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Réussir ses interventions en public Support de cours Environnement d’Entreprise 2010 – Patrick Monassier
Bibliographie et lecture conseillée : 1 - Nicole Segaud et Christian Segaud – L’Express Editions – Réussir ses interventions en public – Nov. 2004 – ISBN 2-84343-243-X
INTRODUCTION : Il n’est pas facile de parler en public – cela nécessite souvent un effort et de la préparation avant de prendre la parole – Le système scolaire ne favorise pas la prise de parole – on a peu d’occasion de parler en public Dans le contexte professionnel vient se rajouter la pression hiérarchique et l’image que l’on donne de soi – Cela augmente notablement le niveau de stress A titre d’exemple, voici une topologie des interventions qu’il est préférable d’éviter (bibliographie 1) :
Les interventions à éviter
Intervention « fleuve » Pour arrêter l’opérateur, il faut lui enlever les piles
Réunion « Combat de boxe » Comme dans un film de cow-boy, ça tire de tous les cotés !
Présentation « incident » C’est comme dans un film catastrophe, tout se détraque et on n’est pas sûr d’en sortir
Réunion « somnifère » L’orateur a l’art d’endormir l’auditoire
Intervention « Incompréhensible » Uniquement pour ceux qui ont fait « sabir » (*) en première langue
Présentation « mesure visuelle » Les caractères utilisés sont très petits ZU MCF OHSUE
Réunion « Refuge » Ceux qui sont là parce qu’ils ont vu de la lumière. Ils dorment ou font autre chose.
Réunion « Titanic » On coule, mais au moins sur le Titanic il y avait de la musique
Intervention « Success Story » Nous sommes les plus beaux, les plus forts, les meilleurs
Présentation « Démo de Power Point » Je montre que je connais toutes les fonctionnalités du logiciel : couleurs, polices, animations….
Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait
Mark Twain (1835-1910)
Ecrivain et humoriste américain
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(*) Un « sabir » est une langue de relation utilisée entre des locuteurs parlant des langues maternelles différentes mais placés devant la nécessité de communiquer, d'où l'emploi spécialisé de cette langue dans un domaine donné. On parle également de langue véhiculaire. (fr.wikipedia.org) COMMUNIQUER : Communiquer : c’est mettre en commun, partager, échanger. Tout acte de communication suppose que chaque acteur comprenne l’autre en ayant le souci de se faire comprendre. Communiquer, c’est établir une relation avec l’autre : se mettre en phase avec son interlocuteur - écouter, deviner, respecter, utiliser son intuition, observer…. INTERVENIR EN PUBLIC : Il faut s’adapter à l’environnement
Le schéma ci-dessous résume les interactions orateur-auditoire-thème (bibliographie 1) Vous, l’orateur, vous devez : Avoir une compétence et une implication par rapport au sujet Adopter une attitude et un mode relationnel vis-à-vis de son auditoire Votre auditoire doit avoir un intérêt et une motivation pour le thème En tant que transmetteur d’un savoir, vous avez une autorité reconnue, mais vous vous exposez à la critique : Vous devez être au point avec : Le fond de votre présentation :
• Votre compétence et votre implication par rapport au thème • Votre argumentation
Prise de parole par un ou plusieurs orateurs
Groupe de personne désirant augmenter son niveau de connaissances
Emetteur Récepteur
Moyens matériel, lieu, préoccupation commune, facteur temps, objectif à atteindre
Thème
Auditoire Orateur
Intérêts Enjeux
Objectifs
Compétence Implication
Intérêt Motivation
Attitude Mode relationnel
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• Vous savez répondre aux objections La forme :
• Vous savez bien présenter et mettre en valeur vos messages par le texte, les éventuels éléments de votre présentation et votre gestuelle
Le style (le relationnel) :
• Vous savez comment vous aller organiser et gérer votre relation avec les autres. • Vous connaissez votre capacité d’influence • Vous développez votre force de conviction
VOTRE OBJECTIF : Pour intervenir efficacement en public, vous devez déjà avoir un objectif : c’est votre cible Cet objectif doit répondre aux attentes du public.
Le tableau ci-dessous illustre les objectifs que vous pouvez poursuivre (bibliographie 1) :
Votre objectif Pour l’assistance vous voulez Votre intervention
Divertir ou plaire Lui faire passer un moment agréable
Sera percutante avec des notes d’humour
Informer Lui transmettre un message Apportera une information
Former Lui transmettre un enseignement
Apportera une connaissance
Expliquer un processus ou un mode de fonctionnement
Transmettre un savoir-faire, les points traités devront être clairs et compris
Sera pédagogique
Sensibiliser Faire prendre conscience de quelque chose
Sera basée sur les intérêts de l’auditoire
Persuader Motiver l’assistance par un changement
Illustrera vos propos, vous connaissez à fond votre sujet
Résoudre un problème L’amener à trouver une solution Sera interactive – Brainstorming
Entraîner à l’action Conduire à l’action Impliquera chacun et l’associera aux résultats
VOTRE AUDITOIRE (bibliographie 1) :
• Vous devez avoir un maximum d’informations sur votre auditoire : • Comment se compose le public : y a-t-il un métier dominant ? • Combien de personnes sont attendues ? • Viennent-elles de leur plein gré ? • Se connaissent-elles entre elles ? • Quel est le profil culturel de l’assistance ? • Qu’est-ce qui les fait adhérer à votre point de vue ?
