JULIE GINGRAS
LE RÔLE DE L'ABONDANCE DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Mémoire
présenté
à la Faculté des études supérieures
de l'université Lavai
pour l'obtention
du grade de Maitre ès arts (51.-4.)
Département d'Économique
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL . .
Version préliminaire octobre 1997
@ JULIE GINGRAS, 1997
National Library 1+1 of,., Bibliothèque nationale du Canada
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Résumé
Le Canada déborde de ressources naturelles et on cherche à savoir par quels mécanismes
cette richesse peut affecter son t a u de croissance et de quelle façon ils opèrent.
Plusieurs phénomènes peuvent influencer le taux de croissance d'un pays abondant
en ressources naturelles, comme l'effet Dutch Disease, les innovations technologiques,
le débordement des connaissances, etc. De ces nombreux mécanismes découlent un
certain nombre de politiques pouvant permettre un meilIeur taux de croissance, mais
leurs effets sont souvent moindre qu'anticipés, puisque certains autres mécanismes ont
un effet négatif sur le taux de croissance, donc I'effet total demeure souvent ambigu.
Avant-Propos
Je tiens à remercier mon directeur de recherche, Monsieur Stephen Gordon, pour ses
nombreux conseils et son support. Ses connaissances et son savoir-faire m'ont été
d'une aide précieuse. Sans son aide, ce projet n'aurait pu prendre forme. J'aimerais
aussi remercier Monsieur Jean-Thomas Bernard qui a bien voulu répondre aiLu nom-
breuses questions que je lui exposais.
Je ne pourrais passer sous silence le groupe de recherche en environnement. énergie
et ressources naturelles (GREEN), qui par son programme de bourse m'a permis
d'obtenir le financement nécessaire à la poursuite de mes études.
J'aimerais également remercier ma famille et plus particulièrement ma mère qui
a su me transmettre son goût pour les études. Finalement, je remercie Martin pour
son support et ses nombreux encouragements durant toute l a durée de mes études.
Table des Matières
Résumé
Avant-Propos iii
1 Introduction 1
Rôle des ressources naturelles 5
2.1 "Dutch Disease" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
. . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2 Modèles de croissance néo-classiciiies 10
. . . . . . . . . . . . . . 2.2.1 Modèles de croissance à t h s secteurs 12
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.2.2 La convergence 13
. . . . . . . . . . . . . 2.3 Croissance endogène et invest isser~ient en R&D 15
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2.4 Evidences empiriques 17
. . . . . . . . . . . . 2.5 Le rôle des ressources naturelles dans la croissance 19
3 Les ressources dans un mod&le néo-classique 21
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.1 Modèle de type Rarnsey 21
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3.2 Discussion des résultats 28
4 Rôle de la R&D 30
. . . . . . . 4.1 Learning-by-doing et les débordements de connaissances 30
5 Modèle avec RSrD endogène 34
3.1 Discussion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . - . . . . . 40
6 Conclusion
Bibliographie
Chapitre 1
Introduction
Le Canada déborde de ressources naturelles et on peut s'attendre à ce que cette
richesse l'avantage par rapport aux pays qui ne sont pas aussi bien dotés. On est
donc tenté de croire qu'un pays possédant une telle richesse connaîtra une croissance
plus importante que les autres pays. Par contre, on constate que des pays pauvres
en ressources naturelles, tels que le Japon, la Corée, Hongkong et Singapour, ont
des taux de croissance élevés, alors que d'autres avec une dotation plus importante,
comme le Zaïre, le Vénézuela et la Russie, ont un faible taux de croissance.
Est-ce que l'autorité centrale doit utiliser les fonds publics pour stimuler le secteur
des ressources naturelles et ainsi améliorer la croissance économique? Les fonds
publics devraient ëtre utilisés dans le cas où l'investissement dans un secteur profite
aussi a d'autres secteurs, car le privé est moins incité par cet investissement puisqu'il
ne reçoit qu'une partie du rendement. Cette partie du rendement qui n'est pas perçue
par l'investisseur s'appelle effets de débordement. Ces débordements sont captés par
les autres secteurs de l'économie e t peuvent prendre différentes formes.
Par exemple, lorsque Ie Québec a investi dans le grand projet de la Baie James,
le but premier était d'assurer l'approvisionnement en électricité pour le Québec.
!dais pour réaIiser ce projet. on a dû développer une nouvelle expertise technique.
comme adapter certaines technologies existantes ou en développer de nouvelles afin
de répondre aux exigences du projet. Ces nouvelles découvertes peuvent être mod-
ifiées pour ainsi profiter a d'autres industries qui ne sont pas liées à la Baie James et
ainsi être plus efficaces. L'efficacité accrue des industries qui utilisent la nouvelle tech-
nologie est un effet de débordement. En utilisant la nouvelle technologie disponible,
les firmes économisent sur la R&D qu'elles n'ont pas besoin de faire pour obtenir le
même résultat. On peut aussi parler de l'expérience acquise par les travailleurs qu'ils
peuvent ensuite appliquer à d'autres secteurs.
Pour nous permettre de faire une analyse éclairée de ces questions, nous devrons
nous pencher sur le rôle des ressources naturelles dans l'économie du pays propriétaire.
Tout d'abord nous nous intéresserons à ce qu'on appelle dans la littérature l'effet
"Dutch Disease" . Ce phénomène survient dans un pays suite à la découverte d'un
stock de ressources naturelles en demande sur le marché. Nous expliquerons par quels
mécanismes le secteur des ressources connaîtra une expansion. alors que le secteur
manufacturier subira une période de ralentissement.
L'analyse de différents modèles de croissance nous donnera un bon point de départ
pour l'élaboration de nos modèles. Les principaux modèles sur lesquels on a porté
notre attention sont ceux de croissance néo-classiques. Nous devrons aussi nous
intéresser au modèle de croissance à deux secteurs pour nous permettre de bien voir
les interactions entre les différents secteurs suite aux décisions prises par ces derniers.
On regardera aussi l'analyse de plusieurs économistes sur l'importance de la crois-
sance endogène et les investissements en R&D. Pour bien construire nos modèles,
on s'intéressera sur la place que prennent les ressources natureIles dans la croissance
économique du paFs.
Dans le premier modèle présenté, la production de ressources naturelles est utilisée
comme intrant dans le secteur manufacturier. Ln investissement dans le secteur des
ressources naturelles peut aussi profiter au secteur manufacturier et la décision d'in-
vestir doit tenir compte du rendement total de l'investissement. On cherche donc à
vérifier la présence d'effets de débordements et à les quantifier. Une fois que l'on a
vérifié la présence d'effets de débordements, on peut déterminer la politique optimale
d'investissement et la provenance des fonds, soit par le secteur public ou le privé.
Cette analyse peut aussi nous indiquer le rythme optimal d'extraction du stock de
ressources naturelles pour un pays.
Dans un second modèle, on introduit la R&D endogène. Cela ajoute plus de
réalisme à notre analyse, puisque dans une telle situation, les firmes font de la
recherche pour améliorer le niveau de la technologie disponible, alors que dans le
modèle précédent, les firmes devaient utiliser la technologie disponible sans pouvoir
l'améliorer. Ce modèle permettra une ébauche de solution quant au rôle de la R&D
sur le taux de croissance de l'économie étudiée. De pIus, on analysera l'impact d'un
investissement en R&D dans le secteur des ressources naturel@ sur le secteur manu-
facturier. On peut s'attendre qu'une partie des découvertes réalisées par le secteur des
ressources naturelles soit profitable au secteur manufacturier. Le secteur manufac-
turier ne peut pas utiliser toutes les découvertes du secteur des ressources naturelles,
puisque ces deux secteurs ont des besoins différents et pour les combler, le secteur
manufacturier pourra utiliser une variante des découvertes du secteur des ressources
naturelles.
