La Réunion de synthèse des missions
d’appui de la Banque Mondiale aux
pays du WAAPP s’est tenue à Dakar
du 10 au12 octobre 2012. Elle s’ins-
crit dans le cadre de l’évaluation des
progrès réalisés dans la mise en œuvre
du WAAPP/PPAAO en vue de valider
les résultats obtenus sous la tutelle du
Secrétariat Exécutif du
CORAF/WECARD. La réunion a
regroupé 13 pays d’Afrique de l’Ouest
de l’espace CEDEAO. L’objectif de
l’atelier était de Contribuer à la perfor-
mance de la mise en œuvre du
PPAAO.
Présidé par le Ministre de
l’Agriculture et de l’Equipement du
Sénégal, le Directeur Exécutif du
CORAF a prononcé les mots de bien-
venus aux participants des différents
pays WAAPP/PPAAO. Il a tenu
d’abord a remercié principalement le
Ministre qui par sa présence traduit
l’importance que le Sénégal, l’un des
pays pilotes du PPAAO avec le Ghana
et le Mali, attache à ce Programme.
Il a par ailleurs tenu à saluer la
CEDEAO, d’avoir pris le leadership
pour développer ce Programme et
engagé la Banque Mondiale et tous les
acteurs du secteur agricole dans sa
mise en œuvre. Il a également attirer
l’attention sur la particularité de ce
programme en ce sens qu’il est une
initiative placée sous la responsabilité
et la direction des pays africains. Le
projet est doté d’un mécanisme de
financement très novateur, pour stimu-
ler la productivité agricole et reposi-
tionner la recherche agricole pour le
développement au cœur des agendas
politiques de nos pays. En effet, pour
le Directeur exécutif, le
WAAPP/PPAAO est un programme
dont nous devons être fiers.
Cet atelier est organisé dans un souci
de toujours vouloir améliorer la mise
en œuvre du Programme. Les 13 pays
et le CORAF/WECARD réunis à
Dakar devront partager et échanger les
informations sur les différentes activi-
tés menées durant les derniers six
mois au niveau national et régional, se
procurer des informations sur les
insuffisances relatives à la recherche,
à la vulgarisation et à la formation et
de proposer des pistes pour combler
ces insuffisances. Ainsi, dans son dis-
cours d’ouverture, le Ministre
Sénégalais a tenu a rappelé que ce
Programme découle de l’engagement
des Gouvernements africains en
faveur de l’agriculture et du dévelop-
pement rural à travers la Déclaration
faite à Maputo en 2003 en vue d’aug-
menter la croissance agricole de 6%
par an et d’allouer au mois 10% des
ressources publiques à l’agriculture et
au développement rural .
C’est dans cette optique que le
PPAAO/WAAPP a été conçu avec
comme objectif majeur l’amélioration
de la productivité agricole tout en
favorisant l’intégration régionale
comme instrument de promotion
d’une croissance partagée et de réduc-
tion de la pauvreté en Afrique de
l’Ouest.
1
La délégation malienne à l»Atelier de Dakar
N°02 Période : Octobre - Décembre 2012 Bamako, le 31 Décembre 2012
Programme de Productivité Agricole en Afrique de l’Ouest
Les 13 pays du projet WAAPP et la Banque Mondiale en conclave à Dakar.
Le WAAPP repose sur l’amélioration
du système de recherche agricole, la
dissémination et le transfert de techno-
logies. De plus, il doit stimuler l’inté-
gration régionale en favorisant l’har-
monisation des politiques agricoles
ainsi que l’établissement de liens
étroits entre la recherche et le système
de conseil agricole et rural ainsi que la
facilitation des rapprochements entre
les producteurs et les opérateurs pri-
vés. Pour le ministre, le
PPAAO/WAAPP peut valablement
être aujourd’hui considéré comme le
programme phare pour le développe-
ment agricole en Afrique de l’Ouest
grâce aux appuis de la CEDEAO, de la
Banque Mondiale et des autres parte-
naires au développement comme la
coopération espagnole.
C’est avec beaucoup de détermination
et d’engagement que le Sénégal
compte démarrer la deuxième phase
du WAAPP dont l’accord de finance-
ment vient d’être signé le 24 août der-
nier. Le PPAAO/WAAPP dans sa
phase 2 sera un des programmes
majeurs du Programme Agricole
Quinquennal (PAQ) 2013-2017 que
mon département est entrain de
construire avec comme socle la maî-
trise de l’eau, la gestion efficace des
terres agricoles, la promotion des cul-
tures vivrières et leur contribution à la
sécurité alimentaire, la mécanisation
agricole et l’efficacité du triptyque
recherche, formation et conseil agri-
cole et rural (RFCAR).
