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Page 1: Economie & Finance Basée au BioArk - theark.ch · gnols CASA C-101 Aviojet vieillis-sants. L’utilisation de PC-9M devrait simplifier le processus de formation et en réduire les

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en 2018. «Nous pensons engager prochainement entre 7 à 20 per-sonnes», prévoit le directeur scien-tifique. La jeune entreprise prévoit aussi de développer d’autres tests génétiques, permettant notam-ment de personnaliser son régime alimentaire en fonction de son profil génétique.

Economie & FinancePage 11Mardi 11 août 2015

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Inventé en SuisseVisite du centre où sont concoctéesles capsules Nespresso Page 12

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Matières premièresFace à des rumeurs, Noble Group a tenté de rassurer les investisseurs Page 13

Une start-up a élaboré un test ADN de personnalité> Génétique Karmagenes vise les sites de rencontres et les départements de ressources humaines> Basée au BioArk de Monthey, la société valaisanne espère vendre 500 000 tests en 2018

Ghislaine Bloch

Etes-vous plutôt calme ou ner-veux? Introverti ou extraverti?Spontané ou réfléchi? «Les facteursgénétiques façonnent une part im-portante de notre personnalité»,estiment les généticiens de Karma-genes, une start-up valaisanne. Ilsont développé un test permettant,à partir d’un échantillon de salive,de définir différents traits de carac-tère d’une personne. «Depuis plusde 50 ans, les scientifiques cher-chent à corréler l’ADN à la person-nalité», explique Omaya Dudin, ungénéticien franco-palestinien, issude la Faculté de biologie et de mé-decine de l’Université de Lausanne.

Accompagné de six autres gé-néticiens, psychologue et infor-maticien, Omaya Dudin a cofondéla start-up Karmagenes en février2015. Celle-ci vient de s’établir auparc technologique BioArk deMonthey. La jeune entreprise a dé-marré la commercialisation de seskits sur Internet, au prix de 149 francs. Ils permettent de récol-ter un échantillon d’ADN, à partir d’un peu de salive. Celui-ci estalors séquencé, en sous-traitancedans un laboratoire suisse. Des di-

zaines de séquences génétiquessont analysées. Puis, les algorith-mes de Karmagenes entrent enjeu. En fonction des données obte-nues, la start-up envoie un rapportavec des résultats chiffrés sur qua-torze traits de caractère, à l’exem-ple du niveau de sociabilité, de lacapacité à innover, à prendre desdécisions ou à être bon vivant, de la spontanéité, l’optimisme, l’émo-tivité, la tolérance au stress ou laconfiance en soi.

En revanche, la société s’engageà ne donner aucune indication surla probabilité de développer ulté-rieurement une maladie, qu’ils’agisse de cancers, de pathologiescardiovasculaires ou encore demaladies auto-immunes. OmayaDudin aime faire référence à lapeinture pour définir son travail.«Le coup de pinceau, c’est l’envi-ronnement d’une personne, sonéducation, sa famille ou des événe-ments décisifs qui influent sur ledéveloppement de la personnalité.Nos algorithmes permettent deconnaître les couleurs du tableau.En obtenant cette information, onpeut en changer certaines nuan-ces.» Lui-même été surpris d’ap-prendre qu’il n’était pas calme –contrairement à ce que mon-traient les tests psychologiques –aimait prendre des risques maisque son ADN ne montrait pas des signes de sociabilité. «Ce test m’apermis de découvrir certaines cou-leurs dont j’ignorais l’existence. J’ai

l’impression d’avoir plus confianceen moi», se confie-t-il.

Karmagenes a testé son kitauprès de 55 personnes. Désormais,la start-up vise essentiellement les particuliers, via son site internet. Elle s’adresse aussi aux départe-ments de ressources humaines. Omaya Dudin ne craint-il pas une dérive de son service qui pourrait être utilisé lors de recrutement? (lire ci-dessous) «Notre service de-vrait plutôt permettre d’augmenterl’efficacité d’une équipe», estime Omaya Dudin, dont les algorithmesn’auront pas à obtenir d’autorisa-tion particulière pour être com-mercialisés. En Suisse, la vente des tests génétiques de type «Lifestyle» n’est pas réglementée, pour autant qu’ils ne fournissent pas de don-nées médicales. «Les données sont détruites dès que les résultats ont été fournis et la protection des don-nées est garantie», précise Omaya Dudin.

La start-up s’intéresse particu-lièrement aux sites de rencontresen Asie et en Inde. «Les utilisateurs d’un site indien, comptant 14 mil-

lions d’inscrits, font régulièrementappel à des tests psychologiquesou astrologiques pour trouverl’âme sœur. Un test génétique de-vrait certainement les intéresser»,estime Omaya Dudin. Karmage-nes, qui a déjà convaincu un inves-tisseur externe, est actuellementen contact avec des sociétés de ca-

pital-risque en Suisse, en Inde et auJapon, pour lever entre 2 et 10 mil-lions de francs. «Nous voulons res-ter en Suisse, notamment pour laconfidentialité des données, la sé-curité et le label Swiss made», sou-ligne Omaya Dudin.

