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Gender Economicsséance du 15 octobre 2014
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Politiques mal dessinées:exemple de la taxation
.Leuthold[1] a montré que l'augmentation des taxes a un effet négatif sur l'offre de travail des femmes. Elle indique que cet effet est renforcé par l'existence de jeunes enfants et réduit par l'attitude encourageante des maris. Les conclusions de Kosters[2], Hall[3] et Rosen[4] et celle de Hunt, De Lorme et Carter Hill[5] vont dans le même sens. La femme qui travaille réagira donc à des taux de taxation plus élevés, en augmentant le temps qu'elle consacre au travail domestique qui échappe à toute taxation. Le cumul est donc de nature à affecter l'attitude des femmes à l'égard du travail
[1] J. LEUTHOLD, "The effect of taxation on the hours workers by married women", Industrial and Relations Review, vol. 31, n° 4, July, 1973.[2] M. KOSTERS, "Effects of an income tax on labour supply'", in the Taxation of income from Capital, Washington, Brookings, 1969, pp. 301-324.[3] R.E. HALL, "Wages, income and hours of work in the U.S. labor force", in Income Maintenance and Labor Supply, G.G. Cain and H.W. Watts Editors, Chicago, Rand Mac Nally, 1973, pp. 102-165.[4] H.S. ROSEN, Tax illusion and the labour supply of married women", Review of Economics and Statistics, May 1976, pp. 167-172.[5] J.C. HUNT, C.D. DE LORME et R. CARTER HILL, "Taxation and the wife's use of time", Industrial and Labor Relations Review, vol. 34, n° 3, April 1981, pp. 426-432.
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Offre de travail: exemples de politiques
Taxes et Offre de travail– Progressivité des systèmes d’imposition des
revenus– Choix de l’unité de taxation
» Individu» Couple
– Découragement et pénalité si la taxation n’est pas individuelle
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Exemple de la taxationLe cumul des revenus des époux
I = I (Rh + Rf) pour les couples lorsque chacun des conjoints perçoit un revenuI = I (Rh) pour les isolés et les couples lorsqu'un seul des conjoints (généralement l'homme) perçoit un revenu.Dans les systèmes de cumul, l'impôt (I) est une fonction progressive des revenus additionnés de l'homme (Rh) et de la femme (Rf).L'application d'un tel système dans le cadre d'un impôt dont le barème est progressif entraîne les effets suivants :
1. Taxation plus lourde des revenus de la femme mariée : le premier franc gagné par l'épouse se fait au même taux marginal que le dernier franc gagné par le mari. La femme subit donc un taux moyen de taxation plus élevé que les célibataires et les hommes mariés.
2. Différence de traitement entre les femmes qui travaillent à l'extérieur et celles qui restent au foyer, provenant de ce que l'on ignore la perte d'utilité résultant pour le ménage de l'exercice de deux activités extérieures.
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Exemple de la taxationLe fractionnement ou le splitting
Les revenus des conjoints sont additionnés, puis divisés par un coefficient (q : généralement 2). Le barème progressif est ensuite appliqué au revenu ainsi divisé. Le montant obtenu est alors multiplié par le coefficient pour obtenir l'impôt total dû par le ménage.L'impôt peut être approché par :I = q . I (Rh+Rf)/qoù q = le quotient familial.Dans les systèmes de fractionnement et du quotient familial, la progressivité du barème est fortement atténuée par la division du revenu entre les époux (et éventuellement leurs enfants). Ces systèmes sont particulièrement avantageux pour les familles à un seul revenu et pour les familles où les deux conjoints bénéficient de revenus très inégaux. Ils favorisent les ménages par rapport aux isolés et constituent un incitant important au maintien de la femme au foyer, du fait de l'avantage fiscal qu'ils procurent à l'homme dans ce cas.La pénalisation du travail de la femme dans ce système provient de deux facteurs :1) La surimposition du second revenu. Dans la mesure où le système est basé sur le cumul des revenus du foyer, le second revenu (qui est généralement celui de la femme) est taxé au taux marginal par le premier revenu et supporte largement la progressivité de l'impôt.2) L'avantage fiscal en cas de maintien de la femme au foyer, puisque la division du revenu par deux se fait indépendamment de l'exercice d'une deuxième activité professionnelle. L'économie d'impôt procurée par le système du quotient conjugal est la plus sensible pour un couple à un seul revenu. Cela peut constituer un incitant au maintien de la femme au foyer et va donc à l'encontre de l'autonomie procurée par l'exercice d'une activité professionnelle.
