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t. , .
..
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INTRODUCTION
A C E T T E
P U B L i ^ A T I O N
Une gageure qui est
celle
de mon enseignement, pourquoi
ne
pas
la
teir
l 'extrme,
en
ceci
que
quelque
part
note
en a t
pr ise , et
ne
pas l im p r i m e r telle quelle ?
L'hsitation n'y est pas forcment mienne.
Mon
rapport
au
public composite qui m'coute
la motive
amplement.
Que
je
tmoigne d'une
exprience
laquelle
j 'ai
spcifie
d'Stre
l'analytique et la mienne, y est suppos pour vrace.
Voir
o
cette exprience
me
conduit
par
son nonc,
a va-
leur de controle
(je
sais les mots que j 'emploie).
Les
catgories
du symbolique, de
l'imaginaire
et du
rel
sont ici mises l'preuve d'un testament.
Qu'elles
impliquent
t r o i s
effets
par leur
noeud,
s i
celui-ci s e s t dcouvert
moi
ne
pouvoir se sou tenir que
de
la relat ion bor romenne, ce sont effet
de sens, effet de jouissance et effet . . . que j'ai dit de non-rapport
le spcifier de ce qui
semble
suggrer le plus
l'ide
de rapport,
s a v o i r
l e
s e x u e l .
II est clair que
ees
effets sont
implications
de
mes cat
gories el les-memes :
lesquelles peuvent tre ftiles mfime si elles
semblent
bien tre inherentes la
pense .
J'explique dans
la
mesure
de mes
moyens
ce que le noeud,
et un noeud
tel
que la
mathmatique s'y
est
encor
peu voue, peut
ajouter de consistance
ees
effets. On
remarquera
pourtant que
laisser
ladite consistance
au
ras
de
l'imaginaire
prend
ici
valeur
de la
distinguer dans
une
triade
qui
garde sens,
mfime a
dmontrer
que
l e
r e l s e n
e x c l u t .
C'est
le
type
de problme
qu' chaqu tournant je retrouve
(sans
le chercher, c 'est le cas de le dir).
Mais
la
mesure
mfime
des
effets que
je dis
ne
peut
que
moduler mon
dir.
Qu'on
y
ajoute la fatigue
de ce dir
lui-mfime,
ne
nous
allge pas
du
devoi r d 'en
rendre
compte
: au
contraire.
Une note en marge,
comme page
97, peut
fitre
ncessite
pour
complter un
circuit lid
au
sminaire. Ce n'est pas
le fi-
gnolage qui
est
ici futile , mais, comme je le souligne, le men
ta l mfime,
s i
tant
e s t
que
ca ex-s is te .
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l
n
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S E M I N A I R E DU 10 D E C E M B R E 1974
Rel, symbolique,
imaginaire -
ees
trois
mots
ont
chacun
un
sens.
Ce sont
t rois
sens
diffrents.
Mais
qu'i ls
soient
diff-
rents, cela suff it -i l pour qu'ils
fassent
trois ? Et s ' i ls sont aussi
diffrents
que je le
dis, cela
n'y fait-il
pas
obstacle ? O
est
la
c o m m u n e m e s u r e
?
L 'uni t i ci p o u r r a i t
faire fonction
de mesure , on compte -
un,
deux,
trois.
Encor
faut-il fonder l'quivalence de
ees
units
sur un
signe
- qu'on
fasse
deux petits
traits,
ou qu'on
crive
gale.
Et si
par
hasard, ils
taient
autres, pour ainsi dir, l'un
l 'au-
t r e
?
Nous
ser ions
bien
embarrasss ,
et aprs
tout,
ce
qui en
t -
moignerait, ce
serait
le
sens
mfime du mot autre. Mais il n'y en
a p a s
qu'un.
Le
premier
autre - premier parce que je commence par
l - se dfinit par exemple de la distinction
extrieur/intrieur.
C'est celui de Freud,
qu'il
le
veuille
ou
pas, dans
sa
seconde
to-
pique, laquelle
se
supporte d'une gomtrie du sac. Le
sac
est
cens contenir
-
c 'est drdle
dir -
les pulsions. C'est
ce
qu'il
appelle le a. II
se
trouve videmment
forc
d'y rajouter un cer-
tain
nombre
d'ustensi les , une
sorte
de lunule, qui
tout d'un coup
transforme
9a en un vitellus, sur lequel se diffrencierait un
em-
bryon. Ce
n'est
videmment pas ce qu'il veut
dir, mais
son sch-
ma le suggre. Et je ne vous dis pas tout ce qu'il est forc de ra
jouter encor, sans compter je ne sais quelle hachure qu'i l inti
tule du Surmoi.
Tels
sont
les
dsavantages des
figurations
images.
Cette gomtrie du sac,
c'est
bien ce a quoi nous avons af-
faire dans
la
topologie, ceci prs
que le
sac
se
crayonne sur une
surface, et
fait
un
rond,
dont il y a un
intrieur
et un
extrieur.
C'est avec 9a qu'on est amen crire l'inclusion dans un ensea
ble. On
utilise
ce
signe,
c , d'o on a pu
glisser
celui-ci,
< . Si
i c e , c 'est que
i < e -
imbci li t manifest.
Voil done
le
premier
autre.
Seulement,
il y en a un autre,
celui que j'ai marqu d'un A, qui, lui, se dfinit de n'avoir pas le
moindre rapport - si petit que vous
l 'imaginiez.
Quand
on
commence
se
vhiculer
avec
des
mots,
on
est
tout
de
suite dans des chausse- trapes, parce que
mon
si
petit que
vous
l'imaginiez remet dans
le coup
l'imaginaire.
Avec
l'imaginai
re, vous avez toutes les chances de vous empetrer.
C'est
de l'ima
ginaire qu'on est parti pour 1'infinitesimal, et il a fallu se
donner
un
mal de
chien pour l 'en
sort ir .
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II y a une pente qui nous entrafhe les homogniser. Ce
qui est
raide
- quel rapport ont-ils entre eux ? C'est l ce dans
quoi
cette anne
je
voudrais
vous frayer la voie.
On pourrait commencer par
dir
que le rel, c'est ce qui
est
strictement
impensab le . Ca
ferait
un
trou
dans
l 'affaire,
et 9a
nous permettrait
d'interroger
ce qu'il en est de ce dont n'oubliez
pas que je suis
parti
- trois termes en tant qu'ils vhiculent un
sens
Qu'est-ce que c'est que ce sens ? Dans la p ra tique analy-
tique,
c'est
du sens que nous
oprez.
Mais d'un autre cote, vous
n'oprez qu'
le rduire, puisque c'est de l'quivoque que toujours
vous oprez - je parle ceux qui sont ici dignes du nom d'analys-
tes.
L'quivoque
n'est
pas le sens. L'quivoque est fundamnta
le au symbolique, soit ce dont se supporte l'inconscient tel que
je le structure. Le sens est ce par quoi rpond quelque chose qui
est autre que le symbolique, qui est - pas moyen de le dir autre-
men t - l im a g i n a i r e .
Qu'est-ce
que
c'est
que l'imaginaire ?
Est-ce
que mfime
ca existe ? - puisque vous soufflez dessus rien que de prononcer
ce
terme.
Eh bien 1 je dirai que si l 'f it re parlant se demontre
vou
la
debilit
mentale,
c'est
le
fait
de
l 'imaginaire.
Cette
no-
tion en effet n'a pas
d'autre
dpart que la rfrence au corps. Et
la moindre des suppositions qu*implique le corps,
est celle-ci
- ce qui pour l'fitre parlant se reprsente n'est que le reflet de
son organisme.
Seulement,
quelque
chose
tout de
suite
nous fait
achopper
- d'un corps on presume -
c'est
sa dfinition mfime - qu'il a des
fonctions spcifies dans des organes. De sorte qu'une automobile,
voire un ordinateur aux dernires
nouvelles,
c'est aussi un corps.
Pour tout
dir,
9a ne va
pas
de soi qu'un
corps soit
vivant.
Ce qui atieste le mieux qu'il le soit, c'est
prcisment
ce
mens que j'ai introduit par la debilit mentale. Car il n 'est pas
donn tous les corps, en tant qu'ils fonctionnent, de suggrer la
dimensin
de l 'imbcilit.
Et
d'o s'introduit-elle ?
La langue, et
pas n'importe laquelle, la latine, a forg
un
mot pour le dir.
Voil qui remettra leur place ceux qui imputent justement a la
latine cette imbcilit, alors que c'est la seule qui n'ait
pas
foutu
l un
terme
opaque, le
nous,
ou une autre mtaphore d'on ne
sait quoi - d'un savoir dont nous ne pouvons savoir
s'il
ex-siste,
puisque
c'est le savoir
suppos
par le rel.
Le
savoir
de
Dieu,
c'est certain qu'il ex-siste,
nous
avons assez de peine a
nous don-
ner
pour
l'peler. II ex-sistc
mais
seulement au
sens
o j'.'nscris
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ex-s is tence,
aut remen t qu 'i l
ne
se
fait d'habitude. II
siste
peut-
etre ,
mais
on ne sai t pas o. Tout ce
qu'on peut
dir,
c e s t que
ce qui con-siste
n'en
donne nul tmoignage.
II est
des lors frap-
pant
de voir que
la l angue qu'on soup9onne d'etre la plus
bete
est
celle-l
mfime
qui
forge
le
terme
intelligere,
l i re
entre le s
lignes,
savoir ailleurs que la fa9on dont le
symbolique s 'cri t .
C'es t
dans
cet
effet d'cri ture du symbolique que t ient
l 'ef-
fet de sens ,
autrement
dit d' imbcili t
-
celui dont tmoignent jus-
qu' ce jour tous les systmes dits de la
nature. Sans
le langage,
pas le
moindre
soup9on ne
pourrait
nous
venir
de
cette
imbcilit,
qui est aussi ce par quoi le corps nous tmoigne d'etre
vivant.