La start-up espère vendre 10 000kits l’année prochaine et 500 000

«J’ai été surpris d’apprendre que j’aimais prendredes risques mais queje n’étais pas sociable»

Analyse génétique. A partir d’un peu de salive et moyennant 149 francs, les algorithmes de Karmagenes donnent des résultats sur quatorze traits de caractère. ARCHIVES

DR

«La génétique récréative» suscite méfiance et inquiétude> Des dizainesde sociétés à traversle monde proposentdes analyses du génome

Les analyses du génome sontfacilement accessibles, via Inter-net, et sont à l’origine de dizainesde sociétés à travers le monde. El-les commercialisent toutes sortesde tests qui permettent de con-trôler son poids, d’évaluer ses ris-ques d’hypertension ou de can-cer. D’autres se spécialisent dans

l’analyse généalogique du gé-nome pour connaître l’origine deses ancêtres. Des sites de rencon-tre proposent même d’unir deshommes et des femmes pour unerelation amoureuse, en fonctionde leur ADN. Désormais, une so-ciété valaisanne s’attaque auxtests de personnalité en fonctionde ses gênes. Le risque est qu’ilsinfluencent des futurs parents oucertains employeurs.

Dimension globaleCette «génétique récréative»

en libre accès constitue-t-elle une

menace? Est-elle fiable? Qu’enest-il d’un point de vue éthique?Depuis 2013, la Food and DrugAdministration, aux Etats-Unis, amis son veto au volet médical desanalyses proposées par la société23andMe, lui interdisant de livrerdes résultats liés aux prédisposi-tions à développer des maladies.L’un des motifs invoqués: des la-cunes dans le bien-fondé scienti-fique de la démarche. «Ces testsgénétiques sont à peu près aussipertinents qu’un horoscope»,tonne pour sa part Andreas Hu-ber, médecin-chef responsable

du laboratoire médical à l’Hôpi-tal cantonal d’Argovie, dans unBulletin des médecins suisses paruen 2014.

«Ces tests peuvent gommer no-tre dimension globale, oubliantnotre dimension psychologique,affective et sociale. Nous ne som-mes pas le produit de nos gènes»,précise, pour sa part, Patrick Gau-dray, directeur de recherche auCNRS et membre du Comité con-sultatif national d’éthique enFrance, dans une interview accor-dée au Monde en mai dernier. G. B.

La Jordanie commande neuf avions d’entraînement Pilatus PC-9M> Aéronautique Contrat attribué après une longue compétition

La Jordanie a passé commandede neuf avions d’entraînementmilitaire Pilatus PC-9M, a an-noncé lundi l’entreprise aéronauti-que de Stans (NW). Le contrat,dont le montant n’a pas été rendupublic à la demande de l’acheteur,comprend également un simula-teur, des équipements et un sou-tien logistique. A ce stade, il n’estpas prévu de commande complé-mentaire ultérieure. Et Pilatus n’apas proposé son PC-21 dans cettecompétition, nous indique-t-on àStans. C’est la première fois que leroyaume hachémite s’adresse àl’entreprise suisse.

Le choix d’Amman intervientaprès plusieurs années de négocia-tions difficiles, et plusieurs concur-rents étaient en compétition. Parmieux, le Beechcraft T-6C Texan II, qui n’est autre qu’un PC-9 modernisé et construit sous licence aux Etats-Unis. La situation n’est pas nouvelle:le Texan est même l’unique concur-rent du Pilatus PC-21 en Australie, qui doit remplacer sa flotte de PC-9 et dont on attend encore la déci-sion.

Interrogé sur cette concurrenced’un modèle de Pilatus construit sous licence, Oscar Schwenk, prési-dent de la société, répond: «Le T-6 était aussi dans la phase finale de la sélection jordanienne, et il est tou-jours un concurrent redoutable que nous devons prendre au sérieux.» D’autant que, admet-on chez Pilatus,le franc fort est un élément préoccu-pant dans ce genre de compétitions.

Livraisons à partir de 2017Les avions seront livrés à la Jorda-

nie à partir de janvier 2017. Destinésà l’entraînement de base et avancé, ils pourront remplacer à la fois les Slingsby T67 Firefly anglais que l’aviation jordanienne utilise pour la formation de base et ses avions d’entraînement à réaction espa-gnols CASA C-101 Aviojet vieillis-sants. L’utilisation de PC-9M devrait simplifier le processus de formationet en réduire les coûts.