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Exemple de la taxationSystème dont l'unité de taxation est l'individu
Chaque individu est taxé sur ses propres revenus, quel que soit son état civil. Dans ce système, c'est l'individu qui est l'unité de taxation.I = I (Rh) + I (Rf)La taxation séparée permet de prendre en compte le fait que les revenus sont recueillis par une ou deux personnes. Dans ce système, les modalités de vie commune n'influencent pas la détermination de l'unité de taxation. La taxation des revenus de la femme est identique, qu'elle soit mariée ou célibataire; il n'y a pas d'incitant au maintien de la femme au foyer.C'est l'optique de la production du revenu qui est prise en compte dans ce cas, et non celui de sa consommation. Ce système est neutre par rapport au statut matrimonial et familial.
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1. Economie du ménage/ Household Economics
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La famille comme unité économique
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Composition des ménages 2011
Taille moyenne des ménages 2011
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Ménages avec ou sans enfants 2011
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La famille comme unité économique
Jusqu’au début des années 60: « homo economicus »Travaux de Mincer et Becker relatifs au fonctionnement des ménagesUn grand nombre de personnes vivent en couple B(X)>C(X)
B: les bénéfices sont pour ces personnes supérieurs aux C: coûts
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La famille comme unité économique
Bénéfices:– Économies dans la production: gains de temps
et d’argent par rapport à une personne seule» Achat en plus grande quantités (moins chers)» Coûts fixes plus faibles (investissements faits en
commun)» Économies d’échelle (cuisiner pour 2)» Production plus élevée du fait de la spécialisation
(on fait ce pourquoi on est le plus doué)» Complémentarité
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La famille comme unité économique
Bénéfices: externalités positives et négatives– Internalisation des externalités (nettoyage,
chant)
Réduction des couts de transaction (femme de ménage, avocat que l’on paye ensemble)Réduction des risques (chômage): income pooling
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La famille comme unité économique
Modèle néo-classique: Spécialisation et échange– La famille est une unité de décision dont les membres
adultes prennent des décisions rationnelles dans le but de maximiser l’utilité de la famille
– On achète des biens et des services qu’on acquiert avec le revenu du travail à l’extérieur et que l’on transforme par le travail domestique non rémunéré
– Question: qui travaille à l’extérieur, qui fournit le travail domestique ? La division du travail au sein des ménages
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La famille comme unité économique
Réponse: les avantages comparatifs– La valeur du temps consacré au travail à
l’extérieur ou au travail domestique peut être supérieur pour un des membres de la famille
– les femmes sont-elles plus productives dans le travail domestique et les hommes dans le travail extérieur? Avantage biologique ? Ou éducation différente? Expérience (= à force de repasser on repasse de mieux en mieux)
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La famille comme unité économique
Spécialisation et échange: exemplesAvantage absolu: production séparée
Valeur des biens marchands
Valeur du travail domestique
Revenu total
John 6 heures x 10 eur=60 euros
2 heures x 5 eur=10 euros
70 eur
Jane 7 heures x 5 eur=35 euros
1 heure x 10 eur=10 euros
45 eur
total 95 eur 20 eur 115 eur
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La famille comme unité économique
Spécialisation et échange: exemplesAvantage absolu: Spécialisation et échange
Valeur des biens marchands
Valeur du travail domestique
Revenu total
John 8 heures x 10 eur=80 euros
0 heures x 5 eur=0 euros
80 eur
Jane 5heures x 5 eur=25euros
3heures x 10 eur=30euros
55 eur
total 105 eur 30 eur 135 eur
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La famille comme unité économique
Spécialisation et échange: exemplesAvantages comparatifs: production séparée
Valeur des biens marchands
Valeur du travail domestique
Revenu total
Dave 6 heures x 10 eur=60 euros
2 heures x 5 eur=10 euros
70 eur
Diane 7heures x 15 eur=105euros
1heure x 15 eur=15euros
120 eur
total 165 eur 25 eur 190 eur
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La famille comme unité économique
Spécialisation et échange: exemplesAvantages comparatifs: spécialisation et échange
Valeur des biens marchands
Valeur du travail domestique
Revenu total
Dave 8 heures x 10 eur=80 euros
0 heures x 5 eur=0 euros
80 eur
