline toute responsabilité s’il se révèle que les déposés proviennent d’origine
criminelle ou des sources illégales.
Le déposant déclare que les fonds ou les biens mis en dépôts ne sont pas d’origine criminelle
ni ne proviennent d’activités illégales ».
5.2.5. Devoir de conservation et de communication des pièces
La politique d’Ecobank Niger précise que : « sont conservés pour une durée de dix (10) ans
et ce, sans préjudice de dispositions légales plus longues », toutes les pièces relatives aux
conditions de gestion du client, à savoir son identité, les opérations ordonnées etc…
5.2.6. Education et formation
Le personnel doit être éduqué de manière à apprécier la gravité de l’incidence du blanchiment
d’argent dans les cercles financiers. Le responsable chargé du respect de la réglementation
devra initier des sessions de formation au moins deux (02) fois par an ou chaque fois que
besoin afin de tenir l’ensemble du personnel informé de toute évolution et des expériences
vécues dans les autres unités du groupe et du monde extérieur.
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5.2.7. Mesure de suivi
Chaque filiale doit nommer un responsable chargé de la conformité. Ces responsables au
niveau du groupe doivent se rencontrer une fois par an en vue de s’assurer de l’adhésion à la
politique en place et comparer les progrès réalisés au niveau du groupe en matière de
prévention contre le blanchiment d’argent. Au cours de ces réunions, des exemples pratiques
pourraient être discutés, et des politiques et procédures révisées en accord avec les
expériences des diverses filiales.
Les unités d’Ecobank doivent échanger librement les informations et la documentation
relative à la lutte contre le blanchiment d’argent.
5.2.8. Coopération avec les autorités
Le Groupe Ecobank doit être perçu comme une organisation responsable qui offre toute
l’assistance nécessaire aux autorités locales et qui fournit toutes les informations requises ou
autres rapports conformément aux lois en vigueur. Il ne devrait pas être perçu comme étant de
connivence avec ses clients aux dépens des services étatiques chargés de règlementation.
5.2.9. Sanctions en cas d’infraction
Le personnel convaincu d’infraction à la présente politique commet une faute grave et sera
passible de sanctions disciplinaires appropriées et légales.
5.2.10. Diffusion
La présente politique est largement diffusée au sein des différentes unités du groupe. Les
membres du personnel reconnaissent en avoir pris connaissance et s’engagent à veiller à sa
stricte application.
5.3.Présentation du logiciel anti blanchiment d’Ecobank-Niger
Comme support informatique, la Banque utilise le Logiciel SIRON pour le filtrage et la
surveillance en matière de LBC/FT. Ce logiciel a trois (03) fonctionnalités :
SIRON AML contribue à la surveillance des opérations des clients ;
SIRON PEP identifie les clients entrant dans la catégorie des Personnes Politiquement
Exposées (PEP) ;
SIRON Embargo filtre les opérations de transferts par SWIFT (entrées/sorties) en les
comparant avec les listes de sanctions.
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Les cas suspects identifiés lors du processus de surveillance sont analysés et, si nécessaire,
signalés aux autorités locales (CENTIF ; et/ou BCEAO et Commission Bancaire selon le cas).
World Compliance fournit les listes de PPE et de sanctions qui alimentent SIRON.
Les contrôles réalisés à l’aide de ses outils au niveau de la Direction Conformité s’exécutent
selon les fréquences ci -dessous:
en permanence et en temps réel pour le filtrage des transferts dans Siron Embargo ;
une fois par jour pour l’analyse des clients suspects identifiés par Siron AML ;
une fois par semaine pour l’analyse des résultats des batch hebdomadaires de Siron
PEP.
Ce système de surveillance est complété par des outils semi- manuels sous forme de fichiers
Excel qui servent aux contrôles mensuels des opérations de Western union et de Rapid
transfert.
Conclusion partielle
Ce chapitre nous a permis de décrire le dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux
d’Ecobank Niger, il a également permis de cerner les différentes articulations dudit dispositif
par rapport à la directive n°07/2002/CM/UEMOA, à la Loi uniforme relative à la lutte contre
le blanchiment de capitaux dans les Etats membres de l’UEMOA et à l’instruction 01-07/RB
de la BCEAO. Notre étude se poursuivra par l’analyse des points décrits ici, pour cela nous
allons utiliser des questionnaires de contrôle interne, l’observation physique, des tests de
conformité et de permanence.
