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Le jazz est le produit d’une ren-contre de la tradition euro-péenne et de la tradition afri-caine. Les racines plonge dans le continent blanc et dans le continent noir. Le tronc com-mun va surgir après 1619, après que les premiers esclaves eurent débarqué en Virginie. Les victi-mes de la traite étaient cent mille au début du XVIIe siècle, un million cent ans plus tard. Ils venaient parfois du Mozam-bique, du Congo et de l’Angola, mais la plupart étaient issus des régions occidentales du Golfe de Guinée. Ainsi l’esclavage brassa des ethnies diverses. Sur les navires des négriers, les cap-tifs chantaient. En eux trem-blait le souvenir de cette Afri-que qui associe, depuis tou-jours, la musique vocale aux circonstances de la vie : nais-sances et deuils, jeux et prières, loisirs et travaux, guerres et amours. Les forçats empor-taient avec eux les multiples tambours millénaires et ces ins-truments proprement africains : le balafon (ancêtre du xylo-phone, le bania (ancêtre du ban-jo. Les caractères de cette musi-que préfiguraient alors quel-ques-uns des aspects de ce que sera plus tard le jazz. Quatre cents ans ont passé. Dans les années soixante, les
Noirs sont plus de 24 millions et leur conditions de vie au quotidien n’ont guère évolué au regard de l’expansion extraordinaire des Etats-Unis. Ils n’ont toujours pas le droit de vote, dans les grandes villes du sud ou du sud-est, les Noirs sont frappés par la ségréga-tion et leur statut est celui d’un sous citoyen. Mais la révolte gronde. Les Afro-Américains, mal-gré des différences qu’ils ont du mal à cacher, se sont maintenant regroupés afin de mettre un terme à quatre siècles de soumission et d’exploitation. Les révoltes urbai-nes se multiplient pour atteindre entre 1965 et 1968 un degré de violence inégalé jusqu’ici. Mais les
insurrections coûtent cher à la population des ghettos. Un groupe se dressera au-dessus de la mêlée et sera crédité d’un grand intérêt pour les causes qu’il défend: le Black Panther Party. Mais à l’instar de millions de Blancs contes-tataires, des marginaux qui refusent pour des motifs di-vers « le système », sur fond de guerre du Vietnam et d’in-soumission, le Party va se trouver déchiré sur les moyens d’organiser une lutte. Ce sera alors la fin d’une époque.
Ceux qui ne dorment jamais
Les révoltes
urbaines se
multiplient pour
atteindre entre
1965 et 1968 un
degré de
violence inégalé
jusqu’ici
Page 2 MOINS QU’UN CHIEN
Sir Rashan Roland Kirk
MOINS QU’UN CHIEN Texte et mise en scène de Mohamed ROUABHI Lumière Nathalie LERAT Son Jean-Michel NEDELLEC Vidéo Jean-François BREUT Black SIFICHI …....................….. narration Carlo BRANDT ….............….. narration Charlie O …………... orgue Hammond Steve ARGÜELLES …………......batterie Hélène LABARRIERE ........... contrebasse
(…) Pourtant, la désinvolture et la tranquillité apparentes ne dissimulent jamais tout à fait ce que loge le jazz au plus profond de lui-même, et qui s’irradie dans son extrême sensualité, ou se laisse déceler à l’analyse dans son ironie ou son absurdité : nous voulons parler de l’an-goisse. Cette peur de la peur—vertige de l’âme et frisson de la peau—que la philosophie contemporaine a si souvent explicitée et commentée, elle est dans le Billie’s Blues de la Holiday comme dans le Gimme a Pigfoot de Bessie Smith, dans le Lover Man de Charlie Parker, dans le Georgia de Ray Charles. Elle n’a jamais atteint, hors du jazz, pareil degré de prégnance, sans nul doute parce que le « swing » lui-même en est pétri et parce que la mélodie afro-américaine fut inventée par les plus menacés d’entre nous. En
ce monde dangereux pour tous, il était normal que la condition noire aux Etats-Unis, ce super-latif de l’aliénation, conduisit ses victimes à donner une ex-pression maximale de la condi-tion humaine, qui est de vivre difficilement au milieu des au-tres, d’y vivre en une interroga-tion sans fin, d’attendre que demain livre son secret de joie ou de souffrance et jusqu’à l’i-néluctable mort.
