L’IMPLACABLE LOI UNIVERSELLE Soit une pyramide nommée Education Nationale.
A son sommet un ministre, à sa base quelques 900000 enseignants.
Entre les deux, divers étages d’échelons hiérarchiques empilés : direc-
teurs de services, recteurs-trices, DASEN, inspecteurs généraux, IEN…
Soit une grosse réserve de protection des personnels fixée au sommet.
Le ministre, responsable de la sécurité physique et psycholo-
gique de tout ce beau monde, lâche un peu de protection. Il
prend bien garde d’en garder une réserve conséquente à ses
côtés.
La protection ainsi libérée chute sur les étages inférieurs. Et
qu’est-ce qui arrive en bas ? Ben pas grand-chose !
Mais que voulez-vous, les lois de la physique s’appliquent
implacablement : ce n’est de la faute de personne si la quanti-
té tombée se divise au fur et à mesure des étages !
Ainsi, nous pouvons tous remarquer qu’un ministre ne fait jamais d’er-
reur ; un DASEN très rarement et sera bien protégé par les échelons
supérieurs ; un IEN rarement il restera assez de protection pour lui. Par
contre, les enseignants….
La loi universelle se vérifie : le chef a toujours raison !
I.Desimpel
Numéro 152
JANVIER 2021
Contact
3 bis rue Voltaire 10 000 Troyes
03-25-73-70-07
snu10@snuipp.
Edito P1
Direction d ‘école Disparition des CHSCT
P2-3
Paroles d’enseignants: Mascarade Le jour d’après
P4-6
Mise en disponibilité Situation des psy dans l’Aube Situation des AESH Calendrier paie et pension 2021
P7
Prime d’équipement informatique Carte scolaire 2021
P8
+ ENCART GRÈVE INTERSYNDICALE
ÉDUCATION NATIONALE DU 26 JANVIER
Déposé le 11 janvier 2021
LES ELUS RENDENT COMPTE SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 2
CONNAÎTRE ENFIN LE GRAND PIED!
Comme tous les directeurs du département, j’ai reçu derniè-
rement un courrier ayant pour objet « mesures en faveur
des directeurs ».
Quel pied ! Après des années d’empilement de tâches aussi
ingrates qu’inutiles ; après des années d’alertes de stress,
d’épuisement, de souffrance envoyées du bas vers les
cieux ; après une journée passée coincée entre les sonne-
ries du téléphone, celles de la porte, l’ordinateur qui rame,
l’isolement d’un élève perturbateur, le père d’élève énervé
de trouver la porte fermée quand il arrive en retard, l’urinoir
à condamner parce qu’il inonde les toilettes… l’espoir in-
sensé me faisait trépigner à l’ouverture de ce courrier : enfin
notre institution se penche sur nos problèmes quotidiens et
engage des solutions concrètes !
OUAH !!! ET… LA DECOUVERTE !
Et donc, plus rien à dire: y a pas de doute, mon institution
va bien s’occuper de mes missions et de mes attentes vis-à
-vis de ???
I. Desimpel
PS : en mai dernier ou aux rentrées suivantes, combien de
directeurs ont dû seuls, sans aucun soutien de leur hiérar-
chie (voire avec obstacles ajoutés par…), affronter les
maires dans la mise en place du protocole sanitaire (réalité
des nettoyages, fourniture du matériel…). Si fatigués et/ou
dégoûtés, ils ont lâché leur direction en septembre, eh ben
ils n’auront pas droit à la prime exceptionnelle, et toc !
DIRECTION ET FONCTIONNEMENT
D’ÉCOLE: PROBLÈME? Le SNUipp-FSU de l’Aube a organisé le mercredi 16 dé-
cembre une R.I.S. en visioconférence afin de débattre avec
la profession, des directrices et directeurs d’écoles pour
trouver ensemble des solutions.
Suite à cette réunion, une motion a été écrite et
envoyée au DASEN.
Nous sommes des enseignants du premier degré du dépar-
tement.