L'analyse des résultats de ce modèle permettra de faire ressortir l'impact de RkD
dans notre économie. On pourra alors vérifier si l'intervention du gouvernement dans
le secteur des ressources naturelles doit être plus ou moins importante pour permettre
à l'économie d'être optimale et ainsi lui permettre l'utilisation efficace de son stock
de ressources naturelles.
Chapitre 2
Rôle des ressources naturelles
2.1 "Dutch Disease"
Pour un pays, la découverte d'un stock de ressources naturelles va entraîner plusieurs
modifications à court et à long terme. De plus, si le nouveau stock est important ou
si la matière découverte est recherchée, les impacts peuvent prendre une plus grande
importance. Pour un pays dans une telle situation, il est essentiel de s'interroger sur
les différents changements qu'entraînera ce nouveau stock pour ainsi lui permettre
d'élaborer la meilleure stratégie d'extraction. Le principal phénomène à prendre en
considération est l'effet "Dutch Disease" , ce dernier correspondant aux effets qui
surviennent suite à la découverte d'un nouveau stock-de ressources naturelles.
Le phénomène qu'on a appelé "Dutch Disease" a été analysé pour la première fois,
comme son nom l'indique, aux Pays-Bas. On l'a remarqué lors de la crise pétrolière
survenue dans les années 1973-74. A cette période, les Pays -Bas possédaient un grand
stock de gaz naturel et la crise pétrolière a fait grimper le prix pour cette ressource, ce
qui a entraîné une période d'expansion d m le secteur des ressources naturelles. Par
contre, durant cette période, le secteur manufacturier connaissait un ralentissement
CH-4PZTRE 2. ROLE DES RESSOL'RCES -VA4TL%ELLES
relié à cette même crise. La maladie néerlandaise (Dutch Disease) expliquerait le
retard subi par le secteur manufacturier suite à la flambée des p r k dans Le secteur
des ressources naturelles.
L'effet "Dutch Disease" n'agit pas de la mème façon sur les différents secteurs.
Le secteur des ressources connaîtra des effets positifs liés à la découverte du nouveau
stock de ressources, alors que le secteur manufacturier verra un ralentissement dans
son niveau de production.
Analysons les effets reliés à l'arrivée d'un nouveau stock de ressources naturelles
dans une économie ouverte à deux secteurs. soit celui des ressources naturelles et le
secteur manufacturier. court terme. la hausse du stock de ressources naturelles aug-
mente la richesse du pays en offrant une plus grande quantité d'intrants au secteur des
ressources naturelles. Cette augmentation de la quantité d'intrants rend disponible
ce facteur de production à faible coût, ce qui augmente le niveau de production dans
le secteur des ressources naturelles.
La forte production dans ce secteur nécessite l'embauche de nouveaux travailleurs
à un salaire supérieur, entraînant également la hausse des salaires dans le secteur
manufacturier, dû au mouvement des travaiIleurs. Sile secteur manufacturier ae suit
pas cette pression a la hausse des salaires, les travailleurs migreraient vers le secteur
des ressources naturelles et le secteur manufacturier se trouverait dans une situation
de pénurie de travailleurs et devrait ainsi réduire son niveau de production.
La hausse des salaires dans L'économie provoque une augmentation du revenu
national et par le fait même une plus forte demande pour les différents biens de
consommation. Suite aux différents changements dans les salaires, on assiste à une
CH-4 PITRE 2. ROL E DES RESSOURCES X4TCREL LES
migration des travailleurs du secteur manufacturier vers le secteur des ressources
naturelles. puisque la hausse des salaires est plus forte dans le secteur des ressources
et le besoin de main-d'oeuvre dans ce secteur est plus important. De plus. ce secteur
connaît une période d'expansion. alors que le secteur manufacturier est plut^) au
ralenti.
-4 court terme, le secteur des ressources fait face à une période d'expansion, alors
que le secteur manufacturier connaît une période de ralentissement et doit faire face à
des coiits d'ajustement élevés. Au niveau agrégé, on remarque une augmentation des
exportations de ressources naturelles, puisque le pays peut offrir une grande quantité
de ressources naturelles à un prix compétitif et on observe également une augmenta-
tion du taux de change.
-4 plus long terme, le secteur des ressources naturelles finira par épuiser le stock
de ressources et son niveau d'emploi va diminuer. La production connaîtra un ralen-
tissement, à moins qu'on découvre d'autres stocks. Le secteur manufacturier qui a
connu un certain ralentissement va redémarrer, mais il ne pourra pas récupérer le
retard qu'il a pris. Les exportations diminueront puisqu'on n'est plus en mesure de
fournir autant de ressources naturelles et on verra un affaiblissement dans le taux de
change.
En bout de ligne, on peut affirmer que le secteur primaire sort gagnant de cette
découverte inattendue, puisqu'il a pu profiter d'une richesse supplémentaire qu'il
n'avait pas prévu. Quant à lui, le secteur manufacturier n'a pas une telle chance,
puisque son secteur a connu un ralentissement qu'il ne pourra jamais récupérer. Au
niveau agrégé, on remarque une hausse du revenu national; donc, si on additionne
ce phénomène aux changements subis par les deux secteurs; on peut s'attendre à un
CHAPITRE 2. ROLE DES RESSO L'RCES X-ITL'REL L ES
effer positif sur l'économie.
Par contre. l'effet sur le t a u - de croissance de long terme n'est pas aussi clair et il
est possible de soulever des cas où l'effet "Dutch Disease" a un effet négatif. Au tout
début, la découverte du stock de ressources naturelles augmente le revenu national,
mais, par la suite, le taux de croissance pourrait connaître un ralentissement. Ce
phénomène implique donc qu'à une certaine pénode, le niveau de consommation sera
inférieur à celui qu'on aurait connu avant le changement. Dans ce cas, Ia découverte
entraine un effet nuisible à long terme.
Cet impact négatif à long terme peut être amplifié par le rôle de la R&D. Par
exemple, dans une économie où la recherche est réalisée par le secteur manufacturier
et ensuite propagée vers le secteur des ressources naturelles, l'arrivée d'un nouveau
stock de ressources naturelles peut être nuisible à long terme. Si le taux de croissance
est déterminé par le niveau technologique, le ralentissement du secteur manufacturier
décrit par l'effet "Dutch Disease" ralentit également les investissements en R&D et
l'arrivée de nouvelles technologies. Ce ralentissement du progrès technologique ai-
fectera négativement le taux de croissance de l'économie et on se retrouve dans la
situation décrite précédemment, c'est-à-dire que malgré une augmentation du niveau
de consommation à une certaine période, le taux de rroissance plus faible que le taux
avant la découverte entraîne un niveau de consommation à Iong terme inférieur à ce
qu'on aurait connu sans la découverte du stock.
