Chapitre 5
Le Monopole
Marché de Monopole Un marché monopolistique n’a qu’un
seul vendeur. Ce vendeur (monopoleur) est
confronté à l’intégralité de la demande pour son marché.
Le monopoleur peut donc affecter le prix du bien qu’il vend en augmentant ou diminuant la quantité qu’il choisit de vendre.
Marché de monopole
Niveau d’output y
$/unité d’output
p(y)Pour vendre y unitéd’output, le monopoleurdoit exiger un prix de p(y).
Pour vendre plus,le monopoleur doit baisserson prix.
Pourquoi y a t-il des monopoles?
A cause de contraintes légales: ex. SNCF, La Poste,
A cause de brevets et des licences. A cause de rendements d’échelle
croissants qui font en sorte que l’échelle de production efficace est large par rapport à la taille du marché (électricité, monopoles naturels)
Différentiation des produits: presque tous les marchés sont des marchés de monopole (big-mac est différent de Whopper, Pepsi est différent de Coca, etc).
Le marché de monopole
Comme en concurrence parfaite, nous suppons que le monopoleur choisit son prix et sa quantité de manière à rendre maximum ses profits,
Comme on voit, il n’a qu’une variable à choisir: sa quantité (la demande (inverse) “choisit” le prix).
Quelle quantité y* maximisera ses profits?
( ) ( ) ( ).y p y y c y
Maximisation des profits( ) ( ) ( ).y p y y c y
A la quantité y* qui maximise le profit:
d ydy
ddy
p y ydc y
dy( )
( )( ) 0
donc, à y = y*,
ddy
p y ydc y
dy( )
( ).
Recette marginale coût marginal
y
$R(y) = p(y)y
Maximisation des profits
$R(y) = p(y)y
c(y)
Maximisation des profits
y
Profit-Maximization
$R(y) = p(y)y
c(y)
y
(y)
Profit-Maximization
$R(y) = p(y)y
c(y)
y
(y)
y*
Profit-Maximization
$R(y) = p(y)y
c(y)
y
(y)
y*
Profit-Maximization
$R(y) = p(y)y
c(y)
y
(y)
y*
Profit-Maximization
$R(y) = p(y)y
c(y)
y
(y)
y*
Au niveau d’output qui maximiseles profits, les pentes des courbesde recette et de coûts totauxsont égales; Rm(y*) = Cm(y*).
Recette marginaleLa recette marginale mesure l’accroissement de recette qu’entraîne un accroissement du niveau d’output vendu:
.)(
)()()(dy
ydpyypyyp
dy
dyRm
dp(y)/dy (< 0) est la pente de la fonction (inverse) de demande. Donc
)()(
)()( ypdyydp
yypyRm
Pourquoi la recette marginale d’un monopoleur est inférieure au prix ?
Parce que pour vendre une unité de plus, le monopoleur doit baisser le prix sur cette unité, mais également sur toutes les unités (inframarginales) déjà vendues jusqu’ici.
A la marge, vendre plus est couteux pour le monopole car il doit baisser le prix sur toutes les unités vendues.
Ce raisonnement suppose que le monopoleur doit fixer le même prix pour toutes les unités de bien qu’il vend. (pas de « discrimination par les prix ».
Maximisation des profits: Illustration$/unité d’output
y
Cm(y)p(y)
Rm(y)
p(y*)
y
Maximisation des profits: Illustration$/unité d’output
y
Cm(y)p(y)
Rm(y)
p(y*)
y
CM(y)
CM(y*)
Profitséconomiques
En monopole
Le prix fixé est supérieur au coût marginal Le monopole produit trop peu et vend trop
cher. L’écart entre le prix et le coût marginal est
indicateur d’une inefficacité. En vendant une unité de plus au coût
marginal, le monopoleur ne perdrait rien. Mais l’acheteur de cette unité (qui était
indifférent entre acheter plus au prix de monopole et ne pas acheter) ferait un gain
Marge du monopoleur
Réécrivons la condition de premier ordre du monopoleur:
)(*)(
**)(*)( yCmy
ypyypyRm
En posant dp(y*) =1/[ [p(y*)/y]y*/p(y*)],
cette condition peut s’écrire:
*)(]*)(
11*)[( yCm
yyp
d
p
Marge du monopoleur
Pour que cette condition soit vérifiée avec un coût marginal et un prix positif, on doit avoir |d
p(y*)| > 1 Un monopoleur ne produira que dans la
portion élastique de sa courbe de demande (si sa demande est inélastique, il a intérêt à continuer d’augmenter son prix).