Adjoints, chargés d’école, directeurs d’écoles de toutes
tailles avons échangé sur notre quotidien.
Nous en avons plus qu’assez du fonctionnement de cette
institution dont le principal objectif est que chaque échelon
justifie les décisions de l’échelon supérieur.
Quand nous posons des questions à notre hiérarchie, le
retour donné n’est pas de nous répondre mais de nous faire
comprendre que notre question est inutile ou déplacée.
Questionner le sens des injonctions est devenu semble-t-il
coupable. De quoi ? De faiblesse ? D’incompétence ?
Non, nous ne mettons pas en cause la qualité ou la quantité
de travail effectué par les IEN, les CPC ou les agents de la
DSDEN.
Nous réaffirmons qu’à tous les échelons, la bidouille rem-
place l’anticipation, la réflexion et le professionnalisme :
c’est l’IEN qui conseille à chacun de s’acheter ses masques,
ce sont les ERUN, CPC ou coordo REP qui font le tour des
écoles pour distribuer gel, masques et autres accessoires,
ce sont les directeurs qui déménagent le placard à balais
pour installer les équipes de dépistage COVID en une jour-
née….
Le Groupe Départemental Direction d’Ecole invite
donc les directeurs du département à une table
ronde en visioconférence mercredi 16 décembre de
10h à 12h. Trois maires choisis pour la spécificité de
leur contexte (rural, urbain, communauté de com-
munes) présenteront leurs missions et leurs attentes
vis-à-vis des directeurs.
LES ELUS RENDENT COMPTE SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 3
Et puis nous sommes las d'apprendre par la radio,
BFM ...les dernières communications du ministre de l'édu-
cation nationale. Cette forme de communication est pour le
moins irrespectueuse envers les personnels.
Les changements de dernière minute qui impactent l'organi-
sation, le fonctionnement de l'école sont anxiogènes pour
les personnels et conduisent à penser pour le mieux que le
ministère de l'éducation nationale méconnait la vie des
écoles.
Bien sûr, tout n’est pas au mieux dans le meilleur des
mondes possibles et vous le savez. Mais ne faites pas
comme si vous ne le saviez pas !
Nous réaffirmons notre attachement à l’école, entité où tous
les enseignants sont des pairs, où il n’y a pas de supérieur
hiérarchique, où il n’y a pas d’interlocuteurs privilégiés. Voi-
là une exception française remarquable qu’il faudrait préser-
ver à tout prix ? Une façon parmi tant d’autres de diviser les
équipes pédagogiques : la prime de 450€ promise aux
seuls directeurs va à l’encontre de ce que nous défendons :
une école composée de membres qui doivent coopérer,
animés d’un sens commun de ce qui est utile pour l’école et
celles et ceux qui en ont l’usage.
Nos priorités pour assurer le bon fonctionnement de
l’école seront toujours :
- d’accueillir dignement les élèves et les familles
- d’assurer la sérénité dans l’école et dans les classes
- de permettre aux enseignants d’exercer leur travail dans le
respect de la liberté pédagogique
Le travail éducatif
et administratif des
écoles doit rester
une source d’épa-
nouissement et
non d’épuisement.
LA DISPARITION DES CHSCT Le 28 septembre 2020, les députés suppriment l’Observa-
toire National de la sécurité et de l’accessibilité des établis-
sements d’enseignement (ONS) dont les missions étaient
d’étudier l’état des bâtiments et équipements et d’évaluer
les conditions d’hygiène, de sécurité, d’accessibilité et de
mise en sûreté des établissements. Le décret n°2020-1427
du 20 novembre 2020 relatif aux comités sociaux d’admi-
nistration dans les établissements publics de l’État fait dis-
paraître les comités d’hygiène, de sécurité et des condi-
tions de travail (CHSCT) pour les fusionner dans une nou-
velle instance, le comité social d’administration (CSA). Les
représentants des personnels devant y assurer davantage
de tâches auront donc moins de temps à consacrer à la
prévention des risques, aux visites devant analyser les con-
ditions de travail et aux enquêtes diligentées en cas d’acci-
dent grave ou de suicide. En ce qui concerne la médecine
du travail, nous pouvons être rassurés: puisqu’elle est prati-
quement inexistante, sa disparition passerait totalement
inaperçue (pour rappel, 1 médecin de prévention pour plus
de 23 500 personnels dans l’académie de Reims).
