UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
Faculté de Droit, d’Economie de Gestion et de Sociologie
Département ECONOMIE
Second cycle- Promotion sortante
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Option : « Administration»
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PROMOTION HARENA
Mémoire de Fin d’Etudes pour l’Obtention du Diplôme de
Maitrise ès Sciences Economiques
ETUDE SUR LES FACTEURS A L’ORIGINE
DU DECOLLAGE RAPIDE DES PAYS DE
L’ASIE DE L’EST
Par : Mademoiselle ANDRIANONY NyAinaIanjatina
Date de soutenance : 22 Avril 2016
Encadreur : Docteur RAMIARISON Hery
Professeur des Universités
Avril 2016
Comme il est écrit, « Je t’instruirais et te montrerai la voie que tu dois suivre ; Je te
conseillerai, j’aurai le regard sur toi» (Psaumes 32 :8), mes remerciements s’adressent en
premier lieu à notre Dieu tout puissant source de sagesse, de connaissance ainsi que de santé.
Ensuite, ce mémoire n’aurait jamais pu être réalisé sans l’aide et le concours d’autrui.
Ainsi, je tiens à exprimer mes vifs remerciements à tous ceux qui ont participé de près
ou de loin, à l’élaboration de ce travail.
- A Docteur RAMIARISON Herinjatovo qui, malgré ses multiples occupations,
nous a consacré son temps en donnant conseils et instructions dans l’élaboration de ce
travail ;
- A Monsieur le Chef de Département Economie et tous les professeurs du
département Economie ;
- Ma famille, mes parents et mes amis qui m’ont accordé soutiens et conseils ;
Remerciements
BRICS : Brésil, Russie, Inde, Chine, South Africa
FMN : Firmes Multinationales
ISE : Industrialisation par Substitution aux Exportations
ISI : Industrialisation par Substitution aux Importations
IUT : Institut Universitaire de Technologie
NEI : Nouvelles Economies Industrielles
NPI : Nouveaux Pays Industrialisés
OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economique
OIT : Organisation Internationale du Travail
PIB : Produit Intérieur Brut
PISA: Programme for International Student Assessment
R et D : Recherche et Développement
USD : United State Dollar
Liste des abréviations
Figure 1 : Rente différentielle et état stationnaire ............................................................. 7
Graphique 1 : Les stades de croissance économique de 20 pays .................................... 25
Graphique 2 : Croissance annuelle du PIB(%), Corée du Sud ........................................ 34
Graphique 3 : Poids de l’électronique dans le secteur industriel..................................... 42
Graphique 4 : Emploi et productivité apparente du travail dans l’industrie électronique
coréenne........................................................................................................................... 43
Tableau 1 : Synthèse des théories traditionnelles de la croissance ................................... 8
Tableau 2 : Différence entre modèle keynésien et classique........................................... 13
Tableau 3 : Taux de destruction du capital productif selon les différentes branches
industrielles...................................................................................................................... 35
Tableau 4 : Accroissement des inscriptions scolaires en Corée depuis 1945 .................. 40
Tableau 5 : Taux de croissance des facteurs de production et leur contribution à la croissance
économique...................................................................................................................... 41
Tableau 6 : La recherche-développement dans l’électronique coréenne ......................... 44
Tableau 7 : Dépenses de l’Etat, en % du PIB (1960-2010), Moyenne sur 5 ans centrée sur
l’année indiquée............................................................................................................... 46
Tableau 8 : Les principaux indicateurs d’activité de l’économie coréenne : leur évolution de
1957 à 1960 ..................................................................................................................... 47
Tableau 9 : Hong Kong : caractéristiques de quelques branches manufacturières ......... 51
Tableau 10 : Singapour : quelques branches manufacturières ........................................ 52
Liste des tableaux etgraphiques
Tableau 11 : Evolution comparée des déterminants de la structure de production
au sein du système manufacturier des NPI de l’Asie (1960-1974,
taux de croissance annuel moyen en %) .......................................................................... 53
Tableau 12 : Classement des dragons de l’Asie vers la fin des années 1980 .................. 55
Tableau 13 : Les champions de la croissance industrielle entre 1980 et 1991…………56
Les trois classes des physiocrates :La classe des agriculteurs (paysans et fermier), la classe
des propriétaires fonciers (propriétaire de la terre) et la classe stérile (artisans, commerçants)
Chaebols :Une structure de conglomérat d'entreprises qui a pris naissance en Corée du Sud
dans les années 1960. Le mot «Chaebol» signifie «entreprise familiale» ou «monopole» en
coréen.
Classe capitaliste : Fraction de la collectivité qui détient toute la richesse sociale. Minorité
qui possède tout le capital.
Croissance démographique : Augmentation de l’effectif d’une population au cours d’une
période donnée compte tenu des mouvements migratoires et de la croissance naturelle.
Déflation : Situation dans laquelle l'activité économique d'un pays est ralentie, caractérisée
par une baisse des prix, des salaires, une réduction de la masse monétaire engendrant à leur
tour une baisse de la demande, de la production, de l'emploi
Division du travail : Désigne la répartition des activités de production entre différentes
entités spécialisées dans des domaines complémentaires.
Droit de propriétés :Droitd'user,dejouiretdedisposerd'unbiendefaçontotale, en
étantreconnucommelepropriétairedecebien.
Hyperinflation :Une forme atypique d' inflation qui se manifeste par une hausse extrêmement
rapide des prix qui tend à éroder la valeur réelle de la monnaie d'un pays
Industrialisation par substitution aux importations :Le pays va produire de lui-même ce
qu'il importait se mettant en situation d'indépendance par rapport aux autres pays d'où il
importait
Industrie légère :Transformation des productions de l'industrie lourde en produits semi-finis
et en produits finis
Glossaire
Industrie lourde :Désigne en général les activités nécessitant, pour exister, l'emploi d'outils
et de capitaux très importants
Offre globale :Ensemble de laproductionde biens et services, quelle que soit leur nature, mis
sur le marché par les entreprises d'un pays pendant une période donnée, à un niveau de prix
donné
Plein emploi :Décrit une situation de l'économie dans laquelle d'une part, toute personne
désirant travailler occuperait effectivement un emploi, et d'autre part toutes les capacités
matérielles de production seraient utilisées.
Politiques conjoncturelles :Politique à court terme de l'Etat dans le domaine économique.
Limitée dans le temps, elle a pour objectif d'infléchir une conjoncture considérée à risque et
ainsi favoriser la stabilité de l’économie : croissance, inflation, chômage, équilibre extérieur.
Politique expansionniste : Politique menée par un gouvernement lorsqu'il tente de relancer
l'économie, notamment par des mesures fiscales ou monétaires. L'Etat peut alors réduire les
taux d'intérêt des crédits ou investir dans les services publics pour créer de l'emploi et espérer
réduire sa dette publique par les futures entrées fiscales ou par les effets de la consommation
Rendements d'échelle : Représentent l'accroissement de l'efficience (faire avec moins de
moyens) à la suite de l'augmentation des facteurs de production
Surproduction : Production dépassant la demande des consommateurs, en particulier dans les
secteurs où l'élasticité de la demande trop faible ne permet pas une augmentation rapide de la
consommation.
Système de brevets :Un brevet est un titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire
un droit d'interdire à un tiers l'exploitation de l' invention objet du brevet à partir d'une certaine
date et pour une durée limitée (20 ans en général).
Zaibatsu : Conglomérat d’entreprises au Japon
PARTIE 1: LES APPROCHES THEORIQUES DE LA CROISSANCE .......... 3
CHAPITRE 1 : LES THEORIES TRADITIONNELLES DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE……………………………………………………………………………..4
Section 1: Les théories classiques ....................................................................................... 5
Section 2: L’approche postkeynésienne (1939) .................................................................. 9
Section 3: Le modèle néoclassique de Solow (1956)........................................................ 11
CHAPITRE 2 : LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE…………………14
Section 1: Les nouvelles sources de la croissance ............................................................ 14
Section 2: Les implications de la nouvelle théorie de la croissance ................................. 17
Section 3 : La place de l’Etat ............................................................................................ 19
CHAPITRE 3 : LA THEORIE DE LA CROISSANCE DE ROSTOW…………………...22
Section 1 : Les 5 étapes de la croissance........................................................................... 22
Section 2 : Le décollage .................................................................................................... 26
PARTIE 2: LES PRINCIPAUX FACTEURS A L’ORIGINE DU DECOLLAGE
RAPIDE DES PAYS DE L’ASIE DE L’EST ................................................ 30
CHAPITRE 1 : HISTOIRE DU DECOLLAGE DE LA COREE DU SUD………….........31
Section 1: La Corée du Sud sous la domination Japonaise ............................................... 32
Section 2: La première république coréenne ..................................................................... 33
Section 3: Le décollage avec Park Chung Hee ................................................................. 35
Section 4: La Corée du Sud de maintenant ....................................................................... 37
Sommaire
CHAPITRE 2 : LE MODELE DE L’ASIE DE L’EST DE L’ETAT
DEVELOPPEUR ......................................................................................... 38
Section 1: Accumulation de capital humain en Corée du Sud .......................................... 38
Section 2: Accumulation de technologies en Corée du Sud.............................................. 42
Section 3: Complémentarité Etat/marché.......................................................................... 46
CHAPITRE 3 : ETAT ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT EFFICIENTES……….48
Section 1 : Les stratégies industrielles des pays de l’Asie ................................................ 48
Section 2 : Les résultats de la stratégie de promotion des exportations ............................ 54
Parmi les nouveaux pays industrialisés, les premiers qui ont atteint la phase de
décollage1sont appelés « les quatre dragons de l’Asie». Il s’agit de la Corée du Sud ; Hong
Kong ; Singapour et Taiwan. En 1960, la Corée du Sud était plus pauvre que le Ghana ainsi
que de nombreux pays d’Afrique ; le revenu par hab itant à Taiwan était inférieur à celui du
Brésil et quatre fois plus faible qu’en Argentine ; Hong Kong et Singapour n’étaient pas très
riche, ces pays étaient tous au départ des fabricants de produits de bas de gamme (petite
quincaillerie, bibelot, gadget…). Cependant, les économies de ces quatre pays sont entrées
très rapidement dans une phase de décollage. En effet en moins d’une génération (1960-
1980),2 le revenu par habitant est multiplié par quatre, ces croissances économiques sont
accompagnées d’une amélioration des indicateurs de développement humain qui se situent
désormais aux premiers rangs du monde en développement. Comparé à l’Amérique Latine ou
à l’Afrique, la croissance de ces pays a été près de trois fois plus rapide.
D’où la problématique qui se pose est de savoir les principaux facteurs qui ont permis
un développement économique rapide de ces pays de l’Asie, quelles sont les institutions
économiques qu’ils ont privilégié, quelles politiques de développement ont-ils appliqué ?
Deux hypothèses méritent ainsi d’être testées : la première est que l’Etat développeur
serait le principal facteur de leur croissance économique et la deuxième est que le miracle
asiatique est dû à des stratégies de développement efficientes.
L’objectif principal de cette étude est de montrer que le développement économique
est primordialement endogène .C’est de cette manière ces NPI ont pu redresser leurs
économies.
1 Troisième phase dans les étapes de la croissance, si un pays a atteint cette phase, on peut dire qu’il est
développé 2 Jean Raphael C.,Marc L., «Le modèle de l’Asie de l’Est», Recherches internationales , Janvier-mars 2014, p. 122
Introduction
1
Le cadre de ce présent travail, dans le temps se limitera à partir des années 60 jusqu’à
maintenant : les pays de l’Asie de l’Est ont décollé à partir des années 60.Dans les années 80,
ils ont suivi les modèles économiques développés par le Japon d’où une importante
industrialisation dans les années 90 et aujourd'hui, ils jouissent d'un niveau de vie comparable
à celui des pays de l'Union européenne ou du Japon.
Dans ce travail, la méthodologie utilisée sera la méthode positive avec une causalité
simple, c’est-à-dire qu’on va expliquer les causes des faits et des phénomènes économiques,
puisque on va seulement analyser le décollage des pays Asiatiques par les facteurs, une
relation univoque entre cause et effet.
