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Comité dé pilotagé IFEF lé 26 séptémbré 2019
Une dynamique nouvelle
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Table des matières
1) Introduction .................................................................................................................................. 3
2) Contribution de l’IFEF au positionnement de la Francophonie dans les domaines de l’éducation et de la formation ............................................................................................................................................. 3
3) Le positionnement stratégique de l’IFEF dans le système mondial / régional .......................................... 5
4) Les bases de la dynamique nouvelle ................................................................................................. 5
4.1 Les modalités d’intervention : quelles améliorations ? ....................................................................... 6
Mise en œuvre du programme P9 - Elan ............................................................................................ 6
Mise en œuvre du programme P10-IFADEM : ..................................................................................... 7
Mise en œuvre du programme Formation et insertion professionnelle des jeunes (P11 - FIJ) .................... 8
4.2 L’application de la recommandation relative aux projets à durée déterminée et structurée ................... 10
4.3 La cartographie des zones d’intervention de l’IFEF en 2018-2019 ..................................................... 10
4.4 Les partenariats de l’IFEF : .......................................................................................................... 11
P9 - Elan ..................................................................................................................................... 11
P9 - Appui aux innovations et aux réformes éducatives ..................................................................... 11
P10 - Ifadem ................................................................................................................................ 11
P11 – FIJ ..................................................................................................................................... 12
5) Le suivi de la conférence de (N’Djamena 18-19 juin 2019) ................................................................. 13
6) Le numérique éducatif et la transversalité dans les programmes de l’IFEF ............................................ 15
6.1 EDbox ou la démocratisation de l’accès aux ressources numériques .................................................. 15
6.2 Déploiement massif du numérique au service de la qualité de la formation des enseignants ................. 16
Le cas spécifique des pays bénéficiant du financement de l’Union européenne ..................................... 16
6.3 le numérique dans les réformes éducatives et l’alphabétisation (P9) ................................................. 17
6.4) Les TICE et la formation professionnelle ....................................................................................... 17
6.5) Le rôle de Innov’Ifef : innovation et veille ..................................................................................... 18
6.6) JEDA (Jeunes enseignants débutants en action) ............................................................................ 18
ANNEXE 1 : Tableau : croisement entre les cibles de l’ODD n°4 et les programmes de l’IFEF ........................ 19
ANNEXE 2 : Recommandations détaillées du comité de coordination international d’Elan .............................. 20
ANNEXE 3 : Recommandations du Groupe d’experts (GE) de l’Ifadem ........................................................ 22
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1) Introduction
Ce document présente les éléments de la dynamique nouvelle à l’IFEF, imprimée par
Mme la Secrétaire générale de la Francophonie et Mme l’Administratrice de l’OIF, et qui
porte principalement sur les chantiers suivants :
Le positionnement de la Francophonie et de l’IFEF dans les domaines de
l’éducation et de la formation des filles aux niveaux national, régional et mondial ;
Le suivi de la conférence internationale de la Francophonie sur l‘éducation des
filles et des femmes (18-19/06/19 N’Djamena) ;
Le numérique éducatif et la transversalité dans les programmes ;
L’application de la recommandation relative à la nécessité d’élaborer des projets à
durée déterminée et structurés.
L’on y trouvera également :
La cartographie des zones d’intervention de l’IFEF en 2019 ,
Une analyse des modes d’intervention des programmes de l’IFEF et leurs
évolutions,
Les perceptives de l’institut pour le développement de ses partenariats.
Le maître mot de cette dynamique nouvelle est le passage à l’échelle, avec des projets à
forts impacts et des actions significatives au bénéfice des filles et des femmes. Ceci
implique :
Un recentrage des programmes pour concentrer les fonds de l’OIF tout en les
augmentant ;
Une optimisation de l’utilisation des ressources dont l’IFEF dispose et donc des
choix à opérer ;
Une plus grande ouverture vers les partenaires afin de garantir ensemble
l’addition des efforts visant à aider les pays face aux défis auxquels ils sont
confrontés ;
un ajustement des modes opératoires et budgétaires dans les pays en relation
avec les partenaires ;
La priorité aux actions à fort impact pour les pays et la Francophonie ;
Une adéquation avec les politiques et stratégies sectorielles des pays ;
Un usage accru du numérique éducatif dans les programmes et l’appui aux pays
pour davantage de numérique dans leurs systèmes éducatifs en fonction de leur
contexte ;
Une professionnalisation accrue des équipes de l’IFEF.
2) Contribution de l’IFEF au positionnement de la Francophonie dans les
domaines de l’éducation et de la formation
L’IFEF contribue au positionnement de l’OIF en œuvrant pour l’atteinte de sept cibles de
l’ODD 4, (voir tableau en annexe 1).
Sur la base de son action, l’IFEF participe aux rendez-vous internationaux sur les enjeux
de l’éducation et de la formation. Ainsi des missions déterminantes avec prise de parole
ont été effectuées depuis le dernier comité de pilotage. A titre d’exemple : ,
à Johannesburg, le forum organisé par l’ADEA sur le thème “Préparer les jeunes
du monde au travail” (29-30 juillet 2019)
à Sèvres en France, du 12 au 14 juin 2019 un colloque sur les “conditions de
réussite des réformes en éducation” organisé par Le Centre d’études
pédagogiques (CIEP) de Sèvres.
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à Lille en France, Mai 2019, pour la conférence “BlockChain, Open education &
Digital citizenship”, pour une journée francophone traitant du sujet “les chaînes de
blocs pour des formations non diplômantes”,
à Beijing en Chine, Mai 2019, pour la conférence internationale “l'intelligence
artificielle et l’éducation” organisée par l’UNESCO pour présenter des
environnements d’apprentissage personnalisés,
à Harare, Zimbabwe, mars 2019 au Forum des Sociétés du Savoir pour le
Développement Durable en Afrique organisé par l’UNESCO et le COL,
à Nairobi, Kenya, du 18 au 20 juin, pour le 2ème Atelier régional de partage «
Améliorer la gestion de la qualité des systèmes d’Enseignement et de formation
technique et professionnelle pour une transition formation-emploi des jeunes
d’Afrique réussie » organisé par l’IFEF, le Pôle de Dakar (IIEP/Unesco) et la
coopération luxembourgeoise (LuxDev) ;
à Turin, Italie, 25 juin - 5 juillet 2019, pour la formation de l’Académie sur le
développement des compétences de l’Organisation internationale du Travail (OIT)
: l’IFEF a financé la participation de 2 cadres camerounais et 2 cadres sénégalais
de la formation professionnelle. L’IFEF a également formé l’ensemble des
participants sur la thématique des outils de suivi de l’insertion professionnelle des
jeunes
à Bruxelles, 3-5/12/2018, réunion mondiale sur l’éducation organisée par
l’Unesco,
à Paris, 6 septembre 2019, atelier d’experts sur la technologie chaîne de blocs
(Blockchain) pour le partage des REL, organisé par l’OIF (synergie entre DFEN et
l’IFEF,
Aujourd’hui, l’IFEF se positionne principalement sur les aspects suivants :
La formation continue et initiale des enseignants de l’éducation de base et de la
formation technique et professionnelle ;
La formation des formateurs et encadreurs des enseignants ;
La formation et l’insertion professionnelle des jeunes avec désormais un volet
spécifique pour le développement de formations liées aux métiers ouverts aux
femmes ;
L’alphabétisation et la réinsertion dans les systèmes éducatifs des jeunes ayant
décroché ou déscolarisés avec des dispositions spécifiques pour les filles et les
femmes ;
L’enseignement bilingue avec une attention particulière sur la réussite des
premiers apprentissages à des échelles nationales.
De manière transversale, les équipes de l’IFEF s’investissent pour :
La conception et la gestion de dispositifs à l’échelle nationale en appui aux États
qui en expriment le besoin ;
Le développement de ressources pour l’éducation et la formation ;
Le développement du numérique pour un appui plus efficace aux systèmes
éducatifs des pays en la matière ;
La formation des cadres et des personnels, en particulier les enseignants et les
formateurs des systèmes éducatifs ;
Une recherche d’actions pour améliorer la mutualisation des programmes entre
les priorités des pays, les programmes de l’IFEF et ceux des différents
partenaires.
Tout ce travail est axé sur les préoccupations majeures des Etats et portent sur :
La qualité effective des apprentissages et leur mesure d’amélioration ;
Le caractère inclusif des systèmes éducatifs ;
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La nécessité de prendre en compte les langues nationales, langues
d’enseignement et d’apprentissage ;
La nécessité de travailler à l’échelle des pays et de garantir l’équité ;
L’impérieuse nécessité d’améliorer l’employabilité des jeunes par la formation en
relation avec les stratégies économiques ;
La nécessité d’inclure le numérique et les innovations pédagogiques dans les
systèmes éducatifs pour la formation des enseignants, pour les enseignants, mais
aussi pour les pratiques de classes.
