Des promesses à la réalité : le développement (non) durable de Résolu
« il ne fait aucun Doute que le Développement Durable influe granDement sur la façon Dont résolu fait Des affaires. »RichaRd GaRneau, président et chef de la direction, produits forestiers résolu 1
produits forestiers résolu (TSX/NYSE : RFP) est l’une des
plus grandes compagnies forestières au Canada. elle est
active au Québec et en ontario et fournit aux marchés
nationaux et internationaux une vaste gamme de produits
forestiers. Sa stratégie de communication repose en grande
partie sur le développement durable. afin de rassurer
ses clients actuels et potentiels, résolu souligne son
engagement envers les forêts canadiennes, les droits des
premières nations et le bien-être des collectivités locales.
son message pourrait se résumer ainsi : « achetez nos
produits et vous contribuerez à préserver les forêts. »
avec ses 9000 employés, ses 22 usines et un chiffre
d’affaires de 4,5 milliards $ en 20122, résolu est un fleuron
de l’industrie forestière canadienne. mais ses discours
à saveur environnementale cachent une toute autre réalité,
qui devrait inquiéter les consommateurs responsables
souhaitant appliquer des normes d’approvisionnement
strictes.
des pratiques forestières non durables, des accrocs
à la réglementation, l’incapacité de protéger les espèces
menacées, des produits « verts » ne méritant pas cette
appellation, des certifications sans effet, le non-respect des
droits des premières nations et le mépris des collectivités
cherchant à améliorer leur sort sont quelques-uns des enjeux
d’intérêt public que résolu préfère passer sous silence.
l’objectif du présent rapport est de dresser le portrait
le plus complet possible des activités de cette compagnie
afin de donner l’heure juste aux consommateurs. après
avoir étudié en profondeur ses allégations en matière
d’environnement, puis comparé ses documents officiels
avec les données scientifiques et les articles de journaux
disponibles, Greenpeace expose dans cette publication
les promesses non tenues de résolu en matière de
développement durable.
nous croyons que résolu dispose de toute l’expertise
nécessaire pour être à la hauteur de ses prétentions
environnementales. mais pour y parvenir, cette compagnie
devra prendre des mesures concrètes le plus rapidement
possible afin de protéger les forêts menacées et les
espèces qui y vivent, garantir les droits des premières
nations et assurer le bien-être des collectivités et des
travailleurs.
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 3
introDuction
exploitation forestière dans la forêt menacée des montagnes blanches. © greenpeace/françois pesant
la zone de forêt menacée des montagnes blanches est l’endroit où l’on trouve parmi les plus fortes densités de caribous forestiers au québec. l’usine de résolu à alma s’approvisionne en bois provenant de cette forêt. © greenpeace/markus mauthe
Des proDuits « verts » commercialisés à tort et à travers
« nous prenons les mesures voulues pour gérer notre empreinte environnementale de manière responsable et accroître la diversification de nos produits. c’est dans cette optique que nous avons lancé notre gamme de papiers économiques écoresponsables alignmc »Produits forestiers résolu, RappoRt annuel 2012 6
en 2012, résolu a lancé sa gamme de papiers écorespon-
sables align7, dont les effets positifs sur la santé humaine,
la qualité des écosystèmes et les changements climatiques
ont été largement publicisés8. Cependant, la forêt à la
source de ce papier, de même que les méthodes de coupes
employées et le pourcentage de fibres recyclées qu’il
contient n’ont fait l’objet d’aucune mention. résolu a
également omis de révéler l’impact que la production
de ce papier pourrait avoir sur les zones prioritaires
à la conservation et les espèces fauniques menacées.
l’usine d’alma, où sont fabriqués les papiers non couchés
de résolu9, s’approvisionne en bois tiré du secteur des
montagnes blanches. les coupes à blanc qui y ont lieu
sont effectuées au cœur des derniers pans de forêt intacte
de la région et dégradent irrémédiablement l’habitat du
caribou forestier.
proportion De fibre recYclée (%) Dans la quantité De fibre totale utilisée par résolu annuellement 3, 4, 5
12 %
2011
En attEntE
2010 2012
9 %
les zones de forêts intactes telles que les montagnes blanches jouent un rôle de régulation du climat absolument essentiel. © greenpeace/markus mauthe
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 5
les forêts menacées Du canaDa
en 2010, greenpeace a demandé à l’organisme global forest Watch canada d’effectuer une analyse détaillée des derniers pans encore intacts de la forêt boréale commercialement exploitable. en 2012, ces mêmes pans de forêt ont été réexaminés en fonction des menaces posées par l’exploitation industrielle et par la coupe de bois en particulier.
cette analyse plus poussée a permis d’identifier cinq zones de forêt boréale10 d’une valeur écologique exceptionnelle, qui sont actuellement menacées par les coupes forestières et la fragmentation. la sauvegarde de ces « zones de forêt menacée » dépend de l’adoption de plans de conservation en bonne et due forme.
Joyau boRéal du Manitoba
FoRêts tRout l ake-CaRibou
FoRêts ogoki et kenogaMi
Vallée de l a bRoadbaCk
Montagnes bl anChes
cinq zones de « forêt menacée » dans la forêt boréale canadienne sont identifiées comme zones prioritaires à la conservation. résolu exploite actuellement ces zones pour commercialiser ses produits « durables ».
Zones de FoRêt MenaCée
Région boRéale selon bRandt
liMite noRdique des FoRêts CoMMeRCiales
les 12 critères servant à Déterminer la valeur écologique Des forêts sont :
• la présence de vieilles forêts ; • la présence du caribou forestier ; • la présence de milieux humides ; • la proximité des aires protégées ; • la superficie du couvert forestier encore intact ; • la diversité en mammifères ; • la diversité aviaire ; • la diversité reptilienne et amphibienne ; • la diversité d’essences d’arbres ; • la densité de carbone dans le sol ; • le flux net de carbone• et la présence de lacs et de rivières.
pour en savoir plus, visitez notre site à l’adresse www.greenpeace.ca/foretsmenacees
« il est important que le stockage du carbone, la filtration de l’eau et les autres services environnementaux soient inclus dans les plans de conservation. ces plans se limitent pour l’instant à la protection de la biodiversité ou d’espèces individuelles ; or la biodiversité et les espèces individuelles sont aussi menacées par les changements climatiques et d’autres types de stress d’origine humaine. »d.W. schindler et P.G. lee, JouRnal oF biologiCal ConseRVation 11
les zones de forêt intacte telles que les montagnes
blanches jouent un rôle de régulation du climat absolument
essentiel, en stockant d’énormes quantités de carbone12
et en retirant cette substance de l’atmosphère pour des
centaines d’années13. de plus, l’eau douce des régions
boréales joue un rôle écosystémique vital en dépit des
dommages qui lui sont infligés par l’industrie14. les papiers
fabriqués à partir de fibres provenant de ces zones très
performantes aux plans de la séquestration du carbone
et de l’approvisionnement en eau douce ne peuvent en
aucun cas être qualifiés d’écoresponsables.