On peut réécrire cette condition comme
Marge du monopoleur
Le prix est une marge sur le coût marginal.
1*)(
)(*)(*)(
y
yCmyyp
Cette marge devient nulle si la demande est infiniment élastique!!
Un monopoleur confronté à une demande infiment élastique se comporte commes s’il était en concurrence parfaite!
Doit-on taxer le monopole ?
On pourrait croire qu’en taxant le monopole, on pourrait redonner à la société une partie des profits économiques que réalisera le monopole.
Examinons d’abord le cas d’une taxe d’assise (sur les quantités vendues).
Ainsi, imaginons que pour chaque unité vendue, le monopole doive payer une taxe de $t
Comment réagirait le monopoleur ? Qui paierait la taxe in fine ?
Taxe d’assise sur un monopole$/unité d’output
y
Cm(y)
p(y)
Rm(y)
y*
p(y*)
Taxe d’assise sur un monopole$/unité d’output
y
Cm(y)
p(y)
Rm(y)
Cm(y) + tt
y*
p(y*)
Taxe d’assise sur un monopole$/unité d’output
y
Cm(y)
p(y)
Rm(y)
Cm(y) + tt
y*
p(y*)
yt
p(yt)
Taxe d’assise sur un monopole$/unité d’output
y
Cm(y)
p(y)
Rm(y)
Cm(y) + tt
y*
p(y*)
yt
p(yt)
La taxe d’assise entraîneune diminution de l’output, une augmentation du prix et une baisse de la demande d’inputs.
Taxe d’assise sur un monopole$/unité d’output
y
Cm(y)
p(y)
Rm(y)
Cm(y) + tt
y*
p(y*)
yt
p(yt)
Si on voulait que le monopoleur augmente sa production, il faudrait lesubventionner!
Taxe d’assise sur un monopole
De fait, si on prélève une taxe d’assise sur un monopoleur, c’est le consommateur qui paiera, en définitive, la taxe.
De fait, le consommateur paiera d’avantage que le montant de la taxe (la différence entre le prix ttc après la taxe et le prix avant la taxe sera supérieure à t!!!)
Supposons en effet que le coût marginal soit constant (à $k/unité d’output).
En l’absence de taxe, le prix de monopole est
1*)(
*)(*)(
y
kyyp
Taxe d’assise sur un monopole
La taxe d’assise augmente le coût marginal à $(k+t)/unité d’output, et amène par conséquent le prix (ttc) choisi par le monopoleur à:
La différence entre le prix ttc avec taxe et le prix sans taxe est:
*).()( * ypyp t
1)(
)(*)()(
*
**
t
tt
y
tkyyp
Taxe d’assise sur un monopole
111
)(*)()( *
tktkypyp t
est donc la valeur de cette différence (si (y*t) (y*) = )
Taxe d’assise sur un monopole
111
)(*)()( * tktkypyp t
est donc la valeur de cette différence (si (y*t) (y*) = )
On sait que || > 1. Si par exemple = -2, le consommateur paiera deux fois la taxe(la différence entre le prix ttc avec taxe et Le prix sans taxe est deux fois le montantde la taxe).
Monopole naturel
Une raison souvent citée à l’origine des monopoles est l’existence d’économies d’échelle telles que l’échelle de production efficace soit plus grande que la capacité du marché
Une firme peut alors fournir le marché à un coût par unité qui est inférieur à celui qui pourrait être obtenu si plus d’une firme opérait sur le marché.
Exemple: Chemin de fer, électricité, etc.
Monopole naturel$/unité d’output
y
p(y)
Rm(y)
p(y*)
y
Cm(y)
CM(y)
il n’y a pas de place pour plus d’une entrepriseà un niveau d’output correspondant au minimumdu coût moyen!
Que faire avec un monopole naturel ?
Le réguler pour l’amener à produire plus en vendant moins cher.
Difficile dans le cas d’un monopole privé car celui-ci n’a pas intérêt à faire connaître sa fonction de coût au régulateur.
Le rendre public (nationalisation) est également problématique du fait des incitations souvent faibles qui prévalent.