Par contre, si la R&D est effectuée par le secteur des ressources naturelles, on peut
plutôt s'attendre à une augmentation du taux de croissance par rapport à Ia situation
initiale. Comme on l'a vu précédemment, le secteur des ressources naturelles profite
de la découverte d'un stock de ressources naturelles. Cette hausse de revenus, lui
CH-4 PITRE 2. ROL E DES RESSO L'RCES -I'.-lSC:RELLES
permet d'investir davantage dans La RkD et ainsi de possiblement améliorer son
niveau technologique. En présence d'effets de débordements. on peut s'attendre à
ce qu'une certaine partie de ces technologies servent au secteur manufacturier et le
rende plus productif. Grâce a m effets de débordements, le niveau de consommation
va augmenter, ainsi que son taux de croissance. Pour bien faire l'analyse du taux
de croissance de la consommation, on peut utiliser les modèles de croissance néo-
classiques, tels que ceux de Solow-Swan et de Ramsey.
CH.4PI'TRE 2. ROLE DES RESSOC'RCES .X.ITT_I'RELLES
Modèles de croissance néo-classiques
Pour analyser I'impact sur plusieurs périodes d'un changement tel que la quantité
des intrants disponible. on peut utiliser les modèles de croissance néo-classiques. Ces
modèles permettent une analyse pour des économies fermées à un secteur. On abor-
dera le modèle développé par Solow-Swan qui traite le taux d'épargne de façon exogène
et celui de Ramsey où le niveau d'investissement est endogène.
Le modèle développé par Soiow-Swan (1956) permet de faire l'analyse de la crois-
sance d'un modèle à un secteur, où Ie taux d'épargne des ménages est fke et exogène.
La fonction de production utilisée dépend du stock de capital physique et de la quan-
tité de travail, mais elle ne tient pas compte du progrès technologique. Le taux de
croissance de la population est fixe et exogène. La seule variable d'état de ce modéle
est le stock de capital physique qui varie avec l'investissement (l'épargne) et le taux
de dépréciation. Ce modèle simple arrive à la conclusion qu'à l'état stationnaire, le
niveau dépargne servira à couvrir parfaitement la dépréciation et ainsi assurer un
niveau de consommation per capita constant dans le temps.
Dans le modèle de SoIaw-Swan, on analyse le cas d'une économie fermée à un
secteur. Dans une telle situation, l'output total de l'économie (Y) peut être soit
consommé (C), soit investi (1) pour créer de nouvelles unités de capital physique (K).
En économie fermée, l'investissement (1) correspond exactement au niveau d'épargne
(S), puisque les capitaux ne peuvent pas circuler entre les pays, et le niveau d'output
correspond au revenu national.
Dans ce modèle, la population croit à un taux fixe et déterminé de façon exogène
(n). Cette augmentation de la population contribue à diluer l'output entre La popu-
lation, donc un niveau de consommation per capita plus faible. Pour maintenir un
CH-4PITRE 2. ROLE DES RESS0L:RCES .Y-4TC'RELLES I l
niveau de consommation per capita constant et conserver le pays a l'état stationnaire,
on doit investir suffisamment pour couvrir la dépréciation du capital et l'augmentation
de la population. c'est ce qu'on appelle la règle d'or.
Solow-Swan ont présenté un modèle où le taux d'épargne est constant et exogène.
Pour avoir un taux d'épargne variable, il faut utiliser le modèle de crkssance développé
par Ramsey (1928) et retravaillé par la suite par Cass et Koopmans (l965), où le taux
d'épargne est variable, ce dernier modèle, permet de maximiser I'utilité des agents.
.\ l'état stationnaire, les intrants doivent avoir le même rendement peu importe le
secteur où ils sont employés.
Le modèle de Ramsey analyse le problème de la consommation de façon dy-
namique, ce qui signifie que toutes les décisions prises à une période affectent les
décisions qui seront prises dans les périodes futures. Etant donnée l'aspect dynamique
du modèle de Ramsey, on doit utiliser le Principe du maximum de Pontryagin pour
le résoudre. Dans le modèle de Ramsey, on détermine le niveau de consommation
ou d'investissement qui permet de maximiser l'utilité, sujet a certaines variables de
contrôle, dans le cas qui nous occupe, le stock de capital physique. Sur le sentier
de la croissance équilibrée, on observe que le taux de croissance de la consomma-
tion est constant et qu'il dépend seulement du niveau-technologique et non pas des
préférences. Ceci implique qu'un pays qui est moins impatient aura un niveau de
consommation plus élevé qu'un autre, mais leur taux de croissance reste le même:
on aura alors deux économies qui évolueront de façon parallèle. Sur le sentier de la
croissance équilibrée, le taux de croissance de chacune des variables est entièrement
déterminé par le niveau de la technologie qui est exogène et constant.
CH=IPITRE 2. ROLE DES RESSO C-RCES hV.=1TC'REL L ES
2.2.1 Modèles de croissance à deux secteurs
Après avoir discuté des modèles de croissance de base a un secteur, on doit aussi
analyser les modèles de croissance endogène à deulv secteurs. La structure de base
d'un modèle à deux secteurs ressemble un peu aux modèles à un secteur, sauf qu'il y
a une interaction entre les deux secteurs. Par exemple, si les fonctions de production
de chacun des secteurs utilisent les mêmes facteurs de production, tels que le capital
physique et le capital humain, il y aura un arbitrage entre les deux secteurs, suite
aux changements dans le niveau des salaires. Il peut donc exister un mouvement
du capital physique et du capital humain entre les différents secteurs. Le niveau de
capital physique qu'ils emploieront dépend du type de technologies utilisées, c'est-à-
dire soit une technologie intensive en capital physique ou humain.
Dans ce type de modèle, on devrait trouver à l'état stationnaire que le tau de
rendement net du capital physique doit être égal à celui du capital humain. De
pIus, à l'état stationnaire, on trouve que le taux de croissance de l'output, de la
consommation, du stock de capital physique et humain doit être le même. Ce type
de modèle à deu-K secteurs permet aussi l'introduction et l'analyse des débordements
de R&D qu'on traitera plus tard.
CH-4PITRE 3. ROLE DES RESSOL'RCES ';=1TC'RELLES
2.2.2 La convergence
L-n des résultats des modères de Solow-Swan et de Ramsey est que les pays pauvres
ont tendance à avoir un taux de croissance per capita plus élevé que les pays riches. et
ce, jusqu'à ce qu'ils aient réussi à les rejoindre. Cette propriété vient de l'hypothèse
des rendements décroissants du capital. Selon cette hypothèse, les pays plus pauvres
n'ont aucun effort à fournir pour voir leur taux de croissance augmenter, car peu
importe les moyens entrepris, ils finiront par obtenir un taux de croissance aussi
élevé, voir même plus élevé que les pays les plus riches.
Cet état des choses a aussi un impact pour les pays riches, c'est-à-dire qu'ils sont
condamnés a avoir un taux de croissance plus faible que les pays pauvres et ainsi,
se retrouver après quelques années dans la catégorie des pays pauvres. En réalité,
on n'observe pas de corrélation négative entre la richesse d'un pays et son taux de
croissance. On trouve des pays riches ayant un fort taux de croissance et d'autres plus
pauvres avec un taux de croissances plus faible; dans ce cas, il n'y a pas possibilité
de convergence pour ces pays.
De plus, il est assez difficile d'admettre qu'un pays n'a aucun pouvoir sur son taux
de croissance, puisque I'on sait que certaines actions lui permettent de l'influencer.