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Chapitre 6 : Analyse du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme d’Ecobank- Niger
Dans ce chapitre nous allons étudier chacun des piliers de la politique de lutte contre le
blanchiment d’argent d’Ecobank Niger afin de vérifier leur application et d’apprécier leur
efficacité. Après l’évaluation, les points forts et les points faibles décelés feront l’objet d’une
présentation. Nous terminerons notre étude par des recommandations.
6.1.Evaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment d’Ecobank Niger
Pour évaluer le dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent d’Ecobank Niger, nous
avions procédé de la façon suivante :
des questionnaires de contrôle interne (QCI) ont été établis pour chaque élément du
dispositif, ces questionnaires ont listé les contrôles les plus habituels afin de satisfaire
un objectif de contrôle interne (voir annexe n°9) ;
des tests d’existence et de conformité ont été effectués pour conformer les résultats des
questionnaires de contrôles internes.
6.1.1. Devoir de vigilance à la clientèle
Le devoir de vigilance à la clientèle concerne : l’identification et la vérification de l’adresse
des clients, l’identification du bénéficiaire effectif et la vérification de la cohérence des
opérations avec le profil du client. Pour atteindre ces objectifs, les contrôles mis en place
permettent de :
s’assurer que lors de l’ouverture des nouveaux comptes, les informations totales
exigées (pour les personnes physiques et les personnes morales) sont demandées ;
s’assurer que les différentes informations nécessaires à la connaissance des clients et
de leurs activités sont présentes dans leurs dossiers ;
s’assurer que les mesures nécessaires sont prises pour identifier les occasionnels dès
que leurs opérations dépassent le seuil autorisé ;
s’assurer que les correspondants bancaires ont clairement été identifiés et leur
réputation appréciée avant de nouer toute relation avec eux ;
de prêter vigilance aux opérations des personnes politiquement exposées.
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Tests de conformité et de permanence
Pour procéder aux tests (conformité et permanence), nous avons effectué l’échantillonnage
suivant : sélection de dix (10) comptes ouverts au cours de l’année et cinq (05) anciens
comptes. Pour les comptes ouverts au cours de l’année, nous avons choisis cinq comptes
« personnes physiques » et cinq comptes « personnes morales ». Les anciens comptes choisis
étaient pour des personnes physiques.
Le résultat des tests est le suivant :
Les dix (10) dossiers sélectionnés (comptes ouverts) contenaient tous les documents exigés
pour l’identification du client. Par contre les cinq (05) dossiers (anciens comptes) ne
contenaient pas le formulaire d’actualisation du profil client (KYC).
Tableau 2 : Fiche de Test T-01 : Devoir de vigilance à la clientèle
FICHE DE TEST (T-01) Objectif vérifier que lors de l’ouverture des nouveaux comptes, les informations totales exigées sont demandées (pièces d’identité, passeport, facture d’eau ou d’électricité…) ; vérifier que les différentes informations nécessaires à la connaissance des clients et de leurs activités sont présentes dans leurs dossiers.
Outils/Source d'informations Echantillon/Seuils significatifs - observations physiques ; - questionnaires ; - consultation des dossiers individuels
de chaque compte sélectionné lors de notre échantillonnage.
sélection de dix (10) comptes ouverts au cours de l’année et cinq (05) anciens comptes, par sondage.
Résultats du test d'audit satisfaisants
Forces Dysfonctionnements/Faiblesses les dix (10) dossiers sélectionnés (comptes ouverts) contenaient tous les documents exigés pour l’identification du client.
les cinq (5) dossiers (anciens comptes) ne contenaient pas le formulaire d’actualisation du profil client (KYC).
Source : nous-mêmes
6.1.2. Connaitre votre client (CVC ou KYC)
A ce niveau, il s’agit de s’assurer que les profils des clients ont été correctement mis à jour
(principe Know Your Customer ou Connaitre Votre Client) dont le délai de validité est d’une
année.
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Test de Conformité et de permanence
Voir : Tableau n°2: Fiche de Test T-01
6.1.3. Reconnaissance des opérations suspectes
Pour la reconnaissance des opérations suspectes, nous nous sommes assurés sur la base
d’observation physique que le personnel en général, les caissiers et l’ensemble des agents des
opérations en particuliers effectuent les contrôles nécessaires pour retracer et suivre les
mouvements et opérations financières atypiques autrement dit :
les transactions suspectes du fait de la loi et ou anormales par rapport à un client ;
les opérations de montant supérieur à celui des transactions habituelles du client ;
les transactions effectuées avec des contreparties situées dans des pays, territoires et
ou juridictions déclarées par le GAFI comme non coopératifs et des personnes visées
par des mesures de gels des avoirs pour leurs liens présumés avec une entité criminelle
organisée.