A la
vri t ,
cette
debilit mentale,
atteste
je
n'espre
sous
aucun mode
en s o r t i r .
J e
ne
vois
pas
pourquoi
ce
que je
vous
apporte serait moins dbile que le reste. Ce serait l que pren-
drait son sens cette peau de
banane
qu'on m'a
glisse sous
le pied
en me coin9ant au tlphone pour que
j'aille faire
Nice une conf -
rence
sur, je vous le donne en mille,
le
Phnomne lacanien.
Eh bien
\ ju stemen t, je
ne
m'attends pas
ce
que
ce soit
un phnomne. Si je
persevere
- et vous savez que je ne perseve
re
pas sans
y
regarder
deux fois -
c'est seulement parce
que je
crois
avoir
sais i
quelque
chose,
on
ne
peut
mfime
pas
dir
avec
mes mains, avec mes
pieds -
l 'entre
en jeu de
la trace que
des-
sine l 'exprience analytique,
laquelle,
il faut le dir, n'est pas si
aisment supporte,
e t notamment
des analystes. De
sorte
que,
s'il
y a un phnomne, 9a ne peut fitre que le phnomne lacanalys-
te , ou
bien
l a c a - p a s - d a n a l y s t e .
A Nice
natu re llemen t, je
ne pouvais rien leur
expliquer
de
tout 9a, puisque pour eux
j'tais
un phnomne.
Les organisateurs,
ce
qu'ils
voulaient,
c'tait l'attroupement.
Et il y a
toujours
de
l 'attroupement
pour regarder un phnomne.
Moi,
je n'allais
pas
leur
dir - Vous
savez,
je ne suis pas un phnomne C'aurait
t de la
Verneinung. Enfin, j 'ai dbloqu une
bonne pet ite heure
un q u a r t .
Et puis, je
leur
ai pos des questions, je yeux dir - je
leur ai
demand
de
m'en
poser.
C'tait une demande. Vous m'en
croirez si vous
voulez,
contrairement
vous,
ils
m'en
ont
pos,
pendant trois quarts d'heure, et ees questions avaient ceci de
frappant,
c'est
qu'elles
taient pertinentes
-
pertinentes,
bien
sur,
dans
une
deuxime
zone.
De sorte
que
je me
t rouvais
dans
cette
situation,
sans
avoir eu rcuser le phnomne
lacanien,
de l 'a-
voir demontre. Le phnomne lacanien - il
n'est
pas sur
qu'ils
s'en aper90ivent eux-mfimes - c'est bien que
j'ai
des effets pour
un publie qui
n'a
entendu que de
tres
loin,
par
rpercussion, ce
que
j'articule
ici, l'enseignement que je fais pour frayer Tana-
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9 3
l y s t e l e
d i s c o u r s
m fim e qui le
s u p p o r t e ,
s i
tant e s t
que ce
s o i t bien
du d i s c o u r s , e t t ou jo u r s du d i s c o u r s ,
que
pt i t
c e t t e
c h o s e
que
nous e s s a y o n s de manipu le r dans l ' analyse . C e s t 9a, le phnom
ne.
II
e s t en
s o m m e d e
la v ag ue.
Et
j a u r a i s pu t r e t e n t d c r i -
r e les
t ro is l et tr es
dans
un
autre ordre - au lieu
de
RSI , RIS ,
9a
a u r a i t
fait
un
r i s ,
ce
fameux
r i s
de
l 'eau
s u r
lequel dans
mes
Ecrits j'quivoque - la
page
166.
II faut que j e me reconforte en me
disant que ce
phnom
ne n e s t p a s unique , i l n e s t
que
p a r t i c u l i e r ,
j e
veux d i r q u i l s e
dist ingue
de
l u n i v e r s e l . L'ennuyeux, c e s t
qu' il
so i t j u s q u ce
jour uniqu e au niveau de l 'analyste. II est pourtant indispensable
que l a n a l y s t e s o i t
au
moins
deux, l a n a l y s t e
pour avo ir des effets
et
l 'analyste qui,
ees effets,
les thor ise . C e s t bien
en
9a que
m't ai t o r c ieux
que m'accompagne
une personne
qui
es t analyste .
Voici f e r m e l a p a r e n t h s e ,
et j e
veux m a i n t e n a n t v e n i r
a
ce dans
quoi j a i aujourd 'hui
avancer . J e
n a i
t rouv qu'une
seule
fa9on
de donner
commune
m e s u r e
ees t r o i s t e r m e s , r e l ,
symbolique e t i m a g i n a i r e , c e s t de le s nouer du noeud b o r r o m e n .
Ces
r o n d s - d e - f i c e l l e ,
q u e s t - c e qui l e s d is ti ngu e c h ac un
des
a u -
t r e s ?
A b s o l u m e n t
r i e n
que
le s e n s . E t c e s t
c e
qui nous
donne
l e s p o i r
de
f a i r e un pas
cet te
anne, e s p o i r
court
t e r m e ,
il
n'en
e s t p a s d a u t r e .
L e s p o i r ,
il
n e s t
que
pour moi
dans
ce tt e a ff ai re , ma i s
s i
je
n a v a i s
pas la
r p o n s e ,
comme
vous
le savez , je
ne
p o s e r a i s
pas la quest ion. C e r t e s , quand on gagne
quelque
par t quelque
cho
se ,
c e s t f o r c m e n t
aux
dpens
d a u t r e
c h o s e . En
d a u t r e s
t e r m e s ,
s i le
d i s c o u r s
a n a l y t i q u e
fo nc tio nn e, n ou s p e r d o n s c e r t a i n e m e n t
quelque chose a i l l e u r s . Mais s i tous le s s ys t m es de la nature
jusqu ' ic i
s u r g i s
sont
bien marqus
de la deb il it men ta le ,
quoi
bon y
t e i r
?
Sur le
noeud
b o r r o m e n je
voudrais
un ins tant vous r e t e i r .
Le
noeud
b o r r o m e n c o n s i s t e
en
s t r i c t e m e n t c e c i
que
t r o i s
en est le minimum (figure 1). Si vous dnouez deux anneaux d'une
chafne, l e s a u t r e s d e m e u r e n t
nous .
Dans le noeud
b o r r o m e n
s i
de
t r o i s
vous rompez un, i l s sont
l i b r e s tous
le s t r o i s .
Le
r e m a r -
quable, qui e s t un fait de consistance, c e s t que
d'anneaux
vous
pouvez en
met t re
un nombre
indfini
-
il
s e r a toujours
vra i que,
s i vous r o m p e z
un
de c e s anneaux, tous l e s a u t r e s , s i
n o m b r e u x
soient- i ls ,
s e r o n t
l i b r e s . Voyez cet te
figure, que
j e vous ai dj
t race (figure 2) .
Cette
proprit
est elle seule
ce qui
homognise
tout ce
qu'il y a de nombre part ir de
trois.
Dans
la
suite des nombres
ent iers , 1 et 2 sont dtachs -
quelque
chose commence 3 qui
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inclu tous
les nombres,
aussi loin
qu'ils
soient dnombrables.
C'est ce sur quoi j'ai mis l'accent dans mon sminaire de l'anne
dernire.
Ce
n'est
pas tout. Pour
borromaniser
un
certain
nombre
de
tores
consistants, il y a beaucoup plus d'une seule maniere. Je
vous
l'ai
indiqu dj en son temps, il y en a tres probablement
une quantit qu'il n'y a aucune raison de ne pas qualifier d'infinie,
au
sens
du numerable, puisque vous n'avez qu' faire une boucle
de la fa9on suivante (figure 3). II est clair que vous pouvez faire
de
ces
boucles
autant de
tours
que
vous voulez
pour
nouer ensem-
ble deux tores. II n'y a aucune limite plausible cet arrangement.
II n'en
sera
pas moins vrai que le noeud borromen, quel qu'il
soit, a pour limite infrieure le nombre 3.
C'est
toujours de 3
que
le noeud borromen portera la marque. A ce
titre,
vous avez
vous poser la question d' quel registre appartient le noeud borro
men ? Est-ce au symbolique, l'imaginaire ou au
rel
?
J'avance
des
aujourd'hui ce que dans la suite je me permet-
trai de dmontrer - le noeud borromen, en tant qu'il se supporte
du nombre 3,
est
du
registre
de
l'imaginaire. Car
la
triade
du
rel, du symbolique et de l'imaginaire n'existe que par l'addition
de l'imaginaire comme troisime. Et c'est par l que l'espace en
tant que sensible se trouve rduit ce mnimum de trois dimen- V
sions - soit de son attache au symbolique et au rel - o s'enraci-
ne l ' imaginaire.
D'autres
dimensions sont imaginables, et elles ont t
ima-
gines. C'est pour teir au symbolique et au rel que l'imaginaire
se rduit ce qui
n'est
pas un mximum, impos par le sac du
corps, mais au contraire un mnimum, celui qui fait qu'il n'y a
de noeud bor romen qu ' part i r
de
3.
Avant de vous quitter, je vais
vous
donner
quelques
pone-
tuations de ce que nous allons avoir cette anne dmontrer.
Je voudrais vous
faire remarquer qu'il
n'est nullement inv-r
pliqu dans la notion du noeud borromen qu'il s'agisse de ronds
,,.
de ficelle ou de
tores.
II
est
tout aussi concevable que, confor- V
mment l'intuition qui fut celle de Desargues dans la gomtrie ,,
ordinaire, ces ronds s'ouvrent ou, pour le dir simplement, de- ;;;
viennent des cordes, censes se rejoindre, pourquoi pas, l'infir
ni. On peut nanmoins definir par l ce qu'on appelle un point. ./
Dans la gomtrie euclidienne - c'est bien trange - le
point
n'a pas
de
dimensin
du tout,
contrairement la
ligne,
la.
surface, au volume, qui respectivement en ont une, deux, trois. .
Vous connaissez la dfinition euclidienne du point comme l'inter-
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r i o n s
l a
d e f i n i r p a r
le j o u i r
de
l a
vie .