En pleine crise sanitaire, le gouvernement met à exécution
ses projets de sabotage des instances de santé et de sécu-
rité au travail de la fonction publique. Les CHSCT n’auront
vécu qu’une dizaine d’années et les représentants du per-
sonnel de la FSU n’auront cessé d’appeler notre employeur
à ses obligations en matière de prévention des risques ou
d’accompagnement des personnels en difficulté. Nos diri-
geants éviteront ainsi d’avoir à dialoguer puis agir pour
mettre en œuvre des conditions de travail satisfaisantes
pour les personnels de l’Éducation Nationale. La crise de la
covid a d’ailleurs montré combien la santé de ses person-
nels était de peu d’importance pour notre gouvernement
puisque l’impératif était le maintien de l’activité économique:
les écoles, collèges et lycées devant rester ouverts, les pro-
tocoles sanitaires étaient donc peu contraignants pour éviter
les fermetures d’établissements. Tout cela se faisant au
détriment de la santé des personnels, des élèves et indirec-
tement de leurs proches. Les enjeux de ces « transformations » de la fonction pu-
blique, pour reprendre l’euphémisme du gouvernement à
propos des réformes qui n’ont pour objectif que la destruc-
tion des services publics pour des raisons idéologiques et
budgétaires, vont de paire avec la façon dont les fonction-
naires et les contractuels sont traités: le mot qui vient à l’es-
prit est mépris. La confirmation en a été donnée avec la
confiscation de l’hommage à Samuel Paty, assassiné pour
avoir fait simplement son métier.
Plus que jamais, le renforcement du collectif de travail est
une nécessité: la lutte sera rude et les combats acharnés
pour faire valoir à nouveau nos droits à une vraie santé et
sécurité au travail.
Les représentant.e.s FSU CHSCT académique et départe-mentaux.
PAROLES D’ENSEIGNANTS SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 4
MASCARADE
Voilà des mois à présent que notre administration nous dit que
faire au lieu de nous dire pourquoi ?
Je ne suis pas spécialiste des COVID et je me garderai bien d’ex-
primer un avis sur le port du masque ou non.
En revanche, ce qui est certain, c’est que le ministre de la santé,
par ailleurs médecin, a déclaré le 17 septembre : « Les enfants
en primaire, maternelle et crèche sont peu susceptibles de se
contaminer entre eux et de contaminer les adultes. »
Ce qui est certain, c’est que le protocole sanitaire daté du 29
avril « recommandait » le port du masque dans toutes les situa-
tions de classe mais avait un caractère obligatoire dans les situa-
tions où les règles de distanciation ne peuvent être respectées
(entre autres les personnels intervenant auprès des plus jeunes
enfants ou élèves a besoins éducatif particuliers).
Ce qui est certain, c’est que le protocole daté du 14 juin 2020
disait qu’à la maternelle « aucune règle de distanciation ne s’im-
pose, que ce soit dans un espace clos ou dans les espaces exté-
rieurs. » Il disait aussi que « le port du masque « grand public »
est obligatoire pour les personnels dans les situations où la dis-
tanciation d’au moins un mètre ne peut être garantie. Le port du
masque n’est pas obligatoire pour les personnels enseignants
lorsqu’ils font cours et sont à une distance d’au moins un mètre
des élèves. »
Ce qui est certain, c’est que le protocole sanitaire daté du 9 juillet
2020 disait que «le port du masque n’est pas obligatoire pour les
personnels pendant les cours à l’école maternelle, lorsqu’ils sont
à une distance d’au moins un mètre des élèves à l’école élémen-
taire, en collège et en lycée. »
Ce qui est certain, c’est que le protocole sanitaire daté du 19 aout
disait « que le port du masque est obligatoire pour les personnels
en présence des élèves et de leurs responsables légaux ainsi
que leurs collègues, tant dans les espaces clos que dans les es-
paces extérieurs. »
Ce qui est certain, c’est que « la foire aux questions » du minis-
tère mise à jour le 4 octobre affirme les choses suivantes : il ap-
partient au directeur d’école ou au chef d’établissement de préve-
nir les personnels et les responsables légaux, que suite à un cas
confirmé dans l’école/établissement : soit leur enfant ou le per-
sonnel est susceptible d’être contact à risque et que par mesure
de précaution il ne doit pas venir dans l’établissement jusqu’à la
validation par l’ARS.