La première partie de ce devoir sera consacrée à une approche théorique notamment
les théories de la croissance économique et la deuxième partie aux facteurs explicatifs d’un
décollage rapide des pays de l’Asie de l’Est.
2
Partie 1: Les approches
théoriques de la croissance
3
Pour définir la croissance économique, on se réfère souvent à la définition de François
Perroux définissant la croissance comme un processus continu et soutenu d’élévation du
PIB réel d’un pays dans le temps, la croissance économique est un phénomène quantitatif
d’accumulation de richesse3. Les pays présentant les meilleurs indicateurs de bien-être et de
développement sont ceux qui présentent les meilleures performances en termes de
croissance.Le taux de croissance se définit alors comme la variation relative du PIB en
volume d’une année sur l’autre4.
Depuis plus de deux siècles, les économistes s’interrogent sur les causes de la croissance,
d’où dans cette première partie, on va analyser les différentes théories sur la croissance en
avançant d’une part les théories depuis les classiques jusqu’à la théorie de la croissance
endogène et d’autre part la théorie des stades de Rostow en approfondissant la notion de
décollage économique.
3François P., «Dictionnaire économique et social», Hatier, 1990
4 Calcul du taux de croissance: PIBt – PIBt-1/PIBt-1 X 100
4
CHAPITRE 1 : LES THEORIES
TRADITIONNELLES DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Dans ce chapitre premier, plusieurs théories de la croissance seront présentés, allant
des auteurs classiques du 18ème siècle en passant parles enseignements du modèle de Harrod-
Domar, les postulats de la théorie néoclassique notamment de Solow et en terminant avec les
théories contemporaines de la croissance : les théories endogènes.5
Adam Smith, David Ricardo ou Thomas Robert Malthus ont leur propre point de vue sur
les sources de croissance économique, Adam Smith est surtout connu pour sa théorie sur la
division du travail, Ricardo pour «les rendements décroissants» et son fameux «état
stationnaire» et Malthus pour sa loi de la population.
1. Adam Smith (1723-1790)
Adam Smith, considéré comme étant «le père de l’économie politique»6 dans son ouvrage
«Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations» en 1776 considère que le
moteur de la croissance économique réside dans la division du travail, consistant à repartir un
travail complexe entre différents travailleurs spécialisés pour simplifier la tâche de chaque
travailleur.
5 Ou encore nouvelle théorie de la croissance
6Selon l’expression de Jean Baptiste Say
Section 1: Les théories classiques
5
Le travailleur sera plus habile dans l’exécution d’une tâche spécialisée, le temps de
production sera plus courte, l’utilisation des machines facilitera le travail… conduisant ainsi à
une hausse de la productivité du travail7, donc de la croissance en général. La productivité
d’une entreprise tend à augmenter grâce à la division du travail, il en a déduit la loi des
rendements croissants du travail. Pour illustrer sa théorie, il a donné l’exemple de la
manufacture d’épingles8 où un seul ouvrier ne peut à lui seul fabriquer un épingle mais quand
il fait appel à d’autres mains d’œuvres, le travail se facilite, la production augmente : «Un
ouvrier lire le fil à la bobille, un autre le dresse, un troisième coupe la dressée, un quatrième
empointe, un cinquième est employé à émoudrele bout qui doit recevoir la tête. Cette tête est
elle-même l'objet de deux ou trois opérations séparées : la frapper est une besogne particulière;
blanchirles épingles en est une autre; c'est même un métier distinct et séparé que de piquer les
papiers et d'y bouterles épingles»9
2. Thomas Robert Malthus (1766-1834)
Thomas Robert Malthus est un des auteurs classiques ayant une vision pessimiste en ce
qui concerne la croissance. Il évoque comme David Ricardo qu’à un moment donné, la
croissance stagne et n’augmente plus, il n’y aura plus de profits, c’est l’état stationnaire. Il a
expliqué ce postulat par «la loi de la population», la population suit une suite géométrique10
tandis que les ressources suivent une suite arithmétique. Donc les ressources te ndent à être
insuffisantes pour nourrir toute population, et dans le cas où il n’y aura plus de ressources,
c’est l’état stationnaire.
La solution pour soutenir la croissance à long terme est donc des politiques de contrôle de
naissance comme celles adoptés en Chine à travers la politique de l’enfant unique. 11
7La productivité du travail est le rapport entre un volume de production réalisé et la quantité de travail
employé (en heures ou en effectifs) 8La manufacture d’épingles se fait en huit étapes successives
9Adam Smith, «Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations» , 1776, Édition Folio Essais,
1976, p. 38-39. 10
La population doublera tous les vingt-cinq ans 11
La politique de l 'enfant unique est la politique publique de contrôle des naissances mise en œuvre par la
Chine de 1979 à 2015
6
3. David Ricardo (1772-1823)
David Ricardo est également pessimiste en ce qui concerne la croissance. Il explique son
postulat par la théorie des rendements décroissants de la terre.
La répartition des revenus va stimuler les investissements car plus il y a des profits, plus les
agents économiques vont investir, mais cette répartition des revenus ne crée pas toujours des
investissements en raison des rendements décroissants.
Source : Balaguer R. «Rente différentielle et prix des matières premières», Thèmes
économiques 2009, p. 5
Chaque terre mise en culture est moins fertile que la précédente, les terres cultivées en
premier seraient plus rentables que celles qui sont cultivées en derniers. Plus les terres
cultivées augmentent, plus les propriétaires terriens auront de rente 12 , mais le prix de la
production va augmenter, d’où l’augmentation des prix des produits, les travailleurs vont
demander plus de salaire pour pouvoir se procurer les produits, les profits diminuent et quand
ils atteignent zéro, c’est l’état stationnaire.
12
Somme versée au propriétaire de la terre en contrepartie de l’utilisation de la terre
Figure 1: Rente différentie lle et état stationnaire
7
Adam Smith
Thomas Robert
Malthus
David Ricardo
Source de croissance
Division du travail
Contrôle
démographique
Répartition des
revenus créant de
l’investissement
Rendements
Rendements
croissants du travail
Rendements
décroissants des
ressources
Rendements
décroissants de la
terre
Vision
Optimiste
Pessimiste, tendance
à l’état stationnaire
Pessimiste, tendance
à l’état stationnaire
Source : Auteur
Tableau 1: Synthèse des théories traditionnelles de la croissance
8
Ce modèle de croissance économique a été développé par Roy Harrod et EvseyDomar13,
contrairement aux auteurs classiques, ils ont étudié la croissance économique sous de
nouveaux aspects notamment en se penchant plus sur l’investissement et la stabilité de la
croissance à long terme.
1. L’instabilité de la croissance
Selon Harrod, il existe trois taux de croissance.
D’abord, il y a le taux de croissance effectif correspondant au taux de croissancede la
productioneffectivement observé. En d’autres termes c’est le taux qui se réalise réellement.
Ensuite, le taux de croissance nécessaire, un taux non observé, c’est le taux qui assure
l’équilibre entre l’épargne et l’investissement.
Et enfin le taux de croissance naturel correspondant au taux auquel l'économie devrait croître
pour assurer le plein emploi14 en l'absence de progrès technologique, il correspond au taux de
croissance démographique.15
Il y aura une croissance équilibrée avec plein emploi si ces trois taux sont égaux, leurs études
ont montré que l’égalité est rare, ils ont déduit que la croissance est stable sur «le fil du
rasoir», c’est-à-dire que le chemin de la croissance équilibrée est très étroit et elle relève du
hasard. L'économie peut à tout moment tomber dans le déséquilibre, sans espoir de revenir à
l'équilibre.
13
Dans un article intitulé « An essay in dynamictheory» en 1939, repris et complété en 1948 dans « Toward a
dynamiceconomics» et en 1947 dans « Expansion and employment» publié dans l’American Economicreview 14
Le terme « plein emploi » décrit une situation de l 'économie dans laquelle d'une part, toute personne désirant travailler occuperait effectivement un emploi, et d'autre part toutes les capacités matérielles de
production seraient utilisées. 15
Marc M., « Nouvelles théories économiques». Thèmes et débats, juin 2002,p.64
Section 2: L’approche postkeynésienne (1939)
9
Dans la plupart des cas, les déséquilibres s’installent, il s’agit du déséquilibre sur le marché de
biens et services est l’écart entre le taux de croissance effectif et le taux de croissance
nécessaire ; et le déséquilibre sur le marché du travail est l’écart entre le taux de croissance
nécessaire et le taux de croissance garanti.
2. La double influence de l’investissement
L’investissement est à la fois une composante de l’offre et de la demande car en
investissant, les entreprises augmentent la capac ité de production notamment l’offre, mais
elles achètent également des machines ou autres moyens de production à d’autres entreprises,
donc l’offre et la demande tendent à augmenter, et s’ils augmentent au même rythme, la
croissance est équilibrée, mais ce n’est pas toujours le cas.
Si la demande est supérieure à l’offre, les entreprises vont chercher à accroître leurs capacités
de production pour répondre à l’excès de demande. Or, en investissant, elles créent une
demande supplémentaire. Il est alors probable que l’excès de demande s’intensifie au lieu de
se réduire. Inversement, si l’offre est supérieure à la demande, les entreprises risquent de
réduire leurs dépenses d’investissement, donc de réduire plus amplement la demande.
Deux situations sont alors possibles : si l’offre est supérieure à la demande, alors l’économie
se retrouve en surproduction16, elle s’éloigne du plein emploi et elle risque de connaître une
déflation17. Inversement, si la demande est supérieure à l’offre, l’économie subit alors des
tensions inflationnistes. Harrod et Domar ont également montrés que les autorités publiques
ont un rôle à jouer dans la croissance à long terme en veillant à ce qu’elle soit équilibrée. En
assouplissant et resserrant ses politiques conjoncturelles 18 , l’Etat va ajuster la demande
globale de manière à ce qu’elle s’équilibre avec l’offre globale 19.
16
Productionplusélevéequelebesoinréeldumarché.
17 La déflation est un phénomène de baisse générale des prix constatée sur une périodesuffisamment longue
de plusieurs trimestres. Elle est la conséquence d'une demande globale qui ne suffit pas à absorber la quantité de biens et services produits par l 'économie. 18
Une politique conjoncturelle est une politique à court terme de l 'Etat dans le domaine économique. Limitée
dans le temps, elle a pour objectif d'infléchir une conjoncture considérée à risque et ainsi favoriser la stabilité de l’économie : croissance, inflation, chômage, équilibre extérieur. 19
On appelle offre globale ou offre agrégéel 'ensemble de laproductionde biens et services, quelle que soit leur
nature, mis sur le marché par les entreprises d'un pays pendant une période donnée, à un niveau de prix donné.
10
Contrairement aux perceptions des postkeynésiennes, le modèle de Robert Solow opte
pour une croissance équilibrée20, dépendant du progrès technique qui est exogène.
1. Les hypothèses du modèle
Le modèle de croissance de Solow se fonde sur l’hypothèse que les facteurs de production
sont substituables21 mais il n’y a pas de substitution totale et ils connaissent séparément de
rendements décroissants, par contre les rendements d’échelles22 sont supposés constants. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de productions sont utilisés de manière
efficace par tous les pays et que le taux de croissance de la population n’influence pas
l’économie.
Donc le modèle déduit trois prédictions :
Augmenter la quantité de capital23 augmente la croissance : plus il y a de capital, plus
la main d’œuvre augmente sa productivité
Les pays pauvres accumulent moins de capital donc connaissent des rendements plus
faiblement décroissants, donc ils peuvent connaitre un taux de croissance plus élevé
que les pays riches, d’où les revenus des pays en voie de développement peuvent
potentiellement converger progressivement à ceux des pays riches
En raison des rendements décroissants, les économies vont atteindre un point où toute
augmentation des facteurs de production n’engendrera plus d’augmentation de la
production par tête
20
La croissance équilibréeest une croissance économique dont tous les éléments progressent de concert, c’est-à-dire qu’il n’y a absolument pas de tensions inflationnistes. Cette vision de la croissance tend donc à la stabilité des prix et à l’égalité entre taux de chômage et taux de chômage structurel . 21
Solow R., « A contribution to the theory of economic growth»,MIT press, 2010, p.65 22
Les rendements d'échelle représentent l 'accroissement de l 'efficience (faire avec moins de moyens) à la suite de l 'augmentation des facteurs de production. Les économies d'échelle traduisent la baisse du coût moyen de
production consécutive à une hausse de la production. 23
Signifie investir
Section 3: Le modèle néoclassique de Solow (1956)
11
2. Les implications du modèle
2.1. Tendance à l’état stationnaire et le rôle du progrès technique
Solow s’intéresse surtout au capital par tête dont la variation tend vers zéro dans un état
stationnaire.
