EXECUTIVE SUMMARY 04
ANALYSE SWOT 05
MONDE : UN SECTEUR INTENSIF, VERTICALEMENTINTÉGRÉ ET GÉOGRAPHIQUEMENT CONCENTRÉ 07
UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ À MATURITÉ 07
DES STRATÉGIES DE CONCENTRATION ET DE DURABILITÉ 11
DES STRATÉGIES ORIENTÉES VERS L’ACQUISITION ETL’INVESTISSEMENT DANS DES GROUPES ÉTRANGERS 12
EN DÉPIT DE CERTAINS PROBLÈMES CONJONCTURELS ETSTRUCTURELS, LE SECTEUR ATTIRE ENCORE DE NOUVEAUXINVESTISSEMENTS 15
UNE ACTIVITÉ PARTICIPANT ACTIVEMENT AU DÉVELOPPEMENTSOCIO-ÉCONOMIQUE DU ROYAUME 15
UN SECTEUR FAISANT FACE À DES PROBLÈMES STRUCTURELSMAIS AUSSI CONJONCTURELS 18
UN POTENTIEL D’ACCROISSEMENT IMPORTANT FAUTE D’UNEINSUFFISANCE DE LA CONSOMMATION 21
UNE MISE À NIVEAU DE LA FILIÈRE AVICOLE 22
UNE ORIENTATION DES OPÉRATEURS MAROCAINS VERSUN MODÈLE AVICOLE INTÉGRÉ BASÉ SUR LA QUALITÉ,L’INNOVATION ET UN NOUVEAU MODE DE DISTRIBUTION 26
ANALYSE STRATÉGIQUE DES OPÉRATEURS 29
SOURCES 33
DOCUMENT REALISÉ PAR :SAFAA EL FAHLI([email protected])
ICHRAQ OUAZZANI CHAHDI([email protected])
EXECUTIVE SUMMARY
4 Observatoire De l'Entreprenariat
L’industrie avicolemondiale a plutôt bien résisté à la volatilité desmatières premières. En effet, en 2010, et en dépitde la hausse des cours du blé et dumaïs, la production de viande de volaille a progressé, atteignant 98millions detonnes. L'activité Poulet ena représenté à elle seule près de86%. Sa consommation, qui a également enregistré unecroissancedépassant les2%sur les cinquantedernièresannées, s’orientedeplus enplus versdesproduits découpéset élaborés (produits cuits - fumés -marinés…).
Convaincus que le marketing et l’intégration constituent des piliers essentiels, les grands opérateurs du secteurtentent de renforcer leur intégration, notamment dans l’industrie européenne, et ce, par le biais de restructurations,de fusions ou d’acquisitions, et par l’ancrage de partenariats et d’alliances stratégiques.
AuMaroc, le secteur avicole est en plein essor, comme en atteste l’évolution du chiffre d’affaire (+10%par rapport à2009) et des investissements, +8%. Se plaçant en tête des filières agro-alimentaires, il suscite l’intérêt aussi bien del’interprofession que du gouvernement qui s’accordent sur la nécessité de samise à niveau.
Néanmoins, un net retard de développement à l’aval du secteur a été constaté au cours des dernières années. Si lesefforts déployés par les pouvoirs publics ont su assurer une maîtrise des intrants et une réglementation sanitaire,indispensables à l’approvisionnement des fabricants d’aliments pour volailles, ils n’ont pas pu garantir lamodernisation des circuits traditionnels d’abattage et de commercialisation.
Les opérateurs du secteur pâtissent ainsi de l’incapacité des autorités compétentes à s’impliquer aumieux dans lamiseàniveaudesdits circuits.Majoritairement informels et souventmontrés dudoigt, ils sont à l’origine d’une fortevolatilité des prix et de coûts de production élevés.
En outre, les insuffisances constatées dans la valorisation des produits (dominance de volailles vivantes) et dans lachaîne logistique constituentdes freinsmajeursà lapromotionde la consommationet audéveloppementde la filière.
Pourtant, de réelles opportunités d’exportations s’offrent au secteur notamment à destination des pays d’Afriquesous réserve que les efforts d’amélioration de la productivité des élevages intensifs modernes (élevage hors sol etcycle de production court) et des capacités de production soientmaintenus.
D’autresperspectives s’ouvrent ausecteur à travers lesmesures incitativesd’accompagnement et demise enœuvredu cadre réglementaire et d’amélioration de la qualité et de la sécurité sanitaire prévues par le PlanMarocVert. Poursa part, l’interprofession a pris des engagements pour l’accroissement de la production, des investissements et desemplois. Enfin, les industriels entreprennent des actions d’innovation (traitement thermique à 100%des aliments,certification ISO…), de différenciation (découpe des viandes, production de viande séparée mécaniquement,congélation…) et de diversification (développement demarques, introduction dans le secteur de la charcuterie…).
Sur le plan financier, force est de constater que les opérateurs nationaux inscrits dans la démarche de l’intégrationverticale desdifférentsmaillonsde la chaîneavicole témoignentd’unemeilleuregestionde recouvrement et affichentune meilleure rentabilité, matérialisée par un ROE de 30,9%, contre 16,9% pour les opérateurs présentant lesprémisses d’intégration. Toutefois, et afin de financer un cycle court, les opérateurs aussi bien intégrés queprésentant des prémisses d’intégration ont fortement recours à des dettes à court terme.
Dès lors, lesopérateurs souhaitantpromouvoir leursactivités sur lemarchénational et développer leurs exportations,s’attachent à améliorer leur compétitivité et à réaliser des économies d’échelle, essentiellement par l’intégrationverticale (provende, accouvage, élevage, abattage - transformation, commercialisation et export).
Forces
• Des conditions climatiques favorables
• Un élevage hors sol, ne dépendant pas desaléas climatiques
• Un cycle de production court
• Des infrastructures de productiondéveloppées
• Des prix de vente compétitifs
Faiblesses
• Une défaillance des circuits d’abattage etde commercialisation
• Une ambiguïté du statut fiscal du secteur
• Une inefficience du système de productiondans la régulation du marché
• Une difficulté d’accès des aviculteurs auxsources de financement
• Une non-implication des autorités dansl’assainissement des circuits decommercialisation
Opportunités
• Un respect de la Loi 49-99 relative à laprotection sanitaire des élevages avicoles
• Une réglementation sanitaire appliquéeavec rigueur
• Un faible niveau de consommation
• Un développement de la productionnationale en VSM (viande séparéemécaniquement)
• Un développement du secteur de lacharcuterie
• Une promotion des exportations desproduits avicoles
Menaces
• Des coûts de production élevés
• Une insuffisance de la recherche, del’information, de l’encadrement et le faibleniveau technique des aviculteurs
• Des crises sanitaires en répétition
• Un déséquilibre entre l’offre et la demande
ANALYSE SWOT
5Observatoire De l'Entreprenariat
Monde : un secteur intensif, verticalement intégré etgéographiquement concentré
Un marché mondial arrivé à maturité
Des stratégies de concentration et de durabilité
Des stratégies orientées vers l’acquisition et l’investissement dans des groupes étrangers
UN MARCHÉ MONDIAL ARRIVÉ ÀMATURITÉ
Une volatilité des prix des matièrespremières
L’alimentation de la volaille se composeprincipalement de maïs, de blé et de tourteau desoja. Après la hausse enregistrée en 2010 descours du blé (24%) et du mais (26%), ceux-ci ontconnu d'abord une certaine volatilité tout enrestant à des niveaux élevés au premier semestre2011 avant de connaître une baisse à partir dejuillet. Cette tendancebaissière a été amplifiée parle retour de la Russie et de l’Ukraine sur lemarchéainsi que par le bon niveau des récoltes.
Les cours de tourteau de soja ont égalementenregistré une baisse en 2011, en raison duniveau élevé de la récolte sud-américaine et durecul du dollar.
Une production soutenue par lafermeté de la demande
La production mondiale de viande de volaille aatteint 98 millions de tonnes (MT) en 2010 etoccupe la2ème place après celle de la viandedeporc(110 MT), et largement devant celle de la viandebovine (65 MT).
Cette performance confirme une reprise dusecteur, après des années de faible croissancedue notamment aux crises sanitaires ayantfragilisé la production de viande de volaille(principalement en Asie et en Europe).
Selon la FAO, sous réserve du maintien d’uncontexte d’amélioration de l’économie mondialeet de baisse des prix des aliments et en l’absencede nouvelles épidémies, la production de volaillesdevrait progresser de 3%en 2011 pour atteindreprès de 100 MT, en raison des prix élevés desviandes concurrentes.
La production mondiale de volaillesde chair partagée entre quatre puissances
Les principaux producteurs mondiaux de volaillesont lesUSA (19,6MT), la Chine (17,6MT), le Brésil(12,6 MT) et l’UE-27 (12,1 MT).
La production dans le secteur s’est inscrite à lahausse au cours des 7 dernières années. Encoreplus marquée au Brésil (5,6%)2 et en Chine(3,6%), elle demeure moindre dans l’UE-27(1,6%) et aux USA (0,9%). Il est à signaler que lacroissance au sein de l’Union Européenne a ététirée principalement par la Pologne (7,3%) etl’Allemagne (4,9%).
MONDE : UN SECTEUR INTENSIF, VERTICALEMENTINTÉGRÉ ET GÉOGRAPHIQUEMENT CONCENTRÉ
7Observatoire De l'Entreprenariat
Source : ITAVI
janv
.-0
6
janv
.-0
7
janv
.-0
8
janv
.-0
9
janv
.-1
0
janv
.-1
1
juil.
-06
juil.
-07
juil.
-08
juil.
-09
juil.
-10
juil.
-11
400€/T
350
300
250
200
150
100
50
Tourteaux de soja rendu Montoir
Blé rendu Ille et Vilaine
Maïs rendu Ille et Vilaine
Evolution des prix des matières premières(en EUR/tonne)
Répartition de la production mondiale de volaillesde chair, 2010
Source : ITAVI
Etats Unis20%
Chine18%
Brésil13%
UE à 2712%
Autres37%
(2) TCAM de 2004 à 2010.
