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Dans la région PACA, le conseil technique aux éleveurs ovins viande s’appuie
sur la réalisation d’un diagnostic technico économique annuel de la conduite
d’élevage. Pour la dernière campagne (Millésime 2014), 256 diagnostics
technico économiques ont ainsi été réalisés en élevage par les techniciens
des Chambres Départementales d’Agriculture ou des organisations de
producteurs. Comme chaque année, ces bilans ont été regroupés en Base de
Données Régionale (BDR) par les services de la Maison Régionale de
l’Elevage et de l’Institut de l’Elevage basés à Manosque. C’est l’étude de ces
données centralisées en BDR qui nous permet de vous présenter le bilan et
les analyses développés dans ce document, qui portent sur les bilans de la
dernière campagne centralisée.
Les bilans réalisés dans les élevages sont de différents niveaux : un simple
bilan de production (BP), parfois complété par la réalisation d’un Bilan
Technico Economique simplifié (BTE) basé sur le calcul et l’analyse du Solde
sur Coût Alimentaire (SCA), ou encore par la réalisation d’une Gestion
Technico Economique (GTE) basé sur le calcul et l’analyse des différents
ratios de marges brutes. La réalisation de ces différents niveaux de bilans « à
la carte » en fonction des besoins et de la demande, et l’évolution de la
population des éleveurs en appui technique au cours des années, induit des
variations relativement importantes du nombre et du niveau (BP/BTE/GTE)
des bilans centralisés.
La population des éleveurs bénéficiant d’un appui technique n’est pas
toujours représentative de la population des éleveurs ovins régionaux. Il faut
se garder de la tentation de généraliser systématiquement à l’ensemble des
élevages ovins régionaux les observations, constats, analyses réalisés dans ce
document.
Quels bilans technico-économiques
pour les élevages ovins viande de
PACA en appui technique ?
PACA
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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DES ÉLEVAGES LOCALISÉS EN ZONES MONTAGNARDES ET PRÉALPINES
Les 256 élevages de notre échantillon sont tous localisés dans les zones montagnardes et préalpines des
départements 04, 05 et 84. Il n’y a pas eu pour cette campagne 2014 d’élevages en suivi technico économique
sur les trois départements du littoral.
Localisation des élevages Départements
Tous 05 04 84
Zones de haute montagne Nombre 19 3 0 22
% 7.4 % 1.2 % 0 % 8.6 %
Zones de montagne Nombre 94 28 0 122
% 36.7 % 10.9 % 0 % 47.7 %
Zones préalpines Nombre 57 45 10 112
% 22.3 % 17.6 % 3.9 % 43.8 %
Ensemble Nombre 170 76 10 256
% 66.4 % 29.7 % 3.9 % 100 %
DES GROSSES TROUPES OVINES DANS DES EXPLOITATIONS
SPECIALISÉES
Avec en moyenne plus de 450 brebis par élevage, ce groupe se caractérise par la dimension importante de sa
troupe ovine et si on la compare à la moyenne régionale (en moyenne 399 brebis d’après les sources AO-2014).
Ceci est à mettre en regard de la forte spécialisation ovine des exploitations. Les éleveurs de ce groupe sont
plutôt de type « Producteurs spécialisés ovins », dans plus de 90 % des cas la production et la vente d’agneaux
sont leurs seules activités agricoles. Sinon, elles sont associées à des productions végétales variées (céréales pour
la vente, plantes aromatiques et médicinales, vente de foin, arboriculture fruitière et viticulture….). La part
variable dans la SAU des cultures fourragères et de céréales (qui sont le plus souvent des céréales destinées à
l’alimentation des troupeaux) témoigne de la volonté d’autonomie alimentaire des éleveurs et de la diversité des
choix possibles pour l’alimentation du troupeau.
