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Page 1: P179 - Corticosurrénalome (CS) et grossesse : présentation clinique, hormonale et évolution chez 11 patientes

Vol. 66, n° 5, 2005 Congrès de la SFE – Strasbourg 2005

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un macronodule unilatéral gauche de 2 cm et une tumeur hé-patique mal limitée de 25 mm. L’aspect cushingoïde est franccliniquement. Le CLU est augmenté : 1 406 nmol/l (40-240)freinable à plus de 50 % après freination forte (215 nmol/l). À8 h, l’ACTH est élevée : 110 pg/l (0-46) ; le cortisol est à802 nmol/l (193-690), divisé par 4 après freination IV. AprèsCRF l’augmentation de l’ACTH est supérieure à 1,5. Les fonc-tions thyréo-gonado-somato et lactotropes sont normales. LeSDHA est normal et un bloc de l’hormonogenèse surréna-lienne est écarté. L’IRM hypophysaire visualise un micro-adé-nome. Un cathéterisme des sinus pétreux (avec test au CRF)confirme un gradient centropériphérique. La biopsie hépatiqueconclut à un angiome. L’exérèse de l’adénome hypophysaireen confirme la nature corticotrope (ACTH 100 %). La scinti-graphie surrénalienne au noriodocholestérol objective une hy-perfixation unilatérale gauche. Sous freination maximale(ACTH effondrée) le cortisol est stimulé par la glypressine, leprépulsid et le repas test, en faveur de récepteurs aberrants.L’exérèse de la tumeur révèle un adénome cortico-surrénalien(Weiss = 0).

Conclusion : l’association de ces deux pathologies rares chezun même sujet pose la question d’un lien pathogéniquecommun. Une hyperstimulation chronique par l’ACTH peut-elle induire une (sur)expression aberrante de récepteur hormo-naux surrénaliens comme l’ont évoqué Swords et col (2005)concernant spécifiquement le récepteur du GIP.

P178 CARTOGRAPHIE DES PERTES ALLELIQUES DU LOCUS 17P13 DANS LES CORTICOSURRENALOMES (AC)

E. Jullian(1), F. René-Corail(1), L. Groussin(1), F. Tissier(1), P. Beck-Peccoz(3), X. Bertagna(2), C. Gicquel(4)

(1) INSERM U567 and CNRS UMR8104, Institut Cochin, Paris, France.(2) Service des Maladies Endocriniennes et Métaboliques, Hôpital Cochin, Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, Université Paris.(3) Institute of Endocrine Sciences, Ospedale Maggiore of Milan, IRCCS, University of Milan, Italy.(4) Service d’Explorations Fonctionnelles Endocriniennes, Hôpital Trousseau, Paris et Réseau COMETE.

Les pertes allèliques (LOH) touchant le locus 17p13 sont présen-tes dans 80 % des corticosurrénalomes (AC). Bien que le gènesuppresseur de tumeur TP53 soit localisé dans cette région, seu-lement 25 % des AC présentent une mutation somatique deTP53. Cette discordance suggère la possible implication d’unautre gène suppresseur de tumeur localisé en 17p13.Le but de ce travail est la cartographie fine des pertes allèliquesdu locus 17p13 dans les AC. 36 AC présentant une LOH au ni-veau de la région 17p13 par Southern Blot ont été étudiés.L’étude consiste à comparer l’ADN leucocytaire et l’ADN tu-moral amplifiés par PCR (oligonucléotides fluorescents). Douzemarqueurs microsatellitaires hautement informatifs (hétéro-zygotie > 70 % dans la population générale) distribués surl’ensemble de la région 17p13 ont été utilisés : 11 marqueursde polymorphisme localisés dans la région proximale de TP53(D17S5, D17S1798, D17S1832, D17S796, D17S1881, D17S578,D17S960, D17S1353, D17S786, D17S1791, D17S804) et unmarqueur intragénique (VNTR) localisé dans l’intron 1 du gènede TP53. L’analyse est réalisée sur séquenceur automatique.Une LOH d’au moins un des 12 marqueurs microsatellittairesest observée dans tous les AC. Aucune LOH n’est observée