8 Observatoire De l'Entreprenariat
La croissancemondiale du secteur est attribuée àla conjoncture, globalement favorable sur lesmarchés internationaux (hormis le plafonnementde la consommation intérieure aux USA), audynamisme de la demande intérieure en Russie,ainsi qu’auxmesures régulièrement prises par lesautorités visant à réduire la dépendance du paysvis-à-vis des importations (contingentsd’importation, barrières sanitaires…).
Prédominance de la production du pouletde chair
En 2009, le poulet représentait près de 86% dela production mondiale de volailles de chair. AuBrésil et aux Etats-Unis, par exemple, laproduction de poulet est dominante etreprésente 97% et 82% respectivement de laproduction de volailles dans ces pays.
Les traditions culinaires de la Chine, en faveurde la consommation des palmipèdes (canard,oie), impliquent une production nationale deces viandes de l’ordre de 30% ; le pouletreprésentant 68% du total.
Enfin, la viande de poulet dans l’UE-27 représente80% de la production de volaille, la viande dedinde 15% et la viande de canard 4%.
Une production mondiale d’œufs deconsommation stimulée par la Chine
En 2009, la production mondiale d’œufs depoules a atteint 62,4 millions de tonnes,enregistrant une croissance annuelle moyennede 2,3% entre 1999 et 2009, mais affichant unralentissement par rapport à la décennieprécédente (+ 3,9%/an).
La Chine demeure de loin le premier producteurdans le monde, avec 23,9 millions de tonnes,soit 38 % de la production mondiale, suivie del’UE-27 (6,3 MT) et les USA (5,3 MT).
Source : FranceAriMer d’après Commission européenne
2005 2006 2007 2008 2009 2010
Poulet
Dinde
Canard
8,7 8,3
0,5
2 1,9 1,8 1,8 1,7 1,8
0,5 0,5 0,5 0,60,6
La production de poulet, de dinde et de canarddans l’UE 27 (en millions de tonnes)
Source : Office de l’élevage d’après USDA*Estimations
2005 2006 2007 2008*
1000
TEC
La production de poulet et de dinde aux Etats-Unis(en millions de tonnes)
Dinde2,5 2,6 2,7 2,8
Poulet16 16,3 16,7 17
Source : France AgriMer
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
1,9
1,3 1,3
1,61,5 1,5
1,8 1,9 1,8
France
Italie Pologne Pays Bas
Royaume Uni Espagne Allemagne
Evolution de la production de volaille dans lesprincipaux pays producteurs de l’Union Européenne
1,3 1,41,6
1,2 1,31,2 1,3
1,3
1,1
0,9
0,6 0,6 0,70,7
11,1 1,2
8,7 8,8 8,9 9,2
Une consommation orientée davantagevers des produits découpés et élaborés
Estimée à 95,6 MT en 2010, la volaille de chairconstitue la 2ème viande la plus consommée aumonde, après la viande porcine, principalementsous forme de produits découpés et élaborés(produits cuits - fumés - marinés…). La volailleétant plus rarement achetée crue et entière parle consommateur. Ses produits dérivés vendusincorporent de plus en plus de services, allantmême jusqu'à la livraison à domicile.
Au cours des 50 dernières années, le taux decroissance annuel moyen de la consommationde viande de volaille par habitant a dépassé les2% pour enfin s’établir à près de 12 Kg/hab/an.Sur les 10 dernières années, dans la plupart despays, la consommation de cette viande aprogressé notamment dans les zones à fortpouvoir d’achat comme le Proche et le MoyenOrient (Koweït, Arabie Saoudite, Brunei) et dansles îles des Caraïbes, là où le développementtouristique est important.
9Observatoire De l'Entreprenariat
Production mondiale des œufs de consommationen MT, 2009
Source : ITAVI d'après FAO et Commission Européenne
Chine38%
Autres25%
UE à 2710%
Etats Unis8%
Inde5%
Japon4%
Mexique4%
Russie4%
Brésil2%
Répartition de la consommation de produits carnés àtravers le monde, 2010
Source : France Agrimer
Ovine4,6%
Porcine37,4%
Bovine22,7%
Autres1,9%
Volaille33,4%
Source : FAO
1971/1980 1981/1990 1991/2000 2001/2007
Evolution de la consommation des viandes dansle monde (en Kg/hab.)
10,8
1,6
10,6
4,9
10,4
1,7
12,4
6,6
9,7
1,8
14
9,4
9,4
1,8
15,1
11,9
Bovine Ovine Porcine Volaille
Source : Office de l’élevage d’après FAO,USDA et Commission
1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008*
46
22
151210
82 4
15
24
3034 33,5
38 38
47KGEC/HAB/AN
La consommation individuelle de volaille dansquelques pays
Etats-Unis Brésil UE à 27 Afrique du Sud
IndeRussie Total Monde Chine
*Estimations
4852 53 5353,5
22,5 23 2222,5
14
24
16 17 19
Même si la Chine confirme son rang de premierpays consommateur de viande de volaille, leniveau de consommation individuelle y resteplutôt faible, de l’ordre de 13,9 kg/hab/an,légèrement supérieur à la moyenne mondiale.Il est à préciser que la consommation chinoises’est développée plus rapidement depuis cesdernières années.
Légèrement en baisse aux USA et dans l’UE-27,avec respectivement 52,6 et 23,7 kg/hab/an, laconsommation individuelle repart à la hausseau Brésil, après avoir marqué le pas pendantdeux ans. Elle atteint 37 kg/hab/an et uneconsommation totale annuelle de plus de 7 MT.
Enfin, la consommation de viande de volaille enRussie, offre des perspectives dedéveloppement importantes, lui permettantd’absorber la croissance concomitante de laproduction et des importations. Elle atteintdésormais 24,1 kg/hab/an, soit un niveauéquivalent à celui observé dans l’UE-27.
S’agissant de la consommation individuelled’œufs, elle reste très variable d’un pays àl’autre ; de quelques dizaines d'unités par an etpar habitant dans certains pays africains, àplus de 250 unités dans les pays développés,voire près de 300 au Japon. Dans un marchépeu évolutif, seule l'Asie connaît une croissancede sa consommation, tirée principalement parla Chine.
Des exportations internationales tiréespar les USA et le Brésil
En 2009, le commerce international de volaillesa porté sur 9,8 MT, soit près de 9,5 % de laproduction mondiale. Assurant 70% desexportations mondiales en 2010, le Brésil et lesUSA ont même progressé de 46% sur les septdernières années. L’UE-27, arrive en troisièmeposition au niveau international, avec 11% desexportations.
Le dynamisme des marchés brésilien etaméricain à l’export est porté par :
• la Chine et l’Asie de l’Est. Leurs importationsse sont accentuées notamment grâce aureport de consommation en faveur de lavolaille et en raison de la faible offre enviande porcine ;
• le Moyen-Orient, où la concurrence avec laviande de porc est quasiment inexistante ;
• l’Amérique latine notamment le Mexique, leVenezuela et le Chili. Les USA demeurent leprincipal fournisseur, mais le développementdu marché en Amérique du Sud offre uneopportunité sérieuse pour les opérateursbrésiliens et argentins, même s’il ne concerneencore que des volumes relativementrestreints.
Le Moyen Orient, un marché porteur àl’importation
LeMoyenOrient, où la concurrence avec la viandede porc, première viande consommée dans lemonde, est quasiment inexistante, constitue unmarché à fort potentiel. En effet, et sur les7 dernières années, les importations de viande devolaille vers cette région en enregistré une hausseannuelle moyenne de 13,5%, atteignant plus de2 millions de tonnes. Le dynamisme de lademande s’est traduit par une hausse rapide desvolumes et du prix de volaille importés.
10 Observatoire De l'Entreprenariat
Source : France Agrimer
2004 2006 2008 2010
Principaux pays exportateurs de viande de volailledans le monde (Exportations en 1000 tonnes)
2 654
2 615
1 029404229
2 713
2 914
953599325
3 700 3 873
3 833
1 2551 056659
3 800
981809520
Brésil Etats-Unis UE à 27
Thailande Argentine Canada
Chine
DES STRATÉGIES DE CONCENTRATIONET DE DURABILITÉ
Lemarché avicolemondial arrivant àmaturité, lespays leaders adoptent désormais des stratégiesde différenciation, basées sur des modèlesspécifiques à leurs structures d’exploitation, leursdisponibilités en ressources humaines et leursmoyens technologiques.
Vers une maîtrise de la consommationintérieure
Le plafonnement de la consommationintérieure à travers la mise en place de barrièressanitaires et de la réduction de contingentsd’importation constitue une stratégie visant lesoutien de la production intérieure, larégulation de l’offre ainsi que la réduction de ladépendance vis-à-vis des marchés extérieurs.De même, elle permettrait de s’assurer que lepays continuera de disposer de volumessuffisants pour ses exportations.
Cette stratégie s’est tout d’abord développéeaux Etats-Unis avant de se répandre à certainspays d’Europe et notamment la Russie, qui a vusa production bénéficier du dynamisme de lademande intérieure face aux différentesmesures prises par le gouvernement.
Une production régionalisée pour unmeilleur rendement
Dans certains pays, la production de viande devolaille demeure concentrée dans des zonesspécifiques, du rendement plus élevé.
AuBrésil, par exemple, le déplacement de l’activitéavicole du Sud (Santa Catarina) vers le Centre dupays (Rio Verde) tend à renforcer la proximité deséleveurs aux cultures des matières premières,notamment le maïs et le soja et à améliorer lescaractéristiques des structures d’exploitation.
Le sud du pays présente unmodèle d’aviculturetraditionnel. L’aviculture est ainsi exercée dansle cadre de petites exploitations familiales dontla production demeure diversifiée et hétérogène(bovine, porcine, avicole et autres),
Par contre, au centre, les structures sont plusrécentes, plus grandes et rationalisées, avec unnouveau modèle d’intégration verticale : lesexploitations sont de taille modérée à grande(192 ha en moyenne), avec un ancragepartenarial fort entre, l’intégrateur etl’entreprise d’exploitation, une main d’œuvrequalifiée et un système productif plus efficient.
Les producteurs de Rio Verde sont de ce faitmieux rémunérés que ceux de Santa Catarinagrâce notamment aux grandes capacités deproduction et à l’utilisation de techniquesproductives plus avancées.
