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El Watan - Vendredi 23 - Samedi 24 mai 2008 - 17

S C I E N C E S E T T E C H N I Q U E S

CYCLONE EN BIRMANIE, VOLCAN EN SICILE, SÉISME EN CHINE

Pourquoi la Terre gronde DES POINTES À 240 KM/H POUR LE CYCLONE NARGIS

Le cyclone Nargis, qui a frappé la Birmanie le 3 maidernier, a fait au moins 134 000 morts et disparus.D'après les Nation unies, jusqu'à 2,5 millions de res-capés sont confrontés à la faim, l'absence de toit et aurisque d'épidémies mortelles.

Ce cyclone est arrivé horssaison des cyclonesVRAI. «Le cyclone s'est formé le 27 avril au centredu golfe du Bengale, au nord de l'océan Indien. Danscette zone, les cyclones se développent en principe dejanvier à mars. Pour que les conditions soient favo-rables à la formation d'un cyclone, il faut qu'une dé-pression passe au dessus de l'océan à plus de 26°C,avec une profondeur d'environ 60 m et à quelquescentaines de kilomètres de l'équateur», nous explique

Djamel Boucherf, prévisionniste à l'Office nationalde la météorologie (ONM). «Sous l'influence de laforce de Coriolis, l'air chaud et humide se met à tour-billonner. La vapeur d'eau forme des nuages. Plusl'écart de température de l'air entre la basse et hautealtitude est important, plus l'air est instable, créant deviolents orages. L'air froid redescend en spirale en seréchauffant et remonte de nouveau, formant ainsi aucentre l'œil du cyclone.»

Il fait partie des cyclones lesplus puissantsVRAI. Un cyclone est composé d'un «œil» d'un dia-mètre en moyenne de 20 à 50 km, mais qui peut at-teindre 200 km suivant le cyclone. «Plus on se rap-proche de cet œil, plus la température augmente, plusla pression est basse, plus les précipitations sont im-portantes et plus les vents deviennent violents, en al-lant jusqu'à 250 km/h pour les cyclones les plus puis-sants», ajoute prévisionniste. «Dans l'onde deNargis, les vents ont été enregistrés entre 190 et 240km/h ! Autre chose : les cyclones peuvent se déplacersur des milliers de kilomètres à une vitesse moyennede 20 à 25 km/h. Cette vitesse est assez faible dans laphase de genèse, mais elle augmente progressivementqu'ils s'éloignent des eaux tropicales et se dirige versle nord (pour l'hémisphère nord). Puis, dès qu'un cy-clone entre en terre ou dans des eaux froides les ventss'affaiblissent comme il n'est plus alimenté par la va-peur des eaux chaudes. Mais dans le cas de Nargis, lachaleur latente de la mer d'Andaman toute proche afreiné le processus.»

C’est la faute auréchauffement climatique VRAI. «Le réchauffement de la planète n'est pas res-ponsable de l'augmentation du nombre de cyclonesmais de leur intensité», précise Djamel Boucherf.«Le cyclone s'alimente de l'humidité, très forte là oùla mer est chaude, or le réchauffement climatique hu-midifie et réchauffe encore plus les basses couches del'atmosphère et refroidit la haute région des nuages.On a donc une très grande différence entre la surfaceet l'altitude, ce qui augmente l'énergie qui peut poten-tiellement se libérer du cyclone.»

L’ETNA À NOUVEAU EN ÉRUPTION

L'éruption de l’Etna, volcan sicilien, commencée le 13 mai, est toujours encours avec l'émission de lave et de cendres à une altitude de 2700 m. Sa der-nière grande éruption spectaculaire remonte à l'été 2001.

L'Etna s'est revéilléFAUX. «L'Etna, qui culmine à 3 295 m, n’est pas endormi. C’est le deuxiè-me volcan le plus actif au monde après le Kilauea (îles Hawaii)», nous ex-plique Charaf Chabou, enseignant-chercheur au département des sciencesde la Terre à l'université Ferhat Abbas de Sétif et à l'Ecole nationale polytech-nique d'Alger.

On ne connaît pas bien l'activité du volcanVRAI.«L'origine de l'intense activité volcanique de l'Etna n'est pas encorebien comprise par les scientifiques. En général, un volcan est alimenté parune chambre magmatique (ou réservoir), située sous le volcan. Quand le ré-servoir est plein, une éruption se produit. A la fin de l'éruption, la chambreest partiellement vide. Il faut attendre qu'elle se remplisse de nouveau pardu magma provenant des profondeurs de la Terre pour avoir une nouvelleéruption. On a ainsi des cycles d'éruption séparés par des périodes de re-pos. Dans le cas de l'Etna, c'est un peu plus compliqué», nuance-t-il. «Onparle de plusieurs chambres magmatiques situées sous le volcan, et l'insta-bilité de ses flancs a aussi une influence sur le déclenchement des éruptionsvolcaniques. Plusieurs théories ont été développées ces dernières années àce sujet. Disons, pour simplifier, que cette activité est à relier à la positiondu volcan situé dans la zone d'affrontement entre la plaque africaine quis'enfonce sous la plaque européenne.»