Solow retrouve l’idée des classiques selon laquelle l’économie converge vers un état
stationnaire 24 , c’est-à-dire que la croissance tend peu vers zéro et l’économie risque
finalement de se retrouver dans une situation où la production n’augmente plus mais stagne.
Et aussi, le progrès technique permettra aux travailleurs de produire plus avec la même
quantité de facteurs, qu’il considère comme exogène.
2.2. L’appauvrissement de l’économie
Le modèle de Solow met en évidence l’existence d’un lien entre un fort taux
démographique25 et la pauvreté. En effet, une hausse de la démographie, toutes choses égales
par ailleurs, entraine une diminution du capital par tête k 26.
2.3. L’enrichissement de l’économie
D’autre part, une hausse du taux d’épargne s, toute chose égale par ailleurs, entra inera
une hausse du capital par tête k, et donc une hausse de la richesse.
Dans le modèle se Solow, les économies qui épargnent davantage possède des niveaux de vie
plus élevés que celles qui épargnent moins. La hausse de l’épargne entraine également une
augmentation temporaire du taux de croissance économique.
24
Voir section 1 25
Fluctuationdeladémographiesur une périodedonnée,
prenantencomptelesmouvementsmigratoiresetlacroissancenaturelle.
26 k = K/L
12
Harrod-Domar Solow
Facteurs de production Capital et travail sont à
coefficients fixes
Capital et travail sont à
coefficients variables
Equilibre Equilibre instable Equilibre stable
Facteurs de stabilité Etat Marché, régulation
automatique
Source de la croissance Exogène Exogène
Progrès technique Exogène Exogène
Source : Auteur
Tableau 2: Différence entre modèle keynésien et néoclassique
13
CHAPITRE 2 : LES THEORIES DE LA
CROISSANCE ENDOGENE
Apparu à la fin des années 1980, pour remettre en cause le modèle néoclassique de Solow,
notamment l’hypothèse que le progrès technique est exogène, les nouvelles théories de la
croissance économique vont intégrer d’autres facteurs explicatifs de la croissance tels que le
progrès technique, les externalités, les rendements croissants, l’effort de recherche, la
formation, les dépenses publiques.
Selon les auteurs de la croissance endogène, le modèle néoclassique n’est pas faux, il est juste
incomplet dans le sens que ce dernier ne tient pas compte du capital humain.
Certes, contrairement au modèle néoclassique, la technologie est endogène, les rendements
sont croissants. Les thèses libéraux sont caractérisées par des rendements décroissants donc
normalement les revenus des pays pauvres devraient converger vers celui des pays riches ; or,
la réalité montre que ce n’est pas le toujours les cas.
Cette section sera attribuée aux sources de la croissance selon les auteurs de la nouvelle
croissance, que ce soit le capital physique pour Romer 1986; le progrès technique en 1990 ;
le capital humain pour Lucas et le capital public pour Barro
Section 1: Les nouvelles sources de la croissance
14
1. Le capital physique Romer (1986)
Le capital physique désigne l’équipement dans lequel investit une entreprise pour la
production de biens et de services. En investissant dans de nouveaux équipements, une firme
se donne les moyens d’accroître sa propre production mais également celles des autres firmes
concurrentes ou non27. L’explication à ce phénomène réside dans le fait que l’investissement
dans de nouvelles technologies est le point de départ à de nouveaux apprentissages par la
pratique.
Parmi les formes d’apprentissage, on peut citer l’amélioration des équipements en place,
l’augmentation de la compétence des travailleurs.
Si plusieurs firmes augmentent en même temps leurs investissements elles vont connaître une
croissance plus forte que celle qui résulterait pour chacune de leur propre investissement :
chacune profite du développement des autres, en accumulant du capital chaque firme acquiert
des connaissances qui bénéficient aussi aux autres firmes : l’apprentissage par la pratique et la
diffusion du savoir qui éliminent la décroissance des rendements parce qu’ils ont un effet
externe positif.28
2. Le progrès technique (Romer, 1990)
Paul Romer met l’accent sur la recherche-développement, c'est-à-dire l'accumulation
de capital technologique. Pour innover, un chercheur utilise le savoir qui est disponible à son
époque ; et en innovant, il accroît le savoir disponible pour les autres chercheurs, notamment
ceux des générations futures29.
27Smriti C.,«The Endogenous Growth Theory: Models and Policy Implications»,Growth Models
28
Dominique G., «Croissance endogène : les principaux mécanismes»,Revue Persee, 16 octobre 2015, p.45 29
Dominique G., «Croissance endogène : les principaux mécanismes»,Revue Persee, 16 octobre 2015, p.46
15
Le progrès techniqueest réintégré au cœur de la croissance, ce n'est plus un « résidu ».
L'innovation est alors une activité à rendement croissant qui augmente le stock de
connaissances, et le « débordement » de ces connaissances finit par être bénéfique à tous. Les
firmes sont alors interdépendantes, la « course à l'innovation » de chaque firme bénéficie à
l'ensemble des firmes et tire l'économie vers la croissance.
3. Le capital humain (Lucas, 1995)
En 1988, les travaux de Lucas avaient pour but de prouver que la croissance était
endogène contrairement au modèle néoclassique, le mot clé dans ses travaux est le capital
humain, l’accumulation du capital humain augmente la productivité.
Son modèle est basé sur l’idée que les agents économiques en travaillant acquièrent des
expériences, donc l’échange débute quand ils abandonnent leurs salaires pour augmenter leur
productivité future en d’autres termes leurs salaires futurs. 30
Le capital humain désigne l’ensemble des capacités apprises par les individus et qui
accroissent leur efficacité productive. Chaque individu est en effet, propriétaire d’un certain
nombre de compétences, qu’il valorise en les vendant sur le marché du travail. Par exemple,
l’éducation, est un investissement dont l’individu attend un certain retour.
Par ailleurs le capital humain n’a pas des rendements décroissants parce que le niveau de
connaissance d’un individu est d’autant plus efficace que celui des autres (avec lesquels il
communique) est plus élevé.
«La productivité individuelle est fonction de l’efficacité de l’équipe dans laquelle il travaille.
La connaissance est partagée et chaque connaissance nouvelle entraîne l’apparition de
connaissances supplémentaires... Le rythme de croissance d’une économie dépend donc
forcément de la part des ressources qu’elle consacre au système de formation et aux dépenses
d’éducation.»31
30
Dominique G.,«Croissance endogène : les principaux mécanismes», Revue Persee , 16 octobre 2015, p.47 31
Arnaud D., « La croissance, theme 1, Grands problèmes économiques contemporain»,p. 15
16
4. Le capital public (Barro, 1990)
En théorie, le capital public n’est qu’une forme de capital physique. Il résulte des
investissements opérés par l ’Etat et les collectivités locales. Le capital public comprend
également les investissements dans les secteurs de l’éducation et la recherche. 32
Robert Barro souligne le rôle joué par l’investissement public, c'est-à-dire l'accumulation de
capital public, dans la croissance : les infrastructures publiques (routes, aéroports, éclairage
public, réseau de distribution d’eau, etc.) stimulent la productivité. Or, avec la croissance,
l’Etat prélève davantage de taxes et d’impôts, donc il peut financer de nouvelles
infrastructures. Donc, un cercle vertueux est à l’œuvre : l’investissement public favorise la
croissance et la croissance favorise en retour l’investissement public.
Les théories de la croissance endogène vont mettre en évidence surtout le rôle du progrès,
de l’innovation de la connaissance, puisque contrairement aux anciennes théories, les
rendements y sont croissants.
1. Les rendements croissants de la connaissance
La nouvelle théorie de la croissance ne nie pas que les rendements des facteurs de
production sont décroissants mais cela se limite juste dans le cadre de la théorie marginaliste,
une théorie où l’économie est en équilibre, où les seules facteurs de productio n sont le capital
et le travail. La nouvelle théorie de la croissance va élargir ce point de vue en y intégrant
d’autres sources de la croissance.
32
Arnaud D., « La croissance, theme 1, Grands problèmes économiques contemporain»,p. 15
Section 2: Les implications de la nouvelle théorie de la
croissance
17
Tant que les idées se développent et se créent de jour en jour ; nombreux problèmes de
blocage de la croissance se résolvent. Les connaissances et les idées ont fait passer le monde
d’une société pauvre en technologie à une société où les conditions de vie ne peuvent exister
sans la technologie.
La nouvelle théorie de la croissance ne s’oppose pas complètement à la théorie de la
croissance traditionnelle ; les faits ont juste montrés que les sociétés à rendements croissants
se sont plus développées que les sociétés à rendements décroissants.
La technologie ne cesse de progresser, l’ordinateur d’autrefois s’est aujourd’hui transformé en
des ordinateurs de plus en plus sophistiqués….qui ne cessera d’impressionner l’homme, ce
qui prouve bel et bien la théorie des rendements croissants, non seulement que la technologie
ne cessera de progresser à travers le temps mais aussi à travers l’espace.
2. Le processus de la destruction de la création
Selon Schumpeter, la recherche d’un profit de plus en plus élevé va inciter les firmes à
innover davantage, de chercher de nouvelles technologies afin d’être toujours le plus
compétitif. De nouveaux produits vont automatiquement créer un monopole, donc l’économie
n’est plus en équilibre.
Dans son point de vue, l’économie change en fonction de la poursuite d’un profit
monopolistique pour toujours accroitre les innovations.
De nouvelles idées vont détruire les précédentes d’où le terme «destruction de la création»
18
«L’important est de créer un environnement institutionnel qui supportera le
changement technologique» (Romer 1994a, p.21)
Le marché ne peut régler toute l’activité économique, le marché pure et parfaite n’est qu’une
simple théorie, dans la plupart des cas, des imperfections envahissent le marché, travailler de
pair avec l’Etat est donc une nécessité pour la croissance économique.
L’Etat est le principal garant de la croissance économique, les débats théoriques sur
l’intervention de l’Etat ont tous montré que son intervention ou non dans l’économie assure
l’avenir économique d’un pays. Que ce soit en élaborant des politiq ues convenables ou en
minimisant ses occupations dans certains secteurs, néanmoins, les théoriciens de la nouvelle
croissance vont montrer que les rôles de l’Etat dans l’économie surtout dans l’accumulation
de capital vont assurer davantage la croissance économique.
1. Accumulation de capital humain
Par des politiques de formation ou d’éducation, l’Etat va améliorer l’efficacité du capital
humain et peut même faciliter l’accumulation de connaissance et d’expérience.
Des politiques d’éducation vont assurer une génération future capable de tirer l’économie de
plus en plus vers le haut, des politiques d’anticipation qui vont déterminer à l’avance l’avenir
d’une nation.
Les formations et apprentissage sont des sources de capital humain et aussi procurent des
externalités positives que les travailleurs acquièrent en travaillant au sein d’une entreprise
innovante, et la mobilité du travail va encore entrainer plusieurs externalités positives.
Section 3 : La place de l’Etat
19
2. Accumulation technologique
L’Etat a également un important rôle à jouer dans l’accumulation technologique, non
seulement en organisant un système de brevets33, mais aussi en participant lui-même à l’effort
de recherche-développement.
L’Etat doit aussi définir les droits de propriétés34 pour que les innovations ne puissent se
détruire rapidement.
L’accumulation technologique rendra la production plus efficace, plus efficiente, et surtout
plus compétitive au niveau international.