Au-delà de ces avantages, le gouvernementfédéral brésilien accompagne les opérateurs quise sont installés au centre à travers l’octroi definancement et de crédits.
Une approche de marché et uninvestissement dans les nouvellestechnologies
Conscients que l’investissement dans lesnouvelles technologies constitue une des clés del'accroissement de la productivité, certains paysencouragent l’investissement dans ce créneau.
11Observatoire De l'Entreprenariat
Source : France Agrimer
2004 2006 2008 2010
Principaux pays importateurs de viande de volailledans le monde (Importations en 1000 tonnes)
1 005 1 071
1 237
1 018
1 227
806618357
1 658
1 984
1 187
1 283
928651259
2 153
1 815
1 077599925700297
812851
1 111599470208
Moyen Orient Chine UE à 27
Japon Mexique Afrique du Sud
Russie
En Thaïlande, par exemple, les instruments dumarché, et plus particulièrement le paiementdes services environnementaux, la certification,les incitations fiscales et les subventions àl’investissement sont les moteurs de gestionpar excellence des effets environnementaux, horssite.
Dès lors, les réductions d’impôt encouragent deplus en plus les aviculteurs à quitter les zonespériurbaines où la population est particulièrementvulnérable, au risque croissant de maladiescontagieuses et d’épidémies.
Par ailleurs, le nombre grandissant de projetsd’innovations technologiques prometteusescontribue à rendre l’aviculture plus durable. Eneffet, les nouvelles technologies aident à mieuxgérer et contrôler l’utilisation des ressourcesnaturelles et la supervision à distance etparticipent à la gestion des problèmes sanitaireset environnementaux liés à l’aviculture et àl’élevage intensif.
En France, les innovations dans le domaine de lagénétique, de l’alimentation et de la santé animaleet de la robotique ont fortement contribué audéveloppement de la production avicole dans lesannées 60.
Depuis, les orientations de la recherchescientifique prennent de plus en plus enconsidération les enjeux du développementdurable : un projet de filière durable, compatibleavec les exigences de la société française, enmatière d’environnement, de bien être animal etde qualité technologique gustative, nutritionnelleet sanitaire.
DES STRATÉGIES ORIENTÉES VERSL’ACQUISITION ET L’INVESTISSEMENTDANS DES GROUPES ÉTRANGERS
Un intérêt croissant des opérateursbrésiliens pour l’industrie avicoleeuropéenne
Les industries avicoles européennes sont à lacroisée des chemins. Elles se retrouvent face à deschoix stratégiques, à l’instar de ce qui s’est passéau milieu des années 90. Ces choix ont contribuéà de fortes restructurations, fusions etacquisitions, et à l’ancrage de partenariats etd’alliances, conclus au cours de ces deux dernièresannées.
Afin de conforter les flux d’exportations vers desmarchés réguliers et solvables, dont fait partiel’UE-27, les entreprises brésiliennes renforcentfermement leur présence sur ces marchésd’importations. Ainsi, et au cours des deuxdernières années, elles ont réalisé desinvestissements importants dans l’UE-27et pris lecontrôle de plusieurs outils spécialisés dans lafabrication de produits avicoles élaborés ettransformés.
12 Observatoire De l'Entreprenariat
Source : AND International, 2007
Nutreco EspanaGrampian Country Food
LDCDoux
AIAArena holding
Lohmann & co.Bernard Matthews
GastronomeMoy Park
Optigal2 sisters food products
Arrivé
Chiffre d’affaires consolidé annuel tous secteurs (Milliards d’euros)
Groupes français
Les principaux groupes européens implantésdans le secteur avicole
0,550,540,6
0,70,720,720,750,8
1,21,4
1,62,75
3,1
En avril 2007, le premier opérateur brésilien dansle secteur de la volaille, Perdigao, a acquisl’entreprise néerlandaise Plusfood, détenuejusqu’alors par le groupe Cebeco. Cette firme estspécialisée dans la fabrication de produitstransformés, à base de viande de volailles et debœuf, et possède par ailleurs des outils deproduction au Royaume-Uni et en Roumanie.
De plus, et en juin 2008, le groupe Marfrig,deuxième au Brésil et quatrième au niveaumondial sur le marché de la viande bovine, aacquis le groupe européen Moy Park, détenuprécédemment par le groupe américain OSI. Il està signaler que Moy Park est le 10ème opérateuravicole européen et le 4ème au Royaume-Uni.
Une diversification de la production
De grands groupes spécialisés dans un secteurd’activité particulier (Danish Crown et Vion pourle porc, Marfrig ou JBS pour le bœuf), cherchent àdevenir des acteurs importants dans d’autressecteurs, non seulement dans leur pays d’originemais également à l’étranger. La diversification del’activité leur permet unemeilleure répartition desrisques sur les différents domaines d'activité.
Au Brésil, le groupe Perdigao, historiquementspécialisé dans la production porcine et avicole, arécemment investi dans la production laitière, enreprenant des actifs de Parmalat et, dans unemoindremesure, dans la production bovine.
L’entreprise Sadia a également diversifié saproduction en investissant dans le secteur bovinet dans les produits transformés (glace, pizza…).L’investissement réalisé récemment dans desgroupes polyvalents européens pourrait, à terme,favoriser les exportations entre le Brésil et l’UE-27,non seulement de produits bruts (découpes devolailles congelées) mais aussi de produitstransformés (cordon bleu, nuggets…).
Les acteurs européens du secteur des viandes deboucherie ne sont pas en reste. En juin 2008, legroupe néerlandais Vion (premier en Europe dansle secteur bovin et second dans le secteur porcin)a racheté le groupe Grampian Country Food,spécialisé dans la production avicole.
En somme, l’industrie européenne des viandesde boucherie et de volailles connaîtactuellement une profonde mutation quipourrait déboucher à terme sur la structurationà la fois de la production dans les différentesrégions européennes et des flux intra etextracommunautaires.
Une spécialisation et une chasse auxcoûts
Dans certaines régions du monde, le secteuravicole s’est développé par filière. Aux USA, parexemple, la filière « dinde » est très bienstructurée. Le secrétariat fédéral à l’agriculturecompte près de 3 000 éleveurs professionnelsdans les différents états. Le plus gros éleveur del’Iowa produit plus d’unmillion de têtes par an. LeMinnesota, plus gros producteur, compte 250éleveurs ayant 600 fermes et totalisant86 millions de têtes. Le nombre de couvoirs nedépasse pas la cinquantaine dans tout le pays, etcelui des entreprises d’abattage-transformationest encore plus faible. La «massification » estgénéralisée pour faire face à une demande,également massive. La recherche des économiesd’échelle devient alors un réflexe incontournable.
Pour ce faire, la spécialisation est telle quel’élevage et l’abattage du cheptel séparentdésormais les mâles des femelles. Soixante pourcent de ces dernières sont destinées auxmarchésde l’entier (à 6,5 kg de poids vif), le reste en lourd(16 semaines - 8,5 kg environ) ou en super lourd(23 semaines - 11à13 kg). Les différentes phasesd’élevage (démarrage et croissance) sontphysiquement séparées dans le but de restreindreles coûts de production.
Cependant, le développement du secteurpourrait pâtir du manque de main-d’œuvre. Eneffet, les usines, implantées dans les endroitsoù la main d’œuvre est disponible,fonctionnent grâce aux minorités, clandestinesparfois, qui perçoivent moins de 10 USD parheure et dans des conditions extrêmementdifficiles.
13Observatoire De l'Entreprenariat
En dépit de certains problèmes conjoncturels et structurels,le secteur attire encore de nouveaux investissements
Une activité participant activement au développement socio-économique du Royaume
Un secteur faisant face à des problèmes structurels mais aussi conjoncturels
Un potentiel d’accroissement important faute d’une insuffisance de la consommation
Une mise à niveau de la filière avicole
Une orientation des opérateurs marocains vers un modèle avicole intégré basé sur la qualité,l’innovation et un nouveau mode de distribution
Analyse stratégique des opérateurs
UNE ACTIVITÉ PARTICIPANTACTIVEMENT AU DÉVELOPPEMENTSOCIO-ÉCONOMIQUE DU ROYAUME
Un secteur drainant un chiffred’affaires et des investissementsimportants
Le climat du Maroc est favorable à l’élevageavicole, en raison des températures douces,surtout sur le littoral, impliquant de moindresinvestissements dans l’isolation des bâtiments,en comparaison avec les pays européens.
Partagé entre une activité fermière traditionnelleet une productionmoderne intensive, le secteur agénéré un chiffre d'affaires deMAD 23,2milliardset a consenti des investissements deMAD 9,4 milliards en 2010. Il offre actuellement110 000 emplois directs et 250 000 emploisindirects y compris dans les circuits decommercialisation et de distribution. Déjàrelativement élevés, les coûts d’investissementsrestent fortement grevés par une TVA de 20%,contrairement aux autres activités agricoles.
Néanmoins, compte tenu de ses capacités dedéveloppement rapide, le secteur constitue unealternative de compétitivité pour satisfaire lesbesoins protéiques d’une population encroissance, marquée par une pousséedémographique, une forte urbanisation et unfaible pouvoir d’achat.
Amélioration de la production de laviande de volaille et d’œufs en dépitdes coûts de production élevés
Des coûts de production significatifsimpactant l’investissement dans le secteur
Les coûts de production diffèrent d'une région àl’autre, selon la technicité de l'élevage. Ilsreprésentent pratiquement le double de ceuxenregistrés dans les pays exportateurs tels que
le Brésil et les USA, mais demeurent similairesà ceux des pays qui, à l’instar du Maroc,importent l’essentiel des intrants (aliments,reproducteurs…). Le tableau ci-dessousprésente les prix de revient moyens desproduits avicoles au Maroc.
La hausse des prix des matières premièresutilisées dans la fabrication des alimentscomposés impacte considérablement le prix derevient des produits avicoles. Ce surcoût deproduction, estimé entre MAD 1 et 1,2, résultede l’importation de 95% des aliments (blé,maïs, tourteaux de soja…) provenant de Brésil,d’Ukraine, des USA, d’Argentine et soumis à desdroits de douane et des taxes non négligeables.
