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Page 1: P068 - Formes neuro-psychiatriques de l’hypothyroidie périphérique. À propos de 5 cas

Vol. 65, n° 4, 2004 Congrès de la SFE – Reims 2004

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tive dans 10,8 % des patients ayant bénéficié d’une ré-section partielle du goitre.Nos résultats sont en accord avec les données connuesdur les goitres multinodulaires concernant la prévalence

de la malignité et l’intérêt de la cytoponction dans le bi-lan préopératoire des patients. La thyroïdectomie totalequi est pour certains systématique n’est pas dénuée derisque.

FORMES NEURO-PSYCHIATRIQUES DE L’HYPOTHYROIDIE PÉRIPHÉRIQUE. À PROPOS DE 5 CAS P068K. Ach, Z. Bouslama, H. Marmouch, M. Chaieb-Chadli, L. ChaiebService d’endocrinologie-diabétologie, CHU Farhat Hached, Sousse, Tunisie.

Les manifestations neuropsychiatriques peuvent fairepartie du tableau clinique initial de l’hypothyroïdie.Elles peuvent comporter un ralentissement psychomo-teur, un syndrome dépressif, voire des manifestationspsychiatriques. Par ailleurs, des atteintes neuro-logiques à type d’ataxie cérébelleuse, de confusion oude polynévrite ont aussi été rapportées. Ces troublesneurologiques ont la particularité d’être dépendantsde l’état thyroïdien et de régresser avec la substitu-tion hormonale.Nous rapportons les observations de 5 patients : 4 femmeset un homme, âgés entre 33 et 69 ans admis dans untableau d’hypo-thyroïdie périphérique franche (TSH> 50 mUI/L) associée à des manifestations neuropsychia-triques à type de : état dépressif sévère (n = 2), syn-drome cérébelleux (n = 2) et confusion mentale (n = 1).

Ces troubles sont le plus souvent concomitants à l’hy-pothyroïdie (n = 4). L’enquête étiologique est négative :pas d’anomalies ioniques, imagerie cérébrale normale.Les anticorps anti-thyroïdiens sont positifs chez uneseule malade. L’évolution sous opothérapie thyroxiniques’est faite dans tous les cas vers la régression totale destroubles dans un délai allant de 2 à 3 mois. Néanmoins,chez une patiente présentant un état dépressif, on anoté une récidive au bout de 2 ans de la dépressionmalgré un bon équilibre thyroïdien.Ces observations suggèrent la responsabilité de l’équi-libre hormonal thyroïdien dans l’installation des mani-festations neuro-psychiatriques. Elles soulignent lanécessité d’éliminer une hypothyroïdie devant tout syn-drome dépressif ou cérébelleux ou encore une confu-sion mentale avant tout traitement psychotrope.

L’HYPOTHYROÏDIE INFRA-CLINIQUE CHEZ 65 ENFANTS ET ADOLESCENTS P069J.-P. Cordray(1), P. Nys(1), X. Guillerd(1), V. Sarafian(2), R.-E. Merceron(1)

(1) Groupe de recherche clinique en endocrinologie, 5, rue Dupin, 75006 Paris.(2) Clinique BETHESDA, 1, boulevard Jacques PREISS, 67000 Strasbourg.

Nous rapportons 65 observations d’enfants et d’adoles-cents ayant des signes évocateurs d’hypothyroïdie etdont les taux de TSH sont compris entre 4,00 et14,68 μUI/mL (moyenne : 6,55 μUI/mL) pour en étudierles caractéristiques. Le taux de T4 libre de chaque pa-tient est normal. Aucun sujet n’a eu de radiothérapiecervicale pour cancer.Ces cas d’hypothyroïdie infra-clinique ont été rétrospec-tivement répartis en 2 groupes selon la présence ou nondes marqueurs de l’auto-immunité thyroïdienne.Le groupe 1 (anticorps anti-thyroïdiens décelables)comprend 28 filles et 3 garçons d’âge moyen 14,7 ans(extrêmes : 6-18 ans). Il existe un corps thyroïde anormalà la palpation (goitre et/ou thyroïde ferme) dans 77 %des cas. La TSH moyenne est de 7,46 +/– 1,40 μUI/mL. Levolume thyroïdien moyen mesuré à l’échographie est de13,89 +/– 2,78 cm3.Le groupe 2 (pas d’anticorps anti-thyroïdiens décelables)comprend 19 filles et 15 garçons d’âge moyen 12,1 ans(extrêmes : 5-18 ans). Dans 85 % des cas, il n’y a pas

d’anomalie à la palpation de la loge thyroïdienne. LaTSH moyenne est de 5,69 +/– 0,95 μUI/mL. Le volumethyroïdien moyen mesuré à l’échographie est de 5,55+/– 1,25 cm3.Les 2 groupes diffèrent par la présence ou l’absenced’anomalies palpatoires thyroïdiennes et le volume thy-roïdien moyen à l’échographie, alors que les taux deTSH moyens sont semblables.Nous retrouvons la nette prépondérance féminine(9 filles pour 1 garçon) lorsque le tableau classique de lathyroïdite auto-immune avec goitre est présent. Parcontre, nous constatons qu’il y a presque autant de gar-çons que de filles lorsqu’il n’existe pas d’anomalies pal-patoires thyroïdiennes et qu’il n’y a pas d’auto-immunité décelée.Nous concluons que lorsqu’il existe des signes cliniquespouvant faire suspecter une insuffisance thyroïdiennechez l’enfant et l’adolescent, il faut doser la TSH plas-matique même en l’absence de goitre pour ne pas mé-connaître une hypothyroïdie débutante.

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