:
I
LES CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA MIGRATION IRREGULIERE : CAS DES
MIGRANTS TRANSITANT PAR TOMBOUCTOU AU MALI
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU
MASTER EN MANAGEMENT DES ENTREPRISES ET DES ORGANISATIONS
OPTION : MANAGEMENT DES CRISES ET ACTIONS HUMANITAIRES
------------------------------------------------------------------
Présenté et soutenu publiquement le [30 Avril 2020] par
Lalla Aissa CISSE
Travaux dirigés par : Prénom NOM
Titre (Enseignant, Chercheur, Dr …)
UTER ----
Jury d’évaluation du stage :
Président : Prénom NOM
Membres et correcteurs : Prénom NOM
Prénom NOM
Prénom NOM
Promotion [2017/2018]
II
CITATIONS
- ‘’Le travail doit être la meilleure distraction pour l’homme’’
- ‘’Tout travail qui doit être fait mérite d’être bien fait’’
- ‘’ Et c’est en pensant à la dignité des personnes que nous affrontons la si délicate
question de migration, sujet immense qui demande générosité, respect de la dignité et
en même temps prise de responsabilité’’
III
DEDICACE
Ce Mémoire est dédié aux migrants qui ont perdu la vie au cours de la traversée du désert en 2018.
IV
REMERCIEMENTS
Mes sincères remerciements
- Au corps professoral et à tout le personnel de l’Institut 2ie pour le savoir qu’ils nous
ont transmis
- A l’ensemble du personnel de l’OIM pour la collaboration et la facilitation dans la
collecte des informations nécessaires à la réalisation de ce travail.
- A Monsieur Pascal REYNTJENS chef de mission OIM Mali pour les conseils afin de
réaliser ce travail.
- A Monsieur Ibrahim IDRISSA qui nous a accordé son soutien dans la correction de ce
document
- A La promotion M2 MAH Cohorte Septembre 2017 pour l’ouverture d’esprit qu’elle
nous a apportée à travers les échanges d’idées et d’expériences.
- A Maman Hadizatou TOURE, Alkaidi TOURE, Monsieur et Madame DIAKITE pour
le soutien affectif et logistique dans la réalisation de cette étude.
- A Dr Mady SISSOKO pour tous les encouragements dans le cadre de la réalisation de
cette recherche
- Enfin je remercie mon époux Souleymane SANOGO pour le soutien de tous les jours
dans le cadre de la réalisation de ce travail.
A tous ceux qui de loin ou de près, ont contribué à la rédaction de ce mémoire.
Recevez ici l’expression de ma profonde gratitude
V
RESUME
Le travail que nous présentons est le résultat de l’étude effectuée sur le thème : Les causes et
conséquences de la migration irrégulière, cas des migrants transitant par Tombouctou.
L’idée de mener cette étude est née des débats sur la migration à la télévision, à la
radio, dans les journaux et même sur internet.
Le choix de ce thème s’explique aussi par le fait que la gestion des flux migratoires est une
des priorités de notre organisation OIM ; aussi du fait que Tombouctou est devenu un
carrefour de transit des migrants. La migration n’est pas une maladie honteuse et qu’elle doit
être vue de manière positive pour le respect du bien-être et de la dignité humaine.
En effet étant native de Tombouctou en plus travailleur humanitaire, la réflexion sur la
migration irrégulière m’interpelle.
Ce mémoire n’est point une étude exhaustive sur la migration. Elle cherche à explorer surtout
les voies et moyens pour atténuer la migration irrégulière qui fait beaucoup de victimes au
niveau de la jeunesse africaine.
Notre mémoire s’articule autour de cinq (5) chapitres. Dans le premier chapitre nous
avons présenté les objectifs et les hypothèses de recherche. Dans cette partie nous avons parlé
de l’échantillonnage qui, a porté sur Quarante (40) personnes. Cet échantillonnage a été
obtenu grâce à une technique aléatoire simple. Un guide d’entretien nous a aidé à faire les
interviews. Pour mener à bien notre étude, nous avons effectué une recherche documentaire.
Dans le second chapitre est abordée le matériel et méthode.
Le troisième chapitre porte sur les résultats de la recherche.
Le quatrième chapitre concerne la présentation, les discutions et analyse et l’interprétation des
résultats de l’enquête, grâce à nos objectifs de recherche qui sont entre autre :
- Déterminer les causes de la migration irrégulière des migrants passant par
Tombouctou ;
- Enumérer les conséquences de la migration irrégulière sur les migrants passant par
Tombouctou ;
- Proposer des solutions pour remédier à la migration irrégulière dans la région de
Tombouctou.
Nous avons trois hypothèses qui ont été vérifiée sur le terrain. Ce sont :
VI
- Des raisons économiques notamment la pauvreté des ménages et le manque
d’emploi sont les principales causes de la migration des jeunes transitant par
Tombouctou ;
- Dans la migration irrégulière, les migrants sont victimes de traite sous toute sa
forme, violences physiques, exploitation, abus, emprisonnement, escroquerie,
maladie physique et mentale et même la mort.
- Les états et leurs partenaires doivent s’investir davantage dans la formation des
jeunes, à travers la formation professionnelle qu’il ait une adéquation entre la
formation éducative et l’emploi que les services sociaux de base soient accessibles
à tous les enfants.
Comme difficultés rencontrées, au niveau de la recherche documentaire, il y a une rareté de
documents traitant du thème. Sur le terrain, les restrictions de mouvement lié à la sécurité
nous imposaient d’enquêter une seule personne par jour. La méfiance des enquêtés était un
obstacle qui a ralenti le travail.
Notre patience, compréhension et notre disponibilité nous a permis de surmonter ces
difficultés.
Mots Clés :
1 – Migration
2 - Destination
3 - Transit
4 – Traite des personnes
5 – Migrant
VII
ABSTRACT
The work we present is the result of a study on the theme: The causes and consequences of
irregular migration, the case of migrants transiting through Timbuktu.
The idea for this study was born out of the migration debates on television, radio, newspapers
and even the internet.
The choice of this theme is also explained by the fact that the management of migratory flows
is one of the priorities of our IOM organization; also from the fact that Timbuktu has become
a transit hub for migrants. Migration is not a shameful disease and must be seen in a positive
light for the respect of human well-being and dignity.
In fact, being a native of Timbuktu as well as a humanitarian worker, the reflection on
irregular migration appeals to me.
This dissertation is not an exhaustive study on migration. It seeks above all to explore the
ways and means to mitigate irregular migration, which does many victims of African youth.
Our brief is organized around five (5) chapters. In the first chapter, we presented the research
methodology. In this part, we talked about the sampling, which concerned Forty (40) people.
This sampling was obtained using a simple random technique. An interview guide helped us
do the interviews. To carry out our study, we carried out a documentary study. In the second
chapter; is materiel and methods?.
The third chapter deals with the results of the recherch.
The fourth chapter concerns discussions and analyses, thanks to our research objectives which
are among others:
- Determine the causes of irregular migration of migrants passing through Timbuktu;
- List the consequences of irregular migration on migrants passing through Timbuktu;
- Address irregular migration in the Timbuktu region.
We have three hypotheses that have been verified in the field. Those are :
- Economic reasons, in particular household poverty and lack of employment are the main
causes of the migration of young people transiting through Timbuktu;
- In irregular migration, migrants are victims of all forms of trafficking, physical violence,
exploitation, abuse, imprisonment, fraud, physical and mental illness and even death.
- States and their partners must invest more in the training of young people, through
VIII
vocational training so that there is a balance between educational training and employment
that basic social services are accessible to all children.
As difficulties encountered, at the level of documentary study, there is a scarcity of documents
dealing with the theme. In the field, security restrictions on movement required us to
investigate only one person per day. The distrust of the respondents was an obstacle, which
slowed down the work.
Our patience, understanding and availability allowed us to overcome these difficulties.
Key words:
1 – Migration
2 - Destination
3 - Transit
4 – Human trafficking
5 – Migrant
:
0
LISTE DES ABREVIATIONS
2IE : Institut International d’Ingénierie de l’Eau et de l’Environnement
BIT: Bureau International du travail
CERF: Central Emergency, responce Fund
DTM: Dis placement Tracing Matrice
EUTF: European Union Trust fund
FMP: Flow Monitoring Point
I.H.E.R.I.A.B : Institut des hautes études et des recherches islamiques Ahmed Baba
IOM DF- International Organisation Migration Development Fund
MASH : Ministère des actions sociales et humanitaires
MINUSMA : Mission des Nations pour la stabilisation au Mali
MME : Ministère des maliens de l’extérieure
MT : Ministère du travail
OIM: Organisation Internationale pour les Migrations
ONG : Organisation Non Gouvernementale
NU : Nations Unies
PDI : Personne déplacée interne
SIDA : Swedish International Developpement coopération agency
UE : Union Européenne
1
TABLE DES MATIERES
CITATIONS .................................................................................................................................................... II
DEDICACE ..................................................................................................................................................... III
REMERCIEMENTS ...................................................................................................................................... IV
RESUME ........................................................................................................................................................... V
ABSTRACT ...................................................................................................................................................VII
LISTE DES ABREVIATIONS ........................................................................................................................ 0
TABLE DES MATIERES ............................................................................................................................... 1
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................................................ 3
LISTE DES FIGURES ..................................................................................................................................... 4
INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 5
I. OBJECTIFS ET Hypothèse d’étude .............................................................................................................. 6
1.1 OBJECTIF GENERAL ........................................................................................................................... 6
1.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES ................................................................................................................... 6
1.3. QUESTIONS DE RECHERCHE ........................................................................................................... 6
1.4. HYPOTHÈSE D’ÉTUDE ............................................................................................................... 7
II. MATERIELS ET METHODES .................................................................................................................... 7
2.1 Population d’étude: .................................................................................................................................. 7
2.2. Technique d’échantillonnage : ............................................................................................................... 7
2.3 Instruments d’enquête : ............................................................................................................................ 8
2.4. La revue documentaire : ......................................................................................................................... 8
2.5 L’entretien : ............................................................................................................................................. 9
2.6 Présentation du milieu d’étude .............................................................................................................. 10
2.7 Cadre de l’étude : ................................................................................................................................... 14
2.7.1 Présentation Mission OIM Mali :’’ Les Migrations dans l’intérêt de tous’’ ....................................... 14
2.7.2 Définition des concepts : .................................................................................................................... 17
III. RESULTATS .............................................................................................................................................. 24
Tableau I : répartition de la population par sexe ................................................................................................... 25
Discours N° 2: A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie. .................................................................................. 28
Discours N°3 : FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie. ............................................................................ 28
Discours N° 4 : MN, migrant sénégalais refoulé de l’Algérie. .............................................................................. 28
Discours N°6 : AS, migrant guinéen refoulé de l’Algérie. .................................................................................... 29
2
Discours N°9 : MD, migrant malien de la région de Tombouctou retourné volontaire de la Lybie. ..................... 30
Discours N°10 : A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie. ................................................................................ 30
Discours N°11 : FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie. .......................................................................... 30
Discours N°17 : MD, migrant malien de la région de Tombouctou retourné volontaire de la Lybie. ................... 31
Discours N°18: A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie. ................................................................................. 31
Discours N° 19: FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie .......................................................................... 32
Discours N°20: BK, migrant ivoirien refoulé de l’Algérie. ................................................................................... 32
IV. DISCUSSION ET ANALYSES .................................................................................................................. 33
V. CONCLUSION ........................................................................................................................................... 37
VI. BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 39
Revues : ................................................................................................................................................................. 39
VII. ANNEXES .................................................................................................................................................. 41
Annexe 1 : Guide d’entretien à l’intention des migrants .............................................................................. 41
Annexe 2: Extrait rapport FMP Tombouctou……………………………………………………………….43
Annexe 3: Snapshot OIM Novembre 2019………………………………………………………………….45
3
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : répartition de la population par sexe
Tableau II : répartition de la population par le niveau d’instruction
Tableau III : Causes migration irrégulière
Tableau IV : Conséquences migrations irrégulières
4
LISTE DES FIGURES
Graphique 1 : répartition de la population par tranche d’âge
Graphique 2 : répartition de la population par nationalité
5
INTRODUCTION
De par sa situation géographique le Mali connait un grand nombre de flux migratoire
irrégulier qui passe notamment par la ville de Tombouctou en grand nombre après l’ouest du
Mali vers l’Europe et d'autres destinations. Ce mouvement de migrants se présente en deux
catégories qui sont les entrants et sortants.
