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Lettre Mnce (lettre sur le bonheur)Epicure Mnce, "bonjour.
Mme jeune, on ne doit pas hsiter philosopher. Ni, mme auseuil de lavieillesse, se fatiguer de l'exercice philosophique. Il n'est jamais
trop tt, qui quel'on soit, ni trop tard pour l'assainissement de l'me. Tel, qui dit
que l'heure dephilosopher n'est pas venue ou qu'elle est dj passe, ressemble
qui dirait quepour le bonheur, l'heure n'est pas venue ou qu'elle n'est plus. Sont
donc appels
philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que,vieillissant, il reste jeuneen biens par esprit de gratitude l'gard du pass. Le premier pour
que jeune, il soitaussi un ancien par son sang-froid l'gard de l'avenir. En
dfinitive, on doit doncse proccuper de ce qui cre le bonheur, s'il est vrai qu'avec lui
nous possdonstout, et que sans lui nous faisons tout pour l'obtenir.
Ces conceptions, dont je t'ai constamment entretenu, garde-les en
tte. Ne les perdspas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu'elles sont
les principes debase du bien vivre.
D'abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux,
selon la notion dudieu communment pressentie, ne lui attribue rien d'tranger son
immortalit nirien d'incompatible avec sa batitude. Crdite-le, en revanche, de
tout ce qui estsusceptible de lui conserver, avec l'immortalit, cette batitude.
Car les dieuxexistent : vidente est la connaissance que nous avons d'eux. Mais
tels que la fouleles imagine communment, ils n'existent pas : les gens ne
prennent pas garde lacohrence de ce qu'ils imaginent. N'est pas impie qui refuse des
dieux populaires,
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mais qui, sur les dieux, projette les superstitions populaires. Les
explications des
gens propos des dieux ne sont pas des notions tablies traversnos sens, mais dessuppositions sans fondement. De l l'ide que les plus grands
dommages sontamens par les dieux ainsi que les bienfaits. En fait, c'est en totale
affinit avec sespropres vertus que l'on accueille ceux qui sont semblables soi-
mme, considrantcomme tranger tout ce qui n'est pas tel que soi.
Accoutume-toi penser que pour nous la mort n'est rien, puisque
tout bien et toutmal rsident dans la sensation, et que la mort est l'radication de
nos sensations.Ds lors, la juste prise de conscience que la mort ne nous est rien
autorise jouir ducaractre mortel de la vie : non pas en lui confrant une dure
infinie, mais enl'amputant du dsir d'immortalit.
Il s'ensuit qu'il n'y a rien d'effrayant dans le fait de vivre, pour qui
est
authentiquement conscient qu'il n'existe rien d'effrayant non plusdans le fait de nepas vivre. Stupide est donc celui qui dit avoir peur de la mort non
parce qu'ilsouffrira en mourant, mais parce qu'il souffre l'ide qu'elle
approche. Ce dontl'existence ne gne point, c'est vraiment pour rien qu'on souffre de
l'attendre ! Leplus effrayant des maux, la mort ne nous est rien, disais-je : quand
nous sommes, la
mort n'est pas l, et quand la mort est l, c'est nous qui ne sommesplus ! Elle neconcerne donc ni les vivants ni les trpasss, tant donn que pour
les uns, elle n'estpoint, et que les autres ne sont plus. Beaucoup de gens pourtant
fuient la mort, soiten tant que plus grands des malheurs, soit en tant que point final
des choses de lavie.
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Le sage, lui ne craint pas le fait de n'tre pas en vie : vivre ne lui
convulse pas
l'estomac, sans qu'il estime tre mauvais de ne pas vivre. Demme qu'il ne choisitjamais la nourriture la plus plantureuse, mais la plus goteuse,
ainsi n'est-ce point letemps le plus long, mais le plus fruit qu'il butine ? Celui qui
incite d'un ct lejeune bien vivre, de l'autre le vieillard bien mourir est un niais,
non tant parceque la vie a de l'agrment, mais surtout parce que bien vivre et
bien mourir
constituent un seul et mme exercice. . Plus stupide encore celuiqui dit beau den'tre pas n, ou sitt n, de franchir les portes de l'Hads
. Dbutde page
S'il est persuad de ce qu'il dit, que ne quitte-t-il la vie sur-le-
champ ? Il en al'immdiate possibilit, pour peu qu'il le veuille vraiment. S'il veut
seulement jouerles provocateurs, sa dsinvolture en la matire est dplace.
Souvenons-nous d'ailleurs que l'avenir, ni ne nous appartient, ni nenous chappeabsolument, afin de ne pas tout fait l'attendre comme devant
exister, et de n'enpoint dsesprer comme devant certainement ne pas exister.
Il est galement considrer que certains d'entre les dsirs sont
naturels, d'autresvains, et que si certains des dsirs naturels sont ncessaires,
d'autres ne sontseulement que naturels. Parmi les dsirs ncessaires, certains sont
ncessaires aubonheur, d'autres la tranquillit durable du corps, d'autres la
vie mme. Or, unerflexion irrprochable ce propos sait rapporter tout choix et tout
rejet la santdu corps et la srnit de l'me, puisque tel est le but de la vie
bienheureuse. C'estsous son influence que nous faisons toute chose, dans la
perspective d'viter la
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souffrance et l'angoisse. Quand une bonne fois cette influence a
tabli sur nous son
empire, toute tempte de l'me se dissipe, le vivant n'ayant plus courir commeaprs l'objet d'un manque, ni rechercher cet autre par quoi le
bien, de l'me et ducorps serait combl. C'est alors que nous avons besoin de plaisir :
quand le plaisirnous torture par sa non-prsence. Autrement, nous ne sommes
plus sous ladpendance du plaisir.
Voil pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but
de la viebienheureuse. C'est lui que nous avons reconnu comme bien
premier et congnital.C'est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C'est
lui que nousaboutissons comme rgle, en jugeant tout bien d'aprs son impact
sur notresensibilit.
Justement parce qu'il est le bien premier et n avec notre nature,
nous ne
bondissons pas sur n'importe quel plaisir : il existe beaucoup deplaisirs auxquelsnous ne nous arrtons pas, lorsqu'ils impliquent pour nous une
avalanche dedifficults. Nous considrons bien des douleurs comme
prfrables des plaisirs,ds lors qu'un plaisir pour nous plus grand doit suivre des
souffrances longtempsendures. Ainsi tout plaisir, par nature, a le bien pour intime
parent, sans pour
autant devoir tre cueilli. Symtriquement, toute espce dedouleur est un mal, sansque toutes les douleurs soient fuir obligatoirement. C'est
travers la confrontationet l'analyse des avantages et dsavantages qu'il convient de se
dcider ce propos.A certains moments, nous ragissons au bien selon les cas comme
un mal, ouinversement au mal comme un bien.
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Ainsi, nous considrons l'autosuffisance comme un grand bien :
non pour satisfaire
une obsession gratuite de frugalit, mais pour que le minimum,au cas o laprofusion ferait dfaut, nous satisfasse. Car nous sommes
intimement convaincusqu'on trouve d'autant plus d'agrments l'abondance qu'on y est
moins attach, etque si tout ce qui est naturel est plutt facile se procurer, ne l'est
pas tout ce quiest vain. Les nourritures savoureusement simples vous rgalent
aussi bien qu'un
ordinaire fastueux, sitt radique toute la douleur du manque :pain et eaudispensent un plaisir extrme, ds lors qu'en manque on les porte
sa bouche.L'accoutumance des rgimes simples et sans faste est un facteur
de sant, poussel'tre humain au dynamisme dans les activits ncessaires la vie,
nous rend plusaptes apprcier, l'occasion, les repas luxueux et, face au sort,
nous immunise
contre l'inquitude.Quand nous parlons du plaisir comme d'un but essentiel, nous ne
parlons pas desplaisirs du noceur irrcuprable ou de celui qui a la jouissance
pour rsidencepermanente - comme se l'imaginent certaines personnes peu au
courant et rticentes nos propos, ou victimes d'une fausse interprtation - mais d'en
arriver au stadeo l'on ne souffre pas du corps et ou l'on n'est pas perturb
de l'me. Car niles beuveries, ni les festins continuels, ni les jeunes garons ou les
femmes dont onjouit, ni la dlectation des poissons et de tout ce que peut porter
une table fastueusene sont la source de la vie heureuse : c'est ce qui fait la
diffrence avec leraisonnement sobre, lucide, recherchant minutieusement les motifs
sur lesquels
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fonder tout choix et tout rejet, et chassant les croyances la faveur
desquelles la
plus grande confusion s'empare de l'me.Au principe de tout cela, comme plus grand bien : la prudence. Or
donc, laprudence, d'o sont issues toutes les autres vertus, se rvle en
dfinitive plusprcieuse que la philosophie : elle nous enseigne qu'on ne saurait
vivreagrablement sans prudence , sans honntet et sans justice, ni
avec ces trois vertusvivre sans plaisir. Les vertus en effet participent de la mme
nature que vivre avecplaisir, et vivre avec plaisir en est indissociable.