De plus, le Sénégal projette et compte
avec le Ghana et le Mali remplir les
critères d’excellence des centres de
spécialisation et consolider les bases
d’une intégration régionale réussie au
terme de la mise en œuvre du WAAPP
2 A.
Ainsi il a souhaité pleins succès aux
travaux et a déclaré ouvert l’atelier de
synthèse des missions de supervision
du Programme de Productivité
Agricole en Afrique de l’Ouest, le
PPAAO/WAAPP.
L’atelier a démarré conformément au
chronogramme d’activités. Ainsi, cette
première journée a été consacrée aux
exposés des pays suivi des questions,
des commentaires et des suggestions.
La seconde journée a commencé par le
compte rendu de la première journée.
Les exposés du CORAF ont porté sur
les projets commissionnés et compéti-
tifs, les modes de financements, et les
approches.
Ces deux présentations ont suscité
plusieurs questions entre autres : les
dispositions à prendre par le CORAF
pour l’érection des Centre Nationaux
de Spécialisation (CNS) en Centres
d’excellence, la nomination de points
focaux environnementaux et sociaux,
les statuts des points focaux, la passa-
tion des marchés et les lenteurs dans
les décaissements. A ces questions,
des apaisements ont été donnés par Dr
Harol le directeur exécutif du CORAF
qui pense qu’il faut inscrire ce statut
au compte de la CEDEAO.
Dr Abdoulaye TOURE, Team Leader
du programme WAAPP trouve qu’il
faut prendre cet aspect dans le plan
d’action du CORAF. Il souhaite une
mise à niveau de l’ensemble des char-
gés de suivi-évaluation des pays cou-
vrant le WAAP. Par rapport aux
mesures de sauvegarde des forma-
tions, ils peuvent être au Maroc ou ail-
leurs. Une problématique concernant
le ravageur de tomate existe au
Sénégal des dispositions doivent être
prise pour la lutte contre ce fléau. Des
discussions ont eu lieu autour de pro-
jets commissionnés et les projets com-
pétitifs dont la gestion nécessite un
manuel de procédures.
En matière d’intégration des pays
membres du WAAPP, on ne parle plus
de mobilité des chercheurs mais des
acteurs de la chaine de valeur. Un
exposé a été fait par la société (firme)
MANOBI, une structure chargée de
mettre en lien l’agriculture avec le
marché. Leur mission porte sur la pré-
vision de rendement.
Après les exposés, une série de recom-
mandations a été faite par l’atelier, qui
feront l’objet d’analyses approfondites
par le CORAF en relation avec la
Banque Mondiale, en vue de les affi-
ner avant de les envoyer aux pays.
Cet atelier de trois jours a permis à
l’ensemble des acteurs africains évo-
luant dans le cadre du WAAPP,
d’échanger et de se côtoyer. Elle a été
un véritable rendez-vous du donner et
du recevoir mais aussi un espace favo-
risant le brassage régional.
Issa TRAORÉ
La Coordinatrice du WAAPP
et
le Personnel
vous souhaitent
leurs Meilleurs Vœux deBonne et Heureuse Année
2013
2
La datte constitue l’aliment de base
des populations nomades des régions
nord du Mali (Gao, Tombouctou et
Kidal).
La consommation nationale de la datte
est estimée à 500 tonnes par an
(Source : Direction Régionale de la
Douane, 2004) et procure ainsi aux
phoeniciculteurs en moyenne un
revenu de 10.000 à
30.000F CFA par arbre,
soit un revenu moyen de
4 millions de F CFA à
l’hectare (Togo, 2004).
C’est dans le cadre du
projet WAAPP que de
nouvelles variétés de
palmiers datiers ont été
introduites à Gao, à
Kidal et à Kayes dans les
jardins potagers.