Si l e
r e l ,
c e s t l a
v i e
-
m a i s
e s t - c e
s i
s u r ? - , comme c e t t e
jo u is sa n ce p a rt ic ip e a u ss i
de
l i m a g i n a i r e
du sens , i l faudrai t la
s i t u e r
ici . Ceci n e s t pas
moins
un
poin t q ue
le
point
central ,
le
point
dit
de
l o b j e t
a
puis-
qu' i l
conjoint
l ' occas ion
t r o i s
s u r f a c e s qui ga lement
s e
coincent.
Q u e n
e s t - i l
d e s l o r s de l a u t r e mode de j o u i s s a n c e ?
C e sont
l
des points que
nous a u r o n s
l a b o r e r
puisqu 'aus-
s i
bien c e son t ceux qui nous i n t e r r o g e n t .
De
mfime, F r e u d ,
pour en r e v e n i r lui , a
bien
nonc
quelque
chose de t r iadique. Inhibition,
symptOme,
angoisse . Pou-
vons nous si tuer ces
trois termes ?
L'inhibi t ion,
comme
l u i - m e m e
l a r t i c u l e ,
e s t toujours af-
faire de
corps, soit de fonct ion. Et
pour
l ' indiquer dj
s u r
ce
schma,
je
dirai que c e s t ce
qui
quelque part s 'arrf i te de s i m -
m i s c e r dans
une figure
de
t rou du symbolique . Ce qui se
rencontre
chez l 'animal ,
o
i l
y a dans
le systme nerveux centre inhibiteur,
e s t - i l
du mfime o r d r e que,
chez
l e t r e parlan t, cet
ar r f i t
du fonc-
tionnement en
tant
qu'imaginaire ? Comment
serai t-i l
concevable
que
la
mise
en
fonction,
chez
l ' fitre
presume
non
parlant ,
dans
le
nvraxe, dans
le sy stme nerveux
central ,
d'une
activit
positive
inhibitrice.soit du
mfime
ordre
que ce que nous saisissons
l ext-
r i e u r au sens, extr ieur
au
corps,
savoir cette
surface,
pour
la
topologiser
de
la
fa9on
dont
je
vous ai dit que c e s t assurment
seu lemen t
s u r deux
dimensions que ceci
s e
f igure
?
Comment
l ' inhibition peut avoir
affaire
cet
effet d'arrf i t
qui resulte de son
intrusin dans le
champ
du
symbolique
? Nous aurons en discu-
ter.
C'es t l 'angoisse, en
t an t qu'e ll e part
du rel ,
qui
va donner
son sens la nature de la jouissance que se p rodu it ic i du recou-
pement, au s ens eul er ien,
du
rel et
du symbolique.
Enfin, pou r def in ir
le
t ro is ime
terme, c e s t
comme
symp
tOme que nous identi fions
ce
qui se produit dans le champ du
rel.
;
La notion de symptOme a
t introduite
bien
avant Freud
par Marx
comme signe de
ce qui ne va pas dans
le
rel. Si
nous sommes
~
capables
d'oprer
sur
le
symptOme,
c'est
qu'il
est
de
l 'effet
du
symbol ique dans
le
rel.
Pour
autant
que ce
noeud, quoique seulement
reflt
dans
l'imaginaire, est bien rel, et rencontre un certain
nombre
d'ins-
criptions
par quoi
des
surfaces
se rpondent, je peux avancer
que
l ' inconscient
est ce
qui
rpond du
symptOme.
Des lors,
nous
le
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
11/129
9 7
Note en
marge de
la fig ure 3.
II
est
vident ( )
que
cette sorte de
chame
borromenne
a une
fin
- sans
laquelle e lle
est dnouable un
par
un (un-par-un
des
ronds).
Car
la
t raction
ne
fait pas
noeud
:
dissociation
de
la
f o r c e t d e l ex sistence.
Des lors il y a deux fa9ons de la boucler (au
sens
de la
f a i r e t e i r e n n o e u d ) .
L'une e s t de
l a c l o r e
en c e r c l e . Ce qui e s t
v r a i
de toute
autr e chame
borromenne.
Mais ce qu i doit
fitre
ecarte pour
l ' ins-
t a n t .
La
v r a i e chame
borromenne
r e s t e ouver te : cf. la chame
t r o i s .
Rien
de plus facile que de reproduire
cette
chame
trois
avec
celle
que nous
bauchons
ici. Voici la
mise
plat
qui le de
montre
(fig.
7).
Des que cette chame est plus longue, fQt-ce d'un seul rond,
le rond ic i
fermeur
(F) doit
se
redoubler
l 'autre
bout de
la
chaf-
ne
borromenne ouvert e.
II e st d 'a il le u rs supplable
dans
sa fonc
tion d'Un par
celui
qui le suit : 1 - 2. D'o le
privilge
de la chaf-
ne 3, qui, nous le
verrons,
la distingue de la
chame
4 o
l 'or-
dre commence
ne
pouvoir
fitre
quelconque.
Nous y
mettrons
points
sur
les
i_.
J.L.
F i g .
7
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
12/129
98
LE TURE
DU
DE EM RE
J e
par le
ic i de
la debilit mentale
des
sys tmes
de
pen-
se
qui
supposent
(sans
le
dir,
sauf
aux
temps bnits
du
Tao,
voire de l ' ancienne Egypte,
o
cela s a r t i c u l e
avec
tout l 'abet isse-
ment
ncessaire), qui
suppose done
la mtaphore du
rapport se-
xuel,
non
ex-s is tant sous aucune forme,
sous
celle
de
l a copula-
tion,
particulirement
grotesque chez le parietre, qui est cen-
se
reprsenter
le rappor t que je dis
ne pas
ex-s is ter
humaine-
m e n t .
L a m is e au point qui r e s u l t e d'une c e r t a i n e venti la t ion de
la dite mtaphore , labo r e
sous
le
nom
de
philosophie,
ne
va
pas
pou r a uta nt
b ien loin ,
pas
p lu s lo in que
le c h r i s t i a n i s m e , f rui t
de
la
Triade
qu'en l'adorant il
dnonce
dans sa
vraie
nature :
Dieu
e s t le pas- tou t qu 'i l
a
le mri te
de dist inguer,
en
se
refusant
l e c on fo nd re a ve c
l i d e i m b c i l e
de l u n i v e r s . M a i s c e s t bien
ainsi qu' i l permet de l ' identif ier
ce que j e dnonce
comme
ce
quoi
aucune
e x - s i s t e n c e n e s t
p e r m i s e
p a r c e
que c e s t
l e
t rou n
tant que t e l . - le
trou
que le noeud borromen permet
d'en
distin
guer
(distinguer
de
l 'ex-sistence comme dfinie par le noeud lui-
m f i m e , s a v o i r
l e x - s i s t e n c e
d u n e
c o n s i s t a n c e
s o u m i s e
l a n -
cessit
(=
ne
cessant
pas
de
s 'crire)
de
ce
qu'elle
ne
puisse en-
t r e r
dans le trou
sans ncessa irement en ressor t i r , et des la fois
suivante ( la fois dont l e c ro isement de sa mise plat fait foi)).
D'o
l a
correspondance que j e tente
d 'abord
du
t rou
avec
un
r e l
qui
s e
t r o u v e r a plus t a r d
condi t ionn
de l e x - s i s t e n c e .
Comment en
effe t mnage r l 'a pproche de c e t t e v r i t un auditoi-
r e auss i maladroi t que m'en tmoigne la
maladresse
que je demon
t r e m o i - m e m e manier l a mise plat du
noeud, plus encor
s o n
r e l ,
c e s t - - d i r e
s o n
e x - s i s t e n c e
?
Je
laisse
done 9a l, sans le
corriger , pour
tmoigner
de
la difficult de l a b o r d d'un discours command p a r une toute
nou-
velle ncessi t (cf. plus
haut).
Ce qu'i l me faut dmontrer
en
effet, c e s t qu'i l n'y
a
pas
.:.'
de jouissance de l 'Autre ,
gnitif
objectif, et comment
y
parvenir
s i
j e
frappe d'emble s i juste que le sens
tant
atteint,
la
jouissan- '
ce
y
consonne
qui
met
en
jeu
le
damn
phallus
(= l ' ex-s is tence
mfi-
.
me
du r e l , soi t
&
prendre
mon
r e g i s t r e : R
la puissance deux)
ou e n c o r ce quoi l a philosophie v i s e donner clbrat ion.
C e s t
dir
que
j e n
suis
tout
empfitr encor,
je parle
de
la philo,
non du
phallo. Mais il y a
temps
pour quoi i l ne faut pas
s e
hter ,
faute
de
quoi
ce
n e s t seulement
de
r a t e r qu'i l s 'agi t ,
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
13/129
9 9
Ce pourquoi
il faut la
patience
quoi m'exerce
le D. A.
(lire : discours analytique). II r e s t e
toujours
le
recours
la
con-
nerie
rel igieuse,
quoi
Freud ne
manque jamis
: ce
que
je dis
au
passage
quoique
poliment (nous lu
devons
tout).
J.L.
A U
T A B L E A U
Fig .
2
sens
-
consistance
J
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
14/129
1 0 0
S E M I N A I R E D U 17 D E C E M B R E
1 9 7 4
L e noeud b o r r o m e n e s t
une
cr itu re . C ette cr i t u re sup
porte
un rel .
L e r e l peut- i l done se supporter d une
cri ture
?
Mais
oui, et je dirai plus
- du
rel i l n e s t pas d autre
idee
sensible
que celle que donne l cri ture, le
trait
d cri t .
J introduirai
maintenant
ce que j ai vous dir
ce
matin
par quelques
remarques,
qui sont au nombre de trois .
Je
suppose que vous
avez
d
vous poser
la quest ion
de
sa
v oi r s i ce noeud que
je profre
d unir RSI
e s t
un modele , au sens
o on l entend par exemple de c es mode le s ma th ma tique s qui per-
met tent d extrapoler quant au rel .