Caractéristiques des élevages Départements
Région 04 05 84
Effectif brebis (EMP) 447 448 531 451
Main-d’œuvre (UTA) 1.7 1.5 2.1 1.6
SAU (ha) 61 58 75 59
Surfaces fourragères (ha) 50 48 58 49
% cultures / SAU 14 % 16 % 20 % 16 %
Surfaces de parcours individuelles (ha) 159 51 210 90
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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L’USAGE DE SURFACES PASTORALES OMNIPRÉSENTES
A l’instar de l’élevage régional, les élevages de ce groupe mobilisent systématiquement des surfaces pastorales
variées, avec en moyenne 90 ha de surfaces pastorales individuelles déclarées utilisées par élevage et un recours
très fréquent (60 % des cas) à des surfaces pastorales collectives (le plus souvent des alpages pendant la période
estivale avec la pratique de la transhumance).
L’analyse présentée ici permet de bien illustrer les gradients rencontrés dans l’utilisation des surfaces pastorales.
On retrouve aux extrêmes :
Une majorité des élevages (Groupe des pastoral « plus » : 50 % des cas) qui est fortement déployée sur
parcours, avec un niveau de chargement apparent des surfaces fourragères et pastorales cumulées bas (en
moyenne 0,7 UGB/ha SFT), ce qui est caractéristique d’un mode de conduite relativement extensif du
pâturage.
Une minorité des élevages (Groupe des pastoral « moins » : 14 % des cas) qui est nettement moins déployée
sur parcours (moins de 10 ha de surfaces pastorales utilisées), avec un niveau de chargement apparent des
surfaces fourragères et pastorales cumulées relativement fort (supérieur à 1,5 UGB/ha SFT) ce qui est un
bon indicateur de mode de conduites plus herbagers ou même parfois fourragers des surfaces et du
pâturage.
Caractérisation des
élevages en fonction
de leur recours aux
surfaces de
parcours
Elevages
Nbre
brebis
Surf.
four.
cultivée
Surf.
Pasto.
% avec
parcours
collectif
% SP/
SFT
UGB
/ ha
SFP
UGB
/ ha
SFT Nbre %
Pastoral
«plus»
Sédentaire 45 18 % 417 32 100 0 % 65 % 2.1 0.7 Avec
collectif² 81 32 % 564 37 132 100 % 67 % 2.6 0.7
Pastoral
«médian»
Sédentaire 48 19 % 355 78 92 0 % 49 % 0.9 0.4 Avec
collectif² 81 32 % 564 37 132 100 % 67 % 2.6 0.7
Pastoral
«moins»
Sédentaire 13 5 % 556 49 5 0 % 10 % 1.8 1.6 Avec
collectif² 23 9 % 474 57 7 100 % 13 % 1.6 1.4
Ensemble 256 100 % 451 49 90 59 % 52 % 1.8 0.7
² « Avec collectif » : élevages qui ont recours à des parcours collectifs (très majoritairement pour estive).
SFP : Surface fourragère principale cultivée
SFT : Surface fourragère totale = (ha SFP) + ha surfaces de parcours individuelles
Pour notre échantillon, les élevages plus fortement utilisateurs de surfaces pastorales sont aussi bien localisés en
zones montagnardes qu’en zones préalpines. Par contre les systèmes plus « herbagers » ou « fourragers » restent
l’apanage des zones montagnardes du Champsaur, Gapençais, voire du Dévoluy.
Localisation des
élevages en fonction de
leur recours aux
surfaces de parcours
Pastoral « plus » Pastoral « médians » Pastoral « moins »
Sédentaire Avec
collectif Sédentaire
Avec
collectif Sédentaire
Avec
collectif
Zones
montagnardes
Nbre 23 50 12 31 10 18
% 51 % 62 % 25 % 67 % 77 % 78 %
Zones
préalpines
Nbre 22 31 36 15 3 5
% 49 % 38 % 75 % 33 % 23 % 22 %
Ensemble Nbre 45 81 48 46 13 23
% 100 % 100 % 100 % 100 % 100 % 100 %
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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DES BREBIS DE RACES RUSTIQUES ADAPTÉES AU PASTORALISME ET LA
PRATIQUE DU CROISEMENT BOUCHER POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ
DES AGNEAUX PRODUITS
Le choix très fréquent du Mérinos d’Arles (50% des élevages) jugé plus adapté à une conduite en grand troupeau
se fait souvent au détriment de la race des Préalpes du Sud qui reste cependant très bien implantée (33 % des
élevages). Les pratiques de croisements avec des béliers améliorateurs bouchers sont très fréquentes,
particulièrement pour le Mérinos d’Arles où seulement 20 % des élevages sont menés en race pure. Ces pratiques
de croisement témoignent de la recherche d’adaptation des éleveurs pour produire et mettre en marché des
agneaux plus lourds et d’une meilleure qualité bouchère.