Par exemple, les innovations technologiques et les investissements en capital humain
peuvent avoir un effet positif sur le taux de croissance. Par contre dans les modèles
précédents, le niveau technologique est exogène et ne permet pas les investissements
en R&D.
Romer (1986) a amélioré cet te situation en introduisant l'innovation technologique
endogène dans son modèle. Désormais, l'économie peut influencer son niveau tech-
nologique en faisant un investissement dans la recherche. Cependant, ce nouveau
CH-VITRE 2. ROLE DES RESSOC-RCES -L'ATURELLES 14
modèle prévoit que le taux de croissance n'est pas optimal. puisque le niveau de
recherche entrepris par les firmes est insuffisant étant donné les effets de débordements.
Pour augmenter le niveau de bien-ëtre social, le gouvernement aurait avantage à inve-
stir dans la R&D. ou à inciter les firmes à le faire en rendant ce type d'investissement
moins coûteux.
CH.-IPITRE 2. ROL E DES RESSOrRCES Y.4SC*RELL ES
2.3 Croissance endogène et investissement en R&D
Dans les modèles dont on a discuté jusqu'ici, le niveau de la technologie était toujours
pris comme exogène. Regardons maintenant les modèles de croissance endogène,
où le niveau de la technologie est variable, c'est-à-dire que la firme peut décider
de consacrer une partie de son revenu en R&D. La firme est incitée à faire un tel
investissement si le rendement lui permet de couvrir les coûts engendrés, mais aussi,
si la nouvelle technologie répond a un besoin du marché. Par contre, comme le
souligne Romer (1986)' à l'équilibre concurrentiel le niveau de recherche entrepris par
les firmes peut être trop faible et toute politique permettant d'augmenter la part des
revenus consacrés à la R&D entraînera une hausse du bien-être.
Le stock de R&D, qui est une accumulation d'investissement. coûte cher à dévelop
per, c'est pourquoi on cherche à quantifier l'ampleur des retombées d'un tel investisse-
ment. Ces bénéfices peuvent être ressentis dans le secteur même où l'investissement
a eu lieu, mais également dans les autres secteurs de l'économie. Dans ce cas, on
parlera d'externalités. 11 existe deux types d'externalités provenant de la R&D, tout
d'abord, la baisse du prix des produits affectés par l'investissement et deuxièmement,
l'inspiration nouvelle que cette innovation va entraîner sur d'autres recherches. Ces
débordements causés par la R&D ont trois effets principaux.
Premièrement, on remarque un effet de productivité, c'est-à-dire qu'il y aura des
changements dans la quantité d'output produite. Dans un secteur, la R&D peut avoir
des effets positifs sur la productivité, soit en réduisant les coûts de production ou en
augmentant les bénéfices. Les bénéfices privés sont mesurés par la différence entre les
profits nets de l'innovation et ceux qui auraient été réalisés sans cette innovation. Les
secteurs qui utilisent comme intrants les biens du secteur innovateur peuvent aussi
CKWITRE 2- ROLE DES RESS0C:RCE.S S-4TURELL ES
bénéficier d'effets indirects par l'achat d'un bien qui ne réflète pas l'entière valeur de
l'innovation.
Les externalités de R&D entrainent une modification dans le choix des intrants,
parce que les débordements peuvent être des compléments ou des substituts au capital
de R&D pour les industries qui ont une forte propension à dépenser en R&D et un
substitut pour les autres industries. Le bénéfice social d'une innovation est obtenu en
ajoutant au bénéfice privé le changement dans le surplus du consommateur, auquel
on doit soustraire les coûts entrepris par toutes les firmes qui poursuivaient la même
innovation.
CH.-iPITRE 2. ROL E DES RESSOC'RCES .\--4TL'REL L ES
2.4 Evidences empiriques
Quatre principales études portent sur les effets de débordements de la R k D pour des
industries canadiennes. soit Bernstein (1988). Bernstein et Nadiri (1989), hlohnen
(1992) et Uohnen-Lépine (1991). Bernstein (1988) a étudié 680 entreprises canadi-
ennes regroupées dans 7 industries sur la période allant de 1978 à 1981.
La majorité des études sur le sujet indiquent que le taux de rendement social de la
R&D est supérieur au taux de rendement privé. à cause des débordements. Une façon
d'estimer le taux de rendement social de la R&D consiste à estimer sa productivité
marginale ou la réduction des coûts suite à l'introduction du stock de connaissances
comme input dans la fonction de production ou la fonction de coût.
Toujours selon Bernstein (1988), le taux de rendement social est supérieur au
t a w de rendement privé par un facteur de 70% à 115%, selon que l'industrie ait une
propension à dépenser pour la R&D plus ou moins élevée. Il semble aussi que la
provenance des fonds de R&D a un impact sur le niveau des externalités. La R&D
subventionnée par les fonds publics est moins efficace que celle financée par le privé.
Pour expliquer la différence entre le t a u privé et le taux social, Romer (1987,
1990) propose un modèle où la variable technologique est déterminée par les débor-
dements de connaissances. Arrow (1962) explique que les débordements de connais-
sances doivent être traités comme un investissement en capital et que chaque unité
investie ne fera pas qu'augmenter le stock de capital physique, mais fera aussi aug-
menter le niveau technologique de toutes les firmes affectées par les débordements.
La principale conclusion de ces études est que le taux de rendement social est
supérieur au taux de rendement privé. Le taux de rendement privé se situe, selon les
CKiPITRE 2. ROLE DES RESSOURCES .Y-4TCrRELLES L 8
études et les industries. entre 5% et 274% et entre 11% et 314% pour le taux sociai.
CH-4PZTRE 2. ROLE DES RESSOLTZCES .kP-4TL'RELLES
2.5 Le rôle des ressources naturelles dans la crois-
sance
La quantité des facteurs de production présents dans les différentes économies varient
beaucoup. Certaines économies sont riches en capital humain. en capital physique ou
en ressources naturelles. L'abondance de l'un ou l'autre de ces facteurs de production
agira de façon différente sur l'économie selon la nature de l'intrant, la composition de
l'économie, le type de politiques en vigueur dans le pays ... première vue, on peut
être tenté de croire que la présence d'une grande quantité de ressources naturelles
dans un pays aura nécessairement un effet positif sur le taux de croissance de ce
pays, mais la conclusion ne semble pas aussi évidente. Quelques économistes se sont
penchés sur la question pour tenter d'élaborer des solutions a ce problème.
Les études de Gelb (1988) et Auty ( 1990) observent une faible performance du
taux de croissance des Pays abondants eri ressources naturelles et ils proposent des
facteurs économiques et politiques pour expliquer cette situation. Dans Berge et al.
(1992), on explique que la forte dotation en ressources naturelles d'un pays peut avoir
un effet défavorable sur la croissance et sur l'exportation de produits manufacturés.
Lane et Torne11 (1995) démontrent que les pays riches en ressources naturelles ori-
entent plus leurs politiques vers la capture de la rente que les pays les plus pauvres.
Dans leur modèle, ils montrent que la découverte de nouveaux dépôts de ressources
naturelles entraîne des confits pour déterminer à qui appartient la rente et risque
ainsi d'entraîner l'épuisement du bien public.