Un
m o d e l e
e s t une c r i t u r e . De
ce
s e u l fai t , i l s e
s i tu
de l imaginaire . Or, pas d imaginaire sans
substance.
Ces ques
t ions
qui
se formulent, s imaginent partir
de
cet crit , fondees
su r lu i, son t
s e c o n d e m e n t
posees au
r e l .
Mais ce r e l
c e
n e s t
r ien
que supposi t ion.
Cette
supposition
consiste
prc i sment
dans
le s e n s
de c e m ot
r e l .
Eh
bien, je p r te nd s
que
le
noeud
b o r r o m e n
te l que
j en
use , fait exception, quoique si tu dans
l imaginaire ,
cette sup
position. Tout ce qu i l
propose
en effet ,
c e s t
que les t rois qui sont
l fonct ionnent c o m m e pur
consis tance .
Ce n e s t que
de teir
en
t r e eux q u i l s consis tent - de teir entre
eux re l l em en t .
Dir cela y implique la mtaphore. D o
la
question de
quelle
e s t l e r r e
-
au sens
o
je
l entendais l anne
dernire
-
l e r r e de
la mtaphore
?
Suivez-moi bien
-
si j nonce, ce qui ne
saurai t
se
faire que
du
symbolique,
de la
parole
- que la
consistan-
c e
de
c es tr ois
ronds
ne
se
supporte que
du
re l
c e s t
bien que
j use de l cart
de
sens qui est permis entre
RSI
comme individua-
l i sant
c e s ronds , le s
spci f iant
comme
tels .
L c a r t de sens e s t
l
suppos pris d un certain mximum. Mais quel es t
le
mximum
ad mis d c ar t de s e n s ? C e s t l une question que je ne peux que
poser
au
linguiste. Comment
un
linguiste
dfinirait-il
les
l imites
de
la
mtaphore,
c es t - - d i re
de
la
substitution
d un
signifiant
un autre ? Quel e s t
l c ar t
mx imum
p erm i s entre les
deux ?
Seconde
remarque .
Pour
oprer avec ce noeud d une fa9on qui convienne, il
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
15/129
101
son sujet dans
le
doute obsessionnel. Ne chipote z pas
t rop.
P r e e z M a u p e r t u i s . II
f a i t
l A c a d m i e de B e r l n , s o us
le t i t r e
de
la Venus
Physique,
une relation de ce
qui
e s t la poin-
te
de la connaissance qu'on a a
son
poque de
la
reproduction des
corps vivants .
II
s e
plait,
son
t i t r e
vous
l ' indique
a s s e z ,
ne
f a i r e
t a t
que de l a r ep ro d uc ti on s e x u e .
Notez
l a d a t e -
1756.
C e s t le
t moignage
du
t e m p s qu 'ont
m is c e s
bfites
p a r l a n t e s
que s o n t
l e s
hommes po ur
s e
r e n d r e
compte du
spcif ique de
la
reproduct ion
sexue.
Cet te Venus
Physique
vous
i l l u s t r e ce
qu ' i l en cote de fai
re le non-dupe.
Mauper tuis
en effet a
le
tort
de
ne
pas
s e n
tei r
ce que son t emps lu i fournit comme matr iel , qui
pourtant
e s t
deja beaucoup.
Leeuwenhoek e t Swmmerdam ont deja repr au
microscope ce
qu' on app el le
a l o r s le s animalcules ,
s av oir l es
spermatozoi 'des , et i l s l e s distinguent fort
bien
des oeufs. On s a i t
que ce sont ordina i rement deux corps
diffrents
qui le s suppor-
tent,
et
que
de ce fait
ces
corps se df in is sent comme de sexe op-
pos. Sauf exception
bien
sur
- voir l 'escargot . Mais
Maupertuis ,
pour tout
dir ,
n e s t
pas
a s s e z bfite, et
du coup il
manque le point
de
dcouverte
que cons ti tue ce tt e distinction
massive
pour l 'ap-
prhension r e l l e de la
diffrence
des
sexes.
S' i l tait
plus
dupe,
i l errerait
m o i n s .
C'es t
un
non-dupe - il fait
des hypothses.
J e
vous invite
r pu die r le s hypothses, et, ici ,
fitre
a s s e z
bfi tes p o u r ne
p a s vous p o s e r des
q u es ti on s c o n ce r na n t l u s a -
ge de mon noeud.
II
ne nous s e r v i r pas
a l l e r
plus
loin que
l
d'o
il sort ,
savoir
l 'exprience.analytique. C e s t
d'elle qu' i l
r e n d
c o m p t e .
L e s t
son
p r i x .
T r o i s i m e r em a r qu e , p r li m in ai re
galement .
De
ee
noeud,
l i m a g i n a i r e
fonde
la
consis tance .
Au r e g a r d
de cette cons is tance imagina ir e ,
la
jouissance ne peut r ien faire
q u e x - s i s t e r, soit
parodier
ceci , c e s t
qu'au
regard du
rel ,
c e s t
d'autre chose
que
de
sens
qu' i l s 'agi t
dans
l a j ou is sanc e. Le
s i -
gnifiant,
de
ce fait, e s t dpourvu de sens -
c e s t
ce qui
r e s t e . E t
tout c e
qui
r e s t e v i e n t s e p r o p o s e r
c o m m e
i n t e r v e n a n t dans l a
j o u i s s a n c e .
F a u t - i l
e n t e n d r e
que l e je p e n s e
suff i t
a s s u r e r l e x - s i s t e n
ce
?
C e r t e s
pas, e t D e sc ar te s
achoppe. Mais il n'en e s t
pas
moins
vrai , j u s q u un
c e r t a i n
point , que
l e x i s t e n c e
ne
se
dfini t qu ' ef-
f a c e r
t o u t s e n s . A u s s i
b i e n
D e s c a r t e s l u i - m f i m e a t il f l o t t ^ e n t r e
le ergo sum et l e x i s t o - mais
a s s u r m e n t la
notion
de l e x i s i e n c e
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
16/129
1 0 2
n'tait pas alors assure. Je dirai que, pour que quelque chose
existe, il faut qu'il y ait un trou. Ce trou n'est-il pas simul par
le je pense, puisque
Descartes
le vide ? C'est autour d'un trou
que se suggre l'existence. Or ce trou, nous en avons un au coeur
de chacun de
ces ronds. Sans ces t rous , il
ne
serait
pas
mfime
pensable que quelque chose se
noue.
Mais ne
s'agit
pas ici de ce que
Descartes
a pens, il
s'agit de ce que Freud a touch. Comment
done
situer avec notre
noeud ce qui ex-siste au rel du trou ? Je propose de le symboli-
sen par un champintermdiaire, intermdiaire en tant que mis
plat - l'criture en effet
impose comme
telle la mise--plat. Ce
champ intermdiaire nous est donn par l'ouverture du rond en
une
droite
infinie,
isole
dans
sa
consistance.
11
me faut maintenant m'expliquer sur la notation o j'ai
indiqu que ce qui est de l'ex-sistence se mtaphorise de la jouis
sance phallique. C'est au rel
comme
faisant trou
que
la jouissan
ce ex-siste, et je la situ done du champ produit par l'ouverture
du
r o n d c o n n o t
R .
Que la jouissance ex-siste au rel, c'est le fait
que
l'exp-
rience analytique nous a apport. II y a chez Freud comme une
prosternation devant cette jouissance phallique, dont son exprien
ce lui dcouvre la fonction nodale, et autour de quoi se fonde cette
sorte de rel auquel l'analyse a affaire. Que la jouissance phalli
que
soit lie la production de l'ex-sistence, c'est ce que je
vous
propose cette anne de
mettre
l'preuve.
Remarquez que cette jouissance ne se situ que du comce-
ment qui resulte de la nodalit propre au noeud borromen. II y a
deux autres champs qui se situent de la
mfime
fa9on.
II en resulte
que
ce noeud tel
que
je l'nonce se
redouble d'une autre
triplicit.
Aquoi ex-siste l'ex-sistence.? Certainement pas ce qui
consiste L'ex-sistence comme telle se supporte de ce qui, dans
chacun de ces termes, RSI, fait trou. II y a dans chacun
quelque
chose par quoi c'est du cercle, d'une circularit fundamntale qui
se dfinit, et c'est ce qui est nommer. Du temps de Freud, ce
qui
s'en
nomme
n'est
qu'imaginaire.
Conformment
cette
nces-
sit
selon
laquelle c'est l'imaginaire
que
vala substance,
Freud
ne
designe
par la
fonction
du
moi
rien d'autre
que
ce
qui
dans la
reprsentation fait
trou.
Sans doute ne va-t-il pas jusqu' le dir,
mais il le reprsente, dans cette topique fantasmatique qu'est la
s e c o n d e
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
17/129
1 0 3
c'est de dsigner
de
la vie le trou du rel.
Aussi bien
est-ce une
pente quoi Freud lui-mfime n'a pas resiste.
Quant
la
fonction
du
symbolique, interroger
par notre
noeud la structure
ncessi-
te par Freud, c'est du cOt de la mort qu'elle se trouve.
Dans
le
symbolique
en
effet,
quelque
chose
est urverdrangt,
quelque chose
quoi
nous ne donnons jamis
de sens, bien
que
nous soyons capables de dir tous les hommes sont mortels C est
que
cet nonc
n'a,
du
fait
du tous, aucun sens. II faut que
la
pes
te se propage
Thbes pour que
le
tous
cesse d'etre de
pur
sym
bolique,
et
devienne
imaginable.
II
faut
que chacun
se sent
concer
ne
en particulier par la menace de la peste. II
se revele du mfime
eoup que
si
Oedipe
a forc
quelque chose, c'est
tout fait
sans
le
savoir. II n'a tu
son
pre que faute d'avoir pris le temps
de
lainsser S'il l'avait fait, le temps qu'il fallait. 9'aurait t le
temps
d'une
analyse,
puisque
c'tait
pour
9a
qu'il tait
sur les
routes
- il
croyait
par
un
rev qu'il
allait
tuer
celui
qui,
sous
le
nom
de Polybe, tait bel et bien son vritable pre.