Diane 6 heures x 15 eur=90euros
2 heures x 15 eur=30euros
120 eur
total 170 eur 30 eur 200 eur
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La famille comme unité économique
Avantages comparatifs dus aux inégalités salariales: si les femmes gagnent moins que les hommes, le calcul économique rationnel les incite à se consacrer au travail domestiquePlus grande productivité des femmes dans les tâches ménagères: hypothèse irréaliste
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0%
20%
40%
60%
80%
100%Both parents full-time One parent full-time, one parent part-time One parent full-time Neither parent in employment Other
Ocde 2008 couples avec enfants
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The solution to a household’s utility maximisatuion problem
26
Units of non-market output
Units of market output
Alternative household divisions of labour
27
Units of market output
Units of market output
Units of market output
Units of market output
Units of non-market output
Units of non-market output
Units of non-market output
Units of non-market output
Both do market work One does market work, one nonmarket work
Both do nonmarket work Neither does market work
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Modèle néo-classiqueles modèles néo-classiques de l’économie de la famille et la théorie du capital humain illustrent comment les asymétries de genre se sont construites sur base d’une hypothèse forte d’écart de productivité entre femmes et hommes. Ces approches où le ménage constitue une unité indivisible maximisant une utilité globale sous une seule contrainte de budget et où un chef de ménage altruiste maximise son utilité en contraignant les autres membres du ménage à se conformer à ses choix, sont basés sur l’hypothèse d’une productivité plus grande des femmes pour le travail domestique et l’éducation des enfants, les hommes étant plus éduqués et plus productifs pour l’exercice d’une activité professionnelle rémunérée (Parsons and Bales, 1955; Becker, 1960, 1962, 1965, 1974, 1981, 1991; Blau and al., 1998).
29
Modèle néo-classiqueCette approche économique présente donc les inégalités entre hommes et femmes sur le marché du travail comme la résultat d’un calcul économique rationnel, les avantages comparatifs des hommes et des femmes pour le travail domestique et le travail rémunéré expliquant pourquoi les femmes investiraient moins dans leur éducation et pourquoi les employeurs rationnels préfèreraient les hommes pour les postes à responsabilité puisque la productivité relativement plus élevée des femmes pour le travail ménager et l’éducation des enfants les amènent naturellement à s’absenter et à interrompre leur carrière pour élever les enfants et faire le ménage
30
Modèle néo-classiqueSi les écarts d’éducation entre hommes et hommes qui prévalaient dans les années soixante et septante paraissaient conforter l’hypothèse d’écart de productivité, la hausse du niveau d’éducation des femmes qui dépasse aujourd’hui celui des hommes, ne permet plus d’accepter cette configuration théorique et amène à rejeter l’hypothèse des productivités sexuées.
31
La famille comme unité économique
Autre avantages liés à la vie en couple:– Économies d’échelle– Caractère collectif d’une série de biens (décoration,
jardin…)– Externalités de la consommation d’un partenaire– Partage du risque– Avantages institutionnels
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La famille comme unité économique
Désavantages de la spécialisation:– Surcharge de travail domestique– Changements de situation familiale– Interdépendance financière– Préférences et pouvoir– Violence domestique
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La famille comme unité économique
Critique de l’approche néoclassique– La théorie néo-classique ne dit rien quant à la façon dont
se prennent les décisions, on fait seulement l’hypothèse qu’il y a maximisation, qu’un chef de famille altruiste prend des décisions optimales acceptées par les autres membres du ménage
– Dans cette théorie le ménage est une boite noire dont on ignore le fonctionnement
– Il est irréaliste de penser que chacun des membres du couple a les mêmes préférences
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La famille comme unité économiqueLes modèles de négociations repensent l’approcheéconomique unitaire en s’intéressant aux comportementsdistincts au sein des ménages de plusieurs décideurscaractérisés par des préférences propresles rapports entre individus pouvant être de coopération oude conflit.Le travail domestique n’est désiré par personne au sein duménagele pouvoir de négociation dépend du revenu personnel quilui-même est fonction du niveau d’éducation.Selon ces modèles la répartition des tâches serait d’autantplus égalitaire que l’inégalité des revenus entre lespartenaires est faible.