« notre équipe a comparé l’impact environnemental et les besoins énergétiques de papiers faits à 100 pour cent de fibres recyclées et de papiers faits à 100 pour cent de fibres vierges[…]. D’un point de vue environnemental, cette analyse démontre les avantages évidents et substantiels de recycler tous les types de papier que nous avons examinés. »recommandations du GrouPe de travail de l’université duke sur l’achat de PaPiers écoresPonsables 15
« est-il plus écologique d’imprimer des magazines sur du papier recyclé plutôt que sur du papier fait uniquement de fibres vierges ? […] cette analyse démontre que oui... »évaluation du cycle de vie des fibres vierGes et désancrées, PréParée Pour le national GeoGraPhic 16
S’il y a lieu d’en faire mention, résolu n’indique nulle part
la proportion de fibres recyclées présentes dans sa gamme
de papiers align17. les consommateurs en quête de produits
moins dommageables pour l’environnement seraient surpris
d’apprendre que cette gamme soi-disant écoresponsable
ne contient aucune fibre recyclée, bien que sa fabrication
ait une empreinte écologique réduite sur la biodiversité18
et en consommation d’énergie19.
les informations concernant la proportion de fibres
recyclées dans les autres gammes de produits de résolu
brillent également par leur absence. le 23 mai 2013,
résolu a indiqué avoir l’intention de publier les chiffres
annuels de fibres recyclées pour l’année 2012 dans
son futur rapport de durabilité. les chiffres, au moment
de mettre sous presse, contenus dans son rapport annuel
montrent qu’à peine 10 pour cent de l’ensemble des fibres
provient de fibres réutilisées. résolu vise l’excellence
opérationnelle « en gérant [son] exposition à la volatilité
associée à la fibre recyclée 20». Il s’agit là d’un recul
décevant, qui ne pourra qu’éloigner les consommateurs
en quête de produits durables.
en commercialisant ses produits soi-disant écoresponsables,
résolu ignore complètement les avantages de la fibre
recyclée et les dommages causés par les coupes à blanc.
Ces pratiques forestières mettent en péril les zones de
forêt menacée réputées pour leur rôle dans la régulation
du climat et d’habitat pour les espèces fauniques en péril.
un chemin forestier pénètre dans la vallée de la broadback. © greenpeace/gorDon Welters
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 7
comme on le voit dans cet exemple, les coupes à blanc détruisent les zones de forêts boréales menacées à travers le pays. résolu dit favoriser des pratiques durables, alors même que la compagnie s’approvisionne en bois provenant de zones menacées comme les montagnes blanches. © greenpeace/markus mauthe
Des pratiques forestières non Durables
« les consommateurs tiennent à savoir si le papier qu’ils utilisent est fabriqué à partir de ressources renouvelables. […] il y a là une occasion réelle pour résolu de demeurer fidèle aux attentes des clients... »Produits forestiers résolu, RappoRt annuel 2012 21
résolu prétend que ses produits proviennent de sources
durables exploitées en toute légalité. en vérité, la plus
grande partie de sa pulpe, de son papier et de son bois
proviennent des zones menacées de la forêt boréale,
dont la valeur écologique n’est plus à démontrer, mais
qui sont situées loin des yeux attentifs du public. alors
que les consommateurs réclament des produits de source
durable dans une proportion toujours plus grande, ce qui
constitue une opportunité de marketing exceptionnelle,
résolu omet de rendre des comptes au sujet de ses
opérations sur le terrain.
résolu effectue des opérations forestières dans trois
des principales zones de forêt menacée du canada,
et y prélève du bois sans aucune gêne pour fabriquer
ses produits prétendument écoresponsables.
la zone de forêt menacée trout lake–caribou constitue
un habitat essentiel du caribou forestier. Ses vastes
étendues vierges sont nécessaires à la survie de la harde
brightsand22.
la zone de forêt menacée des montagnes blanches
est l’endroit où l’une des plus grandes densités de
caribous forestiers a jamais été observée au Québec23.
elle est l’une des plus grandes étendues de forêt
commerciale intacte à l’échelle au pays. Située dans
la région du Saguenay–lac-Saint-Jean, elle recoupe
les terres ancestrales des premières nations Cris
de mistissini, et Innu de mashteuiatsh et pessamit.
la zone de forêt menacée de la vallée de la broadback
est l’une des dernières grandes étendues intactes du
nord-ouest du Québec.
« Dans le passé, les cris ont eu la chance de recevoir de nombreux appuis pour leurs efforts de conservation. nous espérons que la population continuera de soutenir nos démarches visant à protéger la rivière broadback. ces démarches bénéficieront non seulement aux cris et aux résidents de la baie-James, mais aussi à tous ceux qui comprennent l’importance de préserver les derniers écosystèmes intacts. »mattheW coon come, chef du Grand conseil des cris (eeyou istchee), avril 2013 24
Ces trois zones de forêt menacée sont situées à la
limite nord de la forêt commerciale et constituent les
dernières étendues relativement épargnées par les coupes
forestières et la fragmentation qui en résulte. lorsqu’ils
sont endommagés, leurs écosystèmes fragiles ont besoin
de plusieurs siècles pour se régénérer, à tel point que
le ministère des ressources naturelles du Québec a remis
en question la durabilité de l’exploitation forestière à
de telles latitudes25.
« la société respecte les lois et règlements des territoires où elle est présente... »Produits forestiers résolu, RappoRt annuel suR le déVeloppeMent duRable pouR la peRFoRManCe de 2011 26
au Québec, résolu s’est vu infliger plus d’un million
de dollars d’amendes au cours de la dernière décennie27,
ce qui en fait la compagnie forestière la plus sanctionnée
de la province28. Ses accrocs répétés à la réglementation
soulèvent de nombreuses questions quant à la durabilité
de ses opérations dans les zones de forêt menacée du
Canada.
Sans mesures de protection adéquates, les produits
issus de ces zones menacent leur intégrité écologique,
la beauté de leurs paysages et la survie du caribou
forestier. par conséquent, ces produits ne peuvent satisfaire
aux politiques d’approvisionnement responsable, et plus
particulièrement aux politiques se référant aux forêts à
haute valeur de conservation (FHVC). Ils ne peuvent en
aucun cas être qualifiés de « durables ». bref, le marketing
de résolu ne tient pas ses promesses.