Les tests de conformité et de permanence
Pour les tests de conformité et de permanence, nous avons procédé à une observation de
quatre (04h) heures sur les heures (08h) de la journée auprès d’un (01) caissier sur trois (03)
au niveau de l’agence principale du siège.
Les résultats sont les suivants :
Pendant la période d’observation, nous n’avons pas eu l’occasion de tomber sur des
opérations portant sur un montant supérieur ou égal à Cinquante millions (50 000 000) de
FCFA. Les contrôles effectués par le caissier ont été les suivants :
la copie de la carte d’identité nationale ou du passeport en cours de validité ou du
permis de conduire ou de la carte professionnelle est demandée pour les opérations de
retraits et de dépôts ;
les copies du billet d’avion et du passeport sont demandées pour les opérations d’achat
de devise, le montant est limité à deux millions (2 000 000) de FCFA ;
les opérations de rapid transfert sont limitées à quatre et demi millions (5 000 000) de
FCFA, celles de western union à trois millions (2 000 000) de FCFA. Pour les
opérations de rapid transfert comme de western union toutes les pièces justificatives
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sont exigées dès que le montant du transfert vers une zone UEMOA dépasse cinq cent
mille (500 000) de FCFA.
Tableau 3 : Fiche de Test T-02 : Reconnaissance des opérations suspectes
FICHE DE TEST (T-02) Objectif d'audit
vérifier que des contrôles sont effectués pour retracer et suivre les mouvements et opérations
financières atypiques.
Outils/Source d'informations Echantillon/Seuils significatifs Observation physique
Résultats du test d'audit satisfaisants
Forces Dysfonctionnements/Faiblesses La banque effectue des contrôles pour retracer et suivre les mouvements et opérations financières atypiques
Source : nous-mêmes
6.1.4. Devoir de conservation des documents
Conformément à la loi uniforme portant sur la lutte contre le blanchiment des capitaux, les
pièces comptables et les documents relatifs à l’identité des déposants et aux mouvements
effectués par ces derniers doivent être conservés et archivés par la banque pendant la durée
légale de (10 ans).
Les tests de conformité et de permanence
Consisteront à ce niveau à éditer dans le système, la liste des comptes fermés il y a huit (08) à
neuf (09) ans, sur cent (100) dossiers, nous avons choisis soixante (60) pour vérifier
l’existence de ces dossiers dans les archives de la banque.
Le résultat des tests est le suivant
Pour tous les comptes fermés, les dossiers correspondants ont été retrouvés dans les archives.
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Tableau 4 : Fiche de Test T-03 : Devoir de conservation des documents
FICHE DE TEST D’AUDIT (T-03) Objectif d'audit
vérifier que, les pièces comptables et les documents relatifs à l’identité des déposants et aux mouvements effectués par ces derniers sont conservés et archivés par la banque pendant la durée légale de (10 ans).
Outils/Source d'informations Echantillon/Seuils significatifs Observation physique
sélection de soixante (60) dossiers sur cents (100) dossiers dans le système, la liste des comptes fermés il y a huit (08) à neuf (09) ans et vérifier l’existence physique de ces dossiers dans les archives de la banque
Résultats du test d'audit Satisfaisants
Forces Dysfonctionnements/Faiblesses la banque conserve et archive les pièces comptables et les documents relatifs à l’identité des déposants et aux mouvements effectués par ces derniers pendant la durée légale de (10 ans).
Source : nous-mêmes
6.1.5. Education et formation
Conformément à l’article 14 de l’instruction N°01/2007/RB du 02 Juillet relative à la lutte
contre le blanchiment de capitaux au sein des organismes financiers, en conformité avec la
politique adoptée par la banque, Ecobank Niger doit mettre en place un plan de formation et
de sensibilisation du personnel. En particulier les agents qui sont en contacts avec les clients.
Nos diligences à ce niveau visent à vérifier l’existence et l’application de cette disposition.
Test de conformité et de permanence
Dans le cadre de la vérification de la conformité et de la permanence du dispositif «
éducation et formation », nous avons vérifié l’existence d’un document officiel qi prévoit un
plan de formation du personnel d’un côté et les procès-verbaux ou rapports de ces formations
comme preuve de l’application du dispositif.