Y a-t-il beaucoup de monopoles naturels ?
Discrimination par les prix
Jusqu’ici, nous avons supposé de la part du monopoleur qu’il vendait toutes les unités de son produit au même prix. tarification uniforme.
Mais le monopoleur pourrait également pratiquer de la discrimination par les prix et vendre différentes unités du bien à des prix différents.
On distingue traditionnellement trois types de discrimination par les prix.
Types de discrimination par les prix 1er-degré: Chaque unité d’output est
vendue à un prix différent. Les prix diffèrent entre acheteurs et, pour un même acheteur, entre les différentes unités du bien achetées.
2ème-degré: Le prix payé par un acheteur peut varier avec la quantité mais tous les acheteurs sont confrontés à la même politique de tarification (exemple: prix de gros, tarifs aériens, etc. ).
Types de discrimination par les prix
3ème-degré: Les consommateurs sont discriminés par groupes constitués sur la base de caractéristiques observables (âge, sexe, étudiant) et tous les individus d’un même groupe paient un prix identique.
Discrimination par les prix du 1er degré
Chaque unité d’output est vendu à un prix différent.
Ce type de discrimination par les prix suppose que le monopoleur connaisse parfaitement les goûts des consommateurs et soit capable d’identifier le consommateur qui a la disposition à payer la plus élevée pour la première unité, puis celui qui a la deuxième disposition maximale à payer, et ainsi de suite…
Discrimination par les prix du 1er degré
Supposons qu’il y ait n consommateurs indicés par i
Le consommateur i a des préférences pour la quantité q du bien que lui vend le monopoleur, et pour l’argent dont il dispose pour la consommation d’autres biens après avoir payé le tarif T que lui demande le monopoleur pour consommer q.
Ces préférences sont représentés par la fonction d’utilité Ui(q,yi-T) où yi désigne la richesse de i
Le monopoleur va choisir les quantités qi et les tarifs Ti (pour i =1,…,n) de manière à résoudre le programme suivant:
Discrimination par les prix du 1er degré
)(11,...,,,...,
max11
n
ii
n
ii
qqTT
qCTnn
),0(),( 0iiiiiii yUUTyqU
Sous les n contraintes:
pour i = 1,…,n
Chacune de ces n contraintes sera satisfaiteà égalité. Les conditions de 1er ordre associées au Lagrangien de ce programme sont donc:
Discrimination par les prix du 1er degré
0),(
1**
*
x
TyqU iiii
et
0),(
)(**
*
1
*
q
TyqUqCm iii
i
n
ii
où i* est la valeur optimale du multiplicateur de Lagrange associé à la ième contrainte. En manipulant ces 2 conditions de manière àfaire disparaître i* (strictement positif) on trouve:
Discrimination par les prix du 1er degré
xTyqU
qTyqU
qCmhhh
hhhn
ii
),(
),(
)( **
**
1
*
Pour tout consommateur h
La disposition marginale à payer de chaque consommateur pour le bien est égale au coût marginal
La discrimination du 1er degré est donc efficace.
Discrimination par les prix du 1er degré
p(y)
y
$/unité d’output
Cm(y)
)1(pOn vend la 1ère unité $p(1)
)2(pOn vend la 2ème unité $p(2)
y’
)'(ypOn vend la y’ème unité $p(y’)
y*
*)(yp
La quantité choise y* est choisie de manière àce que p(y*) soit égal au coût marginal
Discrimination par les prix du 1er degré
p(y)
y
$/unité d’output
Cm(y)
y
Le monopoleur récupèrecomme profits toutes lespossibilités initiales de gains unanimes qu’il épuise (efficacité).
profits
Discrimination par les prix du 2e degré
La discrimination par les prix du 1er degré suppose de la part du monopoleur une information parfaite sur les goûts du consommateur qui lui permet de vendre chaque unité au prix le plus élevé.
En pratique, le monopoleur ne possède pas une telle information.
Il doit donc mettre en place une politique de discrimination par les prix qui intègre cette asymétrie d’information.
Le monopoleur ne peut vendre plus cher à un consommateur que si le consommateur qui paie plus cher est content de payer plus cher.
Le monopoleur doit donc inciter les consommateurs à révéler qui ils sont.