3. Intervention en cas de monopole et externalités
Selon la thèse néoclassique, l’Etat doit intervenir pour réguler le marché de sorte qu’il soit
toujours en équilibre, mais la réalité pour les adeptes de la nouvelle croissance économique
est que le marché n’est pas toujours en équilibre, l’économie est en mouvement et la
recherche d’un profit toujours plus haut va créer automatiquement un marché en monopole.
Néanmoins, tant pour les libéraux que pour les nouvelles théories de la croissance, le
monopole et les externalités que ce soit des externalités positives ou négatives sont considérés
comme des imperfections du marché, la nouvelle théorie de la croissance va se ranger du côté
des libéraux en soutenant l’intervention de l’Etat dans les monopoles et les externalités.
33
Un brevet est un titre de propriété industrielle qui confère à son titulaire un droit d'interdire à un tiers l 'exploitation de l 'invention objet du brevet à partir d'une certaine date et pour une durée limitée (20 ans en
général). 34
Droitd'user, dejouiretdedisposerd'unbiendefaçontotale, en étantreconnucommelepropriétairedecebien.
Cedroitdepropriétéestnéanmoinsentourépardesrèglesfixéesparlaloi.
20
4. Les biens publics et les infrastructures publiques
Les infrastructures publique sont considérées par Barro comme des facteurs endogènes de
croissance d’où une nécessité d’une intervention de l’Etat.
L’Etat achète des produits et offre des services publics gratuits (financés par des impôts ou
des emprunts) qui améliorent la productivité du capital et du travail dans chaque entreprise.
Les dépenses publiques d’infrastructure ont un effet externe positif.
5. Politiques industrielles appropriées
L’Etat peut favoriser la croissance sur longue pér iode en menant une politique industrielle
appropriée. Des politiques industrielles favorables à l’économie d’un pays. En effet,
l’industrie est le principal moteur de l’économie, les échanges avec l’extérieur vont stimuler
les investissements publics qui sont très favorables au développement et à la croissance
économique.
21
CHAPITRE 3 : LA THEORIE DE LA CROISSANCE
DE ROSTOW
Dans ce troisième chapitre, la première section sera consacrée aux différentes phases
de la croissance économique qui sont la société traditionnelle, les conditions préalables au
décollage, le décollage, la marche vers la maturité et l’ère de la consommation de masse. La
deuxième section approfondira la notion de décollage.
En premier lieu il y a la société traditionnelle, ensuite vient les conditions préalables au
décollage, le décollage est l’étape suivante suivi de la marche vers la maturité et enfin l’ère de
la consommation de masse.
1. La société traditionnelle
Cette première phase de la croissance est caractérisée par une société agricole, où la
science et la technologie ont selon Rostow des caractères «prénewtonniennes», c’est-à-dire
que les machines, équipements et techniques sont très faiblement utilisées et même que tout
espoir de progrès n’y est pas envisagée.
Néanmoins, cette phase n’exclut pas l’augmentation de la production, mais le souci c’est
qu’en l’absence de technologie, cette dernière est limitée. Les ménages survivent grâce aux
rendements des terres, des terres qu’ils ont hérité de leurs ancêtres, qui ont une valeur très
importante et qu’ils supposent transférer aux générations suivantes, les cultures et les liens
familiaux sont fortement privilégiés, une société hiérarchique où le pouvoir appartient aux
propriétaires des terres.
Section 1 : Les 5 étapes de la croissance
22
2. Les conditions préalables au décollage
C’est la phase où la société se prépare à décoller, autrement dit, c’est une «transition»
entre la société traditionnelle et le décollage.
Le passage d’une société essentiellement agricole pour une société d’industrie, d’une société
organisée autour des régions pour plus se préoccuper de la nation voire plus large encore 35,
d’une société où plus on a d’enfants, plus la richesse est grande pour une société contrôlant le
taux de natalité, des revenus des propriétaires de terres passant entre les mains de l’Etat, où la
valeur des hommes ne sera plus en fonction de son clan mais de ses fonctions, la technologie
sera le principal facteur de décollage.
L’investissement croit davantage en se transformant, certes, pour investir, il faudrait des
personnes capables de manipuler la technologie et la science en vue d’accroitre la production,
il faut des institutions qui sont prêtes à prêter des sommes importantes pour soutenir les
investissements, et l’industrie en concurrence ouvrira les portes des investissements en
capitaux étranger et national.
L’Etat a également un rôle à jouer, dans le domaine de l’infrastructure publique, considérée
comme des investissements de long terme car ils sont amortis en long terme, considérée
également comme des bénéfices collectifs qui amélioreront les conditions de vies de la
population.
3. Le décollage
Selon Rostow, «le décollage est la période pendant laquelle la société finit par renverser
les obstacles et les barrages qui s’opposaient à sa croissance régulière», c’est la période durant
laquelle les pays arrivent à renverser les obstacles et barrages s’opposant à leur croissance
régulière.
La croissance devient un phénomène naturel, de plus en plus de technolo gies sont utilisées
pour accroitre la production surtout dans le domaine de l’agriculture et de l’industrie. Le taux
d’épargne et d’investissement passent de 5% à 10% ou plus du revenu national.
35
Regional, national, international
23
Des industries nouvelles se développent dont les profits sont réinvestis, de nouveaux
investissement qui s’élargissent via les institutions financières, le secteur privé. L’agriculture
est totalement modernisée voire complètement transformée.
Rostow a donné quelques exemples, il peut s’agir :
- D’une innovation technique majeure qui entraîne des externalités positives par
exemple le cas du Japon en 1910
- De l’environnement international : des pays qui deviennent plus favorable par
l’ouverture des marchés, l’amélioration des termes de l’échange, par des importations
massives de capital par exemple les NEI d’Asie, les dragons d’Asie.36
4. La marche vers la maturité
A la suite de la phase de décollage où la société entame une longue période de progrès
soutenu. L’économie se développe à un rythme important dans tous les secteurs
économiques qui jusqu'alors n'avaient pas décollé. Le volume des investissements passe de
10 à 20% du revenu national. Les industries lourdes (charbon, sidérurgie, industries
mécaniques) cèdent progressivement leur place aux industries de machines-outils, aux
industries électriques et chimiques. Le commerce international se structure autour des
spécialisations et de la division internationale du travail. 37
Selon Rostow, « D’un point de vue formel, on peut définir la maturité comme l’étape au
cours de laquelle l’économie prouve qu’elle est en mesure d’aller au-delà des industries qui
l’ont fait démarrer à l’origine et d’assimiler et d’appliquer efficacement à toute une gamme
de ressources – sinon à la totalité d’entre elles – les découvertes qui étaient à la pointe de la
technologie de l’époque. C’est la phase où l’économie montre qu’elle possède les
ressources techniques et l’esprit d’initiative nécessaire pour produire, sinon tout ce dont
l’industrie est capable, du moins tout ce qu’elle décide de produire»38
36
Lassina K., «chap 4: la notion de décollage ou «take-off»»,p.3 37
Lassina K., «chap 4: la notion de décollage ou «take-off»», p.110 38
Rostow W., « Les étapes de la croissance économique –le manifeste non communiste-» Édition Seuil, Paris 1963
24
5. L’ère de la consommation de masse
Dans cette dernière phase, les principaux secteurs moteurs de l’économie changent
davantage pour produire des biens de consommation durables.
En effet, quand une société a atteint la phase de la maturité: le salaire réel par tête augmente
d’une telle sorte qu’ils augmentent leur consommation en produits de premières nécessités, de
nourriture ou d’habillement, les structures de la force de travail changent dans le but
d’augmenter la population active urbaine, de diminuer le chômage, de jouir des fruits de la
maturité.
En plus de ce changement de l’économie, la société étend les progrès technologiq ues vers une
dimension sans fin.
Source:Rostow W., «The world economy, history and prospect, Macmillan», 1978
Graphique 1 : Les stades de croissance économique de20 pays
Décollage
Vers la maturité technologique
Forte consommation de masse
Grande Bretagne
Etats-Unis
France
Allemagne
Suède Japon
Russie Italie Canada
Australie Argentine
Turquie Brésil Mexique
Iran Inde
Chine Taiwan Thaïlande
Corée du Sud
1780 180020 40 60 80 1900 20 40 60 1980
25
Dans ce graphique, le premier pays qui s’est décollé est la Grande Bretagne, atteignant sa
phase de maturité dans les années 1800, pour arriver à la dernière phase dans les années 1900.
Ensuite vient les Etats Unis, qui ont décollé à peu près 40 ans après l’Angleterre, marchant
vers la maturité dans les années 1840, mais néanmoins ils ont atteint la dernière phase de la
croissance avant la Grande Bretagne. Les troisièmes pays qui ont accumulé toutes les
conditions des 5 stades de Rostow sont la France et l’Allemagne dont le premier a décollé peu
de temps avant les Etats Unis, ces deux pays ont été suivis par le Japon. Concernant les
dragons de l’Asie, le Taiwan a décollé vers la fin les années 1950 et la Corée du Sud vers le
début des années 1960.
Le décollage est l’étape où le phénomène de croissance est normal, où le taux
d’investissement passe de 5% jusqu’à 10%, où la création d’une ou plusieurs importants
secteurs de l’industrie de la transformation ayant un taux de croissance élevé est de plus en
plus fréquentes et où un appareil politique, social et institutionnel maintient la croissance
durablement.
1. Les secteurs moteurs du décollage
Les secteurs moteurs du décollage varient suivant les pays, par exemple en Grande
Bretagne, c’est surtout l’industrie du coton qui a amorcé son décollage.
Pour les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Canada, la Russie, la Suède, le Japon, les
chemins de fer ont fortement contribué à leur décollage car les chemins de fer ont abaissé les
coûts de transport et l’existence de voies ferrées a accru le commerce et la production, il y a
également le développement d’industrie moderne du charbon, du fer et de la construction
mécanique.
Section 2 : Le décollage
26
En Russie, Japon, Allemagne, Chine, la modernisation des forces armées a accéléré leur
croissance.
Un autre secteur est la production de matières premières et denrées alimentaires dans la
mesure où ils sont accompagnés de techniques modernes et de transformation, tel que le
décollage de la Suède où l’industrie de bois s’est transformée en industrie de pâte de bois.
Pour l’Australie, l’Argentine et la Turquie c’est surtout l’accélération de la production
intérieure de bien de consommation qui leur a fait grimper à la troisième échelle dans les
étapes de la croissance.
2. Les caractéristiques du décollage
Les deux premières caractéristiques du décollage sont la modification de la répartition du
revenu et le réinvestissement des bénéfices dans les secteurs en expansion rapide.
Par exemple au Japon dans l’ère du Meiji39, les rentes de la terre, normalement doivent être
versées aux propriétaires ; mais pour une répartition de revenu plus équitable, il existe des
sommes qui sont versées à l’Etat, ce dernier utilisera cette somme pour financer les secteurs
moteurs de l’économie et les propriétaires terriens dont les rendements sont décroissants
préfèreraient investir dans le commerce et l’industr ie. Quant au réinvestissement des
bénéfices, cela peut se faire également par le biais de l’exportation, par exemple, les pays en
voie de développement ont utilisés leurs ressources pour créer des grandes industries
d’expansion rapide des exportations pour financer les importations et les dettes extérieures.
D’où le rôle des relations extérieures dans le décollage. Aucun pays ne peut se développer s’il
n’y a aucun échange avec l’extérieur, les pays les plus développés se sont développés
principalement par le biais du commerce de capitaux, tels que les Etats-Unis, Canada,
Suède…ces pays sont dépendants de l’investissement étranger pour accroitre le bien-être
social par tête.
39
Pendant l 'ère Meiji de 1867 à 1912, le Japon va se moderniser et conquérir un empire colonial. Le Japon adopte des institutions politiques imitées des pays européens et des États -Unis tout en conservant un rôle
important à l 'empereur (le Tenno). Il va développer son industrie en important les méthodes et les techniques occidentales.
27
La troisième caractéristique du décollage est le développement des institutions fina ncières40,
pour permettre à l’Etat, aux entreprises et aux ménages de pouvoir accéder à des fonds plus
importants par des financements à long terme. Les institutions financières doivent mobiliser
l’épargne, utiliser les ressources dans les secteurs productifs.