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Le résultat des tests est le suivant
Nous avons trouvés l’existence d’un plan de formation du personnel sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et l’existence des rapports de ces formations. Les employés reçoivent une formation sur la LBC/FT une fois par an.
Tableau 5 : Fiche de Test T-04 : Education et formation
FICHE DE TEST D’AUDIT (T-04) Objectif d'audit
vérifier l’existence d’un document officiel qui prévoit un plan de formation du personnel sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et les procès-verbaux ou rapports de ces formations.
Outils/Source d'informations Echantillon/Seuils significatifs - analyse documentaire ; - questionnaire.
Résultats du test d'audit satisfaisants
Forces Dysfonctionnements/Faiblesses existence d’un plan de formation du personnel sur la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ; existence des rapports de ces formations.
Source : nous-mêmes
6.1.6. Mesure de suivi
La banque est tenue de mettre en place une structure spécifique pour le suivi de la politique
contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Cette structure a pour
rôle : le contrôle de l’application et de l’efficacité des mesures mises en place par le groupe en
la matière. Elle s’occupe également de :
la centralisation des soupçons émanant du personnel ;
l’instruction interne des dossiers de soupçon ;
la rédaction des déclarations de soupçon et leur transmission à la CENTIF ;
la réponse aux enquêtes régulières ou ponctuelles des autorités monétaires et de
contrôle ou de la CENTIF.
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Tests de conformité et de permanence
A ce niveau, nous n’avons pas eu l’occasion d’effectuer des tests, car nous avons eu
l’occasion de travailler avec la direction des normes et de la conformité. Notons qu’à ce
niveau, les diligences de filtrage des transferts, de surveillance des activités des comptes de la
clientèle et les investigations consécutives aux notifications reçues des autres unités de la
banque se sont soldées par deux (2) déclarations de soupçons introduites auprès de la CENTIF
au cours de l’exercice 2013. Ce qui prouve l’implication du département et sa volonté
d’appliquer les dispositions réglementaires en matière de lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme.
6.2.Présentation des forces et faiblesses du dispositif de lutte contre le blanchiment
des capitaux et le financement du terrorisme
Après l’évaluation du dispositif, nous allons procéder à la présentation des forces et des
faiblesses décelées.
6.2.1. Forces du dispositif
A la suite de l’évaluation du dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent d’Ecobank
Niger, nous avons relevé plusieurs points forts qui sont des acquis à préserver pour maintenir
et renforcer la bonne réputation de la banque à l’égard des clients et des partenaires.
Parmi les points forts que nous avons notés, on peut citer :
l’existence d’une politique dédiée à la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme, dirigé par la Direction des normes et de la conformité.
Cette politique définit clairement les procédures à respecter et les comportements à
adopter pour minimiser les risques de blanchiment dans la banque ;
l’acquisition du logiciel SIRON comme système de surveillance de la LBC/FT ;
la banque conserve et archive les pièces comptables et les documents relatifs à
l’identité des déposants et aux mouvements effectués par ces derniers pendant la durée
légale de (10 ans) ;
existence d’un plan de formation du personnel sur la lutte contre le blanchiment des
capitaux et le financement du terrorisme et existence des rapports de ces formations ;
la mise en place d’un plan de formation pour tous les employés, leurs permettent
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d’avoir une bonne connaissance et des informations actualisées en matière de lutte
contre le blanchiment d’argent ;
la mise en place d’une direction chargée du respect des normes et de la conformité.
6.2.2. Présentation des points faibles
Malgré les efforts consentis dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme, quelques insuffisances ont été relevées lors de notre évaluation,
elles sont les suivantes :
après les tests de conformité sur le principe du devoir de vigilance à la clientèle nous
avons fait le constat que les cinq (5) dossiers (anciens comptes) ne contenaient pas le
formulaire d’actualisation du profil client (KYC) et que certains comptes sont ouverts
avec des dossiers dont la documentation n’est pas complète et qui restent souvent
longtemps avant régularisation ;
difficulté d’actualiser les informations relatives au profil des personnes physiques car
ces derniers peuvent avoir des changements dans leur vie privée et ou professionnelle ;
l’insuffisance du cycle de formation des agents sur la LBC/FT qui est annuel chez
Ecobank Niger.