Etudions comment le monopoleur peut effectuer une telle discrimination par les prix dans un cas simple
Discrimination par les prix du 2e degré Supposons qu’il y ait deux types de
consommateurs (voyageurs). Des pauvres (type 1) en nombre n1 et des riches
(type 2) en nombre n2. Le monopoleur voudrait vendre une quantité qi à
un individu de type i et lui demander un tarif Ti (i =1, 2)
Les préférences d’un consommateur i (i =1,2) de richesse y pour les couples q,T sont représentées par la fonction d’utilité Ui(q, y-T) définie par Ui(q, y-T) = iV(q) + y-T (Quasi-linéaire) (0 < 1 < 2
Comment le monopoleur choisira-t-il les quantités qi et les tarifs Ti (i =1, 2) ?
Discrimination par les prix du 2e degré En supposant que sa fonction de coût est
c(q) = cq (coût marginal constant de c), le monopoleur résoudrait le programme suivant:
)(max 22112211,,, 2211
qnqncTnTnqTqT
sous les contraintes suivantes (pour i = 1,2, j i)
0)()( iiiiiiii TqVyTyqV
jjiiii TqVTqV )()( participation
incitation
Discrimination par les prix du 2e degré Etudions ces contraintes. Ignorons d’abord la contrainte d’incitation
des pauvres (i.e. 1V(q1) –T1 1V(q2) – T2). Nous verrons qu’elle sera vérifiée par la tarification choisie par le monopoleur.
Par ailleurs, si on combine:0)( 111 TqV avec
111
112222
)(
)()(
TqV
TqVTqV
on déduit
Immédiatementque:
Discrimination par les prix du 2e degré
0)( 222 TqVLa contrainte de participation d’un riche est vérifiée si sa contrainte d’incitation l’est et si la contrainte de participation du pauvre l’est également
Reprenons maintenant la contrainte de participation du pauvre et la contrainte d’incitation du riche.
0)( 111 TqV et 112222 )()( TqVTqV En augmentant T1, le monopoleur augmente sonprofit, et assouplit la contrainte d’incitation du richeLe monopoleur augmentera donc T1 jusqu’à ce que la première contrainte soit satisfaite à égalité
Discrimination par les prix du 2e degré
0)( 222 TqVLa contrainte de participation d’un riche est vérifiée si sa contrainte d’incitation l’est et si la contrainte de participation du pauvre l’est également
Reprenons maintenant la contrainte de participation du pauvre et la contrainte d’incitation du riche.
0)( 111 TqV et 112222 )()( TqVTqV En augmentant T1, le monopoleur augmente sonprofit, et assouplit la contrainte d’incitation du richeLe monopoleur augmentera donc T1 jusqu’à ce que la première contrainte soit satisfaite à égalité
Discrimination par les prix du 2e degré
0)( 222 TqVLa contrainte de participation d’un riche est vérifiée si sa contrainte d’incitation l’est et si la contrainte de participation du pauvre l’est également
Reprenons maintenant la contrainte de participation du pauvre et la contrainte d’incitation du riche.
0)( 111 TqV et 112222 )()( TqVTqV Par ailleurs, en augmentant T2, le monopoleur augmente aussi son profit, sans modifier la con-trainte de participation du pauvre.
Il augmentera donc T2 jusqu’à égalité de la contrainte
Discrimination par les prix du 2e degré
0)( 222 TqVLa contrainte de participation d’un riche est vérifiée si sa contrainte d’incitation l’est et si la contrainte de participation du pauvre l’est également
Reprenons maintenant la contrainte de participation du pauvre et la contrainte d’incitation du riche.
0)( 111 TqV et 112222 )()( TqVTqV Par ailleurs, en augmentant T2, le monopoleur augmente aussi son profit, sans modifier la con-trainte de participation du pauvre.
Il augmentera donc T2 jusqu’à égalité de la contrainte
Discrimination par les prix du 2e degré
Nous avons donc:
et donc:
111111 )(0)( TqVTqV
)()(
)()(
1112
112222
qVqV
TqVTqV
Remarquons que sous ces conditions, la contrainted’incitation du pauvre s’écrit:
et
)()]()([ 111222 qVqVqVT
Discrimination par les prix du 2e degré
ou encore:
)()]()([)()()( 11122211111 qVqVqVqVqVqV
La contrainte d’incitation du pauvre sera vérifiéesi et seulement si la quantité offerte au riche est plus élevée que celle offerte au pauvre.
et donc:
)()]()([)(0 1112221 qVqVqVqV
)]()(][[0 1221 qVqV
Nous verrons que cette condition sera vérifiée
Discrimination par les prix du 2e degré
ou
cette condition ne peut être vérifiée que si le membre de droite est positif ou, de manière équivalente, que si le dénominateur est positif.