Ensuite, il faut augmenter la demande de produits domestiques, les rendements ne peuvent
croitre que s’il y a augmentation de la demande, cette augmentation peut en effet se produire
si les revenus sont redistribués entre ceux qui investissent.
Les technologies sont de plus en plus présentes dans cette phase, l’agriculture n’est plus un
secteur de subsistance mais un secteur commercial, qu’il faut améliorer par les techniques de
production. Quand l’agriculture et l’industrie reçoivent un part importante d’innovation, ces
secteurs se développement très rapidement pour influencer positivement le taux de croissance.
L’Etat a également un rôle à jouer dans les dépenses de technologies, les recherches et
développement, pour encourager les nouveaux entrepreneurs…
Et enfin, la période du décollage est courte, approximativement entre deux ou trois dizaines
d’années.
40
Une institution financière est une institution publique ou privée, qui assure une mission économique ou financière et qui fournit des services financiers à ses clients
28
Pour conclure cette première partie, les classiques ont montrés que les déterminants de
la croissance varient suivant les auteurs, il y a ceux qui ont une vision optimiste comme Adam
Smith connu pour sa théorie de la division du travail, en accumulant plus de main d’œuvre et
de techniques, le travail se facilite, et accroit la production donc la croissance économique. Et
il y a ceux qui ont une vision pessimiste comme David Ricardo ou Robert Malthus, tôt ou tard,
la production stagne et le profit n’augmentera plus.
Dans les années 1940, Roy Harrod et EvseyDomar des auteurs postkeynésiens vont avancer
l’instabilité de la croissance et l’éxogeneité du progrès technique. Suite à ses auteurs, Solow
va opter pour la stabilité de la croissance.
Les nouvelles théories de la croissance vont encore intégrer d’autres sources de la croissance.
Rostow a une perception assez différente de la croissance économique, selon lui, la croissance
suit cinq étapes, le décollage est la troisième phase dans la théorie de la croissance de Rostow,
ce dernier a affirmé qu’un pays peut être appelé NPI s’il a franchi cette troisième étape.
Néanmoins, pour démontrer dans la partie suivante le rapide décollage des pays de l’Asie de
l’Est, l’étude va se ranger du côté des théories de la nouvelle croissance.
29
Partie 2: Les principaux facteurs à
l’origine du décollage rapide des
pays de l’Asie de l’Est
30
Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, nul ne pouvait anticiper que le centre
de gravité économique est en train de se déplacer de l’occident vers l’Asie du Sud-Est, tandis
que l’Europe se préoccupe de sortir d’une récession économique, l’Asie continue sa marche
vers la maturité économique. Ce miracle asiatique, est dû à un Etat fort, développeur,
appliquant des stratégies de développement efficientes. D’où dans cette deuxième partie, on
verra 3 chapitres, le premier rappellera le processus de décollage d’un dragon de l’Asie
notamment la Corée du Sud, le deuxième mettra en évidence que l’Etat développeur est un
des principaux fondements de leur croissance rapide, et le dernier chapitre les stratégies
d’industrialisation.
31
CHAPITRE 1 : HISTOIRE DU DECOLLAGE DE
LA COREE DU SUD
Nombreux sont les NPI de l’Asie de l’Est mais un dont la croissance a été remarquable
est la Corée du Sud, sous les traces du Japon, environ 20 ans après la guerre, elle se situe
parmi les premiers rangs dans les statistiques mondiales.
Ce premier chapitre montrera un bref historique du décollage rapide de la Corée du Sud,
depuis la colonisation, la première république en passant par le régime de Park Chung Hee et
en terminant par un aperçu de la Corée du Sud de maintenant.
La Corée du Sud fut colonisée par le Japon en 1905, renforcée par un traité
d’annexion 41 en 1910, la Corée du Sud fut sous domination Japonaise. Appliquant des
politiques dictées par ce dernier, qui étaient surtout la propagation de l'éducation élémentaire,
le développement de l'économie mal organisée et promotion de la culture japonaise en
réservant la culture coréenne42.
Le Japon exploite au maximum la Corée sur tous les domaines possibles, notamment d’ ordre
économique, si on ne peut citer que création de la TōyōTakushokuKabushikiKaisha
(compagnie orientale de mise en valeur) en 1908 ; la création de la Banque de Chosen en
1909, avec imposition d'une monnaie unique, le yen coréen, en 1910, la mise en place d’un
système bancaire favorable aux intérêts japonais (Bank of Korea, KoreaIndustry Bank), la
délocalisation des zaibatsus dans les années 1930, afin d'industrialiser la Corée après 1937.
41
C’est à dire rattachement 42
Dominique R.,« Le développement économique de la Corée du Sud depuis 1950»
Section 1: La Corée du Sud sous la domination Japonaise
32
Dans le domaine de l’agriculture, cette exploitation Japonaise s’illustre par l’appropriation par
les Japonais d’une part toujours plus grande de la production de riz, 25% de la production
agricole utile est aux mains des colonisateurs, les conditions de vies des coréens se dégradent
de plus en plus au profit d’un intérêt des Japonais.
En même temps, une industrialisation se débute, les infrastructures sont l’une des priorités
Japonaise, 25 000 km de routes et 5000 kilomètres de chemin de fer sont construits, de
grands ports sont aménagés à Incheon, Pusan, Ulsan. Afin de disposer d'une main-d'œuvre de
qualité, le Japon crée de nombreuses écoles : le nombre d'enfants allant à l'école passe de 20
000 à 900 000 de 1910 à 1937, des centrales hydro-électriques sont construites. Enfin, les
richesses minières sont exploitées, et en partie transformées sur place, devenant d'importantes
régions industrielles. L’emploi industriel se développe : l’on compte 1,5 millions de
travailleurs de l’industrie en 1945 contre 50 000 en 1911 ; en août 1945, plus de 4,1 millions
de Coréens travaillent hors de leur pays d’origine, dont 1,26 millions au Japon.
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, la Corée se divisa en deux : la Corée du
Nord et la Corée du Sud.
La première république de la Corée du Sud fut proclamée en 1948, avec le premier président
SygmanRhee soutenu par les Etats-Unis, exerçant le pouvoir d’une manière autoritaire,
finissant son mandat en 1960.
1. La stratégie de substitution aux importations
SygmanRhee a adopté la politique d’industrialisation par substitution aux importations
(ISI), le pays va produire de lui-même ce qu'il importait se mettant en situation
d'indépendance par rapport aux autres pays d'où il importait.
Section 2: La première république coréenne
33
La Corée veut se doter d’une industrie lourde, des biens d’équipements pour alimenter leur
industrie légère, pour diminuer les importations et ainsi équilibrer la balance des paiements,
cette stratégie sera également utilisée dans l’agroalimentaire et le textile, ces deux secteurs
représentent 55% de la production industrielle en 1955. L'industrie était centrée sur la
transformation du coton et la production sucrière et de farine de riz. Le secteur manufacturier
ne représentait encore que 10% du PNB en 195543.
Les résultats de l’industrialisation par substitution aux importations se sont mis en évidence à
partir des années 70, cette stratégie a été appuyée par la banque mondiale, celui-ci remettra en
cause sa décision dans les années 70, puisque la réalité a montré que pendant 2 ans de 1977 à
1979, 80% de tous les investissements de l’Etat furent consacrés à l’élaboration de cette
politique, entrainant un grand endettement, pour les banques et pour les entreprises privés,
tout épargne est puisée.
Source : Banque Mondiale
Graphique 2 : Croissance annuelle du PIB (%), Corée du Sud
20, 00
10, 00
0, 00
-10, 00 1965 1970 1975 1980 1985 1990
1990
34
De 11,82% en 1977, la croissance annuelle du PIB a passé de 8,39% en 1979 pour -1,89% en
1980 cette chute étant due non seulement à des politiques inefficaces mais également à la
crise économique pétrolière. La politique d’industrialisation autocentrée sur les importations a
renforcé la voie vers la dégradation de l’économie Coréenne, le taux de croissance du PIB a
chuté de plus de -15%, la consommation intérieure a été insuffisante pour absorber les
importations, les résultats ont été réalisé dans l’immédiat.
2. La guerre de Corée
La guerre eut des conséquences terribles, détruisant toute espérance de reconstruction de
la Corée du Sud, les dommages s’avèrent très élevés.
Industrie métallurgique 26
Industrie mécanique 32
Industrie chimique 24
Industrie textile 67
Industrie céramique 20
Industrie alimentaire 30
Imprimerie 75
Source : Samsung
Après la guerre de Corée, on peut constater que non seulement la population a été gravement
touchée, 150 000 morts, 250 000 blessés, 3 millions de disparus, les estimations vont jusqu’à
un million de morts, mais également l’économie est en difficulté de se redresser, surtout
l’industrie comme on peut le voir dans le tableau ci-dessus.
Les industries les plus productives en capital présentent des taux de destruction massive, dont
le plus touché est l’imprimerie, le textile, la mécanique et l’alimentaire.
Tableau 3: Taux de destruction du capital productif selon les différentes branches
industrielles (en % du total)
35
La guerre de la Corée a détruit tout effort de reconstruction, les méthodes de SygmanRhee
n’ont pas su relever l’économie, réélu en mars 1960, il est renversé un mois plus tard, une
nouvelle constitution est élaborée, Park Chung Hee prend le pouvoir.
1. La stratégie de substitution aux exportations
La stratégie de développement industriel à caractère exogène consiste à un libre choix
laisséauxexportateursd'utiliserdesbiensintermédiaires importés ou domestiques,
exemptiondedroitsdedouane sur les inputsimportés,exemptionde taxes indirectes, tant surles
inputsque sur leproduitfinal,absencedemesure fiscale,
discriminatoireappliquéeàrencontredesexportationsdeproduitsprimaires.
Le régime de Park Chung Hee veut faire de la Corée du Sud un pays capable de compter sur
ses propres industries, ouvrant la voie aux investisseurs et aux capitaux.
2. Décollage dans les années 1960
Les résultats de cette politique ont permis à la Corée du Sud de décoller dans les années
1960, de 1960 à 1977, le revenu par tête augmente de 7,4% en moyenne, le PIB de 9,3% en
moyenne par an, en même temps, les exportations passent de 3,3% du PNB en 1960 pour 48%
en 1977, et les exportations manufacturières qui ne représentait que 1% des industries
manufacturières représentera 96% en 1977.
Kubo et Lewis, ont expliqué que l’accès sur les exportations est à l’origine du miracle Coréen,
dans les années 1955-1963,1963-1970et1970-1973. Lesexportations ont
contribuéàexpliquerunepartgrandissantedutauxdecroissancedel'output coréen
(lespourcentagesexpliquésseraient de respectivement, 10% 22% et 56%),
lesexportationsauraientcontinuéàexpliquerprèsde 56% delacroissanceéconomiquecoréenne
aucoursde lapériode1974-1978.44
44
Alain A., Maxime A.C., « Les nouveaux pays industrialisés : Stratégies de développement industriel – le cas de laCorée du Sud et du Brésil »,Études internationales, 1982, p.237
Section 3: Le décollage avec Park Chung Hee
36
En 1953, après la guerre de Corée, rares étaient ceux qui espéraient encore que la
Corée du Sud pouvait se remettre de la guerre. « A Séoul, les conseillers américains
désespéraient de l’avenir de la Corée du Sud»45 . Ruiné, le PIB est au niveau des pays les plus
pauvres d’Afrique ou d’Asie, un pays encore à base agricole, où la population rurale
représente 75% de la population totale jusqu’au début des années 1950.
Et pourtant, soixante ans plus tard, le voilà devenu la 13ème économie mondiale, abritant des
leaders mondiaux des nouvelles technologies, comme Samsung, LG ou Hyundai.
Il se situe aux premiers rangs pour l’électronique, la construction automobile et navale ou
encore la sidérurgie. Sa croissance atteint près de 3 %, son taux de chômage est légèrement
inférieur à 4 % et son excédent commercial a atteint un niveau record en 2013, à 32 milliards
d’euros.