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La famille comme unité économiqueThéories de la négociation– Dans ces modèles, le pouvoir de négociation de chaque époux est
déterminé par son point de rupture: dans la plupart des modèles ce pouvoir dépend de la part du revenu détenu par chaque partenaire
– Autres facteurs: probabilité de remariage, législation sur le mariage, allocations sociales…
– Retour au cas de John et Jane qui ont décidé qui fait quoi, il leur reste à décider comment le revenu total sera partagé: qui achète quoi pour qui ? Le modèle néo classique fait l’hypothèse qu’ils ont les mêmes préférences ou que John est altruiste et que seules ses préférences importent
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La famille comme unité économiqueThéories de la négociation– S’ils n’ont pas les mêmes préférences, la décision dépendra de leur
pouvoir de négociation – Dans le cas d’une division du travail « traditionnelle » le pouvoir de
Jane sera plus faible: en cas de divorce elle aurait plus de difficultés que John
– Le revenu individuel comme source de pouvoir– Mais aussi les traditions et le modèle patriarcal: même quand elles
exercent une activité extérieure les femmes assurent la majorité des tâches domestiques
– Plus grand soucis des femmes pour les enfants quand les ressources sont rares
2010 fondation de Dublin
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38
Economie de la familleLes explications économiques sont assez restrictives quant aux variables explicatives qu’ils intègrent (principalement le salaire et le niveau d’éducation). D’autres théories ont élargi l’analyse en dépassant le cadre strict du comportement rationnel des agents. Ainsi, les modèles institutionnels insistent sur le rôle des institutions : syndicats, pouvoirs publics…sur la répartition des rôles. D’autres approches ont insisté sur l’influence des changements technologiques et organisationnels. Enfin, des modèles plus centrés sur la problématique du genre insistent sur l’importance d’autres facteurs considérés comme exogènes dans les modèles classiques : les stéréotypes de genre qui reflètent les rôles assignés dès l’enfance à chaque sexe (Parsons and Bales, 1955; Eagly, 1987; Edley and Wetherell, 1995; Fischer, 1997).
Vue Marxiste de la familleRôle des relations de pouvoirCapitalisme: ceux qui détiennent les moyens de production oppriment les travailleurs qui sont obligés de travailler pour vivreLa position faible des femmes tient au fait que les hommes contrôlent la propriété privée et réduisent les femmes à l’état de servantesPar la suite l’industrialisation les fait entrer sur le marché du travail où elles sont doublement oppriméesPolitiques: socialisation du travail domestique, développement de services publicsLa chute du capitalisme libérera les femmes
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L'économie à l'épreuve du genre Danièle Meulders 40
Economie de la famille: le travail domestique
Ménage et éducation des enfantsEvaluer le travail domestique:
– Cout d’opportunité– Cout du marché
Exemple 11 septembre 2001: fonds de compensation des victimes
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Les inégalités entre femmes et hommes sur les marchés du travail européens
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Introduction
Croissance spectaculaire de l’activité féminine quiremonte au début des années soixanteCroissance qui n’avait pas été prévue et que rien n’afreinéeDepuis 20 ans croissance tout aussi spectaculaire duniveau d’éducation des femmes qui dépasse celui deshommesParadoxe : le maintien et l’apparition de nouvellesformes d’inégalité
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Plan de l’exposé
Les avancées:1. Plus de femmes instruites2. Plus de femmes actives, plus de femmes en emploi
Les inégalités persistantes ou nouvelles3. Le chômage ?4. Plus de salariées précaires et en sous-emploi: temps partiel, CDD,
interruptions de carrière, …5. Ségrégations horizontale et verticale fortes6. Ecarts de salaires qui persistent7. Inégale répartition des tâches familiales et ménagères8. Effets négatifs de la maternité9. La pauvreté des femmes
Des politiques sociales encore axées sur la famille
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
1. Plus de femmes instruites
