Zonede Marcel Dubé
Samedi 25 février 2012
Jean Stéphane Roymise en scène
« Je me disais : Ciboulette est toute seule maintenant ; je me disais : Tit-Noir et Moineau peuvent pas l’aider et Passe-Partout doit chercher à lui faire du mal… Je me disais : peut-être qu’elle est malheureuse et c’est de ma faute. Ils sont tous malheureux
et c’est moi qui les ai conduits là… leur nom est sali maintenant… leur vie est plus pareille… et je me disais : j’aimerais sortir d’ici et aller voir Ciboulette et la prendre par la main et l’amener au cinéma voir un film, un film de la jungle ou un film d’amour…
je me disais : faudrait bien qu’elle soit heureuse un jour, faudrait bien que je sois heureux moi aussi, comme tout le monde le samedi soir dans la grande rue… Et je me
répétais tout ça et je pouvais pas cesser de penser à toi. »
Extrait de Zone de Marcel Dubé.
NOS PARTENAIRES
NOS COMMANDITAIRES DE TOURNÉES
Une coproduction du
ÉQUIPE DE CRÉATION
Texte • MARCEL DUBÉMise en scène • JEAN STÉPHANE ROYDramaturg • ANTOINE CÔTÉ LEGAULT
Scénographie • DOMINIC MANCAÉclairages • GUILLAUME HOUËT
Costumes • NINA OKENSEnvironnement sonore • JEAN-‐MICHEL OUIMET
Régie et assistance à la mise en scène • ALAIN LAUZONDirection de production • LINDSAY TREMBLAY
INTERPRÉTATION
Tarzan NICOLAS DESFOSSÉS • Moineau DAVE JENNISSPasse-‐Partout MAXIME LAVOIE • Le Chef RICHARD J. LÉGER
Ciboulette FRÉDÉRIQUE THÉRIEN • Tit-‐Noir JEAN-‐SIMON TRAVERSY
REMERCIEMENTS
La Nouvelle Scène, la Cie Vox Théâtre, le Théâtre du Trillium, Visions Display, Paul Auclair, Constant Bernard, Jonathan Charleboix, Jonathan Courville-‐Vaive, Louis-‐Philippe Deslauriers, John Doucet, Raymond Genayel, Amanda Gougeon, Zoé Grenier-‐Laroche, Chantelle Landry, Philippe Landry, Vincent Leblanc-‐Beaudoin, Christian Martel, Carole Milon, Annie Parkinson, Serge Paul, Sean Sonier.
Illustration de couverture :© Mateusz Odrobny, www.neuralnetstudios.com
QU’EST-‐CE QUE ZONE ?
Par Jean Stéphane Roy, metteur en scène de la pièce etdirecteur artistique du Théâtre la Catapulte
L’anecdote de Zone est simple :
La complexité de l’œuvre réside dans différents facteurs. Tout d’abord, l’époque où elle a été créée. Une époque où les Canadiens français étaient les « nègres blancs d’Amérique ». Une époque où le duplessisme, le clergé et la grande noirceur régnaient en maîtres. Une époque où le rêve d’une nation mourrait constamment dans l’œuf.
Un jeune homme de 20 ans, par urgence personnelle et collective, osa écrire un appel au secours afin d’éveiller les consciences et créer une dramaturgie qui ne corresponde plus au colonialisme français qui s’imposait dans notre culture. Ce cri s’appelle Zone et il porte encore l’urgence qui anime les communautés vivant en minorité linguistique et culturelle.
Dans un quartier populaire de Montréal, durant les années cinquante, une bande d’adolescents limités et étouffés par leurs origines très modestes cherchent à
conjurer leur sort et à accéder à une meilleure situation en faisant de la contrebande de cigarettes américaines.
Avec le recul du français à travers le pays, avec le gouvernement fédéral qui place des unilingues anglophones à des postes majeurs, avec Air Canada et Poste Canada qui ne respectent pas la loi sur les langues officielles, avec la crise économique qui ne cesse de se manifester… peut-‐on dire que la situation a réellement évolué ? La seule différence : les plus démunis peuvent consommer grâce à tous les « dollaramas » de ce monde ! La consommation est la meilleure fuite qui soit dans un système capitaliste.