45
Jean-Raphaël C.,Marc L., « Le modèle de développement de l’Asie de l’Est»,Recherches internationales, janvier-mars 2014, p. 123
Source : Taey-Gyun P., Dominique B., «W.W. Rostow et le discours sur l 'économie en Corée du Sud dans les années 1960»,Revue Persee, 2006
Section 4: La Corée du Sud de maintenant
37
CHAPITRE 2 : LE MODELE DE L’ASIE DE L’EST
DE L’ETAT DEVELOPPEUR
L’Etat développeur est un Etat où le gouvernement se préoccupe intimement de la
planification économique. Cela peut s’illustrer par les cas des pays où les économies
croissent à un niveau très rapide comme ceux des NPI de l’Asie. Dans ce deuxième chapitre,
nous allons mieux approfondir cette notion d’Etat développeur, dans le cadre de la croissance
endogène et des analyses empiriques des rôles de l’Etat dans les pays de l’Asie de l’Est.
Selon la théorie de la croissance endogène, l’Etat n’est pas neutre dans la croissance, il peut
favoriser l’accumulation du capital humain par une politique de formation et d’éducation
facilitant l’accumulation de connaissances et d’expériences. Il a aussi un important rôle à
jouer dans l’accumulation technologique par le biais des recherches-développement. Selon
Barro, les infrastructures sont considérés comme des facteurs endogènes de la croissance,
d’où la nécessité de l’intervention de l’Etat.
Donc en rapport avec les théories endogènes de la croissance, l’Etat développeur met surtout
l’accent dans les techniques et l’éducation. Cette politique pour accumuler davantage du
capital humain conformément aux théories de la croissance endogène.
Dans cette section, nous prendrons le cas de la Corée du Sud, les théories de la croissance
endogène ont effectivement montrés le rôle essentiel du capital humain dans la croissance.
L’évolution du capital humain dans la Corée du Sud date depuis l’époque colonia le, dont les
effets se sont font sentir sur la croissance économique.
Section 1: Accumulation de capital humain en Corée du
Sud
38
1. Evolution du capital humain
L’accumulation du capital humain dans la Corée du Sud remonte à l’époque coloniale, les
Japonais ont obligé les Coréens à se soumettre à leur système éducatif, tels que l’interdiction
de l’enseignement privé, l’éducation primaire obligatoire pour tous…Les résultats ont été
bénéfiques, en 1942, environ les 40% des enfants Coréens sont entrés dans l’école élémentaire,
des universités furent construites46, des universités dans un cadre d’infrastructure moderne.
Dans la première constitution de la Corée du Sud, la loi sur l’éducation (1949) préconisait la
gratuité et l’obligation de l’école de base. Des mesures radicales furent prises pour refonder
une éducation moderne :
création d’écoles normales et formation rapide d’enseignants en coréen ;
réforme et unification de la structure du système éducatif ;
création de manuels pour le primaire ;
développement de l’école secondaire et de l’enseignement supérieur ;
lutte contre l’analphabétisme des adultes.
Après la guerre, des efforts de reconstruction rapide du système éducatif sont entrepris, et
c’est à partir des années 70 l’enseignement primaire explose, dont les effectifs atteignent en
quelques années près de quatre millions d’élèves accueillis dans 5 544 écoles. L’enseignement
professionnel s’améliore de plus en plus.
46
Exemple: Keijoimperialuniversity
39
Type d’écoles 1945 1952 1955 1960 1965 1970 1975
Elémentaires 1 366 024
(100)
2 369 861(173) 2 947 436(216) 3 622 685(265) 4 749 301(362) 5 749 301(421) 5 599 074(410)
Secondaire de
base
291 648 (100) 475 342 (163) 528 614 (181) 751 341 (258) 1 318 808
(452)
2 066 823
(709)
Secondaires
de 2ème
cycle
50 343
(100)
59 421 (100) 141 702 (281) 164 492 (327) 254 095 (505) 315 367 (626) 648 149
(1 287)
Lycées
professionnels
33 171
(100)
74 463 (224) 118 911 (358) 99 071 (299) 172 436 (520) 275 015 (829) 474 868
(1 432)
Enseignement
supérieur
7 819
(100)
34 089 (436) 80 089 (1 028) 101 045
(1 292)
141 626 (1
811)
193 591
(2 476)
296 640
(3 794)
Indice base 100 entre parenthèses
Source : A partir des statistiques de McGinn et al (1980), dans Aimé Herinjatovo R. « Les
rôles des conditions initiales dans la croissance économique rapide de l’après-guerre en Asie
de l’Est : le cas de la Corée du Sud» p. 13
Ce tableau met en évidence que les nombres d’inscription scolaire ne cessent d’augmenter,
que ce soit au niveau de l’école élémentaire, de l’école secondaire, lycée ou université.
Durant 30 années, les inscriptions au niveau de l’école élémentaire de 1.366.024 à la fin de la
guerre devient 5.599.074 en 1975 soit de 410% ; l’école secondaire de base de 709…le plus
impressionnant est le boom de l’’enseignement supérieur, seulement de 7819 en 1945 a
augmenté de 296.640 soit de 3794 augmentation en base 100, l’éducation supérieur est le
principal levier de l’accumulation de capital humain, selon la banque mondiale «siles pays en
développement n’ont pas accès à un enseignement supérieur plusétendu et de meilleure
qualité, ils auront de plus en plus de difficulté à tirer partide l’économie mondia le fondée sur
les connaissances».
Dans les années 1980 et 1990 se poursuivent la performance de la qualité de l’éducation, la
formation des enseignants est devenu une priorité, les examens d’entrées deviennent hyper
sélectif, l’apprentissage est en réponse aux changements rapides des sciences et des
techniques…
Tableau 4: Accroissement des inscriptions scolaires en Corée depuis 1945
40
2. Capital humain, éducation et croissance
1960-74 1960-66 1966-70 1970-74
Taux de croissance annuel du PNB et des facteurs (%) PNB 9,07 7,25 10,78 10,41
Capital 7,19 3,75 10,43 9,27
Travail 3,55 2,11 6,26 3,06
Education 1,18 1,72 0,82 0,73
Répartition de la croissance du PNB par facteur (%) Capital 2,88 1,5 4,17 3,71
Travail 2,13 1,27 3,76 1,84
Education 0,71 1,03 0,49 0,44
Résidu 3,35 3,45 2,36 4,15
Contribution des facteurs dans la croissance du PNB (%)
Capital 31,8 20,7 38,7 36,6 Travail 23,5 17,5 34,9 18,1
Education 7,8 14,2 4,5 4,3
Résidu 36,9 47,6 21,9 40,9
Source : A partir des statistiques de McGinn et al (1980), dans Aimé Herinjatovo R. « Les
rôles des conditions initiales dans la croissance économique rapide de l’après-guerre en Asie
de l’Est : le cas de la Corée du Sud» p. 15
La part de l’éducation dans la croissance peut être illustrée par le tableau ci-dessus, elle est
obtenue en multipliant le taux de croissance annuel moyen de l’indice de la qualité
de l’éducation par la part des rémunérations du travail dans la valeur ajoutée nationale 47.
47
Aimé Herinjatovo R. « Les rôles des conditions initiales dans la croissance économique rapide de l’après -guerre en Asie de l’Est : le cas de la Corée du Sud» p. 15
Tableau 5 : Taux de croissance des facteurs de production et leur contribution à la
croissance économique
41
Cette contribution de l’éducation dans la croissance économique est de 7,8% dans les années
1960 pour 14,2% la période de 1960 à 1966. Ce qui met en évidence que dans c’est dans les
années de décollage de la Corée du Sud qu’elle a accumulé le plus de capital humain, cette
accumulation va tirer sa croissance vers le haut.
Dans les années 60, avec la stratégie de promotion des exportations, la Corée n’a depuis
cessé d’accumuler de la technologie. Appuyé par l’Etat, les politiques entrepris par celui-ci a
permis à un grand essor de l’industrie électronique Coréenne, les dépenses en recherche et
développement ont été priorisé, sans oublier les stratégies d’appel de technologies étrangères.
1. Evolution de l’industrie électronique Coréenne
Source: Electronic Industries Association of Korea, Electronics Industry of Korea, 1991
Source: Electronic Industries Association of Korea, Electronics Industry of Korea, 1991
Section 2: Accumulation de technologies en Corée du Sud
Exportations
Emploi
Valeurajoutée
30
25
20
15
10
5
0 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991
30
25
Graphique 3: Poids de l’électronique dans le secteur industriel
coréen
42
L’électronique constitue une branche de l’industrie manufacturière les plus intensives en
capital, quasi- inexistante dans les années 60, l’électronique a pris une place importante dans
l’industrie Coréenne suite à la stratégie de promotion des exportations adoptées par l’Etat.
En effet, de 10% par rapport au total de la production industrielle au début des années 1980,
la part de l’électronique n’a cessé de croitre, pour 27% en 1991. Avec une production de 35
milliards de dollars en 1992, la Corée est arrivée à se situer au 6ème rang mondial dans
l’électronique.
Cette part de l’électronique dans l’industrie joue dans l’ordre en faveur des semi-conducteurs,
et du matériel informatique, la première représente environ les 30% de la part de
l’électronique et l’autre 14%.
Source: Electronic Industries Association of Korea, Electronics Industry of Korea, 1991
Graphique 4 : Emploi et productivité apparente du travail dans l’industrie
électronique coréenne
Productivité
Emploi
400
350
300
250
200
150
100
50 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 1991
Base 100=1991
43
Dans un même temps, plus les techniques sont présentes, plus la main d’œuvre est
performante, entrainant la hausse de la productivité.
L’Etat accumulateur de technologie et promoteur de l’industrie via une politique
d’exportation a tiré l’électronique de la Corée du Sud de plus en plus vers le haut.
2. Effort en recherche et développement
Dans l’analyse des travaux de Romer, inspirés des travaux de Schumpeter, c’est
l’innovation, la technologie et la recherche développement qui constituent les facteurs de la
croissance, plus les efforts de recherche et développement sont importants, plus la croissance
est forte.
Pour la Corée du Sud, l’Etat a été le principal garant du développement de la RetD nationale,
par des politiques préétablies, notamment :
- Le financement de plusieurs instituts spécialisés dans le support technologique et
administratif
- Seules les technologies jugées nécessaires et stratégiques sont importées
- Tous les produits visés doivent avoir un contenu technologique élevé 48
1985 1991
Centres de RetD (cumul) 50 445
RetD/chiffre d’affaires 3,80% 4,80%
Part du personnel affecté à la RetD dans l’électronique par
rapport à l’ensemble du secteur manufacturier
32% 41%
Investissements en RetD (en milliards de dollars) 0,2 1,2
Source: Electronic Industries Association of Korea, Electronics Industry of Korea, 1991
48
Raphael G. « La Corée du Sud sur l’échiquier mondial de l’électronique» Economie Prospective Internationale , 1993 p.63-64
Tableau 6 : La recherche-développement dans l’électronique coréenne
44
En 1965, l’Etat assurait 90% de la RetD, ce qui a conduit au décollage de l’économie, mais
dans les années 1990, les secteurs privés ont pris le relais avec 30%, puisque les grandes
entreprises ont réussi à se doter de leurs propres laboratoires de RetD.
Dans l’électronique, les investissements en RetD de 0,2 milliards de dollars en 1985 ont passé
de 1,2 milliards de dollars en 1991. Parallèlement, pour les trois puissants groupes de
l’électronique Coréenne (Samsung, Goldstar, Daewoo), la RetD est passée de 5% du chiffre
d’affaire en 1988 pour 8% en 1991.
3. Appel de technologies étrangères
Pour se faire, les politiques suivantes ont été adoptées par l’Etat Coréen.
D’abord, dans les années 1960, une politique de formation et d’apprentissage dans les filiales
des entreprises étrangères permettant l’acquisition de savoir- faire pour un grand nombre de
techniciens et d’ingénieurs ; qui, ensuite, ont créé leur propre entreprise ou ont rejoint les
conglomérats coréens.