Le palmier dattier, dont
le nom scientifique est
Phoenix dactylifera,
appartient à la famille
des Palmacées, tribu des
Coryphinées. C’est une
monocotylédone, de
type Dioïque ayant les
inflorescences mâles et les inflores-
cences femelles séparées. Les pieds
mâles sont appelés DOKKAR et
DEUGUEL pour les Palmiers
femelles. La datte est une baie conte-
nant une seule graine ou noyau de
forme généralement allongée ou
ovoïde, parfois sphérique (selon la
variété). Le poids et la couleur dépen-
dent de la variété, du climat et de la
vigueur du sujet. Il est cultivé comme
arbre fruitier dans les régions chaudes
arides et semi-arides du globe. Bien
qu’originaire de pays chauds et
humides, cet arbre peut s’adapter à de
nombreuses conditions, grâce à sa
grande plasticité. Ainsi, sa culture, ou
phoeniciculture, est pratiquée en
zones marginales, soit par tradition,
soit en raison de conditions histo-
riques ou économiques particulières.
De nombreuses études ont montré que
l’activité végétative du palmier dattier
se manifeste à partir d’une tempéra-
ture de + 7 à + 10 °C, selon les indivi-
dus, les cultivars et les conditions cli-
matiques locales. Il atteint ‘son maxi-
mum d’activité vers 30 à 38 °C. La
floraison se déclenche après une
période froide ou fraîche, à une tempé-
rature qui varie avec les individus, les
cultivars et les conditions climatiques
locales (Peyron; 2000).
Pour mûrir, la datte a besoin d’une
chaleur estivale prolongée. Pour déter-
miner cette température G. Toutain
utilise l’« indice brut ». La durée de
maturation des fruits est de 100 à 200
jours, selon la précocité des variétés,
les conditions écologiques et les
conditions de culture.
Au Sahel, où les transitions clima-
tiques sont atténuées, puisque les tem-
pératures sont régulières tout au long
de l’année, certains écotypes fleuris-
sent deux fois par an, aux périodes
relativement fraîches ou pluvieuses.
Le choix des zones de
plantation est stricte-
ment dépendant des
ressources hydriques
et des possibilités
d’utilisation de ces
ressources. La densité
de plantation doit
donc être calculée en
tenant compte de
cette caractéristique
propre a chaque
variété. La qualité
physique essentielle
des sols des palme-
raies est la perméabi-
lité.
Au Mali la culture du
palmier dattier est
une vieille tradition
pour les régions du
nord. L’Adrar des
Ifoghas est la zone où le palmier est le
plus anciennement cultivé au Mali. La
première mention est faite par
Aboulfeda voyageur arabe du 14 ème
siècle qui visita le Mali en
1321(Munier, 1963). De cette période
à nos jours, le projet WAAPP a contri-
bué à l’introduction de la culture du
dattier au Mali. On peut ainsi citer les
plantations de la région de Kidal, de
Hombori dans la région de Mopti,
Indélimane, Goléa et Djéfilani dans la
région de Gao; Trougounbé, Nioro
dans la région de Kayes.
3
Le Palmier Dattier : Un arbre à usage multiple
pour les Palmiers femelles. Le fruit l
Il atteint 'son maximum d'activité vers 30 à 38 °C. La floraison se
Vitroplant de palmier dattier en fructification
La production qui en résulte est de
l’ordre 1800 tonnes/an (Togo, 2000).
Les palmeraies de la région de Kidal
et celles de Hombori constituent une
ceinture verte et un lieu de refuge
contre les aléas climatiques donc un
oasis (Togo et al ; 2000).
Le Mali dispose d’une grande diver-
sité génétique de cultivars.
On y rencontre certains comme weli
horè, Hombori Tondo et Hombori
hondo qui produisent des fruits plus
gros que ceux de medjool comme l’un
des meilleurs fruits de palmier dattier
au monde. Le fruit de ces cultivars
locaux est vendu à 10 FCFA l’unité
sur le marché locale.
ACtIVItés RéALIséEs :. Inventaire des palmeraies des
régions nord du Mali et caractéri-sation de cultivars des localités deHombori, de Gao et de Kidal
Les résultats de cette activité ont per-
mis de connaitre :
le patrimoine phoenicicole malien
était estimé à 120 000 pieds couvrant
une superficie de 1000 ha pour une
p r o d u c t i o n
annuelle d’en-
viron 18000
tonnes (Togo,
2000)
La réalisation
d’une collec-
tion vivante à
Gao au niveau
de la sous sta-
tion de
r e c h e r c h e
agronomique
de Gao en
2000. Elle est
constituée 79
pieds dont 17 cultivars locaux et 5
variétés étrangères (rejets issus des
variétés de la plantation de Berrah et
des vitroplants venant de la station
d’Elche).