L’OIM (Organisation Internationale pour les Migrations) à travers sa matrice de suivi de
déplacement (DTM) a mis au point des stratégies pour capter d’une part le mouvement des
migrants qui veulent se rendre en Europe par des points d’entrées non officiels et informels et
d’autre part ceux qui sont de retour (volontaire, ou forcé). Le Mali est un important pays
d’immigration et de transit, mais aussi, les contraintes d’ordres géographiques, écologiques,
économiques, sécuritaires et sociales entraînent une grande mobilité des Maliens. De
nombreuses personnes quittent leurs communautés pour fuir la criminalité, la violence, les
conflits, l’insécurité, les catastrophes naturelles, la dégradation de l’environnement. La
mission de l’OIM basée au Mali depuis 1998, travaille aux côtés du Gouvernement Malien
afin de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables et faire face aux défis de la
migration, tels que la migration forcée, la migration irrégulière, la traite des êtres humains, le
suivi des déplacements, et la gestion humanitaire des frontières. A travers différents projets,
l'Organisation fournit une aide humanitaire à la fois aux migrants internationaux et aux
personnes déplacées internes (PDI).
Ainsi Le Gouvernement Malien, en partenariat avec l’Organisation internationale pour les
Migrations (OIM), a facilité du 18 mai 2017 au 17 mai 2018, le retour volontaire de 6180
migrants maliens au Mali.
Ce retour s’inscrit dans le cadre de l’Initiative Conjointe UE-OIM pour la protection et la
réintégration des migrants, un projet financé par l’Union Européenne et mis en œuvre par
l’OIM et le Gouvernement Malien. Les migrants de retour reviennent dans des conditions très
difficiles ; c’est ainsi qu’ils sont assistés par l’OIM en hébergement, nourriture, prise en
charge médicale et transport jusqu’à la destination finale avec un suivi rigoureux de l’équipe
OIM Tombouctou afin de leur garantir une protection et une réintégration dans leurs zones
respectives. Beaucoup d’africains sub-sahariens entrant chaque année au Maghreb
6
poursuivent leur chemin vers l'Europe ; la Libye reste un important pays de destination et
d'autres pays nord-africains hébergent un nombre moins élevé mais en augmentation de
migrants originaires d'Afrique de l'ouest et du centre.
L’un des objectifs de l’initiative UE-OIM est de soutenir le Mali à améliorer la protection, à
fournir une assistance et de permettre le retour volontaire assisté des migrants vulnérables, en
transit et ou bloqués sur son territoire.
Il s’agit aussi de renforcer les capacités du gouvernement dans la collecte de données
migratoires ainsi que la communication sur les flux.
En effet, en tant que travailleur humanitaire, œuvrant au sein de l’Organisation Internationale
pour les Migrations (OIM), le sujet sur les causes et conséquences de la migration irrégulière,
cas des migrants transitant par Tombouctou m’interpelle. Ces migrants arrivent ici dans des
conditions très critiques et épouvantables. Durant l’année 2018, 11559 migrants ont été
enregistrés dans les points FMP à Tombouctou dont 5423 entrants et 6131 sortants.
I. OBJECTIFS ET Hypothèse d’étude
1.1 OBJECTIF GENERAL
Contribuer à la réduction de la migration irrégulière dans la région de Tombouctou
1.2 OBJECTIFS SPECIFIQUES
- Déterminer les causes de la migration irrégulière des migrants passant par la région de
Tombouctou ;
- Enumérer les conséquences de la migration irrégulière sur les migrants passant par la
région de Tombouctou ;
- Proposer des solutions afin de remédier à la migration irrégulière dans la région de
Tombouctou.
1.3. QUESTIONS DE RECHERCHE
Elles sont au nombre de trois :
- Quels sont les déterminants de la migration irrégulière au Mali ?
7
- Quelles sont les causes et les conséquences de la migration irrégulière des migrants
passant par la région de Tombouctou ?
- Comment remédier à la migration irrégulière dans la région de Tombouctou ?
1.4. HYPOTHÈSE D’ÉTUDE
En abordant notre étude nous avons été amené à confronter nos trois hypothèses à la réalité du
terrain pour leur vérification celles-ci sont:
- Des raisons économiques notamment la pauvreté des ménages et le manque d’emploi
sont les principales causes de la migration des jeunes transitant par Tombouctou ;
- Dans la migration irrégulière les migrants sont victimes de traite sous toutes ses
formes : violences physiques, exploitation, abus, emprisonnement, escroquerie,
maladie physique et mentale et même la mort.
- Les états et leurs partenaires doivent s’investir davantage dans la formation
professionnelle des jeunes, pour qu’il ait une adéquation entre cette dernière et
l’emploi et que les services sociaux de base soient accessibles à tous les enfants.
Il sera question pour nous d’infirmer ou de confirmer ces hypothèses à la lumière des enquêtes
menées sur le terrain.
II. MATERIELS ET METHODES
La méthodologie est l’ensemble des moyens que nous mettons en œuvre, la démarche que
nous suivons, le cheminement par lequel nous passons pour atteindre les objectifs que nous
nous sommes fixés. Elle englobe l’étude documentaire et l’étude de terrain1.
2.1 Population d’étude:
Notre échantillon est constitué de 40 personnes de plusieurs nationalités, de sexe masculin et
féminin de différents âges avec un niveau d’étude varié. 8 migrants ont été interrogés
individuellement et 32 en 3 focus groupes.
2.2. Technique d’échantillonnage :
La technique d’échantillonnage utilisée dans le cadre de notre étude est
l’échantillonnage aléatoire simple. Il consiste à choisir au hasard n unités statistiques de N
d’une population dont nous disposons la liste de profilage complète et actualisée. Il s’agit bien
8
de la liste des migrants demandeurs d’assistance.
Nous numérotons tous les individus de la liste avec des nombres comportant un même
nombre de chiffres en utilisant une table des nombres aléatoires nous obtenons des nombres
aléatoires comportant le nombre de chiffres désirés en rejetant les nombres qui ne font pas
partie de la liste ou qui se répètent, on s’arrête après avoir sélectionné n individus.
2.3 Instruments d’enquête :
L’enquête peut être définie comme une interrogation particulière portée sur une
situation comprenant les activités des individus et c’est dans un but de généralisation. Dans ce
cas, le chercheur intervient en posant des questions, mais sans avoir le désir explicite de
modifier la situation dans laquelle il agit, une telle définition ne doit pas faire penser que les
auteurs ont la naïveté de croire que les interrogations du chercheur ni même la présence de
l’observateur ne modifie pas la situation. Ils veulent tout simplement marquer que telle n’est
pas l’intention du chercheur.2 Comme instrument d’enquête nous avons utilisé le guide
d’entretien appuyé par un dictaphone. Nous avons choisi le guide d’entretien pour pouvoir
soumettre à nos enquêtés des items permettant de recueillir des informations nécessaires pour
une analyse éventuelle des résultats de cette enquête. Nous nous sommes servis d’un
dictaphone pour pouvoir enregistrer les informations qui peuvent échapper en prenant notes.
Pour mener à bien ce travail nous avons utilisé un certain nombre d’instruments de
recherche notamment la revue documentaire et l’entretien. L’entretien s’était fait en 2 langues,
français et anglais.
2.4. La revue documentaire :
Notre revue documentaire nous a permis de consulter les documents écrits en +rapport
avec notre thème.
Nous nous sommes intéressés aux archives de la mairie de la commune urbaine Tombouctou
pour notre étude du milieu, ensuite nous avons consulté certains ouvrages en rapport avec
notre thème à l’institut des hautes études et des recherche islamique Ahmed Baba
(I.H.E.R.I.A.B), à, à la bibliothèque nationale de Bamako. Notre recherche nous a aussi
permis de consulter certaines revues, des mémoires de fin d’étude de 2IE.
Pour le bureau international du travail (BIT) :
1Amadou Abaseidjé. La vie socio- culturelle de Tombouctou 2001 P :13 2 Ghiglione Rodolphe, Matalon Benjamin, les enquêtes sociologiques, théories et pratiques, 1970 P 17
9
les migrations illégales sont celles relatives à des personnes qui « au cours de leur voyage, à
leur arrivée ou durant leur séjour ou leur emploi, [dans] des conditions contrevenant aux
instructions ou accords internationaux, multinationaux ou bilatéraux pertinents ou à la
législation nationale »3. Selon cette définition, sont aussi bien illégaux la présentation à une
frontière sans papier, où une situation de travail avec un visa de tourisme.
Sur la question de l'illégalité porte deux facettes, l'une est la méthode d'entrée dans le pays,
l'autre est la méthode de séjour. Certains immigrés entrent légalement dans un pays et y
résident ensuite illégalement, alors que d'autres personnes entrent illégalement dans un pays et
y résident ensuite légalement
Parallèlement au BIT, les traités des NU différencient la « traite de personnes » d'une part et le
« trafic illicite de migrants » d'autre part. Toutefois ces différences théoriques ne se
manifestent pas explicitement dans les faits4.
Il est difficile de savoir combien de personnes franchissent de manière illicite une frontière en
raison de l'aspect clandestin de ces passages. Les chiffres connus liés au passage de frontière
sont donc des estimations.
Au niveau mondial, le trafic de migrants a connu une progression importante depuis le début
des années 1990. Le nombre de migrants dans le monde est estimé à 200 millions de
personnes. Selon l’organisation des Nations unies, 15 millions d'entre eux ont été transportés
par des passeurs professionnels.
À travers le monde, chaque année, quatre millions de personnes migrent. En Europe, les cas
d’immigration illégale 80 % de l'immigration illégale est détectée en Grèce, en Italie, en
Espagne et en France
2.5 L’entretien :
Un entretien est une tête à tête entre deux personnes sur un thème donné où l’une pose
des questions pour avoir des informations, l’autre lui répond en donnant des informations. Des
informations données par les enquêtés aux chercheurs sont des discours et les chercheurs les
soumettent à une analyse qualitative. L’entretien est toujours oral cette forme d’entretien qui
10
permet la prise de position personnelle tout en donnant un certain nombre d’éléments
comparables voir quantifiables est la plus rependue. Nous avons l’entretien semi directif
permettant à nos enquêtés de se sentir à l’aise, d’avoir une certaine liberté d’expression sans
qu’ils ne sortent du cadre du thème.
A l’inverse de l’enquête par questionnaire, les méthodes d’entretien se caractérisent par un
contact direct entre les chercheurs et ses interlocuteurs et par une faible directivité de sa part.