Dans les années 1970, création de joint-ventures : Samsung avec Sanyo ; Goldstar avec
Hitachi…
Dans les années 1990, achat de licence constituant une source importante d’appropriation de
technologies nouvelles.
45
L’Etat intervient puisque le marché à lui seul ne peut réguler toute l’activité économique,
notamment en présence d’imperfection du marché.
1. Contrôle des dépenses publiques
Une des difficultés des pays sous-développés est le contrôle des dépenses publiques, dans
ces pays les dépenses de l’Etat sont énormes, et il est très difficile d’avoir un solde budgétaire
positive, néanmoins, dans les périodes de décollage des pays de l’Asie de l’Est, les dépenses
publiques ont tendance à diminuer.
Source : Penn World Tables ; Hors investissement pour la Défense Nationale, Ratios à prix
courants
Section 3: Complémentarité Etat/marché
Tableau 7 : Dépenses de l’Etat, en % du PIB (1960-2010)
Moyenne sur 5 ans centrée sur l’année indiquée
(%) 1960 1970 1980 1990 200 2010
Corée 14,4 11,1 8,5 5,4 5,5 6,3
Taiwan 28,2 20,3 17,6 13,2 10,6 9,7
Hong-Kong 1,1 4,4 3,8 3,2 3,4 3,1
Singapour 6,3 11,5 9,7 8,3 10,1 10,1
Thailande 5,6 6,3 7,8 5,8 6,6 7,6
Malaisie 5,3 6,4 6,4 5,5 4,7 5,5
Indonésie 14,4 10,5 10,9 9,6 6,9 10
46
Prenons le cas des dragons du Sud, dans les années de l’après-guerre, le pays qui a dépensé le
plus est Taiwan, même l’Etat Taiwanais dépense plus que les autres pays de l’Asie de l’Est,
ces dépenses ont tendance à se diminuer, de 28,2% en 1960, de 13,2 en 1990. Si la Corée du
Sud dépense 14,4% en pourcent du PIB en 1960, ces dépenses vont aussi diminuer de 59%.
2. Politique de stabilisation
Durant les années 1957-1960, l’Etat a adopté des politiques de renforcement de la
collaboration Etat-Entreprise, en particulier dans l’industrie du coton, sucre et farine.
Des politiques de stabilisation des prix, du taux de change et des finances publiques ont été
également adoptés, c’est-à-dire un ensemble de politique économique établie par le
gouvernement Coréen pour soutenir l’activité économique.
Année
Taux de croissance annuels
Taux de
change
won/dollar
De la masse
monétaire
Des prix à la
consommation à
Séoul
De la production
industrielle
1957 20 23,2 15,6 50
1958 32,6 3,6 10,3 50
1959 20,9 3,2 14,7 50
1960 5,3 8,1 8,9 65
Moyennes
1953-56 73,4 45,3
1957-60 19,7 7,7
Source : Samsung
Tableau 8: Les principaux indicateurs d’activité de l’économie coréenne : leur évolution
de 1957 à 1960
47
Ces politiques entrepris par l’Etat Coréen vont stimuler le taux de croissance de la production
surtout de la production industrielle.
Durant les années 1957-1960, le taux de change est fixe, le prix à la consommation diminue
de 13,79% et le taux de croissance annuel de la production industrielle est favorable.
Des politiques de contrôle de la masse monétaire, va également stimuler la croissance de la
production industrielle.
48
CHAPITRE 3 : ETAT ET STRATEGIES DE
DEVELOPPEMENT EFFICIENTES
Plusieurs stratégies de développement se sont succédé à partir de la seconde moitié du
XXème siècle.L’accomplissement de ces stratégies va se dérouler des années 1950 jusqu’au
début des années 1980. Dans ce dernier chapitre, notre étude se focalisera sur les politiques de
développement utilisées par les dragons de l’Asie après la deuxième guerre mondiale. Dans
une première section, des stratégies d’industrialisation se tournant vers la promotion des
exportations et en dernière section, les résultats de ces stratégies.
En Asie du Sud-Est, l’exemple la plus approprié d’un rapide décollage est celui du
Japon, même si le Japon après avoir subi plusieurs dommages durant la deuxième guerre
mondiale où son revenu par habitant était comparable à celui du Brés il, plus de trois fois
inférieur à celui de l’Argentine et neuf fois inférieur à celui des Etats-Unis49
Depuis, le Japon n’a cessé de croître, pour dépasser l’Argentine en 1966, et atteindre un PIB
par habitant équivalent à 90 pour cent de celui des États-Unis en 1991, le modèle Japonais a
été suivi plus tard par d’autres pays de l’Asie du Sud-Est notamment par les dragons
asiatiques.
49
Source : Maddison (1995)
Section 1 : Les stratégies industrielles des pays de l’Asie
49
Nombreux sont les stratégies industrielles qui se sont succédées à partir des années 1950, les
pays du tiers monde vont optés pour une stratégie au détriment de l’agriculture, les pays de
l’Amérique Latine, de l’Asie et de l’Afrique comme le Sénégal ou le Kenya vont choisir les
industries par substitution aux importations 50 , l’Inde et l’Algérie pour les industries
industrialisantes51, Hong Kong et Singapour dans les années 50 vont initier la stratégie de
promotion des exportations, ils vont être suivis par la Corée du Sud et le Taiwan dans les
années 1960-1970.52
1. La stratégie de promotion des exportations
En comparant les pays nouvellement industrialisés, l’industrie des quatre dragons de
l’Asie a vraiment été spectaculaire, grâce à une stratégie d’industrialisation axée sur la
promotion des exportations manufacturières. Même s’il ne faut pas oublier que ces pays ont
également adoptés des stratégies d’importation.
La promotion des exportations consiste à remplacer progressivement les produits primaires
par des produits manufacturés pour développer les exportations, remplacer les exportations de
produits traditionnels par des produits de plus en plus innovants, des produits plus intensives
en capital, passer de l’industrie légère53 à l’industrie lourde54 en y injectant de plus en plus de
technologies nouvelles.
50
Substitue la production nationale aux importations 51
Construire une industrie par l’amont, par une politique volontariste de l’Etat à travers la planification publique 52
Philippe D., «Les stratégies de développement», Pearson Education France, 2008, p.486, 487, 488 53
L'industrie légère est la transformation des productions de l 'industrie lourde en produits semi -finis et en produits finis ; 54
Le terme d'industrie lourde désigne en général les activités nécessitant, pour exister, l 'emploi d'outils et de capitaux très importants.
50
1.1. Hong Kong tourne son industrie vers l’électronique
Exportation/vente
(totales en%)
K/L
(indice)
1973 1976 1973
Vêtements 97,1 72,6 40
Textiles 49,7 196
Machines et appareils électriques et électroniques 85,8 84,0 46
Industrie manufacturière 66,2 66,9 100
Source : A. Gallez et J.-L. Troupin, Les pays en développement de l'Asie de l'Est et du
Sud-Est dans la perspective d'une Nouvelle Division Internationale du Travail, Etudes
et Documents, n° 8003, t. I et II, Institut d'Etude des Pays en Développement,
Louvain-La-Neuve, 1980
Pour Hong Kong, les branches les plus intensives en capital sont dans l’ordre, le textile,
l’industrie manufacturière, les machines et appareils électriques et électroniques et les
vêtements.
Hong Kong dont l’exportation de vêtements était la principale branche de son industrie,
(97,1% en 1973), en 1976, s’est tourné vers les machines et appareils électriques et
électroniques à savoir 84,0% des exportations. L’exportation de vêtements a diminué de 72,6.
En 1976, concernant les autres branches comme les machines et appareils électriques et
électroniques, l’industrie manufacturière, elles assurent également une grande part des
exportations manufacturières qui sont intenses en main d’œuvre et en capital.
Tableau 9: Hong Kong : Caractéristiques de quelques branches manufacturières
51
1.2. Singapour
.
1972 1974 1978-1979
Machines et appareils électriques et électroniques 86,6 87,8 89,4(1978)
Machines non électriques 49,6 73,9 46,5(1979)
Raffineries de pétrole 48,9 67,4 69,7(1978)
Equipements de transport 41,6 50,6 25,9(1979)
Source : Kunio Yoshihara, Foreign Investment and Domestic Response : a Study of
Singapore's Industrialisation, Singapore, Eastern Universities Press, 1976; Ting Wen Lee,
Technology Transfer Aspects of MNF'S Direct Investment, University o f New York, 1977,
et Ministry of Trade Industry, Economic Survey of Singapore, 1979, op. cit., 1980.
Les principales branches manufacturières de Singapour sont les machines et appareils
électroniques à savoir 86,6% en 1972 pour atteindre 89,4% en 1978, les autres branches
manufacturières viennent après. Contrairement à Hong Kong, l’électronique a toujours été la
principale branche de son industrie, sa stratégie de promotion des exportations consiste à
accroitre davantage le part de l’électronique dans l’exportation.
Ce fait est aussi observé en Corée du Sud, la répartition par groupe des produits d’exportation
est également modifiée entre 1970 et 1977, en faveur des machines et appareils électriques,
des produits métalliques, du matériel de transport au détriment des vêtements, des arts
manufacturés divers et du bois. A Taiwan, on note également la même progression.
Tableau 10: Singapour : quelques branches manufacturières
52
2. Observation des intensités des facteurs de production
1960-1965 1965-1970 1960-1970 1970-1974
Corée du Sud
VA/L 4,4 10,0 7,6 6,6
K/L 0,0 3,0 1,7
VA/K 2,9 6,8 5,1
W/L 1,8 20,0 11,8 3,4
Taiwan
VA/L 5,7 10,8 8,2 8,7
K/L 6,7 8,3 7,5
VA/K -0,9 2,3 0,7
W/L 5,6 4,0 4,8 8,1
Hong Kong
VA/L 7,3 3,9 5,6
K/L 16,4 1,7 8,9
VA/K -7,8 2,0 -3,1
W/L 7,1 4,5 5,8
Singapour
VA/L 3,3 0,04 1,7 7,4
K/L 1,9 -3,9 -1,0
VA/K 1,4 4,1 2,7
W/L 2,7
Source : Calculsd'après : E. K. Y. Chen, Hyper-Growtb in Asian Economies, Londres,
MacMillan, 1979 ; Department of Statistics, op. cit., Singapour, 1979 ; Directorate-
General of Budget, Accounting and Statistics, Executive Yuan, op. cit., Taipeh,
République de Chine, 1978, section « Industry and Commerce » pour les années 1 970-1
973 ; Council for Economic Planning and Development, Executive Yuan, Taïwan
Statistical Data Book, 1979, Taipeh, République de Chine, 1979, pour les années 1970-
1973; Wontack Hong, op. cit., 1976; Wontack Hong, Trade and Subsidy Policy and
Employment Growth in Korea, Séoul, République de Corée, Korea Development
Institute, 1976, Interim Report; Yung Chul Park, op. cit., 1980, tableaux 8 et 9, pp. 23
et 24.
Tableau 11: Evolution comparée des déterminants de la structure de production au
sein du système manufacturier des nouveaux pays industriels de l’Asie (1960-1974,
taux de croissance annuel moyen en %)
53
VA/L : Valeur ajoutée par travailleur ; estimation de la productivité du travail
K/L : Stock de capital par travailleur, estimation de l’intensité capitalistique
VA/K : Valeur ajoutée par stock de capital, estimation de la productivité du capital
W/L : Salaire et rémunération par travailleur
Les nouvelles orientations de l’industrie manufacturière vont augmenter la productivité du
travail. En effet, à Taiwan et en Corée, cette accélération de la productivité du travail va
débuter aux environs de 1965, pour la Corée de 4,4% entre 1960 et 1965, l’estimation de la
productivité du travail va devenir de 10,0% de 1965 à 1970, pour la Taiwan de 5,7% à 10,8%.