D'aprs toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux
nourrit desconvictions conformes leurs lois? Qui face la mort est
dsormais sans crainte ?Qui a perc jour le but de la nature, en discernant la fois
comme il est aisd'obtenir et d'atteindre le "summum" des biens, et comme celui
des maux est bref
en dure ou en intensit ; s'amusant de ce que certains mettent enscne comme lamatresse de tous les vnements - les uns advenant certes par
ncessit, maisd'autres par hasard, d'autres encore par notre initiative -, parce
qu'il voit bien que lancessit n'a de comptes rendre personne, que le hasard est
versatile, mais quece qui vient par notre initiative est sans matre, et que c'est chose
naturelle si le
blme et son contraire la suivent de prs (en ce sens, mieuxvaudrait consentir souscrire au mythe concernant les dieux, que de s'asservir aux lois
du destin desphysiciens naturalistes : la premire option laisse entrevoir un
espoir, par desprires, de flchir les dieux en les honorant, tandis que l'autre
affiche une ncessit
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inflexible). Qui tmoigne, disais-je, de plus de force que l'homme
qui ne prend le
hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens (un dieune fait rien dedsordonn), ni pour une cause fluctuante (il ne prsume pas que
le bien ou le mal,artisans de la vie bienheureuse, sont distribus aux hommes par le
hasard, maispense que, pourtant, c'est le hasard qui nourrit les principes de
grands biens ou degrands maux) ; l'homme convaincu qu'il est meilleur d'tre
dpourvu de chance
particulire tout en raisonnant bien que d'tre chanceux endraisonnant; l'idaltant videmment, en ce qui concerne nos actions, que ce qu'on a
jug bien soit entrin par le hasard.
A ces questions, et toutes celles qui s'y rattachent, rflchis jour
et nuit pour toi -mme et pour qui est semblable toi, et jamais tu ne seras troubl
ni dans la veilleni dans tes rves, mais tu vivras comme un dieu parmi les
humains. Car il n'a riende commun avec un animal mortel, l'homme vivant parmi des
biens immortels."
Lettre Pythoclspicure Pythocls, bonjour,.Clon m'a apport ta lettre, dans laquelle tu te montrais mon
gard plein desentiments d'amiti, dignes du soin que je prends de toi ; tu as
essay de faonconvaincante de te remmorer les arguments qui tendent la vie
bienheureuse, et tum'as demand pour toi-mme de t'envoyer une argumentation
rsume et biendlimite touchant les ralits clestes, afin de te la remmorer
facilement ; en
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effet, ce que j'ai crit ailleurs est malais se remmorer, bien
que, me dis-tu, tu
l'aies continuellement en mains. En ce qui me concerne, j'ai reuavec plaisir tademande, et j'ai t rempli de plaisants espoirs. Aussi, aprs avoir
crit tout le reste,je rassemble tels que tu les as souhaits, ces arguments qui seront
utiles beaucoupd'autres, et tout spcialement ceux qui ont depuis peu got
l'authentique tudede la nature, ainsi qu' ceux qui sont pris dans des occupations
plus accaparantes
que l'une des occupations ordinaires. Saisis-les distinctement et,les gardant enmmoire, parcours-les avec acuit ainsi que tous les autres que,
dans le petit abrg,j'ai envoys Hrodote.
I. La mthode
Tout d'abord, il ne faut pas penser que la connaissance des ralits
clestes, qu'onles examine en relation autre chose, ou pour elles-mmes, ait
une autre fin que
l'ataraxie et la certitude ferme, ainsi qu'il en est pour tout le reste.Il ne faut pas nonplus faire violence l'impossible, ni tout observer de la mme
faon que dans lesraisonnements qui portent sur les modes de vie, ni dans ceux qui
nous donnent unesolution aux autres problmes physiques, comme le fait que le tout
est corps etnature intangible, ou que les lments sont inscables, et toutes les
propositions de
ce genre qui sont seules s'accorder avec ce qui apparat; celan'est pas le cas pourles ralits clestes : au contraire se prsente une multiplicit de
causes pour leurproduction, et d'assertions relatives leur tre mme, en accord
avec les sensations.Car il ne faut pas pratiquer l'tude de la nature en s'appuyant sur
des principes vides
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et des dcrets de loi, mais comme le rclame ce qui apparat. En
effet, notre mode
de vie ne requiert pas une recherche qui nous serait propre, et uneopinion vide,bien plutt une vie sans trouble. Tout devient inbranlable pour
tout ce que l'onrsout entirement selon le mode multiple en accord avec ce qui
apparat, lorsqu'onconserve, comme il convient, ce qu' propos de ces ralits on
nonce avecvraisemblance ; mais lorsqu'on admet une explication et qu'on
rejette telle autre, qui
se trouve tre en un semblable accord avec ce qui apparat, il estclair que l'on sortdu domaine de l'tude de la nature, pour se prcipiter dans le
mythe.Certaines des choses qui apparaissent prs de nous fournissent des
signes de ce quis'accomplit dans les rgions clestes, car on les observe comme
elles sont, ladiffrence de celles qui apparaissent dans les rgions clestes ; il
est en effet
possible que ces dernires arrivent de multiples faons. Il fauttoutefois conserverl'image de chacune des ralits clestes, et en rendre compte par
ce qui lui estrattach, ce dont la ralisation multiple n'est pas infirme par les
choses qui arriventprs de nous.
II. Cosmologie gnrale
1. Les mondes
Un monde est une enveloppe du ciel, qui enveloppe astres, terre et
tout ce quiapparat, qui s'est scinde de l'illimit, et qui se termine par une
limite ou rare oudense, dont la dissipation bouleversera tout ce qu'elle contient ; et
elle se terminesur une limite soit en rotation soit en repos, avec un contour rond,
triangulaire ouquel qu'il soit ; car tous sont possibles : rien de ce qui apparat ne
s'y oppose dans
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ce monde-ci, o il n'y a pas moyen de saisir ce qui le termine.
Mais il y a moyen de
saisir qu' la fois de tels mondes sont en nombre illimit, etqu'aussi un tel mondepeut survenir tant dans un monde que dans un inter-monde,
comme nous appelonsl'intervalle entre des mondes, dans un lieu comportant beaucoup
de vide, mais pasdans un vaste lieu, pur et vide, comme le disent certains, et ce,
dans la mesure odes semences appropries s'coulent d'un seul monde, ou inter-
monde, ou bien de
plusieurs, produisant peu peu des adjonctions, des articulationset desdplacements vers un autre lieu, selon les hasards, et des
arrosements provenant derserves appropries, jusqu' parvenir un tat d'achvement et de
permanence,pour autant que les fondations poses permettent de les recevoir.
Car il ne suffit pasque se produise un agrgat, ou un tourbillon dans le vide o il est
possible qu'un
monde surgisse, d'aprs ce que l'on croit tre par ncessit, et qu'ils'accroissejusqu' ce qu'il heurte un autre monde, ainsi que l'un des rputs
physiciens le dit ;car cela est en conflit avec ce qui apparat.
2.Les corps clestes
Le soleil, la lune et les autres astres, qui se formaient par eux-
mmes, taientensuite envelopps par le monde, ainsi videmment que tout ce
qu'il prserve, mais
ds le dbut ils se faonnaient et s'accroissaient (de la mme faonque la terre et lamer) grce des accrtions et des tournoiements de fines
particules, qu'elles soientde nature vente ou igne, ou bien les deux ; la sensation nous
indique en effet quecela se fait ainsi.
La grandeur du soleil et des autres astres, considre par rapport
nous, est telle
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qu'elle apparat, car il n'y a pas d'autre distance qui puisse mieux
correspondre
cette grandeur. Si on le considre en lui-mme, sa grandeur est ouplus grande quece que l'on voit, ou un peu plus petite, ou identique (pas en mme
temps). C'estainsi galement que les feux, qu'auprs de nous l'on observe
distance, sontobservs selon la sensation. Et on rsoudra aisment tout ce qui
fait obstacle danscette partie, si l'on s'applique aux vidences, ce que nous montrons
dans les livres
Sur la nature.III Mouvements et variations clestes
I. Mouvement nycthmral
Levers et couchers du soleil, d la lune et des autres astres peuvent
rsulterrespectivement d'une inflammation et d'une extinction, Si
l'environnement est tel -et ce en chacun des deux lieux correspondants - que ce qui vient
d'tre dits'accomplisse ; car rien de ce qui apparat ne l'infirme ; et c'est
encore par unemergence au-dessus de la terre, puis au contraire par une
interposition, que leverset couchers pourraient se produire ; car rien de ce qui apparat ne
l'infirme.Pour leurs mouvements, il n'est pas impossible qu'ils rsultent soit
d'une rotation duciel tout entier soit du fait que, si celui-ci est en repos, eux
connaissent une rotationengendre l'orient suivant la ncessit l'oeuvre l'origine, lors
de la naissance dumonde, ensuite, prenant en compte la chaleur, du fait d'une
certaine propagation dufeu qui progresse toujours vers des lieux contigus.
2. Rtrogradations
Les rtrogradations du soleil et de la lune peuvent survenir en
raison de l'obliquitdu ciel qui se trouve par moments contraint obliquer ; galement
parce que de l'air
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les repousse, ou bien aussi parce que la matire dont ils ont
constamment besoin, et
qui s'enflamme progressivement, les a abandonns ; ou il se peutaussi que ds ledbut un tourbillon ait envelopp ces astres, un tourbillon que leur
mouvement soitcomme celui d'une spirale. Car toutes ces raisons et celles qui leur
sont apparentesne sont en dsaccord avec aucune des vidences si, pour de tels
aspects particuliers,s'attachant au possible, l'on peut ramener chacune d'elles un
accord avec ce qui
apparat, sans redouter les artifices des astronomes, qui rendentesclave.3. Questions lunaires
Les videments et les remplissements de la lune pourraient se
produire aussi bienen raison du tour qu'effectue ce corps qu'en raison galement des
configurations del'air, mais encore en raison d'interpositions, et de tous les modes
par lesquels ce quiapparat auprs de nous, nous appelle rendre compte de cet
aspect-l, conditionque l'on ne se satisfasse pas du mode unique et que l'on ne
repousse pas de faonvaine les autres modes, n'ayant pas observ ce qu'il tait possible
et ce qu'il taitimpossible un homme d'observer, et dsireux en consquence
d'observerl'impossible.