Ainsi s’instaure en principe un véritable échange au cours duquel l’interlocuteur du chercheur
exprime ces perceptions d’un événement ou d’une situation, ses interprétations ou ses
expériences, tandis que par ses questions ouvertes et ses réactions, le chercheur facilite cette
expression, évite qu’elle s’éloigne des objectifs de la recherche et permet à son vis à vis
d’accéder à un degré maximum d’authenticité.
L’entretien semi dirigé est certainement le plus utilisé en recherche sociale. Il est semi directif
en ce sens qu’il n’est ni entièrement ouvert, ni canalisé par un grand nombre de questions
précises. Généralement le chercheur dispose d’une série de questions guides relativement
ouvertes à propos desquelles il est impératif qu’il reçoive une information de la part de
l’interviewé. Mais il ne posera pas forcement toutes les questions dans l’ordre où il les a
notées et sous la formulation prévue. Au tant que possible, il laissera venir l’interviewé afin
que celui-ci puisse parler ouvertement dans les mots qu’il souhaite et dans l’ordre qu’il
convient.
Le chercheur s’efforcera simplement de recentrer l’entretien sur les objectifs chaque fois qu’il
s’en écarte et de poser les questions auxquelles l’interviewé ne vient pas par lui-même, au
moment le plus approprié et de manière aussi naturel que possible.3
2.6 Présentation du milieu d’étude
- Situation historique
Tombouctou fut fondée en l’an 1100 de l’ère chrétienne, au sommet de la dune dénommée
AMADJA, de cette dune son foyer fut transféré à une place mieux appropriée connue
localement sous le nom de koïbatouma, ce qui signifie « l’enceinte du maître ». Cette place fut
dotée d’un puits, source aux eaux abondantes qui permit non seulement de faire face aux
3Quivy Raymond, Campenhoudt Luc Van, Manuel de recherche en sciences sociales 2006, P : 174
11
besoins de la collectivité mais aussi à ceux des visiteurs devenus de plus en plus nombreux. Il
semble que cette place, de par ses privilèges de départ, constitue le premier mystère de la
future cité. Selon la tradition ses fondateurs seraient un mélange d’ethnies venues
d’Araouane4. Ce point étant leur centre de ralliement et de ravitaillement annuel où ils se
donnaient rendez –vous pour ainsi dire pendant les périodes chaudes de l’été. Sa garde serait
confiée à une de leurs vieilles esclaves du nom Bouctou ; l’emplacement fut baptisé par les
fondateurs Timbouctou, ce qui signifie dans leur langue « lieu de Bouctou » mot dont la
déformation donna Tombouctou.
Situation géographique
La ville de Tombouctou est située dans la partie septentrionale du Mali. Elle est érigée
en commune par l’arrêté 0455/DI-3 du 10 avril 1958. La région de Tombouctou couvre une
superficie de 497926km2 soit environ 40% du territoire national5. Tombouctou est à 900 Km
de Bamako.
La ville de Tombouctou porte des dunes de sables au Nord, elle est limitée à l’Est par la
commune de Ber et de Bourem Inali, au Sud par la commune d’Alafia et de Lafia, au Nord par
la commune de Salam et à l’Ouest par Goundam.
Le relief :
Il est dunaire, la ville risque d’être considérablement envahie par le sable qui l’entoure
déjà. Dans la partie sud se trouve le fleuve Niger. Les terres sont favorables surtout pour la
riziculture qui est pratiquée.
Le climat :
De type sahélien, il est caractérisé par trois principales saisons : la saison chaude,
pluvieuse, et froide.
La saison chaude : Qui s’étend de mars à juin. Les températures varient de 37°c
à 45°c avec des écarts très considérables.
La saison pluvieuse : De juillet à septembre les températures varient de 26°c à
38°c les nuits sont courtes et les jours longs.
La saison froide : D’octobre à février où les températures baissent de 38°c à
6 °c.
4 Revue périodique de vulgarisation “Sankoré“, 1973, P:2 5 Amadou Albaseidjé, La vie socio- culturelle de Tombouctou, 2001 p : 5
12
Il faut noter que les précipitations sont généralement mal réparties. Il tombe 120 mm
de pluie par an.
La végétation
Elle est constituée surtout de quelques épineux de dattiers et d’acacias. Dans le cadre
de la lutte contre la désertification et la fixation de la dune, on assiste à la multiplication des
nouveaux types d’arbres : le Nîme et l’eucalyptus.
Hydrographie
Jadis la ville de Tombouctou était bien arrosée, un bras du fleuve Niger venait jusqu’à
l’intérieur de la ville, précisément à Yoboutao. Mais avec l’avancée galopante du désert on
assiste à l’envahissement progressif du canal par le sable. Le canal est englouti sous les
nouvelles générations des dunes, l’eau se fait rare, les mares ont tari. Par conséquent, on
assiste au déclin du jardinage à cause de l’ensablement. L’eau n’arrivait plus dans la ville, les
pirogues, pinasses, bateaux qui venaient dans la ville s’arrêtent à Kabara.
La population :
Tombouctou compte une population de 27100 habitants répartis entre huit quartiers
qui sont : Belle farandi (5266 habitants), Abaradjou (5166 habitants), Sareikeina (4835
habitants), Sankorè (3224 habitants), Djigareyeber (2796 habitants), Hammabangou (2039
habitants), Badjindè (1780 habitants), Kabara (1993 habitants6)
La Situation économique :
Sur le plan économique il est remarquable de constater que dès le XIVème siècle pour
la première fois dans l’histoire tout le soudan Nigérien releva d’un même commandement et, à
l’intérieur de ce puissant empire le trafic nord-sud s’organisa.
La piste de tegazza est longtemps empruntée par les caravanes venant chercher le sel
se prolongea jusque derrière l’atlas, le fleuve fut bien gardé pour permettre les échanges avec
les pays du sud. Ainsi parmi les nombreuses routes nord-sud du Sahara débouchant à
Tombouctou celles du Maroc au Niger, Tegazza et Araoune devient la plus importante.
Tombouctou en profitant de sa position de ville carrefour attira peu à peu les commerçants du
nord et du sud.
Petit à petit influèrent sur son marché les étoffes, la soie, les épices, le cuivre et l’étain
du Maghreb qui s’échangeaient contre l’or du Mali, l’ivoire, les plumes d’autruche et aussi les
6 Archives de la commune urbaine de Tombouctou 2000 p 17
13
esclaves de la zone tropicale.
Parallèlement le sel dans tout le soudan connût une grande ampleur. Il se forma des
caravanes régulières appelées Azalaï, voyageant en toute sécurité, ce qui amène le célèbre
Ahmed Baba à dire :
« Le sel vient du nord, l’or du sud et l’argent du pays des blancs mais les paroles de Dieu les
choses savantes, les jolis contes on ne les trouve qu’à Tombouctou » 7
En effet, la vie économique de la ville est dominée par le secteur tertiaire (tourisme et
commerce). Le secteur primaire est peu développé, tandis que le secteur secondaire est
essentiellement réduit par l’artisanat.
Les transactions faisaient de la ville un véritable centre de négociation entre le Nord et
le Sud avant la rébellion touarègue.
Cependant l’enclavement de la ville de Tombouctou rend son intégration nationale et
sous régionale difficile. Toutefois les relations avec les régions voisines du sud et des pays
limitrophes sont repoussées avec l’Algérie, le Burkina Faso, le Sénégal et la Mauritanie.
En effet plus de neuf pays entretiennent des échanges commerciaux avec la région dont
le Nigeria, la Cote d’ivoire, le Maroc, le Sénégal, la Belgique et certains pays de l’union
européenne.
La Situation socioculturelle :
La société tombouctienne est composée de plusieurs ethnies : les songhois, les touaregs,
les maures, les tamacheques, les peulhs, etc.
La population à cet effet est fortement diversifiée, et celle-ci s’explique par les fonctions
commerciales et culturelles de la cité. Nombreux sont ceux qui ont migré dans cette ville soit
dans le cadre des activités commerciales, soit pour s’inscrire dans cette grande métropole
culturelle et religieuse de tout l’ouest africaine au XVème et XVème Siècles a fini par s’y
installer définitivement.
Face à ce melting pot, la ville de Tombouctou a sécrété un système social spécifique
assez complexe selon la tradition orale, les distinctions opérées dans le corps social datant de
la domination songhoi.
Le quartier Sankoré était celui des grands professeurs de la ville, des intellectuels et surtout
des étudiants. D’après Félix Dubois Sankoré était analogue au quartier latin à Paris sur le plan
7 Ahmed Baba in Salem, l’âge d’or de Tombouctou 2000 P :33
14
intellectuel. Il serait plus juste de parler des universités, car il s’agissait certainement de
l’ensemble des écoles islamiques à tous les niveaux dont foisonnait la ville. Elles
comprenaient les écoles fondamentales dans lesquelles la base de l’enseignement était
essentiellement la lecture courante du Saint Coran de même que l’écriture et la calligraphie.
Les écoles se prolongeaient et se terminaient par un enseignement supérieur de très haut
niveau qui se dispensait, soit chez le professeur individuellement, soit dans l’une des trois
grandes mosquées de la ville.
La situation Sécuritaire actuelle :
La région de Tombouctou à l’instar de toutes les autres régions du Nord et du centre du Mali
est au niveau 5 du « Système de Niveaux de Sécurité (SLS 5) » des Nations Unies. Toute
mission terrestre est sujette aux escortes armées et dans un véhicule blindé. La situation
sécuritaire est caractérisée par : le terrorisme; le conflit armé; la criminalité; les troubles
sociaux; les catastrophes naturelles; les braquages des véhicules humanitaires y sont courants
affectant l’accès humanitaire.
2.7 Cadre de l’étude :
Notre étude s’est déroulée au sein du Bureau OIM de Tombouctou
2.7.1 Présentation Mission OIM Mali :’’ Les Migrations dans l’intérêt de
tous’’
Créée en 1951, l’OIM est l’organisation Intergouvernementale chef de file sur la scène
migratoire. Elle opère étroitement avec ses partenaires gouvernementaux et non
gouvernementaux.
La Constitution de l’OIM reconnait explicitement le lien entre la migration et le
développement économique, social et culturel, de même que le respect du droit à la liberté de
mouvement des êtres humains.
L’OIM déploie son action dans quatre grands domaines à savoir : Migration et
développement, Migration assistée, Migration Régulée, Migration Forcée qui constituent les
piliers de la gestion des migrations.
Au Mali la mission de l’OIM a été établie en 1998. Depuis lors, l’OIM travaille aux côtés du
Gouvernement Malien afin de répondre aux besoins des populations les plus vulnérables et
faire face aux défis de la migration tels que la migration forcée, la migration irrégulière, la
15
traite des êtres humains, le trafic illicite des migrants, entre autres.
A travers des différents projets dans le pays, l’OIM fournit une aide humanitaire à la fois aux
migrants internationaux et aux personnes déplacées internes (PDI). Les actions Clés au
Mali sont entre autres :
Gestion de la migration :
L’OIM accompagne le retour volontaire des migrants en situation de détresse dans le pays
d’immigration ou de transit. Cette assistance se traduit par l’aide aux formalités de départ, de
transport, de soins médicaux et de réintégration socio-économique. A cet égard, l’OIM a
facilité le retour volontaire des migrants maliens bloqués dans les pays d’Afrique du nord et
dans d’autres pays.