A titre d’exemple, le maïs incorporé à hauteur de55-60%dans les aliments composés de volailles,est taxé à 15% sur la tranche de prix inférieure àMAD 800/t et à 2,5% sur la tranche supérieure.Cette taxation grève incontestablement lacompétitivité du secteur.
Si les charges liées à l’alimentation des volaillesreprésentent à elles seules 65 à 75% du prix derevient des poussins, du poulet de chair et desœufs de consommation, d’autres facteursentraînent également des surcoûts de production.
Les frais vétérinaires, par exemple, représentent3,5% de ces coûts, provoqués par ladétérioration de l’environnement sanitaire desélevages, des erreurs de conduite techniques
EN DÉPIT DE CERTAINS PROBLÈMESCONJONCTURELS ET STRUCTURELS, LE SECTEUR
ATTIRE ENCORE DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS
15Observatoire De l'Entreprenariat
Source : FAO 2008
Prix de revient moyens des produits avicoles au Maroc
Produits avicoles Prix au producteur en MAD
Poussin de type chair 2 à 2, 5
Poussin ponte 4 à 5
Poulette prête à pondre 38 à 40
Oeuf de consommation 0,5 à 0,55
Poulet de chair/ Kg vif 10,5 à 11
Dinde / Kg vif 12 à 12,5
d’élevage et du prix élevé des produitsvétérinaires (soumis aussi aux droits et taxesd’importation), rompant ainsi la chaîne deprotection sanitaire des volailles (programmesde vaccination inadaptés…).
Ce faisant, ils participent à l’avènement et à laprolifération de circuits parallèles decommercialisation des produits de contrebandeou encore à l’utilisation de produits desubstitution, parfois totalement inadaptés(produits destinés au bétail, à l’utilisationhumaine…).
Enfin, la faible technicité des éleveurs liée à leur« turnover » élevé, empêche la valorisation desavoir faire et induit ainsi des surcoûts deproduction.
Et pourtant, des prix de vente abordables
Le manque d’organisation du circuit decommercialisation entraîne de fortesfluctuations des prix des produits avicoles. Maisce marché dépend surtout de l’offre et de lademande. Selon les périodes de forte ou defaible consommation, les prix de vente peuventvarier du simple au double. L’œuf par exempleconnaît un pic de consommation, pendant lemois de Ramadan.
Les produits avicoles sont mis sur le marché àdes prix abordables en relation avec le pouvoird’achat du consommateur marocain, voireinférieurs aux coûts de revient et ce, plusieursmois dans l’année. Cet avantage compétitif parrapport à d’autres denrées animales, constituele principal recours pour améliorer la sécuritéalimentaire du pays, en termes de protéinesd’origine animale.
En effet, et depuis le début des années 70, leprix moyen de vente du poulet de chair n’aévolué que de 2,5% en moyenne par an. Le prixmoyen de vente d’œufs de consommation aégalement peu évolué (3,5%) durant cettemême période.
16 Observatoire De l'Entreprenariat
Etats-Unis Brésil France Maroc*
Age (jours) 46 46 40 45
Poids vif (Kg) 2,27 2,30 1,90 1,98
Indice de consommation** 1,95 1,92 1,89 2,08
Mortalité (en%) 5,0 5,0 4,8 8,0
Indice de performance*** 240 247 239 194
*Performances moyennes des 25 meilleures bandes
Source : Les réformes du secteur agricole : quel agenda pour le Maroc ?’’ 2-4 décembre 2004
**IC = Quantité d’aliment consommée pour produire un kg de poids vif
***IP= (PV* Viabilité) / (Age* IC)* 10
Source : FISA
Performances techniques des élevages de poulet
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Evolution annuelle du prix moyen de vente du pouletde chair à la ferme (Dhs/Kg vif)
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
2011
2011
0,550,60 0,60 0,61
0,68
0,530,56
0,65
0,700,72
0,64
0,68
Evolution annuelle du prix moyen de vente d’oeufsde consommation Gros Calibre à la ferme (Dhs/Unité)
Source : FISA
9,6
11,8
12,912,4 12,5
11,810,9 11,2 11,5
12,311,2
12
Et une production en constante évolution
La production de viande de volailles et des œufsde consommation a enregistré une croissancemoyenne de 7% entre 1980 et 2010, grâce àl’amélioration de la productivité des élevagesintensifs modernes.
Deux avantagesmajeurs à la production avicoleintensive : d’abord, son élevage hors sol nedépend pas des aléas climatiques rendantpossibles un approvisionnement régulier dumarché en viandes et en œufs malgré unecampagne agricole mitigée. Ensuite, son cyclede production court permet de résorberrapidement les besoins croissants de lapopulation marocaine.
Ainsi, en 2011, la production de viandes devolailles a atteint 516 955 t (+1,4% par rapportà 2010) dont 87% livrée par le secteurtraditionnel fermier. Toutefois, le secteur restedépendant de l’importation des parentaux(animaux reproducteurs) et de l’alimentation,et doit faire face à des droits de douane encorepesants (2,5% pour les poussins reproducteurset 2,5 à 100% pour les aliments).
S’agissant des œufs de consommation, laproduction a atteint 4,5 milliards d’unités en2010, dont 800 millions Beldi « de fermes »produits par le secteur informel aux conditions
d’hygiène discutables et 3,7milliards produitespar le secteur moderne. Cette quantité couvreégalement 100% des besoins en œufs deconsommation.
De plus, ces capacités ont permis au Marocd’exporter 3 266 000 œufs à couver en pouletchair et 841 000 poussins chair vers des paysd’Afrique, soit une évolution de 368% et 328%respectivement entre 2009 et 2010.
Bien que présents dans la plupart des régions, lesélevages industriels demeurent concentrés sur lacôte atlantique, particulièrement sur l'axeKénitra-El Jadida. Outre son climat favorable, cette zonese trouve aussi à proximité des grands centres deconsommation (Casablanca et Rabat).
17Observatoire De l'Entreprenariat
Source : FISA
19
80
19
82
19
84
19
86
19
88
19
90
19
92
19
94
19
96
19
98
20
00
20
02
20
04
20
06
20
08
20
10
20
11
70
Evolution annuelle de la production de viandesde volailles (en milliers de tonnes)
80 85 10195
100
102110
180
220200
266293
320
440
510 517
Source : FISA
19
69
-500
1 0001 5002 0002 5003 0003 5004 0004 5005 000
19
71
19
73
19
75
19
77
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79
19
81
19
83
19
85
19
87
19
89
19
91
19
93
19
95
19
97
19
99
20
01
20
03
20
05
20
07
20
09
Evolution annuelle de la production d’œufsde consommation (en millions d’unités)
Secteur moderne Secteur traditionnel
Source : FISA
0% 20% 40% 60% 80% 100%
Elevages de poulets etde pondeuses d’œufsde consommation
Capacité de productiond’aliments composés
Capacité de productionde poulettes futures pondeuses
Capacité de productionde poussins chair
70%
54%
79%
85%
Part de la production avicole de l’AxeEl Jadida-Kénitra
UN SECTEUR FAISANT FACE À DESPROBLÈMES STRUCTURELS MAISAUSSI CONJONCTURELS
Des structures avicoles atomiséeset peu intégrées
L’aviculture marocaine dispose d’uneinfrastructure favorable à des conditions deproduction optimales. Cependant, elle pâtit dedysfonctionnements patents, liés notamment àune intégration verticale insuffisante desdifférents maillons de la chaîne avicole, à unpartenariat peu ancré entre les divers opérateurset àune forte influence des intermédiaires, tant enamont de la filière qu’à son aval.
Une activité hybride ne bénéficiantd’aucun statut fiscal
La classification fiscale du secteur est trèsconfuse. Considéré comme activité marchandepar le Ministère des Finances, comme activitéindustrielle par le Ministère du Commerce et del’Industrie et comme activité agricole par leMinistère de l’Agriculture, le secteur sanctionnesévèrement ses opérateurs.
Dans les faits, les éleveurs avicoles nebénéficient d'aucun statut fiscal et leur activitén’est en aucun cas assimilée à une activitéindustrielle ou commerciale. Ils ne profitentdonc pas des avantages accordés par la charted'investissement et ne récupèrent pas lesmontants de la TVA payés aux différents stadesd'investissements et de production.
Ils ne bénéficient pas non plus de l’exonérationdes impôts directs accordée au secteur del’agriculture, même si leur activité est de touteévidence agricole.
Par conséquent, les élevages avicoles sontpénalisés par des surcoûts fiscaux à tous lesstades de leur activité (investissement,production…).
Une fabrication d’aliments pourvolaille bien structurée mais faisantface à la montée des cours desmatières premières
L’alimentation de la volaille est à base decéréales (maïs, orge, sorgho…), de tourteauxd'oléagineux (soja et tournesol), de farine depoisson (de sardine à 65%), de minéraux et depremixes, pour la plupart importés ou, sinonproduits localement, partiellement ou entotalité.
Assurée par une quarantaine d’usines et bienoutillée pour produire des aliments de qualité,l’industrie de provende est très compétitive. Unélevage important de pondeuses et dereproducteurs dispose de ses propres unités defabrication d’aliments et produit près de300 000 t (fabrication à la ferme).
La production effective d’aliments de volailles aété estimée à 1,64 MT en 2006, pour unecapacité totale de production évaluée à 3,5 MT.Cette surcapacité de production entretient uneconcurrence acharnée entre usines et suggèrela quête continue d’amélioration des coûtset/ou de la qualité.