Conduite raciale des
troupeaux
Pratiques de croisement
Ensemble Race pure
Croisement
partiel
Croisement
total
Mérinos d’Arles Nombre 26 36 69 131
% 19.8 % 27.5 % 52.7 % 50.4 %
Préalpes du sud Nombre 48 28 7 83
% 57.8 % 33.7 % 8.4 % 33.2 %
Mourerous Nombre 9 8 3 20
% 45 % 40 % 15 % 8 %
Autres races Nombre 8 4 4 16
% 50 % 25 % 25 % 6.4 %
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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UNE CONDUITE PLUTOT EXTENSIVE DE LA REPRODUCTION ET UNE
FORTE VARIABILITÉ DE LA PRODUCTIVITÉ NUMÉRIQUE
Les mises-bas sont réparties sur une ou deux périodes (printemps /automne) avec des variantes dans la
proportion entre ces périodes. 85 % des éleveurs de ce groupe ont choisi un système sans recherche particulière
d’intensification de la conduite de la reproduction (pas de forte accélération du rythme des agnelages et utilisation
de races potentiellement peu prolifiques, avec parfois une mise en lutte tardive des agnelles). Seuls 15 % des
éleveurs ont fait le choix d’une légère accélération du rythme d’agnelage.
Bilans de
reproduction classés
par groupe de niveau
sur la productivité
numérique
Taille du
troupeau
Bilan de reproduction
Productivité²
numérique
Taux de mise
bas
Taux de
prolificité
Taux de
mortalité
agneaux
Tiers supérieur 524 1.12 100 % 126 % 10 %
Tiers moyen 454 0.89 88 % 116 % 12 %
Tiers inférieur 405 0.72 77 % 115 % 17 %
Ensemble 461 0.91 89 % 118 % 13 %
² Calculée par femelle mise en lutte
En 2014, la productivité numérique a été inférieure à un agneau produit par brebis et par an (en moyenne 0,9
agneau/brebis). L’analyse des bilans de reproduction montre cependant une forte variabilité entre les élevages de
la productivité numérique obtenue. Mais, l’obtention des meilleurs niveaux de productivité est toujours le fait
d’élevages qui cumulent les plus forts taux de mise bas, qui maitrisent le mieux le taux de mortalité des agneaux
tout en assurant un niveau de prolificité correct.
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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UNE PRODUCTION MAJORITAIRE D’AGNEAUX DE BERGERIE FINIS…
80 % des agneaux sont des agneaux de bergerie finis destinés à la boucherie. Ils sont élevés sous la mère, très
majoritairement finis en bergerie avec du foin et de l’aliment concentré, et sont commercialisés dans une large
fourchette de poids allant de 13 à 19 kg de poids carcasse. Les 3/4 des élevages produisent et vendent quasi
exclusivement ce type d’agneau. Les autres ont des profils de vente plus variés, avec des agneaux qui sont
commercialisés en vif (maigres / semi-finis, légers vifs, pour l’export ou pour engraissement, jeunes reproducteurs,
ventes pour le marché maghrébin.). Globalement ces ventes en vif représentent environ des 20 % des ventes
totales, et confirment cette caractéristique particulière des mises en marché dans notre filière régionale.