Les conditions de 1er ordre (nécessaires pourdes solutions intérieures) sont donc:
0)('][)(' *11221
*111 qVncnqVn
][)](][)([)(max 2211112222111, 21
qnqncqVqVnqVnqq
][1)('
1
12
1
2
*11
nnc
qV
Discrimination par les prix du 2e degré
On ne sert les pauvres que s’ils sont assez nombreux!!!!
Le dénominateur n’est positif que si:
][
][
0][1
1
12
2
1
12
1
1
2
1
12
1
2
n
n
n
n
n
n
Discrimination par les prix du 2e degré
Donc l’utilité marginale des pauvres (égale à leur disposition marginale à payer dans ce monde quasi-linéaire) est supérieure au coût marginal. Les pauvres sont donc rationnés; Ils paient plus cher que le coût marginal
Par ailleurs, si on sert les pauvres, on a:
][1)('
1
12
1
2
*11
nnc
qV
Discrimination par les prix du 2e degré
La disposition marginale à payer du riche est égalisée au coût marginal; le riche n’est pas rationné. Puisque:
Si on regarde maintenant la 2e condition de 1er ordre
cqV )(' *22
)(')(' *11
*22 qVcqV On a donc
)(')(' *11
*22 qVqV
)('
)('1 *
2
*1
1
2
qV
qV
Et donc q*1 < q*2
Discrimination par les prix du 2e degré
Les pauvres ne sont servis que s’ils sont assez nombreux (ou assez disposés à payer)
En résumé:
On ne peut pas dire en général si le riche paiera Un tarif unitaire supérieur au pauvre.
Si les pauvres sont servis, ils consomment moins que les riches, et paient un tarif inférieurLes pauvres sont rationnés, et seraient prêts à payer d’avantage que le coût marginal. Les riches ne sont pas rationnés.
Le monopoleur fait mieux que sans discrimination,mais moins bien qu’avec discrimination du 1er degré
Discrimination par les prix du 3e degré
Le prix payé par les acheteurs d’un groupe donné est le même pour toutes les unités consommées. Mais les prix peuvent différer entre acheteurs de groupes différents (les groupes étant constitués sur la base de caractéristiques observables).
Discrimination par les prix du 3e degré
Un monopoleur manipule le prix du bien sur un marché en modifiant la quantité vendue du bien sur ce marché.
Pour cette raison, la question “quelle discrimination de prix pratiquera le monopoleur entre les groupes ?” n’est en fait rien d’autre que la question: “combien d’unités du bien le monopoleur vendra t-il dans chacun des groupes ?”
Discrimination par les Prix du 3e degré
Deux marchés, 1 et 2. y1 est la quantité vendue sur le marché
1. La fonction de demande inverse du marché 1 est p1(y1).
y2 est la quantité vendue sur le marché 2, où la fonction de demande inverse est p2(y2).
Discrimination par les Prix du 3e degré
Pour des niveaux de ventes y1 et y2 les profits de la firme sont:
Quelles valeurs de y1 et y2 maximisent les profits?
( , ) ( ) ( ) ( ).y y p y y p y y c y y1 2 1 1 1 2 2 2 1 2
Discrimination par les prix du 3e degré
( , ) ( ) ( ) ( ).y y p y y p y y c y y1 2 1 1 1 2 2 2 1 2
Les conditions de 1er ordre sont:
y y
p y yc y y
y yy y
y1 11 1 1
1 2
1 2
1 2
1
0
( )( )
( )( )
Discrimination par les prix du 3e degré
( , ) ( ) ( ) ( ).y y p y y p y y c y y1 2 1 1 1 2 2 2 1 2
Les conditions de 1er ordre sont:
y y
p y yc y y
y yy y
y1 11 1 1
1 2
1 2
1 2
1
0
( )( )
( )( )
y y
p y yc y y
y yy y
y2 22 2 2
1 2
1 2
1 2
2
0
( )( )
( )( )
Discrimination par les prix du 3e degré
( )y y
y1 2
11
( )y yy
1 2
21
et donc
les conditions de 1er ordre sont:
y
p y yc y y
y y11 1 1
1 2
1 2( )
( )( )
et
y
p y yc y y
y y22 2 2
1 2
1 2( )
( )( )
.