18 Observatoire De l'Entreprenariat
Maillons de la filière Structures de production Nombre
CCoouuvvooiirr Couvoirs de production 53de poussins de type chair
Couvoirs de production 4de poussins de type ponte
PPrroovveennddee ((FFaabbrriiccaattiioonn Usines de fabrications 40dd’’aalliimmeennttss ppoouurr vvoollaaiilllleess)) d’aliments composés
EElleevvaaggee aavviiccoollee Elevages de poulet de chair 6 030
Elevages de poules pondeuses 233
Elevages de dinde 421
AAbbaattttaaggee aavviiccoollee Abattoirs industriels avicoles 23agréés par les services vétérinaires
Unités de découpe des viandes ND
DDééccoouuppee Unités de production de VSM ND(viande séparée mécaniquement)
TTrraannssffoorrmmaattiioonn Unités de charcuterie 25
Source : FISA
La filière avicole au Maroc3
(3) Chiffres au 10 octobre 2010(4) Chiffre le plus récent disponible sur Internet au moment de la rédaction de l’étude
Aujourd’hui, et suite à la sécheresse qui afrappé les principaux exportateurs de matièrespremières (Australie et Russie), les cours decelles-ci ont connu une hausse vertigineuse. Lesprix du mais et du soja ont ainsi doublé,passant de USD 180 à USD 350.
Une industrie souffrant d’un manquede synchronisation entre les différentsmaillons de la chaîne
Conformément aux dispositions de la Loi 49-99, relative à la protection sanitaire desélevages avicoles, au contrôle de la production etla commercialisation des produits avicoles, etvisant notamment à minimiser un tel risque,l’élevage des poules pondeuses s’effectue depuis2007, dans des fermes mises aux normes etagréées comme telles par les services vétérinairesrelevant du Ministère de l’Agriculture.
Elles sont supervisées par un vétérinaire privé,investi d’un mandat dans le cadre d’uneconvention d’encadrement sanitaire.
Ainsi, les poules pondeuses reçoivent un alimentcomposé équilibré et enrichi par un complémentde vitamines, de minéraux et d’oligo-éléments, lesprémunissant contre les carences nutritionnelles.
La diminution de la mortalité des volailles et lagarantie de leur la traçabilité et celle des œufsproduits, constituent désormais le gage decompétitivité des maillons d’accouvage, deprovende et d’élevage.
Toutefois, le secteur souffre d’un manque desynchronisation entre les différents maillons dela chaîne notamment en approvisionnement enaliments de volaille, en délais d’attente avantl’abattage et en qualité de transport (densité dechargement des caisses, distances,températures).
L’intégration verticale de toutes les activitésavicoles (alimentation de volaille, élevage,accouvage, abattage et la commercialisation)permettrait ainsi une meilleure synchronisationentre les différents acteurs de la chaîne. Desgains de productivité seraient obtenus surdifférents intervenants ainsi que sur l’ensemblede la chaîne de transport.
19Observatoire De l'Entreprenariat
Marchés de grosde poulet et œufs
Equipesd’intervention
Cliniquesvétérinaires &Laboratoiresde diagnostic
Usinesd’aliment
Abattoirs et tueries avicoles
Elevagestraditionnels
Soukshebdomadaires
Environnement
Fermesavicoles
Principaux facteurs responsables de la dissémination des maladies aviaires
Source : FISA
Un secteur moins développé à l’aval etdéfavorisant l’image de la filière touteentière
Concurrence déloyale des tueriesartisanales au niveau de l’abattage avicole
Même si la chaîne avicole est bien maîtrisée enamont, l’abattage demeure le maillon faible dela filière, en raison notamment de la vente dupoulet vif, de la forte concurrence des abattoirsartisanaux (Riacha) et du faible volume devolailles vivantes traitées par les abattoirsindustriels.
Ces derniers assurent à peine 50 000 t/an de laproduction destinée à l’abattage (un peu moinsde 10%). Fonctionnant à seulement 15% deleur capacité potentielle, ils ne peuvent sepermettre d’investir dans la formation continuede leur personnel ou encore dans des actions demarketing permettant de développerdavantage leur activité. Les tueries, quant àelles, assurent l’abattage de près de 90% desvolailles et échappent à tout contrôle sanitaire.
Face à cette concurrence déloyale, les 23 abattoirs industriels, les seuls qui répondentaux normes techniques et hygiéniques requiseset équipés en moyens de transport des viandes,se contentent de l’abattage et de la préparationde poulet entier prêt à cuire. Certaines unitésont déjà intégré les différents éléments de lafilière (accouvage, élevage, découpe,transformation et distribution). D’autres,équipées en ateliers de découpe, se spécialisentdans les produits découpés destinés auxsurfaces de distribution et à la restaurationcollective (viande hachée, viande congelée etviande séparée mécaniquement (VSM)).
Très demandée par les unités de charcuterie, laproduction de la VSM demeure cependantlimitée. Reste à espérer qu’avec l’évolution dumode de vie des citoyens et la demande deproduits prêts à la consommation, le secteur de
la charcuterie connaîtra un essor plusimportant.
De plus, le prix de vente de la mortadelle rendce produit accessible à un large éventail deconsommateurs. Le secteur de la charcuteriecompte 25 unités autorisées par la Direction del’Elevage, dont plus de la moitié est localisée àCasablanca et disposent d’une capacité deproduction variant entre 30 et 100 t/mois.
Nul doute que la montée en puissance de laproduction de VSM contribuera à la régulationde l’approvisionnement des unités decharcuterie et à une meilleure maîtrise de laqualité du produit, même si cette activité restesubordonnée au volume d’abattage et dedécoupe des viandes, tributaires des circuits dedistribution défaillants.
Faiblesse de la distribution et de lacommercialisation
D’un autre côté, la distribution des produitsavicoles et leur commercialisation demeurentfortement marquées par un processus archaïque,impliquant différents intermédiaires.
D’abord, les conditions de transport desvolailles vivantes et des œufs deconsommation, à travers tout le pays, sont peuconformes aux règles d’hygiène requises etfavorisent la propagation de maladies aviaires,aux retombées économiques, sanitaires etenvironnementales parfois désastreuses.
Ensuite, 90% des poulets de chair sont vendusvivants par de petits détaillants et leurs prixsont souvent arbitrairement décidés,indépendamment de leur qualité. Outre le faitque les détaillants s’approvisionnentgénéralement à partir des marchés de gros,propices à la prolifération de maladiescontagieuses, les ventes de volailles ne sontaccompagnées d’aucun document, empêchantainsi toute traçabilité du produit.
20 Observatoire De l'Entreprenariat
Enfin, le consommateur final, individuel oucollectif, acquiert directement la volaille vivantechez ces détaillants. Auprès de ces derniers,points de vente et espaces d’abattage, dedéplumage et d’éviscération se confondent,multipliant le risque de maladies et impactantsévèrement les conditions d’hygiène d’unerestauration collective de masse à visée socialeou économique (hôpitaux, cantines scolaires,cités universitaires, hôtels, restaurants…).
En conclusion, la consommation déficiente et lasituation sanitaire déplorable des produitsavicoles caractérisent le secteur dont l’imagecontinue d’être ternie par l’archaïsme et laprécarité des producteurs et distributeurs.
UN POTENTIEL D’ACCROISSEMENTIMPORTANT FAUTE D’UNEINSUFFISANCE DE LA CONSOMMATION
Près de 12 millions d’œufs sont consomméspar an au Maroc. La consommation annuellepar habitant a enregistré une hausse sensibleentre 1970 et 2010, passant de 21 à 138 œufs(contre 240 oeufs/habitant/an en Europe-27)secteurs traditionnel et intensif confondus.
S’agissant des viandes de volaille, laconsommation est passée de 2,3 à 17,2 kg surla même période (contre 22,9 kg/habitant/anen Europe-27).
En comparaison avec d’autres pays du monde àniveau de développement similaire, cetteconsommation demeure somme toute assezfaible, comme illustrée ci-après.
21Observatoire De l'Entreprenariat
TRADITIONNEL
CONSOMMATEUR
INDUSTRIEL
ACCOUVEURS
REVENDEURS
VOLAILLIERS
MARCHE
GROS
TUERIES
ABATTOIRS
MAGASINS
SOUKS
RURAUX
VOLAILLIERS
ELEVEURS
POULET BELDI MORT
MORT
MORT
MORT
MORT
VIF
VIF
VIF
VIF
ELEVEURS
90%
10%
Grands
Petits
Circuit de commercialisation du poulet
Source : FAO
L’analyse de la ration alimentaire moyenne auMaroc montre que les apports de protéinesd’origine animale enregistrent un déficit de 7 g/hab/jour (18 contre 25 g/hab/jour auminimum recommandé par l’OrganisationMondiale de la Santé).
Dans la mesure où le coût de la protéine del’œuf est le moins cher et où 2 œufsconsommés apportent autant de nutrimentqu’une portion de 100g de viande, une sérieuseopportunité de développement du secteur estainsi offerte au Maroc
UNE MISE À NIVEAU DE LA FILIÈREAVICOLE
Consciente des défis auxquels est confronté lesecteur avicole, dans le cadre de lamondialisation et des accords de libre échangeratifiés par le Maroc avec plusieurs espaceséconomiques, l’interprofession met en œuvreune stratégie de mise à niveau du secteur, enétroite collaboration avec le Ministère del’Agriculture et de la Pêche Maritime, leMinistère des Finances et le Crédit Agricole.
Par ailleurs, d’autres stratégiesd’accompagnement sont menées en vue d’uneamélioration des unités industrielles et d’uneréduction des coûts de production, visant unemeilleure compétitivité et productivité dusecteur, afin de satisfaire les besoins croissantsdu pays en produits avicoles ainsi que lapromotion de l’investissement et de l’emploi.
Une organisation interprofessionnellepour encadrer le secteur
Parallèlement, conscients de la nécessité dedévelopper la capacité du secteur à produire età commercialiser des produits de qualité, à desprix compétitifs et accessibles auxconsommateurs, les professionnels se sontorganisés en cinq associations représentant lesbranches d’activité avicole :
• Association des Fabricants d’AlimentsComposés (AFAC) ;
22 Observatoire De l'Entreprenariat
Consommation de viande de volailles en 2008 (Kg/hab/an)
Source : ITAVI
Brés
il
Russ
ie
Mar
oc
Mex
ique
Afr
ique
du
sud
Moy
en o
rien
t et
Mag
hreb
37
16,5
24,1
15,4
31
22,2
Consommation d’œufs en 2009 (Unités/hab/an)
Source : ITAVI
EAU
Tuni
sie
Mar
oc
Mex
ique
Espa
gne
Ital
ie
USA
Chin
e
134160
121
345
211 224250
349
Quantité en gr/hab/an %
Poissons 2,7 15,0
Lait 4,0 22,2
Œufs 1,7 9,5
Viandes de volailles 5,1 28,3
Viandes rouges 4,5 25,0
Total 18,0 100
Source : FISA
Sources des protéines d’origines animales au Marocen 2009
• Association Nationale des AccouveursMarocains (ANAM) ;
• Association Nationale des Producteursd’Œufs de Consommation (ANPO) ;
• Association Nationale des AbattoirsIndustriels Avicoles (ANAVI) ;
• Association Nationale des Producteurs desViandes de Volailles (APV).