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 9
trout-lake caribou
SuperfICIe : 1 617 536 hectares SuperfICIe IntaCte : 86 % aIreS protéGéeS permanenteS : 8 % abrIte deS eSpèCeS menaCéeS : oui
montagnes blanches
SuperfICIe : 2 307 743 hectares SuperfICIe IntaCte : 85,7% aIreS protéGéeS permanenteS : 0,1 % aIreS protéGéeS permanenteS : 11,2 % abrIte deS eSpèCeS menaCéeS :
oui
vallée De la broaDback
SuperfICIe : 2 264 401 hectares SuperfICIe IntaCte : 77,2 % aIreS protéGéeS permanenteS : 0 % aIreS protéGéeS IntérImaIreS : 14 %
abrIte deS eSpèCeS menaCéeS :
ouiÜ
Ü Ü
Données compilées par le global forest Watch canada basées sur les plus récentes informations publiques disponibles.
Des espèces menacées D’extinction
« tous les territoires forestiers détenus ou aménagés par résolu se trouvent dans, ou à proximité, des secteurs qui jouent un rôle dans la conservation de la biodiversité. »Produits forestiers résolu, RappoRt annuel suR le déVeloppeMent duRable pouR la peRFoRManCe de 2011 29
« la protection de la biodiversité des forêts et des habitats forestiers joue un rôle essentiel dans la création de nos plans d’aménagement forestier de 25 ans qui ont été élaborés en association avec le gouvernement et le public. »Produits forestiers résolu, RappoRt annuel 2012 30
résolu n’hésite pas à s’attribuer un rôle vital de protectrice
de la biodiversité, alors même qu’elle prélève du bois
et endommage l’habitat de hardes de caribous « non
autosuffisantes » (ce qui signifie que leurs chances de
survie à long terme sont très basses31). le caribou forestier
est un animal emblématique du Canada, figurant sur les
listes d’espèces vulnérables ou menacées d’extinction des
gouvernements fédéral et provinciaux32. Il se caractérise
par une faible tolérance aux activités humaines et a besoin
d’une superficie de près de 9000 km² de forêt boréale
vierge pour survivre33. le caribou forestier est également
considéré comme une « espèce parapluie », car les efforts
consentis pour le protéger contribuent du même coup
à protéger des dizaines d’autres espèces qui partagent
le même habitat34.
résolu prétend tenir compte des besoins du caribou.
pourtant, ses opérations en cours et à venir35,
plus particulièrement à la frange nord des unités
d’aménagement 24-51, 25-51 et 27-51, vont à l’encontre
des recommandations des biologistes36. Compte tenu
de la dégradation existante de leur aire de répartition,
les scientifiques sont d’avis que la harde témiscamie
(qui occupe les montagnes blanches), ainsi que les
hardes assinica et nottaway (qui occupent la vallée de
la broadback), ne peuvent plus tolérer de perturbations
supplémentaires telles que les coupes forestières et
la construction de route37. Ces hardes emblématiques
feront face à une « spirale descendante » si les activités
industrielles se poursuivent38. dans la forêt trout lake–
Caribou, la harde brightsand ne se porte guère mieux,
puisque 42 pour cent de son habitat est d’ores et déjà
perturbé39. Ce niveau de perturbation dépasse déjà le
seuil de 35 pour cent identifié par environnement Canada
permettant une probabilité de 60 pour cent de survie
à long terme du caribou40.
« les niveaux de perturbation existants sont considérés comme supérieurs aux seuils de tolérance de chaque harde, et toute perturbation supplémentaire du paysage perpétuera vraisemblablement la spirale descendante de ces populations. »GrouPe de travail sur le rétablissement du caribou forestier, comité scientifique, nord-du-québec 41
[la loi sur les espèces en voie de disparition est] « la plus grande menace à la foresterie en ontario. »Jamie lim, Président de l’association des industries forestières de l’ontario 42
pendant que résolu se targue de contribuer positivement
aux politiques publiques et à la protection de la faune,
l’association des industries forestières de l’ontario qui
la représente critique avec véhémence la loi sur les
espèces en voie de disparition (LEVD) de cette province43.
la LEVD est un outil législatif absolument essentiel à la
survie d’espèces vulnérables comme le caribou forestier.
la LEVD facilite également l’approvisionnement à long terme
des marchés en bois de source durable – que celui-ci ait
été prélevé par résolu ou par d’autres compagnies actives
en ontario.
résolu souligne l’importance de protéger les espèces
vulnérables et la biodiversité des forêts, alors qu’elle tente
d’affaiblir les politiques publiques ayant ce même objectif
et continue de faire des ravages sur le terrain.
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 11
harDes De caribous Dans les tenures concéDées à proDuits forestiers résolu
harDe DégraDation état risque forêt menacée De l’aire De encouru répartition
brIGhtSand 42 % preSQue non autoSuffISante modéré trout lake-CarIbou
temISCamIe 46 % non autoSuffISante élevé vallée de la broadbaCk/montaGneS blanCheS
manouane 39 % preSQue non autoSuffISante modéré montaGneS blanCheS
pIpmuaCan 59 % non autoSuffISante élevé montaGneS blanCheS
aSSInICa 51 % non autoSuffISante élevé vallée de la broadbaCk
44
un caribou forestier sur un chemin forestier dans la zone menacée de la vallée de la broadback. cet animal emblématique fait face a un avenir incertain dans les forêts gérées par résolu. © greenpeace/gorDon Welters
priorité à la certification au Détriment De la conservation
« le fait d’adhérer à des normes de certification forestière vérifiées par un tiers [donne à nos clients] l’assurance que nos forêts sont aménagées de façon responsable. » Produits forestiers résolu, raPPort annuel 2012 45
résolu semble donner la priorité à la certification au
détriment des mesures de conservation. alors que cette
compagnie s’enorgueillit d’un « taux de certification
de 100 pour cent », la communauté scientifique accorde
de plus en plus d’importance à la protection de la forêt
et souligne que de vastes étendues devraient être mises
à l’abri de toute activité industrielle, y compris lorsque
cette activité fait l’objet d’une certification crédible46.
en d’autres termes, la préservation de l’intégrité écologique
d’une forêt dépend tout autant des pratiques d’exploitation
responsables (dont celles préconisées par le forest
Stewardship Council ou FSC), que de la création de vastes
aires protégées en permanence de toute activité industrielle.
Ces mesures doivent être appliquées simultanément ;
or résolu a manqué à ses devoirs en exploitant des
concessions certifiées correspondant aux aires de
répartition des hardes de caribous mentionnées plus haut.