L’OIM facilite aussi le regroupement familial des réfugiés qui vont rejoindre leurs familles
dans un pays tiers et soutient retracement familial par la recherche d’information permettant
au migrant qui se trouve dans un pays tiers et soutien le retracement familial. Sur le territoire
malien. Pour garantir la durabilité du retour des migrants OIM propose une aide à la
réintégration économique dans les communautés et Familles en collaboration avec les
partenaires de la société civile, le secteur privé, le gouvernement et les autres agences des
nations unies.
Réponse à l’urgence humanitaire :
Depuis le début de la crise dans le nord Mali en 2012, près d’un demi-million de personnes
ont été déplacées à l’intérieur du pays et vers les pays limitrophes. L’OIM supporte le
Gouvernement Malien afin de répondre à cette crise migratoire et humanitaire à travers le
suivi des déplacements des populations, la fourniture d’une assistance d’urgence en abri,
articles non alimentaires, eau, santé, hygiène et assainissement.
Suivi des Déplacements : L’OIM en coordination avec le Ministère du Travail et des Affaires
Sociales et Humanitaires et le Ministre de la Sécurité a mis en place son programme Matrice
de suivi des déplacements (Displacement Tracking Matrix-DTM) dont l’objectif est de
collecter des informations concernant les personnes déplacées au Mali.
Les activités mises en œuvres dans le cadre de ce programme comprennent : l’enregistrement
des ménages déplacés dans les régions sud, la collecte de données sur les personnes déplacées
et retournées dans les régions nord ainsi que le suivi des mouvements de populations aux
points d’entrée et de transit majeurs des villes de Bamako, Mopti, Tombouctou et Gao.
16
Assistance et Protection des migrants vulnérables : L’OIM avec le soutien d’autres
organisations humanitaires contribue à la protection des personnes affectées par les dangers de
la migration irrégulière particulièrement les femmes, les enfants et les victimes de traite à
travers l’identification des besoins primaires, l’hébergement temporaire, le soutien
psychosocial, et une orientation vers les services spécialisés. L’OIM a mis en place un
système opérationnel de protection pour l’identification, l’assistance et le référencement des
personnes les plus vulnérables en mouvement à travers le pays.
Assistance d’urgence : l’OIM en étroitement coordination avec le Ministère de le Santé et de
l’Hygiène Publique ainsi que le Ministère de l’Energie et de l’Hydraulique fournit une
assistance d’urgence aux personnes déplacées et aux communautés d’accueil. En tant que Co-
gestionnaire du cluster abris adéquats et une assistance non alimentaire aux populations les
plus vulnérables.
L’OIM fournit également un accès aux services de soin de santé de base ainsi que l’accès
immédiat à l’eau potable et a des installations sanitaires.
Relèvement précoce et stabilisation communautaire :
L’OIM en étroite coordination avec le gouvernement du Mali implémente un programme de
relèvement précoce dans les zones à forte concentration de personnes déplacées et retournées.
Ce programme vise à atténuer l’impact du conflit à travers une approche holistique : mise en
place de comités de paix dans les communautés ciblées, résolution de conflits identification
participative des priorités communautaires et livraisons des dividendes de paix à travers la
réhabilitation de service sociaux de base.
Gestion des frontières :
L’OIM en étroite coopération avec le Gouvernement du Mali, notamment le Ministère de la
Sécurité et le Ministère de la Défense et des Anciens combattants, travaille pour une gestion
efficace de flux frontaliers à travers le renforcement de la capacité institutionnelle à travers la
réhabilitation des agents de l’immigration et la mise à disposition d’équipements de contrôle.
Migration et développement :
L’action menée par OIM au Mali est ciblée et s’attaque aux causes profondes de la migration
économique en promouvant le développement communautaire et national. Le retour à la
réintégration socioéconomique des migrants maliens dans leur communauté et famille en
accord avec les objectifs nationaux de développement. L’OIM facilite des politiques et des
17
mécaniques permettant le service de transfert des fonds des migrants. L’OIM promeut
également l’engagement de la diaspora malien en vue de promouvoir le développement
économique social et culturel du pays.
Migration et changement climatique :
L’OIM au Mali applique sa stratégie globale de gestion des migrations en inter relation avec le
changement climatique et l’environnement. En coordination avec le Ministère de
l’environnement et de l’assainissement, l’OIM contribue à réduire la vulnérabilité des
populations exposées à des risques environnementaux, et renforce les capacités des pouvoirs
publics au Mali et d’autres acteurs pour qu’ils puissent relever le défi environnemental.
L’OIM pose le principe selon lequel les migrations s’effectuant en bon ordre et dans le respect
de la dignité humaine sont bénéfiques pour les migrants et la société.
L’OIM au Mali augmente de manière significative ses opérations après la crise en 2012. Les
activités en cours couvrent le territoire national.
Actuellement la mission compte une centaine d’employés et comprend un bureau principal
basé à Bamako et quatre sous bureaux à Mopti, Tombouctou, Gao et Kayes. Ainsi
Tombouctou et Gao restent les régions de transit des migrants subsahariens du fait de leur
accessibilité aux routes vers la méditerranée.
Les partenaires de l’OIM au Mali sont : le gouvernement malien, la société civile malienne et
internationale, les représentations diplomatiques et conciliaires et le système des nations unies
au Mali. Les bailleurs potentiels sont, le CERF, l’Union Européen, la MINUSMA, la
coopération suisse, l’USAID, le gouvernement du Japon, SIDA, la MINUSMA et IOM-DF.
2.7.2 Définition des concepts :
Gestion de la migration - Ensemble des décisions et des moyens destinés à la réalisation
d’objectifs déterminés dans le domaine de l’admission et du séjour des étrangers ainsi que
dans le domaine de l’asile et de la protection des réfugiés et autres personnes ayant besoin de
protection.
Immigration - Action de se rendre dans un Etat dont on ne possède pas la nationalité avec
l'intention de s'y installer.
18
Liberté de circulation - Droit d'aller et venir présentant les trois aspects suivants : liberté de
circulation au sein du territoire d'un Etat donné, droit de quitter tout pays et droit de retour.
Aux termes de l'article 12 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, (1966) :
« 1. Quiconque se trouve légalement sur le territoire d’un Etat a le droit d’y circuler librement
et d'y choisir librement sa résidence. 2. Toute personne est libre de quitter n'importe quel pays,
y compris le sien. […] 4. Nul ne peut être arbitrairement privé du droit d'entrer dans son
propre pays ».
Migrant - Au niveau international, il n'existe pas de définition universellement acceptée du
terme « migrant ». Ce terme s’applique habituellement lorsque la décision d’émigrer est prise
librement par l'individu concerné, pour des raisons « de convenance personnelle » et sans
intervention d'un facteur contraignant externe. Ce terme s'applique donc aux personnes se
déplaçant vers un autre pays ou une autre région aux fins d'améliorer leurs conditions
matérielles et sociales, leurs perspectives d’avenir ou celles de leur famille.
Migrants économiques - Migrants quittant leur pays d'origine pour s'installer sur le territoire
d'un Etat étranger afin d’améliorer leurs conditions d'existence. Ce terme peut être utilisé pour
distinguer ces personnes des réfugiés fuyant les persécutions. Il s'applique également aux
personnes essayant d'entrer dans un pays sans autorisation ou en usant des procédures d'asile
sans motif légitime, ainsi qu'aux travailleurs saisonniers.
Migration de travail - Migrant dont l'entrée et le séjour sur le territoire d'un Etat étranger
sont conformes au droit applicable.
Migrant en situation irrégulière - Migrant contrevenant à la réglementation du pays
d'origine, de transit ou de destination, soit qu'il soit entré irrégulièrement sur le territoire d’un
Etat, soit qu'il s'y soit maintenu au-delà de la durée de validité du titre de séjour, soit encore
qu’il se soit soustrait à l'exécution d'une mesure d'éloignement.
Migrant en situation régulière - Migrant dont l'entrée et le séjour sur le territoire d'un Etat
étranger sont conformes au droit applicable.
Migrant qualifié travailleur - Migrant exerçant une profession acquise par un enseignement
et/ou une expérience de haut niveau. Les travailleurs migrants qualifiés bénéficient
fréquemment d’un traitement préférentiel s'agissant de l'entrée et du séjour dans l'Etat
19
d'accueil (exigences réduites en matière de changement d'activité professionnelle, de
regroupement familial, de durée du séjour).
Migration - Déplacement d'une personne ou d'un groupe de personnes, soit entre pays, soit
dans un pays entre deux lieux situés sur son territoire. La notion de migration englobe tous les
types de mouvements de population impliquant un changement du lieu de résidence
habituelle, quelles que soient leur cause, leur composition, leur durée, incluant ainsi
notamment les mouvements des travailleurs, des réfugiés, des personnes déplacées ou
déracinées.
Migration facilitée - Ensemble de mesures destinées à encourager et faciliter les migrations
régulières. Il s'agit notamment de mesures visant à simplifier les conditions de voyage (par
exemple, formalités réduites d'octroi de visa, procédures efficaces d’inspection des passagers),
de mécanismes d'assistance proconsulaire, de séances d'orientations culturelles.
Migration de retour - Migration ramenant une personne à son lieu de départ – pays d'origine
ou lieu de résidence habituelle – généralement après un séjour d’une année au moins à
l'étranger. La migration de retour peut être volontaire ou forcée. Elle inclut le rapatriement
librement consenti.
Migration irrégulière - Migration internationale contrevenant au cadre légal du pays
d'origine, de transit ou de destination. Il n'y a pas de définition universellement acceptée de la
migration irrégulière. Dans la perspective du pays de destination, il s'agit de l'entrée, du séjour
et du travail illégal dans le pays, impliquant que le migrant n'a pas les autorisations
nécessaires ou les documents requis selon la loi d'immigration pour entrer, résider et travailler
dans le pays en question. Dans la perspective du pays d'origine, l'irrégularité s'avère par
exemple lorsqu’une personne franchit une frontière internationale sans un passeport ou
document de voyage valide, ou ne remplit pas les exigences administratives pour quitter le
pays. Il y a cependant une tendance à restreindre l'usage de terme « migration illégale » aux
cas de traite des personnes et au trafic illicite de migrants.
Apatride - Individu sans nationalité, soit qu'il n'en ait jamais eu, soit qu’en ayant eu une, il
l'ait perdue sans en acquérir une autre. L'état d'apatridie prive l'individu des droits – et
supprime les devoirs – attachés à la nationalité à savoir, notamment, le droit à la protection
20
diplomatique et le droit de revenir dans son pays d'origine. En droit international général, la
Convention relative au statut des apatrides (1954) organise la condition juridique des apatrides
et leur accorde un certain nombre de droits, notamment en matière économique et sociale.
Assimilation - Processus par lequel un premier groupe social ou ethnique généralement
minoritaire adopte les traits culturels (langue, traditions, valeurs, mœurs, etc.) d'un second
groupe, généralement majoritaire. L’adaptation se traduit par une altération du sentiment
d'appartenance. L’assimilation va au-delà de l'acculturation. Il est cependant rare que
l'assimilation entraîne la disparition totale de la culture d'origine.
Coopération technique - Action coordonnée par laquelle deux ou plusieurs acteurs mettent
en commun des moyens matériels et humains en vue d'atteindre un résultat donné dans un
domaine technique. La coopération technique peut viser, par exemple, l'amélioration des
législations et des procédures, le perfectionnement de certaines techniques, le développement
d’infrastructures.
Demandeur d'asile - Personne demandant à obtenir son admission sur le territoire d’un Etat
en qualité de réfugié et attendant que les autorités compétentes statuent sur sa requête. En cas
de décision de rejet, le demandeur débouté doit quitter le territoire de l'Etat considéré ; il est
susceptible de faire l'objet d’une mesure d'expulsion au même titre que tout étranger en
situation irrégulière, à moins qu’une autorisation de séjour lui soit accordée pour des raisons
humanitaires ou sur un autre fondement.