Par leur regroupement en FédérationInterprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA),ces associations aspirent ainsi à lacomplémentarité et aux effets de synergienécessaires à un développement plus soutenudu secteur. Leurs principaux objectifs sont :
• la modernisation de l’environnementtechnique, économique et sanitaire de laproduction, de la transformation et de lacommercialisation des produits dérivés ;
• la création d’un pont de communication avecles instances administratives pour undéveloppement durable du secteur ;
• l’information, la sensibilisation etl’encadrement des opérateurs du secteur ;
• la promotion de la qualité et de laconsommation des produits avicoles.
Une réglementation pour renforcer laprotection sanitaire
La Loi 49-99, relative à la protection sanitairedes élevages avicoles, au contrôle de laproduction et la commercialisation desproduits avicoles, constitue le cadre deréglementation du secteur avicole. Un décret et13 arrêtés d’application, complètent cetarsenal juridique.
Dans le cadre de cette réglementation, 226élevages marocains sont autorisésofficiellement et reçoivent un accompagnementprogressif pendant deux ans afin de mettre envigueur toutes les directives de cette Loi.
Une meilleure compétitivité grâce auPlan Maroc Vert
Le Plan Maroc Vert vise l’augmentation de laproductivité de l’ensemble des filières dusecteur agricole et l’amélioration de la qualité,de la sécurité sanitaire et de la compétitivitédes produits agricoles et agro-alimentaires.
Pour atteindre ces objectifs, un plan de mise àniveau du secteur avicole marocain à l’horizon2013, a été défini dans le cadre du ContratProgramme Avicole 2008-2013 entre legouvernement et la FISA.
Les résultats attendus en fin de programme,sont mentionnés ci-après.
23Observatoire De l'Entreprenariat
Principe d’autorisation de toutes les unités et activités avicoles.L’autorisation est délivrée par les Services Vétérinaires relevantdu Département de l’Agriculture au vu du respect des exigenceshygiéniques et sanitaires.
Principe de contrat d’encadrement sanitaire des activitésavicoles par un vétérinaire mandaté.
Principe de traçabilité par la mise en place d’un registre de suivisanitaire des unités avicoles.
Principe d’interdiction de la vente simultanée, dans un mêmelocal, des volailles vivantes et des viandes de volailles.
Principe d’indemnisation pour abattage sanitaire ou poursinistre épizootique.
Principe de sanction en cas de non respect des dispositionslégislatives et réglementaires.
Les principes de la Loi 49-99 et ses textesd’application
Source : FISA
S’agissant enfin des abattoirs avicoles, il estégalement prévu une amélioration sensible dutonnage de viandes de volailles préparés dans lesabattoirs industriels, atteignant 50%,notamment grâce à une meilleure utilisation descapacités installées (44%), une extension desabattoirs existants (19%) et la création denouveaux abattoirs (37%).
Les objectifs du contrat programme réalisés en2011, avant l’échéance initialement prévue, legouvernement, le Crédit Agricole du Maroc et laFédération interprofessionnelle du secteur avicole(Fisa) ont signé, en avril 2011, une nouvelle feuillede route pour la période 2011-2020.
Doté d’un budget global de MAD 3,8 milliards,dont MAD 700 millions versés par l’État via leFonds de développement agricole, le nouveaucontrat-programme 2011-2020 vise lerecadrage du secteur avec les objectifs du PlanMaroc Vert tout en orientant lesinvestissements vers :
• la modernisation des unités d’élevages ;
• l’installation de structures de valorisationdes produits avicoles (abattoirs et centres de conditionnements d’œufs deconsommation) ;
• le développement de modèles d’agrégationet de l’élevage alternatif ;
• la promotion de l’exportation des produitsavicoles, notamment en Afrique.
24 Observatoire De l'Entreprenariat
2007 2013
Demande en viande de volailles 370 000 tonnes 500 000 tonnes
Demande en œufs 3,3 milliards 5 milliardsde consommation d’unités d’unités
Consommation de viande de volailles (kg /hab/an) 12 15
Consommation d’œufs (unités/hab/an) 107 148
Contribution des protéines animales provenant des 6,8 8,1produits avicoles dans grammes/an grammes/anla ration alimentaire moyenne
Emplois directs 73 000 104 000
Emplois indirects 185 000 250 000
Source : Contrat Programme Avicole 2008-2013
Objectifs du contrat programme 2008-2013
Indicateurs Situation actuelle Objectifs 2020 Accroissement %
Production viandes de volailles (T) 560 000 900 000 340 000
Production d’œufs de consommation (Milliards unités) 4,5 7,2 2,7
Consommation de viandes (Kg/hab/an) 17,2 25 7,8
Consommation œufs/hab/an 138 200 62
Investissements (Milliards dh) 9,4 13,8 4,4
Chiffre d’affaires (Milliards dh) 32,2 38,0 14,8
Création d’emplois 360 000 500 000 140 000
Exportation de poussins, d’œufs à couver et d’œufs de consommation (T) 400 4 400 3 600
Apports en devises (Millions de dh) 14 172 158
Source : FISA
Objectifs du contrat programme 2011-2020
Une libéralisation accélérée desintrants pour garantir la performance
Sous l’impulsion de la FISA, la Loi des finances2010 a prévu un nouvel accompagnement dusecteur, permettant aux professionnelsd’accéder aux marchés mondiaux, d’améliorerleur compétitivité et d’honorer leursengagements dans le cadre du contrat-programme. Par ce dispositif, l’Etat entendcontribuer à la réduction des droits àl’importation (DI) applicables au maïs (horsorigine USA) ramenés de 17,5% à 10% depuisle janvier 2010, puis à 2,5% à compter dejanvier 2011 et à la réduction des DI désormaisapplicable aux matières premières commeindiqué ci-après.
Une refonte du Fonds deDéveloppement Agricole (FDA) pour contribuer au financement
Par ailleurs, une enveloppe de MAD 1 milliardest mise en place, sous forme de prêt par leCrédit Agricole, au taux d’intérêt maximum de6%/an, comme appui à la mise à niveau desélevages existants et à l’installation denouveaux projets d’élevages avicoles.
Une prime à l’investissement d’un montant deMAD 125 millions, versée par le FDA estégalement mise en place par le gouvernement.
Ce dernier prend en charge l’indemnisationd’abattage des volailles en cas d’épidémieépizootique, la promotion de la consommationdes produits avicoles puis la construction etl’équipement à Ain Jemaa d’un laboratoirespécialisé et d’un centre de formation avicoledans le cadre d’un partenariat avec la FISA.
L’objectif de cette refonte est de faire du FDA uninstrument d’incitation ciblée à l’investissement,permettant aux producteurs avicoles d’accéderaux facteurs de modernisation de leursexploitations et constitue ainsi un gaged’accroissement de la productivité, de l’efficiencedes unités de production et de l’amélioration de laqualité des produits.
Premières subventions avicoles del’Etat pour inciter à l’investissement
Diverses subventions en faveur des éleveursavicoles sont mises en place depuis 2010 : unesubvention à hauteur de 30% du prixd’acquisition de systèmes de refroidissement,plafonnée à MAD 18 000 pour le matériel debrumisation5 et à MAD 30 000 pour celui duPad Cooling6, et accordée pour des superficiesd’élevage d’au moins 500 m².
25Observatoire De l'Entreprenariat
Produits Nomenclature Tarif de DI Tarif de DIen 2009 en 2010
Pols fourrager 07 13 10 91 00 49% 2,5%
Gluten de forment (blé) torréfié 11 09 00 00 90 49% 2,5%
Graines de coton 12 07 20 90 00 142% 2,5%
Résidus d’amidonneries et résidus similaires 23 03 10 00 00 32,5% 2,5%
Tourteaux (Arachide, de 23 05 00 00 10 25% 2,5%Coton, Lin) à 23 06 20 00 00
Tourteaux (Colza, de 23 06 41 00 11 25% 2,5%Navette, Coprah à 23 06 60 00 00ou noix de coco, Palmiste
Germes de maïs 23 06 70 00 00 60% 2,5%
Source : Office des changes
Système Lieu d’installation Gain Efficacitéen °C
Aspersion sur Asperseurs d’eau à faible 2 à 4 Faibletoiture pression (1-4 bars)et/ou sur jupes dans les bâtiments à
ventillation statique
Brumisation à Buses près des entrées 6 à 7 Moyennefaible pression d’air dans les bâtiments à(5 à 15 bars) ventillation statique ou
dynamique à coupler avec brasseurs d’air
Brumisation à Buses près des entrées 6 à 12 BonneHaute pression d’air dans les bâtiments à(50 à 70 bars) ventillation statique ou
dynamique à coupler avec brasseurs d’air
Pad cooling Filtre alvéolé placé au niveau 6 à 18 Trèsdes entrées d’air à coupler bonne
avec une ventillation dynamique à extraction à fort débit
Source : FISA
Systèmes de refroidissement
(5) Système qui consiste en l’installation de buses près des entrées d’air dans le bâtiment à ventilation statique ou dynamique couplé avec des brasseurs d’air et permet une réduction de latempérature à l’intérieur du bâtiment de 6 à 12 °C. (6) Système constitué d’un filtre alvéolé placé au niveau des entrées d’air et couplé avec une ventilation dynamique à extraction à fort débit et permettant de faire baisser la température de 6 à18 °C.
Cette subvention compense notamment lespertes financières non négligeables, subies parles éleveurs pendant les périodes de fortechaleur, à l’origine de mortalité importante etde réduction sensible de performancezootechniques7 dans les cheptels.