3) Le positionnement stratégique de l’IFEF dans le système mondial / régional
Ce positionnement se traduit sur deux axes :
1) La production et la collecte des données dans ses domaines de compétence ;
2) Le développement de partenariats notamment avec l’Unesco à Dakar, la
Confemen, l’AUF, l’Association pour le Développement de l’Education en Afrique,
qui organise entre autres des forums annuels de haut niveau sur différentes
thématiques de l’éducation.
L’IFEF est membre du Groupe régional de coordination sur l'ODD4 - Éducation 2030 en
Afrique de l'Ouest et du Centre (RCG4-WCA), créé en mai 2016 dans le but de contribuer
à une éducation de qualité inclusive et équitable et de promouvoir opportunités
d'apprentissage pour tous dans la région. Le secrétariat du RCG4-WCA, coordonné par
l’UNESCO-Dakar, soutient la liaison entre la coordination de l'ODD4 en Afrique de l'Ouest
et du Centre et le Comité directeur de l'ODD-Education 2030, qui coordonne le suivi de
l'ODD4 dans toutes les régions du monde. Les centres d’intérêt sont les suivants :
(1) Renforcement des systèmes éducatifs (SYSTeam), Chef de file : UNESCO, Co-
responsable: UNICEF; (2) Enseignement et apprentissage (TALENT), chef de file:
UNESCO ; (3) Genre et inclusion dans l'éducation (GENIE), coprésidents: humanité et
inclusion et UNESCO; (4) Education de la petite enfance, responsable : UNICEF ; (5)
Enseignement et formation techniques et professionnels, chef de file OIF-IFEF ; (6)
Enseignement supérieur, responsable: CAMES ; (7) Apprendre à vivre ensemble (LTLT),
co-présidents : OIF-IFEF et l'UNESCO.
L’IFEF œuvre également sur différents dossiers avec des coopérations bilatérales.
4) Les bases de la dynamique nouvelle
L’IFEF s’est interrogé sur l’avenir de ses programmes en relation avec les groupes
d’experts des programmes Elan (P9) et IFADEM (P10). Les orientations de
l’enseignement bilingue (P9) ont été validées par son comité de coordination
international (CCI), constitué principalement de ministres en charge de l’éducation ou de
leurs représentants. Les principales recommandations issues de ces travaux figurent en
annexe 2.
Le programme P9 intègre également les chantiers portant sur l’alphabétisation et
l’éducation non formelle, la dimension Appui aux innovations et aux réformes éducatives
étant transversale à tous les programmes de l’IFEF.
Les recommandations sur lesquelles le programme Formation et insertion professionnelle
des jeunes (P11- FIJ) s’appuie sont celles des ministres en charge de la formation
professionnelles, qui se sont réunis à l’IFEF en mai 2017.
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Comme l’Ifadem et Elan, les méthodologies, démarches et outils développés par le
programme FIJ sont devenus des références pour les pays où il est déployé.
L’IFEF a appuyé les pays pour développer des solutions adaptées visant à améliorer
l’employabilité des jeunes en relation avec la demande du marché du travail des secteurs
économiques porteurs.
4.1 Les modalités d’intervention : quelles améliorations ?
Mise en œuvre du programme P9 - Elan
Elan apporte aux Ministères en charge de l’éducation nationale, dans la mise en œuvre et
le déploiement de l’enseignement bilingue au cycle primaire, deux modalités :
1. l’organisation d’activités transversales de renforcement de capacités sur les différents
volets de l’enseignement bilingue : il s’agit d’ateliers et de séminaires qui permettent une
formation des acteurs et la production d’outils, de documents de référence. Ces
regroupements constituent aussi des cadres de mutualisation, de partage d’expériences,
les pays partenaires du programme étant à différents niveaux en matière d’éducation
bilingue. Les thématiques de ces rencontres réfèrent aux axes d’appui retenus dans le
cadre des plans d’action.
2. l’appui différencié à la mise en œuvre d’un plan d’action national qui s’inscrit dans le
plan sectoriel de l’éducation de chaque pays partenaire. Cela se traduit par la mise en
œuvre d’un plan d’action qui mobilise à la fois des ressources financières mises à
disposition par le programme et des ressources propres aux Etats et/ou à travers la
mobilisation de leurs partenaires techniques et financiers.
Chaque plan est structuré en composantes dont chacune est déclinée en objectifs et
activités, avec mention des coûts, des contributions des différentes parties prenantes
(ELAN, État et ses PTF), en référence aux axes suivants : définition de politiques
linguistiques éducatives (textes de loi et documents d’orientation) formation (initiale et
continue) des acteurs de l’éducation, notamment les enseignants et leurs encadreurs
élaboration de matériels didactiques sensibilisation aux bienfaits de l’enseignement
bilingue (EB) suivi-évaluation.
La mise en œuvre des activités de chaque pays relève des équipes techniques et de
pilotage du pays en question.
En outre, le programme mobilise l’expertise francophone au profit de ces Etats pour des
activités nationales de formation, d’élaboration d’outils, de suivi pédagogique. L’équipe
programme est appuyée dans ses tâches par un groupe d’experts composés d’une
vingtaine de personnalités scientifiques. Ces experts contribuent aux orientations du
programme, en lien avec les préoccupations des Etats.
En termes de perspectives, et après l’expérimentation d’une approche pédagogique, avec
des outils innovants, et au regard des ambitions des pays partenaires en matière
d’enseignement bilingue, ELAN ambitionne dans les années à venir à les appuyer dans la
planification de l’extension/généralisation bilingue en mobilisant un consortium d’experts.
Il sera aussi question d’appuyer ces pays pour une prise en compte du bilinguisme dès la
formation initiale des enseignants, cela à travers l’appui aux équipes nationales en
charge de la conception des modules de formation dans les centres de formation des
enseignants et celle en charge des réformes curriculaires, en relation avec le programme
IFADEM.
7
A la suite d’échanges récents avec l’AFD, partenaire technique et financier d'ÉLAN,
l’instruction d’un nouveau dossier de financement de 2 millions d’euros permettra à
ELAN, dès 2020 d’engager un processus d’évaluation de l’éducation dans 7 pays, afin de
mettre en exergue les éléments de réussite et ceux à travailler pour que ce modèle
d’enseignement-apprentissage puisse mieux réussir dans ces Etats.
Ce même financement permettra d’engager une réflexion approfondie sur la modalité
d’intervention du programme, afin de le positionner comme un pôle francophone
d’expertise en éducation bilingue.
L’axe Appui aux innovations et aux réformes éducatives (P9) porte sur deux volets :
l'amélioration de la qualité de l’éducation à travers les réformes curriculaires au
niveau des Etats et des collectivités décentralisées. Ces réformes devant prendre
en compte les thèmes émergents porteurs de changements qualitatifs dans
l’éducation formelle, l’alphabétisation et l’éducation non formelle ;
l’amélioration des capacités de gestion et de pilotage des responsables
ministériels afin de renforcer le rôle régulateur de l’Etat et ses capacités à
élaborer des politiques éducatives innovantes, efficaces et efficientes.
Le programme accompagne les pays ciblés dans l’élaboration de nouveaux contenus et
leur intégration dans les curriculums. Les réformes initiées concernent : la prévention de
l'extrémisme violent par l’éducation, l’approche par les compétences (APC), l’éducation à
l’entrepreneuriat, le numérique éducatif et l’éducation au développement durable.
Le programme procède par des ateliers de renforcement de capacités et la production
d’outils numérique de partage de bonnes pratiques et d’information. Deux ateliers de
2017 et 2018 ont permis la création d’un réseau de décideurs, de parlementaires et
d’acteurs de la société civile et la mise en place d’une plateforme d’échanges et de
mutualisation ainsi que l’élaboration des feuilles de route des pays pour introduire la
prévention de l’extrémisme violent dans les politiques éducatives.
Une phase de contextualisation des outils de l’OIF et de l’UNESCO au Niger, au Burkina
Faso et au Sénégal dans le cadre de la prise en compte de la prévention de l’extrémisme
violent par l’éducation (PEV-E) dans les systèmes éducatifs est désormais entamée.
Mise en œuvre du programme P10-IFADEM :
IFADEM s’articule autour d’un renforcement des capacités des enseignants du primaire
dans les disciplines linguistiques et non linguistiques (mathématiques, sciences,
citoyenneté, etc.), et en mettant l’accent sur des pratiques pédagogiques rénovées.
La mise en œuvre du dispositif de formation IFADEM dans un contexte local : les
formations se déroulent partiellement à distance et sont adaptées aux besoins et à
l’environnement de travail et de vie des acteurs identifiés.
Le modèle de formation développé et éprouvé dans le pays, associe autoformation
tutorée et regroupements en présentiel, permettant ainsi aux enseignants de ne pas
quitter leur classe tout en suivant la formation.