6.2.3. Recommandations
A la suite de l’évaluation du dispositif de LBC/FT d’Ecobank Niger, nous formulons les
recommandations suivantes :
attirer l’attention des commerciaux par rapport à l’état des dossiers incomplets et fixer
un délai court pour la régularisation de ces dossiers ;
actualiser la politique de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement
d’Ecobank-Niger en tenant compte de toutes les exigences de la BCEAO ;
actualiser les profils en leur posant des questions lors des opérations de banques. Ces
questions doivent être de nature à savoir toutes les informations utiles sur le client
(changement d’adresse, changement de boulot, changement de statut patrimonial
revoir le cycle de formation des agents sur la LBC/FT ;
renforcer le devoir de vigilance à l’égard de la clientèle, car la connaissance fine du
client, de l’origine de ses fonds et de la façon dont on utilise son compte est un
élément clé d’une politique de LBC/FT.
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Conclusion partielle
L’analyse du dispositif de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du
terrorisme en place à Ecobank Niger a permis de comprendre les procédures y afférentes, de
dégager ses forces et ses insuffisances et de faire des suggestions. La mise en place de nos
recommandations permettra de rendre plus performant et plus efficace ce dispositif qui a déjà
l’avantage de constituer une solide base.
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Conclusion de la deuxième partie
La deuxième partie de cette étude nous a permis de mettre en pratique la démarche
méthodologique décrite dans le chapitre 3. Nous avons pu connaitre le fonctionnement
d’Ecobank-Niger et de procéder à une appréciation des procédures existantes pour nous
assurer de leur existence, leur fonctionnement et leur efficacité. Elle nous a permis également
de présenter les résultats de notre étude. Après analyse, nous avons pu identifier des points
forts du dispositif et des insuffisances auxquelles nous avons formulé des recommandations.
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CONCLUSION GENERALE
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Au terme de notre mémoire, nous constatons que la volonté de lutter contre le blanchiment
des capitaux dans le secteur bancaire en Zone UEMOA est désormais une réalité. Les textes
sont mis en place et les mécanismes institués.
Il faut aussi une prise de conscience des populations des pays en voie de développement, ceci
peut se faire par une sensibilisation des masses sur les conséquences du blanchiment d’argent
sur l’économie des pays. Ces pays doivent travailler en collaboration avec les institutions
spécialisées (GAFI, FMI, GIABA…) pour bénéficier de leur expérience et de leur savoir-faire
en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.
L’objectif principal de ce thème est d’analysé le dispositif contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme d’Ecobank-Niger. C’est ainsi que la première partie de notre étude
nous a permis de mieux comprendre le sujet du point de vue théorique et de définir une
méthodologie pour la conduite de la deuxième partie de l’étude. La revue de la littérature a
servi non seulement d’avoir une idée précise et claire de ce que sont les notions de
blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, de comprendre le cadre institutionnel
et réglementaire de la lutte contre le blanchiment des capitaux et enfin le dispositif interne de
lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans les banques
Ainsi, nous affirmons avoir été impressionnés par la qualité du dispositif mis en place par
Ecobank pour lutter contre le blanchiment des capitaux. Cette bonne qualité de son dispositif
est la matérialisation de la volonté du groupe Ecobank en la matière qui tient à paraitre
transparent et à préserver son image aux yeux de ses clients.
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ANNEXES
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Annexe 1 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte de Société Anonyme (SA)
HELD
REQUIRED
Formulaire d'ouverture de compte courant dûment signé par le Président du Conseil d'Administration ou le PDG ou le Directeur Général
Exemplaire complet des statuts portant en dernière page la mention "Certifié conforme et toujours en vigueur" notarié ou daté et signé par le Président du Conseil d'Administration ou le PDG ou le Directeur Général
L'extrait du Registre du Commerce
Journal d'annonces légales
PV de l'Assemblée Générale constitutive
Liste des Administrateurs en Fonction datée et certifiée par le Président du Conseil d'Administration ou le PDG ou le DG
L'extrait de la délibération du Conseil d'Administration ayant nommé le Président ou le PDG et/ou le DG et énoncé leurs pouvoirs. Eventuellement, l'extrait des délibérations du conseil ayant désigné d'autres personnes pour faire fonctionner le compte. Ces extraits devront être certifiés conformes par un Administrateur non bénéficiaire des pouvoirs.
3 Photos d'identité
1 Pièce d'identité de chaque signataire (Passeport ou carte nationale d'identité ou carte de séjour)
1 Facture Nigelec ou SNE ou SONITEL au nom de la société
Références Bancaires
Dépôt initial: 500 000FCFA
NITIALS….