En outre, il se peut que la lune soit lumineuse par elle-mme,
possible aussi qu'elle
le soit grce au soleil. De fait, autour de nous, l'on voit beaucoupde choses qui sontlumineuses par elles-mmes, et beaucoup qui le sont grce
d'autres. Et rien de cequi apparat dans le ciel ne fait obstacle cela, Si l'on garde
toujours en mmoire lemode multiple et si l'on considre ensemble les hypothses et les
causes qui sont
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conformes ce qui apparat, si l'on ne considre pas ce qui ne lui
est pas conforme,
que l'on grossit en vain, et si l'on n'incline pas d'une manire oud'une autre vers lemode unique.
L'apparent visage en elle peut rsulter aussi bien de la diffrence
de ses partiessuccessives que d'une interposition, ainsi que de tous les modes
dont, en touspoints, l'on observerait l'accord avec ce qui apparat ; pour toutes
les ralitsclestes en effet, il ne faut pas renoncer suivre une telle piste ;
car si l'on entre enconflit avec les vidences, jamais il ne sera possible d'avoir part
l'ataraxieauthentique.
4.L'exceptionnel et le rgulier
Une clipse de soleil et de lune peut rsulter aussi bien d'une
extinction - commeauprs de nous l'on voit cela arriver - qu'galement d'une
interposition d'autrescorps, soit la terre, soit le ciel, ou un autre du mme type ; et c'est
de cette faonqu'il faut considrer ensemble les modes apparents les uns aux
autres, et voir quele concours simultan de certains modes n'est pas impensable.
En outre, comprenons l'ordre rgulier de la rvolution la faon
dont certaineschoses se produisent prs de nous, et que la nature divine ne soit
en aucun caspousse dans cette direction, mais qu'on la conserve dpourvue de
charge et dans
une entire flicit ; car si l'on ne procde pas ainsi, toute l'tudedes causestouchant les ralits clestes sera vaine, comme cela est dj
arriv certains qui nese sont pas attachs au mode possible, mais sont tombs dans la
vanit pour avoircru que cela arrivait seulement selon un seul mode, et avoir rejet
tous les autres
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qui taient compatibles avec le possible, emports vers
l'impensable et incapables
d'observer ensemble tout ce qui apparat, qu'il faut recueillircomme ses signes.Les longueurs changeantes des nuits et des jours peuvent venir
soit desmouvements rapides et inversement, lents, du soleil au-dessus de
la terre, parcequ'il change les longueurs des espaces parcourus, soit parce qu'il
parcourt certainsespaces plus vite ou plus lentement, comme on observe aussi des
cas prs de nous,
avec lesquels il faut s'accorder lorsqu'on parle des ralits clestes.Mais ceux quise saisissent de l'unit entrent en conflit, avec ce qui apparat et
chouent sedemander si la considrer est possible l'homme.
IV Mtorologie
1Prvisions
Les signes prcurseurs peuvent apparatre soit la faveur de
concours decirconstances, comme dans le cas des animaux qui en manifestent
prs de nous, soiten raison d'altrations de l'air et des changements ; car ces deux
explications nesont pas en conflit avec ce qui apparat ; mais dans quels cas elles
se produisentpour telle ou telle cause, il n'est pas facile de le voir galement.
2 Nuages
Les nuages peuvent se constituer et s'assembler soit par le foulage
de l'air d lacompression des vents, soit par des enchevtrements d'atomes
concatns etpropres produire ce rsultat, soit en raison de la runion de
courants issus de laterre et des eaux ; mais il n'est pas impossible que les assemblages
de tels lmentsse ralisent selon bien d'autres modes. Par suite, les eaux peuvent
se former en euxpour autant que les nuages se pressent, et changent, et aussi parce
que des vents,
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s'exhalant des lieux appropris, se dplacent dans l'air, l'averse
plus violente se
produisant partir de certains agrgats convenant pour de tellesprcipitations.
3 Tonnerre, clair, foudre
Il est possible que les coups de tonnerre se produisent en raison du
roulement duvent dans les cavits des nuages, comme c'est le cas dans nos
viscres, galementpar le grondement du feu qu'un vent, dans les nuages, alimente,
aussi en raison des
dchirures et des cartements des nuages, et aussi en raison desfrottements et desruptures des nuages s'ils se sont congels comme de la glace ; ce
qui apparat nousappelle reconnatre qu'au mme titre que l'ensemble, cette ralit
particulire seproduit selon plusieurs modes.
Et les clairs, de mme, se produisent selon plusieurs modes ; en
effet, c'est par lefrottement et le choc des nuages que la configuration du feu
propre produire ceteffet, lorsqu'elle s'en chappe, produit l'clair ; galement par
l'attisement, sousl'action des vents, de corps de ce genre arrachs aux nuages, qui
disposent l'clatque l'on voit ; galement par pressurage, si les nuages sont
comprims, soit les unspar les autres, soit par les vents; galement par l'enveloppement de
la lumire quis'est rpandue depuis les astres, car ensuite elle est contracte par
le mouvementdes nuages et des vents, et elle s'chappe travers les nuages ; ou
bien par lefiltrage, d aux nuages, de la lumire la plus fine, et par le
mouvement de cettelumire ; ou encore par l'embrasement du vent, qui se produit en
raison de la fortetension du mouvement et d'un violent enroulement ; aussi par les
dchirures des
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nuages sous l'effet des vents et l'expulsion des atomes producteurs
de feu, qui
produisent l'image de l'clair. Et il sera facile de voir distinctementcela en suivantbien d'autres modes, si l'on s'en tient toujours ce qui apparat, et
si l'on est capablede considrer ensemble ce qui est semblable.L'clair prcde le tonnerre dans une disposition nuageuse de ce
genre, soit parcequ'en mme temps que le vent tombe sur les nuages, la
configuration produisantl'clair est expulse, et ensuite le vent qui est roul produit ce
grondement ; soit, enraison de la chute de l'un et de l'autre en mme temps, l'clair
vient jusqu' nousgrce une vitesse plus soutenue, et le tonnerre arrive avec du
retard, comme c'estle cas pour certaines choses vues de loin, qui produisent des
coups.Il est possible que les foudres se produisent en raison de runions
de vents en plusgrand nombre, d'un puissant enroulement et d'un embrasement, et
d'une dchirured'une partie suivie d'une expulsion de celle-ci plus puissante
encore, en directiondes lieux infrieurs - la dchirure survient parce que les lieux
attenants sont plusdenses, en raison du foulage des nuages ; aussi en raison du feu
comprim qui estexpuls, comme il est possible aussi que le tonnerre se produise,
lorsqu'il estdevenu plus important, que le vent l'a puissamment aliment et
qu'il a rompu lenuage, du fait qu'il ne peut se retirer dans les lieux attenants,
cause du foulage (leplus souvent contre une montagne leve, sur laquelle les foudres
tombent avanttout), qui se fait toujours entre les nuages. Et il est possible que les
foudres seproduisent selon bien d'autres modes ; que seulement soit banni le
mythe ! Et il sera
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banni si l'on procde des infrences sur ce qui n'apparat pas, en
s'accordant
correctement avec ce qui apparat.4 Cyclones, sismes
Il est possible que les cyclones se produisent d'une part en raison
de la descented'un nuage dans des lieux infrieurs, qui change de forme en tant
pouss par unvent dense, et se trouve emport en masse du fait de ce vent
abondant, en mmetemps qu'un vent extrieur pousse le nuage de proche en proche ;
et aussi bien en
raison d'une disposition circulaire du vent, lorsque de l'air setrouve pouss par enhaut, et qu'un fort flux de vent se cre, incapable de s'couler sur
les cts, causedu foulage de l'air tout autour. Et si le cyclone descend jusqu' la
terre, se formentdes tornades, quelle que soit la faon dont leur naissance a lieu
selon le mouvementdu vent ; s'il descend jusqu' la mer, ce sont des tourbillons qui se
constituent.
Il est possible que les sismes se produisent en raison del'interception de vent dansla terre, de sa disposition le long de petites masses de cette
dernire, et de sonmouvement continu, ce qui provoque un tremblement dans la
terre. Et ce vent, laterre l'embrasse ou bien parce qu'il vient de l'extrieur, ou bien
parce ques'effondrent des fonds intrieurs qui chassent l'air captur dans les
lieux caverneux
de la terre. Et en raison de la communication mme dumouvement par suite del'effondrement de nombreux fonds et de leur renvoi en sens
inverse, quand ilsrencontrent des concentrations plus fortes de terre - il est possible
que se produisentles sismes. Et il est possible que ces mouvements de la terre se
produisent selonplusieurs autres modes.