En partenariat avec l’IFADEM, chaque Ministère de l’Education organise un parcours de
formation d’environ 200 heures étalées sur 9 mois et comprenant 2 regroupements en
présentiel de deux à trois jours des enseignants. Le reste de la formation se déroule à
distance.
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L’autoformation assistée par des tuteurs est le principe pédagogique retenu par l’IFADEM.
En outre, le principe qui préside au bon fonctionnement des structures de gouvernance
de l’Initiative est celui de la concertation entre parties associées.
Les améliorations sur les modalités d’intervention concernent :
la durée de la formation est adaptée en fonction des besoins des pays : 6 mois en
RCI et en Union des Comores, 9 mois au Tchad et au Burkina-Faso
La prise en compte de tout le continuum de l’éducation de base : préscolaire
(livrets sur l’éveil au Burkina Faso et en Union des Comores) et post primaire
(formation des enseignants au Burkina Faso, demande de formation en
République démocratique du Congo)
Le passage à l’échelle (Côte d’Ivoire, développement du dispositif au Tchad et au
Cameroun)
La formation des directeurs est systématiquement organisée.
La rénovation du Groupe d’experts à partir d’un appel à candidature.
Le Groupe d’experts Ifadem dans sa configuration nouvelle, constituée de 8 experts (4
femmes et 4 hommes), a formulé en juillet 2019, des recommandations afin de renforcer
la dynamique du dispositif selon les axes suivants :
1. La place du français et des autres disciplines
2. Le cadre évaluatif
3. Les recherches autour de l’IFADEM
4. L’évolution du modèle et de la stratégie
5. Les aspects transversaux
6. La communication et la valorisation des données issues de l’IFADEM
L'essentiel de ces recommandations figurent dans une fiche annexée à la présente note.
(Annexe 3 )
Mise en œuvre du programme Formation et insertion professionnelle des jeunes (P11 - FIJ)
1. Démarche de formation-action centré sur le transfert d’expertise vers les acteurs
de la formation professionnelle.
2. Démarche de mise en œuvre de partenariat public-privé tout le long du processus
de formation
3. Développement des formations hybrides (à distance et en présentiel) pour les
cadres et formateurs de la formation professionnelle
4. Développement et déploiement d’outils numériques adaptés aux objectifs des
réformes pour la formation professionnelle
En intervenant dans un pays, le programme FIJ cherche à maximiser ses actions en
cherchant les interventions qui toucheront le plus de jeunes en formation possible. Ainsi,
le transfert d’expertise pour budgétiser une politique publique, élaborer un Cadre
national de certification ou introduire l’Approche par les compétences doit avoir comme
résultat la maîtrise par les cadres des méthodologies et la propriété des documents,
méthodologies qui ont été utilisés.
Chaque fois que FIJ forme des conseillers et des formateurs à l’APC, nous nous assurons
que les programmes issus de ces formations seront effectivement implantés et
reproduits. Ce faisant, FIJ a un impact sur des dizaines de milliers de jeunes dans les
pays d’intervention. Cet impact augmente au fur et à mesure que les cadres révisent et
implantent les programmes selon l’APC.
L’appropriation des outils développés par l’IFEF dans les pays et sur la scène
internationale:
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En 2009, élaborés en partenariat avec des représentants de l’Education nationale de la
France, du Québec, du Cameroun, du Mali, de la Tunisie et de la Communauté française
de Belgique, l’OIF a publié les Guides méthodologiques d’appui à la mise en œuvre de
l’approche par les compétences en formation professionnelle. Diffusés en Europe centrale
et orientale, en Asie du sud-est et en Afrique subsaharienne francophone, ces Guides
sont devenus une référence dont les réformes publiques pour la formation professionnelle
se sont largement inspirées.
Ces guides ont permis à la plupart des pays francophones de prendre en compte, le
marché de l’emploi et de l’avis des entreprises sur le développement des compétences.
Ils sont à l’origine des premiers partenariats publics-privés au niveau de la définition des
compétences, validées par les professionnels d’un métier.
Avec ces guides, en Afrique sub-saharienne francophone, depuis 2009, des cadres et des
enseignants ont été formées au Bénin, au Burkina Faso, au Burundi, au Cameroun, aux
Comores, en Côte d’Ivoire, en Guinée, à Madagascar, au Mali, au Rwanda, au Sénégal
soit directement par l’OIF/IFEF, soit par d’autres partenaires techniques et financiers
(notamment la coopération luxembourgeoise, canadienne, française et l’UNESCO). Ils ont
été adaptés à leur contexte au Sénégal et à Madagascar.
D’autres publications ont fait l’objet d’une diffusion et d’une appropriation par les
Ministères en charge de la formation professionnelle notamment le Guide de gestion des
systèmes de formation professionnelle et d’apprentissage en Afrique subsaharienne
(2016) ou encore Acteurs et partenariats publics et privés dans le secteur de la formation
professionnelle (2018) en partenariat avec le Pôle de Dakar (IIEP/UNESCO).
La démarche de ces publications repose sur la réalité des systèmes de formation
professionnelle et propose des solutions souples à la mise en œuvre de formations en
cohérence avec le marché du travail.
En outre, l’OIF/IFEF a développé un logiciel visant à faciliter l’introduction de la Loi LOLF
de l’UEMOA dans la gestion des politiques publiques. Ce cadre de dépenses à moyen
termes est glissant et permet en simultané à l’ensemble des équipes de préciser leur
budget prévisionnel au fur et à mesure de l’avancée de l’atteinte des résultats (Bénin, à
Madagascar, au Mali, au Sénégal). Ce logiciel est en cours et nécessite des remises à jour
régulières.
Enfin, l’IFEF a développé (2018-2019) une application visant à mesurer le taux
d’insertion professionnelle ou de poursuite d’études des diplômés de la formation
professionnelle et le taux de satisfaction des entreprises. Cet instrument d’évaluation
externe des dispositifs de formation a comme objectif de légitimer l’orientation des filles
et des garçons vers les filières de formation qui débouchent sur un emploi tout en
permettant au dispositif de réguler son offre de formation. L’appli sera diffusée au
Sénégal et au Cameroun en 2020.
Les résultats de l’atelier régional de Nairobi (18-20 juin 2019), autour des pratiques
visant à améliorer la qualité de la gestion et des programmes de formation
professionnelle, organisé conjointement par l’IFEF, le Pôle de Dakar (IIEP/UNESCO) et la
coopération luxembourgeoise contribuent fortement à cette dynamique. Ils figurent en
annexe à cette note. Les trois organisateurs ont mobilisé 130 participants issus de 29
pays africains francophones et non francophones à cette rencontre dont les principales
recommandations portent sur :
« Il faut déscolariser la formation professionnelle » : le positionnement de
la formation professionnelle prendre en compte l’économie informelle et s’y
adapter. Cette voie est nécessaire pour augmenter la productivité de ce secteur et
ouvrir à sa formalisation progressive
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La formation des formateurs est essentielle au niveau pédagogique et technique
ainsi que leur mise à jour technique régulière au sein d’entreprises.
La culture de la qualité devrait commencer avec la mise en place d’une évaluation
externe efficace visant à mesurer le devenir des diplômés ou qualifiés de la
formation professionnelle
La mise en place de l’évaluation externe de la formation professionnelle permet de
réguler quantitativement et qualitativement l’offre de formation professionnelle
Les cadres nationaux de qualification ou de certification ne sont pas un objectif
final mais un moyen de lier formation et qualification, compétences et emplois
pour s’inscrire dans un processus où les organes de contrôle garantissent les
standards de qualité
Les diplômes et certificats qualifiants doivent être reconnus par les employeurs et
donc élaborer avec eux
La qualité de la formation professionnelle est garantie par l’application d’une
approche par les compétences adaptées à l’organisation des dispositifs nationaux.
Ce travail d’adaptation nécessite une connaissance approfondie de l’organisation
économique du pays et des partenariats forts entre l’Etats et les représentants
économiques
L’autonomie effective des centres au niveau administratif, financier et
pédagogique sont un instrument incontournable d’adaptation de l’offre de
formation aux besoins régionaux et nationaux en compétences
4.2 L’application de la recommandation relative aux projets à durée déterminée
et structurée
La mise à l’échelle dans les pays où l’IFEF déploie des actions de programme est
désormais la règle. Compte tenu des moyens qu’elle exige, il s’agit forcément d’une
démarche multi-partenariale dont le principal acteur est le pays lui-même.
Pour ce faire, un plan opérationnel doit être établi. Il doit comporter les objectifs à
atteindre, les actions et activités à mener, leur durée, les modes opératoires, l’expertise
et les moyens à mobiliser, les résultats attendus et leurs indicateurs, les modalités
d’évaluation et la reddition des comptes sont définies.
Les partenaires de l’éducation dans les pays exigent de la part de ces derniers de
déterminer la durée des projets et de les structurer rigoureusement.