Or, il est écrit deux paragraphes plus loin :« dans le premier de-
gré, l’apparition d’un cas confirmé parmi les enseignants, dès lors
qu’il porte un masque grand public de catégorie, n’implique pas
que les élèves de la classe soient considérés comme contacts à
risque. De même, l’apparition d’un cas confirmé parmi les élèves
n’implique pas que les autres élèves de la classe soient identifiés
comme contacts à risque ou que les personnels soient identifiés
comme contacts à risque, dès lors que ces derniers portent un
masque grand public de catégorie 1. »
Ces deux paragraphes semblent quelque peu contradictoires
quand il s’agit de considérer les enfants comme cas contacts…
ou non.
Depuis le début de l’histoire, le 16 mars, début du confinement
des écoles, peu d’explications nous ont été apportées pour justi-
fier ces changements répétés contre beaucoup d’injonctions au
nom de la responsabilité sanitaire.
Que s’est-il passé entre le 14 juin et le 19 août pour que le port
du masque devienne obligatoire pour les enseignants de mater-
nelle ?
Selon Nadia Bruschweiler-Stern, pédiatre, directrice du centre
Brazelton en Suisse, le port du masque pourrait influer sur
“l’apprentissage du langage, la capacité sociale, l’empathie, la
lecture des intentions de l’autre et la régulation des émotions ”du
jeune enfant. Le nouveau-né s’oriente grâce au triangle que for-
ment les yeux et la bouche de la mère, du père, et plus tard des
éducateurs en crèche. C’est à travers les “échanges dynamiques”
qu’il entretient, qu’il apprend “à se connecter aux autres”, par
exemple à “chercher les mimiques, capter leur sens, les imi-
ter”. Une faculté qui se développe dans les premières années de
vie. “Mais comment deviner un sourire qu’on ne voit pas ? Si l’on
cache la bouche, la communication est entravée”, souligne
la pédopsychiatre.
La lecture de cet article extrait de la Tribune de Genève, m’a con-
firmé dans mon intuition quand je répondais à ma collègue de la
classe des TPS, inquiète de la longue durée de l’apparente ina-
daptation de certains enfants à l’école, que le port du masque en
était peut-être la cause principale. J’avais été frappé par cette
évidence en l’observant, le visage mangé littéralement par ce
grand carré bleu de tissus synthétique, faire au mieux avec une
patience à toute épreuve devant les larmes et les pleurs de ces
enfants inconsolables.
PAROLES D’ENSEIGNANTS SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 5
Quand il s’agit de s’adresser à de jeunes enfants sans manifes-
ter d’expression empathique, quand l’expérience du monde à
l’âge de 2 ans se construit dans une relation de confiance avec
l’adulte et ses pairs dans une approche sensible, le masque
semble être un obstacle majeur à l’installation d’une sécurité
affective. Le langage de l’adulte aussi bienveillant soit-il ne peut
se substituer à l’absence d’expression de son visage car à 2
ans, le langage pour un très jeune enfant ne se substitue pas
encore à la connaissance sensible et ne peut justifier ce qu’il ne
comprend pas pour se rassurer.