Enfin, les textes prévoient la mise en placed’une prime à l’agrégation pour accompagnerl’investissement dans la valorisation desproduits agricoles et une bonification dessubventions mentionnées pour les agriculteursorganisés dans des projets d’agrégation.
UNE ORIENTATION DES OPÉRATEURSMAROCAINS VERS UN MODÈLEAVICOLE INTÉGRÉ BASÉ SUR LAQUALITÉ, L’INNOVATION ET UNNOUVEAU MODE DE DISTRIBUTION
Le Maroc compte deux grandes catégoriesd’opérateurs : de petites exploitations agricolesdont la production est destinée exclusivement àl’autoconsommation, puis quelques 6 000exploitations structurées et orientées vers lemarché. 75% de ces structures sont de petitetaille, 20% de taille moyenne et 5% de grandsgroupes intégrés.
Atzal Holding et Oralia sont à ce jour les seulséleveurs industriels intégrés (du couvoir àl'abattoir-transformation), notamment enraison de l’existence récente d’abattoirsindustriels et de la prédominance du marché duvif. Ils commercialisent à la fois leursproductions d’aliments composés et animale.
Par ailleurs, une trentaine d’unités pour laproduction de poussins de chair, de taillevariable allant de 30 000 à plus de 800 000
poussins/semaine, présente des prémissesd’intégration. C’est le cas notamment dessociétés Alf El Fellous, Cicalim, Alf Sahel etSociété Nouvelle de Volailles (SNV), quiintègrent les activités de provende etd’accouvage (couvoirs et élevages dereproducteurs) à la production (élevages depoulets de chair).
La réglementation en cours, en faveur de lanormalisation des élevages avicoles et de lareconversion du marché du vif, en circuits dedistribution de produits frais d’abattage,conduira progressivement à la disparition despetites exploitations agricoles et cellesorientées vers le marché, et à l’agrégationautour de grands groupes et l’intégrationverticale.
Développement de l’intégrationverticale
Bénéficiant d’un marché en croissance annuellede 8%, les professionnels entrevoient de réellesopportunités du secteur avicole. Certains ontopté pour la fusion dans le but d’assurer uneintégration verticale, tel est le cas des groupesavicoles Al Atlas et Zalagh, donnant naissanceà Atzal Holding en 2009.
La holding intervient non seulement au niveaudu négoce de céréales mais également dans ladistribution de viande et de charcuterie. Eneffet, et en avril 2009, le groupe s’est offertBanchereau Maroc, joint-venture lancée en2004 par le groupe français spécialisé dans latransformation de viande et Lesieur Cristal. Lebut étant d’accroître la capacité de productiondu groupe et de bénéficier d’un outil deproduction performant, répondant aux normesCEE.
26 Observatoire De l'Entreprenariat
(7) Perte de poids, baisse du gain moyen quotidien, dégradation de l’indice de consommation, diminution du poids de l’œuf, dégradation de la qualité de la coquille, chute de ponde, chute dutaux d’éclosion .
Afin de réussir son processus d’intégrationcomplète, de développer davantage la productionet d’asseoir ses parts de marché, Atzal Holdingprévoit un programme d’investissement estimé àprès de MAD 600 millions sur les trois prochainesannées.
Grande importance accordée au pôlede la charcuterie
Le secteur de la charcuterie compte quatreopérateurs structurés, se partageant unmarché de près de MAD 600 millions : Sociétéanonyme des palmeraies de Koutoubia (Sapak),Atzal Holding, groupe Laalej et Foodis.
La première place dans le pôle de l’abattage etdes aliments de volaille est détenue par legroupe Atzal. En revanche, sur le marché de lacharcuterie, 70% des ventes sont assurées parSapak, suivie du Groupe Atzal avec 25% departs de marché, le reste étant partagé entre lesautres opérateurs de la filière.
Le groupe Sapak dispose de son propre centrede R&D et se targue d’avoir mis au point unegamme de plus de 400 produits - volailles
entières, découpe crue, panée, marinée,charcuteries crues (saucisses…), cuites(mortadelles, galantines, jambons), sèches(chorizos, salamis), conserves- et vendus sousdifférentes marques : Koutoubia, Gala, La CrèteRouge, El Benna, Khassane, 2000…
Quant à la holding d’Atzal, son plan dedéveloppement donne une grande importanceau pôle de la charcuterie. Il s’appuienotamment sur le nouveau site Banchereauconforme aux standards internationaux,abritant depuis juillet 2009 l’activitécharcuterie des sociétés Mavi et Eldin. Lesproduits de ce pôle (mortadelles, jambons dedindes…) sont commercialisés sous lesmarques Dindy, Mavi, Bnina Nzaha…
Investissements dans les outils deproduction et stratégies dediversification
Conscientes de la concurrence présente sur lemarché et plus précisément dans le pôle del’abattage et de la charcuterie, les entreprisesdu secteur investissent davantage dans lesoutils de production et tendent à diversifier
27Observatoire De l'Entreprenariat
Graderco66,40%
66,40%
100,00%
100,00% 100,00%
100,00%
94,27%
100,00%
95,45%
100,00%
88,00%
100,00%
40,00%
Alimaroc
Promograins
El Alf
Agro-industrielle Al Atlas
Feed & Food
Couvnord
Atlas Couvoirs
MAVI
Baidat Al Atlas
Pôle Négoce Pôle DistributionPôle Nutrition Animale
Pôle Production Animale
Pôle Abattage &Charcuterie
ELdin
Banchereau
PFDis
leurs activités. La holding Atzal, par exemple,mise sur une stratégie industrielle basée sur larationalisation des outils de production avec undouble objectif de compétitivité et de qualité. Lebut étant de consolider sa position sur lemarché national et de se développer àl’international, un marché sur lequel il n’opèrepas encore, à l’inverse de Sapak.
Anticipant l’accroissement de son marché,Sapak double ses capacités de production àMohammedia, afin de développer sadistribution et son exportation des charcuterieshalal, notamment vers les pays du Moyen-Orient, et observe de près l’évolution du secteurde la viande rouge, jusque là dominé par lesabattoirs municipaux.
Développement d’un réseau de ventepropre et maîtrise de la logistique
Face aux efforts de modernisation des unitésd’élevage et à une concurrence rude, lesentreprises du secteur se sont équipées d’espacesde stockage ainsi que d’une flotte de camions afind’assurer par eux-mêmes la distribution de leursproduits. Dans ce sens, Alf El Fellous s’est dotéed’un parc de camions vrac moderne.
De même, Alf Sahel détient un important parcde véhicules de dernière génération, disposantd’un système de fermeture hermétique etrégulièrement désinfectés afin de renforcer lesbarrières sanitaires jusqu’à l’étape finale delivraison.
Concernant la distribution de sa marque Dindy,Eldin mise également sur ses propres moyensen investissant dans un parc auto.
Enfin, Sapak qui compte une quarantaine depoints de vente, développe son propre réseau deboutiques depuis 2004. Implantée d’abord dansles quartiers populaires, la marque a lancéd’autres magasins sous l’enseigne BoucherieTahar, afin de servir les classes plus aisées. La
distribution des denrées périssables n’étant pasencore totalement maîtrisée dans notre pays,Koutoubia est consciente de la nécessité d’unebonne gestion de la chaîne logistique : sa flotte de450 véhicules livre quotidiennement aussi bien larégion côtière que le reste du territoire marocain.De même, pour diversifier ses débouchés,notamment celui de la GMS qui génère près de 30% de ses ventes, le groupe dessert également lesgrossistes-revendeurs, les grands comptes(chaînes d’hôtels, hôpitaux…), ainsi que lesdétaillants traditionnels.
Intégration de nouvelles technologieset respect des exigences de qualité etde sécurité
Etre à l’assaut des nouvelles technologies ainsique le respect des exigences de qualité et desécurité constituent le cheval de bataille desentreprises avicoles leader.
Situé sur une superficie de 10 hectares, Alf Sahel, par exemple, fabrique une gammeriche et variée d’aliments pour animaux. Dessystèmes ultramodernes et entièrementautomatisés sont utilisés pour chaque étape deproduction. La sécurité alimentaire jouant unrôle déterminant, l’usine s’est dotée d’unetechnologie avancée et compte parmi le top 5 mondial des usines dont les aliments produitssont traités thermiquement à 100%.
La traçabilité et le contrôle alimentaire desmatières premières et des produits finis sontégalement au cœur des préoccupations dessociétés Alf Sahel et Alf El Fellous, qui pour lescirconstances, disposent de laboratoiresd’analyses de pointe. Des analyses physico-chimiques d’évaluation de l’indice d’humidité, dela matière grasse, de dispersion protéique destourteaux et des analyses fongiques demycotoxines ou de bactéries, y sontsystématiquement et régulièrement effectuées,en amont comme à l’aval du procédé defabrication.
28 Observatoire De l'Entreprenariat
ANALYSE STRATÉGIQUE DESOPÉRATEURS
Comme mentionné plus haut dans l’analyse, laproduction avicole au Maroc est assurée parune pléiade d’opérateurs. Ceux présentés ci-dessous sont les leaders dans leur activité.
Alf Sahel, leader de la provende
Lancé dans l’aviculture dans les annéessoixante dix, M. Mohemmane figurait parmi cessimples éleveurs et vendeurs de poussins etd’aliment. Au début des années quatre vint dix,il crée avec ses fils la société d’accouvage depoussins Soprina à Had Soualem, puis unsecond couvoir Eurafric, atteignant unecapacité de production de 2,2 millions de poussins /semaine, soit près duquart du marché marocain.
Depuis plus de 30 ans, ce groupe spécialisédans l’accouvage et l’élevage essentiellement,a su innover et maîtriser ses coûts endéveloppant son complexe de fabricationd’aliments à Had Soualem, baptisé Alf Sahel.
En dépit du recul de 10,6% du chiffre d’affairesen 2009, le résultat net n’a baissé que de 1%,révélant une bonne maîtrise des coûts.
En 2010, les ventes de Alf Sahel se sontredressées, atteignant MAD 2,2 milliards, soitune hausse de 28,7% par rapport à l’exerciceprécédent, se traduisant par une améliorationdu résultat net de 4%.