Nous allons aussi avec l’appui de la direction de l’OIF renforcer nos modalités internes de
gestion pour améliorer encore davantage la vitesse de mise en œuvre des projets.
4.3 La cartographie des zones d’intervention de l’IFEF en 2018-2019
Aujourd’hui les programmes de l’IFEF sont déployés dans 23 pays répartis dans
différentes régions comme l’indique le tableau suivant :
Région P9 :
Enseignement bilingue
P10 :
Formation continue P11 :
Formation
11
Alphabétisation (a) réinsertion des décrochés
ou des déscolarisés (b) Entrepreneuriat à l’école
(c) appuis aux réformes (d)
des enseignants
Enseignement du
français
professionnelle (a) Insertion des jeunes (b)
Afrique de
l’Ouest Burkina Faso, Niger,
Sénégal, Togo, Cote
d’Ivoire, Mali, Guinée
Gambie, Côte
d’Ivoire Cap-vert, Sénégal,
Bénin, Côte d’Ivoire
Afrique
centrale Cameroun, Tchad, RD
Congo, Gabon Cameroun, Tchad,
RD Congo Cameron, Burundi,
Congo, Rwanda
Océan indien Madagascar Union des Comores Union des Comores
Asie Vietnam,
Caraïbes Haïti
Maghreb Tunisie, Maroc
Pacifique Vanuatu
Moyen Orient Liban, Egypte
La cartographie de la mise en œuvre du programme Elan sera revue au terme de l’appui
en cours aux pays pour la mise en œuvre de leurs plans d’action suivant les
recommandations du groupe d’experts.
Pour l’IFADEM, les efforts se concentreront sur les pays qui ont jusqu’ici bénéficié de
l’initiative, suivant la demande des pays, les moyens disponibles et/ou mobilisables, le
développement de l’IFADEM sera repris dans l’objectif du passage à l’échelle pour la
formation continue d’enseignants en poste suivant leurs profils.
4.4 Les partenariats de l’IFEF :
P9 - Elan
En 2019 : l’Agence française de développement (AFD), l’ONG Enfants du monde
(EDM)
P9 - Appui aux innovations et aux réformes éducatives
En 2019: UNESCO, Institut français, Ambassade de France au Sénégal, UNICEF
Sénégal, UIL-UNESCO
P10 - Ifadem
En 2019 : Union européenne, MRI Québec, Fédération Wallonie Bruxelles
international
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P11 – FIJ
En 2019 : le Collège du Nouveau-Brunswick (Canada), le Pôle de Dakar
(IIEP/Unesco), LuxDev, l’OIT, le Lycée de Kyoto (France), Wallonie Bruxelles
Internationale, l’APEFE.
Les orientations pour la mobilisation des moyens nouveaux et additionnels pour les
programmes de l’IFEF : diversifier les partenariats scientifiques et financiers de l’IFEF
Réponses à des appels à projets
Auprès de Affaires mondiales Canada avec un consortium coordonné par la Fondation
Paul Gérin Lajoie, et dont font partie, Éducation internationale et la Fédération des
cégeps, l’IFEF et en partenariat avec FAWE (Forum des éducatrices africaines)
Le Gouvernement canadien finance depuis plusieurs décennies le Programme de
coopération volontaire (PCV) à travers lequel des organisations canadiennes mobilisent
des milliers de volontaires afin de renforcer les capacités des partenaires des pays en
développement dans différents secteurs d’intervention. Un appel à propositions a été
lancé aux fins d’identifier les organisations qui pourront mettre en œuvre la prochaine
phase (2020-2027) du PCV.
L’IFEF a été associé à un consortium composé de trois organisations canadiennes, soit la
Fondation Paul-Gérin-Lajoie, Éducation internationale et la Fédération des cégeps et en
partenariat avec FAWE (Forum des éducatrices africaines) pour soumettre une
proposition de programme de coopération volontaire en éducation, formation et
autonomisation des filles et des femmes.
Le consortium d’organisations propose la mobilisation de plus de 700 volontaires
canadiens sur une période de 7 ans et dans 7 pays de la francophonie.
Auprès de CRDI-Canada et du Partenariat mondial pour l’éducation (PME)
Le Centre de Recherche en Développement International (CRDI) a lancé un Appel pour
inviter les agences d’exécutions (Organisations internationales, Instituts spécialisés,
ONG) à soumettre une manifestation d’intérêt dont l’objectif est de mettre en place et de
gérer un KIX (Knowledge Information eXchange Center).
Il s’agit d’un centre régional qui facilitera le partage des connaissances entre les pays
participants afin d’améliorer leur système d’éducation au moyen de données probantes,
pertinentes et de recherches concrètes
L’IFEF s’est associé à l’AUF et à la Confemen pour constituer un consortium et répondre à
l’appel pour un centre KIX2 destiné aux pays francophones. Le projet s’étalera sur une
période de 50 mois avec un financement d’environ 3 360 000 CAD.
13
5) Le suivi de la conférence internationale de Francophonie sur l’éducation des
filles et la formation des femmes (N’Djamena 18-19 juin 2019)
Recommandation Modalités de l’implication de
l’IFEF dans ce suivi
Élaborer des outils nécessaires à la production,
à la diffusion des données spécifiques sur
l’éducation des filles et des femmes et à
l’évaluation des acquis et des compétences.
Prise en compte dans l’évaluation en
relation avec le Pasec-Confemen (P9
et P10) Contribution à la formation en ligne à
la collecte des données (pilotée par le
Pasec- Confemen), puis à la collecte
des données notamment celles
relatives aux programmes de l’IFEF
Former et appuyer les équipes en charge des
données statistiques pour la production de
données fiables et actualisées, leur traitement
et leur exploitation
Mettre en place un mécanisme volontaire de
rapportage, de suivi de l’évolution de la
situation de l’éducation des filles et la
formation des femmes et d’aide à la décision
Mutualiser les connaissances et les bonnes
pratiques, les diffuser et capitaliser sur les
projets structurants
Assurer une veille continue sur les bonnes
pratiques en matière d’accès, de maintien à
l’école, de valorisation de la formation
technique et de promotion des filières
scientifiques.
Développer des formations à distance
accessibles aux enseignants et enseignantes,
en priorité en zone rurale ;
L’IFADEM renforcera son action avec
une attention particulière sur les
enseignantes et les filles et œuvrera
avec les États pour une prise en
compte effective de l’EFH dans leurs
stratégies de formations initiale et
continue des enseignants Un projet IFADEM au Mali , au Tchad,
au Burkina Faso et au Mali pour “Un
apprentissage de qualité pour les filles
à l’école” Innov’IFef en fera un volet essentiel
de son action (voir fiche) Des outils spécifiques de plaidoyer
s’appuyant sur les programmes de
l’IFEF seront élaborés
14
Recommandation Modalités de l’implication de
l’IFEF dans ce suivi
A l’issue de la conférence internationale sur
l’éducation des filles et la formation des
femmes, l’IFEF à l’instar des autres directions
de l’OIF s’engage dans la mise en œuvre des
recommandations comme indiqué dans le
tableau ci-dessous. Les priorités seront alors
définies en fonction des moyens additionnels
dont l’IFEF disposera. De développer des
outils d’autoformation pour les enseignants et
les élèves
Inciter les pays à innover en visant un
changement social et culturel malgré les
résistances
Implanter progressivement la norme dans les
processus de développement du matériel
pédagogique et en faire une référence dans les
cahiers de charge
L’IFEF sollicitera les groupes ‘experts
Elan et IFADEM sur le sujet en relation
avec l’Unité de l’OIF charge de la mise
en de la stratégie EFH de l’OIF.
Favoriser l’inscription des filles dans les
programmes de formation professionnelle et
analyser les filières les plus prometteuses pour
l’emploi des femmes
Projet intitulé : Élaboration d’un
programme de formation
professionnelle pour les métiers
ouverts aux filles au Mali et au Tchad
Implanter progressivement la norme dans les
processus de développement du matériel
pédagogique et en faire une référence dans les
cahiers de charge
Les programmes de l’IFEF y
contribueront activement dès que la
norme sera élaborée
Développer et mettre en place un méta-
portail garantissant que tous les contenus
intègrent l’égalité femmes-hommes, recensant
toutes les bases de ressources pédagogiques
sur l’éducation de base, l’alphabétisation et la
formation professionnelle et valorisant les
bonnes pratiques
L’IFEF souhaite prendre une part très
importante, sur ce volet fédérateur,
voire en assurer la coordination
technique. un projet : Portail éducatif de
ressources et services numériques
favorisant l’E-F-H
15
Recommandation Modalités de l’implication de
l’IFEF dans ce suivi
Donner accès aux enseignants et aux
personnels de supervision pédagogique à des
formations en ligne sur la prise en compte de
l’égalité femmes-hommes
Conception et mise en place de la
formation puis diffusion dans les
réseaux établis par Ifadem, Elan-AIRE
et FIJ
Développer des initiatives numériques pour
appuyer prioritairement la formation des filles
et des femmes dont celles, notamment en
zones rurales
Ifadem, Elan-AIRE et Innov’IFEF
Donner accès aux enseignants et aux
personnels de supervision pédagogique à des
formations en ligne sur la prise en compte de
l’égalité femmes-hommes
L’IFEF y contribuera activement en
raison de son savoir-faire en matière
de développement des formations à
distance. Ceci s’inscrirait également
dans le cadre de Innov’IFEF
Encourager la coopération entre les différents
secteurs (éducation, santé, protection sociale,
etc.) pour assurer une approche
multisectorielle
L’IFEF cette recommandation dans le
développement de ses partenariats
nationaux, régionaux et
internationaux.