Ces hardes risquent d’avoir complètement disparu dans
50 ans, compte tenu de la destruction continue de leur
habitat47.
de plus, résolu semble éprouver des problèmes avec
d’autres critères de certification du FSC. depuis 2010,
par exemple – année où on lui a attribué son premier
certificat dans le secteur des montagnes blanches48 –
pas moins de 25 rapports de non-conformité (RNC) et
requêtes d’actions correctives (RAC) lui ont été adressés
par l’organisme rainforest alliance, responsable de
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 13
l’application du programme SmartWood49. Ces non-
conformités sont principalement liées à la mise en
œuvre de mesures concrètes en ce qui a trait aux aires
protégées, aux espèces menacées et aux droits des
peuples autochtones50.
en outre, le Grand conseil des Cris (eeyou Istchee,
organisme représentant les neuf communautés appartenant
à la première nation crie eeyou Istchee), soutient que
les activités de résolu dans les montagnes blanches
contreviennent au principe 3 de la norme boréale nationale.
afin de faire respecter leurs droits collectifs – incluant
celui à un consentement préalable, libre et éclairé – les
Cris ont dû contester le certificat FSC par l’entremise du
mécanisme de résolution des conflits de cette organisation.
notre analyse révèle que résolu s’est vu accorder
quatre certificats en ontario et au Québec, malgré
ses accrocs aux normes et aux politiques du FSC. les
questions litigieuses, qui ont trait aux forêts à haute valeur
de conservation, aux droits des peuples autochtones,
à la gestion environnementale et aux aires protégées,
ne sont toujours pas réglées au moment d’écrire ces lignes.
le programme de certification du FSC joue un rôle
important dans la saine gestion des forêts. Cependant,
les certificats en question perdent leur efficacité lorsqu’une
entreprise comme résolu néglige de les respecter et de
les jumeler à des aires protégées permanentes de grande
dimension.
les coupes à blanc continuent de caractériser les pratiques forestières en forêt boréale canadienne, menaçant l’intégrité et la biodiversité ainsi que les valeurs culturelles liées à cette forêt. © greenpeace/françois pesant
les Cris ont logé une plainte formelle auprès du FSC,
par l’entremise du mécanisme de résolution des conflits
de cette organisation. la cause est toujours en suspens.
« ...ils [ les cris] ne peuvent donner leur consentement libre et informé à l’aména ge ment forestier sur la portion de leur territoire traditionnel couvert par ce certificat. » alexandre boursier, directeur réGional, rainforest alliance canada 55
en 2013, résolu n’a pas hésité à faire front commun
avec le gouvernement de l’ontario pour porter en appel
un jugement historique, qui donnait raison à la première
nation Grassy narrows et imposait aux compagnies d’obtenir
son consentement avant d’entreprendre des travaux sur ses
terres ancestrales56. durant de nombreuses années, résolu
a prélevé du bois dans la forêt Whiskey Jack, située dans le
nord-ouest de l’ontario, sans avoir obtenu le consentement
de cette communauté. la riposte a pris la forme d’un
blocus qui compte parmi les plus longs de toute l’histoire
canadienne57. la publicité négative que ce conflit a généré
a incité abitibibowater (nom employé par résolu à l’époque)
a renoncer à l’exploitation de cette région en 200858.
« lorsque ces zones seront détruites, il ne restera plus aucun endroit où nous pourrons montrer à nos enfants comment était la forêt à l’époque de nos ancêtres. »Paul Gull, chef de la Première nation crie de WasWaniPi 59
autre conflit passé sous silence dans les rapports de résolu,
la multinationale a suscité l’animosité des algonquins de
lac-barrière, au nord d’ottawa, en effectuant des coupes à
blanc sur leurs terres ancestrales pendant plusieurs années.
les forêts de cette région jouent un rôle central dans la
vie des algonquins depuis des temps immémoriaux. on
retrouve sur ces terres une quantité impressionnante de sites
à haute valeur écologique, patrimoniale et historique60. pour
l’instant, résolu ignore les revendications de cette nation
et a même eu l’audace de poursuivre ses chefs en justice61.
Ces informations sont manifestement absentes des rapports
sur le développement durable de résolu.
résolu se dit respectueuse des premières nations, mais
ses pratiques non durables ne respectent pas leurs droits
fondamentaux et demeurent la source de nombreux conflits.
Des activités qui contreviennent aux Droits Des peuples autochtones
en 2010, greenpeace et la nation crie de Waswanipi ont manifesté leur opposition à la construction de nouveaux chemins forestiers dans la zone menacée de la vallée de la broadback. © greenpeace/bujolD
« produits forestiers résolu reconnaît la signification culturelle et sociale de la terre, de l’eau et des forêts du canada pour les peuples autochtones. »Produits forestiers résolu, Politique concernant les PeuPles autochtones 51
« toute politique relative aux droits humains et aux peuples autochtones devra spécifier comment l’entreprise entend obtenir le consentement préalable, libre et éclairé, desdits peuples autochtones. cette politique devra également respecter, protéger et appliquer les droits et obligations mentionnés dans la Déclaration des nations unies sur les droits des peuples autochtones. »mécanisme d’exPerts sur les droits des PeuPles autochtones, Juillet 2012 52
en 2012, résolu a adopté une politique officielle visant à
orienter ses relations avec les premières nations du Canada.
en guise de préparatif, résolu prétend avoir fait l’examen
de politiques similaires adoptées par diverses entreprises
du secteur des ressources naturelles menant des activités au
Canada, aux états-unis et en australie52. malheureusement,
la politique officielle de résolu ne fait aucune référence à
la déclaration des nations unies sur les droits des peuples
autochtones, non plus qu’au droit de ces peuples à un
« consentement préalable, libre et éclairé ». Cette attitude
a eu des conséquences fâcheuses pour les activités de
résolu. en 2013, l’organisme rainforest alliance (responsable
de l’application des normes du FSC dans la zone de forêt
menacée des montagnes blanches) a jugé que les Cris
n’avaient pas consenti à ce que des opérations forestières
aient lieu sur leurs territoires ancestraux54. par la suite,
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 15
un partenaire irresponsable envers les collectivités locales
« la fermeture de l’usine bowater a porté un coup très dur à nos familles et nos entreprises. »vicki conrad, déPutée de la chambre d’assemblée de la nouvelle-écosse 67
malgré une présence de plusieurs décennies en nouvelle-
écosse, et malgré que ses employés aient accepté une
réduction de leurs salaires et de leurs prestations de retraite
dans le cadre d’un plan de sauvetage68, résolu a annoncé
la fermeture de son usine bowater mersey en juin 201269.
Cette décision a eu pour effet de laisser le gouvernement
néo-écossais aux prises avec un déficit de caisse de retraite
de plusieurs millions de dollars70, et avec un terrain dont
la décontamination pourrait coûter 8,75 millions de dollars71.