Dans ce tableau, l’estimation de la productivité du travail et le stock de capital par travailleur
sont nettement supérieurs à la productivité du capital et la rémunération par travailleur, cela
signifie que les rendements de la main d’œuvre sont responsables des gains de productivité
élevés dans ces pays, une main d’œuvre éduquée, motivée et encadrée. En même temps, le
taux d’utilisation du capital a augmenté, en raison des conditions du travail tel que pour la
Corée du Sud de 2,9 en 1960 pour un taux de 5,1 en 1970. Ces gains de productivité de travail
vont être récupérés sous forme de profit par les entreprises locales et étrangères dans la
mesure où ces derniers ne revendiqueraient qu’un faible pouvoir d’implantation et
transfèreraient du surplus vers le secteur industriel tout cela accompagnée d’une main
d’œuvre abondante, assureront le maintien des salaires à un niveau faible pour augmenter
davantage les profits.
54
Les indicateurs économiques montrent que la stratégie tournée vers l’exportation des pays
de l’Asie de l’Est ont plus fait croitre leur économie que la stratégie de substitution aux
importations. En effet, dans les classements des exportations mondiales, les quatre dragons
Asiatiques assurent une grande part ; et se classent parmi les champions de la croissance
industrielle.
1. Place des dragons de l’Asie dans les exportations mondiales
Classement dans les
exportations mondiales
(rang)
Solde positive de la balance
de paiement courant (en %
du PIB)
Corée du Sud 12 6,9
Singapour 13 17
Hong Kong 11 3,5
Taiwan 18 4
Source : OLSEM Jean-Pierre, « Economie industrielle», Armand Colin, Paris 1991, p 159-
168
On peut en déduire que la stratégie de promotion des exportations en Hong Kong a bel et bien
été un grand facteur de décollage, en orientant leur exportations vers les produits
manufacturés surtout dans l’électronique, de 1973 à 1988, Hong Kong est classé 11ème parmi
les pays exportateurs du monde, il tient la première place parmi les dragons de l’Asie, en 1988,
une solde positive de la balance de paiement courant a été constaté de 3,5% du PIB.
Section 2 : Les résultats de la stratégie de promotion des
exportations
Tableau 12: Classement des dragons de l’Asie vers la fin des années 1980
55
Pour Singapour, cette stratégie lui a permis de grimper au 18ème rang dans les exportations
mondiales pour une part de 1,5%, une solde positive de la balance de paiement courant en
1988 a été de 17% du PIB.
La Corée du Sud connu pour les constructions navales et l’exportation de chaussure se
positionne en 12ème place dans les exportations mondiales, et le Taiwan se positionne après la
Corée, ces deux pays avec Hong Kong assurent les 2% des exportations mondiales.
Corée du Sud 12,4
Indonésie 12,3
Chine 11,1
Malaisie 9,6
Thaïlande 4,4
Arabie Saoudite 8,1
Pakistan 7,8
Turquie 7,2
Singapour 7,0
Inde 6,7
Sri Lanka 6,3
Tunisie 6,2
Japon 5,6
Italie 2,9
Allemagne 1,9
Source : JUDET Pierre, « Emergence asiatique, un modèle planétaire», décembre 1997, p.4
Le pays Asiatique le plus mis en exergue est la Corée du Sud dont la croissance industrielle
par an est de 12,4%, le deuxième dragon de l’Asie dans ce tableau est le Singapour avec un
taux de 7,0% par an. Ces résultats remarquables sont suites à des stratégies industrielles
efficientes, les deux autres dragons de l’Asie figurent pas très loin après cette liste.
Tableau 13: Les champions de la croissance industrielle entre 1980 et 1991 (%par an)
56
On remarque également que le centre de gravité de la croissance industrielle mondiale est
généré par les pays en développement de l’Asie, ni les Etats Unis ni l’Europe ne figurent dans
cette liste.
La promotion des exportations des quatre dragons de l’Asie a également été suivie par
certains pays de l’Amérique Latine comme le Brésil, le Chili ou le Mexique et dans les années
80 par d’autres pays Asiatiques tels que Chine, Malaisie, Thaïlande, mais elle n’a été
bénéfique que pour les pays qui ont su faire évoluer d’une manière progressive leurs
exportations. Ainsi, pour les pays de l’Amérique Latine, leur dette extérieure s’accroit dans
les années 1970, 1980 ; pour la Thaïlande et la Malaisie, ils se sont trouvés dépendant des
firmes multinationales.
En guise de conclusion de cette deuxième partie, parmi les pays de l’Asie de l’Est, le
décollage le plus impressionnant est la Corée du Sud, suivi des trois dragons, des bébés tigres
et des autres pays. C’est pourquoi le premier chapitre de ce présent travail s’est focalisé sur un
bref historique de l’économie de la Corée du Sud, spécialement le rôle de l’Etat, les politiques
entrepris par celui-ci pour tirer davantage la croissance économique vers le haut.
Les années miracles sont aux environs des années 1960, pour la Corée du Sud, le
gouvernement était dirigé par Park Chung Hee, contrairement à l’ancien régime, la stratégie
d’industrialisation durant ces périodes est l’ISE ; dont les résultats sur la croissance
économique a été très favorable.
A part l’ISE ; l’Etat des pays Asiatiques est qualifié d’Etat développeur accumulant à travers
le temps de plus en plus de capital humain et de technologie, travaillant de pair avec le
marché pour réguler l’économie.
Effectivement, ces politiques de développement lève le taux de croissance, permettent à ces
pays de se ranger avec les grands pays, d’être de plus en plus compétitif sans oublier
l’apprentissage des futures NPI.
57
En guise de conclusion générale, nombreux sont les économistes qui se sont interrogés
sur les principales facteurs de la croissance économique, en partant des classiques jusqu’aux
nouvelles théories de la croissance des années 1980, chaque auteur a apporté leurs perceptions,
certains sous un regard pessimiste, pour certains la croissance est exogène et pour d’autres
qu’elle est endogène, néanmoins, c’est cette dernière que nous avons retenu pour analyser le
rapide décollage des quatre dragons de l’Asie. Le décollage des dragons de l’Asie a vraiment
été remarquable. Les recherches ont même montrés que vu la situation de ces pays, ils ne
peuvent pas décollés, or, en moins de 20 ans, ils sont passés de l’extrême pauvreté pour
arriver au niveau des pays développés même plus ; ensuite, les recherches ont également
montrés que leur modèle de développement ne peuvent êtres imités par d’autres pays, mais la
réalité a montré qu’ils ont été suivi par les bébés tigres, plusieurs pays émergents notamment
les pays de l’Afrique. Les facteurs de leur rap ide décollage, conformément aux nouvelles
théories de la croissance est d’abord leur Etat développeur, privilégiant le capital humain, le
capital physique, le capital publique et surtout la technologie.
Et ensuite des stratégies industrielles datant d’après la deuxième guerre mondiale, des
stratégies tournés surtout vers la promotion des exportations, n’excluant pas évidemment les
stratégies par substitution aux importations ni les investissements étrangers, mais la
particularité de ces pays surtout de la Corée du Sud est qu’elle sait quand dire non aux
étrangers.
Certes, le miracle asiatique est de nature endogène, la principale contribution de l’Etat, des
experts nationaux sont les principales sources de croissance.
Conclusion
58
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Remerciements………………………………………………………………………………….
Liste des abréviations…………………………………………………………………………..
Liste des tableaux et graphiques……………………………………………………………….
Glossaire…………………………………………………………………………………………
Sommaire ……………………………………………………………………………………….
Introduction ................................................................................................................................ 1
PARTIE 1: LES APPROCHES THEORIQUES DE LA CROISSANCE ................................. 3
CHAPITRE 1 : LES THEORIES TRADITIONNELLES DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE……………………………………………………………………………..5
Section 1: Les théories classiques ....................................................................................... 5
1. Adam Smith (1723-1790)......................................................................................... 5
2. Thomas Robert Malthus (1766-1834) ...................................................................... 6
3. David Ricardo (1772-1823) ..................................................................................... 7
Section 2: L’approche postkeynésienne (1939) .................................................................. 9
1. L’instabilité de la croissance .................................................................................... 9
2. La double influence de l’investissement ............................................................... 10
Section 3: Le modèle néoclassique de Solow (1956)........................................................ 11
1. Les hypothèses du modèle...................................................................................... 20
2. Les implications du modèle.................................................................................... 21
2.1. Tendance à l’état stationnaire et le rôle du progrès technique ........................ 12
2.2. L’appauvrissement de l’économie .................................................................. 12
2.3. L’enrichissement de l’économie ..................................................................... 12
Table des matières
CHAPITRE 2 : LES THEORIES DE LA CROISSANCE ENDOGENE………………….14
Section 1: Les nouvelles sources de la croissance ............................................................ 23
1. Le capital physique Romer (1986) ......................................................................... 15
2. Le progrès technique (Romer, 1990)...................................................................... 15
3. Le capital humain (Lucas, 1995) ............................................................................ 16
4. Le capital public (Barro, 1990) .............................................................................. 17
Section 2: Les implications de la nouvelle théorie de la croissance ................................. 17
1. Les rendements croissants de la connaissance ....................................................... 17
2. Le processus de la destruction de la création ......................................................... 18
Section 3 : La place de l’Etat ............................................................................................ 28
1. Accumulation de capital humain ............................................................................ 19
2. Accumulation technologique.................................................................................. 20
3. Intervention en cas de monopole et externalités .................................................... 20
4. Les biens publics et les infrastructures publiques .................................................. 21
5. Politiques industrielles appropriées........................................................................ 21
CHAPITRE 3 : LA THEORIE DE LA CROISSANCE DE ROSTOW…………………...22
Section 1 : Les 5 étapes de la croissance........................................................................... 22
1. La société traditionnelle ......................................................................................... 22
2. Les conditions préalables au décollage .................................................................. 23
3. Le décollage ........................................................................................................... 23
4. La marche vers la maturité ..................................................................................... 24
5. L’ère de la consommation de masse ...................................................................... 25
Section 2 : Le décollage .................................................................................................... 26
1. Les secteurs moteurs du décollage ......................................................................... 26
2. Les caractéristiques du décollage ........................................................................... 27
PARTIE 2: LES PRINCIPAUX FACTEURS A L’ORIGINE DU DECOLLAGE RAPIDE
DES PAYS DE L’ASIE DE L’EST ......................................................................................... 30
CHAPITRE 1 : HISTOIRE DU DECOLLAGE DE LA COREE DU SUD………….........41
Section 1: La Corée du Sud sous la domination Japonaise ............................................... 32
Section 2: La première république coréenne ..................................................................... 33
1. La stratégie de substitution aux importations......................................................... 33
2. La guerre de Corée ................................................................................................. 35
Section 3: Le décollage avec Park Chung Hee ................................................................. 36
1. La stratégie de substitution aux exportations ......................................................... 36
2. Décollage dans les années 1960 ............................................................................. 36
Section 4: La Corée du Sud de maintenant ....................................................................... 37
CHAPITRE 2 : LE MODELE DE L’ASIE DE L’EST DE L’ETAT DEVELOPPEUR ......... 38
Section 1: Accumulation de capital humain en Corée du Sud .......................................... 38
1. Evolution du capital humain .................................................................................. 48
2. Capital humain, éducation et croissance ................................................................ 41
Section 2: Accumulation de technologies en Corée du Sud.............................................. 42
1. Evolution de l’industrie électronique Coréenne ..................................................... 42
2. Effort en recherche et développement.................................................................... 53
3. Appel de technologies étrangères........................................................................... 45
Section 3: Complémentarité Etat/marché.......................................................................... 46
1. Contrôle des dépenses publiques............................................................................ 46
2. Politique de stabilisation ........................................................................................ 47
CHAPITRE 3 : ETAT ET STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT EFFICIENTES…….49
Section 1 : Les stratégies industrielles des pays de l’Asie ................................................ 49
1. La stratégie de promotion des exportations............................................................ 50
1.1. Hong Kong tourne son industrie vers l’électronique ...................................... 51
1.2. Singapour ........................................................................................................ 61
2. Observation des intensités des facteurs de production........................................... 53
Section 2 : Les résultats de la stratégie de promotion des exportations ............................ 55
Conclusion ................................................................................................................................ 58
Bibliographie…………………………………………………………………………………….
Table des matières ........................................................................................................................