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Il arrive que les vents surviennent au bout d'un certain temps,
lorsqu'un lment
tranger s'introduit, rgulirement et petit petit, et aussi par lerassemblementd'eau en abondance ; et les autres vents se produisent, mme si ce
sont de faiblesquantits qui tombent dans les nombreuses cavits, lorsqu'elles se
diffusent.5 Grle, neige, rose, glace
Le grle se forme la fois en raison d'une conglation assez forte,
durassemblement de certains lments venteux venus de tous cts,
et d'une divisionen parties, et aussi par la conglation assez modre de certains
lments aqueux,en mme temps que leur rupture, qui produisent la fois leur
compression et leurclatement, conformment au fait que lorsqu'ils glent ils se
condensent par partieset en masse. Et la rondeur, il n'est pas impossible qu'elle tienne au
fait que de touscts les extrmits fondent, et que lors de sa condensation, de.
tous cts, commeon dit, se disposent autour de manire gale, partie par partie, des
lments aqueuxou venteux.
Il est possible que la neige se forme d'une part lorsqu'une eau fine
s'coule la suitede l'adaptation de nuages diffrents, de la pression des nuages
appropris, et de sa,dissmination par le vent, et qu'ensuite cette eau gle se dplaant,
parce que, dans
les rgions situes au-dessous des nuages, il y a un fortrefroidissement ; et aussi,en raison d'une conglation dans les nuages qui prsentent une
densit faible etrgulire, pourrait se produire une mission, hors des nuages qui
se pressent les unscontre les autres, d'lments aqueux disposs cte cte, lesquels,
s'ils subissent
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une sorte de compression, produisent finalement de la grle, chose
qui arrive
surtout dans l'air. Et aussi en raison du frottement des nuages quiont gel, cetagrgat de neige pourrait, en retour, s'lancer. Et il est possible
que la neige seforme selon d'autres modes.Le rose se forme d'une. part en raison de la runion mutuelle
d'lments enprovenance de l'air, de nature produire une humidit de cette
sorte ; et c'est d'autrepart en raison d'un mouvement qui part des lieux humides ou des
lieux quicontiennent de l'eau, que la rose se forme dans les lieux o elle
apparat : ensuiteces lments se runissent au mme point, produisent l'humidit,
et vont en sensinverse vers le bas, ainsi que souvent, mme prs de nous, se
forme de maniresemblable ce genre de choses. Et la gele blanche se forme
lorsque ces rosesconnaissent une sorte de conglation, cause d'une disposition
d'air froid.La glace se forme aussi bien par l'expression hors de l'eau de la
forme arrondie, etla compression des lments ingaux et angle aigu qui se
trouvent dans l'eau, quepar le rapprochement, partir de l'extrieur, d'lments de cette
nature qui, runis,font geler l'eau, une fois qu'ils ont exprim une certaine quantit
d'lments ronds.6. Arc-en-ciel, halo
L'arc-en-ciel survient en raison de l'clairement par le soleil d'unair aqueux, oubien en raison d'une nature particulire de l'air, qui tient la fois
de la lumire et del'air, qui produira les particularits de ces couleurs, soit toutes
ensemble, soitsparment ; et partir de cet air-l, d'o se spare , nouveau en
brillant, la
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lumire, les parties limitrophes de l'air prendront cette coloration,
telle que nous la
voyons par l'clairement des parties ; quant sa forme arrondie,cette image seforme parce que la vision voit un intervalle partout gal, ou parce
que les sectionsdans l'air se compriment de la sorte, ou bien parce que dans les
nuages, les atomestant emports partir d'un mme air, un certain arrondi se dpose
dans cecompos.
Le halo autour de la lune se produit parce que de l'air se porte de
tous cts vers lalune, et que, ou bien il renvoie galement les coulements qui sont
mans d'elle,jusqu' disposer en un cercle la nbulosit que l'on voit, sans
oprer une sparationcomplte, ou bien il renvoie de faon proportionne, de tous cts,
l'air qui estautour de la lune, pour disposer ce qui entoure cette dernire en
une priphrieayant une paisseur. Cela se produit seulement en certaines parties
soit parce qu'uncoulement venu de l'extrieur exerce une violente pression, soit
parce que lachaleur s'empare des passages appropris pour raliser cet effet.
V Sujets astronomiques complmentaires1 Comtes
Les astres chevelus naissent soit parce qu'apparat la disposition
qui fait que du feuprend consistance dans les rgions clestes, en certains lieux,
certains moments,
soit parce que le ciel, par moments, adopte au-dessus de nous unmouvementparticulier, propre faire apparatre de tels astres, ou encore ils
s'lancent certainsmoments en raison d'une disposition donne, se dirigent vers les
lieux que nousoccupons, et deviennent visibles. Et leur disparition survient par
suite de causesopposes celles-l.
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2 Astres fixes
Certains astres tournent sur p1ace : cela arrive non seulement
parce que cette partiemonde autour de laquelle le reste tourne, est immobile, comme le
disent certains,mais aussi parce qu'un tourbillon d'air tourne autour de lui en
cercle, et l'empchede faire un parcours identique celui des autres ; ou bien parce
qu' proximit ilsn'ont pas la matire approprie, tandis qu'ils l'ont dans le lieu o
on les voitdemeurer. Et il est possible que cela arrive selon bien d'autres
modes, si l'on peutrassembler par le raisonnement ce qui est en accord avec ce qui
apparat.3. Astres errants
Que certains astres soient errants, s'il arrive qu'ils aient des
mouvements de cettesorte, tandis que d'autres ne se meuvent pas ainsi, il est possible
d'une part que celatienne ce qu'ils ont t contraints ds le commencement se
mouvoir en cercle, si
bien que les uns sont transports par le mme tourbillon parcequ'il est gal, tandisque les autres le sont par un tourbillon qui comporte en mme
temps des ingalits.Mais il est possible galement que selon les lieux o ils sont
transports, il setrouve des tendues d'air gales qui les poussent successivement
dans la mmedirection et les enflamment de faon gale, tandis que d'autres
sont assez ingales
pour que puissent s'accomplir les changements que l'on observe.Mais donner deces faits une seule cause, alors que ce qui apparat en appelle une
multiplicit, estdlirant et se trouve mis en oeuvre, au rebours de ce qu'il convient
de faire, par leszlateurs de la vaine astronomie, qui donnent de certains faits des
causes dans le
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vide, ds lors qu'ils ne dlivrent pas la nature divine de ces
charges-l. Dbut de
page4. Retard de certains astres
Il arrive d'observer que certains astres sont laisss en arrire par
d'autres, soit parceque, tout en parcourant le mme cercle, ils sont transports autour
de lui pluslentement, soit parce qu'ils sont mus selon un mouvement
contraire, et sont tirs ensens inverse par le mme tourbillon, soit parce qu'ils sont
transports, tantt sur un
espace plus grand, tantt plus petit, tout en tournant en cercleautour du mmetourbillon. Et se prononcer de faon simple sur ces faits ne
convient qu' ceux quiveulent raconter des prodiges la foule.
5 Etoiles filantes
Les astres que l'on dit tomber, et par parties, peuvent se constituer,
soit par leurpropre usure, et par leur chute, l o se produit un dgagement de
souffle, ainsi que
nous l'avons dit pour les clairs aussi ; soit par la runion d'atomesproducteurs defeu, lorsque apparat un regroupement susceptible de produire
cela, et par unmouvement l o l'lan a surgi depuis le commencement, lors de
leur runion ; soitpar le rassemblement de souffle dans les amas nbuleux et par leur
embrasement d l'enroulement qu'ils subissent, ensuite par la dsintgration des
parties
enveloppantes ; et l'endroit vers lequel entrane l'lan, c'est vers lque lemouvement se porte. Et il y a d'autres modes permettant cela de
s'accomplir, enun nombre que je ne saurais dire.
6. Prvisions
Les signes prcurseurs qui se produisent en certains animaux, se
produisent par un
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concours de circonstances ; car les animaux n'introduisent aucune
ncessit qui
ferait se raliser le mauvais temps, et nulle nature divine ne trnesurveillant lessorties de ces animaux, ni, ensuite, n'accomplit ce que ces signes
annoncent ; car cen'est pas sur le premier animal venu, mme un peu plus sens,
qu'une telle foliepourrait tomber, encore moins sur celui qui dispose du parfait
bonheur.Remmore-toi tous ces points, Pythocls, car tu t'carteras de
beaucoup du mythe,
et tu seras capable de concevoir ce qui est du mme genre. Maissurtout, consacretoi l'observation des principes, de l'illimit et de ce qui leur est
apparent, etencore des critres et des affections, et de ce en vue de quoi nous
rendons comptede ces questions. Car ce sont eux surtout ; lorsqu'on les observe
ensemble, quiferont concevoir facilement les causes des ralits particulires ;
mais ceux qui ne
ressentent pas pour eux le plus vif attachement, ne pourront pascorrectementobserver ensemble ces lments mmes, ni obtenir ce en vue de
quoi il faut lesobserver.