6) Le numérique éducatif et la transversalité dans les programmes de l’IFEF
L’IFEF développe des innovations techno-pédagogiques qui bénéficient directement aux
acteurs nationaux et améliorent la qualité de l’éducation et de la formation notamment
en zone rurale.
Certaines innovations, notamment celles développées dans le programme IFADEM
servent aussi pour l’enseignement bilingue, et le seront dès cette année 2019 pour la
formation professionnelle en commençant par la Côte d’Ivoire.
Ce qui est transversal aussi, ce sont les modalités de mise en œuvre de formations
hybrides, une logique de co-construction avec renforcement des compétences locales, de
l’autoformation et un accompagnement tutoré, un appui sur un réseaux d’experts
nationaux et internationaux, une approche bilingue intégrant les langues nationales, de
l’innovation techno pédagogique et tout au long du processus, un appui aux stratégies
nationales dans le sous-secteur de la formation continue.
Tout cela, en s’appuyant sur des technologies robustes dont voici quelques illustrations :
6.1 EDbox ou la démocratisation de l’accès aux ressources numériques
Cet outil est précieux pour les enseignants et les élèves-maître des zones rurales.
L’EDbox est un nano serveur Raspberry incluant un point d’accès wifi auquel peuvent se
connecter jusqu’à 25 terminaux simultanément afin d’accéder aux services et contenus
embarqués. Elle présente l’intérêt d’être utilisable en mode déconnecté. Une connexion
épisodique lui permet alors de se mettre à jour.
Une cinquantaine d’EDbox sont déployés en partenariat avec l’ONG ED4free, dans les
espaces numériques au Burkina Faso, aux Comores, au Mali et au Tchad. Chaque EDbox
16
garantit aux utilisateurs des espaces numériques, l’accès aux ressources ci-après :
ressources IFADEM - ensemble des livrets IFADEM - vidéos de Khan Académie -
Wikipédia - ressources pédagogiques produits ou choisis par les acteurs de la formation.
6.2 Déploiement massif du numérique au service de la qualité de la formation
des enseignants
Pour faciliter les actions de suivi du dispositif de formation, l’IFADEM a mis en place des
conditions favorables à la supervision du tutorat, au partage de pratiques entre
collègues, au transfert d’expertise et à l’entraide.
Dans certains pays les tuteurs et superviseurs ont reçu des dotations en matériel
informatique (tablettes au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, mini-ordinateurs au Tchad).
89 Mini-ordinateurs au Tchad, environ 1000 ordinateurs et tablettes au Burkina Faso et
en Côte d’Ivoire - 28 points numériques aux Comores : une innovation technologique
centrée sur le déploiement d’un dispositif numérique.
En Côte d’Ivoire …
Les investissements technologiques réalisés dans le cadre des différentes composantes
de la communauté éducative (Instituteurs, directeurs d’écoles et chefs d’établissement)
visent à faciliter les actions de supervision pédagogique menées par les encadrants, à
faciliter et encourager les échanges et à sensibiliser l’ensemble des personnes
concernées à l’utilisation de l’ordinateur et des outils numériques.
Le numérique est aussi utilisé pour faciliter le partage de pratiques dans le cadre des
actions de formation continue mises en œuvre par les inspecteurs de l’enseignement
primaire (IEP) et les conseillers pédagogiques du primaire et du préscolaire (CPPP), avec
notamment : (1) la mise à disposition de tablettes aux 300 inspections concernées dans
le cadre de la composante 2 ; (2) la mise en place d’une flotte de communication pour
l’ensemble des bénéficiaires ; (3) la dotation en modem ou nano serveur à chaque
groupe de 30 apprenants afin de faciliter l’accès à des ressources numériques lors des
mini-regroupements.
Ce choix technologique a été fait pour introduire l’usage de ce type de matériel tout en
ne dotant pas l’ensemble des instituteurs d’équipements (smartphones ou tablettes).
Par ailleurs, une plateforme en ligne pour le suivi et la collaboration sur la supervision
pédagogique sera intégrée au portail à mettre en place dans le cadre du programme.
de même, des outils de gestion partagée entre le Secrétaire exécutif E et le comité de
coordination international basé à Dakar seront mis en place.
Le cas spécifique des pays bénéficiant du financement de l’Union européenne (Burkina Faso, Union des Comores, Mali et Tchad)
La convention signée avec l’UE a permis l’aménagement de 12 espaces numériques au
Burkina, Mali et Tchad et 28 points numériques aux Comores. Ces espaces conçus
suivant le modèle des centres de documentation des grands établissements
d’enseignement, contribuent fortement au développement de la formation initiale et
continue des enseignants et à l’innovation pédagogique. Chaque espace numérique est
composé de trois salles : une salle multimédia, une salle technique et un bureau pour le
gestionnaire.
Chaque espace numérique dispose d’un plateau technique qui se compose de : (1) de 16
ordinateurs fonctionnant exclusivement avec des logiciels libres ; (2) Un nano serveur
17
EDbox avec une diversité de ressources pédagogiques ; (3) Et d’autres matériels :
imprimante, photocopieuse, scanner, vidéoprojecteur, baffles, microphone, appareil de
photo ; (4) Bibliothèque d’ouvrages et de revues spécialisées dans le domaine de
l’éducation, environ 1000/espace numérique.
La connexion à internet est assurée en permanence grâce à différentes techniques de
communication : Fibre optique (Burkina Faso), ADSL (Mali, Union des Comores), VSAT
(Tchad). Au Burkina Faso, au Tchad et au Mali, des espaces numériques en zones rurales
sont alimentés en électricité à partir d’une installation solaire.
6.3 le numérique dans les réformes éducatives et l’alphabétisation (P9)
La question de l'institutionnalisation de nos actions sur le terrain ne se pose pas car les
innovations et les réformes sont de facto des décisions gouvernementales.
Au Gabon, AIRE accompagne le Ministère de l’éducation dans l’élaboration d’un nouveau
socle commun des connaissances et des compétences qui tienne compte du besoin de
créer du lien dans le système éducatif gabonais, de réduire les ruptures qui existent à
tous les niveaux et de bâtir un véritable système qui soit cohérent. A cet effet, (1) une
plate-forme numérique a été mise en place en vue d’assurer la continuité du travail
accompli. (2) Le numérique (TICE) est désormais prises en compte dans l’enseignement
au collège pour la première fois en tant qu’outil transversal aux différentes disciplines,
mais aussi en tant qu’objet d’enseignement;
En Côte d’Ivoire, dans le cadre de la mise en œuvre de l’éducation à l’entrepreneuriat,
l’objectif est de faire bénéficier l’entièreté du système éducatif, d’une formation en WEB à
travers l’organisation des séances de formation dans les 72 écoles championnes des 36
Directions régionales de l’éducation de la Côte d’Ivoire afin de créer des projets
entrepreneuriaux basés sur le web. Il s’agit essentiellement : (1) de développer et de
créer des solutions technologiques innovantes en générale et en particulier 100%
adaptés au système éducatif ivoirien ; (2) de développer des applications école ; (3) de
développer des sites web dynamique éducatif ; (4) de développer des logiciels libre et
professionnel, et (5) de créer et présenter des activités, produits et services via le web.
Au Bénin et au Mali un chantier est ouvert dans le secteur de l’alphabétisation et de
l’éducation non formelle (AENF) en vue d’intégration le numérique est en cours de mise
en œuvre. Il s’agit : (1) de disposer d’une base de données fiables des intervenants en
AENF, (2) de disposer d’une bibliothèque numérique AENF, (3) de créer et animer un site
Web de l’AENF ; (4) de produire l’annuaire statistique de l’AENF ; (5) de renforcer les
capacités des acteurs AENF à l’utilisation du numérique ; (6) d’introduire le numérique
dans l’alphabétisation et la post-alphabétisation ; et (7) de renforcer les capacités
opérationnelles des structures de Documentation et d’information.