« nous en avons assez fait pour eux. ils ont acheté fibrek pour 100 millions de dollars, mais auraient pu placer cette somme dans la caisse de retraite. s’ils exigent encore plus de sacrifices de la part des travailleurs, je crois que nous allons couper court à la conversation. »Gary braGnalo, directeur des communications, local 39 du syndicat canadien des communications, de l’énerGie et du PaPier, thunder bay, ontario 72
Selon le Syndicat canadien des communications, de l’énergie
et du papier (SCEP), les employés de résolu ont cédé 16 pour
cent du total de leurs salaires et de leur caisse de retraite afin
d’aider la compagnie à se restructurer lorsqu’elle était sous la
protection de la loi sur la faillite et l’insolvabilité73. malgré ce
compromis, et malgré une directive prévoyant une augmenta tion
des versements spéciaux pour renflouer la caisse de retraite,
résolu continue de faire pression sur ses employés afin qu’ils
acceptent des coupures supplémentaires74. résolu a même
poursuivi en justice les organismes réglementaires provinciaux
après que ceux-ci aient tenté de récupérer les sommes dues
aux caisses de retraite, bien que la procédure d’urgence exige
spécifiquement le versement de ces sommes75.
résolu se dépeint comme un partenaire socialement
responsable et entièrement dévoué à la prospérité régionale.
or un examen attentif de ses pratiques révèle une toute
autre réalité. Ses caisses de retraites déficitaires, sa volonté
de payer le moins de taxes possible et l’abandon de
communautés entières à leur sort ont des conséquences
socio-économiques et environnementales désastreuses.
usine de résolu à thunder bay. la compagnie se bat actuellement pour se faire rembourser les impôts qu’elle a payés à la ville d’un montant de 109 000 $ ainsi que pour la réduction future de ses impôts. © greenpeace/shane moffatt
« nous savons que notre rentabilité à long terme repose sur notre capacité [...] à agir comme un partenaire responsable dans les collectivités où nous vivons et travaillons. »Produits forestiers résolu, vision et valeurs 62
« [é]tablir de solides relations avec les communautés dans les endroits où nous exerçons nos activités, reconnaître que les entreprises économiquement viables et civiquement engagées contribuent à la prospérité régionale à long terme. »Produits forestiers résolu, raPPort annuel sur le déveloPPement durable Pour la Performance de 2011 63
« résolu paierait moins de taxes que l’intercity mall. c’est ridicule. l’industrie doit payer sa juste part et non imposer son fardeau au contribuable residentiel. c’est ça qui va se produire. »– keith hobbs, maire de thunder bay 64
en avril 2013, résolu s’est adressée à la Société d’éva lua tion
foncière des municipalités de l’ontario afin que celle-ci
révise à la baisse l’évaluation de son usine de thunder bay.
résolu a réclamé une baisse de 60 pour cent rétroactive
à partir de 200965. une telle décision aurait pour effet de
laisser à cette ville ontarienne de 109 000 habitants – dans
laquelle son usine est implantée depuis plusieurs décennies
– une dette rétroactive s’élevant à 7,5 millions de dollars
et un manque à gagner annuel de 1,8 million de dollars
pour chaque année subséquente66.
conclusion
les compagnies forestières sont capables d’agir à bon escient.
au Canada, plusieurs d’entre elles font des efforts sincères
pour rendre leurs activités plus durables, favoriser le
développement des collectivités locales et respecter
les droits des peuples autochtones. Cela dit, l’attitude de
résolu, qui s’autoproclame chef de file du développement
durable sans agir en conséquence, porte atteinte à la
réputation de l’industrie forestière dans son ensemble.
le développement durable ne se limite pas à des formules
de marketing. Il doit influencer et orienter la conduite
de toutes les activités d’une entreprise. or, les discours
environnementalistes de résolu camouflent des pratiques
forestières néfastes qui endommagent les précieux
écosystèmes de la forêt boréale, accélèrent la disparition
des espèces vulnérables, contreviennent aux droits des
peuples autochtones et ne contribuent en rien à améliorer
le sort des collectivités locales et des travailleurs.
pour être à la hauteur de ses prétentions, résolu
doit prendre des mesures tangibles qui se traduiront
par des changements concrets dans la forêt et au sein
des collectivités. À cet effet, résolu doit :
• cesser de prélever du bois dans les zones de forêt menacées ;
• établir des plans de conservation de ces zones dans les plus brefs délais ;
• appuyer publiquement la création d’aires protégées permanentes de grande dimension ;
• faire les ajustements nécessaires pour respecter les critères de certification applicables;
• laisser aux collectivités locales leur juste part des retombées économiques ; et
• respecter le droit des premières nations à un consentement préalable, libre et éclairé.
les consommateurs ont le choix entre croire résolu sur
parole et faire des recherches pour savoir ce qui se passe
réellement sur le terrain. mais en fin de compte, seule la
connaissance des faits leur permettra de faire des achats
conformes à leur politique d’approvisionnement et à l’image
de responsabilité sociale qu’ils souhaitent projeter.
À l’instar de ses clients, résolu a elle aussi la possibilité de
choisir. elle peut se borner à investir dans des campagnes
de relations publiques, ou prendre des mesures concrètes
afin de protéger la forêt boréale canadienne et rendre leur
juste part aux collectivités et aux travailleurs. avec un
comportement exemplaire, résolu peut devenir un vrai chef
de file de l’industrie forestière durable. elle doit maintenant
décider si elle s’en tient à des discours creux ou si elle tient
ses promesses.
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 17
1 produits forestiers résolu, 2011, notre vision du développement durable, rapport annuel sur le développement durable pour la performance de 2011, message du président et chef de la direction, p. 6. http://www.pfresolu.com/uploadedfiles/media/publications/résolu_rapport_du_développement_durable_2011.pdf
2 pour plus d’informations : http://www.pfresolu.com/medias/Information_eclair
3 produits forestiers résolu, 2011, op. cit., p. 40.
4 ibid.
5 produits forestiers résolu, 2012, op. cit. données absentes du rapport annuel dans son ensemble.
6 produits forestiers résolu, 2012, réussir ensemble, rapport annuel 2012, p. 22. http://www.pfresolu.com/uploadedfiles/Investors/financial_ reports/produits_forestiers_résolu-rapport_annuel_2012.pdf
7 pour plus d’informations : www.alignpapier.com.
8 produits forestiers résolu, rapport annuel 2012, page de garde.
9 pour plus d’informations : http://www.alignpapier.com/fr/papers.
10 Greenpeace Canada, 2013, alerte boréale : plaidoyer pour que cesse la consommation de bois et de papier provenant des forêts menacées, http://www.greenpeace.org/canada/Global/canada/report/2013/01/hotspot-french.pdf.
11 d.W. Schindler et p.G. lee, 2010, « Comprehensive conservation planning to protect biodiversity and ecosystem services in Canadian boreal regions under a warming climate and increasing exploitation », Biological conservation 143, pp. 1572–1573.