Amir, petit bonhomme tranquille de 2 ans et demi, se trouve un
matin près de moi, le visage un peu éteint par un réveil forcé,
probablement. « Alors Amir, comment ça va ? ». Il me regarde,
indifférent en apparence à ma question convenue. Je baisse le
masque et lui souris. Son visage s’éclaire alors d’un sourire en
réponse.
Il est une autre situation où le port du masque peut se révéler
contre-productif, voire délétère, dans la relation enfant/adulte :
c’est la scolarisation des enfants présentant des troubles enva-
hissant du développement.
Si la liste des constats ci-dessus n’est pas exhaustive, loin s’en
faut, elle me conduit cependant à la réflexion suivante :
S’il semble indiscutable dans le contexte actuel de se préoccu-
per de la sécurité sanitaire des personnes présentes à l’école, il
est tout aussi important de se poser la question et d’étudier sé-
rieusement l’incidence du masque que porte l’adulte dans sa
relation aux enfants. Or, sur ce sujet, rien n’est dit, rien ne
semble pensé.
En maternelle, comme en crèche, qui protège-t-on quand il est
fait obligation pour les adultes de porter un masque ?
L’institution de l’opinion publique ?
Je vous renvoie à la déclaration de notre ministre de la santé le
17 septembre.
Il y a peu, je regardais ma fille lire une BD en mangeant ses
céréales. Me vint alors à l’esprit l’idée de corriger sa BD en effa-
çant les bouches et les nez de tous les personnages. Simple
exercice de style pour imaginer l’effet « masque » sur la percep-
tion de la relation entre pairs mais aussi et surtout sur la capaci-
té d’évocation des personnages en situation et d’identification du
lecteur avec ces derniers dans un tel contexte.
Saisissant.
Edifiant.
Alors de deux choses l’une :
Soit les enseignants doivent enseigner sans masque parce qu’il
est possible sanitairement d’enseigner sans masque.
Soit le danger sanitaire est avéré et il faut fermer les écoles ma-
ternelles, mais aussi les crèches, mais aussi les IME, mais aussi
les écoles élémentaires, mais aussi les centres de loisirs…parce
qu’il n’est pas possible pour des éducateurs d’accueillir et de
travailler avec des enfants, masqués.
Demain je mets une cape.
C.Rousseau,
vengeur institutionnel masqué
LE JOUR D’APRÈS
Voilà.
Le jour de la rentrée est passé.
La minute de silence est terminée.
L’explication du texte de Jean Jaurès « lettre aux instituteurs
et institutrices » s’est faite, ou non.
Enfant : étymologie, infantis « qui ne parle pas ».
L’actualité a repris le chemin de l’oubli pour se concentrer sur
l’écume de l’immédiateté.
Le jour d’après … on nous sert toujours la même ritournelle. Or
à chaque fois, chacun se fait la même remarque : il ressemble
beaucoup au jour d’avant.
Il y eut des remarques bien placées ou déplacées de la part de
quelques enfants à qui on aura donné la parole, ou permis de
prendre la parole. Des paroles attendues ou inattendues, au-
dibles ou inaudibles, acceptables ou inacceptables.
Mais qui prétend mesurer l’acceptabilité de la parole des en-
fants ?
Elle est en général inattendue car trop souvent inentendue.
Comment un tel évènement, l’assassinat d’un professeur dans
les conditions que l’on sait, a-t-il pu se produire ?
Toutes les réponses officielles ne remettent pas en cause l’école
et son fonctionnement, miroir de la société.
La laïcité doit être renforcée à l’école. Soit.
(suite p.6)
PAROLES D’ENSEIGNANTS SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 6
(suite de la p.5)
Préalable : la laïcité doit être entendue par tous les enseignants
de la même façon. Il s’agit de s’assurer que chaque enseignant
soit au clair avec cette notion :
La connait-il vraiment ? En connait-il la définition, son histoire, sa
valeur symbolique, les lieux communs qu’elle porte et véhicule ?
Avons-nous dépassé le stade de l’opinion ?
La laïcité, comment l’enseigner ?