6.4) Les TICE et la formation professionnelle
Le développement d’un logiciel pour assurer le suivi budgétaire des Cadres de dépenses à
moyen termes des politiques publiques de formation professionnelle : le logiciel SYMAP
vise à budgétiser et assurer le monitoring du budget de la formation professionnelle au
sein du Ministère qui en a la charge et répond aux normes voulues par la Loi LOLF de
l’UEMOA mise en œuvre à partir de 2017 dans l’ensemble des pays africains
Développement d’une application INSERJEUNE pour évaluer la performance des
dispositifs de formation : l’appli va permettre de renseigner le devenir des diplômés de la
formation, notamment leur taux d’insertion, de chômage ou de poursuite d’études dans
leur région, en fonction des filières de formation et par genre. En partenariat avec les
Cellules d’appui à l’insertion logées dans 20 centres de formation au Sénégal, en
partenariat avec le Ministère de la formation professionnelle, l’appli est en cours de
18
diffusion chez les jeunes en dernière année d’étude de 50 centres et Lycées au Sénégal
et 40 au Cameroun.
6.5) Le rôle de Innov’Ifef : innovation et veille
Innov’IFEF envisage d’assurer deux fonctions :
création et innovation pédagogique avec un espace réservée aux enseignants désirant innover et rénover leurs supports de cours et de
formation. Cet espace est est accessible à tout porteur d’une idée innovante dans le domaine de l’éducation et qui désirerait la développer.
Pour contextualiser les solutions, Innov’Ifef dispose d’un studio de montage audio d’enregistrement de podcasts à diffuser ensuite à travers les médias sociaux ou les radios communautaires. Des vidéos avec des
séquences de cours peuvent y être produits. Test d’applications travail en collaboration avec des encadrants (co-
construction et partage des savoirs)..
Innov’Ifef offre :
Une plateforme expérimentale moodle
(https://ifeffrancophonie.moodlecloud.com/?redirect=0) abritant des modules des
différents programmes ainsi que des cours transversaux. Login : invite et mot de
passe : InviteIFEF2019
une bibliothèque d’outils techno-pédagogiques partagée :
https://docs.google.com/document/u/1/d/1A0vcDdY2OJYuez-
7lEfOyVN4kQKGqthebsf4Zw7Wk9E/edit?ts=5d68cd8c
La fonction de veille stratégique est fédérée à l’Ifef au sein de Innov’Ifef. Cependant, La
veille assurée par la direction de l’éducation et de la jeunesse à Paris (DEJ) est une
activité importante, car elle relaie les informations stratégiques en matière de formation
et d’éducation : il s’agit là d’une activité fédératrice à consolider.
6.6) Jeunes enseignants débutants en action (JEDA)
Le 26 mars a été lancée l’édition 2019 de la formation JEDA (Jeunes enseignants
débutants en action). la formation à distance est déployée par le Bureau régional pour les
pays d’Europe centrale et orientale de l’OIF (BRECO) et l’IFEF, avec l’appui technique et
pédagogique du Centre de formation continue de l’Université de Rouen (France) qui
mobilise sur 7 intervenant sur 7 mois. La formation porte sur trois domaines précis : (1)
perfectionnement linguistique, (2) Autoscopie et (3) renforcement des compétences
didactiques.
Le but de la formation est d’instaurer un échange d’expériences, pratiques entre pairs et
de créer une dynamique de groupe pour des jeunes enseignants qui ont moins de 3 ans
de carrière dans l’enseignement.
19
ANNEXE 1 : Tableau : croisement entre les cibles de l’ODD n°4 et les programmes de
l’IFEF
Cibles de l’ODD4 Contribution de l’IFEF par ses
programmes
Cible 4.1 : d’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et
de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile.
Alphabétisation : Mise en œuvre des
classes passerelles participation à la conférence de N’Djamena et à son suivi, plus généralement tous les programmes de l’IFE, moyennant la formation de ses personnels à l’EFH
Cible 4.2 : d’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des activités de
développement et de soins de la petite enfance et à une
éducation préscolaire de qualité qui les préparent à suivre un enseignement primaire à court terme.
Appui à l’enseignement plurilingue (ELAN) (P9) Suivi concret de la conférence de
N’Djaména Classes passerelle au sénégal Education à l’entrepreneuriat (Côte d’Ivoire, Burkina Faso et le Gabon)
Cible 4.3 : d’ici à 2030, faire en sorte que les femmes et les hommes aient tous accès dans des conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire de qualité et d’un coût abordable.
Appui aux innovations et aux réformes éducatives ; alphabétisation et réinsertion des jeunes ayant décroché de l’école ; (P9) Formation et insertion professionnelle des jeunes (P11) Appui à l’enseignement du français (P9 et P10) Suivi concret de la conférence de
N’Djaména
Cible 4.4 : d’ici à 2030, augmenter considérablement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences,
notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entreprenariat.
Cible 4.6 : d’ici à 2030, veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter.
Appui aux innovations et aux réformes éducatives, Enseignement bilingue (ELAN), alphabétisation (P9) : amélioration des premiers apprentissages, lecture, écriture et
calcul.
Cible 4.7 : d’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves
acquièrent les connaissances pour le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture et de la contribution de la culture au développement durable.
Éducation au développement
durable, éducation à l'entrepreneuriat (P9 et P10) Formation à distance des maîtres (IFADEM) Appui à l’enseignement bilingue (ELAN).
Cible 4.c d’ici à 2030 accroître considérablement le nombre d’enseignants qualifiés notamment au moyen de la coopération internationale pour la formation d’enseignants dans les pays en développement, surtout dans les pays les
moins avancés et les petits États insulaires en développement.
Appui aux innovations et aux réformes éducatives (P9 et P10) Formation à distance des maîtres (IFADEM) Enseignement bilingue (ELAN) Formation et insertion professionnelle (FIJ) Suivi de la conférence de N’Djaména
20
ANNEXE 2 : Recommandations détaillées du comité de coordination international
d’Elan
Gouvernance
Pilotage international Principe général : Lancer l’étude pour la définition d’une nouvelle stratégie d’intervention pour le programme ELAN.
Différencier la contribution et l’appui d’ÉLAN en fonction de la situation des pays aux plans technique et financier, en passant de l’approche « projet » à des « appuis budgétaires ciblés » :
o Catégorie 1 : pays en phase d’expérimentation
o Catégorie 2 : dynamique en phase d’extension/généralisation
o Catégorie 3 : pays où l’enseignement bilingue est généralisé
Modifier la composition du Comité d’orientation en incluant les cadres des ministères de
l’éducation et le placer sous l’autorité du CCI.
Réajuster la composition du groupe d’experts : restreindre le nombre de ses membres selon les expertises souhaitées avec un vivier d’experts.
Pilotage national Principe général : Assurer l’intégration de l’enseignement bilingue dans les plans sectoriels de l’éducation.
Pour les pays de catégorie 1 et 2, resserrer le comité technique autour du point focal. Le point focal doit relever de la direction en charge de l’éducation de base, pour éviter les redondances.
Dans les pays qui s’orientent vers la généralisation, renforcer la structure technique
permanente transversale. Cette structure serait en charge de suivre le plan d’action, faire le lien avec le niveau international et les partenaires locaux et être associée aux réunions des partenaires techniques et financiers impliqués dans l’éducation bilingue.
Remplacer les comités de pilotage par en les intégrant aux structures nationales en charge
du pilotage et de la coordination de la qualité de l’éducation.
Orientations stratégiques
Principe général : Aménager le mode opératoire actuel d’ELAN pour renforcer le pôle d’expertise sur l’enseignement bi-plurilingue à la disposition des pays de la Francophonie.
Suivi des expérimentations :
Mieux exploiter les résultats des rapports de suivi et d’évaluation aux plans internationale
et national pour un réajustement des actions.
Améliorer le suivi de proximité dans les pays par des grilles d’observation (par niveau,
par langue, par sous-discipline concernée), pouvant servir aux formateurs à des fins de formation et de remédiation.
Mettre en place dans chaque pays un réseau des écoles ELAN et autres écoles bi-plurilingues français-langues nationales, par région (éventuellement avec des écoles
associées à des projets bilingues similaires) et les doter d’outils de partage de bonnes pratiques
Élaboration et suivi des outils :
Procéder à la validation scientifique des outils élaborés dans les pays.
Assurer à temps une large diffusion de ces outils dans les écoles concernées.
Contextualiser les outils ELAN de manière collaborative.
21
Formation initiale et continue
Construire des plans de formation continue suffisamment en amont, selon l’évolution des problématiques de l’enseignement bilingue (didactique des LN/FLS; transfert;
évaluations bilingues; techniques du suivi; de contextualisation des outils; DNL...).
Assurer une certaine stabilité du noyau de formateurs nationaux pour permettre la continuité des efforts.
Selon la situation des pays, aménager les curriculums de la formation initiale selon une
orientation bilingue et organiser les formations appropriées.