Discrimination par les prix du 3e degré
y
p y yy
p y yc y y
y y11 1 1
22 2 2
1 2
1 2( ) ( )
( )( )
Discrimination par les prix du 3e degré
y
p y yy
p y yc y y
y y11 1 1
22 2 2
1 2
1 2( ) ( )
( )( )
Rm1(y1) = Rm2(y2) les recettes marginalesdoivent être égales sur les deux marché (si elles ne l’étaient pas, cela voudrait direque le monopoleur pourrait gagner de l’argenten vendant davantage sur le marché à forterecette marginale
Discrimination par les prix du 3e degré
y
p y yy
p y yc y y
y y11 1 1
22 2 2
1 2
1 2( ) ( )
( )( )
La recette marginale commune aux deuxmarchés doit être égale au coût marginal Pour que les profits soient maximisés.
Discrimination par les prix du 3e degré
Rm1(y1) Rm2(y2)
y1 y2y1* y2*
p1(y1*) p2(y2*)
Cm Cm
p1(y1)p2(y2)
Marché 1 Marché 2
Rm1(y1*) = Rm2(y2*) = Cm
Discrimination par les prix du 3e degré
Rm1(y1) Rm2(y2)
y1 y2y1* y2*
p1(y1*) p2(y2*)
Cm Cm
p1(y1)p2(y2)
Marché 1 Marché 2
Rm1(y1*) = Rm2(y2*) = Cm et p1(y1*) p2(y2*).
Discrimination par les prix du 3e degré
Dans quel marché le monopoleur fixera-t-il le prix le plus élevé ?
Discrimination par les prix du 3e degré
Dans quel marché le monopoleur fixera-t-il le prix le plus élevé ?
On se rappelle que:
11111
11)()(
ypyRm
.1
1)()(2
2222
ypyRm
et
Discrimination par les prix du 3e degré
Dans quel marché le monopoleur fixera-t-il le prix le plus élevé ?
On se rappelle que:
11111
11)()(
ypyRm
.1
1)()(2
2222
ypyRm
et
Discrimination par les prix du 3e degré
p y p y1 11
2 22
11
11
( ) ( ) .* *
donc
Discrimination par les prix du 3e degrén
p y p y1 11
2 22
11
11
( ) ( ) .* *
donc
Par conséquent, seulementp y p y1 1 2 2( ) ( )* *
11
11
1 2
si
Discrimination par les prix du 3e degrén
p y p y1 11
2 22
11
11
( ) ( ) .* *
donc
Par conséquent, seulementp y p y1 1 2 2( ) ( )* *
si 11
11
1 21 2
.
Discrimination par les prix du 3e degré
p y p y1 11
2 22
11
11
( ) ( ) .* *
donc
Par conséquent, seulement)()( *22
*11 ypyp
si 11
11
1 21 2
.
Le monopoleur fixe le prix le plus élevésur le marché où la demande est la moinsélastique au prix.
Le monopole et les biens durables
Un certain nombre de biens (voitures, électroménagers, etc.) sont durables.
Ils rendent leur service durant un certain nombre de périodes.
Ces biens pourraient (et le sont parfois) être loués.
Un monopole qui vend des biens durables préférerait les louer que les vendre.
Dit autrement, les monopoles n’ont pas intérêts à vendre des biens durables.
Ils ont intérêt à réduire la durabilité des biens.
Voyons pourquoi.
Le monopole et les biens durables
Supposons un bien qui rend ses services pendant deux périodes.
La demande pour le service du bien est affine (pour simplifier).
q = a – bp où p est le prix du service rendu par le bien par période et a et b sont deux paramètres strictement positifs.
C(q) = cq (coût marginal constant de c > 0 pour simplifier)
Le taux d’intérêt est r. Que choisirait de faire le monopoleur s’il
pouvait louer le bien durable à chaque période ?