La pièce fut longtemps traitée comme s’il s’agissait d’un gang de rue. Les protagonistes de Zone ne sont pas des délinquants, ce sont des hors-‐la-‐loi ! C’est une bande de Robin des Bois qui cherchent à améliorer leurs conditions ! La pièce ne parle pas de violence mais d’espoirs déchus. En faisant de Tarzan, le chef de la bande, la figure allégorique d’un Christ canadien-‐français, l’auteur nous aide à comprendre la noblesse d’action des personnages et la fragilité des minorités. Cette pièce possède le langage universel des laissés-‐pour-‐compte de ce monde.
Le grand défi de cette production était de « dépoussiérer » la pièce sans jamais trahir l’auteur. Je veux qu’on puisse redécouvrir Zone dans sa pureté, sans préjugés. J’ai ainsi cherché à faire ressortir la force lyrique de l’écriture et la grandeur des émotions qui habitent les personnages. Pour ce, il me fallait plonger dans les règles du mélodrame, exercice périlleux puisqu’il s’agit d’un genre presque oublié sur nos scènes.
Zone fut un cri. Il est aujourd’hui l’écho qui nous rappelle que nous avons plus que jamais notre place sur ce continent et que notre différence fait notre force !
Bon théâtre !
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Richard J. Léger et Nicolas Desfossés.
Par Antoine Côté Legault
Marcel Dubé est né à Montréal en janvier 1930. Cet enfant de la crise économique de 1929, qui a aussi traversé la période de la Grande Noirceur (1945-1959) durant sa jeunesse et le début de l'âge adulte, a été élevé dans un quartier ouvrier de Montréal qu'on surnommait à l'époque le « Faubourg à mélasse ». Durant la Grande Dépression, les dix ans de difficultés économiques qui ont suivi la crise de 1929, les ouvriers du quartier n'avaient souvent pas mieux à se mettre sous la dent qu'un peu de pain recouvert de gras et trempé dans la mélasse. C'est dans cette lourde atmosphère que Marcel Dubé a vécu son enfance.
Fils d'un père comptable et d'une mère très scolarisée pour l'époque (elle a complété sa 10e année), Marcel Dubé a été encouragé par ses deux parents à cultiver un goût de l'étude. Durant sa jeunesse, il excelle autant à l'école que dans les sports. À 15 ans à peine, il est le gardien de but de l'équipe de hockey du Collège Sainte-Marie, alors que ses coéquipiers sont tous dans la vingtaine. Dirigé par les Jésuites, le Collège Sainte-Marie se situe tout près de la salle du Gesù, leur ancienne salle, où plusieurs importantes compagnies de théâtre se produisent à l'époque et où Marcel Dubé travaillera comme portier durant la fin de son adolescence. Grâce à son emploi, il peut assister gratuitement à toutes les pièces présentées, dont Tit-Coq de Gratien
Gélinas en 1948, qu'il dit avoir vu huit fois. Selon Marcel Dubé, c'est cette pièce qui l'a convaincu de s'investir pleinement dans la carrière d'auteur de théâtre.
SON ŒUVRE
Marcel Dubé n'écrit que deux pièces de théâtre avant Zone (1953), une courte pièce intitulée Le Bal triste (1950) et De l'autre côté du mur (1952). Avec cette dernière, il obtient le prix de la meilleure pièce canadienne au Festival régional d'art dramatique. Malgré cette reconnaissance, c'est véritablement Zone qui représente un point tournant dans la vie et la carrière de Marcel Dubé. Cette pièce lui mérite tous les honneurs du Festival Dramatique de
MARCEL DUBÉ, UN ENFANT DE LA CRISE
l'Ouest du Québec et même le grand prix du Festival national à Victoria en Colombie-Britannique. Ce triomphe absolu de sa pièce et de sa troupe, La Jeune Scène, le convainc de quitter l'Université de Montréal, où il étudie en lettres dans le but de devenir enseignant, et de se consacrer complètement à sa carrière d'écrivain.
La naissance de Radio-Canada lui permet de gagner sa vie uniquement à l'aide de sa plume. Parallèlement à sa carrière d'auteur de théâtre, il produit pour Radio-Canada un nombre impressionnant de radio-théâtres et de télé-théâtres durant les années 1950 et 1960. Après Un Simple soldat (1957), l'auteur délaisse les personnages du peuple canadien-français pour se pencher sur les bourgeois. Ce tournant dans son œuvre rend ses pièces beaucoup moins rassembleuses que ses précédentes ont pu l'être en raison de leur langue, de leurs personnages et de leurs sujets accessibles à tous.