Profils des ventes des élevages Elevages % Ag
finis
% Ag
légers
% Ag
maigres
% Ag
repro Nbre %
Spécialisé agneaux finis 177 73 % 98 % 0 % 1 % 1 %
Mixte agneaux légers 22 9 % 34 % 62 % 2 % 2 %
Mixte agneaux maigres / semis finis 23 10 % 41 % 3 % 54 % 2 %
Mixte jeunes reproducteurs 19 8 % 32 % 9 % 20 % 39 %
Ensemble 241 (²) 100 % 82 % 7 % 7 % 4 %
(²) 15 élevages avec des types d’agneaux non correctement identifiés ont été éliminés de cette analyse
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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ET DES VENTES MAJORITAIRES EN CIRCUIT LONG
Une très large majorité des éleveurs de cet échantillon commercialise leur production par le biais de l’une des
deux organisations de producteurs régionales (l’Agneau Soleil et Ciel d’Azur). On note ici, (pour cet échantillon)
des différences inter départementales notoires, avec aux extrêmes plus de 90 % des éleveurs en OP pour le
département des Hautes-Alpes, contre seulement 40 % pour le département des Alpes-de-Haute-Provence.
Répartition des élevages dans
les organisations de
producteurs
Départements
Ensemble 05 04 84
L’Agneau Soleil Nombre 129 28 6 163
% 76 % 37 % 60 % 64 %
Ciel d’Azur Nombre 36 3 1 40
% 21 % 4 % 10 % 16 %
Pas en OP Nombre 5 45 3 53
% 3 % 59 % 30 % 21 %
Dans ce groupe, la majeure partie des agneaux de boucherie est commercialisée en circuit long (plus de 90 %
des ventes) et très majoritairement par le biais des deux organisations de producteurs régionales (L’Agneau Soleil
et Ciel d’Azur). Dans ces filières organisées, plus d’un agneau sur deux est vendu sous signe officiel de qualité,
principalement du Label Rouge-IGP Agneau de Sisteron. Par rapport à un produit standard, l’effort de
démarcation réalisé se traduit par une plus-value moyenne de 0,5 cts €/ kg.
Les volumes de ventes en circuit court ou en vente directe sont marginaux mais bien présents (7 % des agneaux
vendus). Si ce type de débouché permet une réelle amélioration du prix de vente des agneaux (une trentaine
d’euros par agneau), celui-ci doit être mis en regard des frais et du temps de travail supplémentaires générés
dans les élevages pour réaliser ce type de mise en marché. Ces frais se situeraient dans une fourchette de 2 à
3 €/kg selon les situations, et entrainent parfois un gain de vente directe nul voir négatif.
Répartition des ventes d’agneaux de
boucherie dans les différentes filières
Circuit long
agneaux
standards
Circuit long
agneaux
démarqués
Circuit court
agneaux tout
venant
Ensemble
Nombre de têtes 30 844 28 192 4 392 63 428
% 49 % 44 % 7 % 100 %
Prix moyen par agneaux 94 € 102 € 129 € 114 €
Poids moyen carcasse (kg/agneaux) 16.0 16.2 16.3 17.17
Prix moyen par kg 5.9 € 6.3 € 7.9 € 6.2 €
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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QUELS BILANS TECHNICO-ÉCONOMIQUES POUR LA CAMPAGNE 2014 ?
Deux types d’analyse des bilans technico-économiques sont présentés ci-dessous : sur un échantillon de 108
élevages suivis en GTE (approche de la marge brute), sur un échantillon de 256 élevages avec au minimum un
BTE (approche du solde sur coût alimentaire).
EN 2014, LES MARGES BRUTES SONT EN NETTE HAUSSE
La marge brute moyenne hors aides par brebis en 2014 est de 27 €. Cette valeur moyenne est parfois très
différente d’un département à l’autre, le groupe d’éleveurs du Vaucluse réalisant cette année un score
particulièrement élevé. L’affectation des aides et soutiens de la PAC (Aide ovine, PHAE, ICHN, hors DPU) au
produit brut ovin l’augmente très fortement. Toutes ces aides cumulées représentent en moyenne 55 % du
produit brut final dégagé. La marge brute ovine en résultant (avec les aides) est en moyenne proche de 120 €
par brebis, mais avec des différences inter départementales fortement atténuées.