Hausse du niveau d’éducation de la population en âge detravailler dans tous les pays d’EuropeLe niveau d’éducation des femmes a augmenté beaucoupplus que celui des hommes et le dépasse largement pour lesjeunes générations: parmi les diplômés de l’enseignementsupérieur: 144 femmes pour 100 hommes en Belgique en2011Les difficultés scolaires des garçons: PISA 2009compréhension de l’écrit, les échecs scolairesLes domaines d’études
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Plus de femmes diplômées de l’enseignement supérieur en 2012
45
40
32
0
10
20
30
40
50
60
70
RO
MT IT AT
SK
HR CZ PT
DE
BG EL
HU
UE
28U
E15 NL
ES PL
LV FR LU SI
UK
EE
BE
DK
SE FI CY LT IE
femmes hommes
(population 30-34 ans)
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
2. Le profil d’activité des femmes
Depuis les années 60, le rapport à l'emploi desfemmes de 25 à 49 ans s'est graduellementtransformé: les profils d’activité des femmes serapprochent de ceux des hommes, on se dirige versdes modèles d’activité continueToutefois l’image donnée par les taux d’emploi àtemps plein est moins positive: le temps partiel resteune affaire de femmes
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Plus de femmes en emploi
47
34 36
51 51
64
47
5760
6570
7570
76 75 76
67 67 6875 75
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
IT BE FR UK DK
femmes 1983 femmes 2012 hommes 1983 hommes 2012
Taux d’emploi par tête, 1983-2012
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
3. Plus de femmes au chômage ?
Avant la crise, le taux de chômage des femmes estgénéralement supérieur à celui des hommes(Exceptions: l’Irlande, le Royaume-Uni, laRoumanie et les Etats baltes)En 2009: la crise frappe d’abord l’emploi masculinLa situation est problématique pour les jeunes
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Plus de femmes au chômage ?
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles49
28
11
4
0
5
10
15
20
25
30
EL
ES PT
HR SK LV IT LT CY IE PL
BG
UE
15 HU
UE
27 FR EE SI
CZ
SE
DK
UK
BE
MT FI RO LU DE NL
AT
femmes hommes
Taux de chômage par sexe, 2012
Chômage des jeunes
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles50
63
22
7
54
23
0
10
20
30
40
50
60
70
EL
ES
HR PT IT SK PL
LV HU
CY
BG IE FR RO SE
UE
27 LTU
E15 S
IC
ZB
E LU EE FI UK
MT
DK NL
AT
DE
femmes hommes
Taux de chômage des 15-24 ans par sexe, 2012
4. Le travail a temps partiel: une affaire de femmes
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles51
30 31 3236
42 44
77
6 7 815
12 9
25
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
FR IT UE27 DK UK BE NL
1983 femmes 1983 hommes 2003 femmes2003 hommes 2012 femmes 2012 hommes
Taux d’emploi à temps partiel par sexe, 1983, 2003, 2012
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
5. La ségrégation professionnelle
Ségrégation horizontale : l’emploi féminin reste concentré dans quelquessecteurs d’activité, regroupé sur un petit nombre deprofessions fortement féminiséesEmplois de bureau, la vente, les sciences biologiques,la santé, l’enseignementLes femmes sont moins représentées dans l’industrieet surreprésentées dans les servicesle travail à temps partiel accentue toutes les formesde ségrégation
52
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
5. La ségrégation professionnelle
Ségrégation verticale:Sous-représentation dans les emplois à statut/salaireélevé,Sur-représentation dans les bas salairesPlafond de verre, plancher collant
Des quotas ?
53
6. Les inégalités salariales
Les inégalités salariales se retrouvent– dans tous les pays– dans toutes les professions– dans tous les secteurs d’activité
Ces écarts persistent alors que le niveau d’éducationdes femmes a augmenté et dépasse celui des hommesdans plusieurs pays européens
54 Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
6. Les inégalités salariales
On n’observe pas de lien évident entre l’ampleur desécarts et les taux d’emploi : dans les pays scandinaves,les écarts salariaux sont proches de la moyenneeuropéenne et supérieurs à ceux observés dans certainspays du sud de l’Europe comme l’Italie et le Portugal
Pourtant, toute discrimination salariale entre hommeset femmes est interdite dans les pays européens
55 Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
6. Les inégalités salariales
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles56
45 6 6
9
12 13 13 1315
16 16 16 16 16 1718 18
1919 20
21 2123
26 26
0
5
10
15
20
25
30Ecart salarial de genre, 2010 (salaires horaires)
Ecart entre le salaire mensuel moyen des femmes et deshommes en 2010 (secteur public excl.)