Si l’objectif de départ des frères Mohemmane selimitait à la fabrication des alimentsnécessaires à leurs élevages et à ceux dequelques autres clients, soit environ 15 000 t/mois, leur usine n’a pas cessé de grandir poursatisfaire les besoins croissants jusqu’àsaturation, soit une capacité de 50 000 t d’aliments/mois. La décision deconstruire une seconde usine pour uninvestissement de l’ordre de MAD 250 à 300 millions ne s’est pas faite attendre.L’entrée en fonction de cette dernière permettraà la société d’atteindre une capacité totale de 1,2 million t d’aliments/mois.
Aujourd’hui, Alf Sahel fournit 30 à 35% dumarché national. Un succès reposantnotamment sur un management de la qualitétotale (TQM), un traitement thermique à 100%de tous les aliments et des cahiers des chargesde matières premières extrêmement exigeants.
29Observatoire De l'Entreprenariat
Alf Sahel 2010 Var 2010/2009 2009 Var 2009/2008 2008 Var 2008/2007 2007
Chiffre d'affaires 2 230,48 28,67% 1 733,53 -10,58% 1 938,70 38,7% 1 397,80Résultat d'exploitation 128,13 23,55% 103,71 13,76% 91,17 6,0% 86,04Résultat net 76,06 3,96% 73,16 -1,00% 73,90 65,7% 44,59Marge opérationnelle 5,7% 6,0% 4,7% 6,2%Marge nette 3,4% 4,2% 3,8% 3,2%ROE 19,1% 24,2% 32,3% 28,8%ROA 5,7% 8,9% 8,9% 6,6%
Source : OMPIC
Atzal Holding, l’opérateur intégré dusecteur
Fruit du rapprochement des deux groupes Atlaset Zalagh Holding en 2009, historiquementétablis dans la filière avicole depuis les annéessoixante dix, Atzal Holding devient un acteurnational de référence et revendique la place depremier groupe industriel avicole totalementintégré.
Il opère à tous les niveaux de la chaîne avicole :négoce de céréales (Graderco), accouvage dedinde et de poulet (Couvnord et Atlas Couvoirs),production d’aliments de volailles (Alf Fès etAgro Atlas) et abattage-transformation desviandes (Eldin, Banchereau, Mavi).
Cette nouvelle entité s’est fixée deux objectifsde développement : la consolidation des acquisdes deux groupes pour atteindre une massecritique significative - sur le marché de lacharcuterie notamment - et la réalisation desynergies industrielles et commerciales.
Leur récent rachat de la société de charcuterieBanchereau Maroc leur a permis d’augmenterles capacités de production à travers un outil deproduction aux normes européennes. Il leur aégalement permis d’améliorer leur résultat netde 474,3% entre 2009 et 2010 ainsi que leursmarges, en dépit d’un léger déclin du chiffred’affaires (-2,1%) et du résultat d’exploitation,plombé essentiellement par cette prise departicipation (produits de titres departicipations en hausse de 790%).
Eldin, spécialiste en élevage etabattage de dinde et de poulet auMaroc
Créée en 1996 par Omar Benayachi Lalami,l’activité d’Eldin n’a démarré qu’en 1999 par lacommercialisation de volailles entières et dedécoupe de volailles. Se servant d’abattoirsagréés, cette société lance sa marque phareDindy et introduit ainsi la charcuterie «haut degamme» au Maroc. Elle est spécialiséeégalement dans la production et lacommercialisation du poulet sous la mêmemarque, même si son nom laisse suggérerqu’elle est totalement spécialisée dans la dinde.
Afin d’assurer la traçabilité des produits et desécuriser le processus de fabrication, lespatrons de l’entreprise ont jugé judicieux des’approvisionner auprès des autres sociétésd’Atzal Holding. Leurs matières premièresproviennent donc, dans une large proportion, dela production de leur groupe d’appartenance,notamment en ce qui concerne les aliments,l’accouvage et l’élevage.
En 2010, malgré une progression de 23% duchiffre d’affaires, Eldin enregistre un résultat netnégatif de MAD 21,6 millions notamment enraison de la hausse des charges d’exploitation etplus particulièrement celles liées aux achatsconsommés de matières et fournitures. Cecis’explique essentiellement par la volatilité des prixdes matières premières à l’international.
30 Observatoire De l'Entreprenariat
Atzal 2010 Var 2010/2009 2009 Var 2009/2008 2008 Var 2008/2007 2007
Chiffre d'affaires 4,7 -2,1% 4,8 100,0% 2,4 -20,9% 3,0Résultat d'exploitation -6,5 -762,5% 1,0 -2079,6% 0,0 -109,9% 0,5Résultat net 73,9 474,3% 12,9 -48,5% 25,0 -767,3% -3,7Marge opérationnelle -138,2% 20,4% -2,1% 16,5%Marge nette 1573,0% 268,2% 1041,0% -123,4%ROE 49,1% 16,8% 62,3% -24,7%ROA 18,7% 4,4% 19,9% -3,2%
Source : OMPIC
Alf El Fellous, pionnier dans lapersonnalisation des aliments pourvolailles
Dans les années quatre vingt dix, le groupe Dar El Fellous a décidé de séparer l’activité defabrication d’aliments composés du cœur deson métier d’élevage. C’est ainsi que Alf ElFellous a vu le jour.
Construite sur un terrain de 6 ha situé à Bir Jdidentre El Jadida et Casablanca, l’usine est dotéede deux lignes de broyage d’une capacité de 50 t/heure et trois lignes de presse d’un débitde 36 t/heure. La capacité de stockage desmatières en vrac atteint 16 500 t.
Ce matériel lui permet de traiter et de fabriquerles aliments composés pour la plupart desfilières, avicoles et bovines :
• d’élevage de Poussins Chair -PC- ;
• de démarrage – croissance et finition ;
• composés pour la filière ponte -PP- ;
• composés pour reproducteurs -R- toutesgammes confondues ;
• d’élevage de Dindes Chair -DC- démarrage etcroissance ;
• pour les Dindes Repro -DR- ;
• pour troupeau ovin, caprin et bovin.
S’appuyant sur son équipe de vétérinaires et despécialistes en nutrition animale ainsi que surdes logiciels de formulation, Alf El Fellous estdésormais capable de personnaliser chaqueproduit et de répondre avec précision auxbesoins propres de chaque client, en étudiant,formulant et composant le produit demandé.
Sapak8, leader de l'abattage-transformation
Tenant à la fois une boucherie avec ses parentsà Casablanca, et créant sa propre entreprise àMohammedia: la Société Anonyme desPalmeraies de Koutoubia (Sapak), TaharBimezzagh se lance dans la transformation etla découpe modernes de la viande en 1985.
Vendant la mortadelle importée d’Espagne etcomposée de VSM (viande séparéemécaniquement), de fécule, de matière grasse,d’arômes et d’épices, Bimezzagh se rendcompte rapidement que cette mortadelle étaitissue de volailles non abattues selon le ritemusulman. Il se lance alors dans l’abattage etla transformation de la dinde en 1997. La suitede cette aventure est un enchaînementd’heureuses opportunités, entre autres ledéveloppement de la grande distribution enplein décollage (Acima-Marjane, Carrefour,Aswak Assalam…).
Aujourd’hui, la technologie des outilsindustriels de Sapak n’a rien à envier à celle desentreprises françaises. Il en est de même duniveau de qualité, notamment grâce auxcertifications ISO 22000 et ISO 9001 mises enplace.
31Observatoire De l'Entreprenariat
Eldin2010 Var 2010/2009 2009 Var 2009/2008 2008 Var 2008/2007 2007
Chiffre d'affaires 189,6 22,9% 154,3 47,1% 104,9 0,0% 104,9Résultat d'exploitation -21,7 83,0% -11,9 -26,8% -16,2 -34,8% -24,8Résultat net -21,6 37,9% -15,7 -24,0% -20,6 -33,4% -31,0Marge opérationnelle -11,4% -7,7% -15,4% -23,7%Marge nette -11,4% -10,2% -19,7% -29,5%ROE -4216,0% 102,3% -5761,8% -1543,6%ROA -19,9% -19,5% -22,8% -35,6%
Source : OMPIC
(8) Les bilans de Sapak pour les années 2008-2009-2010 ne sont pas disponibles à l’OMPIC
Cet autodidacte a construit en vingt-quatre ansune mégapole agro-industrielle qui croît enmoyenne de 15% par an. Leader incontestabledu secteur de la volaille et numéro 8 de l’agro-alimentaire marocain, son groupeemploie 1 500 personnes, abat ou transforme120 000 dindes et 120 000 poulets parsemaine, dont 20 % sont transformés encharcuterie.
• À Mohammedia, création en 1985 de laSociété Anonyme des Palmeraies deKoutoubia (transformation en charcuteries -50 t/jour) et en 2005 de Délices Viandes(abattage, découpe, VSM d’environ 100 t/j)
• À Settat, rachat de Beldinde (abattage mixtepoulet-dinde) et d’El Benna Food(charcuteries et conserves)
• À Had Soualem, rachat de Sabav (abattagede lapins et gibiers)
• À Casablanca, rachat de Casa viande en2005 (atelier de découpe viande rouge).
32 Observatoire De l'Entreprenariat
• Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime
• Agence de Développement Agricole (ADA)
• Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole(FISA)
• Association des Fabricants d’Aliments Composés(AFAC)
• Association Nationale des Accouveurs Marocains(ANAM)
• Association Nationale des Producteurs d’Œufs deConsommation (ANPO)
• Association Nationale des Abattoirs IndustrielsAvicoles (ANAVI)
• Association Nationale des Producteurs des Viandesde Volailles (APV)
• Plan Maroc Vert (PMV)
• Contrat Programme avicole 2008-2013
• Office Marocain de la Propriété Intellectuelle(OMPIC)
• Food magazine
• Entretiens téléphoniques et terrains(professionnels, chargés d’affaires BMCE Bank)
• Organisation des Nations Unies pour l’Alimentationet l’Agriculture (FAO)
• United States Department of Agriculture (USDA)
• Institut Technique de l'AVIculture (ITAVI)
• FranceAgriMer
• Commission européenne
• Eurostat
• Presse nationale et internationale
• Internet
Sources
33Observatoire De l'Entreprenariat