Selon Paul Prebish et Hans Singer, la croissance basée sur les ressources est inef-
ficace, puisque les prix mondiaux des exportations des biens primaires relativement
aux biens manufacturés sont en baisse. Cette baisse s'explique par l'augmentation
CH-4PITRE 2. ROLE DES RESSOCRCES .V.4TUREL LES
plus rapide de la demande mondiale pour les biens manufacturés par rapport à la
demande pour les biens primaires et/ou parce que les pays riches ont des politiques
plus protectionnistes envers les importations de ressources primaires. que pour les
importations de biens manufacturés. Sachs et Warner (1995) ont trouvé une rela-
tion négative entre l'abondance de ressources naturelles dans un pays et son taux de
croissance.
L'analyse d'un modèle de croissance basé sur la dotation en ressources naturelles
est plus complexe que celle basée sur le stock de capital physique. Contrairement à t e
dernier, Les ressources naturelles sont épuisables et pour demeurer à l'gtat stationnaire,
il faut s'assurer que le taux de renouvellement de la ressource permet de couvrir son
extraction ou de s'assurer qu'on puisse substituer cette ressource par une autre.
Chapitre 3
Les ressources dans un modèle
neo-ciassique
3.1 Modèle de type Ramsey
On analyse ici un modèle de croissance à deux secteurs dans une petite économie
fermée. Pour une question de simplicité, nous n'avons retenu ici que deux secteurs,
mais qui sont tout de même très représentatifs de l'ensemble de l'économie. Ces deux
secteurs sont ceux des ressources naturelles (secteur primaire) et le secteur manu-
facturier ou de la transformation (secteur secondaire). Toujours pour une question
de simplicité, on a normalisé le facteur travail dans les fonctions de production a 1,
puisquliI n'apporte pas d'informations supplémentaires à notre analyse. Le secteur
des ressources naturelles produit un output YR en utilisant comme intrant le stock
de capitd physique (K) et le stock de ressources naturelles (R). La fonction de
production de ce secteur s'écrit comme suit:
Les fonctions de production utilisées sont de type Cobb-Douglas, parce que leur
analyse est plus simple et que leur utilisation est fréquente dans la littérature. Le
secteur manufacturier produit en utilisant la totalité de la production du secteur
des ressources naturelles (Yi) comme facteur de technologie linéaire. Les fonctions de
technologies linéaires offrent l'avantage d'être faciles d'utilisation, tout en permettant
de générer de la croissance économique sans toutefois entraîner une diminution de
la productivité marginale de (ycr). Précisons que le niveau technologique (A) peut
varier dans le temps.
L'économie fait face à une contrainte physique, qui l'oblige à ne pas consommer
(C) ou investir en capital physique (1) plus que son niveau d'output final Yw:
Le stock de capital physique (K) varie positivement avec le niveau d'investissement
(1) et négativement avec la dépréciation du capital (6):
K = I - b ~ (3-4)
En utilisant les équations (3.1) à (3.3)' on peut rééerire l'équation (3.4) de la façon
suivante:
K = ~ ~ 0 ~ l - m - c - 6~ Le stock de ressources naturelles (R) disponible varie à un taux R:
CH-4PITRE 3- LES RESSO Cï2CES D-iVS CS JIOD,!~ E -\-ÉO-CLASSIQ CE 23
c'est-à-dire que le stock diminue avec le niveau d'extraction YR, mais augmente avec
le taux de remplacement A.
Le paramètre X peut ëtre interprété de plusieurs façons. Premièrement, dans le cas
de ressources non-renouvelables, il capte l'effet des découvertes de nouveaux stocks
de ressources ou la découverte de nouvelles techniques qui rendent l'extraction plus
profitable, ce qui augmente le stock de ressources non-renouvelables économiquement
disponible. Par stock de ressources économiquement disponibte, un entend ici, un
stock de ressources où l'extraction entraine un profit positif ou nul. Il est donc
possible que certains stocks soient connus, mais non-exploités, puisqu'ils ne sont pas
rentables.
Le paramètre X peut aussi représenter les ressources renouvelables où X > O cor-
respond à la capacité de regénération de la ressource. Si X = O, cela signifie que la
ressource ne se regénère pas: nous sommes alors en présence d'une ressource non-
renouvelable. Si on pousse l'analyse du X encore plus loin, on peut aussi l'interpréter
comme l'arrivée de nouvelles technologies qui permettent de substituer l'utilisation
d'un certain type de ressources naturelles dans un processus de production par une
autre ressource. Pour illustrer ceci, pensons à l'époque où l'on utilisait le charbon
pour fabriquer 1'éIectricité. Lorsque la technologie a permis d'utiliser la force de l'eau
pour fabriquer cette énergie, on s'est alors retrouvé avec une &grneatation du stock
de ressources disponible pour la fabrication du même output.
Si dans l'équation (3.6)' on substitue le résultat (3.1), on obtient l'équation suiv-
ante:
La fonction objective qui sera utilisée dans le modèle utilise une fonction d'utilité
instantanée:
CL-' C(C) = -
l - r Notre fonction objective représente l'utilité totale actualisée pour toutes les périodes
futures:
OC
(3.9)
où l /y représente l'élasticité de substitution intertemporelIe et pl le taux de préférence
pour le temps.
Puisque nous ne sommes pas en présence d'externalité, on peut utiliser le deuxième
théorème du bien-être, c'est-à-dire que la maximisation de t'utilité par l'autorité cen-
trale génère une allocation Pareto optimale entre les agents, ce qui est cohérent avec
le modèle concurrentiel. L'autorité publique tente de maximiser la fonction objective
sujet aux contraintes suivantes sur les variables d'état (K) et (R):
La seule variable de décision de ce modèle est la variable de consommation (C),
c'est-à-dire qu'elle est la seule sur Iaquelle l'agent a un pouvoir de décision. On peut
alors écrire la fonction Hamiltonienne en valeur courante du problème de la façon
suivante:
Des conditions de Pontruagin, il découle les conditions suivantes:
BR = MR - @K(I - C Y ) A K ~ R - ~ + O R ( l - a)KQR-& - BRX (3.13)
Et les conditions de transversalité sont:
Les paramètres QK et QR sont typiquement interprétés comme des prix sur le
marché de la concurrence parfaite. eK et BR représentent respectivement Ies prix
de concurrence pour l'output manufacturier et l'output du secteur des ressources
natureIles. Commençons notre analyse avec l'équation (3.12), en divisant les deux
côtés de l'équation par OK, on obtient le taux de croissance du prix de l'output du
secteur manufacturier: . .
De la même façon, avec L'équation (3.13), on trouve le taux de croissance du prix
du secteur des ressources naturelles:
En prenant Ie taux de croissance de l'équation (3.11), on obtient:
On remarqcs que le taux de croissance du prix de l'output du secteur manufacturier
varie à l'inverse du niveau de la consommation.
On ne peut pas trouver la solution exacte de ce problème, donc on regarde le
comportement des variables sur le sentier de la croissance équilibrée. Sur le chemin
de la croissance équilibrée, on sait que le taux de croissance de la consommation
(c/c) est constant a K. on a:
donc le taux de croissance du prix d'ordre pour le stock de capital physique est
constant.
Comme O K / B K , p et b sont constants dans l'équation (3.16)' le taux de croissance
de a.-LKQ-' et (eR/eK)ûKe-LRL-a est le même:
Après simplification et réorganisation des termes, . on - obtient le résultat suivant:
Par hypothèse, on pose que A/A = p. On va utiliser cette simplification et le
résultat (3.19) dans l'équation (3.21)' pour ainsi obtenir le résultat suivant:
CK4PITR.E 3. LES RESSO L'RCES D.-1...S CA7 MODELE YÉO-CLASSIQ L-E 27
donc comme ,u et -;K sont constants. on peut conclure que le taux de croissance du
prix d'ordre de l'output du secteur des ressources naturelles est aussi constant.