12 S. t. Gower, o. krankina, r. J. olson, m. apps, S. linder et C. Wang, 2001, « net primary production and carbon allocation patterns of boreal forest ecosystems », ecological applications 11, p. 1395.
13 luyssaert, Sebastiaan et al., 2008, « old-growth forests as global carbon sinks » dans nature, 455 (7210), pp. 213-215.
14 d.W. Schindler et p.G. lee, 2010, op. cit., pp. 1571-1586.
15 duke university, environmental defense fund, Johnson & Johnson, mcdonald’s, the prudential Insurance Company of america et time Inc., paper task force recommendations for purchasing and using environmentally preferable paper, pp. 78-80. http://epa.gov/epawaste/conserve/tools/warm/pdfs/environmentaldefensefund.pdf.
16 envIron International Corporation, 2012, life cycle assessment of deinked and Virgin pulp, denver, Colorado, novembre 2012. document préparé pour la société national Geographic, Washington, dC. projet no. 3224568b. en ligne : http://www.greenamerica.org/pdf/natGeo- lCa- report-2013.pdf.
17 pour plus d’informations : http://www.alignpapier.com/fr/papers.
18 paper task force recommendations for purchasing and using environmentally preferable paper: duke university, environmental defense fund, Johnson & Johnson, mcdonald’s, the prudential Insurance Company of america and time Inc., pp. 48 and 80: http://epa.gov/epawaste/conserve/tools/warm/pdfs/environmentaldefensefund.pdf;
19 life Cycle assessment of deinked and virgin pulp – prepared for national Geographic Washington dC. prepared by: envIron International Corporation denver, Co, november 2012. project number 3224568b http://www.greenamerica.org/pdf/natGeo-lCa-report-2013.pdfduke university et al., op. cit., pp. 78-80 ; et envIron International Corporation, supra, note 12.
20 produits forestiers résolu, 2012, op. cit., p. 30.
21 produits forestiers résolu, 2012, op. cit., p. 54.
22 environnement Canada, 2012, recovery strategy for the Woodland caribou (rangifer tarandus caribou), Boreal population, in canada, species at risk act recovery Strategy Series, ottawa, xi p. 124.
23 environnement Canada, 2008, scientific review for the identification of critical habitat for Woodland caribou (rangifer tarandus caribou), Boreal population in canada, p. 45; et rudolph, t. d., drapeau, p., St-laurent, m-h. et Imbeau, l. 2012, situation du caribou forestier (rangifer tarandus caribou) sur le territoire de la Baie James dans la région nord-du-Québec, rapport présenté au ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec et au Grand conseil des Cris (eeyou Istchee), montréal, Québec : http://www.gcc.ca/pdf/rapport-final-Caribou-forestier-baie-James_eeyou-Istchee.pdf.
24 Grand Conseil des Cris, communiqué, « Crees launch Campaign to protect the broadback river », 10 avril 2013. http://www.gcc.ca/newsarticle.php?id=304.
25 ministère des ressources naturelles du Québec, 2000, la limite nordique des forêts attribuables : rapport final, p. 41. ftp://ftp.mrnf.gouv.qc.ca/public/bibliointer/mono/2012/02/0826096.pdf.
26 produits forestiers résolu, 2011, op. cit., p. 57.
27 http://www.greenpeace.org/canada/Global/canada/report/2013/05/Infractions-a-la-loi-sur-les-forets.pdf
28 ibid.
29 produits forestiers résolu, 2011, op. cit., p. 24.
30 produits forestiers résolu, 2012, op. cit., p. 45.
31 environnement Canada, 2008, supra, note 22.
32 voir par exemple : Gouvernement du Canada, profil d’espèce, caribou des bois, http://www.sararegistry.gc.ca/species/speciesdetails_f.cfm?sid=636; Gouvernement du manitoba, species listed under the Manitoba endangered species act, http://www.gov.mb.ca/conservation/wildlife/sar/sarlist.html; et Gouvernement de l’ontario, ministère des richesses naturelles, liste des espèces en péril en ontario, http://www.mnr.gov.on.ca/fr/business/Species/2ColumnSubpage/276723.html
33 Courtois, réhaume, 2003, la conservation du caribou dans un contexte de perte d’habitat et de fragmentation du milieu, thèse présentée à l’université du Québec à rimouski (octobre 2003), p. 350; Schaefer, J. a. et mahoney, S.p., 2003, « Spatial and temporal scaling of population density and animal movement: a power law approach », ecoscience 10(4), pp. 496-501; rettie, W. J. et messier, 2000, « f. hierarchical habitat selection by woodland caribou: Its relationship to limiting factors », ecography 23(4), pp. 466-478; Smith, k. G., ficht, e. J., hobson, d., Sorensen, t. C. et hervieux, d, 2000, « Winter distribution of woodland caribou in relation to clearcut logging in west-central alberta », canadian Journal of zoology 78(8), pp. 1433-1440. environnement Canada, 2008, scientific review for the identification of critical habitat for Woodland caribou (rangifer tarandus caribou), Boreal population, in canada; hins, Caroline, ouellet, Jean-pierre, dussault, Claude et St-laurent, martin-hugues, 2009, « habitat selection by forest-dwelling caribou in managed boreal forest of eastern Canada: evidence of a landscape configuration effect », forest ecology and Management, 257(2) pp. 636-643; Weclaw, p. et hudson, r. J., 2004, « Simulation of conservation and management of woodland caribou », ecological Modelling 177(1-2), pp. 75-94.
34 hummel, m., et ray, J.C, 2008. caribou and the north: a shared future, dundurn press.
35 produits forestiers résolu, 2007, plan général d’aménagement forestier 2008-2013, unité d’aménagement forestier 25-51, http://www.resolute fp.com/uploadedfiles/menus/Sustainability/abIboW_laC_pGafdoc_b02G08_02551_approuverlacroix.pdf; ministère des ressources naturelles du Québec, 2012, plan d’aménagement forestier intégré tactique, unité 25-51, p. 103; http://www.mrn.gouv.qc.ca/publications/forets/consultation/saguenay-lac-saint-jean/pafit-saguenay-lac-saint-jean-025-51.pdf; et produits forestiers résolu, 2012, plan d’aménagement forestier durable tfd lac-St-Jean, http://www.resolutefp.com/uploadedfiles/Sustainability/forestry_and_fiber_Sourcing/Certification_by_operation/lac-Saint-Jean_Saint-félicien-plan_afd.pdf.
36 rudolph, t. d., drapeau, p., St-laurent, m-h. et Imbeau, l. 2012, op. cit., p. 60
37 ibid.
38 ibid.
39 environnement Canada, 2012, recovery strategy for the Woodland caribou (rangifer tarandus caribou), Boreal population, in canada, species at risk act recovery Strategy Series, ottawa, xi p. 124.