Inscrire les formations ELAN dans la stratégie nationale de formation en matière de
bi-plurilinguisme, pour qu’elles ne dépendent pas entièrement du financement ELAN ;
Renforcer l’utilisation du numérique éducatif comme outils innovant de formation.
Dispositif d’extension de l’enseignement bilingue
Exploiter les études sociolinguistiques menées dans les pays pour mieux définir le statut des langues dans les systèmes éducatifs et en initier là où il n’en existe pas.
Une des fonctions du pôle d’expertise ELAN sera d’appuyer les pays pour élaborer une stratégie d’extension de l’enseignement bilingue. Un guide de procédure sera élaboré à cet effet. Les appuis pourront porter sur :
La planification de l’extension,
Les structures et les choix curriculaires à adopter,
L’intégration des modules d’éducation bilingue dans les formations initiales.
Communication
Élaborer un plan de communication pertinent et adapté aux différents acteurs (décideurs,
société civile, acteurs éducatifs…).
Actualiser le site internet ELAN pour en faire un outil d’échanges et de collaboration.
Recherche
Encourager et soutenir les recherches-actions sur les problématiques du bi-plurilinguisme.
Promouvoir un réseau francophone LECTURE de chercheurs et de praticiens.
Favoriser la recherche sur les écoles bilingues, notamment en encourageant la prise de responsabilité des jeunes chercheurs dans les projets correspondants.
Préscolaire
Promouvoir l’accès à l’enseignement préscolaire.
Promouvoir l’usage des langues de l’environnement de l’enfant au préscolaire.
Engagements des pays et financement
Les ressources ELAN ont vocation à faire effet de levier et à accompagner les pays qui s’engagent vers un enseignement bilingue. ELAN accompagne les États pour la mobilisation de moyens nouveaux et additionnels. Pour ce faire les recommandations suivantes sont faites :
Inscrire l’enseignement bilingue dans les plans sectoriels de l’éducation.
Traduire la volonté de mettre en place un enseignement bilingue dans les budgets
nationaux.
Élaborer un argumentaire pour susciter des financements supplémentaires.
22
ANNEXE 3 : Recommandations du Groupe d’experts (GE) de l’Ifadem
Thématique 1 : Place du français et des autres disciplines
Les échanges autour de cette thématique ont porté sur différents aspects centraux par
rapport aux interventions d’IFADEM dans les différents pays. Plus particulièrement, le GE
a mis en évidence la nécessité de prendre en compte l’interaction du français avec les
autres disciplines, le rapport du français avec les langues locales et les enjeux identitaires
qui sont liés aux choix en matière linguistique. Les aspects méthodologiques ont aussi
été évoqués notamment en lien avec les niveaux de langue. Au vu de ce qui s’est fait
dans les différents pays concernés par IFADEM, le GE insiste sur la nécessité de réserver
un volume suffisant aux interventions directement liées à la maîtrise du français ainsi
qu’aux méthodologies d’enseignement des disciplines linguistiques.
Pour prendre en compte les différents aspects évoqués ci-avant, il conviendra de
considérer :
· Les attentes des pays demandeurs relatives :
· à l’amélioration du dispositif d’enseignement au regard du curriculum ;
· aux besoins en formation des enseignants ;
· aux besoins en français langue et objet d’enseignement.
· La situation linguistique des pays, à savoir :
la présence d’une politique linguistique ;
le statut du français ;
le contexte d’enseignement ;
l’adaptation du dispositif aux politiques linguistiques éducatives et aux
méthodologies d’enseignement apprentissage.
Les enjeux identitaires et pédagogiques, c’est-à-dire
le rapport de l’enseignant à la langue française ;
la culture pédagogique locale ;
les perceptions des acteurs de terrain par rapport au dispositif IFADEM et
par rapport au rôle de la Francophonie.
Recommandation 1.1 : Consolider les apports d’IFADEM en ce qui concerne la place du
français en tant que médium et objet d’enseignement (programme, méthodologie,
évaluation).
Recommandation 1.2 : Compte tenu de la diversité des enseignants concernés par la
formation IFADEM, les membres du GE recommandent aux équipes chargées de la
conception des livrets d’être attentives à assurer une prise en charge la plus précise
possible du niveau linguistique des enseignants concernés par les livrets.
Recommandation 1.3 : Encourager les enseignants des disciplines non linguistiques à
être attentifs aux difficultés rencontrées par les élèves en français et à y remédier.
Recommandation 1.4 : Faire connaître et valoriser le modèle mis en œuvre par
IFADEM à l’occasion du développement d’autres projets visant notamment le
développement linguistique des enseignants (par exemple le projet ELAN).
23
Thématique 2 : Cadre évaluatif
L’IFADEM repose sur un cadre évaluatif qui a été défini peu après le lancement de
l’Initiative et qui s’est progressivement affiné. Il s’appuie sur différents outils
d’évaluation: enquêtes de satisfaction auprès des tuteurs et des instituteurs, évaluation
de l’impact sur les enseignants (tests de connaissance avant/après la formation,
observations des pratiques de classe, bilan linguistique), évaluation du dispositif par des
experts.
Par rapport à ce cadre évaluatif, plusieurs questions ont progressivement émergé et ont
fait l’objet de discussions au sein du GE. Ces questions concernent d’une part,
l’évaluation de l’impact de la formation IFADEM sur les apprentissages des élèves et,
d’autre part, le suivi des enseignants à l’issue de la formation IFADEM.
Le GE tient à souligner la légitimité de ces questions qui répondent aux attentes des pays
dans leur quête des éléments entrant dans l’amélioration de la qualité des
enseignements/ apprentissages. En ce qui concerne plus particulièrement l’impact sur les
élèves, le GE reconnaît les difficultés tant théoriques que pratiques de ce type de
mesures d’impact, mais considère néanmoins qu’il est impératif de tout mettre en œuvre
pour intégrer ce type de mesure aux déploiements futurs de l’Initiative.
Le GE prend bonne note des activités d’évaluation portant sur l’impact de l’IFADEM
auprès des élèves prévues en Côte d’Ivoire et formule le souhait d’être tenu informé de
l’évolution de ce travail. En outre, il considère positivement la demande adressée au
PASEC par la coordination de l’IFADEM afin d’obtenir un soutien dans la conception et la
mise en œuvre d’un dispositif permettant d’apprécier les acquis des élèves imputables
aux formations IFADEM.
Recommandation 2.1 : Mettre tout en œuvre pour que la mesure de l’impact sur les
acquis des élèves soit possible (tests auprès d’élèves au début et à la fin du processus,
identification de groupes témoins…) dans le cadre de tout nouveau déploiement de
l’IFADEM.
Recommandation 2.2 : Étendre l’évaluation des effets d’IFADEM à l’évolution de la
situation des enseignants en définissant des tableaux de bord lors de la phase d’état des
lieux et en analysant l’évolution des indicateurs de ce tableau de bord au terme de la
formation (directement après la formation et après un délai suffisamment long pour
apprécier les effets différés)
Recommandation 2.3 : Faire l’évaluation post-formation des enseignants formés à
travers le suivi de leur satisfaction, de leur perception de l’initiative, de leur carrière, de
leur position administrative. Dans ce cadre, analyser les données recueillies en fonction
des caractéristiques des enseignants (sexe, formation initiale, niveau de réussite au test
de fin de formation, résultats des observations en classe…).
Recommandation 2.4 : Offrir aux membres du GE, selon leurs compétences et leur
disponibilité, la possibilité d’émettre un avis sur le design et le contenu des livrets et des
documents multimédias produits par IFADEM afin de faire des suggestions permettant
l’amélioration continue de ces documents.
Recommandation 2.5 : Aider à la conception d’un dispositif de démarche-qualité propre
au dispositif IFADEM.
24
Thématique 3 : Recherches autour d’IFADEM
La mise en œuvre d’IFADEM s’est accompagnée jusqu’à présent d’un soutien significatif à
la recherche dans le cadre de projets portant à la fois sur des recherches ciblées sur des
actions spécifiquement liées à l’Initiative (RESA) et sur des recherches à caractère plus
large (RETHE).
Ces recherches ont conduit à la production de rapports publiés sur le site Web de
l’IFADEM qui ont contribué à faire connaître l’Initiative dans les milieux de la recherche.
En outre, certaines de ces recherches ont fait l’objet d’une présentation dans le cadre
d’une journée scientifique organisée à l’Université Paris 3, Sorbonne nouvelle en
décembre 2014.
Recommandation 3.1 : Promouvoir la recherche sur des thématiques liées à la
conception et au déploiement de l’Initiative afin d’orienter les développements futurs du
modèle IFADEM.
Plus précisément, nous recommandons à court terme de centrer l’appel à recherches qui
sera prochainement ouvert dans le cadre de l’Initiative sur les thématiques suivantes :
Contribution des enseignements des disciplines non linguistiques à la consolidation
des compétences en langue française des élèves.