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Annexe 2 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte de Société à Responsabilité Limitée (SARL)
HELD
REQUIRED
Formulaire d'ouverture de compte courant dûment signé par le Gérant
Exemplaire complet des statuts portant en dernière page la mention "Certifié conforme et toujours en vigueur" notarié ou daté et signé par le Gérant
L'extrait du Registre du Commerce
Journal d'annonces légales
3 Photos d'identité
1 Pièce d'identité de chaque signataire (Passeport ou carte nationale d'identité ou carte de séjour)
1 Facture Nigelec ou SNE ou SONITEL au nom de la société
Références Bancaires
Dépôt initial: 500 000FCFA
NITIALS….
Si le Gérant n'est pas statutaire, un extrait de la décision collective des associés ayant nommé le Gérant doit être fourni et certifié conforme par un associé autre que le Gérant. Si le Gérant constitue un ou plusieurs mandataires, la procuration énumérant les pouvoirs conférés doit nous être remise ainsi que les spécimens de signature des mandataires.
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Annexe 3 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte Association ou Club
HELD
REQUIRED
Formulaire d'ouverture de compte courant dûment signé par le Client
Exemplaire complet des statuts portant en dernière page la mention "Certifié conforme et toujours en vigueur" notarié ou daté et signé par les Dirigeants Légaux
Règlement Intérieur
Autorisation Ministérielle
3 Photos d'identité par signataire
1 Pièce d'identité des signataires (Passeport ou carte naionale d'identité ou carte de séjour)
1 Facture Nigelec ou SNE ou SONITEL au nom de l'association ou du club
Références Bancaires
Dépôt initial: 250 000FCFA
NITIALS….
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Annexe 4 : Documents et Pièces à fournir pour l’ouverture de Compte Etablissement ou Entreprise Individuelle
HELD
REQUIRED
Formulaire d'ouverture de compte courant dûment signé par le propriétaire de l'Etablissement ou Entreprise Individuelle
Un Extrait du Registre de Commerce
Une Pièce d'identité valide (passeport ou carte nationale d'identité ou carte de séjour)
3 Photos d'identité
1 Facture Nigelec ou SNE ou SONITEL au nom de l'établissement ou Entreprise Individuelle ou un contrat de bail
Références Bancaires
Dépôt initial: 250 000FCFA
NITIALS….
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Annexe 5 : Documents et Pièces à fournir pour l’Ouverture de Compte Organisation Non Gouvernementale/ Projet/ Ambassade/ Organisation Internationale
HELD
REQUIRED
Formulaire d'ouverture de compte courant dûment signé par le Client
Lettre d'accréditation ou agrément du gouvernement
Accord de siège
Procurations éventuelles
3 Photos d'identité par signataire
1 Pièce d'identité des signataires (Passeport ou carte nationale d'identité ou carte de séjour)
1 Facture Nigelec ou SNE ou SONITEL ou un contrat de bail
Références Bancaires
Dépôt initial: 500 000FCFA
NITIALS….
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Annexe 6 : Formulaire Type d’Obtention du Consentement dans le Cadre du Système de Partage d’Information sur le Crédit dans l’UEMOA
Nom: Date:
Prénoms
Ville : Pays :
Pays :
Numéro de compte :
Fonction :
Accepte que les informations dd crédit, historique et courantes, concernant (Nom et Prénoms)……………..notamment, les soldes approuvés et en souffrance, les limites de crédit, les cessations de paiement, le solde des arriérés auprès de Ecobank Niger soient transmises à CREDITINFO-VOLO UEMOA 74 Résidence Le Front Lagunaire Plateau, Abidjan 01 BP 11266 Abidjan 01 Côte d'Ivoire. ¤ Accepte que les informations précitées soient communiquées par CREDITINFO-VOLO UEMOA aux établissements ayant accès à sa (leur) base (s) de données, y compris ceux situés sur le territoire d'un autre Etat de membre de l'UMOA. ¤Comprends que ces informations ne peuvent, en aucun cas, porter sur les dépôts de (Nom et Prénoms)........................................................................................... ¤Comprends que CREDITINFO-VOLO ne diffusera (ont) que les informations dont l'ancienneté n'excède pas cinq (05) ans. ¤Comprends que CREDITINFO-VOLO conservera (ont) ces informations pendant une durée de cinq (05) ans supplémentaire après la cession de la relation d'affaires avec Ecobank-Niger. ¤Comprends que (Nom et Prénoms)..............a le droit d'accès aux données le (la) concernant dans la (les) base (s) de données CREDITINFO-VOLO afin de vérifier mes historiques de crédit, de contester et faire corriger ou radier des informations erronées dans ladite (lesdites) base (s) ou dans un rapport de crédit. ¤Comprends que (Nom et Prénoms)..............a le droit de recevoir toutes les informations conservées par CREDITINFO-VOLO sur son historique de crédit, sous la forme d'un rapport de crédit gratuitement une (01) fois/an et en cas de litige lié à une erreur dans les donnée, imputable à Ecobank Niger ou à CREDITINFO-VOLO Signature
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Annexe 7 : Formulaire d’Entretien Préalable d’Ouverture de Compte
Type de Compte XOF XAF AUTRE
Individu Ets SARL, SA SE Autre
Compte d'Epargne Compte chèque/Compte courant
IDENTITE DU CLIENT/DIRIGEANTS SOCIAUX Nom:………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Prénom:………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………. Activité:……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Pièce d'identité N°(Pass/CNI/Carte de séjour)
Lieu d'établissement de la pièce d'identité: Adresse Précise:……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
Pour les Etrangers
Résident:
Oui
Non
Nationalité:……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
MOTIFS D'OUVERTURE DE COMPTE A ECOBANK
SERVICES ESCOMPTES AUPRES DE LA BANQUE
Comment voyez-vous l'évolution de vos relations avec ECN?