40 environnement Canada, 2012, op. cit., p.vII.
41 rudolph, t. d., drapeau, p., St-laurent, m-h. et Imbeau, l. 2012, situation du caribou forestier (rangifer tarandus caribou) sur le territoire de la Baie James dans la région nord-du-Québec, rapport présenté au ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec et au Grand conseil des Cris (eeyou Istchee), montréal, Québec, p. 60. http://www.gcc.ca/pdf/rapport-final-Caribou-forestier-baie-James_eeyou-Istchee.pdf
42 « anger mounts over endangered Species act », the Working forest, 31 juillet 2008, http://www.workingforest.com/anger-mounts-over- endangered-species-act.
43 Selon Jamie lim, président de l’ofIa : « depuis 2007, l’application de la levd a été une source d’incertitude constante pour nos entreprises. » assemblée législative de l’ontario, comptes rendus : comité permanent des finances et des affaires économiques - consultations pré-budgétaires, 12 mars 2013. http://www.ontla.on.ca/web/committee-proceedings/ committee_transcripts_details.do?locale=fr&billId=&parlCommId=8957&business=pre-budget consultations&date=2013-03-12&documentId=26709
44 voir le document en annexe.
45 produits forestiers résolu, 2012, op. cit., p. 41.
46 hannah, lee, 2008, protected areas and climate change, annals of the new York academy of Sciences 1134 (the Year in ecology and Conservation biology 2008), pp. 201-212; Sarakinos, h., nicholls, a. o., tubert, a., aggarwal, a., margules, C. r. et Sarkar, S., 2001, « area prioritization for biodiversity conservation in Quebec on the basis of species distributions: a preliminary analysis », Biodiversity and conservation 10(9) pp. 1419-1472; rodrigues, ana S. l. et Gaston, kevin J., 2001, « how large do reserve networks need to be? », ecology letters 4(6), pp. 602-609; Wiersma, Yolanda f., nudds, thomas d. et rivard, donald h., 2004, « models to distinguish effects of landscape patterns and human population pressures associated with species loss in Canadian national parks », landscape ecology 19(7), pp. 773-786; rivard, donald h., poitevin, Jean, plasse, daniel, Carleton, michel et Currie, david J., 2000, « Changing Species richness and Composition in Canadian national parks », conservation Biology 14(4), pp. 1099-1109; Wiersma, Yolanda f. et nudds, thomas d., 2009, « efficiency and effectiveness in representative reserve design in Canada: the contribution of existing protected areas », Biological conservation 142(8), pp. 1639-1646; Gurd, d. b., t. d. nudds et d. h. rivard, 2001, « Conservation of mammals in eastern north american wildlife reserves: how small is too small? », conservation Biology 15, pp. 1355-
Des promesses à la réalité : le Développement (non) Durable De résolu 19
auteurs : richard brooks et shane moffatt
révision interne : stephanie goodwin, nicolas mainville, holly postlethwaite et catherine vezina
traduction : pierre-étienne paradis
Crédits photo : © greenpeace / simon bujold, markus mauthe, shane moffatt, françois pesant et gordon Welters
isbn 978-2-922216-97-4 publié par greenpeace canadamai 2013
Greenpeace est une organisation indépendante, pacifique et non partisane qui a pour but de dénoncer les atteintes à l’environnement et d’apporter des solutions à la protection de l’environnement et à la promotion de la paix. fondée en 1971 à vancouver, Greenpeace bénéficie du soutien de 2,9 millions de membres à travers le monde, dont près de 90 000 au Québec et au Canada, faisant d’elle la plus grande organisation indépendante du milieu environnemental.
33 Cecil Street, toronto, ontario m5t 1n1 454, avenue laurier est, montréal, Québec h2J 1e7 1726 Commercial drive, vancouver, british Columbia v5n 4a3 8617-104 Street West, edmonton, alberta t6e 4G6 1-800-320-7183 www.greenpeace.ca
Ce document est imprimé sur du papier recyclé post-consommation à 100 %, exempt de chlore et fabriqué à l’aide d’énergie éolienne.
1363; Gurd, d. brent et nudds, thomas d., 1999, « Insular biogeography of mammals in Canadian parks: a re-analysis », Journal of Biogeography 26(5), pp. 973-982; pressey, r. l., humphries, C. J., margules, C. r., vane-Wright, r. I. et Williams, p. h., 1993, « beyond opportunism: key principles for systematic reserve selection », trends in ecology & evolution 8(4), pp. 124-128; pickett, S. t. a. et thompson, John n., 1978, « patch dynamics and the design of nature reserves », Biological conservation 13(1), pp. 27-37.
47 la harde brightsand du nord-ouest de l’ontario, par exemple, a une aire de répartition qui recoupe certaines zones d’exploitation de la forêt Caribou certifiées par le fSC. Son habitat est perturbé à 42 pour cent, ce qui dépasse le seuil minimal de 35 pour cent requis pour qu’elle puisse survivre à long terme. « le présent programme de rétablissement fixe à un minimum de 65 % d’habitat non perturbé le seuil de gestion des perturbations qui assure une probabilité mesurable (60 pour cent) qu’une population locale soit autosuffisante. Ce seuil est considéré comme un minimum, car, à 65 pour cent d’habitat non perturbé, il persiste un risque significatif (40 pour cent) que les populations locales ne soient pas autosuffisantes. » — environnement Canada, 2012, programme de rétablissement du caribou des bois (rangifer tarandus caribou), population boréale au canada, p. 40. par ailleurs, la population « autosuffisante » est définie comme étant capable de persister pour plus de 50 ans sans nécessiter d’intervention de gestion active (p. 54). la harde de témiscamie, dont l’habitat recoupe les tenures des montagnes blanches accordées à résolu, est qualifiée de « non autosuffisante » dans rudolph, t. et al., situation du caribou forestier (rangifer tarandus caribou) sur le territoire de la Baie James dans la région nord-du-Québec, rapport présenté au ministère des ressources naturelles et de la faune du Québec et au Grand conseil des Cris (eeyou Istchee), p. 34.
48 Certification Canada, certification status report Quebec - sfM - Year-end 2012, http://www.certificationcanada.org/_documents/status_reports/QC Sfm Status report 2012 Yearend_Jan25.pdf
49 rainforest alliance, rapport d’audit d’enregistrement pour abitibibowater inc. uafs 024-51 et 027-51 à dolbeau-mistassini, Québec, SW-fm/CoC-004525, 26 novembre 2009; rainforest alliance, demandes d’actions correctives, abitbibowater Inc., fmus 024-51 et 027-51, SW-fm/CoC-004525, 2 décembre 2009; rainforest alliance, Sommaire du rapport d’aménagement forestier, rapport d’audit 2010 pour abitibibowater Inc., mistassini-péribonka à St-félicien, Québec, SW-fm/CoC-004525, 13 avril 2011; rainforest alliance, Sommaire du rapport d’aménagement forestier, rapport d’audit 2011 pour abitibibowater Inc., mistassini-péribonka à St-félicien, Québec, SW-fm/CoC-004525, 22 novembre 2011; rainforest alliance, demandes d’actions correctives, abitbibowater Inc., SW-fm/CoC-004525, 2 avril 2012; rainforest alliance, Sommaire du rapport d’aménagement forestier, rapport d’audit 2012 pour produits forestiers résolu Canada Inc., mistassini-péribonka à dolbeau-mistassini, Québec, SW-fm/CoC-004525, 22 novembre 2012.