Emigration - Action de quitter son Etat de résidence pour s’installer dans un Etat étranger. Le
droit international reconnaît à chacun le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et n'admet
sa restriction que dans des circonstances exceptionnelles. Ce droit au départ ne s'accompagne
d’aucun droit d'entrer sur le territoire d’un Etat autre que l'Etat d'origine.
Etat d'origine - Etat que quitte un national pour effectuer une migration internationale. Au
sens de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs
migrants et des membres de leur famille (1990), « l'expression "Etat d'origine" s'entend de
l'Etat dont la personne intéressée est ressortissante » (art. 6 a). Se dit également de l'Etat de
résidence habituelle d'une personne avant que celle-ci n'effectue une migration internationale.
21
Facteurs d'attraction et de répulsion - Modèle explicatif des phénomènes migratoires fondé
sur la combinaison d’éléments répulsifs favorisant l'émigration (tels que des problèmes
économiques sociaux et politiques dans le pays d'origine) et d'éléments attractifs dans le pays
de destination.
Fuite des cerveaux - Emigration permanente ou de longue durée de travailleurs qualifiés qui
se réalise au détriment du développement économique et social du pays d'origine. Par
extension, le terme désigne également la mobilité étudiante, flux potentiel de travailleurs
qualifiés. L’expression « fuite des cerveaux » évoque l'existence d'un taux d’exode considéré
comme excessif par le pays d'origine. Le phénomène de fuite des cerveaux n'affecte pas
uniquement les pays en développement ; il touche également, dans des proportions variables,
les pays développés.
Gestion des frontières - Terme désignant les mesures destinées à faciliter le mouvement
autorisé des hommes d'affaires, touristes, migrants et réfugiés, et à détecter et prévenir l'entrée
illégale d’étrangers dans un pays donné. Ces mesures incluent l’imposition par l'Etat de
l’obtention d'un visa, de sanctions imposées aux compagnies transportant des étrangers en
situation irrégulière, et l’interception en haute mer. Les standards internationaux exigent un
équilibre entre la facilitation de l’entrée des voyageurs légitimes et la prévention de l'entrée de
voyageurs n'ayant pas de motifs appropriés ou ne disposant pas d'une documentation valide.
Naturalisation - Acte d'une autorité publique nationale octroyant à un étranger, sur sa
demande, la nationalité de l'Etat sollicité. Chaque Etat détermine librement les conditions
selon lesquelles la naturalisation est accordée. S'agissant des réfugiés, ce pouvoir est tempéré
par l'obligation de faciliter leur naturalisation (Convention relative au statut des réfugiés,
1951, art. 34). A l'échelon régional, la Convention européenne sur la nationalité (1997)
dispose en un article 6 : « chaque Etat Partie doit prévoir dans son droit interne, pour les
personnes qui résident légalement et habituellement sur son territoire, la possibilité d’une
naturalisation ».
Pays de réception - Synonyme de pays d'accueil. Dans l'hypothèse d'un retour ou d'un
rapatriement, les notions de pays de réception et de pays d'origine se confondent.
22
Personnes déplacées à l'intérieur de leur pays - Personnes ou […] groupes de personnes qui
ont été forcés ou contraints à fuir ou à quitter leur foyer ou leur lieu de résidence habituel,
notamment en raison d'un conflit armé, de situations de violence généralisée, de violations des
droits de l'homme ou de catastrophes naturelles ou provoquées par l’homme ou pour en éviter
les effets, et qui n’ont pas franchi les frontières internationalement reconnues d'un Etat »
(Principes directeurs relatifs au déplacement de personnes à l'intérieur de leur propre pays,
E/CN.4/1998/53/Add.2).
Rapatriements de fonds - Dans le contexte migratoire, ensemble des transferts monétaires
effectués par les migrants vers leur pays d'origine.
Rapatriement - Opération consistant à assurer le retour de réfugiés, de prisonniers de guerre
et d'internés civils sur le territoire de leur Etat d'origine. Le terme de « rapatriement » est
également employé pour qualifier le retour des envoyés diplomatiques et fonctionnaires
internationaux en temps de crise internationale. En droit international des conflits armés, le
rapatriement des prisonniers de guerre et des internés civils sur le territoire de leur Etat
d'origine est une obligation s’imposant aux parties à un conflit armé international dès la fin
des hostilités. Quoique le droit conventionnel ne contienne pas de règle générale sur ce point,
il est aujourd'hui admis que le rapatriement des prisonniers de guerre et des internés civils est
soumis au consentement des intéressés. Le droit international conventionnel ne contient pas de
disposition relative au rapatriement des réfugiés. Il est toutefois admis que le principe de non
refoulement impose la soumission du rapatriement au consentement des intéressés. Réfugié -
Personne qui, « craignant avec raison d'être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa
nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se
trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut
se réclamer de la protection de ce pays ; ou qui, si elle n'a pas de nationalité et se trouve hors
du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels événements, ne peut ou,
en raison de ladite crainte, ne veut y retourner » (Convention relative au statut des réfugiés,
1951, art. 1er a, § 2).
23
Réinstallation - Au sens large, terme désignant le transfert de personnes (par exemple
réfugiés, personnes déplacées à l'intérieur et à l’extérieur de leur pays) à partir d'un premier
lieu d'accueil vers un second lieu d'accueil et d'intégration, généralement un pays tiers. Au
sens strict, une des solutions durables au problème des réfugiés par laquelle un réfugié
bénéficie d'un droit de résidence stable et durable dans un pays autre que le pays de premier
asile. La notion de réinstallation s'entend du processus débutant par la sélection des candidats
à la réinstallation et se terminant par leur placement dans une communauté d’accueil au sein
du pays de réinstallation.
Renforcement des capacités - Activités destinées à développer les connaissances, savoir-faire
et attitudes au sein des administrations publiques et des instances de la société civile. Le
renforcement des capacités peut prendre la forme de projets précis, conçus et mis en œuvre en
partenariat avec un gouvernement. Il peut également s'agir de faciliter l'organisation de
processus de dialogue, dans un cadre bilatéral ou multilatéral. Dans tous les cas, les
mécanismes de renforcement des capacités ont pour objet de développer des pratiques de
gestion internationalement acceptées.
Retour volontaire assisté - Appui administratif, logistique et financier au retour et à la
réinsertion dans le pays d'origine fondé sur une base volontaire, au profit de demandeurs
d'asile déboutés, de migrants victimes de la traite des personnes, d'étudiants en situation de
détresse, de nationaux qualifiés et autres migrants ne souhaitant pas demeurer dans l'Etat
considéré ou ne pouvant s'y maintenir légalement.
Standard minimum international - Doctrine selon laquelle les étrangers bénéficient d'un
ensemble de droits déterminés directement par le droit international, indépendamment du
contenu du droit interne de l'Etat sur le territoire duquel ceux-ci se trouvent. Dans certains cas,
le niveau de protection garanti par le standard minimum international peut être supérieur à
celui que l'Etat considéré réserve à ses propres nationaux.
Trafic illicite de migrants - Terme désignant « le fait d'assurer, afin d'en tirer, directement ou
indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel, l'entrée illégale dans un
État Partie d'une personne qui n'est ni un ressortissant ni un résident permanent de cet État »
(Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, additionnel à la Convention
des Nations Unies contre la criminalité transnationale, 2000, art. 3 a). A la différence de la
24
traite des personnes, la caractérisation de l'infraction de trafic illicite de migrants ne nécessite
pas l'utilisation de moyens coercitifs, l'intention d'exploiter l’intéressé ou, plus généralement,
une violation des droits de la personne.
Traite des personnes - Terme désignant « le recrutement, le transport, le transfert,
l'hébergement ou l’accueil de personnes, par la menace de recours ou le recours à la force ou à
d'autres formes de contrainte, par enlèvement, fraude, tromperie, abus d'autorité ou d'une
situation de vulnérabilité, ou par l'offre ou l'acceptation de paiements ou d’avantages pour
obtenir le consentement d'une personne ayant autorité sur une autre aux fins d’exploitation »
(Protocole additionnel à la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale
organisée visant à prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en particulier des
femmes et des enfants, 2000, art. 3 a). A la différence du trafic illicite de migrants qui
présente par essence un caractère international (le franchissement d'une frontière
internationale), la traite des personnes peut se dérouler à l’intérieur des frontières d'un seul
Etat ou présenter un caractère transnational.
Travailleur migrant temporaire - Travailleur qualifié, semi-qualifié ou sans qualification
séjournant dans le pays d'emploi pour une période délimitée spécifiée dans le contrat de travail
ou le contrat de service conclu entre le travailleur et une entreprise.
Xénophobie - En l'absence d'une définition internationalement acceptée, la xénophobie peut
être définie comme une attitude d'hostilité face à ce qui est étranger et, avant tout, aux
étrangers eux-mêmes.
La xénophobie se manifeste par un sentiment de peur face à la menace que ferait peser un
groupe social étranger sur le groupe autochtone et par la volonté de se defender contre cette
menace. Les relations sont étroites entre racisme et xénophobie, deux termes difficiles à
différencier l'un de l'autre.
III. RESULTATS
Le déroulement de l’enquête :
Nos enquêtes se sont déroulées dans la commune urbaine de Tombouctou du 07
Mars au 10 Avril 2019 soit une durée de quatre semaines quatre jours. Le fait que nous
sommes du milieu et travaillant directement avec les migrants nous a donné un privilège de
25
consulter et d’échanger directement avec nos bénéficiaires qui sont les migrants maliens de la
région de Tombouctou et ceux d’autres nations en transit à Tombouctou. Les enquêtés ont été
interrogés oralement. Dans la majorité des cas nous avons utilisé le français et souvent le
sonrhaï. Nous avons recueilli les réponses de nos enquêtés par prise de note et par
enregistrement dicta phonique.
Les difficultés rencontrées et les solutions apportées :
Un travail de recherche scientifique ne peut pas se faire sans difficulté. La plupart des
documents consultés ne nous fournissent pas suffisamment d’information pour l’élaboration
de notre thème. Il y a une rareté de documents traitant le sujet. La barrière linguistique a
constitué une difficulté pour les échanges avec les migrants parlant l’anglais ou d’autres
langues que le français, le sonrhai et le bamanan d’où l’utilisation d’un interprète. Le séjour
temporaire des migrants en transit, ne permettait pas d’être avec eux que pendant 72 heures au
plus.
La réticence des migrants à certaines questions constituait aussi une difficulté. Les
questions relatives aux conséquences de la migration par Ex expliquer les types de violences
vécues n’étaient pas facile à répondre pour certains migrants ; avec notre stratégie de
communication notamment la mise en confiance nous a permis de surmonter cette difficulté.
Concernant la rareté des documents traitant notre thème, nous avons jugé nécessaire de lire le
maximum des documents relatifs à notre étude.
Les informations fournies par les enquêtés ont servi de complément pour celles
recueillies dans les documents.
. Concernant le séjour court des migrants en transit nous avons mis le paquet pour nous
entretenir avec eux pendant leur séjour à Tombouctou.
3.1 Caractéristiques de l’échantillon :
Tableau I : répartition de la population par sexe
Sexe Effectif Pourcentage(%)
Masculin 38 95
26
Féminin 2 5
Total 40 100
Commentaire :
Nous constatons que les hommes s’intéressent plus à la migration que les femmes.