EPICURELettre Hrodote ou Lettre sur la Physique ou
Lettre sur l'Univers_________ _______________ ______________
A l'intention de ceux qui ne peuvent pas, Hrodote, tudier
prcisment et dans ledtail mes crits sur la nature, ni mme examiner les plus
importants des livres quej'ai composs, pour eux j'ai prpar un rsum de la doctrine
complte, destin leur faire garder suffisamment en mmoire les opinions les plus
gnrales, afin
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qu'en chaque occasion, sur les questions capitales, ils puissent se
venir en aide
eux-mmes, pour autant qu'ils s'appliquent l'observation de lanature. Et mmeceux qui ont suffisamment progress dans la considration de
l'ensemble doiventgarder dans leur mmoire l'esquisse, prsente selon les principes
lmentaires, dela doctrine complte ; en effet, nous avons fortement besoin d'une
apprhensionpleine, et pas de la mme faon d'une apprhension du particulier.
Il faut donc continuellement aller vers cela, il faut produire dans
sa mmoire ce partir de quoi l'on fera porter l'apprhension capitale sur les
ralits, et l'ondcouvrira aussi toutes le prcisions particulires, ds lors que les
esquisses les plusgnrales auront t bien embrasses et remmores ; car mme
pour celui qui estparfaitement form, la condition majeure de toute connaissance
prcise consiste pouvoir faire usage des apprhensions avec acuit, en les
ramenant des lmentset des formules simples. En effet, il n'est pas possible de
procder, dans toute sadensit, au parcours continu des lments gnraux, si l'on n'est
pas capable, ens'aidant de brves formules, d'embrasser en soi-mme tout ce qui
galement a putre connu avec prcision, en particulier. C'est pourquoi, tant
donn qu'une tellevoie est utile tous ceux qui sont familiers de l'tude de la nature,
moi qui, enprescrivant l'activit continue dans l'tude de la nature, introduis
principalement parcela la paix dans la vie, j'ai crit pour toi un rsum de ce genre,
une prsentationselon leur forme lmentaire des opinions de porte gnrale.
I. Les principes de l'tude de la nature1. Prceptes mthodologiques
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Pour commencer, Hrodote, il faut saisir ce qui est plac sous les
sons, afin qu'en
nous y rapportant, nous soyons en mesure d'introduire desdistinctions dans ce quiest matire opinion, que cela suscite une recherche ou soulve
une difficult, etpour viter que tout ne reste sans distinction dans des
dmonstrations que nousmnerions l'infini, ou bien que nous n'ayons que des sons vides.
38. Car il estncessaire que pour chaque son, la notion premire soit vue et n'ait
nullement
besoin de dmonstration, si nous devons bien possder l'lmentauquel rapporterce qui suscite une recherche ou soulve une difficult, et qui est
matire opinion.En outre, il faut observer toutes choses suivant les sensations, et
en gnral lesapprhensions prsentes, tant celles de la pense que celles de
n'importe quelcritre, et de la mme faon les affections existantes, afin que
nous soyons en
possession de ce par quoi nous rendrons manifeste ce qui attendconfirmation ainsique l'invident.2. Principes de l'tude de la nature : l'invident
Une fois que l'on a distinctement saisi cela, on doit ds lors avoir
une visiond'ensemble sur les ralits invidentes.
D'abord, rien ne devient partir de ce qui n'est pas ; en effet, tout
deviendrait partir de tout, sans nu besoin d'une semence. Et si ce qui disparat
tait dtruit etallait dans le non-tre, toutes choses auraient pri, puisque ce en
quoi elles se sontdissoutes ne serait pas.
En outre, le tout a toujours t tel qu'il est maintenant, et tel il sera
toujours ; car iln'y a rien vers quoi il aille changer ; car aussi, aux cts du tout, il
n'y a rien quipuisse entrer en lui et le changer.
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Mais aussi , le tout est ; car, que les corps soient, c'est ce qu'atteste
en toute
occasion la sensation mme, qu'il est ncessaire de suivre pourconjecturer, avecl'aide du raisonnement, l'invident, comme je l'ai dit auparavant.
Si ce que nousappelons vide, espace et nature intangible n'tait pas, les corps
n'auraient pasd'endroit o tre ni travers quoi se mouvoir, comme
manifestement ils semeuvent. En dehors de ces natures, on ne peut rien parvenir
penser, par une
connaissance qui embrasse ou par analogie avec les choses que laconnaissanceembrasse, que l'on prenne pour des natures totales et non pour ce
que l'on nommeaccidents ou caractres concomitants de ces natures.
En outre, parmi les corps, les uns sont des composs, les autres ce
avec quoi lescomposs sont faits ; ces corps-ci sont inscables et immuables,
s'il est vrai quetoutes choses ne sont pas destines se dtruire dans le non-tre ;
au contraire ilsont la force de subsister dans les dissolutions des composs, tant
pleins par leurnature, n'ayant rien par o ni par quoi ils pourraient tre dissous.
De sorte que lesprincipes sont ncessairement les natures corporelles inscables.
Mais aussi, le tout est illimit. Car ce qui est limit a une
extrmit ; maisl'extrmit est observe ct d'autre chose ; de sorte que, n'ayant
pas d'extrmit,
il n'a pas de limite ; et n'ayant pas de limite, il sera illimit et nonlimit.En outre, illimit est le tout par le nombre des corps ainsi que par
la grandeur duvide. Car si le vide tait illimit, tandis que les corps taient en
nombre fini, lescorps ne demeureraient nulle part, mais ils seraient emports et
disperss travers
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le vide illimit, n'ayant rien pour les soutenir et les renvoyer dans
les chocs et si le
vide tait fini, les corps en nombre illimit n'auraient pas de lieuo prendre place.Outre cela, les corps inscables et pleins, partir desquels les
composs seconstituent et dans lesquels ils se dissolvent, prsentent des
diffrences de formesque l'esprit ne peut embrasser ; car il n'est pas possible que tant de
diffrencesnaissent d'un nombre de formes identiques, que l'on embrasserait.
Et pour chaque
configuration, les atomes semblables sont en nombre absolumentillimit, mais dupoint de vue des diffrences il ne sont pas absolument illimits
mais seulement nepeuvent pas tre embrasss, si l'on ne veut pas, pour les grandeurs
aussi, lesrenvoyer tout simplement dans l'illimit.
Les atomes ont un mouvement continu perptuel, et certains
s'loignent unegrande distance les uns des autres, tandis que d'autres gardent la
vibrationproprement dite, lorsqu'ils se trouvent dtourns dans un
enchevtrement, ou sontrecouverts par des atomes enchevtrs. En effet, la nature du vide,
qui dlimitechaque atome en lui-mme, conduit cela, puisqu'elle n'est pas
capable, de fournirun soutien ; et en mme temps, la solidit qu'ils ont produit, dans
le choc, la contrevibration,dans la mesure o l'enchevtrement permet le retour la position
initiale, la suite du choc. Et il n'y a pas de commencement ces
mouvements, puisqu'ensont causes les atomes, et le vide. Une formule de cette force, si
l'on se souvientd'une rflexion applique la nature de ce qui est.II. Dveloppement de l'tude de la nature : structure etproprits des corps1. Cosmologie
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Mais aussi, les mondes sont en nombre illimit, tant ceux
semblables celui-ci, que
les autres dissemblables. En effet, comme les atomes sont ennombre illimit, ainsiqu'il a t dmontr l'instant, ils sont emports au plus loin ; car
les atomes, telsqu'on les dcrit, dont pourrait natre un monde, ou par lesquels il
pourrait treproduit, ne sont pas puiss en un seul monde, ou en un nombre
limit de mondes,ni dans tous ceux qui sont tels que celui-ci, ni dans tous ceux qui
en sont diffrents.
Si bien que rien ne s'oppose au nombre illimit des mondes.2. Gnosologie : sens et perception
En outre, il y des rpliques de mme forme que les solides, qui,
par leur finesse,sont fort loignes de ce qui apparat. Il n'est pas impossible en
effet que seproduisent de tels dtachements dans l'enveloppe, ni que se
trouvent lesdispositions propres laborer la concavit et la finesse, ni que
des effluves
conservent avec prcision la position et la situation successivesqu'ils avaient surles solides. Ces rpliques, nous les appelons des simulacres.
En outre, le mouvement travers le vide, qui se produit sans
aucune rencontre decorps qui le heurte, franchit toute grandeur que l'on peut
embrasser, en un tempsinconcevable. Le heurt et l'absence de heurt sont en effet
similaires la lenteur et la vitesse.
Certes, ce n'est pas non plus en mme temps, selon les duresqu'observe la raison,que le corps m lui-mme arrive en plusieurs endroits - car cela
est impensable - etce, alors qu'il arrive en mme temps que d'autres dans le temps
sensible, d'o qu'ilse soit dtach dans l'illimit, non pas mme depuis un lieu
partir duquel nouspourrions embrasser son mouvement. En effet, cela sera similaire
un heurt, mme
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si, jusqu'au point que nous avons atteint, nous admettons que la
vitesse du
mouvement rsulte de l'absence de heurt. Il est galement utile deretenir cetlment-l.
Ensuite, que les simulacres soient d'une finesse insurpassable,
aucun tmoignageappuy sur ce qui apparat ne l'infirme ; d'o aussi le fait qu'ils
aient des vitessesinsurpassables, car ils ont tous un passage adapt, outre que rien
ne provoque deheurt, ou trs peu, avec un nombre illimit d'entre eux, tandis que
pour un grandnombre et mme un nombre limit d'atomes, quelque chose
provoqueinstantanment un heurt.