PIECES COMPLEMENTAIRES
QUITTANCE
Loyer
Electricité
Eau
SOURCES ET ORIGINE DES REVENUS/PERIODICITE
RELATIONS D'AFFAIRES
¤ Au NIGER ¤ A l'ETRANGER
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Annexe 8 : Formulaire de Type d’Opérations Envisagées/ Utilisation du Compte Envisagée
¤ Fréquence:
Hebdomadaire
Bimensuelle
Mensuelle
Trimestrielle
Semestrielle
Annuelle
Autre
¤ Devise:
FCFA
EURO
USD
AUTRE
REFERENCES BANCAIRES
* Ouverture de compte dans d'autres établissements bancaires ( au Niger et à l'Etranger)
* Si Oui, sont-ils encore fonctionnels
*Si non, motifs des clôtures
*Etendue des Engagements auprès des autres Banques
PERSONNES A CONTACTER EN CAS DE BESOIN (Au Niger comme à l'Etranger)
Nom de l'Agent:
Date:
Avis:
Favorable
Défavorable
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Motifs:……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Signature
Signature
Approbation pour l'ouverture du compte
Chef d'Agence
Pour tout dépôt égal ou supérieur à FCFA 5 000 000, l'approbation du gestionnaire de compte, du contrôle interne ou des opérations est obligatoire
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Annexe 9 : Questionnaire de Contrôle Interne (QCI)
A. Politiques, pratiques et procédures générales en matière de lutte contre le blanchiment d’argent:
1 Le dispositif de conformité en matière de lutte contre le blanchiment d’argent a-t-il été approuvé par le conseil d’administration ou par un comité supérieur
2 L’IF a-t-elle un programme de conformité juridique et réglementaire qui comprend un collaborateur désigné en charge de la coordination et de la supervision de la structure de lutte contre le blanchiment d’argent?
3 L’IF a-t-elle développé des politiques écrites documentant les processus qu’elle a mis en place pour prévenir, détecter et signaler les transactions suspectes ?
4
En plus des inspections par les superviseurs régulateurs gouvernementaux, l’IF a-t-elle une fonction d’audit interne ou un autre tiers indépendant qui évalue régulièrement les politiques et les pratiques de lutte contre le blanchiment d’argent?
5
L’IF a-t-elle une politique interdisant les comptes/relations avec des banques fictives? (Une banque fictive est une banque constituée au sein d’une juridiction dans laquelle elle n’a aucune présence physique et qui n ‘est pas affiliée à un groupe financier réglementé.)
6 L’IF a-t-elle des politiques visant à assurer raisonnablement qu’elle n’effectuera pas des transactions avec ou au nom de banques fictives à travers l’un de ses comptes ou produits?
7 L’IF a-t-elle des politiques sur les relations avec les personnes politiquement exposées (PPE), leur famille et leurs proches collaborateurs?
8 L’IF a-t-elle des procédures de conservation des dossiers qui sont conformes à la loi en vigueur?
9 Les politiques et les pratiques de lutte contre le blanchiment d’argent de l’IF sont-elles appliquées à toutes les succursales et filiales de l’IF situées à la fois dans son pays d’origine et en dehors de ce pays?