dans les six adénomes bénins (contrôles négatifs). Dans les ACune LOH est observée, suivant les marqueurs, entre 42 et84 % des tumeurs informatives. Pour le marqueur intragéniquede TP53 (VNTR1) la fréquence de LOH n’est que de 47 %(17/36 AC), alors qu’une LOH est observé dans plus de 3/4 ACpour deux autres marqueurs. Les mutations de TP53 sont re-trouvées dans 1/4 des AC de cette série.Ces résultats confirment que les mutations somatiques deTP53 ne sont observées que dans une faible part des AC. Lespremiers résultats de la cartographie des pertes allèliquesconfortent l’hypothèse d’un autre gène suppresseur de tu-meur en 17p13. La cartographie fine de cette région et la cor-rélation avec les données cliniques seront présentées.

P179 CORTICOSURRÉNALOME (CS) ET GROSSESSE : PRÉSENTATION CLINIQUE, HORMONALE ET ÉVOLUTION CHEZ 11 PATIENTES

G. Abiven(1), J. Bertherat(2), B. Dousset(3), J. Coste(4), B. Guilhaume(1), X. Bertagna(2), M.-L. Raffin-Sanson(5)

(1) CHU Cochin, Endocrinologie, Paris.(2) CHU Cochin et institut Cochin, Endocrinologie, Paris.(3) CHU Cochin, Chirurgie, Paris.(4) CHU Cochin, Biostastistiques, Paris.(5) CHU Ambroise Paré, Medecine Interne Endocrinologie, Boulogne.

L’association syndrome de Cushing et grossesse est rare. Leurparticularité est la plus grande fréquence des causes surrénales(70 %) dont 1/2 sont malignes.

Objectif : Comparer la présentation clinique, biologique et l’évo-lution des CS diagnostiqués pendant ou après une grossesse.

Méthode : Nous avons comparé les caractéristiques de 11 pa-tientes ayant un CS diagnostiqué pendant la grossesse ou dansles 3 mois du post partum (groupe CS-G) au sein d’une sériede 203 patients, dont 176 femmes, suivis dans le serviced’Endocrinologie de l’Hôpital Cochin entre 1963 et 2002(groupe CS).

Résultats : Les symptômes sont apparus chez 8 patientespendant la grossesse et chez 3 en post partum. La prise depoids, l’hirsutisme, l’hypertension, le diabète, étaient les mani-festations les plus fréquentes. 2 patientes ont été opéréespendant la grossesse, 9 après l’accouchement. Le pronosticfoetal est mauvais avec 2 morts foetales, 4 prématurés et5 microsomes.Le poids de la tumeur, le délai entre les premiers symp-tômes et le diagnostic n’étaient pas différents entre lesgroupes CS-G et CS : 643 g (+/– 612) vs 615 g (+/– 757), 9,6vs 12,1 mois. Les tumeurs CS-G étaient toutes sécrétantes(3 cortisol et 8 cortisol + androgènes). Parmi les 203 tumeursdu groupe CS, 76 % sécrétaient du cortisol +/– des androgè-nes. Le stade au diagnostic et le pronostic sont moins bon dansle groupe CS-G. 8/11 (73 %) tumeurs de ces patientes ont uneextension loco-régionale ou des métastases lors du diagnosticvs 21 % dans le groupe CS. La survie à un an du groupe CS-G est de 30 % alors qu’elle est de 72 % pour le groupe CS.

Conclusion : Le CS est une cause plus fréquente d’hyper-corticisme pendant la grossesse. Il s’agit de lésions sécrétantesdont l’extension au diagnostic est plus avancé et le pronosticplus sombre. Le rôle de facteurs hormonaux (stéroïdes, HCG)sur le développement de ces tumeurs est à discuter.

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