Pris d'une grave maladie au cours des années 1970, Marcel Dubé est
hospitalisé à plusieurs reprises et il ne sera rétabli qu'en 1977. Il continue tout de même à écrire durant cette période. Malgré cet épisode difficile, l'auteur est toujours vivant aujourd'hui, comme son œuvre qui l'est plus que jamais. Après avoir écrit de nombreuses pièces de théâtre, il se consacre plus récemment à des projets d'écriture de toutes sortes : portrait de son amie comédienne Andrée Lachapelle (Andrée Lachapelle entre ciel et terre, 1995), livre commenté des œuvres du peintre Jean-Paul Lemieux (Jean-Paul Lemieux et le livre, 1988), premier roman à l'âge de 70 ans (Yoko ou le retour à Melbourne, 2000)...
Parmi ses nombreux prix et distinctions, on peut noter le prix Athanase-David (1973), la médaille de l'Académie canadienne-française (1987), le prix du Gouverneur Général pour les arts de la scène (2005) pour l'ensemble de sa carrière et de son œuvre. Il a aussi été fait Officier de l'Ordre du Québec et du Canada (2001).
Marcel Dubé (en bas, troisième en partant de la droite) avec les comédiens de « La Jeune Scène » qui créèrent Zone en 1953.
Photo extraite du livre Marcel Dubé de Maximilien Laroche, Éditions Fides, Ottawa, 1970, p. 76.
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UN PROJET ARTISTIQUE DE LONGUE HALEINE
urant la saison 2009-‐2010, le Théâtre la Catapulte et le Théâtre français de Toronto (TfT) mettaient sur pied un projet appelé tout simplement « le projet sur 5 ans ». Ce projet est un cycle de coproductions sur cinq ans
afin d’encourager la circulation du théâtre en Ontario français.
Le Théâtre la Catapulte tourne ses productions pour adolescents depuis plusieurs années à travers la province. Durant ces tournées, force était de constater que les spectacles grand public ne circulaient que dans le triangle Sudbury-‐Ottawa-‐Toronto. Il fallait entreprendre une action pour palier à ce manque et permettre à tous les francophones de la province d’avoir accès à du théâtre professionnel.
Ce projet vise donc la systématisation de l’offre des spectacles grand public en Ontario français sur une période de 5 ans et cherche à assurer un rayonnement et un développement culturel sur ce vaste territoire, de Hearst jusqu’à Windsor, de Thunder Bay jusqu’à Hawkesbury. Pour ce faire, les deux compagnies ont décidé de mettre à profit leurs spécificités – celle de la création de spectacles de répertoire pour le TfT et celle de créer des spectacles « clé en main » et d’organiser des tournées sur l’ensemble du territoire ontarien pour le Théâtre la Catapulte. Les deux compagnies se sont engagées à coproduire un spectacle par année pendant cinq ans tout en respectant les spécificités des salles non-‐traditionnelles des diffuseurs membres de Réseau Ontario. Autrement dit, il s’agit de spectacles complètement autonomes sur le plan technique.
Le but de ce projet artistique de longue haleine est donc d’offrir au public des régions éloignées une occasion de développer un sens critique face au théâtre et aux différents codes qui le composent. En effet, la réalité culturelle des régions diffère grandement des zones urbaines. Contrairement au public urbain habitué à voir plusieurs formes de théâtre, les spectateurs des régions ne voient peu ou pas de théâtre et ont donc peu de chances d’aiguiser leur compréhension de la diversité des codes scéniques et théâtraux.
Pour ce faire, nous avons construit le projet sur cinq ans avec cette logique artistique : présenter des textes et/ou auteurs qui ont façonné notre culture francophone nord-‐américaine. À travers ce voyage, nous créons des relectures du théâtre de répertoire pour terminer avec une création franco-‐ontarienne comme 5e et dernière production du projet.