Le monopole et les biens durables
Le monopole choisirait de produire les quantités q1 et q2 de bien dans les périodes 1 et 2 en résolvant le programme suivant:
)1(
))(()(max
22121
111
, 21 r
cqqqbqqa
cqqb
qaqq
Profit durant la 1ère période
Profit durant la 2ère période(actualisé)
Le monopole et les biens durables
Les conditions de 1er ordre de ce programme sont:
0)(2
0)1(
)(22
*1
*2
*1
*2
*1
bcqqa
etrb
qqac
b
qa
)1(22*1 r
rbcaq
et
)1(2*2 r
bcq
< 0: impossible!
Le monopole et les biens durables
Le monopoleur choisira donc de produire une quantité nulle de bien en période 2.
Il choisira sa quantité de bien produite en période 1 en résolvant le programme:
)1(
)()(max 11
111
1 rb
qqacqq
b
qaq
Le monopole et les biens durables
La condition de 1er ordre de ce programme est:
0]1
2][
2[
*1
cr
r
b
qaou
]2)2(
)1([
2*1
bc
r
raq
Le monopole et les biens durables
En produisant q1* de bien et en louant cette quantité dans chacune des périodes, le monopoleur réalise des profits de
])2(
)1()2(2
)1(
)2([
4
1 22
r
rbcbac
r
ra
Le monopole et les biens durables
Supposons maintenant que le monopoleur vende le bien durable.
Problème: une fois le bien vendu, les clients qui le possèdent ne seront plus clients la prochaine période.
En vendant le bien durable la 1ère période, le monopoleur se fait concurrence la 2e période.
Le monopole et les biens durables Si la firme a mis sur le marché q1 unités
du bien la 1ère période, et en met q2 la 2e période, le prix de vente (égal au prix de location) de la 2e période est de p2 = (a-q1-q2)/b
Etant donné son choix de q1 unités la 1ère période, la firme choisira sa production de la 2e période en résolvant le programme:
2221 )(max
2
cqqb
qqaq
Le monopole et les biens durables D’où on tire immédiatement (après
résolution des conditions de 1er ordre) :
21
2bcqa
q
Les consommateurs vont anticiper ce choix, par le monopoleur, de q2 et vont donc anticiper que le prix de vente(location) du bien à la 2e période sera de
p2 = (a-q1-(a-q1-bc)/2)/b = (a-q1+bc)/2b
Le monopole et les biens durables Que sera le prix de vente du bien durant la
1ère période ? Le prix de vente d’un bien durable ne peut être
que la valeur actualisée (au taux d’intérêt) de la somme des valeurs locatives présentes et futures du bien.
Si le prix de vente était supérieur à cette somme, les consommateurs préféreraient louer que vendre, et si il était inférieure, aucun marché de location n’existerait.
Le prix de vente du bien à la 1ère période sera donc
)1(211
1 rb
bcqa
b
qap
)1(211
1 rb
bcqa
b
qap
Le monopole et les biens durables Le monopoleur qui vend le bien
résoudra donc le programme suivant:
)1(211
1 rb
bcqa
b
qap
)1(
)()
)1(2(max
2221
1111
, 21 r
cqqbqqa
cqqrb
bcqa
b
qaqq
Prix de vente1ère période Profits 2e période actualisés
21
2bcqa
q
Nous avons vu qu’à la2e période la firme choisitq2 (étant donné q1) d’après:
Le monopole et les biens durables En substituant ce choix de q2 dans le
programme, on peut réécrire celui-ci comme:
)1(211
1 rb
bcqa
b
qap
)1(4
)()
)1(2(max
21
1111
1 rb
bcqacqq
rb
bcqa
b
qaq
][)45(2
41 bca
r
rq
En manipulant la condition de 1er ordre de ce programme, nous obtenons:
Le monopole et les biens durables D’où l’on tire:
)1(211
1 rb
bcqa
b
qap
][)45(4
762 bca
r
rq
Vérifier que les profits ainsi réalisés sont plusfaibles que dans le cas du monopoleur qui loue.
Le monopole et les biens durables
En vendant un bien durable, le monopoleur se fait une concurrence dans le futur.
Les consommateurs savent qu’ils pourront bénéficier dans le futur d’un prix plus faible, et certains peuvent attendre.
L’argument peut être généralisé à un nombre fini de périodes.
Coase a montré que si le nombre de période est continu, le pouvoir de monopole disparaît (à la limite).