Intérêt de l’hystéroscopie dans le diagnostic des
ménométrorragies périménopausiques
15ème congrès national de chirurgie laparoscopique, 7 & 8 octobre 2017, hôpital Frantz Fanon, Blida.
Dr I. KOURI, Dr N. SADAT, Pr Y. TAYEBI
Service de gynécologie obstétrique, EPH Hassan Badi ex-Belfort
Introduction :
Les ménométrorragies constituent l ’ un des motifs de consultation les plus fréquents
en gynécologie ( p révalence de 11 % à 13 % ) .
En période d ’ activité génitale, en dehors du contexte gravidique et après avoir
éliminé une pathologie cervico-vaginale, elles doivent faire rechercher une étiologie
organique endo-utérine .
Les moyens d ’ e xploration de la cavité utérine ont longtemps été limités à l’
hystérographie, la biopsie d ’ endomètre et à la dilatation curetage. Le développe-
ment de l ’ échographie endovaginale et de l’ h ystéroscopie permet une meilleure
approche diagnostique.
Discussion
Les étiologies des ménométrorragies sont diverses, elles peuvent être diffuses comme l ’
atrophie et les hyperplasies endométriales ou focalisées comme les lésions polypoides, les
myomes sous muqueux ou l’ a dénocarcinome.
La stratégie diagnostique passe par un interrogatoire qui doit s’ a ttacher à évaluer les sai-
gnements et rechercher une cause spécifique ( t rouble de l ’ hémostase) , un examen clini-
que qui permet d’ é l iminer les causes cervicovaginales, un dosage de B HCG permet d’
éliminer les causes gravidiques
L ’ échographie pelvienne est le premier examen réalisé dans le cadre de l ’ exploration. Elle
permet d’ é l iminer une pathologie endocavitaire et d’ i ndiquer un traitement médical de
première intention. Un complément par étude doppler permetterait de limiter les faux positifs.
En cas de visualisation d ’ un endomètre fin ( < 3-4 mm ) et devant l ’ absence de patholo-
gie myométriale d ’ autres explorations semblent inutiles ( valeur prédictive négative satis-
faisante : 98% ) .
L ’ hystéroscopie et l ’ hystérosonographie ne viennent qu ’ en 2ème intention, en cas d’
anomalie endocavitaire suspectée à l’ é chographie ou en cas d’ é chec du traitement médi-
cal, après 3- 6 mois. L ’ hystéroscopie est à indiquer en 1ère intention en cas de facteurs de
risque de cancer de l ’ endomètre, associée à une biopsie dirigée. L ’ IRM n ’ est indiquée
qu ’ en cas d ’ utérus polymyomateux, suspicion d ’ adénomyose et en préembolisation.
Conclusion
Les ménométrorragies périménopausiques relèvent d’ é t iologies variées. Une hiérarchisation pour établir le diagnostic
et l ’ étiologie des ménométrorragies est indispensable pour permettre une prise en charge thérapeutique adaptée.
L ’ hystéroscopie, examen qui permet une visualisation directe de la cavité utérine et de faire des biopsies, a pris une place
déterminante dans l ’ arsenal diagnostique.
1-G. Descarfues et al. Quelle exploration réaliser de première intention face aux méno-métrorragies. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2001 ;30 :59-64
2-A. Gervaise. Hiérarchisation de la stratégie de prise en charge diagnostique et étiologique des ménométrorragies. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2008 ; 37, S349-S355
3-CNGOF. Prise en charge des ménométrorragies en préménopause. Recommandations pour la pratique clinique 2008
4-A. Agostini et al. Bonne pratique et valeur diagnostique de l’hystéroscopie diagnostique et des prélèvements histologiques. J Gynecol Obstet Biol Reprod 2008 ; 37, S343-S348
Société Algérienne de Chirurgie Laparoscopique
Materiel et methodes :
Etude rétrospective portant sur 28 malades ayant bénéficié d’ u ne hystéroscopie
diagnostique entre le 20/07/2014 et le 20/06/2017, au niveau de l ’ hôpital Hassan
Badi, dans le cadre de l ’ exploration de ménométrorragies périménopausiques.
Resultats :
Valeur diagnostique de l ’ h ystéroscopie :
> Polype et fibrome sous muqueux : l ’ hystéroscopie est l ’ examen de référence
( s ensibilité/ spécificité: polype 0,94/ 0,92 –myome sous muqueux 0,87/ 0,95 ) .
> Adénomyose : évoquée devant des signes directs ( orifices diverticulaires, nodules
bleutés ) ou indirects ( h ypervascularisation, pseudo-élargissement des orifices
tubaires) . La valeur diagnostique de l ’ hystéroscopie est faible.
> Hyperplasie endométriale : les signes hystéroscopiques sont , l’ é paisseur de la
muqueuse, une vascularisation anormale, aspect pseudo-polypoide ( h ypertrophie ou
hyperplasie polypoide ) ou glandulaire ( hyperplasie glandulo-kystique ) .
> Cancer de l’endomètre : nécroses, irrégularités de la muqueuse, aspect polylobé,
friabilité.
Valeur diagnostique des prélèvements endométriaux couplés à l’ h ystéroscopie :
> Biopsie endométriale non orientée : la pipelle est l’ i nstrument le plus performant pour
réaliser une bipsie endométriale. Elle est systématique après 40 ans ou en cas de facteur
de risque de cancer de l ’ e ndomètre) , permet un diagnostic non invasif de cancer de l ’
endomètre ou d ’ h yperplasie endométriale mais sa normalité n’ é l imine pas le diagnostic
> Biopsie endométriale non dirigée couplée à l’hystéroscopie : ne semble pas appor-
ter des modifications sur la conduite à tenir ultérieure
> Biopsie endométriale dirigée sous hystéroscopie : recommandée, mais son efficacité
n ’ a pas été évaluée. Elle permet un prélèvement orienté lorsqu ’ i l existe une anomalie
localisée
Bibliographie :
Revue de la littérature :
Méthodes de réalisation de cet examen :
- L ’ hystéroscopie peut être faite en ambulatoire ou sous anesthésie.
- Elle doit être réalisée en dehors des périodes de saignement, en première partie du
cycle si c’ e st possible.
- Eliminer une contre indication : infection génitale évolutive.
- Les principaux risques de l hystéroscopie diagnostique en externe sont : l ’ échec,
la douleur, le syndrome vagal. Les autres complications de l ’ hystéroscopie
( p erforations, infections ) sont exceptionnelles.
Age: 40-54
Echographie :
Hystéroscopie :
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