B. Évaluation des risques
10 L’IF dispose-t-elle d’un système d’évaluation de sa clientèle et de leurs transactions fondé sur les risques?
11 L’IF détermine-t-elle le niveau approprié de vigilance renforcée nécessaire pour les catégories de clients et de transactions pour lesquels l’IF a des raisons de croire qu’ils présentent un risque accru d’activités illicites dans ou à travers l’IF ?
C. Connaissance du client, vigilance standard et vigilance renforcée
12 L’IF a-t-elle mis en œuvre des processus pour l’identification des clients au nom desquels elle tient/gère des comptes ou effectue des transactions?
13 L’IF a-t-elle l’obligation de recueillir des informations concernant les activités commerciales/professionnelles de ses clients?
14 L’IF évalue-t-elle les politiques ou les pratiques en matière de lutte contre le blanchiment d’argent de ses clients, eux-mêmes IF?
15 L’IF a-t-elle un processus pour examiner et, le cas échéant, actualiser des données sur la clientèle relatives à des clients à haut risque?
16 L’IF a-t-elle des procédures destinées à conserver pour chaque nouveau client des éléments relatifs aux documents d’identification et aux informations de «Connaissance du client »?
17 L’IF effectue-t-elle une évaluation fondée sur les risques afin de comprendre les transactions ordinaires et prévues de ses clients?
D. Transactions suspectes, prévention et détection des transactions impliquant des fonds obtenus illégalement
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18 L’IF a-t-elle des politiques ou des pratiques pour l’identification et la déclaration des transactions qui doivent être signalées aux autorités ?
19 Dans les cas où la déclaration des transactions en espèces est obligatoire, l’IF a-t-elle des procédures pour identifier les transactions structurées pour contourner de telles obligations?
20 L’IF contrôle-t-elle les clients et les transactions par rapport des listes de personnes, d’entités ou de pays émises par le gouvernement et les autorités compétentes?
21 L’IF a-t-elle des politiques visant à s’assurer de façon raisonnable qu’elle ne travaille qu’avec des correspondants bancaires qui possèdent des licences bancaires dans leurs pays d’origine?
E. Surveillance des transactions
22 L’IF a-t-elle un programme de surveillance des activités inhabituelles et potentiellement suspectes qui couvre les transferts de fonds et les instruments monétaires tels que les chèques de voyage, les mandats, etc.?
E. Formation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent
23
L’IF dispense-t-elle une formation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent aux employés concernés comprenant: Ø L’identification et la déclaration des transactions qui doivent être signalées aux autorités. Ø Des exemples des différentes formes de blanchiment d’argent impliquant des produits et des services de l’IF. Ø Des politiques internes pour prévenir le blanchiment d’argent.
24 L’IF conserve-t-elle des informations relatives à ses séances de formation, y compris les registres de présence et les supports de formation pertinents utilisés?
25 L’IF communique-t-elle aux employés concernés les nouvelles lois relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent ou les modifications apportées aux politiques ou aux pratiques relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent déjà existantes?
26 L’IF a-t-elle recours à des tiers pour s’acquitter de certaines de ses fonctions essentielles ?
27
Si la réponse à la question 26 est affirmative, l’IF fournit-elle une formation en matière de lutte contre le blanchiment d’argent pour les tiers concernés qui comprenne : Ø L’identification et la déclaration des transactions qui doivent être signalées aux autorités. Ø Des exemples des différentes formes de blanchiment d’argent impliquant des produits et des services de l’IF. Des politiques internes pour prévenir le blanchiment d’argent.
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BIBLIOGRAPHIE
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Ouvrages
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15. SCHICK Pierre, VERA Jacques et PAREGE Olivier Bourrouilh (2010), Audit
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16. UEMOA, Directive relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans les Etats
membres de l’UEMOA, Directive n°07/2002/CM/UEMOA du 19 septembre 2002 P
22
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financement du terrorisme dans l’UEMOA, 76p
19. Circulaire n°003-2011/CB/C Relative à l’Organisation du Système de Contrôle
Interne des Etablissements de Crédit de l’UMOA, 2011, 9p
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21. GAFI (2012), Normes internationales sur la lutte contre le blanchiment d’argent et de
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22. GIABA (2007), Rapport de typologie, 36p
23. GIABA (2010), Rapport annuel 2010, 128 p
24. Politique Générale de Lutte Contre le Blanchiment d’Argent et le Financement
du Terrorisme du Groupe Ecobank, 2010, 130p
Sources internet
25. http://www.fatf-gafi.org
26. www.un.org
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