95% de la population enquêtée est de sexe masculin contre 5% de femme.
Graphique 1 : répartition de la population par tranche d’âge
Commentaire :
Nous remarquons que la majeure partie de notre échantillon a un âge compris entre 15 et 20
ans. 100% de cette population est jeune.
27
Graphique 2 : répartition de la population par nationalité
Commentaire :
En ce qui concerne la nationalité, il y a Quatorze (14) maliens soit 35% de l’échantillon ; ces
maliens sont entre autre 10 migrants retournés de la Lybie et 04 refoulés de l’Algérie ; 25%
sont guinéens ; 08 sont sénégalais, 15% sont ivoiriens et 5% sont gambiens.
Tableau II : répartition de la population par le niveau d’instruction
Niveau d’instruction effectif Pourcentage(%)
Supérieur 7 17.5
Secondaire 14 35
Non alphabétisé 19 47.5
Total 40 100
Source : enquête terrain 2019
Commentaire :
Nous remarquons dans ce tableau que : Dix Neuf (19) personnes soit 47,5% de l’échantillon
sont analphabètes.
Quatorze (14) personnes soit 35% de l’échantillon ont le niveau secondaire, Sept (7) ont le
niveau supérieur
28
3.2 Résultat des interviews/entretien :
- Discours des enquêtés sur les causes de la migration irrégulière :
Discours N°1 : MD, migrant malien de la région de Tombouctou retourné volontaire de la
Lybie.
« Nous partons en aventure pour que nous puissions subvenir à nos besoins quotidiens car ici
nous ne gagnons pas notre vie. Nos parents sont pauvres et comptent sur nous pour la charge
de la famille. L’insécurité grandissante dans la région nous fait désespérer pour le petit
commerce que nous entreprenons ici, voilà pourquoi nous avons préféré aller en Lybie pour
vivre en paix et gagner un Job et malheureusement la Lybie est en feu voilà pourquoi j’ai
cherché assistance auprès de l’OIM pour le retour dans mon pays malgré la crise politico-
sécuritaire qui perdure à présent, rien ne vaut chez soi ».
Discours N° 2: A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
« Ma destination finale était l’Espagne, pour chercher du travail. En Guinée les pauvres n’ont
pas de place, quel que soit le niveau d’étude le pauvre ne gagne pas de l’emploi décent c’est
pourquoi nous préférons aller faire le manœuvre ailleurs et gagner de l’argent pour se prendre
en charge et aider les parents ».
Discours N°3 : FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie.
« Je voulais aller en Europe pour gagner beaucoup d’euros et aider ma maman qui est veuve,
étant la 1ère fille suis son espoir pour l’aider à la prise en charge de mes 2 petites sœurs pour
cela j’ai préféré laisser les études et aller faire la coiffure en Algérie et continuer sur l’Italie
déjà mon amie qui ma encourager à tenter l’aventure est en Italie ou elle fait la coiffure et
gagne pas mal d’argent et envoie à ses parents restés au pays ».
Discours N° 4 : MN, migrant sénégalais refoulé de l’Algérie.
« Les temps sont durs au Sénégal, je voulais devenir riche comme mon cousin qui est en
France voilà pourquoi j’ai décidé de tenter la migration. Le peu que je gagnais l’atelier de
couture ne me permis pas de vivre confortablement et cette année j’ai pu économiser
600 000FCFA que le passeur ma demander pour pouvoir arriver en Algérie travailler encore
pour pouvoir traverser la méditerranée et atteindre l’Espagne et malheureusement le
transporteur nous a juste déposé à Inafara à 18 Km de Borge la 1ère ville de l’Algérie.
Discours N° 5 : BK, migrant ivoirien refoulé de l’Algérie.
29
« Ma mère ma aider avec toute ses économies pour aller tenter ma chance en aventure afin de
l’aider à la prise en charge de la famille car mon vieux est à la retraite avec 2 familles à sa
charge ».
Discours N°6 : AS, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
« Mes parents sont morts d’Ebola en 2014, je n’ai plus aucun soutien j’ai décidé d’arrêter les
études et faire un peu de business qui ne marchait plus c’est pourquoi mon ami et moi avons
décidé d’aller en migration pour gagner de l’argent et subvenir à nos besoins ».
Discours N°7 : BD, migrant sénégalais en transit à Tombouctou.
« Je ne trouve pas de boulot à Dakar, j’ai décidé de faire la traversée du désert pour travailler
en Algérie »
Discours N°8 : BD, migrant malien refoulé de l’Algérie.
« Ma mère me demande de partir en aventure pour aider ma famille vu l’instabilité dans le
pays du à la crise socio-politique aussi le fils du voisin à réussi en France, il envoie de l’argent
chaque mois à ses parents »
Tableau III Causes migration irrégulière
Causes Migration irrégulière effectif Pourcentage(%)
Raisons économiques 6 75
Raisons sécuritaires 2 25
Total 8 100
Source : enquête terrain 2019
Commentaire :
Nous constatons que 75% des migrants migrent pour des raisons économique et 25%
pour des raisons d’ordre sécuritaires.
30
Discours des enquêtés sur les conséquences de la migration irrégulière :
Discours N°9 : MD, migrant malien de la région de Tombouctou retourné volontaire de la
Lybie.
« Mes amis et moi étaient victimes de violences (emprisonnement, violences physiques, faim,
soif). J’ai travaillé un an sans gain, l’employeur ne me payait pas et j’ai quitté la Lybie sans
argent, je ne pouvais pas me plaindre car mes documents n’étaient pas légaux sur le territoire
libyen ».
Discours N°10 : A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
« De l’Algérie j’ai été vendu comme esclave par le transporteur et emprisonné en Lybie
pendant 03 mois. Après avoir fui la Lybie pour l’Algérie j’ai été attrapé par les gendarmes qui
m’ont rejeté dans le désert à la frontière malienne ou les groupes armés sur la route m’ont pris
le petit sac qui me restait ».
Discours N°11 : FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie.
« Arrivée aussitôt en Algérie, j’ai été victime de traite car exploitée sexuellement par plusieurs
hommes et par Jour la dame qui m’a amené en Algérie me parlais d’un boulot de restauration
et à ma grande surprise, séquestrée exploitée et même traumatisée, Je me demande si je
pourrai être comme j’étais avant ».
Discours N°12 : MN, migrant sénégalais refoulé de l’Algérie.
« Arrivée aussitôt en Algérie, j’ai été victime de traite car exploitée sexuellement par
plusieurs hommes et par Jour la dame qui m’a amené en Algérie me parlais d’un boulot de
restauration et à ma grande surprise, séquestrée exploité et même traumatisé, Je me demande
si je pourrai être comme j’étais avant ».
Discours N°13: BK, migrant ivoirien refoulé de l’Algérie.
« Après la frontière du Mali et nous avons dû marcher de 20 à 1H du matin pour arriver à
Borge ; (18Km) fatigué, exténué et 2 jours après sans même avoir du boulot la gendarmerie
nous a ramassé comme des moutons et jetés à la frontière malienne In Khalid où un
camionneur ayant pitié nous a déposer au Marché de Tombouctou ou les enquêteurs OIM
nous ont référé au bureau pour assistance ».
Discours N°14 : AS, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
« J’ai payé 300 000fcfa au passeur à Bamako, il m’a fait croire qu’il m’amènera jusqu’en
Algérie. A ma grande surprise arrivée à Tombouctou, le passeur me demande de payer encore
120 000fcfa pour continuer sur l’Algérie. J’ai fait 2 jours sans manger séquestrer dans une
31
maison…le passeur me menaçait d’appeler mes parents pour payer ladite somme pour avancer
ou mourir ».
Discours N°15: BD, migrant sénégalais en transit à Tombouctou.
« Arrivé à Tombouctou je ne parviens pas à continuer sur l’Algérie, le passeur à Bamako
n’envoie pas mon argent pour continuer, après une semaine de galère chez le passeur à
Tombouctou, j’ai décidé de retourner dans mon pays malgré moi même »
Discours N°16 : BD, migrant malien refoulé de l’Algérie.
« Après 2 jours passés à Borj 1ere ville de l’Algérie, les gendarmes m’ont attrapé et jeté dans
le sahara ou j’ai tourné 24 h en rond, j’ai failli mourir de soif ainsi un pic up de passage ma
ramener à Tombouctou ou l’OIM m’a expliqué la possibilité de réintégration dans ma région à
Kayes »
Tableau IV : Conséquences migrations irrégulières
Conséquences Migration irrégulière effectif Pourcentage(%)
Violence physique 4 50
Emprisonnement 2 25
Violences verbales 2 25
Total 8 100
Source : enquête terrain 2019
Commentaire :
Nous constatons que 50% des migrants subissent des violences physiques 25% sont
victimes d’emprisonnement et 25% victimes de violences verbales.
Discours des enquêtés sur les moyens de réduction de la migration irrégulière :
Discours N°17 : MD, migrant malien de la région de Tombouctou retourné volontaire de la
Lybie.
‘’Seule la paix durable et une activité génératrice de revenue peut me maintenir dans mon
pays si non je risque de retourner en Lybie, je préfère périr ailleurs que de vivre dans la misère
dans ma propre patrie’’.
Discours N°18: A D, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
‘’Je suis découragé de l’aventure, je vais chercher de l’emploi dans mon pays et déconseiller
tous les jeunes de ne pas quitter le pays pour aller souffrir en perdant le temps’’
32
Discours N° 19: FN, migrante gambienne refoulée de l’Algérie
‘’L’inadéquation formation-emploi constitue un grand obstacle pour l’épanouissement des
jeunes de mon pays c’est pourquoi beaucoup se découragent et abandonnent les études pour
aller travailler en Algérie et tenter la traversée pour l’Europe’’
Discours N°20: BK, migrant ivoirien refoulé de l’Algérie.
‘’ Pour remédier aux trafic illicite des migrants il faut s’attaquer aux passeurs qui nous
trompent et nous exploitent’’
Discours N°21: MN, migrant sénégalais refoulé de l’Algérie.
‘’Un emploi descend pour les jeunes de mon pays nous permettra d’atténuer l’envi d’aller en
Europe, nous sortons parce que nous souffrons, je gagnais 1000FCFA par jour ce qui ne
permettais pas de subvenir aux besoins de ma famille’’
Discours N°22 : AS, migrant guinéen refoulé de l’Algérie.
‘’Si seulement j’avais un boulot au pays je ne serai pas ici aujourd’hui pour subir toute ces
humiliations’’.
Discours N°23: BD, migrant sénégalais en transit à Tombouctou.
‘’Avec un bon boulot je quitterai plus mon pays’’
Discours N°24 : BD, migrant malien refoulé de l’Algérie.
« Quand je gagnerai une aide pour renforcer ma culture de mais je bougerais plus de mon
village au risque de perdre ma vie »
« MS, rescapé de l’attaque contre le centre de détention de Tajoura en Libye, raconte son
histoire :
Dans la nuit de mardi à mercredi 3 juillet 2019, le centre de détention des migrants à Tajoura,
l’est de Tripoli, en Libye a été la cible d’une frappe aérienne meurtrière (plus de 50 morts).
Parmi les survivants figurent des Maliens. L’un d’entre eux, MS, vient tout juste de rentrer au
Mali le jeudi (22/08).
MS a 26 ans, et est originaire de Kayes, à l’Ouest du Mali. Modibo a commencé son périple
au Sénégal comme puisatier pour économiser de l’argent avant de poursuivre sa route vers la
Libye dans l’espoir de rejoindre l’Espagne. Après plusieurs séjours dans des centres de
détention suivant chaque interception en mer Modibo avait renoncé à son projet et s’était
décidé à rentrer au pays.