Ce que Freud nous
apporte concernant
l'Autre, c'est ceci
- il n'y a d'Autre qu' le dir, mais il est impossible de le dir
compltement. II
y a
un Urverdrangt,
un inconscient irreductible,
le dir non seulement se dfinit
comme
impossible, mais intro-
duit comme telle la catgorie de l' impossible.
La
religin
est
vraie.
Elle
est
srement
plus
vraie
que
la
nvrose,
en
ceci
qu'elle
nie
que Dieu
soit
purement
et
simplement
ce que Voltaire croyait dur comme fer
-
elle dit
qu'il ex-siste,
qu'il est l'ex-sistence par excellenee, c'est--dire,
en somme,
qu'il estle
refoulement
en
personne.
II est
mfime
la personne sup-
pose refoulement. C'est en 9a que la religin est vraie.
Dieu n'est rien d'autre
que
ce
qui
fait qu' partir
du
langa-
ge il ne saurait s'tablir de
rapport
entre sexus. Le
langage,
d'o ca peut-il bien venir
?
Vient-il seulement boucher
le
trou
constitu par le non-rapport
constitutif du
sexuel ? Je n'ai jamis
dit
cela
-
parce
que
le
non-rapport
n'est
suspendu
qu'au
langage.
Le langage n'est done
pas un simple
bouchon, il est ce dans quoi
s'inscrit le
non-rapport,
et c'est
tout ce que nous pouvons
en di re.
Dieu
lui n'est pas dans le
langage,
mais il
comporte
l'ensemble
des
effets de langage, y
compris
les effets psyehanalytiques, ce
qui
n'est pas
peu
dir.
Pour fixer les choses l o elles mritent d'erre
fixes,
c'es-t--dire dans la
logique,
Freud ne croit pas en
Dieu,
parce
qu'il opere dans sa
ligne
lui, comme en tmoigne
la
poudre
qu'il
nous
jette
aux
yeux pour nous
emmoiiser.
Non
seulement
U
perpetu
la
religin, mais il la
consacre
comme nvrose idale
en la rattachant la
nvrose
obsessonnelle,
qui
mente bien d etre
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
18/129
1 0 4
appele
idale proprement p a r l e r . Ce
faisant,
i l e s t dupe, lui,
de
la bonne fa9on, celle qui n e r r e pas. Ce n e s t pas comme
moi,
qui
ne peut que
tmoigner que
j e r r e .
J e r r e dans
ce s i nt er va ll es
que j e s s a y e
de
vous s i t u e r du
sens , de l a jouissance phall ique,
v o i r e
du
t i e r s
t e r m e
que
j e n a i
pas
cla ir , p ar c e
que
c e s t
lui
qui
nous donne l a ci du t rou, du t ro u te l
que je
le designe. C e s t
la
jouissance
en tant
qu'el le
in tressera i t non pas l 'Autre du signi-
f iant
m a i s l A u t r e
du
c o rp s, l A ut r e
de
l a u t r e
s e x e .
P o u r q u o i
F r e u d a - t - i l
qualifi
de l U n
l E r o s ,
en
osan t
s e
r f r e r cette
normit
platonicienne,
le mythe
du
corps uni, du
corps
deux
dos,
du corps tout
rond ?
Un
a u t r e corps ,
nous avons beau l t re i n d r e , ce n e s t que
le
signe
du
plus
extreme
embarras .
Fait d 'expri ence,
dont
pour-
tant Freud
n'a pas
rendu
compte
-
et pourquoi
? II
arrive
-
9a,
Freud
le catalogue,
comme
il s 'impo se ,
de l a r g re ss io n - que
nous su9otions ce
corps, mais
qu'est-ce
que
9a peut bien faire ?
Mis par t de
le
mett re en morc eaux , on
ne voit
pas
vraiment
ce
qu'on peut faire d'un autre corps. J 'entends d'un corps dit humain.
Cela just if ie
que,
s i
nous
cherchons
de quoi peut fitre
bor
dee ce tt e joui ssance de l 'autre corps en tant qu'el le
fait
sQrement
t rou, ce
que
nous
t rouvons,
c e s t
l 'angoisse .
II y a
un temps,
j 'avais choisi ce
thme
de
l 'angoisse.
Je
l 'avais
choisi
parce que je savais que 9a ne durerait pas -
j 'avais
en effet
des
f idles qui s 'employaient susci ter
des
motions d'or-
dre
qui
pouvaient dans
la
suite
me
faire dclarer inapte
t rans-
mettre
l a th o rie ana ly tique . Ce n'est
pas du
tout que 9a m'ai t
an
goisse, ni mfime
embarrass . Ca peut revenir tous les jours,
9a
ne m'angoisse ni ne m'embarrasse . Ce que j 'a i
enseign
alors
propos
d'Inhibition,
SymptOme,
Angoisse,
tmoigne
de
ceci,
qu'il
est
tout
fait compatible avec l ' ide que l ' inconscient est condi-
tionn par
le
langage,
d'y situer des
affects. N'est-ce
pas
du
lan
gage que nous
sommes
de fa9on prvalen te affects ?
Inhibition, SymptOme, Angoisse, j a i
dcal
c e s t e r m e s
sur
t rois plans,
en
dmontrant qu'ils
sont
entre eux aussi
htro-
gnes
que mes
termes de
rel,
de symbolique
et d 'imaginaire.
L'angoisse, qu'est-ce
que
c'est ? C'est
ce
qui, de l 'int-
rieur
du
corps,
ex-siste
quand
quelque
chose
l 'veille,
le
tour-
mente.
Voyez le
petit
Hans. S'il se ru
dans
la phobie, c'est
pour
donner corps - je
l 'ai
demontre pendant toute une anne -
1'em
barras qu'il
a du phallus, de cet te jouissance phallique venue s'as-
socier
son corps. II s'invente
des
lors toute une
serie d'quiva-
lents
ce phallus,
diversement piaffants.
Son angoisse
est princi
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
19/129
1 0 5
arr ive le faire s 'accommoder de
ce
phallus, comme tous ceux
qui se trouvent en avoir la charge, celle que j'ai un jour qualifie
de la bandoulire. L'homme est mari avec ce phallus. II n'a pas
d a u t r e f e m m e q u e 9 a .
C'est
ce que
Freud
a dit
sur
tous
les
tons.
Qu'est-ce
qu'il
dit
d'autre
lorsqu'il nonce que la pulsin phallique, ce
n'est
pas
la pulsin gnitale ? La pulsin gnitale
n'est
pas naturelle du
tout
chez
l 'homme. Et s i l n'y avait
pas
ce diable de symbolique
le pousser au derrire pour qu'en fin de compte il jacule et
que 9a serve quelque chose, il y a longtemps qu'il n'y en aurait
plus, de ces parlfitres - de ces etres qui ne parlent pas simple-
ment fitre, mais qui sont parlfitres, ce qui
est vraiment
le com-
b l e d e l a f u t i l i t .
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
20/129
1 0 6
Dpartement de Psychanalyse
Champ
f reudien
1 N F O R M A T I O N S
Pour le second semestre 74-75, sont parvenus au dpartement les textes suivants (projets,
comptes rendus,
articles)
:
.
Des
ense imants
au premier semes tre
:
-F.Baudry: Problmatique
de la
castration
.
- ].
Clavreul
: Kpler.
-
C.
Cont :
Sur
le s
Trois
Essais .
- C.Dumzil s Les discours sur l enfant.
- F.Cil : Les stratgies scientifiques et le sujet de la science.
- J.J.Gorog : De la musique comme signifiant, a partird'exemples tires des
Operas
d e Mozar t .
- A.Grosrichard : Le
Saint-Pdagogue.
- P.Guyomard : Sur le transfer.
- M.Howlett : Le Symbole / Sur Ttem et Tabou
- D. Lvy : Le couple philosophe-maftre.
B. Miln : Sur le principe du fetiche.
-
G.Mler
: La
Baguette.
- J.
A.
Miller : La m atrice
T/
R.
- C.Mlot : Sur la
ralit cbez
Freud.
- K.Najab : Lecture de l' Instance de la lettre DeMesmer a
Freud.
- A.Rondepierre : Debut d'un enseignement.
- S.Schneidennan Sur Hamlet.
- G.Wajeman : Hyginiser / L'hystrique et la
figure
du mdecin.
.
Autres t ex t es
:
M.Bentivegna : Les aspects du mol.
R. Castro : Du discours architectural.
J. G.Cochet : Les bonnes moeurs.
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
21/129
1 0 7
- E.Doumit : Discours philosophique et discours analytique.
- F.Ewald : La vrit a Bruay-en-Artois.
- D.Laporte : Histoire de
l'ducation
/ Les politiques de la langue.
-C.Melman:
Psychiatrie, psychanalyse.
- J. P.Salle : La Foi et la Loi.
- R.Tostain : Peinture ct
langage.
- J.M.Vappereau : Projet d'un enseignement de
mathmatiques.
Ces textes
ont
t publis
dans un
supplment
ronot du
Bulletin, envente audpar
tement au prix de 2 F.
- Fran5ois Baudry :
- Jean Clavreul
e t F e m a n d o G i l
:
- C l a u d e
C o n t
:
-
Serge
Cottet :
- Alain
D i d i e r - W e i l l
:
- E l i e D o u m i t :
- Claude Dumzi l :
- Frangois Ewald :
-
F e m an do G il
:
- Jean-Jacques Gorog
-
Alain
Grosrichard :
- Patrick Guyomard :
-
M a r c
H o w l e t t
:
- Dominique La porte
PROCRAMME DES ENSE1GNEMENTS
semest re 74-75
Sminaire sans titre. lundi de 20h a 22h30.
Lecture de Radiophonie de Lacan. jeudi de 20h a 22h30.
Le songe de Kepler . vendredi de 14h30a 16h30.