Comme A/; = BR/f?R - o K / e K . on sait que (1 - - q 6 K / 6 R ) = O . donc de L'équation
(3.17). il en découle que:
Si on regarde le cas où X = O dans l'équation (3.23)' on retrouve exactement
le résultat de Hotelling, c'est-à-dire que le prix des ressources naturelles croît au
t a u d'intérêt ( p ) , qui est fixe. Des équations (3.22) et (3.23), on trouve l'expression
suivante pour le t a u de croissance ( K ) à l'état stationnaire pour ce modèle:
3.2 Discussion des résultats
De ce résultat. il en découle plusieurs remarques intéressantes. Par hypothèse. on
sait que le t a u de croissance de la consommation est constant, donc les paramètres
p. A. p et - le sont tous. Les paramètres p et X ont un effet positif sur le taux de
croissance. alors que les paramètres de préférence p et 7 ont l'effet inverse. De plus,
cette expression du taux de croissance de la consommation nous indique que plus la
R&D offre de nouvelles technologies au secteur manufacturier, plus K sera important.
On observe aussi qu'un pays qui est en présence de ressources naturelles renou-
velables ( A > O) aura un meilleur tawu de croissance qu'un autre pays ayant des
caractéristiques semblables, mais qui est pauvre en ressources renouvelables. Toute-
fois, il est possible qu'un pays abondant en ressources épuisables (A = 0) connaisse
un t a u de croissance positif s'il découvre de nouveaux dépôts de ressources ou de
nouvelles technologies qui rendent l'extraction plus facile e t moins coûteuse (A > 0).
Par contre, le taux de préférence pour le temps ( p ) et l'élasticité de substitution
(7) ont un effet négatif sur n. Cela signifie que si le taux de préférence pour le temps
p augmente, c'est qu'on est plus impatient et qu'on est moins prêt à retarder notre
consommation, ce qui entraîne une baisse du t a u de croissance de la consommation.
De la même façon, si on a une faible éIasticité de substitution, on est moins disposé
à substituter notre consommation vers le futur, ce qui contribue également à réduire
le taLu de croissance de la consommation. Ce résultat est surprenant, puisque dans
le modèle origina.1 de Ramsey, Le taux de croissance de la consommation n'est pas
influencé par les préférences, dors qu'en introduiçant un stock de ressources naturelles
épuisables, les préférences ont alors un impact sur le taux de croissance. Ceci est
probablement dû au caractère épuisabte du stock de ressources naturelles, car une
ressource renouvelable aurait probablement eu Le mëme impact qu'un stock de capital
physique.
Par ailleurs. si on pose que X = p. on retrouve le cas où le rendement pour le
stock de capital physique (K) est identique au rendement du stock de ressources
naturelles (R). C'est un résultat standard dans la littérature économique, qui stipule
qu'à l'équilibre. le taux de rendement de chacun des facteurs de production utilisés
doit ëtre le mëme, sinon, on n'obtient pas une situation optimale.
il est très important de noter que selon les premiers résultats de notre modèle
de base, le stock de ressources naturelles (R) n'apparaît pas dans l'équation du taux
de croissance de la consommation. Donc le fait qu'un pays dispose de ressources
naturelles abondantes n'a pas d'impact sur son taux de croissance. Regardons le
cas de deux pays qui ont les mêmes valeurs pour les paramètres p, A, p et -f. Ces
deux pays auront le même t a u de croissance et ce, même si un pays est beaucoup
plus riche en ressources naturelles que l'aiitre. Par contre, le pays qui a le pIus de
ressources naturelles aura un niveau de consommation initial (Co) plus élevé. dû à sa
richesse. Par contre, si un pays pauvre cn ressources naturelles connaît un fort taux
de croissance, son niveau de consommation pourrait dépasser celui d'un pays avec
une forte dotation. Ce résultat nous ramène au résulta6 de Sachs et Warner montrant
que l'abondance des ressources naturelles a un effet nul ou même négatif sur le taux
de croissance d'une économie.
Chapitre 4
Rôle de la R&D
4.1 Learning-by-doing et les débordements de con-
naissances
Dans le modèle simple qu'on a étudié jusqu'à maintenant, on prenait la technologie
comme étant une donnée exogène, sur laquelle on n'avait aucun pouvoir. Par contre.
on sait que dans un monde plus réaliste, les firmes ont le pouvoir d'influencer le niveau
des connaissances par leurs actions. Par exemple, une firme qui fait beaucoup de
recherche et développement a des chances de faire des découvertes et ainsi d'augmenter
le stock de connaissances disponibles dans l'économie.
En l'absence de progrès technologique, les rendements décroissants rendent impos-
sible le maintien de la croissance per capita seulement par l'accumulation de capital
par travailleur. Les économistes néoclassiques dans les années 50 et 60 ont tenté de
corriger cette situation en permettant à la technologie de s'améliorer dans le temps.
Cette modification permet à l'économie de connaître une croissance per capita à long
terme.
Certaines découvertes sont accidentelles et souvent la recherche et développement
est faite par les universités ou dans des laboratoires gouvernementaux Cette recherche
est financée soit par des institutions privées ou par des agences gouvernementales.
Comme le montant consacré à la R&D dépend des conditions économiques, alors
I'évolut ion technologique dépend aussi de ces condit ions.
La première constatation c'est qu'on peut introduire le progrès technologique de
façon exogène dans les modèles, et ce, de plusieurs façoris. Les inventions qui pro-
duisent un certain niveau d'output en utilisant relativement moins de capital ou de
travail comme input, sont appelées des technologies épargnant le capital ou le tra-
vail. Les technologies qui n'utilisent pas plus ni moins de capital ou de travaiI sont
considérées comme neutres.
La définition de progrès technologique neutre dépend de la signification précise
des technologies qui épargnent le capital ou le travail. Trois définitions nous viennent
de Hicks(1932). Harrod(1942) et Solow(1969).
Dans le modèle de croissance néoclassique, seulement les technologies de type
"!abor-augmenting" permettent l'existence de l'état stationnaire, avec les taux de
croissance constants des différentes quantités à long -terme.
Dans son article de 1986, Romer a indiqué que la création des connaissances
vient de l'investissement. Lorsqu'une h e augmente son capital physique, elle a p
prend aussi à produire plus efficacement. Cet effet positif sur la productivité s'appelle
--learning-by-doing'. .i la lecture de l'article de Romer(1986). on peut faire deux con-
statations sur l'augmentation de la productivité. En premier lieu. chaque investisse-
ment effectué par une firme est susceptible d'entrainer du '-learning-by-doing" . L'aug-
mentation du stock de capital physique par une firme entraîne égaiement une aug-
mentation du niveau des connaissances, puisque l'arrivée de nouveaux équipements
nécessite des modifications dans le comportement des agents. Les travailleurs doivent
apprendre à utiliser les nouveaux équipements et développper de nouvelIes habitudes
de travail. Pensons a l'arrivée des ordinateurs dans les miliertv de travail qui a de-
mandé l'acquisition de nouvelles connaissances de ia part des travailleurs dans le
domaine de l'informatique. Le phénomène décrit précédemment réflète bien la pensée
de Arrow précisant que les gains de connaissance et de productivité viennent des
investissements et de la production.