La marge brute totale de l’atelier ovin (toujours calculée avec aides et hors DPU) est en moyenne 56 000 € en
2014. On retrouve pour ce ratio des différences très nettes entre les départements à mettre en regard de
l’effectif moyen des troupeaux qui est nettement plus faible dans les élevages du département des Alpes de Haute
Provence.
Analyses des marges brutes
Campagne 2014
108 élevages en GTE
Départements Ensemble
05 04 84
Nombre d’élevages 64 37 7 108
Effectif brebis (EMP) 536 373 532 480
Agneaux produits / brebis 0.84 0.84 1.00 0.85
Valorisation moyenne des agneaux 99 € 96 € 103 € 98 €
Marge brute hors aides / brebis 28 € 22 € 42 € 27 €
Marge brute avec aides / brebis 116 € 131 € 133 € 122 €
Marge brute totale atelier ovin avec aides 61 576 € 44 684 € 66 870 € 56 132 €
Aides par brebis 91 € 111 € 110 € 99 €
% aides dans le produit brut ovin 54 59 46 55
% marge sur produit 70 72 65 70
Charges opérationnelles / brebis 48 € 51 € 65 € 50 €
Dont charges d’alimentation / brebis 29 € 27 € 21 € 28 €
Dont charges des SF / brebis 5.5 € 5.8 € 15.3 € 6 €
Dont frais divers / brebis 13.4 € 18.0 € 29.0 € 16.0 €
L’analyse sur un échantillon constant de 35 élevages (ayant un bilan de niveau GTE) sur les trois campagnes :
2012, 2013 et 2014 permet de situer la campagne 2014 par rapport à l’évolution conjoncturelle des principaux
critères de bilan technico économique de la GTE sur la période.
Période 2012/2014
Echantillon constant de 35 élevages 2012 2013 2014
Moyenne
période
% 2014 /
moyenne
Effectif brebis (EMP) 524 525 526 525 0.2 %
Agneaux produit / brebis EMP 0.95 0.87 0.89 0.90 - 1.8 %
% agneaux vendus finis / lourds 69 % 75 % 70 % 71 % - 1.5 %
Prix moyen des agneaux 97 € 98 € 99 € 98 € 0.8 %
Charges opérationnelles / brebis 57 € 62 € 52 € 57 € - 8.2 %
Dont charge d’alimentation 31 € 29 € 26 € 29 € - 10.6 %
Dont charges des surfaces fourragères 8.0 € 10.9 € 7.9 € 9.0 € - 11.4 %
Dont frais divers d’élevage 17.9 € 21.7 € 18.8 € 19.4 € - 3.2 %
Marge brute hors aides / brebis 27 € 16 € 30 € 25 € 22.5 %
Marge brute avec aides / brebis 107 € 101 € 124 € 110 € 12.1 %
Taux d’aides dans le produit brut 49 52 53 51 3.4 %
On note donc pour 2014 une forte progression simultanée des marges brutes à la brebis avec et sans aides
comptabilisées, avec un taux d’aide dans le produit brut qui reste relativement stable (en légère progression).
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
9
Comme les performances de la reproduction sont légèrement à la baisse et que la valorisation moyenne des
agneaux est légèrement à la hausse (fermeté du marché régional de la viande ovine sur ces dernières campagnes),
c’est donc à la bonne maitrise (voire à la diminution) des charges opérationnelles que l’on doit imputer la bonne
progression des marges brutes constatée en 2014.
Le constat du poids important des aides et soutiens, mais qui restent d’un montant relativement fixe par brebis,
ne doit pas faire oublier que c’est sur les espoirs d’augmentation de la marge brute hors aides que se fonde au
final l’amélioration du revenu.