50 ibid.
51 produits forestiers résolu, politique concernant les peuples autochtones. http://www.pfresolu.com/uploadedfiles/Sustainability/Stakeholder_engagement/résolu-politique_concernant_les_peuples_autochtones.pdf.
52 Conseil des droits de l’homme, comment on the human rights council’s Guiding principles on Business and human rights as related to indigenous peoples and the right to participate in decision-Making with a focus on extractive industries (anglais seulement), 4 juillet 2012, doc. nu a /hrC/emrIp/2012/Crp.1, http://www.ohchr.org/documents/Issues/Ipeoples/emrIp/Session5/a-hrC-emrIp-2012-Crp1_en.pdf.
53 produits forestiers résolu, 2012, op. cit., p. 62.
54 boursier, alexandre, rapport de vérification de non-conformité Majeure, rainforest alliance, 5 avril 2013, pp. 2-4.
55 alexandre boursier, rainforest alliance, rapport de vérification de non-Conformité majeure, 5 avril 2013, p. 3.
56 michael benedict, « Critical land use case now reaching court of appeal stage », the lawyers Weekly, 18 janvier 2013. http://www.lawyersweekly.ca/index.php?section=article&articleid=1816.
57 tim tiner, « narrows escape », now toronto, 19-26 juin 2008. http://www.nowtoronto.com/news/story.cfm?content=163639
58 ibid.
59 Grand Conseil des Cris, communiqué, « Crees launch Campaign to protect the broadback river », 10 avril 2013. http://www.gcc.ca/newsarticle.php?id=304
60 pour plus d’informations : http://mamwi.org/our-callout
61 pour plus d’informations : http://www.barrierelakesolidarity.org/2013/03/urgent-callout-for-donations-to.html; et http://www.counterpunch.org/2012/07/13/sustainable-colonialism-in-the-boreal-forest.
62 produits forestiers résolu, vision et valeurs, http://www.pfresolu.com/vision-valeurs.
63 produits forestiers résolu, 2011, op. cit., p. 5.
64 « resolute asks thunder bay for ‘ridiculous’ tax break », CbC news, 9 avril 2013, http://www.cbc.ca/news/canada/thunder-bay/story/2013/ 04/09/tby-thunder-bay-resolute-mill-request-tax-reduction.html.
65 Jeff labine, « preparing to fight », tbnewswatch, 8 avril 2013, http://wwwtbnewswatch.com/news/272749/preparing-to-fight.
66 ibid.
67 Gouvernement de nouvelle-écosse, communiqué, « province Continues to Support region of Queens municipality », 10 avril 2013, http://www.gov.ns.ca/econ/news/nr_view.asp?id=20130410001.
68 « time runs out for bowater mill », the chronicle herald, 14 juin 2012, http://thechronicleherald.ca/novascotia/107146-time-runs-out-for-bowater-mill.
69 « bowater mill closing indefinitely in nova Scotia », the Globe and Mail, 15 juin 2012, http://www.theglobeandmail.com/report-on-business/bowater-mill-closing-indefinitely-in-nova-scotia/article4265759
70 « paper mill pension outcomes very different », the chronicle herald, 11 décembre 2012, http://thechronicleherald.ca/novascotia/241480-paper-mill-pension-outcomes-very-different
71 Gouvernement de nouvelle-écosse, département des ressources naturelles, summary of notes – site Visit – Bowater Mersey paper company, 26 juin 2012, http://www.gov.ns.ca/natr/land/bowater2012/pdf/nova Scotia lands environmental summary.pdf.
72 « resolute workers have done ‘enough,’ union says », cBc news, 10 août 2012, http://www.cbc.ca/news/canada/thunder-bay/story/2012/08/10/ tby-resolute-forest-products.html.
73 ibid.
74 Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier, communiqué, « les travailleurs de résolu refusent toute réduction de leurs prestations de retraite », 18 février 2013, http://www.cep.ca/fr/nouvelles/communiqués-de-presse/les-travailleurs-de-résolu-refusent-toute-réduction-de-leurs.
75 « resolute forest products pension plans underfunded by $1.9 billion », foresttalk, 10 août 2012, http://foresttalk.com/index.php/2012/08/10/resolute-forest-products-pension-plans-underfunded-by-1-9-billion.
76 le texte original avant cette clarification de la part de résolu était : « les informations concernant la proportion de fibres recyclées dans les autres gammes de produits de résolu brillent également par leur absence. Contrairement aux années précédentes, ces données ont été exclues du rapport annuel 2012. Ce rapport évite même de divulguer la quantité totale de fibre recyclée utilisée au sein de la compagnie, se bornant à affirmer que résolu vise l’excellence opérationnelle « en gérant [son] exposition à la volatilité associée à la fibre recyclée 20 ». Il s’agit là d’un recul décevant, qui ne pourra qu’éloigner les consommateurs en quête de produits durables. »
addendum : la compagnie s’est engagée, suite à une décision de la cour après la publication du rapport de Greenpeace, à rendre disponible en 2013, dans leur rapport 2012 de durabilité, les données annuelles officielles de l’utilisation en fibres recyclées. nous avons amendé ce rapport afin de refléter cette nouvelle information et éviter toute confusion quant à l’utilisation de fibres recyclées par la compagnie76. lors de l’écriture, la compagnie affirmait que les fibres réutilisées comptaient pour un peu plus de 10 % de leur offre globale, incluant le papier journal recyclé, le papier de bureau, les magazines ainsi que les fibres provenant de leur usine de mokpo en Corée du Sud.
Greenpeace est une organisation indépendante, pacifique et non partisane qui a pour but de dénoncer les atteintes à l’environnement et d’apporter des solutions à la protection de l’environnement et à la promotion de la paix.
33 Cecil Street, toronto, ontario m5t 1n1 454, avenue laurier est, montréal, Québec h2J 1e7 1726 Commercial drive, vancouver, british Columbia v5n 4a3 8617-104 Street West, edmonton, alberta t6e 4G6 1-800-320-7183
www.greenpeace.cawww.greenpeace.ca/resolu
Recommended