La deuxième constatation, c'est que la connaissance de chaque firme est un bien
public. auquel les autres firmes ont accès à un coût nul, puisqu'on ne peut pas garder
cachées les nouvelles innovations. Ce phénomène implique donc que les modifica-
tions dans le niveau des connaissances des firmes correspondent au changement dans
l'ensemble de l'économie et sont proportionnelles au changement dans le stock agrégé
de capital physique K. Par contre, comme les connaissances ne se déprécient pas,
le taux de croissance des connaissances sera nul en l'absence de recherche, contraire-
ment au taux de croissance du stock de capital physique qui sera négatif en l'absence
d'investissement.
Dû au caractère non-rival des connaissances, c'est-à-dire que si une firme utilise
une idée, il n'y a rien qui empêche une autre firme de l'utiliser également; on peut
facilement accepter le phénomène du débordement des connaissances. Ce phénomène
s'explique par le fait que les firmes peuvent difficilement cacher leurs innovations et
ainsi les autres peuvent s'approprier ces découvertes sans avoir à faire la recherche.
Les firmes qui ont investi dans la recherche perdent alors leurs amntages par rapport
aiLu autres: c'est pourquoi elles ont avantage à cacher leurs innovations. Les brevets
offrent une certaine protection a u firmes en protégeant leurs découvertes pendant une
certaine période de temps. Durant cette période de protection. 1a firme peut couvrir
une partie des coûts importants associés à la recherche. Sans une telle protection des
innovations, les firmes seraient peu incitées à investir dans la recherche.
Comme la recherche est considérée comme un bien public, le niveau de recherche
entrepris par les firmes dans un modèle de concurrence parfaite est inférieur au niveau
de recherche qui devrait être effectué pour atteindre l'optimum social. Il y a donc
une trop grande part des capitaux qui va à la consommation, alors que trop peu va
a La recherche. Alors, pour atteindre l'optimum social, l'autorité centrale doit mettre
en place des politiques qui vise à diminuer le niveau de consommation pour dégager
des capitaux qui serviront a augmenter le niveau de recherche.
Chapitre 5
Modèle avec R&D endogène
-Après avoir analysé le modèle de base de Solow-Swan où le taux de progrès tech-
nologique est pris comme exogène, il est intéressant de complexifier un peu ce modèle
pour rendre la croissance économique endogène. Dans le modèle précédent, l'économie
n'a aucun contrôle sur le niveau de la technologie (A), puisqu'il est considéré comme
exogène au modèle. Pour rendre ce modèle plus près de la réalité, nous donnons aux
pays la possibilite de faire varier le niveau technologique auquel ils font face, en faisant
un investissement dans la recherche et le cl6veloppement (D). Le stock de RkD peut
être vu comme une mesure du niveau des ronnaissances au temps t.
Pour mieux comprendre toutes les implications de Pintroduction de la R&D dans
notre modèle, il faut analyser le comportement des deux secteurs en situation de
concurrence. Puisque nous sommes en présence de débordements, on ne peut pas
utiliser le deuxième théorème du bien-être, ce qui signifie que le comportement de
l'autorité centrale ne permet pas de maximiser le bien-être. Pour permettre les effets
de débordements, on a substitué le paramètre X réflétant l'arrivée de nouvelles tech-
nologies par kA pour ainsi réfiéter le fait que le secteur manufacturier peut profiter
d'une partie des découvertes réalisées par le secteur des ressources naturelles en les
adaptant a ses besoins. où k représente la part des technologies que le secteur man-
ufacturier emprunte au secteur des ressources naturelles. Regardons le problème du
secteur manufacturier. la firme de ce secteur produit un output Y b f (où Yw = AYR)
en utilisant l'output du secteur des ressources naturelles qu'elle achète au prix PR.
La condition de premier ordre découlant de cette fonction Lagrangienne est la
suivante:
Le niveau technoiogique dans ce modèle est maintenant endogène, c'est-à-dire
qu'une économie peut prendre des décisions qui affectent la croissance de la tech-
nologie disponible (A). Un investissement en R&D (D) par un pays contribue à faire
augmenter son niveau technologique (A) d'un facteur 9 qui est positif. Cette situation
s'explique par le fait que certains investissements n'aboutissent pas à des technologies
applicab!es, il n'y a qu'une partie de la recherche qui donne des résultats probants.
Sur le sentier de la croissance équilibrée, le taux de croissance de Ia technologie
doit être le même que le taux de croissance du prix des ressources et doit correspondre
à @D, c'est-à-dire la part des investissements en R&D qui sont efficaces.
Le problème du secteur des ressources naturelles, suite aux investissements en
capitai physique (1) et en recherche (D) est:
Cette maximisation se fait sous les contraintes suivantes:
Comme il a été précisé précédemment, le taux de remplacement X est remplacé
ici par kA, pour ainsi permettre les effets de la R&D.
En divisant les deux côtés de l'équation par A, on remarque que le taux de crois-
sance technologique est directement lié au niveau de R&D entrepris. La présence du
paramètre @ indique, que seulement une partie des efforts de recherche permettent de
générer des découvertes qui augmentent le niveau technologique disponible.
La fonction Hamiltmniennne devient donc:
Ici y ~ , Y R et y~ représentent respectivement les prix de concurrence pour le capital
physique, les ressources naturelles et la technologie. -De la fonction Hamiltonnienne,
on obtient les conditions de Pontryagin suivantes:
YK = 1
= -;.4r - î . 4 ~ D - :fRkR (3.36)
On peut réécrire les trois dernières équations de la façon suivante en divisant les
deux côtés de l'équation par :K , -!R et 7.4 respectivement:
Ces trois dernières équations nous donnent le taux de croissance du prix en situa-
tion de concurrence pour le stock de capital physique, le stock de ressources naturelles
et les technologies disponibles.
De l'équation (5.33), on trouve que l/yA = @A et on peut substituer ce résultat
dans l'expression du t a u de croissance du prix de la technologie pour obtenir le
résultat suivant:
S A - = r - $D - yR4kAR (5.40) Y -4
Toujours avec l'équation (5.33), en prenant le taux de croissance des deux côtés
de l'égalité, on trouve que le taux de croissance du prix de- la technologie est lié
négativement avec le taux de croissance de la technologie disponible. En prenant
le taux de croissance de (5.26) et sachant que AIA = OD, on trouve les égalités
suivantes:
On substitue ce résultat dans notre expression du t a w de croissance de (5.40),
on fait quelques réorganisations dans les termes et on trouve une expression pour le
prix des ressources natureltes.
Ce qui signifie qu'une augmentation du taux d'intérêt ( r ) entraîne a la hausse le
prix des ressources naturelles. Par contre, si le niveau de la technologie (A) ou le
stock de ressources naturelles (R) augmente, on verra diminuer le prix des ressources
naturelles pour ainsi réfléter son abondance. On remarquera exactement le mëme
phénomène si la recherche devient plus efficace (augmentation du paramètre Q ) ou si
le secteur des ressources est ptus en mesure d'adapter les nouvelles technologies pour
répondre à ses besoins (augmentation du paramètre k).