Pour lire la suite du texte : www.catapulte.ca, rubrique « La Catapulte > Le projet sur 5 ans »
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À PROPOS DU THÉÂTRE LA CATAPULTEFondé en 1992 à Ottawa, le Théâtre la Catapulte s’est mérité de très nombreux prix locaux, provinciaux et nationaux au cours des dernières années. De 1998 à 2010, Joël Beddows en a assumé la direction artistique.
En 1999, le Théâtre la Catapulte et trois autres compagnies ont ouvert les portes de leur lieu de diffusion, La Nouvelle Scène, salle dont elle est toujours résidente. En juillet 2010, Jean Stéphane Roy, metteur en scène, comédien et pédagogue (entre autres...), prenait la barre de la direction artistique.
MANDATLe Théâtre la Catapulte est une compagnie professionnelle de création, de production et de diffusion enracinée en Ontario français, proposant aux adolescents et au grand public des expériences théâtrales audacieuses et éclectiques nourries par la fougue de la relève et par des artistes établis. Il assure à ses productions une diffusion importante dans la région d’Ottawa-‐Gatineau et dans l’ensemble du Canada tout en cultivant sa relation avec ses publics.
CONSEIL D’ADMINISTRATIONPrésidente VICTORIA STEELE • Vice-‐présidente MARIE-‐ÉLISABETH BRUNET
Trésorière ANGELA HACHÉ • Directrice LUCIE BOILYDirectrice MARIE-‐MICHÈLE LAFERRIÈRE • Directrice NICOLE OUIMETTE
Directrice DIANNE SOUTIF • Observatrice de la FESFO ZOÉ SPRY
ÉQUIPEDirecteur artistique JEAN STÉPHANE ROY Directrice administrative SIBYLLE BERGER
Agente de vente et de développement de public SANDRINE VRILLIARDAgente de production et de tournée LINDSAY TREMBLAY
Agent de communication et de mise en marché SYLVAIN SABATIÉ
Pour plus d’informations sur le Théâtre la Catapulte, rendez-‐vous au www.catapulte.ca, rubrique « La Catapulte ».
Appuyez nos tournées !5e ÉDITION DU
«TOURNOIDEGOLFLACATAPULTE...
Sous la présidence d’honneur de
M. DENIS VAILLANCOURT(Président de l’Assemblée de la francophonie de l’Ontario)
Une année de tournée au Théâtre la Catapulte c’est…... 110 jours de répétitions et de préparation ...
... 18 320 km parcourus ... 80 jours sur la route ... 50 représentations ...... Plus de 12 000 spectateurs pour un coût de 80 000 $ à 160 000 $ !
VENDREDI 8 JUIN 2012
au Club de golf Casselview à Casselman
INSCRIVEZ-VOUS EN LIGNE À PARTIR DU SAMEDI 3 MARS !
WWW.CATAPULTE.CA
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Coup d’envoi « explosif » de Michel Bénac, Président d’honneur de la 4e édition.
SOIRÉE-BÉNÉFICE le mardi 20 mars 2012
THÉÂTRE GRAND PUBLIC
II (deux) du 21 au 31 mars 2012
MOUVING du 25 au 28 avril 2012
THÉÂTRE JEUNESSE
BURLETTA le 21 avril 2012 à 13 h 30
PINOCCHIO DANS MA VALISE le 2 juin 2012 à 13 h 30
HORS-SÉRIE
Atelier pour la famille (Cie Vox Théâtre) le 21 avril et le 2 juin 2012
Club des Mordus (Théâtre la Catapulte) le 28 avril 2012
Association des auteures et auteurs de l'Ontario françaisDenis BachandEsther BeaucheminJoël BeddowsMauril BélangerMartin BoisclairMarc BrazeauMadeleine BrenningRita CadieuxRéjean ChartrandRené Cormier
Maurice DemersGroupe Poliquin de WakefieldCharles HofleyAlain JeanRichard LebelLise LeblancAlton LegaultJohanne LerouxLionel LevertMarcil LavalléeJohanne MelançonNicole Ouimette
Geneviève PainchaudAlain PoirierPatrick RobinsonCharles PhilippeRochonJean Stéphane RoySimone Saint-PierreSœurs de la Charité d'OttawaVictoria SteeleGeorges G. Vuicic
*Dons de 250$ et plus
PROCHAINEMENT...au 333, avenue King-Edwardnouvellescene.com | 613 241-2727
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La Nouvelle Scène*