Les résultats de ces travaux ont per-
mis ègalement d’identifier les princi-
pales contraintes de la phoénicicul-
ture au Mali qui sont le déficit
hydrique et l’attaque de la cochenille
blanche.
Le déficit hydrique provoque la dété-
rioration des rendements en quantité
et en qualité voire la mort d’un nom-
bre important de palmiers et cause
ainsi un manque à gagner qui varie
de 10% à 20% en moyenne et parfois
dépassant les 50 %. (Togo, 1997).
Les dégâts provoqués par la coche-
nille blanche sont estimés à 75 %
dans la palmeraie de Tessalit à 60 %
dans la palmeraie de N’Tibdoc et à 80
% à Ansongo et Gossi (Togo 1997).
• Lutte biologique contre la coche-nille blanche du palmier dattierdans les régions de Kidal et Gao aété mené par le CRRA de Gao de2003 à 2007
Les résultats obtenus nous a permis
de connaître :
La période d’infestation maximum des
palmeraies de Kidal et Gao par la
cochenille blanche se situe entre mars
et juin. Cette période correspond à
celle des fortes températures (42°c) et
de faibles taux d’humidité de l’air,
La coccinelle, Chilocorus bipustula-
tus (espèce étrangère) introduite à
Bagoundié, s’est fortement multipliée
de juillet à octobre, période où l’hu-
midité de l’air est élevée et la tempé-
rature est moyenne.
Les faibles peuplements sont observés
pendant les mois de mars à mai où les
températures sont très élevées (plus de
40°c) et l’humidité de l’air est très fai-
ble.
. Etude de l’impact de l’irrigationsur le développement du palmierdattier
Les résultats ont montré que les
besoins en eau varient de 160 litres à
250 litres par plants adultes et par jour
(plants de 10 ans).
De même on a observé que les para-
mètres physiologiques des plants de la
parcelle sous irrigation goutte à goutte
sont meilleurs à ceux des parcelles
sous irrigation gravitaire.
Les faibles valeurs tant au niveau des
paramètres végétatifs que productifs
ont été observées dans la parcelle sans
irrigation.
• Introductions variétalesEn juillet 1988, l’Institut National de
Recherche Agronomique Français
(INRA- France) a introduit sur la
demande de la coordination régionale
des PIV (Périmètres Irrigués
Villageois) des vitroplants de cinq
4
palmeraies de la région de Kidal et celles de Hombori constituent une ceinture
v et un lieu de refuge contre les aléas climatiques donc un oasis (Togo et al ; 2000).
constituée de pieds issus de noyau, les palmeraies du Mali n’ont aucune envie
d celle de l’Irak, de la Tunisie et de l’Israël …..
g weli horè,
H des fruits plus gros que ceux de medjool
c fruit de ces cultivars locaux
e
de Kidal
ont permis de connaitre :
l
L
et des vitroplants
v
le déficit hydrique
e
la
m un manque à gagner et qui varie de
Récolte de régime de palmier dattier
5
(05) variétés de palmier dattier (med-
jool, boufeggous, Zaidi Thori,
Boustaminoir), pour un essai de com-
portement à Berrah (Gao).
En 2001, l’IER à travers le CRRA de
Gao a sollicité à la station phoenix
d’Elche (Espagne) l’introduction des
vitro plants de palmier dattier. C’est
ainsi que vingt (20) vitro plants de dat-
tiers de la variété zaidi, Deglet Nour et
Boufeggous ont été introduits à la
SRA de Bagoundjé.
L’IER en collaboration avec
l’ICRISAT à travers le projet DMP a
introduit 100 vitro plants de palmier
dattier de la variété Barrhee à la Sous
Station de Recherche de Bagoundje.
Les vitro plants ont commencé leur
fructification après la troisième année
de plantation.
D’autres introductions de vitro plants
de dattier de la variété medjool par le
CRRA de Gao en collaboration avec la
Station phoenix d’Elche en Espagne
et l’association les « amis de Bamba »
a eu lieu en 2007. La plus importante
des introductions du CRRA de Gao à
lieu en 2008 avec 1000 vitroplants de
la variété Medjool. Ces vitros plants
de dattiers ont été acclimatés au
CRRA de Gao avant d’être mis à la
disposition des producteurs. Ils ont été
implantés dans les régions de
Tombouctou, Kayes et Gao dans le
cadre du programme WAAPP. Les
premières plantations de palmeraies
de 2008 sont rentrées en floraison en
2010 dans la région de Kayes au Mali
(Katilé et al, 2010).