Poursuivons notre analyse en prenant le taux de croissance de (5.43), pour obtenir
le taux de croissance du prix des ressources n a t u r e l s
On peut substituer A/A et AIR par leur valeur décrite par les équations (5.41)
et (5.28) et ainsi obtenir une nouvelle expression pour le taux de croissance du prix
des ressources naturelles:
On a trouvé antérieurement une autre espression pour le taus de croissance du
pris des ressources naturelles:
Dans cette équation. on peut substituer PR et y~ par les résultats obtenus en
(5 .26) et en (5.43), on trouve alors cette expression pour le taux de croissance de - /R:
On a maintenant deux équations qui exprime le méme phénomène, en égalisant
ces deux résultats (5.45) et (5.47). on peut y dégager une expression pour la recherche
Discussion
Si on écarte la possibilité que D soit négatif. on conclut que le terme (1 -0k.4~ R / r ) est
typiquement négatif. Ceci signifie qu'une augmentation du stock de capital physique
(A'). une hausse de la technologie (-4) ou une efficacité accrue de la recherche (k)
aura pour effet de stimuler la recherche et le développement. Par contre. une hausse
du taux d'intérêt (r) aura plutôt l'effet de ralentir les efforts de recherche, puisqu'il
rend la recherche courante plus dispendieuse. Romer (1990) a trouvé le même lien
entre le taux d'intérèt et la recherche. Le rôle de l'abondance du stock de ressources
naturelles sur les efforts de R&D n'est pas clair, puisque l'effet peut être positif ou
négatif, selon l'importance de 4, k, r et -4.
Si le gouvernement veut stimuler la R&D, il doit investir dans le capital physique
(K) ou offrir de nouvelles technologies (A). Afin d'inciter les entreprises à investir
davantage en capital physique, le gouvernement doit mettre en place des programmes
fiscaux pour alléger le fardeau des firmes désirant investir. Par exemple, un pro-
gramme de crédits d'impôts permettant de réduire le coût réel assumé par les firmes.
De plus. pour stimuler la recherche, le gouvernement peut appuyer la recherche et
le développement dans des organismes à but non-lucratif et dans les établissements
d'enseignement, comme les universités. Les nouvelles technologies découvertes dans
ces institutions poumont être offertes aux firmes pour augmenter leurs efforts de
recherche.
Chapitre 6
Conclusion
Suite à l'analyse faite dans les pages précédentes, on ne peut pas faire ressortir une
solution inattaquable à notre questionnement. De fait, l'impact de l'abondance des
ressources naturelles sur le taux de croissance d'un pays ne semble pas donner des
résultats aussi évidents que prévu. L'abondance des ressources naturelles joue sur
plusieurs facettes de l'économie, ce qui rend plus complexe de faire ressortir une
solution unique.
Par exemple, comme on l'a vu, la découverte inattendue d'un stock de ressources
naturelles qui connaît une bonne demande sur le marché international stimule le
secteur des ressources naturelles en lui procurant une nouvelle quantité de facteurs de
production à un faible coût, ce qui lui permet de produire à un prix concurrentiel sur
Ie marché mondial. Au niveau agrégé, on remarque une hausse de revenu national,
dû au fait que le niveau des salaires au,amente suite à cette découverte. Cette hausse
de revenu laisse présager un niveau de consommation supérieur, donc un taux de
croissance positif pour un pays dans une telle situation.
Par contre, si on regarde le travail de quelques économistes sur le rôle des ressources
naturelles dans la croissance économique. le résultat semble être différent. Des éco-
nomistes comme Gelb (1988). Auty (1990). Lane et Torne11 (1995) prétendent que
l'abondance des ressources naturelles a un impact négatif sur la croissance. Les raisons
évoquées pour expliquer ce phénomène sont les problèmes liés à la détermination des
droits de propriété. Ia capture de la rente et le type de politiques en vigueur. Et
meme. selon une étude empirique réalisée par Sachs et Warner (1995), il existerait
une relation négative entre l'abondance des ressources naturelles et le taux de crois-
sance.
Dans notre premier modèle théorique, on constate, à l'étude des résultats, que
l'abondance des ressources naturelles dans un pays n'a aucun impact sur son taux
de croissance de Ia consommation, par contre la dotation initiale a un impact sur le
niveau de consommation. Par exemple, un pays disposant de ressources naturelles
aura un niveau de consommation plus élevé qu'un pays qui a un stock pius faible,
mais leur taux de croissance sera le même.
Le paramètre qui a le plus d'influence sur le taux de croissance de la consommation
d'un pays est le taux de renouvellement du stock de ressources naturelles (A). Donc
un pays peut avoir avantage à faire varier son paramètre (A) , soit en faisant de
la recherche pour rendre l'extraction des ressources- naturelles plus rentables ou en
investissant dans la recherche de nouveaux gisements.
Étant donnés ces résultats, on trouve qu'il est avantageux d'investir pour aug-
menter le paramètre (A), mais reste à savoir si cela revient au secteur privé ou au
gouvernement. Si on découvre que toutes les retombées se retrouvent entièrement
dans le secteur des ressources naturelles, l'entière responsabilité d'investir incombe a
ce secteur. Par contre. si une partie des retombées se retrouve dans le secteur manu-
facturier. le secteur des ressources naturelles ne percevant pas entièrement toutes les
retombées. il est possible qu'il ne fasse pas cet investissement, bien qu'il soit rentable
sur le plan social. L'autorité centrale aura alors la responsabilité d'investir.
En poursuivant notre analyse avec le modèle de croissance endogène, on remarque
que les fonds pour la R&D doivent provenir de subventions gouvernementaies. puisque
si l'investissement en R&D est laissé au secteur privé, on obtient un niveau sous-
optimal. h cause de la présence d'effets de débordements. le secteur privé ne perçoit
qu'une fraction des bénéfices et il peut souvent décider de ne pas faire l'investissement
et ce, au détriment de l'intérêt national. Pour y arriver, le gouvernement doit offrir
au secteur qui effectue la R&D un investissement en capital physique ou des nouvelles
technologies. Pour y arriver, on a précisé que le gouvernement peut mettre en place
divers programmes, mais comme l'ont souligné Lane et Torne11 (l995), les pays riches
en ressources naturelles qui ont des politiques favorisant la capture de la rente se
retrouvent dans un processus d'extraction non-optimal.
De ces nombreux résultats, il en ressort que pour connaître l'impact réel de la
découverte d'un stock de ressources naturelles sur le t a u de croissance d'un pays,
il faut tout d'abord bien connaître toutes les composantes de cette économie. Il
faut tenir compte de sa composition en facteurs de production, du type de produits
exportés, de la demande des ressources naturelles sur le marché mondial, du type
de politiques en vigueur dans le pays, du niveau de recherche et développement, du
secteur qui effectue ces recherches, des autres secteurs qui profitent de ces recherches ...
Un élement important semble ressortir et c'est l'importance de la R&D. La découvert1
de nouvelles technologies permet de contrer en partie les effets négatifç entrainés par
les autres facteurs. Par exemple. les nouvelles technologies permettent de retarder
l'épuisement des ressources en rendant accessibles de nouveaux stocks plus difficiles
à extraire. De plus. il ressort clairement qu'en présence d'effets de débordements.
I'investissement en R&D revient à l'autorité centrale.
Cne solution simple et unique à cette question n'est pas possible. Par contre, une
analyse empirique permettrait peut-être de pondérer l'importance de chacune de ces
variables et ainsi faciliter l'ébauche d'une solution.
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