Et la liberté de conscience ?
Comment s’inscrit-elle dans le droit ? Comment s’inscrit-elle
dans nos consciences ?
« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même reli-
gieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas
l'ordre public établi par la Loi » (art 10 de la déclaration des
droits de l’homme et du citoyen 1789)
La parole enseignée n’est pas performative. La lettre de Jean
Jaurès ne donne aucune clé de compréhension sinon une vision
bien idéaliste et ignorante des processus d’apprentissage :
« Il faut leur montrer la grandeur de la pensée… Sachant bien
lire, l’écolier, … aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis,
une idée, très générale, … mais très haute de l’histoire de l’es-
pèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de
la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’huma-
nité. »
Paroles de ministre de l’éducation nationale :
30 novembre : « Face aux épreuves, de quelque nature que ce
soit, l’École a toujours su réagir avec les mêmes qualités : l’uni-
té, le savoir, l’esprit critique, le respect d’autrui et la fidélité aux
valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité. »
A quel moment de notre formation il s’est agi d’interroger ce que
chacun d’entre nous entend par laïcité, esprit critique ? Aussi
loin que je m’en souvienne, à aucun moment il n’a été sérieuse-
ment question de ces notions dans un cadre pensé, dans un
moment prévu, dans un prolongement anticipé.
17 novembre : « Tous, nous devons réaffirmer la force des va-
leurs de la République que sont la liberté, l’égalité, la fraternité et
la laïcité. Elles sont notre trésor commun le plus précieux. »
Un bon ministre de l’éducation national doit s’assurer que cha-
cun de ses sujets soit au plus près de la vérité républicaine qu’il
imagine comme un idéal de bon sens. Car les évidences sont
des diables qui obscurcissent notre raison en se glissant dans
les détails de nos certitudes.
Un ministre laïque doit se garder de croire. Il doit avant tout pen-
ser.
Les valeurs de la république doivent faire l’objet d’un enseigne-
ment rigoureux et continu dans le cadre des formations des en-
seignants. Ce qui n’a jamais été le cas.
Editorial du dossier de presse du grenelle de l’éducation :
« Ce sont un million d’hommes et de femmes qui, par engage-
ment, par conviction, accomplissent chaque jour le métier le plus
essentiel : former des citoyens éclairés et libres de penser. »
Comment devenir un citoyen éclairé et libre de penser ?
Une école qui n’offre aucun temps dans son emploi du temps
pour le débat, la critique et la discussion à partir de propositions
faites par celles et ceux qui composent la majorité des per-
sonnes qui constituent la communauté scolaire ne peut pré-
tendre former des futurs citoyens émancipés.
L’exercice de la liberté ne peut s’accomplir que si celle-ci
s’exerce dans un contexte éducatif, c’est-à-dire un contexte sé-
curisant pour les enfants où leur parole est attendue, est enten-
due.
Autrement dit, la liberté de penser doit s’exercer au quotidien au
sein de l’école et ne doit en aucun cas être l’objet de leçons. Il
faut pour cela des espaces, des temps où le débat, la discussion
critique peut s’exercer librement, régulièrement, quotidienne-
ment. Il faut des éducateurs capables de recevoir une parole
critique de celui « qui ne parle pas ». Il faut des éducateurs éga-
lement porteurs d’une expérience de la libre expression.
On nous parle également de plus en plus d’une école émancipa-
trice.
« La démocratie de demain se fera par la démocratie à l’école ».
Freinet, quand il affirme cela, sait que toute connaissance se
construit à partir d’une approche sensible. Il sait, comme l’affir-
mait Dewey, qu’on apprend en faisant. Et quand la leçon arrive,
l’élève est déjà porteur d’une expérience qui le conduira à
s’interroger sur le contenu que le maître lui enseignera. Et le
maitre émancipé sera en capacité d’accueillir la parole de
chaque enfant, une parole libre parce qu’exercée à la libre ex-
pression, une parole inattendue.