Aujourd’hui, grâce au projet WAAPP,
on peut trouver du palmier datier de
Kayes à Kidal.
Contact ; Abba Sekou MAIGA –
CRRA/ GAO
Le Plan d’Action pour l’Afrique (PAA),
conçu par la Banque Mondiale en 2005,
pour être la pièce maîtresse de sa stratégie
destinée à aider l’Afrique à atteindre les
Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), met l’accent sur
trois domaines principaux de concentra-
tion, dont le renforcement des détermi-
nants de la croissance. Le Programme
Productivité Agricole en Afrique de
l’Ouest (PPAAO/WAAPP) est un instru-
ment permettant d’atteindre deux princi-
paux objectifs dans le domaine de concen-
tration cité ci-dessus: Rendre l’agriculture
plus productive et pérenne, et apporter un
Appui à l’Intégration régionale.
Le PPAAO/WAAPP est une initiative qui
contribue à la mise en œuvre de la
Politique agricole de la CEDEAO et, de
manière plus spécifique, à une augmenta-
tion durable de la productivité dans les
filières prioritaires de production agricole
des régions de l’Afrique de l’Ouest, telles
qu’identifiées par l’étude que le
CORAF/WECARD a fait réaliser par
l’IFPRI en 2006.
Cette initiative est un Prêt
Programmatique Adaptable (APL) hori-
zontal et vertical à deux phases sur dix
ans pour soutenir la mise en œuvre du
pilier de Recherche et Développement
(R&D) agricole du CAADP, tel
qu’indiqué dans les plans d’investisse-
ments agricoles nationaux et le pro-
gramme régional de mobilisation.
L’objectif global du PPAAO/WAAPP est
de contribuer à accroître la productivité
agricole dans les pays participants. Il cou-
vre actuellement trois groupes de pays :
- WAAPP-1A (Mali, Sénégal et Ghana) en
2007 ;
- WAAPP-1B (Burkina Faso, la Côte
d’Ivoire et le Nigeria) en 2010 ; et
- WAAPP-1C (Bénin, Côte d’Ivoire,
Guinée, Libéria, Niger, Sierra Leone, la
Gambie et le Togo) en 2011.
La mise en œuvre concrète du projet
PPAAO/WAAPP a été effective au Mali
depuis 2008 à travers ses quatre compo-
santes à savoir :
Composante 1 : Conditions Propices à la
Coopération Régionale en matière de
développement et de dissémination des
Technologies Améliorées;
Composante 2 : Centre National de
Spécialisation en riz (CNS-Riz) ;
Composante 3 : Financement à la
Demande du Développement et de
l’Adoption des Technologies ;
Composante 4 : Coordination, Gestion,
Suivi et Evaluation du Projet.
L’objectif de développement du pro-
gramme (Phase 1 du WAAPP) est de déve-
lopper et de disséminer les technologies
améliorées dans les filières prioritaires des
pays participants, comme identifié par le
CORAF. Ces filières incluent les racines et
tubercules au Ghana ; le riz au Mali ; et les
céréales au Sénégal. L’augmentation de la
productivité agricole sur une base durable
est un défi majeur pour tous les acteurs
intervenant dans le secteur du développe-
ment agricole, particulièrement ceux des
différents systèmes de recherche agricole à
tous les niveaux (national, régional et
international). Une coopération scienti-
fique plus renforcée constitue un facteur
décisif pour relever ce défi.
LE CENTRE NATIONAL DE SPECIALISATIONSUR LE RIZ : UN OUTIL PRIVILEGIE POUR
L’INTEGRATION SCIENTIFIQUEREGIONALE DANS L’ESPACE CEDEAO
C’est ainsi que la composante 2 du
PPAAO/WAAPP a été opérationnalisée
dans les trois pays du PPAAO/WAAPP 1A
par la mise en place effective des centres
nationaux de spécialisation (CNS). Au
Mali le CNS porte sur la filière riz, CNS-
RIZ, avec comme objectifs spécifiques :
- la mise au point et la diffusion de tech-
nologies appropriées ;
- la production et le partage de connais-
sances scientifiques ;
- la collecte et la diffusion d’informations
scientifiques.
L’intégration régionale, une vision per-
manente des CNS
Bien que national, le CNS-RIZ est ouvert à
la coopération régionale et internationale
conformément aux dispositions du pro-
gramme PPAAO/WAAPP.