33
« Quand je suis arrivé en Libye j’étais maçon, les affaires marchaient doucement au début.
Mais trois mois après, les difficultés ont commencé. J’ai été arrêté trois fois par des hommes
armés. Une fois, une cinquantaine d’entre nous a réussi à s’enfuir. J’en ai profité pour tenter la
traversée une nouvelle fois, mais j’ai été attrapé par la police. C’est à ce moment que j’ai été
emmené au centre de détention de Tajoura.
Dans ce centre, nous étions trop nombreux et il y avait des Maliens, Ivoiriens, Sénégalais,
Tchadiens, Tunisiens, Marocains… Une nuit, un grand bruit nous a réveillé en plein sommeil.
J’ai remarqué qu’une partie de la toiture et du mur de notre bâtiment s’était écroulée. Des gens
criaient et sans chercher à comprendre ni prendre mes affaires, j’ai couru pour sortir du centre.
En sortant j’ai vu du sang et des gens au sol. Des hommes armés disaient aux gens de se
sauver. J’ai perdu deux amis maliens.
Une fois dehors, j’ai entendu un second grand bruit, mais j’ai eu le temps de trouver un abri
en attendant que le jour se lève. Je n’avais que 20 dinars sur moi et j’ai pris un bus pour partir
à Zawiya. Une fois là-bas, des hommes armés m’ont pris pour m’amener dans un centre de
détention. Heureusement 10 jours après, les agents de l’ambassade du Mali et de l’OIM sont
passés à notre centre pour nous voir. On m’a parlé de la possibilité de retourner au pays. Je me
suis inscrit sur la liste. Et me voilà enfin.
« Je n’ai plus rien, j’ai tout perdu. Même mon espoir ». Depuis son retour au Mali, avec les
agents de l’OIM, MS travaille à la conception et la réalisation d’un projet de réintégration en
agriculture avec d’autres Maliens de retour dans le cadre de l’Initiative Conjointe UE-OIM
pour la protection et la réintégration des migrants »
IV. DISCUSSION ET ANALYSES
L’analyse et l’interprétation des discours traitent les causes, les conséquences et les moyens de
remédiation à la migration clandestine. Ces discours peuvent contenir des imperfections
(omissions mauvaise traduction).
« Le discours est un moment dans un processus d’élaboration avec tout ce que cela comporte
de contradiction, d’incohérence, d’inachèvement. Le discours est la parole en acte…Le
locuteur s’exprime avec tout son ambulance, ses conflits, l’influence de son inconscient, mais
en la présence d’un tiers, sa parole doit subir l’exigence de la logique socialisée. Elle dévient
34
donc discours ’’tant bien que mal ’’ et c’est par les efforts de maîtrise de la parole, par ses
lacunes et ses doctrines que l’analyse peut reconstruire les investissements, les attitudes, les
représentations réelles8 »
Après une analyse des discours de nos différents enquêtés sur les causes de la migration
irrégulière, nous remarquons qu’ils migrent en majorité pour de raisons économiques. Le
manque d’emploi stable, la pauvreté et l’insécurité sont les principales causes de la migration
irrégulière des migrants transitant par Tombouctou.
A la lumière de ces discours nous avons constaté que la plus part des jeunes de la sous-
région abandonnent les études pour migration clandestine. Ils sont souvent influencés par des
amis qui y sont déjà partis ou par la motivation des passeurs
À Mamou, la jeunesse guinéenne a été prise d’une "fièvre" de la migration
Dans cette ville du massif du Fouta-Djalon, au centre de la Guinée, pas un quartier n'a été
épargné par les départs de jeunes vers l’Europe. Beaucoup ont disparu sur la route. Les
autorités et organisations internationales ne cessent de sensibiliser les habitants sur le sujet
mais les départs se poursuivent, ils concernent des adolescents de plus en plus jeunes. La gare
routière de Mamou grouille de son agitation quotidienne. Les vieux taxis jaunes attendent les
clients alignés dans la poussière. Ils ne partiront qu’une fois remplis. À certains endroits, le
marché, qui s’étale le long de la route, déborde dans la gare en plein air. Ici, une femme fait
griller des épis de maïs. Plus loin, une forte odeur de poisson séché saisit les narines. En ce
milieu de matinée, voyageuse et commerçante cherchent déjà l’ombre. La chaleur est
étouffante. Difficile dans ce chaos de repérer qui voyage en famille, quel couple part en visite
au village et quels jeunes visent une destination bien plus lointaine. D’abord le Mali, puis sans
doute l’Algérie, la Libye et, au bout du chemin, l’Europe. La gare routière de Mamou est
devenue depuis les années 2013-2014 un important lieu de départ. Connue par tous les
Guinéens comme la "ville carrefour", Mamou doit son surnom aux routes qui la traversent et
permettent de relier aussi bien le sud forestier de la Guinée que la frontière malienne au nord.
Ces dernières années, les départs de jeunes sont devenus tellement fréquents que les autorités
ont été contraintes de réagir. Le pays voit de plus en plus de jeunes adolescents prendre la
route. (Extrait revu de la presse OIM Mali Avril 2019)
8 Bardin in Quivy Raymond, Campenhoudt Luc Van, Manuel de recherché en sciences sociales 2006 p 66
35
Les discours sur les conséquences de la migration irrégulière nous ont permis de constater que
les migrants en transit à Tombouctou sont victimes de tout genre de violence (séquestration,
emprisonnement, l’exploitation sous toute ces formes).
Il est important de noter qu’une grande partie de ces migrants malgré les violences attendent
d’être expulsés pour chercher à rentrer au bercail. Certains ne survivent pas à la traversée du
désert. Ainsi selon cette étude publiée sur le site OIM comme suit nous nous aborde
globalement les causes et conséquences de la migration clandestine des jeunes de l’Afrique de
l’Ouest sans montrer les véritables raisons du mouvement des jeunes en Afrique au sud du
Sahara vers les pays de l’Europe. Ainsi est libellé dans ce rapport : Il n'existe aucune preuve
d'un accroissement spectaculaire des flux migratoires clandestins de l'Afrique de l'Ouest vers
les pays du Maghreb et vers l'Europe selon le dernier rapport de l'OIM publié dans la « série
Migration » remet en cause les idées reçues en la matière. Au cours des 15 derniers mois, une
nette augmentation des migrants originaires d'Afrique de l'Ouest vers le Maghreb et l’Europe
a bien été enregistrée. Mais le rapport affirme que ces migrations transsahariennes et
transméditerranéennes ne sont pas aussi importantes comme on les croit. Avec environ 800
000 migrants ouest-africains enregistrés dans les principaux pays d'accueil européens, contre
2,6millions de Nord-Africains, le rapport affirme que les migrations d'Afrique de l'Ouest vers
les pays de l'Union Européenne restent relativement modestes comparées aux flux migratoires
en provenance d'Afrique du Nord et d'Europe de l'Est. Ainsi, il fait remarquer que les
immigrants marocains installés en Europe sont bien plus nombreux que l'ensemble des
migrants ouest-africains. Le rapport estime que des dizaines de milliers de migrants ouest-
africains et non des centaines de milliers, comme il est parfois affirmé, entrent illégalement
chaque année sur le territoire européen. Autant que possible, ces derniers évitent de risquer
leur vie dans des traversées périlleuses et utilisent des méthodes plus sûres, la plupart d'entre
eux entrant légalement en Europe avec des visas et ne rentrant pas à l'expiration de leur visa.
De plus, le rapport rejette l'idée que la majorité des migrants ouest-africains traversant le
Sahara pour atteindre l 'Afrique du Nord sont en transit pour l'Europe
Par ailleurs, cette étude affirme que les efforts déployés par les gouvernements pour accroître
et externaliser les contrôles aux frontières dans les pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest
conduisent à une détérioration des droits des migrants et à une plus grande diversification des
36
routes empruntées par les filières d'immigration clandestine. Alors qu'il semble quasiment
impossible de complètement sécuriser les longues frontières sahariennes et les côtes
méditerranéennes. Le rapport affirme que les migrations irrégulières sont souvent moins
indésirables qu'il n'y paraît car nombre de pays européens et nord-africains ont besoin d'une
main-d'œuvre bon marché et irrégulière.
Pour ce qui est de l'entrée irrégulière dans un pays, les personnes recourent de manière
croissante à des réseaux de passeurs et de trafiquants. Ces derniers ont prospéré avec la
fermeture accrue des frontières des pays occidentaux alors même que les coûts et les risques
sont accrus pour les migrants4.
Les traités des NU différencient la « traite de personnes » d'une part et le « trafic illicite de
migrants » d'autre part. Toutefois ces différences théoriques ne se manifestent pas
explicitement dans les faits4.
Il est difficile de savoir combien de personnes franchissent de manière illicite une frontière en
raison de l'aspect clandestin de ces passages. Les chiffres connus liés au passage de frontière
sont donc des estimations.
Au niveau mondial, le trafic de migrants a connu une progression importante depuis le début
des années 1990. Le nombre de migrants dans le monde est estimé à 200 millions de
personnes. Selon l’organisation des Nations unies, 15 millions d'entre eux ont été transportés
par des passeurs professionnels.
L’analyse des discours sur les moyens pour atténuer la migration irrégulière nous a permis de
constater que les migrants en transit à Tombouctou comptent sur l’investissement des Etats
africains afin de réduire le chômage. Ainsi la mission OIM au Mali lors de la journée
d’échange et d'information des acteurs régionaux sur le processus de réintégration du projet
EUTF en Mars 2019 a ressorti que :
Les migrants peuvent s’exercer individuellement ou collectivement dans le métier de leur
choix qui peut-être : l’agriculture, la pisciculture, l’embouche bovine, l’apiculture, la teinture,
la menuiserie, la mécanique, la soudure, la maçonnerie, la boulangerie, le transport etc.
Aussi à travers ce projet, l’OIM en collaboration avec le Gouvernement Malien, fournit une
assistance multiforme immédiate (accueil, profilage, eau, hygiène assainissement, nourriture,
37
hébergement, articles non alimentaires, soins de santé et transports) aux migrants de retour au
Mali et d’autres nationalités.
L’un des objectifs de l’initiative UE-OIM est de soutenir le Mali à améliorer la protection,
fournir une assistance et permettre le retour volontaire assisté des migrants vulnérables, en
transit et bloqués sur son territoire.
Il s’agit aussi de renforcer les capacités du gouvernement dans la collecte de données
migratoires ainsi que la communication sur les flux.
Ce projet est financé par l’Union Européen.
Il est indéniable que la lutte contre le trafic illicite des migrants passe aussi par la punition des
passeurs facilitant la marche du réseau des trafiquants. Certes la migration est un droit mais
nous appelons à la vigilance des migrants pour ne pas être victimes de traite qui est en
corrélation avec la migration irrégulière. Dans le cadre du trafic des êtres, 79% des victimes
de la traite sont des femmes et des enfants (source). En références aux données internationales
20 Millions de personnes sont victimes de traite par an dans le monde.
Pour atténuer à cette activité il faut une prévention, la protection, des victimes et les
poursuites judiciaires des trafiquants. Selon Angela Merker lors de son passage au Niger "Si
on veut lutter contre les trafiquants et les passeurs, il faut développer des emplois pour la
population nigérienne et nous avons lancé les premiers projets, mais il y a nécessité de les
élargir davantage puisqu'il faut offrir une perspective aux citoyens de la région (Agadez et
nord du Niger) point du passage des migrants vers la Libye et l'Europe"
V. CONCLUSION
Nous retenons que La migration irrégulière comporte des risques et certains candidats au
départ y laissent leur vie. Ceux qui réussissent à atteindre l'Europe ne sont pas au bout de leurs
peines. De nos jours l’OIM est toujours présent pour faciliter le dialogue avec les partenaires
gouvernementaux et mettre à disposition l’information pour soutenir les coopérations
bilatérales et multilatérales. Je réaffirme que sans voies légales adaptées pour mieux répondre
à l'offre et à la demande de main-d’œuvre, les flux migratoires clandestins en provenance
d'Afrique de l'Ouest et à destination du Maghreb et de l'Europe persisteront.