Le PC-9, une version moderniséedu PC-7, vole depuis 1984, et sa ver-sion améliorée PC-9M, lancée en 1997, est devenue son modèle stan-dard. Plus de 260 exemplaires ont

été livrés à quinze pays, dont l’Aus-tralie, la Thaïlande, Oman, l’Arabie saoudite, la Slovénie, la Croatie et la Suisse (qui l’a utilisé essentielle-ment comme remorqueur de cibles,à côté de ses PC-7).

Les dernières livraisons remon-taient à 2004 (à l’Irlande et la Bulga-rie) et 2006 (deux exemplaires au Mexique). Mais le PC-9M est tou-jours dans le portefeuille de Pilatus, et il est remis en production en fonction des commandes aux côtés du PC-7 MK II, un peu moins puis-sant. La dernière commande de ce dernier a été passée par l’Inde en 2012, pour 75 avions, et s’élevait à 557 millions de francs. Les livrai-sons devraient être complétées d’ici à la fin de cette année, et une deuxième série de 38 d’appareils en option est toujours pendante.

Enfin, la presse spécialisée dans ladéfense a annoncé ces derniers joursque la France s’apprêterait à lancer en septembre un appel d’offres pourune vingtaine d’avions d’entraîne-ment et que le Pilatus PC-21 serait l’avion préféré des pilotes. Ariel Herbez

Warren Buffett réalise sa plus grande acquisition> Industrie Opération à 37,2 milliards de dollars

C’est le plus gros coup de l’his-toire de Berkshire Hathaway. Son responsable, le milliardaire amé-ricain Warren Buffett, a annoncélundi l’acquisition pour un mon-tant de 37,2 milliards de dollars (36,6 milliards de francs) de Preci-sion Castparts Corp (PCC), entre-prise spécialisée dans les pièces détachées surtout pour l’aéronau-tique.

Il aura fallu quelques minutes, àl’ouverture de la bourse améri-caine pour que le titre de la sociétébasée à Portland, Oregon, bon-disse de 19%. Berkshire Hathaway était déjà actionnaire de la société,à hauteur de 3%. PCC est «le four-nisseur de choix de l’industriemondiale de l’aéronautique, l’un des secteurs des Etats-Unis qui ex-porte le plus», a souligné Warren Buffett, cité dans le communiqué.

«Des sucettes aux avions»Jusqu’ici, la plus grosse proie de

l’investisseur avait été la compa-gnie ferroviaire Burlington Nor-thern Sante Fe, rebaptisée BNSFRailway, dont il avait acquis un peu plus des trois quarts du capi-

tal pour 26 milliards de dollars en 2009.

Considéré comme une réfé-rence pour les investisseurs, War-ren Buffet, 84 ans, surnommél’oracle d’Omaha – où est basé Be-rkshire Hathaway – compte des participations dans des entrepri-ses allant «des sucettes aux avi-ons», selon sa propre description.

Le rachat de Precision Cast-parts, qui a réalisé l’an dernier unchiffre d’affaires de plus de10 milliards et compte 30 000employés, représente ce que War-ren Buffet appelle des «deals élé-phants». Il n’y en aura pasd’autres cette année, a-t-il ajouté,mais «nous allons continuer àacheter des petites choses dansles six prochains mois», a déclaréWarren Buffett sur la chaîne detélévision financière américaineCNBC.

Berkshire Hathaway a subi unrecul de 37% de son bénéfice netau deuxième trimestre, selon sesrésultats publiés vendredi, en rai-son d’une baisse de la valeur deses investissements et de pertesdans l’assurance. LT

Le patron de Sulzer quitte ses fonctions> Industrie Démission surprise en pleine restructuration

Le groupe industriel zurichoisSulzer, en pleine restructuration, est à la recherche d’un nouveau direc-teur général. Le patron Klaus Stahl-mann a annoncé sa démission lundi après-midi. Le conseil d’administra-tion a pris acte de cette décision et a d’ores et déjà lancé le processus pour lui trouver un successeur, a indiqué lundi le groupe dans un communi-qué. D’ici à la fin du processus de recrutement, l’intérim sera assuré par l’actuel directeur financier Tho-mas Dittrich.

Le départ surprise de Klaus Stahl-mann intervient alors que le groupe a annoncé lundi matin une restruc-turation touchant quelque 410 em-ployés au Brésil, aux Etats-Unis et en Chine. La Suisse n’est en revanche pasconcernée. Sulzer avait annoncé fin juillet un bénéfice net en chute de 94,5% sur un an à 26,8 millions de francs. Le chiffre d’affaires a quant à lui reculé de 6,6% à 1,39 milliard. La multinationale a en outre revu ses objectifs à la baisse. LT

Le Temps 11.08.2015

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