Lecturesde textes freudiens sur la thorie de la sexualit. vendredi
d e
14h30
a
16h30.
puelques aspeets de
l'organisation
anale en
psychanalyse.
vendredi
de 18h a
2 0 h .
L'etrc parlant - Le silence - La sgrgation - La connerie.
mcrcred i
de
19h
20h30.
Psychanalyse et philosophie - Signification de l'entreprise logicienne,
m a r d i
de 15h30
a
17h30.
Les discours sur l 'enfant, jeudi de lOh 12h.
La vrit a Bruay-en Artois, mercredi de 20h a 22h.
Stratgies cognitives et sujet de la science, mardi de lOh a 12h.
Musique et Psychanalyse. vendredi de 20h a 22h.
,
Cours
: Le mythe de l'ducateur a l'age classique, jeudi de 17h a 19h.
Sminaire : Savoir et
jouissance
au
XVlIIeme
siecle, vendredide
lO h
a
12h .
Cours : Sur le t ransfer , jeudi de lOh 12h.
. Sminaire ferm : Lectures de textes de Lacan (crire a P.
Guyomard).
. Svmbolisme et thorie de la culture, mardide
15h30
17h30.
. AnthropoloRie et psychanalyse - Lecture de Ttem et tabou ,
vendredi de 20h
a
22h.
Histoire de l 'ducation. lundi de 16h a 18h.
Les politiques de la langue. lundi de 20h 22h.
8/10/2019 Lacan RSI-Ornicar
22/129
- Daniele Lvy :
- Elisabetb M i l n :
-
Grard MUler
:
- Jacques-Alain MUler
- Jean-Claude Milner :
- Catherine Millot :
- Khalld Najab :
- Andr
Rondepierre
:
-
Stuart Schne iderman
:
- R e n e T o st ai n :
- Grard Wajeman :
1 0 8
. Sur les femmes. lundi de 14h a 16h.
. La psvchologle. mercredi de lOh a 12h.
. Le privilege du fetiche, mercredi de lOh a 12h30.
.
Cours
s
Technique
de la psychanalyse. mercredi de 15ha 17h.
. Sminaire :Dela suggestion
dans
l'tat de veille et dans l'tat
hvpnotique. jeudi de 14h30a 16h30.
Cours : L'orientation lacanienne. mercredi de 17h30 a 19h.
.
Sminaire ferm
:
Les matnemes
de
l analvse
(crire aJ.
A.MUlet).
L'amour de la langue. vendredi de 15h a 17h.
Psvchanalvse et ducation auiourd'hui. lundi de 20h a 22h.
. Le
crits techniaues
de
Freud .
Sminaire
I de
Lacan,
jeudide
2 0 h a 22h.
.
Lectures
d
Lacan
t L Instance de la lettre . lundi de 18h a
20h.
# L'hvmotisme : de Charcot a Freud. jeudi de 17ha 19h.
Le sens du transfert. vendredi de 16h30 a 18h30.
. Hamlet et la psychanalyse. mardi de 20h a 22h.
Peinture et langage. mercredi de lOh a 12h.
.. L'hvstriede Charcot a Freud. mardide 17h30 a 19h30.
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M
9
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i
I
?:
97
SMINAIRE DU 14 J4NVTER 1975
Ce que je dis. 9a intresse - vous en etes la preuve - tout
le
monde.
Qa
m'intresse,
moi,
as
comme tout
le
monde,
et
5a
e sent dans ce que ie dis -
c'est
pour 9a que 9a
intresse
tout le
m o n d e .
Pourquoi
est-ce
que 9a se sent ?
Parce
que. ce que je dis
st un
frayage concernant
ma
pratique,
et
qui
part
de
cette
ques-
V-^011 ~
.ue
Je ne
poserais
pas sije n'en avais dant ma pratique la
V-'f.ft^ rponse
- qu'est-ce qu'implique
que
la
psychanalyse opere
*
': .::[ V Vous voyez ici (fig.
1)
un bon petit noeud borromen
qua-
;
-:
tre.
II
est
borromen
puisqu'il
suffit
de
couper
un
quelconque
de
, L ti ces ronds de ficelle pour
que
les
trois autres
soient libres.*
Rien
IV
:>: ne
s'oppose ce
que vous
fassiez un noeud borromen aussi
long
I que
vous voulez.
Tel qu'il
est
l
dessin,
remarquez pourtant que
I r lenombre
des
ronds n'est
pas
homogne, et
qu'on peut distinguer
;
.:
-'. un premier et un dernier. Le dernier - disons que c'est le rond
4;. extreme de droite - est celui qui tient toute la chame, et fait
:4;:. ^lil y
en
a l
quatre.
Si je procede sur le mfime
modele pour
fai-
.*./ *e un noeud a
cinQ*
il faudra que je donne ce dernier une autre
4 f faSon de se nouer, puisqu'il en tiendra un de plus
.}
3.: Ame
servir de
ronds
de
ficelle,.
composer ces chames
-I
: /
.borromennes,
j'illustre quelque
chose qui
n'est
pas
sans
rapport
I ^ % avec la suite des nombres.
,1f>
V- '
Jft'.f..:-/:- Vous
savez
comment, au
moyen d'axiomes, Peano
l'articu-
m---i~
le C'est la fonction
du
successeur, du n+1, qu'il met en valeur
5u^
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98
d a n s l e n o m b r e
?
E l l e
n e s t p a s
n a t u r e l l e
du tout , e t c e s t bien ce
qui
me
fai t a b o r d e r la
catgorie du r e l en
tant
qu'el le
se noue
ce
quoi je
suis
aussi
amen
donner consistance,
l ' imaginaire
e t
l e
s y m b o l i q u e .
Si
j e
m e
s e r s du
noeud,
c e s t
que
dans
e e s t r o i s
quelque
chose
que j 'or iginal ise du symbolique, de
l ' imaginaire
et du rel,
i l s a g i t de la mfime consistance.
C e s t
ce
t i t r e
que je
produis
l e
noeud
borromen,
et
ce, afin
de me r e nd re r a is on de m a prati
q u e .
Isoler
la consistance comme telle,
on n 'a
jamis fait 9a.
Moi , je l i s o l e , e t j e vous donne
pour l i l lu s t r e r -
l a c o r d e .
C'est pour
faire
image. Car
de fa ir e image je ne
m'en pri
ve
pas.
Qu'est -ce
qu'i l
y a
l
au
tableau, sinon
des
images
? -
dont le plus tonnant,
c e s t
que vou s v ous y r e p r i e z . Que
ces
l i-
gnes cont ines
ou
br ises selon
qu'e lle s p as sent d es su s ou
dessous
fassent image, est dj
miraculeux.
Mais jusqu'o y voyez-vous ?
Ce
noeud-ci
(fig.
1), sauriez-vous
dir si
c 'est
le mfime
que
ce-
lui-ci
(fig.
2) ? Exercez-vous trifouil ler
le machin.
Avec une
c h a m e
de 3,
i m p o s s i b l e
de
p a s s e r
d 'une d i s p o s i t i o n
l a u t r e .
Ca
peut m a r c h e r p o u r t a n t
-
m a i s
p a r t i r de c o m b i e n de
r o n d s ?
J e
vous
l a i s s e
le
rgal
de le
c h e r c h e r .
E t
j e n
r e v i e n s
l a c o n s i s t a n c e . L a c o ns is ta n c e
e s t
sous-
j a c e n t e
tout
ce que nous disons . E s t - c e
c e t i t r e l a
mfime
cho
s e que ce qu'on
appelle la
non-contradic t ion ? J e
dis non, et je
vous l i l l u s t r e de ees f igures. E l l e s
ont une
cons i s tance que
je
suis
bien forc
d a p p e l e r
r e l l e , et
qui
e s t
cel le de l a corde . II
est
sup-
pos
en
effet qu'une corde, 9a tient.
Mtaphore ? On
ne
pense
j a m i s ce qu ' i l y a de mtapho
r e dans l e
t e r m e de
c on sis ta nc e. E t c e
qui e s t
e n c o r plus fort ,
c e s t que
cet te cons is tan ce r e l l e , je
vous l a communique
par la
v oie d 'u ne in tu itio n
que
je
peux
d ir imag in a ir e,
puisque
je
me
sers
d' images.
Nous
voici done avec,
en
mains , cet te
corde ,
fondement
suppos
de
l a consis tance , et qui est bien autre chose
que
la
ligne.
Cette dist inc tion pourtant ne va pas de soi . Comment se d-
prendre
de
l ' ide que la
ligne
gomtrique
n'est
pas
sans quelque
paisseur
?
De quoi s a continuit
pou rr a it -e ll e s e supporter ? -
s inon d 'une consistance, soit de quelque chose
qui fasse
corde.
Cette
idee
est
au
principe
de
mirages
avec
lesquels
les
mathma-
ticiens ont
t longtemps a
se battre.
Par
exemple
-
dans
la
pre-
mire
poudre aux
yeux
qui
ait t donne
des
fonctions dites
conti
nes, il
semblait qu'on
ne
pouvait
construir de ligne
qui n'ait
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99
quelque p a r t de t angente , d ro it e ou courbe. Et
il
a
fallu
du
temps
p our que
l e s
m a t h m a ti c ie n s s v e il le n t ceci , qu'on pouvai t
fai
r e
une ligne
parfaitement continu
et
qui
n'eut pas de
tangente.
-:. C 'e st d ir l ' importance, la prgnance de l ' image de la corde.
Mais e s t - c e bien
une
image ? Ce n e s t pas pour r i e n que
je
vous dis
-
Tenez bien l a
corde. Une
corde en effet, quand
l a u t r e
bout
c e s t nou, on peut s 'y teir . Ca
a
faire avec le rel .
C e s t i c i
que
j e
choisis
de
vous
r a p p e l e r que dans
l a
dixi-
Vme de s e s bonnes R eg les pour la
direction
de l e s p r i t .