QUELS LEVIERS POUR AMÉLIORER L’EFFICIENCE TECHNICO
ÉCONOMIQUE ?
Pour cette analyse les élevages avec un BTE ont été regroupés par zone pédoclimatique jugée plus homogène du
point de vue des systèmes d’élevages pratiqués (Trois zones : Préalpes, Montagne, Haute-Montagne). En classant
dans chacun de ces groupes les élevages sur le niveau de solde sur coût alimentaire obtenu par brebis, on peut
ainsi comparer les bilans technico économiques moyens des élevages classés dans le tiers supérieur à la moyenne
du reste du groupe. Cela permet de mieux illustrer dans chacun de ces contextes les principaux leviers pour
améliorer l’efficacité technico économique de la conduite de l’atelier.
Profil moyen des BTE par groupe
de niveau sur SCA / brebis
Zones
préalpines
Zones
montagnardes
Zones de haute
montagne
Tiers
sup
Reste
du
groupe
Tiers
sup
Reste
du
groupe
Tiers
sup
Reste
du
groupe
Nombre d’ateliers 34 61 39 72 8 13
SCA / brebis 86 € 46 € 80 € 42 € 75 € 43 €
Effectif brebis (EMP) 492 425 568 457 265 372
Agneaux produits / brebis EMP 0.98 0.79 1.01 0.78 1.02 0.83
Taux de mise bas 91 86 96 85 90 84
Taux de prolificité 127 120 118 115 121 117
Taux de mortalité 12 15 11 13 9 14
Valorisation moyenne des agneaux 111 € 94 € 100 € 92 € 94 € 84 €
% agneaux vendus lourds 95 % 84 % 86 % 86 % 57 % 53 %
Charges d’alimentation / brebis 22 € 27 € 25 € 29 € 20 € 26 €
Aliment concentré / brebis (kg) 102 103 98 106 38 81
Prix moyen du concentré 0.21 € 0.26 € 0.23 € 0.25 € 0.41 € 0.27 €
Fourrage grossier / brebis (kg MS) 351 328 354 321 266 329
Achat de fourrage / brebis 0.8 € 2.1 € 0.9 € 1.9 € 6.3 € 3.1 €
Achat d’herbes / brebis 0.8 € 2.0 € 1.6 € 3.3 € 0.0 € 2.0 €
On fait ici le constat des écarts importants de SCA / brebis (du simple au double) qui sont obtenus par les
élevages du groupe de tête par rapport au reste du groupe. Cela met en évidence les marges de progrès
importantes sur l’efficacité technico économique que l’on peut espérer quelle que soit la zone.
Les principaux leviers qui contribuent à l’amélioration du SCA / brebis sont :
L’augmentation de la productivité numérique par brebis, en jouant principalement sur
l’amélioration du taux de mise bas et la maîtrise de la mortalité des agneaux. Ceci dans tous les contextes.
La recherche et l’obtention d’une meilleure valorisation moyenne des agneaux à la vente, en
jouant sur l’augmentation raisonnée du poids des agneaux et la recherche des débouchés les plus
rémunérateurs (filière qualité ou ventes en circuits courts, en fonction de la zone)
Et dans tous les cas, la recherche d’une très bonne maîtrise des charges d’alimentation, qui dépend
principalement du niveau de distribution de l’aliment concentré, mais aussi de son coût unitaire.
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
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L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE EN QUESTION…
Dans l’analyse ci-dessous, l’autonomie alimentaire est évaluée par deux ratios : le % des aliments concentrés
distribués et le % des fourrages grossiers distribués qui sont produits sur l’exploitation.