Le 15 novembre 2020,
soit 31 jours après la mort de Samuel Paty.
C. Rousseau
QUESTIONS DE METIER SNUipp-FSU AUBE
UNITAIRES 10 N° 152 SNUipp-FSU AUBE - 7
DEMANDE DE MISE EN DISPONIBILITÉ
Les fonctionnaires titulaires peuvent demander à être mis en dis-
ponibilité (courrier avec accusé de réception). L’administration
dispose d’un délai de 2 mois pour y répondre. Ce délais écoulé,
l’absence de réponse vaut accord. En cas de refus l’agent peut
saisir la CAPD.
Certaines règles applicables ont été modifiées
Vous pouvez retrouver toutes les infos sur notre site:
https://10.snuipp.fr/spip.php?article1560
MANQUE DE PSYCHOLOGUES DANS L’AUBE
Le SNUipp-FSU a été reçu en audience à l’ins-pection académique de l’Aube le vendredi 18 décembre afin d’aborder la question des psy-chologues de l’Éducation nationale du départe-ment. Depuis la rentrée de septembre 2020, 2,5 postes de psychologue de l’Éducation Nationale de la spécialité « Éducation Développement et Apprentissages » sont inoccupés. L’administration a répondu à cette situation en attribuant une école découverte à tous les psychologues du département. Ainsi chaque psychologue a reçu un ordre de mis-sion lui permettant de se déplacer en étant couvert par sa hiérarchie et en conséquence demander des frais de déplacement. La délégation, composée de N. Delahaye (élue CAPA SNUipp-FSU), G. Chable (élue CAPD SNUipp-FSU 10), L. Robert et S. Bouleau-Michelin, psychologues dans l’Aube, a été reçu le vendredi 18 dé-cembre 2020 par M. Bablon (DASEN), Mme Vidal (IEN-ASH), M. Godart (SG) et M. Bigorgne (IEN-Adjoint). Dans un premier temps, nous avons présenté les difficultés rencon-trées dans l’exercice de nos missions lorsque les PsyEN-EDA sont redéployées sur des secteurs restés vacants. L’administration a déposé une annonce pour recruter des con-tractuel.les, à ce jour, elle n’a reçu aucune candidature. Le SNUipp a évoqué la situation d’une collègue actuellement en disponibilité car nommée trop loin de chez elle. Les postes inoc-cupés ne sont pas vacants puisqu’attribués à des collègues dans l’impossibilité actuelle de remplir leurs missions, et de fait, ils ne peu-vent pas être attribués, même à titre provisoire. Actuellement, le département de l’Aube compte 19 postes de psy-chologues, nous avons donc proposé la création d’un « vingtième poste ». L’administration va étudier notre proposition.
Pour l’embauche des contractuel.les, nous avons également conseil-lé la mise en place d’un tutorat par un collègue titulaire afin d’accom-pagner le collègue dans la découverte de la profession, s’il y a be-soin. L’administration s’engage à relancer les annonces d’offre d’emploi.
AESH ALERTE SUR LEURS CONDITIONS DE TRAVAIL
La FSU a alerté le ministère sur la dégradation des conditions de travail des AESH lors du CHSCT ministériel du 3 décembre. Suite à la mise en place des PIAL, "l'Institution demande plus d’adaptabi-lité, plus de flexibilité, plus de mobilité au détriment le plus sou-vent du service rendu". Elle place ainsi des personnels déjà pré-caires dans "un épuisement moral et une perte de l’estime de soi" et une "impression de mal faire son travail". La fédération syndi-cale a demandé une étude d'impact sur le fonctionnement des PIAL et la prise en compte de la spécificité du métier dans le cadre des mesures de protections sanitaires actuelles. Elle a également rappe-lé la nécessité d'emploi statutaire et d'une amélioration des rémuné-rations de ces personnels.