Outre cela, rien n'infirme que la production de simulacres se
produit aussi vite quela pense. De fait, l'coulement qui part de la surface des corps est
continu ; il n'estpas rendu manifeste par la diminution en raison du remplissement
compensatoire ;
il maintient la position et l'ordre qui taient ceux des atomes lasurface du solidependant longtemps, mme si parfois il se rpand en dsordre, et
que desassemblages fugaces se forment sur l'enveloppe, parce qu'il n'est
pas ncessaire queleur remplissement se fasse en profondeur, et qu'il existe mme
d'autres modesd'engendrement concernant de telles natures. Rien de tout cela
n'est infirm par les
sensations, si l'on considre de quelle manire l'on rapportera lesforces agissantesdes ralits extrieures nous, afin de rapporter galement les co-
affections.Et il faut aussi considrer que nous voyons et discernons par la
pense les formes,lorsque, depuis les ralits extrieures, quelque chose s'introduit
en nous ; car la
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nature propre de leur couleur, de leur forme, les ralits
extrieures ne
l'imprimeraient pas par le moyen de l'air, intermdiaire entre euxet nous, ni par desrayons lumineux ou des coulements, quels qu'ils soient, allant de
nous elles,comme c'est le cas lorsque, depuis les ralits, des rpliques
s'introduisent en nous,de mme couleur et de mme forme, en fonction de l'adaptation de
leur taille lavue ou la pense, avec leurs mouvements rapides ; ensuite, pour
cette raison, ce
qui est un et continu restitue l'image, et conserve la co-affection distance dusubstrat, par la pression proportionne qui vient de lui, et qui
rsulte de la vibrationprofonde des atomes dans le solide. Et l'image, que nous
saisissons par uneapprhension de la pense ou par les organes des sens, soit de la
forme soit de sescaractres concomitants, est la forme mme du solide, qui se
constitue selon la
succession compacte du simulacre ou selon ce qui en reste.Le faux et l'erreur tiennent dans le fait d'ajouter chaque fois
l'opinion que cela vatre confirm ou non-infirm, tandis qu'ensuite cela n'est pas
confirm, en raisond'un certain mouvement en nous-mmes li une apprhension
imaginative, maisqui s'en distingue ; et par ce mouvement se produit le faux.
Car la ressemblance des phantasmes saisis comme des
reproductions, qu'ils
surgissent dans les rves, ou selon d'autres apprhensions de lapense, ou desautres critres ne saurait exister pour ce que l'on dit tre et tre
vrai, s'il n'y avaitdes choses que nous apprhendons . Mais l'erreur n'existerait pas,
si nous n'avionsgalement un autre mouvement en nous-mmes qui, tout en lui
tant associ, s'en
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distingue ; suivant ce mouvement, s'il n'y a pas confirmation, ou
s'il y a infirmation,
survient le faux et s'il y a confirmation ou non-infirmation,survient le vrai. Et ilfaut bien conserver cette opinion, afin que les critres conformes
aux vidences nesoient pas dtruits, et que l'erreur, affermie de semblable manire,
n'introduise letrouble partout.
Mais aussi, l'audition provient d'un souffle qui se transporte
depuis ce qui parle,rsonne, fait entendre un bruit ou affecte de quelque manire
l'oue. Et cecoulement se rpand en masses ayant des parties semblables, qui
conservent enmme temps qu'une co-affection rciproque, une unit propre,
s'tendant jusqu'l'metteur et produisant la sensation qui s'applique habituellement
ce dernier, etsinon rend seulement vidente sa provenance extrieure.
En effet, sans une certaine co-affection, qui ramne la source
dont elle part, il n'y
aurait pas de sensation telle qu'on l'prouve. Il ne faut donc pasconsidrer que l'airlui-mme est inform par la voix profre ou par des sons du
mme genre - il s'enfaut de beaucoup qu'il puisse subir cette transformation sous
l'action de la voix -mais immdiatement, lorsque nous donnons de la voix, le choc qui
survient en nousprovoque une expression de masses propre constituer un
coulement fait de
souffles, et cette expression provoque en nous l'affection auditive.En outre, il faut considrer que l'odorat, comme c'est le cas pour
l'oue, neproduirait aucune affection, si, depuis la chose, ne se dtachaient
des corpuscules,adapts cet organe sensible, propres l'branler, les uns en le
troublant et en lecontrariant, les autres sans provoquer de trouble, et de faon
approprie. Dbut de
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page3. Les corps simples
En outre, il faut considrer que les atomes ne prsentent aucune
des qualits quiappartiennent ce qui apparat, hormis la forme, le poids, la
grandeur, et tout ce quiest ncessairement et naturellement li la forme. Car toute
qualit change ; maisles atomes ne changent nullement, puisqu'il faut que quelque
chose de solide etd'indissoluble subsiste dans la dissolution des composs, qui
produira des
changements non pas vers le non-tre ni partir du non-tre, maisgrce deschangements de position dans de nombreux corps, et pour certains
grce desapports et des retraits. D'o il est ncessaire que ce qui ne connat
pas dechangement de position soit incorruptible et n'ait pas la nature de
ce qui change,mais qu'il ait des masses et des formes propres ; en effet, il est
bien ncessaire que
cela subsiste. De fait, dans ce qui prs de nous change deconfiguration parl'rosion de la priphrie, on saisit que la forme est inhrente,
tandis que lesqualits de ce qui change ne sont pas inhrentes, la manire dont
se maintient lapremire, mais elles prissent en quittant le corps tout entier. Ces
lmentssubsistants suffisent donc pour produire les diffrences des
composs puisqu'il est
videmment ncessaire que certaines choses subsistent, et ne sedtruisent pas enallant dans le non-tre.
Pourtant, il ne faut pas considrer que toute grandeur se trouve
dans les atomes,pour viter que ce qui apparat ne tmoigne du contraire ; mais il
faut considrerqu'il y a des variations de grandeur. Car, si l'on ajoute cela, on
rendra mieux compte
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de ce qui a lieu suivant les affections et les sensations. Mais
penser qu'il y a toute
grandeur ne sert rien pur expliquer les diffrences de qualit :des atomesdevraient parvenir jusqu' nous, en tant visibles, or on n'observe
pas que cela seproduise, et l'on ne peut parvenir penser comment un atome
pourrait tre visible.En outre, il ne faut pas considrer que dans le corps fini se
trouvent des corpusculesen nombre illimit ni de n'importe quelle taille. De sorte qu'il faut
non seulement
supprimer la division l'infini vers le plus petit, afin de ne pasextnuer touteschoses et, quand nous embrassons des corps denses, de ne pas tre
contraints encomprimant les tres de les consumer jusqu'au non-tre, mais en
outre il ne faut pascroire que le parcours, dans les corps finis, ait lieu l'infini, ni
vers le petit.D'abord, si l'on vient affirmer que ces corpuscules sont en
nombre illimit dans
un corps quelconque, ou de n'importe quelle taille, il n'y a pasmoyen de pensercomment cela est possible : comment ce corps serait-il encore
limit en grandeur ?Il est vident en effet que ces corpuscules en nombre illimit ont
eux-mmes unecertaine taille ; et la grandeur constitue par ces corpuscules,
quelle que soit leurtaille, sera aussi illimite.
D'autre part, ce qui est limit a une extrmit que l'on peut
distinguer, mme si onne peut l'observer comme quelque chose qui est en soi, et il n'est
pas possible de nepas penser comme tel ce qui la suit, et ainsi, suivant la succession,
en allant del'avant, il n'est pas possible d'arriver par la pense, en suivant ce
qui est tel, aursultat que l'illimit existe.
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Enfin, il faut bien penser que ce qu'il y a de plus petit dans la
sensation n'est pas
semblable ce qui peut tre parcouru, et n'en est pas non plustotalementdissemblable, de telle sorte qu'il prsente un caractre commun
avec ce qui se laisseparcourir, bien qu'on ne distingue pas en lui de parties. Mais
quand, en raison de laressemblance que procure ce caractre commun, nous pensons
distinguer quelquechose de lui, savoir une partie antrieure, et une partie
postrieure, nous
parvenons ncessairement l'galit entre elles. Nous observonsces plus petitslments les uns la suite des autres, en commenant par le
premier, sans qu'ilssoient dans le mme lieu, sans que par leurs parties ils touchent les
autres parties,mais fournissant les mesures pour les grandeurs en ce qui fait leur
caractre propre,un plus grand nombre dans une grandeur plus grande, un plus petit
nombre dans
une grandeur plus petite.Il faut considrer que cette analogie vaut pour l'lment le plus
petit dans l'atome.En effet, il est vident que celui-ci diffre par la petitesse de ce qui
est observ dansla sensation, mais la mme analogie vaut ; car prcisment, que
l'atome est pourvud'une grandeur, c'est ce que nous avons affirm, en suivant cette
analogie sensible,nous contentant d'agrandir quelque chose qui est petit. En outre, il
faut considrerque les lments les plus petits et sans mlange sont les limites des
longueurs, quifournissent la mesure, partir d'eux-mmes pris comme premiers,
aux grandeursplus grandes et plus petites, cela par l'observation rationnelle
applique aux ralitsinvisibles. Car la communaut qui existe entre eux et ce qui
n'admet pas le passage
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est suffisante pour parvenir jusqu' ce point. Mais il n'est pas
possible qu'un
rassemblement se constitue partir d'eux, dans l'ide qu'ilsdisposeraient dumouvement.