Apport des compétences en langue française à l’enseignement-apprentissage des
disciplines non linguistiques.
Analyse du parcours professionnel et personnel des enseignants IFADEM après
leur formation en prenant en compte des éléments de profil tels que le genre, le
niveau de formation initiale, le niveau de réussite aux épreuves théoriques et
pratiques. Continuent-ils à se former, ont-ils des contacts avec les autres
enseignants formés et les acteurs du dispositif ?
Analyse des usages des technologies par les différents acteurs du dispositif ? En
quoi les technologies aident-elles à l’appropriation des compétences ?
Comment les pratiques pédagogiques promues par IFADEM prennent-elles en
compte les problématiques liées au genre ?
Recommandation 3.2 : Confier au groupe d’experts la responsabilité de la sélection et
du suivi des recherches financées par IFADEM afin de s’assurer du respect des échéances
et de la qualité des livrables fournis.
Recommandation 3.3 : Améliorer la visibilité de l’IFADEM à travers la valorisation des
activités de recherche :
publication d’un ouvrage collectif permettant de capitaliser les données ;
disponibles relatives au déploiement de l’IFADEM dans les différents pays sur la
base d’un canevas commun ;
soutien à la publication des recherches menées autour de l’IFADEM en particulier
les recherches subventionnées par l’Initiative ;
communications à l’occasion de colloques, congrès, symposiums…
organisation de journées scientifiques conjointes aux réunions du groupe
d’experts.
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Thématique 4 : Évolution du modèle et de la stratégie
La mise en œuvre de l’IFADEM dans un pays procède généralement selon deux phases
successives : une phase expérimentale portant sur un nombre limité d’enseignants
(environ 500) dont le financement est pris en charge conjointement par l’OIF et l’AUF et
une phase de déploiement pour laquelle des financements nationaux et/ou internationaux
sont mobilisés.
Certains pays dérogent toutefois par rapport à ce modèle en deux phases. C’est
notamment le cas de la Côte d’Ivoire où la formation a concerné dès le départ 10.000
enseignants répartis en deux vagues, mais aussi les Comores où la formation a
directement touché les 4000 enseignants de l’archipel des Comores.
Le passage de la phase expérimentale à la phase de déploiement procède selon plusieurs
schémas : l’augmentation du nombre d’enseignants (extension numérique et
géographique) avec, selon le cas, ajout ou pas d’autres groupes cibles (des enseignants
communautaires au Tchad ou des enseignants du post-primaire au Burkina) ou une
extension portant sur les contenus traités (introduction de nouveaux livrets ou traduction
des livrets dans d’autres langues comme c’est le cas pour l’anglais au Cameroun).
Le passage de la phase expérimentale au déploiement quantitatif (passage à l’échelle)
s’accompagne d’un certain nombre d’interrogations que nous reprenons brièvement ci-
après :
Peut-on envisager une extension sans phase expérimentale ? Comment le faire
sans risquer de perdre en efficacité ?
Quel est le rôle des pays dans le passage à l’échelle (financement direct,
recherche de financements, pilotage de la mise en œuvre) ?
Quel le degré d’énergie à investir selon le nombre d’enseignants à former ? Est-il
beaucoup plus coûteux de former 5000 plutôt que 500 enseignants (économies
d’échelle) ?
Peut-on étendre IFADEM aux classes à double flux, comme c’est le cas au Liban ?
Comment faire en sorte que la motivation des acteurs (enseignants, tuteurs,
directeurs…) puisse être maintenue en l’absence de tout financement extérieur, en
cas d’extension ou de généralisation ?
Peut-on fusionner la phase expérimentale et la phase d’extension pour une
approche globale ?
Comment intervenir directement au niveau des instituts de formation initiale des
enseignants sans entrer en conflit avec les prérogatives des structures de
formation de maîtres ?
Quel support peut-on attendre des nouvelles technologies dans le cadre de phases
portant sur des groupes plus nombreux ?
Recommandation 4.1 : Maintenir une phase expérimentale, mais en ajustant sa portée
quantitative en fonction des demandes des pays et des financements disponibles. Cet
ajustement devra prendre en compte les contextes locaux qu’il s’agira d’étudier en
profondeur à l’occasion du séminaire de co-construction.
Recommandation 4.2 : Envisager la possibilité pour IFADEM d’intervenir directement
dans la formation continue des formateurs des maîtres afin de créer une synergie entre
les acteurs de la formation initiale et continue et d’avoir ainsi un impact sur la qualité de
la formation initiale des maîtres.
Recommandation 4.3 : Poursuivre l’élargissement de l’Initiative vers d’autres publics
en priorité le post-primaire (collège) et vers d’autres langues (traduction des livrets dans
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d’autres langues).
Recommandation 4.4 : Envisager une extension géographique des interventions de
l’IFADEM à la zone Moyen-Orient (à d’autres régions du Liban, aux enseignants
francophones de Syrie...)
Recommandation 4.5 : Rendre les livrets plus conviviaux, ludiques et attractifs du
point de vue de leur traitement éditorial. S’associer les services de graphistes spécialisés
afin de soigner la présentation du matériel d’apprentissage.
Recommandation 4.6 : Mobiliser, selon des modalités adaptées au contexte local, les
outils informatiques permettant d’améliorer les conditions d’apprentissage en mettant en
œuvre des ressources multimédias adaptées et en s’appuyant sur les possibilités offertes
par l’Internet mobile afin d’élargir les possibilités d’encadrement.
Thématique 5 : Aspects transversaux
Conformément aux conclusions de la conférence internationale tenue à N’Djamena
(2019) et de la résolution de Dakar formulée par le comité de pilotage de l’IFADEM
(2017), le GE a souligné l’importance de la prise en considération des enjeux
transversaux susceptibles de contribuer à la formation du citoyen du 21e siècle, en le
dotant de ce qu’on appelle les compétences pour la vie (communication, prise de
décision, créativité, esprit critique, gestion de projets, leadership).
À cet effet, le GE recommande de tenir compte des aspects transversaux repris dans les
recommandations énoncées ci-après et relatifs notamment à l’égalité femme-homme, au
développement personnel, à la prise en compte de la diversité.
Recommandation 5.1 : Développement d’une norme « Éducation-Égalité » dans le
modèle de formation du personnel enseignant et de direction des écoles primaires et post
primaires. Il s’agit plus particulièrement de rendre visibles les enjeux liés à l’égalité
femme-homme à toutes les étapes de la mise en œuvre du modèle de formation (co-
construction du projet de formation avec les pays partenaires, élaboration des contenus,
encadrement du personnel enseignant), mais aussi de concevoir des ressources
pédagogiques sensibles au genre.
Recommandation 5.2 : Intégrer dans la formation IFADEM des aspects portant sur le
développement personnel conduisant à une posture professionnelle éthique cohérente
avec un enseignement inclusif et de qualité (savoir-être, relation pédagogique,
réflexivité…).
Recommandation 5.3 : Intégrer dans la formation IFADEM des aspects liés à la prise en
compte des différentes déclinaisons de la diversité liées aux profils des élèves (genre,
langues parlées, identité culturelle, condition socioéconomique familiale…). Il s’agit
notamment de tenir compte de l’hétérogénéité des profils (pédagogie différenciée,
approche par projet, gestion de classe…) pour diversifier les modes d’intervention afin de
stimuler la motivation et la poursuite des apprentissages.
Recommandation 5.4 : Intégrer dans la formation IFADEM des aspects liés aux
relations du personnel enseignant avec la communauté pour aider les enseignants à
mieux transiger avec celle-ci et en particulier avec les parents.
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Thématique 6 : Communication et valorisation des données issues de l’IFADEM
Depuis son lancement, les responsables de l’IFADEM ont affiché leur volonté de
développer la communication à propos de l’Initiative à travers la publication de brochures
et surtout à travers la mise en place d’un site Web performant ainsi qu’à travers une
présence effective sur les réseaux sociaux (Facebook, Tweeter, YouTube).
En outre, afin de renforcer l’image de marque de l’IFADEM auprès de la communauté
éducative, diverses mesures complémentaires pourraient être envisagées au niveau du
recueil, du traitement et de la valorisation des données issues de la mise en œuvre dde
l’IFADEM dans les différents pays.
Recommandation 6.1 : Tout en reconnaissant la qualité du travail réalisé en matière de
communication, le groupe d’experts recommande d’intensifier l’action de l’Initiative à ce
niveau en assurant une mise à jour en continu de la communication à travers l’ensemble
des moyens de diffusion de l’information susceptibles d’être mobilisés.
Recommandation 6.2 : Favoriser la capitalisation de l’expérience acquise par IFADEM
dans la conception et le déploiement de dispositifs de formation hybride en mobilisant
des outils de recueil et d’exploitation des données permettant des comparaisons aisées
entre les données issues des différents pays concernés.