Descar tes
:
n'avait
pas
cru superflu
de faire la remarqu e que, comme tous
les
espri ts ne
sont
pas galement portes
dcouvrir spontanment les
? choses par leurs
propres
forces, . . .
il
ne faut pas s 'occuper tout
de
suite des choses
plus diffici les
et ardues, mais qu'il
faut
ap-
:profondir tout
d'abord les a r t s
les moins
impor tant s e t
les plus
simples, ceux sur tout o 1'ordre
rgne
davantage comme sont
ceux des a r t i s a n s
qui
font de
l a
toile et des tapis, ou
ceux des
femmes
qui brodent
ou
font
de
la dentelle, ainsi
que
toutes les
combinisons
des nombres e t toutes les oprations qui se
rappor-
tent
l a r i t h m t i q u e
e t a utr e s choses semblables .
II n 'y a
pas le
moindre
soup9on
que c e d isa nt.
Descar tes
ait
eu
le sentiment
qu'il
y a
un
rapport
entre
l 'arithmtique
et
le
fait
que les femmes font de la
dentelle,
voire que les tapissiers
font
des noeuds .
J a m i s
en tous l e s c a s , il ne s e s t le m o in dr e -
ment
du monde
occup des noeuds.
II a
fallu
fitre dj
assez
avan
c dans le XXme sicle pour
que quelque
chose s'bauche qui puis-
s e
s a p p e l e r
t h o r i e des noeuds.
Cette thorie
des
noeuds es t dans
l 'enfance. II y a
des cas
o elle ne permet
nullement de
rendre
raison de si, oui ou non,
l 'embrouillis que
vous
avez
trac
est un
noeud.
Et
ceci
quelques
que
soient
l e s
convent ions
que vous vous
soyez
dor.nes
p a r
avan
ce pour r e n d r e compte du noeud comn tel.
A quoi t ie n t n o tr e
m a l a d r e s e .
avec l e s noeuds ? E s t - c e
l'intuition
?
Est-ce
parce
que la vjsi 'n fait toujours plus
ou
moins
; surface? Je
vous
demontre, ces nocuJs vous
rendent
tangibles, que
j a va bien
plus
loin
que 9a.
C e s t
que,
fondamentalement,
l e t r e
qui
parle - et
que
pouvons-nous dir des
autres
? pas grand'chose,
i l
nous faudra
attendre qu'on so it e ntr
plus
avant
dans
le
biais de
leurs
soris
- l e t r e qui par le e s t
toujours quelque
par t , mal s itu ,
:
e n t r e d e u x
e t
t r o i s d i m e n s i o n s .
Voil pou rquo i vou s
m'avez entendu produire ceci ,
qui
est
. .^ -
la
mfime chose que mon noeud, une equivoque sur le mot dimensin,
3
que ffcris &j>mension , mepsfon
du dit. On
ne sait pas
t res
bien
s i
danS
le
dir
rios
avons
bien
l e s
t rois dimensions, s i
nous
som-
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1 0 0
'J
mes
si
aiss
nous^y dplacer.
x* u>ct Tp^t-
assurment,
'M
nous sommes l ^jov,
nous
marchons.
Mais
il ne faut pas s'ima-
giner que
marcher
ait le moindre
rapport
avec 1'espace trois di
m e n s i o n s .
Que
notre
corps
ait
trois
dimensions,
c'est
ce
qui ne faxt
',
aucun
doute pour peu que de ce corps on
crve
la boudouille, mais:
il n'empeche que ce que nous appelons espace est toujours plus ou :
moins plat. Tout espace est plat - il y a des
mathmaticiens pourf
1'avoir
cri t
en
toutes lettres.
Toute manipulation
d'un
rel
se
si
tu
des
lors dans un espace dont c'est un
fait que
nous
savons
tres
mal le manier en dehors des techniques qui imposent de lui donner i
trois dimensions.
J 'ajoute
qu'il
est
frappant que
ce
soit une
tech-
nique -
l 'analyse
- qu'on
peut
rduire ce qu'elle est apparemment^,:
savoir le jaspinage,
qui me
forc moi la main, me forc
sou-
p e s e r
l a
question
de
l e s p a c e
comme tel.
A traiter
l 'espace
de la mme fa9on que celle qui s'impo
se
du
fait
du
technique, la science
ne
rencontre-t-elle pas le
pa-
.
radoxe ? Nous pouvons en avoir le soup9on - la matire ne
lui
fait*
e lle p as pro blme
tout
instant ?
Problme,
c e s t
dfense d'ava*'.
cer, chose
concasser
avant d'arriver a
voir ce que
9a dfend.
Peut-etre
la
science ne s 'est-elle pas
encor rendu
comp- =
te qu'elle
traite la
matire
comme si
celle-ci
avait un inconscientei
comme
si elle
savait
quelque
chose
de
ce
qu'elle
fait.
Cette
vrit#;
a eu un
petit
moment de
rveil,
du
temps
de Newton. On lui objec
,-.
tait - Mais enfin Cet espace, cette gravitation Qu'est-ce
que*
V
vous racontez-l
Comment chacune
de ces
particules peut-elleV
savoir
quelle
d is tance e ll e
est
de toutes le s a utre s ? En un mot,
on
voquait
l 'inconscient
de
la particu le. Cette vrit s 'est
tein-.
: r
te,
tres rapidement
- on a renonc rien comprendre aux petites
;,
formules, et c'est tres bien aiusi, toute leur valeur est l . C'est; ;?
d'ailleurs
dans la mesure o on y est revenu qu'on est
parven
,;
des f ormu le s
plus compliques,
nouant
un peu plus
de
dimensions ; -
d a n s
l a f f a i r e .
L'analyse,
cette
technique que
j'ai
en commun avec un cejtw;
tain nombre
de
personnes qui sont ici, quelle place occupe-t-ellej:
au
r e g a r d de ce que
fait
la science 9
wi:
La science compte. Elle
compte
la matire,dans la matiV;-
r e .
Mais
s i l n'y
avait
pas l e l angage qui,
dj,
vhicule
le
ora-
;,
bre ,
quel
sens 9a a u r a i t - i l de compter
?
E s t - c e que l ' inconscient ';
.
a du comptable
en lui
9 Je
ne
dis pas
quelque chose qu'on
puisse
compter,
je parle
du
comptable, ce
personnage
que vous connais-*.
sez,
qui
scribouille
des
chiffres, et je demande
- est-ce
qu'il
y a.1
du comptable dans
l ' inconscient
? C'es t
tout
fait vident que - '..:..-'
o u i .
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Chaqu inconscient est un comptable. Et un comptable qui
ait faire les additions. La multiplication, il n'en
est
pas encor
l, et c'est bien ce qui
l'embarrasse.
Mais compter les coups,
dirai s- je qu' il sait
y
faire
? II
est extrSmement maladroit
-
mais
il doit compter dans le genre de
ces
noeuds.
C'est
de l que pro
cede ce fameux sentiment de culpabilit, qui fait les comptes et
ne s'y retrouve pas, ne
s'y
retrouve jamis. II se
perd
dans ses
comptes. Mais c'est l o se touche qu'il y a au mnimum un
noeud.
Ce noeud, la n atu re en a horreur. C 'e st une autre chanson
que
celle du vide - la nature a horreur du noeud, et tout spciale-
ment
b o r r o m e n .
C'est
en
cela
que je vous
repasse
ce machin, et que je vous
conseille de
vous
exercer le manipuler. Ce
machin,
ce n'est
rien
de moins que
1'Urverdrangt,
le refoul originaire, primordial.
Manipuler le petit noeud, 9a ne vous donnera rier du refoul, puis
que
ce
refoul est
le
trou -
jamis
vous
ne
l 'aurez. Mais
en
route
vous vous familiariserez - au moins vos mains - avec ce quoi
de toutes fa9ons
vous
ne pouvez
rien comprendre,
II est
tout
fai t exc lu en effet que ce noeud, vous le
sachic,
C'est la
raison
pour laquelle,
l'histoire
en tmoigne, la gomtrie
es t passe par
tout,
cogitant les cubes, les pyramides, diverses
formes de hrissons, inventant
la
rigueur, qui ne veut rien dir
d'autre
que les solides, alors
qu'elle
avait
la portee de la man:
quelque chose qui valait bien les pierres, et sans quoi on ne pou-
vait
mesurer
les champs - les cordes.
Jamis
ces
cordes per
sonne ne semble avoir prfit
la
moindre attention avant l'poquc
moderne .
( ).
L'heure avance.
Je vous
ramne
cette
tii>ure
que
,e vous
ai
dj
prsente
(figure
3).
J 'cris
sens
en ce joint-ci de
l'imag.'naire
et du
symbolique.
1 y a l deux points, qui ne
procedent
pas du
mfime
mouvement
relatif
des deux ronds, mais qui
se confondent
quand
leur coince
tnent s e produi t .
L,
j 'cris jouissance phallique.
Pourquoi
Parce qu'jJ
y a quelque chose
qui s a p p e l l e
l e x - s i s t e n c e .
T.'existence
a
une
histoire.
Ce
n'est
pas
un
mot
qu'on em-
ployait
si
volontiers, au moins dans la tradition pliilosophique.
Comment parlaient
les
gens des premiers s icles Nous avons
sans
doute
des aper9us sur la langue latine vulgaire telle
nu'elle
fut
parle
sur
une surface considerable
-
l.mgue-noyau
d'o
sont
aorties par di frenciat ion
les iangues
romaines. Mala
nous
n'a-
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vons aucun tmoignage qu'on
y
employSt l 'exsisto
ni l 'exsistere.
Ce t e r m e
a
fait son mergence dans
le
champ philosophico- re l i-
gieux. Curieux
II a
done fallu que la
rel igin
hume
- l'humante
religieuse
-
la philosophie
pour que
sorte
un
mot qui semble
pour
t a n t a v o i r
eu ,
c e s t
l e
c a s
de
l e d i r ,
bien
d e s
r a i s o n s
d e t r e .