Lire le communiqué de la FSU: https://www.snuipp.fr/actualites/posts/aesh-alerte-sur-leur-
conditions-de-travail
VERSEMENT DES PAIES ET PENSIONS, CALENDRIER 2021 PAIE PENSION JANVIER MERCREDI 27 JEUDI 28 FÉVRIER MERCREDI 24 JEUDI 25 MARS LUNDI 29 MARDI 30 AVRIL MERCREDI 28 JEUDI 29 MAI JEUDI 27 VENDREDI 28 JUIN LUNDI 28 MARDI 29 JUILLET MERCREDI 28 JEUDI 29 AOÛT VENDREDI 27 LUNDI 30 SEPTEMBRE MARDI 28 MERCREDI 29 OCTOBRE MERCREDI 27 JEUDI 28 NOVEMBRE VENDREDI 26 LUNDI 29 DÉCEMBRE JEUDI 23 JEUDI 23
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Infos Ce journal est édité par la section du SNUipp-FSU Aube. Il est financé par les coti-sations de ses adhé-rents.
Vous disposez d'un droit d'ac-cès, de modification, de rectifi-cation et de suppression des données qui vous concernent.(Article 34 de la loi "Informatique et Libertés" du 6 janvier 1978). Contactez-nous.
PRIME D’ÉQUIPEMENT
INFOMATIQUE
Le montant brut de cette prime est de 176 euros
brut qui correspondent à environ 150 euros net.
Elle sera versée annuellement, en une seule fois :
aux enseignants titulaires ou stagiaires et aux con-
tractuels enseignants en CDI. Elle est également
versée aux contractuels enseignants en CDD en
contrat d’un an et plus. Ces CDD peuvent être
uniques ou successifs tout en n’incluant pas une
interruption de plus de quatre mois entre deux con-
trats.
La liste des personnels en fonction est établie au
1er janvier.
Pour les contractuels en CDD, dans l’état des
textes, le versement est assujetti à deux condi-
tions : une présence sous contrat au 1er janvier et
12 mois révolus ou en cours à cette date.
Les directeurs.trices totalement déchargé.es, les
enseignant.es en RASED, les collègues à temps
partiel, en congé parental ou déchargés syndicaux
à 100% la perçoivent en totalité.
Sont exclus de ce versement, les collègues
qui au 1er janvier de l’année considérée sont dans
les situations suivantes en :
- congé parental ;
- disponibilité ;
- détachement (sauf si le corps d’accueil est lui-
même éligible au versement).
Il reste une interrogation pour les collègues en si-
tuation de CLD et CLM.
Sont exclus aussi les collègues occupant
un poste :
- de conseiller pédagogique, d’enseignant référent,
d’animateur informatique à temps complet, de
coordonnateur d’unité d’enseignement, de direc-
teur et directeur adjoint de SEGPA, de PALD/
PACD, de personnels des GRETA.
CARTE SCOLAIRE: UNE DOTATION TOUJOURS INSUFFISANTE
La répartition académique des 2489 postes pour la rentrée 2021 est maintenant con-nue. Dans un communiqué le SNUipp-FSU explique pourquoi cette dotation positive ne suffira pas pour répondre aux priorités ministérielles, faire baisser les effectifs, abonder les postes de RASED ou encore les moyens de remplacement.
0 postes pour l’académie de Reims ! La non fermeture de 21 écoles rurales dans l’Aube en 2020 a fortement impacté les moyens de remplacement qui manquent cruellement dans la période actuelle et qui continueront à manquer dans la période à venir...Il n’a pas été possible d’abaisser les effectifs en grande sec-tion de maternelle comme annoncé... Les travaux de préparation de la carte scolaire 2021 ont débuté. Le SNUipp-FSU Aube a lancé une enquête en ligne auprès des écoles du département. Afin de les préparer au mieux et d'être en capacité de défendre toutes les situations de fermetures et d'ouvertures nous avons besoin des prévisions d ' e f f e c t i f p o u r v o t r e é c o l e . Même si vous pensez que votre école n'est pas concernée, transmettez nous vos effectifs. Plus nous aurons de prévisions d'effectif, plus notre vision de la carte scolaire sera fine.