L’une des principales activités ciblées par
les CNS, est la mobilité des spécialistes du
développement agricole dans l’espace
CEDEAO qui est assurée à travers trois
principaux axes :
- les séjours scientifiques ;
- les séjours d’appuis ;
- et les visites d’échanges (monitoring
tours).
Séjours scientifiques
En tant qu’indicateur déclencheur de la
deuxième phase, à savoir, l’accueil et le
séjour d’un chercheur d’une durée d’au
moins trois (3) mois au sein d’un CNS, le
CNS-Riz accorde une importance toute
particulière aux séjours scientifiques.
Sur la base des textes de référence des
deux conventions (accueil et envoi) sur la
« mobilité des spécialistes dans la sous-
région ouest africaine» validés par le
Comité Régional de Pilotage du
PPAAO/WAAPP, le CNS-RIZ a accueilli
neuf (9) spécialistes pendant au moins un
mois (1 mois), dont cinq (5) du Ghana et
un (1) de chacun des pays que sont la
Guinée Bissau, le Sénégal, la France et les
Pays-Bas (à travers AfricaRice). Deux
chercheurs du CNS-RIZ ont également
effectué des séjours d’un (1) mois dont un
au Ghana et l’autre en France. Onze (11)
séjours scientifiques sur dix (10) de prévus
pour les cinq ans de la première phase.
L’indicateur déclencheur de la deuxième
phase concernant la mobilité (séjour d’au
moins 3 mois) a été largement atteint par le
séjour de sept (7) mois d’un sélectionneur
en riz irrigué de la Guinée Bissau à Niono,
site principal du CNS-RIZ. Il faut préciser
que ce dernier est retourné dans son pays
avec des semences de variétés améliorées
de riz irrigué (16) et de riz pluvial (8).
Visites d’appui
En plus des séjours scientifiques, la mobi-
lité des spécialistes a porté sur les visites
d’appuis à la demande, afin de bénéficier
d’une expertise ponctuelle d’une durée de
moins d’un (1) mois, marquant la diffé-
rence avec les séjours scientifiques qui ont
une durée d’au moins un mois (1).
Ainsi, le CNS-RIZ a reçu quatre (4) visites
de spécialistes dont deux (2) du Sénégal
en mécanisation et en transformation du
pain composite, un (1) du Bénin en étu-
vage amélioré du riz et un (1) de France en
gestion des bassins versants.
Visites d’échange (Monitoring)
Un autre mécanisme important d’intégra-
tion régionale porte sur les visites
d’échanges (monitoring tour) entre les
divers acteurs de la chaîne de valeurs
« riz » de la sous-région.
Ainsi, à ce jour sept (7) visites ont été
organisées au Mali et deux ont été effec-
tuées au Sénégal et au Ghana. Ces visites
ont permis à un total de cent dix neuf (119)
personnes de la sous-région d’échanger
leurs connaissances et expériences, avec
des profils variés : chercheurs, vulgarisa-
teurs, transformateurs, organisations de
riziculteurs, communicateurs, gestion-
naires de projets, spécialistes en suivi-éva-
luation.
6
Bulletin TrimestrielleInfo WAAPP-MALI
Directrice De Publication
Dr Anna Rejane Koné
réDacteur en chef
Issa TRAoRe
reDaction
Issa Traoré
Bakary Diakité
Dr Tahirou Tangara
contact
CNRA - BP : 258
Tél. : (223) 20 22 76 65
e-mail : [email protected]
Bamako République du Mali
M’B
aré
Imp
ress
ion
/ T
él. :
66
72 6
3 52
Les Centres Nationaux de spécialisation en
général, et le CNS-RIZ en particulier,
constituent de puissants outils d’intégra-
tion sous-régionale en Afrique de l’Ouest,
à travers la mobilité des spécialistes du
développement agricole et le partage des
acquis technologiques. Ils constituent ainsi
la concrétisation de la solidarité sous-
régionale et de l’intégration des peuples
par la mutualisation des ressources
humaines et financières, ainsi que des
infrastructures qui reviendraient trop cou-
teuses pour les pays pris individuellement.
Les dispositions doivent être prises dès à
présent dans les pays concernés afin de
renforcer et de pérenniser les actions en
cours avec l’accompagnement du
CORAF/WECARD et anticiper la fin du
financement de la Banque mondiale. Ceci
n’est nullement au dessus des possibilités
de nos pays.
Contact : Dr Gaoussou TRAORE
Coordinateur CNS-Riz