En outre, il ne faut pas affirmer que dans l'illimit le haut et le bas
sont le plus hautou le plus bas. Nous savons bien que ce qui est au-dessus de notre
tte tantsusceptible, partir du point o nous nous tenons, d'aller l'infini,
ne nousapparatra jamais tel, ou encore ce qui est en-dessous (pour ce que
l'on pense aller l'infini la fois vers le haut et vers le bas par rapport au mme
point) ; il est en effetimpossible de penser cela. De sorte qu'il est possible de prendre
comme unmouvement celui que l'on pense dirig vers le haut, l'infini, et
comme un autrecelui qui est dirig vers le bas, mme si des milliers de fois ce qui
se dplace partir de nous vers des lieux au-dessus de notre tte arrive aux
pieds de ceux quisont au-dessus de nous, ou ce qui est partir de nous se dplace
vers le bas, arriveau-dessus de la tte de ceux qui sont en-dessous. Car le
mouvement entier estnanmoins pens comme s'opposant par chacun des deux aspects
indfiniment.En outre, il est ncessaire que les atomes aient une vitesse gale,
lorsqu'ils seportent travers le vide, sans que rien ne les heurte ; en effet, les
lourds ne serontpas emports plus vite que les petits et lgers, du moins quant rien
ne va leurrencontre ; et les petits ne seront pas emports plus vite que les
grands, car ils onttous un passage adapt, du moins lorsqu' ces derniers rien ne se
heurte ; lemouvement vers le haut et le mouvement oblique rsultant des
heurts ne sont pas
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non plus, plus rapides, ni les mouvements vers le bas rsultant de
leurs poids
propres car pour autant que l'atome conserve l'un ou l'autre, danscette mesure ilaura un mouvement aussi rapide que la pense, jusqu' ce qu'il y
ait un heurt, parsuite d'une action extrieure, ou de son poids propre s'opposant
la puissance decelui qui l'a frapp.
Mais en outre, s'agissant des composs, l'on dira l'un plus rapide
que l'autre, alorsque les atomes ont des vitesses gales, du fait que les atomes dans
les agrgats sedplacent vers un seul lieu et selon le plus petit temps continu,
mme s'ils ne sedplacent pas vers un seul lieu dans les temps qu'observe la raison
; mais ils seheurtent frquemment, jusqu' ce que la continuit du mouvement
parviennejusqu'aux sens.
Car ce que l'opinion ajoute au sujet de l'invisible, savoir que
mme les temps
observs par la raison comporteront la continuit du mouvement,n'est pas vrai pourde tels corps, puisque du moins tout ce qui est observ ou saisi en
uneapprhension, grce la pense, est vrai.4. L'me dans le compos
A la suite de cela, il faut considrer, en se rfrant aux sensations
et aux affections -car c'est ainsi que l'on obtiendra la certitude la plus ferme - que
l'me est un corps
compos de fines parties, rpandu travers tout l'agrgat,ressemblant fort unsouffle mlang une certaine proportion de chaleur, tantt
semblable l'un tantt l'autre ; mais il y a la partie qui diffre grandement de ces
mmes lments par lafinesse de ses parties, et qui pour cette raison, est d'autant plus en
co-affection avecle reste de l'agrgat. C'est tout cela que manifestent les facults de
l'me, aussi bien
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les affections que l'aisance se mouvoir, les penses et out ce dont
la privation
nous fait mourir.En outre, il faut retenir que l'me est la cause prpondrante de la
sensation. Certes,il ne lui reviendrait pas d'tre la cause de la sensation, si elle
n'tait pas en quelquesorte protge par le reste de l'agrgat ; et comme le reste de
l'agrgat a promis l'me d'exercer ce rle de cause, il reoit lui aussi sa part de cette
sorte d'accidentqui lui vient de l'me, non pas toutefois de tout ce que cette
dernire possde. C'estpourquoi, si l'me s'en va, il ne conserve pas la sensation.
Car lui ne possde pas en lui-mme cette puissance, mais il la
procure une autreralit dveloppe en mme temps que lui, et qui, grce la
puissance constitueautour d'elle, ralisant aussitt pour elle-mme, par le mouvement,
l'accidentsensible, le lui transmet en retour, parce qu'elle lui est contigu et
qu'elle est en coaffection
avec lui, ainsi que je l'ai dit.C'est pourquoi aussi l'me, quand elle se trouve dans l'agrgat,
mme si quelqueautre partie a t enleve, ne sera jamais insensible ; mais si elle
meurt avec unepartie en tel endroit, lorsque l'agrgat qui la protge est dfait soit
en totalit soit enpartie, condition qu'elle subsiste, elle ressent de faon aigu la
sensation. Enrevanche, le reste de l'agrgat, qui subsiste entier ou en partie, ne
possde pas lasensation si l'me l'a quitt, quel que puisse tre le nombre des
atomes qui tendent constituer la nature de l'me. Et en vrit, quand l'agrgat entier se
dfait, l'me serpand, elle n'a plus les mmes puissances ni ne se meut, de sorte
qu'elle nepossde plus la sensation. Car il n'est pas possible de penser
qu'elle sente si elle ne
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se trouve pas dans cet ensemble, et qu'elle fasse usage de ces
mouvements quand ce
qui la protge et l'enveloppe n'est plus dans l'tat qui permet l'me, commemaintenant, d'avoir ces mouvements.
Mais voici aussi le point qu'il faut assurment mditer :
l'incorporel s'applique cequi pourrait tre pens par soi ; or, il n'est pas possible de penser
un incorporel parsoi autre que le vide ; et le vide ne peut ni agir ni subir, mais offre
seulement auxcorps le mouvement travers lui. Si bien que ceux qui affirment
que l'me estincorporelle parlent en l'air. Car elle ne pourrait en rien agir ni
subir, si elle taittelle qu'ils le disent ; mais en ralit, il est vident que l'un et
l'autre sontdistinctement perus comme des accidents de l'me.
Si l'on ramne donc tous ces raisonnements sur l'me aux
affections et auxsensations, si l'on se souvient de ce qui a t dit au dbut, on verra
avec clart qu'ils
sont suffisamment contenus dans les esquisses pour que l'onpuisse, partir d'eux,prciser le dtail avec fermet.5. Caractristiques des corps composs
Mais en outre les formes, les couleurs, les grandeurs, les poids, et
tout ce que l'onattribue au corps en les prenant comme toujours concomitants soit
de tous lescorps, soit de ceux qui sont visibles et connaissables en eux-
mmes par la
sensation, il ne faut les considrer ni comme des natures quiexistent par ellesmmes- car il n'est pas possible de parvenir penser cela - ni comme
n'existant pasdu tout, ni comme des ralits autres, incorporelles, qui s'ajoutent
au corps, nicomme des parties du corps, mais, de faon gnrale, comme le
corps tout entier,qui, au moyen de tus ces caractres, possde sa propre nature
permanente ; et il
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n'est pas possible qu'il rsulte de leur mlange - comme lorsqu'
partir des
corpuscules mmes l'on constitue un agrgat plus grand, que cesoit partir desconstituants premiers, ou partir de grandeurs infrieures cet
ensemble donn -mais c'est seulement, comme je le dis, au moyen de tous ces
caractres qu'ilpossde sa propre nature permanente.
Et tous ces caractres relvent d'apprhensions propres, et
comportent des lmentsdistinctifs, bien que l'ensemble dense leur reste conjoint et n'en
soit en aucun casspar : ce qu'on lui attribue l'est d'aprs la notion dense du corps.
En outre, il arrive souvent aux corps, et ils ne leur sont pas joints
durablement, desaccidents qui ne sont pas au nombre des invisibles, sans tre non
plus desincorporels. De sorte que, si nous nous servons de ce nom suivant
l'acception laplus courante, nous rendons manifeste que les accidents n'ont pas
la nature du tout,
que par le rassemblement, suivant l'ensemble dense, nousappelons corps, pas plusqu'ils n'ont la nature de ce qui lui est joint durablement, sans quoi
il n'est paspossible de penser le corps. Chacun de ces caractres pourrait tre
nomm d'aprscertaines apprhensions, tandis que l'ensemble dense reste joint,
mais au momentmme o l'on observe que chacun d'eux est concomitant, puisque
les caractres
accidentels ne sont pas joints en permanence au corps.Et il en faut pas exclure de l'tre cette vidence-l, sous prtexte
qu'ils n'ont pas lanature du tout dont ils sont concomitants - que nous appelons
aussi corps -, ni celledes ralits qui lui sont jointes en permanence, mais il ne faut pas
non plus penserqu'ils sont par eux-mmes - car cela n'est pensable ni pour eux ni
pour les
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caractres concomitants permanents - au contraire, c'est ce qui
prcisment
apparat, il faut penser que tous les caractres accidentels sontrelatifs au corps,qu'ils ne lui sont pas joints en permanence et n'ont pas non plus
par eux-mmes lerang d'une nature, mais, suivant la manire dont la sensation
mme les particularise,c'est ainsi qu'on les observe.