38
Malgré une sensibilisation politique qui s'accroît face à la multiplication d’actions pour
contrer le phénomène, plusieurs éléments expliquent sa reproduction. L’intérêt économique
d'abord, non seulement pour les employeurs conventionnels (les entreprises), mais aussi pour
les familles ; ensuite les contradictions dans la sphère du politique, manquent de moyens pour
appliquer les politiques de contrôle, contrainte libérale, activisme des lobbies humanitaires ;
enfin la mobilisation des immigrés et de leurs réseaux qui peuvent avoir recours aux services
liés à une économie du passage.
Les objectifs assignés ont permis de passer en revue les causes, les conséquences de la
migration irrégulière à Tombouctou, ensuite de proposer de solutions pour remédier à ce fléau
qui affectent la jeunesse.
Nos trois (3) hypothèses formulées ont été confirmées sur le terrain.
Le manque d’emploi stable, la pauvreté et l’insécurité sont les principales causes de la
migration irrégulière des migrants transitant par Tombouctou. (Hypothèse 1 confirmée), nous
avons constaté d’autres raisons de la migration notamment l’insécurité.
Les discours sur les conséquences de la migration irrégulière nous ont permis de constater que
les migrants en transit à Tombouctou sont victimes de tout genre de violence (séquestration,
emprisonnement, l’exploitation sous toute ces formes). (Hypothèse 2 confirmée).
L’analyse des discours sur les moyens pour atténuer la migration irrégulière nous a permis de
constater que les migrants en transit à Tombouctou comptent sur l’investissement des Etats
africains afin de réduire le chômage (hypothèse 3 confirmée).
Partant de ces résultats, de notre recherche nous pouvons affirmer que nos hypothèses sont
confirmées et nos objectifs atteints.
Toutefois notre étude reste ouverte. L’étendue du thème, n’a pas permis de traiter tous
ses aspects.
D’autres études pourront approfondir le contenu de ce travail. En intitulant notre thème de
recherche Les causes et conséquences de la migration irrégulière cas de migrants transitant par
Tombouctou, nous avons juste voulu apporter notre contribution pour atténuer la migration
irrégulière dont souffre la jeunesse africaine.
Puisse cette œuvre de recherche scientifique apporter un changement dans notre gestion de la
migration pour qu’elle soit dans l’intérêt de tous.
39
VI. BIBLIOGRAPHIE
Ghiglione Rodolphe, Matalon benjamin. Les enquêtes sociologiques théoriques
et pratiques, Armand Colin-collectionU, Paris 1970, 301 pages.
Haidara Ismaël Diadié. L’Espagne musulmane et l’Afrique subsaharienne,
Edition Donnyia-Bamko, 1997, 144 pages.
Issifou Zakari Dramani. L’Afrique noire dans les relations internationales au
XIVème siècle : Analyse de la crise entre le Maroc et le Sonrai, Edition Carthala, Paris,
257 pages.
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Quivy Raymond, Campenhoudt Luc Van. Manuel de recherche en science
sociale, Belgique SED, Graphique Industrie SA, troisième édition-2006, 256 page.
Revues :
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Revue OIM Mali, site web : iom.int
Jamana. Revue culturelle malien, numéro 45, spécial Tombouctou
1999, 34 pages.
Elhadj Ould Salem. L’âge d’or de Tombouctou, brochure, archive de la
mission culturelle de Tombouctou, 2000, 56 pages.
Rapport :
Le rapport FMP sous bureau OIM Tombouctou ;
Les archives de la commune urbaine de Tombouctou ;
Rapport
"/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/mainsite/published_docs/serial_publications/M
RS-32_FR.pdf"
Thèse :
Zouber, A. Mahamoud. Ahmed Baba de Tombouctou (1556-1627), sa vie et son œuvre
Moissonneurs et la Rose, Paris 1977,213 pages.
40
Mémoires :
ABEDAT Aliou Ould. Université de Tombouctou : un foyer culture islamique
dans le soudan nigérien (XIV-XVI aime siècles), Ecole normale supérieure Histoire
Géographie, 1997, 90 pages.
Adrienne DJIKINDEY, MECANISMES DE FINANCEMENT DES
INTERVENTIONS D’URGENCE DANS LES SITUATIONS DES CRISES
HUMANITAIRES : CAS DE LA CROIX-ROUGE BURKINABE, 2ie (2017-2018)
Ahmed Ibrahim. Contribution à l’étude de l’histoire du Mali : cas des
manuscrits de Tombouctou, Faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines
(FLASH), Histoire, archéologie 2004, 43 pages.
Amadou Albaseidjé. La vie socio culturelle de Tombouctou, Faculté des lettres,
langues, art et sciences humaines (FLASH), Histoire, archéologie, 2001, 47 pages.
Traoré Alpha Baba. Socialisation de l’enfant sonraï 7 à 12 ans Tombouctou,
Ecole Normale Supérieure, 1995, 51 pages.
Sites internet
"/jahia/webdav/site/myjahiasite/shared/shared/mainsite/published_docs/serial_publications/M
RS-32_FR.pdf; Avril 2018
https://www.dw.com/fr/les-dangers-de-la-migration-irrégulière/av-41369951: 11 /04.2019
41
VII. ANNEXES
Sommaire des annexes
Annexe 1 : Guide d’entretien à l’intention des migrants
THEME : Les causes et conséquences de la migration irrégulière cas des migrants en transit à
Tombouctou.
I. Identification des enquêtés :
1. Fonction
2. Genre
3. Age
4. Résidence
5. Niveau d’étude
II. Causes de la migration irrégulière :
- L’idée de la migration clandestine
- Les motivations du voyage
- Les relations entre migrants et les parents
- Situation économique
- Situation sécuritaire
III. Les conséquences de la Migration irrégulière :
- La réseau du voyage
- Le moyen de transport
- Les types de violences
- L’employabilité
- La rémunération et le traitement
IV Les recommandations :
- formation-emploi
- Promotion entreprenariat
- Formation professionnelle
- La rigueur dans le travail
- Les récompenses et mérites
42
Annexe2 : ‘’Extrait du rapport FMP sur le suivi des flux migratoires sous bureau
OIM Tombouctou Avril 2019’’
Déroulement des activités : Les activités FMP et FMS de l’équipe de Tombouctou se
déroulent à l’intérieur du dit lieu à toutes les gares routières et fluviales de la ville de
Tombouctou dont les destinations sont dans nos cibles.
Les principaux lieux de transport enquêtes sont: La place 4*4, la sortie de Goundam, et le port
Fluvial des Pinasses à Koroyomé et à Koreindjefiya et toute les maisons de passeurs connu par
les agents. Les activités commencent vers huit heures (8h) heures du matin, tous les jours et
soir à 17h 00, avec le départ des premiers camions et des 4*4 pour les destinations : al Khalil,
bordj, Libye, Mberra, les retours se font aussi surtout le matin à partir de 9h à cause de
l’insécurité. Aucun véhicule ne dépasse la rentrée de Tombouctou à partir de 18h. En ce qui
concernent les autres moyens de transports (Taxis, véhicules privés ; charrettes, motos et
pieds) ils ne fréquentent pas les trajets ciblés. Les activités se déroulent normalement et dans
un esprit d’équipe.
A/ Variation des flux par rapport à la semaine précédente (Hausse, Baisse ou Pas de variation
particulière des flux).
On constate cette semaine qu’il a eu vraiment hausse au niveau des flux sortants et baisse au
flux entrant par rapport à la semaine dernière. On peut expliquer cela par le fait que cette
semaine il y eu moins de nationalités et que les routes ont été bloquée pas de sorti ni entré.
Ces derniers temps il y a eu assez de braquages des véhicules venant du sud. En second point
pour des raisons économiques qui s’expliquent par le manque d’emploi, l’enrôlement des
enfants mineurs et adules dans le radicalisme. Par ailleurs aussi les passeurs ont mis en place
une stratégie maintenant qui est de voir avec les transporteurs de faire voyager les migrants
par convois de destination finale. Par exemple s’il 20 personnes qui vont tous au Maroc un
véhicule spécial pour le désert du Maroc direct ou l’autre passeur irait les récupère.
B/ les causes ou raisons principales et période de la Variation (Si toute fois il y a une variation
qui existe).
Comme dit en dessus les raisons principales des variations sont dit uniquement à des raisons
d’insécurité, l’hivernage et le manque d’emploi (raisons économiques) et selon le flux entrant
si ça augmente c’est parce les migrants sont vraiment volontaires au retour à cause de la
maltraitance et les abus. Mais aussi par le refoulement.
43
Récapitulatif : Sortant
Période de variation Pays d’origine Pays de Destination Total
Du 3 au 6/08/2019 MALI 33 Algérie 71 215
Guinée Conakry
172
Espagne 86
Gambie 31 Maroc 135
Sierra Léone 23 France 18
Sénégal 25
Cote d’ivoire 17
Guinée Bissau 3
Cameroun 1
Liberia 6
TOTAL 310 215
Récapitulatif: entrant
Période de variation Pays d’origine Pays de Destination Total
Du 27 au
29/08/2019
MALI 54 Mali 50 98
Guinée Conakry 12 Guinée Conakry 31
Cote d’ivoire 5 Cote d’ ivoire 17
Sénégal 2 Sénégal 4
Sierra Leone 5 Cameroun 2
Guinée Bissau 4 Sierra leone 1
TOTAL 82
44
Flux Sortant
Total 310 migrants
Commentaires
Cette semaine il y a eu beaucoup de différentes nationalités. Les
migrants arrivent souvent dans des conditions inexplicables c’est-à-
dire 20 personnes dans une 4*4 parfois même sur le porte bagage du
véhicule. Malgré la sensibilisation des faits de certains retourné qu’ils
expliquent les sortants sont déterminés allés quel qu’en soit les
conséquences, car leurs camarades qui sont arrivés en Europe se
prennent en photo et leur envoient sous un faux espoir. La majorité
de migrants quittent chez pour partir à cause des problèmes
économiques (manque d’emplois, mauvaise gouvernance et
l’insécurité) : vulnérabilité il Ya cette semaine 4mineurs non
accompagné, et 4 femmes et une fille.
Flux Entrant
Total
82 entrants tous des retournés volontaires
Commentaires
La majorité de ces retournés sont volontaires se sont des gens qui ont
passées 4 à 5 ans dans des différentes localités de l’Algérie qui
travaillaient comme chauffeurs, manœuvre, maçon, employé de maison
et quelques refoulés. Ils arrivent fatigués épuisés
Après plusieurs jours de voyages mais en fin sont contents d’être au
mali en plus sont pressé de rejoindre leur famille respective. Cette
semaine 6 migrants ont demandé assistance Ils ont été refoulés et
reconduis à la frontière.
Annexe 3 : Snapshot OIM Novembre 2019
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