Cette
production naiVe, pour ainsi dir,
de la
langue, il a
fallu
la
d b ro u il le r. A r is to te
e s t
le p r e m i e r s i t u e r l 'existence
de
l u n i v e r s e l ,
soi t
p a r t i r du dictum de om ni e t nullo - ce qui se
dit
de
tout p eu t a u s s i bien s a p p l i q u e r quic onqu e. D 'o
la notion
que
1'
universal i t
implique
l 'e xistenc e. L a su ite
a
consiste
d
m o n t r e r
A r i s t o t e , qui n'en pouvait m a i s depu i s long temps, que
pas du
tout. Bien
entendu - que 1' universalit
n'implique
pas l'exis
tence,
nous
en faisons tous le s jo urs le
balayage. M ais ce
qu i
est
grave,
c 'est
de
croire
que
l 'existence
implique
l 'universalit,
qu'avec
l 'existence
nous
jaspinons quelque
chose
qui
participe du
general . C e s t l
qu'intervient mon petit noeud.
Ce
noeud
b o r r o m e n e s t d e s t i n vous m o n t r e r que l 'exis
t ence e s t
de
s a nature e x - s i s t e n c e ,
ce
qui e s t
ex.
C e s t
ce
qui tour
ne
a u t o u r du c o n s i s t a n t
e t fait i n t e r v a l l e . M ai s d a n s
c e t intervalle,
9a
a
trente-six
fa9ons de
se nouer.
Je
dis trente-six fa9ons
dans
l a
m e s u r e o
n o u s
n a v o n s
a v e c
c e s n oe ud s a u cu ne
f a m i l i a r i t ,
ni manuel le , ni menta le -
ce
qui
e s t
la mfime chose . Beaucoup
de
gens
ont
soup9onn
que
l 'homme
n'es t
qu'une
main-
S'il
tait
une main Mais
il
y a tout
son corps.
II
pense
avec ses pieds aus
si
-
i l d e v r a i t
t o u t l e m o i n s .
J e pose maintenant la
question -
q u e s t - c e
qui
resiste
l 'preuve
de l 'ex-sistence, prendre comme ce qui se comee dans
le
noeud ? II
faut
s u i v r e
l le frayage
de F r e u d .
Freud n'avait
pas de l ' imaginaire, du
symbolique e t
du rel
l a notion que j a i
-
qui est le
minimum,
c a r appelez- les comme
vo-
voudrez,
pourvu
qu'il
y
ait
t rois
consistances,
vous
aurez
le
noeuj
Pourtant , s i l n'avai t
pas l ' ide de R . S . I . . , i l
en avait
quand
m^rr.c
un
soup9on. Et
ce
qu'il
a fait
n'est pas sans se rapporter
l'ex-
sistence, e t par tant , de
s'approcher
du
noeud. D'ailleurs,
le fail
est que
j 'ai
pu extraire mes trois de son
discours,
avec le tem:
et de
la
patience.
J a i commence par l ' imaginaire,
j 'ai
d macher
ensuite l 'histoire du symbolique, avec
cette
rfrence linguistique
pour
laquelle
je
n'ai pas
trouve
tout
ce qui
m'aurait arrang, et
j 'ai fini
par vous
sortir ce
fameux
rel sous la forme mfime du
n o e u d .
Freud done, contrairement un nombre
prodigieux
de
per-
sonnes, de
Platn
Tolstoi ,
Freud n ' ta it pas l acan ien. Mais rien
ne m'empfiche de lui suppose r mes trois, R. S. I. - peau de banane
glisse
sous
son pied - pour voir comment il
s'en
est dbrouill.
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Chez Freud,
les trois
ne tiennent
pas,
ils sont
seulement
poses l'un sur l'autre. Aussi, qu'a-t-il fait ? II a ajout un rond,
(fig. 4) nouant d'une quatrime
les trois
consistances la deriv
(...). Cette quatrime consistance, il l'appelle la ralit psychi-
que.
Qu'est-ce
que c'est, la ralit psychique chez Freud ?
C est le complexe d'Oedipe.
Le complexe d'Oedipe
n'est
pas pour autant
rejeter.
II
est implicite dans le noeud tel
que
je le figure, et qui lie les trois,
mais au
minimum.
Pour se passer de quatrime, pour obtenir le '
noeud borromen, il suffit de faire, en deux points, passer dessus
ce qui tait dessous. En d'autres termes, il faut que le rel sur-
monte
le
symbolique.
Que le
rel
surmonte le symbolique en deux points, c'est
tres prcisment ce dont il
s'agit
dans l'analyse.
Faites
attention de
ne
pas
prendre
ce
terme de
surmonter
BU sens
imaginaire,
croyant que le rel ait ici dominer. II suf-
fit, d'ailleurs que vous retourniez ce machin pour voir que, dans
le
sens contraire, ?a ne marche pas.
Retourn,
le
noeud
a'toujours
le meme aspect - vous n'avez pas son image en miroir, il est tou
jours lvogyre. II ne s'agit pas, entre le symbolique et le rel, de
changement d'ordre ou
de
plan - il s'agit simplement qu'ils
se'
nouent autrement.
Car
se nouer
autrement,
c'est ce qui fait l 'es-
sentiel du complexe d'Oedipe, et c'est ce en quoi opere l'analyse.
C'est
entrer
dans la finesse de ces champs d'ex-sistence
que cette anne nous
procderons.
. . . . ) .
i
i
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.
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S M I N A I R E
D U
21 J A N V I E R 1 9 7 5
La quest ion
qui
s'voque
ce
temps
de
mon
nonc
est
l&.r'
suivante,
qui rpond la
notion
de consistance pour autant que ^
celle-ci suppose
la notion
de dmonstration - qu'es t -ce
que
peut .;
e t r e
suppose
une dmonstrat ion dans le r e l ?
Rien d a u t r e ne le
suppose
que l a cons is tance dont la cor--
de
est ici
le
support. La corde est le fondement de l 'accord. Et,;
pour
faire
un saut,
je
dirai
que la corde
devient
ain si le
symptO
me
de
ce en quoi le symbol ique consis te .
Formule
qui
ne
va
pas
mal avec
celle
dont
tmoigne
lean;1.,
gage -
montrer
la
corde,
en quoi
se designe l 'usure
du tissage, ry.u
Quand la
corde
se montre, c e s t que le t issage ne
se
camoufle plus
dans
ce qu'on appel le l ' toffe.
Etoffe
est d'un usage mtaphoriqe
permanent - c e s t
ce
qui, pour un r ien, ferai t image de substan
ce. La
formule montrer
la
corde
nous avertit assez
qu'il
n'est
.._ :;j
d'toffe qui ne soit tissage. ';;;._]
--'J
J 'avais
prepar
pour
vous sur un papier tout
un tissage '
uniquement
fait de noeuds
borromens
dont bn pourrait
couvrir 5%
;.;'j
surface
du
tableau noir.
II
est
facile
de
s'apercevoir
qu'on arrib,
a un tissu hexagonal. Ne croyez pas que l la section d'un quel-- |j
conque
rseau
de tissage
librera
quoi que ce soit de ce quoi l 4
est nou. A n'en couper
qu'un
seul,
les
six entre-ronds, liberes
J^
de cette coupure, seront retenus par les six fois trois dix-huit ,
;|
autres ronds avec lesquels ils sont nous de fa9on borromenne,/ I
: Si
j'ai,
tout l 'heure, sorti prmaturment
-c'est
lalpi i
du
langage,
quelque
chose doit sortir avant d'fitre
commentable
* i
V le terme de symptOme, c'est bien parce que le symbolique est
ce;
|
:
qui, de la consistance, fait mtaphore la plus simple.
>
^ -,':,$
Non pas que la figure circulaire ne soit premirement jt*i|
| figure, c'est--dire
imaginable,
puisque c'est
m6me
l qu'o^ :
;
fond la notion
de la
bonne
forme. Cette
notion est
bien
proprep:.
,' nous faire entrer dans le
rel
ce qu'il en
est
de l'imaginaire. 'Tk^iA'
v je dirais plus - il y a prente de la bonne forme avec le sens.
.,
:M
. L'ordre
du sens se
configure
naturellement de ce que la forme'^f||;
cercle designe la consistance suppose au symbolique. II se fsfrjji
accord de cette image, en quelque sorte primaire. II a
fallu
atr^|
tendr
la psychanalyse pour qu'on
s'aper90ive qu'elle
est
lie 4
l 'ordre de
ce
corps quoi
est
suspendu l ' imaginaire.
Qui doute
- c'est
meme
sur ce
minee
fil qu'a vcu tout ce^
nu'on
appelle
philosophie jusqu' ce jour- qui
doute
qu'il y aitu f:
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1 0 5
; autre
ordre que
celui o le
corps
croit se dplacer ?
Mais
cet
or-
V dre du
corps
ne s'en explique
pas
plus pour autant. Pourquoi
l'oeil
? ,ypit-il sphrique, alors qu'il est incontestablement per9u comme
?Vsphre, tandis que l'oreille entend sphre tout au'.ant, alors qu'el-
.'.
le
se
prsente
sous
la
forme
d 'un l imacon
n
./.
Que
ces
deux
organes
si manifestement diffomorphiques,
, Si je puis m'exprimer ainsi, per90ivent sphriquernent, ce fait
:= s'claire-t-il prendre
les
choses
partir
de mon objet a Ou
? peut dir que le petit a a plusieurs formes, ceci prs qu'il n'en
V t Pas de
formes, mais
qu'il
est pensable de fa9on dominante
ora-
. lement ou
chialement.
Le
facteur
commun du a, c'est d'etre li
vaux orfices
du
corps.
Quelle est done
l'incidence
du fait qu'oe.1
et oreille soient orifices sur le fait que la
perception
soit pour
^us
deux
sphrot 'dale
Sans le petit a, quelque chose manque toute thorie
pos-
sible d'aucune rfrence, d'aucune
apparence d'harmonie. Et
:^,:jpourquoi ? Parce
que
le sujet n'est jam