Caractéristiques et bilan technico-
économique niveau BTE
Zone de
haute
montagne
Zone
montagne
Zone
préalpine Ensemble
Nombre d’élevage 20 112 99 231
Nombre brebis / élevage (EMP) 330 499 439 459
Surface Fourragère Principale (ha SFP) 48 44 54 49
Surface de parcours individuels (ha SPI) 69 69 119 90
% élevages avec surfaces pasto collectives 95 % 86 % 49 % 71 %
% surfaces pasto individuelles (% SPI/SFT) 50 % 46 % 60 % 53 %
Productivité (agnx/brebis-EMP) 0.91 0.84 0.85 0.85
Taux de pâturage (% MS pâturée) 56 % 54 % 56 % 55 %
Grossier distribué (kg MS/brebis) 320 333 318 325
Autonomie FG (% distribué produit) 92 % 94 % 89 % 92 %
Concentré distribué (kg / brebis) 66 97 94 93
Autonomie conc (% conc produit) 14 % 53 % 54 % 50 %
Solde sur coût alimentaire par brebis 55 € 54 € 60 € 56 €
Charges d’alimentation par brebis 24 € 27 € 25 € 26 €
Valorisation moyenne de l’agneau 87 € 95 € 99 € 96 €
On note que globalement l’autonomie en fourrages grossiers est forte dans la grande très grande majorité des
cas (en moyenne 92 % pour l’ensemble de l’échantillon). Cela traduit le fait que pour la plupart des élevages et la
totalité des fourrages grossiers distribués sont produits sur l’exploitation.
On ne fait pas le même constat pour l’alimentation concentrée où l’autonomie totale est très rarement atteinte
et n’est en moyenne que de 50 % pour l’ensemble des élevages de notre échantillon (avec des spécificités pour
la haute montagne). Le recours à des quantités parfois importante d’aliments concentrés achetés s’explique par
le mode de production des agneaux qui sont très majoritairement finis en bergerie, avec le plus souvent des
aliments du commerce.
Du point de vue de l’efficacité technico économique sensu stricto, les meilleurs niveaux de SCA / brebis semblent
relativement indépendants du niveau d’autonomie alimentaire atteint. L’analyse plus détaillée par zones présentée
ci-contre (diagrammes en radar des composantes du système d’alimentation) permet dans chacun des trois
grands contextes pédoclimatiques régionaux de préciser et de nuancer ce propos. Les analyses par zone (Haute
Montagne/Montagne/Préalpes) sont réalisées sur la base d’une classification en quatre niveaux, du plus fort (score
4) au plus faible (score 1) sur chacune des variables du bilan technico économique introduites dans l’analyse du
système d’alimentation. Pour la représentation graphique, on calcule pour chacun des 4 groupes de niveau sur le
Solde sur Coût Alimentaire / brebis, la valeur moyenne des scores obtenus sur les autres variables.
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
11
Dans les élevages de
Haute Montagne pour
lesquels le contexte
pédoclimatique limite les
possibilités de culture de
céréales, l’autonomie en
concentrés est toujours très
faible (en moyenne 14 %). Et
dans ces cas, les plus forts
niveaux de SCA/brebis sont
obtenus par les élevages les
plus économes sur le
concentré distribué.
Dans les élevages
Montagnards pour
lesquels la culture de
céréales est possible et
l’autonomie moyenne pour
l’alimentation concentrée
proche de 53 %, un bon
niveau d’autonomie en
concentré ne semble pas
être un facteur primordial
pour l’obtention d’un bon
niveau de solde sur coût
alimentaire, mais il faut
rechercher une bonne
maitrise de la quantité
d’aliment concentré
distribué.
Dans les élevages de la
grande zone préalpine
avec des possibilités très
étendues et variées de
cultures protéagineux et de
céréales, et des quantités
produites parfois
excédentaires par rapport
aux besoins du troupeau,
l’autonomie moyenne pour
l’alimentation concentrée
reste proche de celle du
groupe des montagnards (54
%), mais dans ce contexte un
meilleur niveau d’autonomie
en concentré semble être
un facteur favorisant pour
l’obtention d’un bon niveau
de solde sur coût
alimentaire.