Son activité est liée aux séismesFAUX. «Non, il n'y aucune relation entre les tremblements de terre qui seproduisent un peu partout dans le monde et l'éruption de l'Etna. Ces deuxphénomènes sont totalement indépendants. Généralement, un volcan quientre en activité engendredes séismes de faible inten-sité. Ces séismes ont lieudans la région où l'éruptionse déroule. Les grandsséismes qui se produisentdans le monde (comme lerécent séisme en Chine)sont d'origine tectonique, cequi veut dire qu'ils sont liésaux mouvements de grandesfailles actives, en relationavec le mouvement desplaques tectoniques.»

UN SÉISME DE 7,8 NORMAL POUR LA CHINE

Le séisme, d'une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, qui a frappé le sud-ouest de la Chine le 12 mai, est le tremblement de terre le plus destructeur qui aitfrappé le pays depuis 1949. Bilan encore provisoire : 80 000 morts et disparusdans le sud-ouest de la Chine et 5 millions de sinistrés qui survivent dans desconditions précaires, sous la pluie, exposés au risque d'épidémies.

La province du Sichuan est connue pour sesséismesVRAI. Elle se situeprès de la zone deconfrontation entreles plaques indien-ne et eurasienne.Depuis 50 millionsd'années, le sous-continent indien re-monte vers le nord.Sa collision avec lecontinent asiatique— qui est d'ailleursà l'origine de lachaîne himalayenne— se poursuit enco-re aujourd'hui à lavitesse d'environ 5cm par an. Résultat : les séismes sont nombreux, et très souvent meurtriers, surtout le pourtour du plateau tibétain.

Il était tellement puissant que l'onde a faitdeux fois le tour de la TerreVRAI. L'observatoire sismologique Matsushiro au Japon a déclaré que lesondes sismiques créées par le tremblement de terre ont fait deux fois le tour dela Terre, attestant de la puissance du séisme. Les ondes dites «de surface», en-gendrées par la secousse, ont été enregistrées 13 mn après. Les sismographesde l'institut, placés dans un tunnel sous la terre, ont ensuite mesuré les mêmesondes à deux reprises, une première fois 90 mn après leur détection et une se-conde fois à nouveau 90 mn plus tard. Selon les chercheurs de l'institut, cesondes sismiques ont fait le tour du monde en se déplaçant vers l'est, partant del'épicentre du tremblement de terre en Chine vers le Japon, puis traversantl'océan Pacifique jusqu'aux Amériques, franchissant l'océan Atlantique,l'Afrique et revenant jusqu'en Asie. Seuls les séismes de magnitude de plus de8,0 engendrent d'habitude des ondes sismiques capables de faire plus d'une foisle tour de la planète. Mais pour les scientifiques, peu surpris par cet événement,la différence n'est pas significative. D'autant que la faille se trouve à 19 km de lasurface terrestre.

C’EST NOUVEAUn La dyslexie, ou la difficulté d'ap-prentissage, pourrait être le résultatde différentes conditions chez deslecteurs de langues dissimilaires, se-lon une étude comparative entrel'anglais et le chinois. Les travaux,parus dans la revue PNAS du moisd'avril, suggèrent que la base struc-turale et fonctionnelle de la dyslexiediffère entre une langue alphabé-tique (anglais) et une langue non-al-phabétique (chinois).

n Des dépôts de silice presque puredécouverts en 2007, par le robotaméricain Spirit sur Mars auraientété formés par des vapeurs volca-niques ou des geysers, voire les deuxen traversant le sol et pourraientcontenir des traces de vie passée.D’après les scientifiques, avec del'eau liquide et la présence desources d'énergie nécessaires pourla vie, cet environnement était habi-table.

n Pour identifier les mécanismes as-surant une protection des muscles del’ours durant l’hibernation, des cher-cheurs de l’université de Barceloneont cultivé des cellules musculairesde rats en présence de plasma (le li-quide qui compose le sang dans le-quel baignent les cellules sanguines)d’ours en hibernation. Ils ont alorsconstaté que le taux de moléculesqui dégradent les protéines desmuscles diminue de 40% : cela sug-gère que le plasma d’ours en hiber-nation contient un facteur qui régulela dégradation des protéines en blo-quant ce processus. Le pouvoir inhi-biteur naturel du plasma sanguind’ours pourrait trouver une applica-tion pour traiter les pathologies quientraînent une diminution de la mas-se musculaire (myopathies, le sidaou certains cancers).

Avec l'aide du Conseil national derecherches Canada et du Centrecanadien de fabrication de dispositifsphotoniques, l'entreprise CyriumTechnologies a mis au point uneinnovation qui augmenterasensiblement la production d'énergiesolaire, qui ne parvient pas àconcurrencer les combustibles fossiles

et l'électricité.

La solution :une pile qui transforme beaucoup plusd'énergie lumineuse en électricité queles piles classiques au silicium, dontl'efficacité ne dépasse pas 15 à 18%.Une fois optimisée pour lesconcentrateurs photovoltaïques (CPV),cette technique augmenteraitd’environ 44% l'efficacité des piles.

Ça nous intéresse !

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