57 Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
56
910
13 1315 15 15 15 16 17 18 18 18 18 19 19 20 20 20 21 21 21 22 22
24 25
29
0
5
10
15
20
25
30
35
SI
HR
RO LU BE
BG LT IT MT
PT PL
SE
FR EL
LV HU IE ES
DK NL
UE
27 SK FI CY CZ
DE
UK AT
EE
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
7. Le prix de la maternité
La maternité peut amener les mères:– à abandonner leur travail (provisoirement ou définitivement)– à réduire leur temps de travail– à changer de profession ou de secteur d’activité
et elle peut les freiner dans la progression de leur carrière et de leurssalaires.A l’inverse, et ce phénomène est observé partout en Europe, lapaternité exerce des effets positifs sur l’emploi des hommes : les pèrestravaillent plus et dans de meilleures conditions que les hommes sansenfants.L’effet des enfants sur le taux d’emploi des femmes est le plus faible làoù les services de garde des enfants sont les plus développés: c’est laseule politique publique qui favorise l’emploi des mères. Les congésparentaux s’avèrent de redoutables pièges à l’emploi
58
Le coût des enfants en termes d’emploi
Taux d'emploi (par tête) et parentalité en 2012
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles59
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
femmes hommes femmes hommes femmes hommes femmes hommes femmes hommes
UE27 BE DE ES FR
0 enf 1 enf 2 enf 3+ enf
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
8. Le partage des tâches ?
En Europe, le pourcentage de femmes quiconsacrent quotidiennement du temps à la gardedes enfants est environ deux fois plus élevé quecelui des hommesLe temps consacré est de 45 heures environ parsemaine, la moitié pour les hommes (casparticulier du Danemark)
60
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
9. La pauvreté des femmesLa mesure de la pauvreté au niveau des ménages cache
l’ampleur du risque couru par les femmes
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Danièle Meulders Université Libre de Bruxelles
9. La pauvreté des femmesLa mesure de la pauvreté au niveau des ménages surestime le
risque couru par les hommes
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9. Travailleurs pauvres
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Définition Eurostat Notre définition
hommes femmes ratio hommes femmes ratio
AT 7,37 6,43 0,9 6,92 19,94 2,9
BE 4,37 4,4 1,0 3,7 10,49 2,8
ES 10,51 7,92 0,8 6,74 14,86 2,2
FR 7,83 7,04 0,9 4,72 14,04 3,0
IE 5,31 5,12 1,0 5,2 10,6 2,0
LU 8,17 7,97 1,0 3,36 16,25 4,8
PL 11,95 10,02 0,8 8,99 14,37 1,6
UK 8,68 8,06 0,9 8,09 22,82 2,8
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Politiques
La non-individualisation des politiques sociales piège le travailfémininL’inefficacité de la législation en matière d’égalité salarialeEffets négatifs des interruptions de carrière et du travail à tempspartiel: salaires, retraites, ségrégation verticaleProblème de la qualité de l’emploi fémininLes politiques de flexicurité ont exercé des effets incertains surl’emploi féminin en renforçant par exemple l’attrait du tempspartiel et des interruptions de carrière,
politiques paternalistes qui renforcent les rôles traditionnelsIl faut à tout prix développer l’offre de garde des enfants entermes quantitatifs et en termes qualitatifs
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Conclusions
Hausse des taux d’activité, des taux d’emploi et du niveaud’éducation des femmesCette hausse se produit dans un contexte d’inégalités stagnantes:sur-chômage, sous-emploi, temps partiel, CDD, ségrégationhorizontale et verticale, inégalités salarialesEffets négatifs des interruptions de carrière et du travail à tempspartiel: salaires, retraites, ségrégation verticale
Problème de la qualité de l’emploi fémininPas de partage ni pour la garde des enfants, ni pour les tâchesménagèresIl faut à tout prix développer l’offre de garde des enfants entermes quantitatifs et en termes qualitatifs
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Danièle MeuldersUniversité Libre de Bruxelles
Conclusions
Il n’y a pas de pente naturelle vers l’égalité
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