En outre, il faut mditer avec force le point suivant : il n'y a
certainement pas mener la recherche sur le temps comme sur le reste, c'est--dire
tout ce que nouscherchons en un substrat, et que nous rapportons aux prnotions
considres ennous-mmes, mais nous devons, par analogie, nous rfrer
l'vidence mme,suivant laquelle nous parlons tout en nous, congnital ement. Et il
ne faut paschanger les termes pour d'autres qui seraient meilleurs, mais il faut
se servir sonpropos de ceux qui existent ; et il ne faut pas non plus lui attribuer
quelque autrechose, dans l'ide que son tre est identique cette proprit - c'est
bien l ce quefont certains -, mais il faut surtout raisonner avec prcision sur
cette seule chose : quoi nous lions ce caractre qui lui est propre, et par quoi nous le
mesurons. Celuicien effet ne requiert pas une dmonstration mais un raisonnement
prcis, du faitque nous le lions aux jours et aux nuits et leurs parties, tout
comme aux affectionset aux non-affections, aux mouvements et aux repos, concevant en
retour que cecimme, par quoi nous dsignons le temps, est un certain accident
particulier, qui arapport ces choses.6. Gnrations, volution
En plus de ce qui a t dit auparavant, il faut considrer que les
mondes et tout
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compos limit, prsentant une forte ressemblance de forme avec
ce que nous
voyons, sont issus de l'illimit, et tous se sont spars partird'amas particuliers,qu'ils soient plus grands ou plus petits ; et l'inverse, tous se
dissolvent, les unsplus vite, les autres plus lentement, les uns le subissent par l'effet
de tels agents, lesautres de tels autres. En outre, il ne faut pas considrer que les
mondes ontncessairement une seule configuration, mais ils sont diffrents,
car les uns sont
sphriques, d'autres ovodes, et d'autres ont d'autres formes ; ilsn'ont pas cependanttoutes les formes possibles.
Il ne faut pas considrer non plus qu'existent des vivants qui se
sont spars del'illimit. De fait, personne ne saurait dmontrer que dans tel
monde pourraient nepas tre comprises les semences dont les vivants, les plantes et
tous les autres tresque l'on observe sont forms, et dans tel autre ils ne pourraient
l'tre. On doitpareillement considrer qu'ils croissent de la mme faon que sur
terre.En outre, il faut comprendre que la nature aussi a reu des ralits
mmes unenseignement multiple et vari, qu'elle a t contrainte par eux, et
que plus tard leraisonnement a introduit des prcisions et ajout des dcouvertes
ce que la naturetransmettait, dans certains cas plus vite, dans certains autres plus
lentement, danscertaines priodes et moments, suivant des progrs plus
importants, dans d'autres,suivant des progrs moindres.
De l, il suit que les noms au dbut ne sont pas ns par
convention, mais les naturesmmes des hommes qui, selon chaque peuplade, prouvaient des
affections
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particulires et recevaient des impressions particulires, chassaient
de faon
particulire l'air, comme le disposait chacune des affections etimpressions, pourqu' un moment il se fit une diffrence selon les lieux
qu'occupaient les peuplades.Ensuite, c'est en commun que l'on fit une convention dans chaque
peuplade sur leslments particuliers, afin de rendre les dsignations moins
ambigus les unes parrapport aux autres, et plus concises ; et les ralits qui n'taient pas
visibles avec les
autres, ceux qui les concevaient les introduisaient en faisantcirculer des sons, qu'ilstaient pousss profrer, tandis que les autres, qui les adoptaient
au moyen duraisonnement, en suivant la cause prdominante, parvenaient ainsi
les interprter.
III FONCTION ET FINALITE DE L'ETUDE DE LA NATURE1. Contre la thologie astrale
En outre, dans le domaine des ralits clestes, il faut considrer que le
mouvement, le solstice, l'clipse, le lever, le coucher, et les choses dumme ordrese produisent sans que quelqu'un en ait la charge, qui les mette en ordre
ou doiveles mettre en ordre, et conserve en mme temps son entire flicit jointe
l'incorruptibilit - en effet, les occupations, les soucis, les colres et les
bienfaits nes'accordent pas avec la flicit, mais ceux-l surviennent dans la
faiblesse, la peur
et le besoin de proches -, et inversement sans que des tres qui, en mmetempsqu'ils seraient du feu compact, disposeraient de la flicit, produisent ces
mouvements-l, par leur volont ; mais il faut prserver dans sa totalit
la majest,en suivant tous les noms qui se rapportent de tells notions, et
condition qu'il n'enrsulte pas d'opinions opposes la majest ; sinon, l'opposition mme
produira le
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plus grand trouble dans les mes. Cela tant dit, on doit considrer que
c'est parce
qu'il s'est produit des interceptions rsultant, l'origine, de ces amas, lorsde lanaissance du monde, que se produisent cette ncessit et ce mouvement
circulaire.
2. Etude des ralits clestes et explication multiple
En outre, il faut considrer que la tche de l'tude de la nature est de
prciserexactement la cause affrente aux questions capitales, et que la flicit
dans la
connaissance des ralits clestes se ralise ce moment-l, lorsque l'onsait quellessont les natures que l'on observe dans ces ralits clestes, et tout ce qui
leur estapparent, pour parvenir la prcision qui conduit cette fin.
De plus, sur de telles questions, il faut considrer qu'il n'y a pas de mode
explicatifmultiple, pas plus que la possibilit que cela soit autrement que cela
n'est, et qu'iln'y a simplement rien dans la nature incorruptible et bienheureuse qui
suggre ladivision ou le trouble ; et il est possible par la rflexion de saisir que cela
estseulement ainsi.
Et il faut penser que ce que produit l'enqute portant sur le coucher, le
lever, lesolstice, l'clipse, et toutes choses apparentes, ne contribue plus la
flicit quedonne la connaissance : au contraire ceux qui ont examin tout cela, tout
en
ignorant quelles sont les natures et quelles sont les causes capitales,ressentent despeurs semblables celles qu'ils prouvaient s'ils n'avaient pas ce savoir
en plus ;peut-tre sont-elles mme plus nombreuses, toutes les fois que l'effroi
rsultant desremarques accumules sur ces ralits clestes empche d'obtenir la
solution, ainsique la matrise des questions capitales.
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C'est pourquoi nous dcouvrons un plus grand nombre de causes aux
solstices,
couchers, levers, clipses et modes du mme ordre, tout comme pour lesfaitsparticuliers. Et il ne faut pas considrer que notre manire d'en user avec
ces chosesn'apporte pas en retour une prcision suffisamment grande pour atteindre
un tatsans trouble, de flicit. De sorte qu'il faut, en observant par
comparaison decombien de faons le semblable se produit auprs de nous, raisonner sur
les causes
touchant les ralits clestes et l'invident en totalit, mprisant ceux quinereconnaissent pas ce qui est ou devient d'une seule faon, ni ce qui a
plusieursfaons d'arriver, pour les ralits qui transmettent l'image grande
distance, et quide plus ignorent mme dans quelles situations il n'est pas possible d'tre
sanstrouble. Si donc nous pensons tout la fois qu'il est possible une chose
de se
produire de telle faon, et quels sont les cas o il est possiblesemblablement deparvenir l'absence de trouble, lorsque nous dcouvrirons que cela
arrive demultiples faons, nous serons sans trouble, comme si nous savions que
cela arrivede telle faon.3. Du trouble l'ataraxie
En plus de toutes ces considrations d'ensemble, il faut bien penser que
le trouble
capital pour les mes des hommes tient ce qu'ils forgent l'opinion queces ralitssont bienheureuses et incorruptibles et ont aussi en mme temps des
volonts, desactions, des causes, qui sont contraires ces caractres, et il tient
galement cequ'ils s'attendent toujours - ou le redoutent - quelque chose
d'ternellementterrible, en raison des mythes ou encore de l'insensibilit qu'il y a dans
l'tat de
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mort, qu'ils craignent comme si elle pouvait les atteindre, et il tient aussi
au fait que
ces affections sont moins dues des opinions qu' une dispositiond'espritirrationnelle : il s'ensuit qu'en ne dfinissant pas ce qui est craindre ils
(leshommes) ressentent un trouble gal celui qu'ils auraient s'ils en
formaient desopinions, ou mme plus intense. Mais l'ataraxie consiste tre affranchi
de tous cestroubles et garder continuellement en mmoire les lments gnraux
et capitaux.
De l suit qu'il faut s'attacher tout ce qui est prsent, et aux sensations -auxsensations de ce qui est commun selon ce qui est commun, aux
sensations de ce quiest particulier selon ce qui est particulier - et toute vidence prsente,
selonchacun des critres ; si nous nous appliquons cela, nous dcouvrirons
de faoncorrecte la cause d'o provenaient le trouble et la peur, et nous nous
affranchirons,
en raisonnant sur les causes des ralits clestes et de tout le reste qui enpermanence advient, de toutes ces choses qui effraient les autres hommes
audernier degr.
Voil, Hrodote, les points rcapitulatifs les plus importants sur la nature
de touteschoses, que j'ai rsums ton intention. De sorte que ce discours saisi
avecprcision permettra, je pense, quiconque, mme s'il n'en vient pas
toutes les
prcisions particulires, d'acqurir une vigueur incomparable par rapportaux autreshommes. Et par lui-mme il clarifiera beaucoup de questions
particulires, car laprcision que j'y ai introduite suit la doctrine complte et ces lments
mmes,conservs en mmoire, lui viendront en aide continuellement. En effet,
ces
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lments sont tels que ceux qui ont dj men, avec une prcision
suffisante ou
complte, des tudes particulires, peuvent, en ramenant desapprhensions de cegenre, faire porter la plupart de leurs parcours sur la nature dans son
ensemble ; ettous ceux qui ne font pas totalement partie du groupe mme des
confirms, grce ces lments et sur un mode non verbal, effectuent la vitesse de la
pense unparcours des lments capitaux, pour gagner la paix.