Histoire du Jazz (extraits) Par Lucien Malson
STORMY BLUES Billie Holiday
I’ve been down so long
That down don’t worry me
I’ve been down so long
That down don’t worry me
I just sit and wonder
Where can my good man be
When it rains in here
It’s storming on the sea
When it rains in here
It’s storming on the sea
Every time I come here
Everything happens to me
I lose my man
I lose my head
I lose my money
Feel like I’m almost dead
I need you honey
Need you bad as can be
I’ve been down so long
That down don’t worry me
Page 3 COMPAGNIE LES ACHAR NES
MOINS QU’UN CHIEN, (extrait) Qu'est-ce que je suis ?Je suis couleur de chiasse, Je suis couleur café au lait,Je suis inauthentique. Je suis un minable.Qu'est-ce que je suis ?Et je vois l'Indien, l'Africain, le Mexicain, l'Asiatique, le Blanc.Et je veux être l'un ou l'autre. Et j'étais un peu de tout et de rien vraiment, sans race, sans pays, sans drapeau, sans ami. Je fréquentais d'autres bâtards, d'autres métèques, des Japo- -nais, des Mexicains. Je fréquentais des Juifs et je fré--quentais des Grecs.Les Mexicains se disaient espagnols et les Chinois se disaientblancs. Mais quand ils se retrouvaient entre eux, ils parlaient tous une autre langue dans laquelle ils pouvaient auau fond d'eux-mêmes être pleinement ce qu'ils étaient à lasurface d'eux-mêmes.
BENEATH THE UNDERDOG
Compagnie Les Acharnés - Mohamed Rouabhi Association Loi 1901 conventionnée et subventionnée par
Le Ministère de la Culture - DRAC Ile-de-France Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis
Bureau: 19, av de la Porte Brunet - 75019 PARISN°SIRET : 395 341 803 00025 - Code APE : 923A
Directeur artistique, Mohamed ROUABHI Chargée de production, Véronique FELENBOK
Administrateur, Laurent LETRILLARD Attachée de presse, Corine PERON
Directeur technique, Julien BARBAZIN
Retrouvez-nous sur le Web
www.lesacharnes.com Mohamed ROUABHI, comédien, metteur en scène et auteur dramatique est né à Paris de parents algériens. Il quitte l’école très tôt et exerce de nombreux métiers avant d’être ad-mis à la Rue Blanche (ENSATT) où il travaille avec Marcel Bozonnet, Stuart Seide et Brigitte Jaques. Il jouera ensuite dans une trentaine de spectacles montés entre autres par Anne Torrès, Jean-Paul Wenzel, Gilberte Tsaï, Stéphane Braunchweig, Patrick Pineau, des textes pour la plupart d’auteurs contemporains: Eugène Durif, Arlette Namiand, Joël Jouanneau, Jean-Christophe Bailly, Michel Deutsch, Jean-Paul Wenzel ou Mahmoud Darwich dont il monte également pour la première fois en France un long poème. Il mène parallèlement à son métier d’acteur, un travail d’écriture (une quinzaine de pièces) qui le conduira à créer en 1991 la Compagnie « Les Acharnés ».Elle produira « Les Acharnés », « Les Fragments de Kaposi », « Ma Petite Vie de Rien du tout « Jeremy Fisher », « Les Nouveaux Bâtisseurs », « Malcolm X », «Soigne Ton droit », «Re-quiem Opus 61» et enfin «Providence Café». La plupart de ses textes sont édités chez Actes-Sud Papiers. Il anime régulièrement de nombreux ateliers d’écriture en milieu carcéral et travaille dans les territoires occupés en étroite collaboration avec le Ministère des Affaires Sociales pales-tinien. Pour la radio, il écrit deux pièces ainsi un feuilleton radiophonique adapté d’un ro-man de Léo Malet, “La vie est dégueulasse”. Il se consacre à la rédaction d'un long métrage ainsi que scénario pour la télévision.