0
1
2
3
4
SCAb
Productivité numérique
Prix moyen agneau
Charges d'alimentation
Concentré distribué
Chargement SFT
% SPI
Autonomie FG
Taux de pâturage
Autonomie concentré
Niveau SCA faible Niveau SCA MOYEN - Niveau SCA MOYEN +Niveau SCA Fort Moyenne ensemble
Ordre de classification :du plus fort (note 4)au plus faible (note 1)
0
1
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3
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SCAb
Productivité numérique
Prix moyen agneau
Charges d'alimentation
Concentré distribué
Chargement SFT
% SPI
Autonomie FG
Taux de pâturage
Autonomie concentré
Niveau SCA faible Niveau SCA MOYEN - Niveau SCA MOYEN +Niveau SCA Fort Moyenne ensemble
Ordre de classification :du plus fort (note 4)au plus faible (note 1)
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4
SCAb
Productivité numérique
Prix moyen agneau
Charges d'alimentation
Concentré distribué
Chargement SFT
% SPI
Autonomie FG
Taux de pâturage
Autonomie concentré
Niveau SCA faible Niveau SCA MOYEN - Niveau SCA MOYEN +Niveau SCA Fort Moyenne ensemble
Ordre de classification :du plus fort (note 4)au plus faible (note 1)
QUELS BILANS TECHNICO-ECONOMIQUES POUR LES ELEVAGES OVINS VIANDE DE PACA EN APPUI TECHNIQUE ?
12
Document édité par l’Institut de l’Elevage
149 rue de Bercy – 75595 Paris Cedex 12 – www.idele.fr Octobre 2015 – Référence Idele : 00 15 602 015 – Mise en page : Isabelle Guigue Crédits photos : François-Xavier Emery, Lucie Noël
Les partenaires financeurs : Les données valorisées dans ce document sont issues du programme d’assistance technique ovin viande cofinancé par FranceAgriMer
et réalisé avec le logiciel BTE/GTE d’ACTOVI. Leur valorisation a pu être réalisée grâce au soutien financier de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, du Ministère de l’Agriculture (CASDAR) et du FEADER.
INOSYS – RÉSEAUX D’ELEVAGE Un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs de l’Institut de l’Elevage et des
Chambres d’agriculture pour produire des références sur les systèmes d’élevages.
Le dispositif des bases de données d’appui technique ovin est issu d’un partenariat associant l’Institut de
l’Elevage, les Organisations de Producteurs, les Chambres d’Agriculture et les Maitres d'Œuvre Régionaux, le
dispositif Bases de Données d’appui technique ovin repose sur le suivi d’un échantillon d’environ 3 400
exploitations, représentatif de la diversité de l’élevage ovin français. Ces bases de données régionales et leur
compilation nationale constituent un observatoire privilégié pour l’analyse des ateliers ovins : structures et
résultats technico-économiques annuels et évolution sur le long terme. Leurs nombreuses productions,
complémentaires du dispositif INOSYS Réseaux d'élevage, alimentent différents référentiels pour les actions de
conseil et de transfert vers les éleveurs.
Coordination générale du dispositif régional :
Lucie NOEL (Maison Régionale de l’Elevage)
Gestion de la Banque de données régionale Provence Alpes Côte d’Azur :
Lucie NOEL (Maison Régionale de l’Elevage)
Jean-François BATAILLE (Institut de l’Elevage)
Analyse des données et rédaction du document :
Jean-François BATAILLE (Institut de l’Elevage)
Lucie NOEL (Maison Régionale de l’Elevage)
Réalisation de l’appui technique en élevage :
Coopérative de l’Agneau du soleil :
Andréa BLANC, Daniel CARDON, Loic SOLDADO, Mélanie FACHE, Samuel CHALAYE.
Association Ciel D’azur :
Audrey LEJEUNE
Chambre d’agriculture des Alpes de Hautes Provence :
Jean Pierre MARY, Marie BREISSAND, Jean Philipe ROUX
Chambre d’agriculture des Hautes-Alpes :
Elodie LAGIER, Dorian MEIZEL
Chambre d’agriculture du Vaucluse / GDAE 84 :
Elodie PIERRE, Daniel COLLADO