Plus votre volonté d’avoir un objectif clair, précis, mesurable sera
présente à votre esprit, plus votre présentation sera réussie
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• Qu’est ce qui les empêcherait d’adhérer à votre point de vue ? • Quels sont les liens hiérarchiques entre elles et vous ? • Sont-elles ouvertes ou non au changement ? • Vous connaissent-elles ? • Comment vous perçoivent-elles ? • Quel est leur niveau de connaissance et d’intérêt pour le sujet ? • Quelle est la moyenne d’âge ? • Combien de temps pourront-elles vous écouter ? • Quelles sont leurs attentes ? leurs objectifs ? leurs réticences ? • Sous quelles formes veulent-elles recevoir l’information ? • Comment les aider à mémoriser votre message ? • Comment seront-elles habillées ?
L’ADHESION DE VOTRE AUDITOIRE : On va schématiquement distinguer 4 profils d’auditeurs : les enthousiastes, les autonomes, les égarés, les sceptiques :
• Les enthousiastes : je choisis de …. J’attends beaucoup de choses de …. • Les autonomes : Je connais les…. Mais je suis venu pour …. • Les égarés : On m’a inscrit… je ne suis pas ici de façon volontaire… • Les sceptiques : Je ne pense pas apprendre beaucoup… j’ai déjà vu beaucoup de choses….
Mais on ne sait jamais….. Vous devez veiller à emporter l’adhésion de votre auditoire, avoir plus de sympathisants que d’opposants – pour cela il faudra :
• Transformer les égarés en enthousiastes : soyez pédagogues, facilitez l’assimilation des messages en rappelant l’essentiel
• Transformer les sceptiques en autonomes : découvrez ce qui peut les gêner en
encourageant les questions ou les prises de position.
• Vous ne parlez pas devant des personnes mais à des personnes
• Identifiez les fonctions où le rôle de chacun
• Les questions sont en général en relation avec le domaine de
compétence de votre interlocuteur
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Votre public
+
Motivations Intérêts
-
Les enthousiastes Les autonomes
Ils vous sont acquis mais ils comptent sur vous pour accroître leur niveau de formation/information Pour ne pas les décevoir, soignez votre pédagogie
Ils sont vos supporters mais ils sont d’autant plus exigeants qu’ils ont des compétences dans le domaine que vous présentez. Pour ne pas les décevoir, soignez votre expertise
Les égarés Les sceptiques
Essayez de les transformer en enthousiastes Pour cela comprenez leurs attentes, soignez votre force de conviction
Ils sont vos opposants. Ce sont eux qui vous feront des objections. Pour ne pas en faire vos adversaires, comprenez et soignez votre argumentation
- Compétences +
VOTRE ENVIRONNEMENT : La disposition de la salle : En cercle autour d’une table : tout le monde se voit – moins de 10 personnes – disposition idéale quand on recherche l’adhésion Autour de tables dispersées dans la salle : favorise le travail en groupe – tout le monde ne se voit pas – diner-débat ou certaines actions de formation Salle en U : actions de formation – tout le monde se voit – moins de 15 personnes – vous vous situez face au groupe Salle de classe : <40 personnes - vous êtes visible de tous, tout le monde vous voit – proximité Amphithéâtre : groupes importants – vous êtes visible de tous, tout le monde vous voit – sonorisation par micro L’aménagement : Il est important de connaitre et d’aménager l’environnement. Cela participe à la diminution du stress et des imprévus. Si possible, arriver peu avant l’intervention pour vérifier ou mettre en place les derniers préparatifs. Questions à se poser :
• Espace disponible pour vous mouvoir (estrades, podium…) • Répartition des lieux : espace libres, obstacles, largeur et profondeur de la salle • Les surfaces que l’on aura à balayer du regard • Les trajets à parcourir pour aller vers l’écran ou atteindre le projecteur • L’endroit où vous poserez vos notes ou vos transparents (pupitre, table) • L’endroit où vous pouvez poser vos affaires • S’il y a une bouteille d’eau
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• Les différents interrupteurs pour la gestion de la lumière • L’identification des prises de courant et réseaux • Le fonctionnement des stores s’il y en a • Le fonctionnement de la climatisation ou du chauffage : salle ni surchauffée, ni frigorifiée,
aération en cas de besoin. La durée de l’intervention : Les temps standards sont les suivants : Présentation ou communication : 10 à 30’ Conférence : 1 à 2 heures Vous devez vous adapter à ces temps : Prévoir de la marge pour les aléas, n’hésitez pas à répéter pour calibrer la durée de l’intervention, intégrez le fait que l’intervention ne débutera pas forcément à l’heure prévue : retard des participants, imprévus divers… en tenir compte pour l’estimation de l’heure de fin d’intervention. Le moment de l’intervention : Les périodes les plus difficiles sont avant et après les pauses repas – s’il y a plusieurs intervenants, être à l’écoute des intervenants précédents pour éviter les redites, rebondir sur certains points. LES DIFFERENTS TYPES D’INTERVENTION :
Une réunion d’équipe Un exposé devant des professionnels en interne ou en externe Présentation d’un projet à un donneur d’ordre ou un client Un exposé pour résoudre des problèmes Un exposé pour aider à prendre une décision Une réunion de programme Une table ronde Une conférence Une communication à un colloque ou un congrès Une remise de distinction Un cours devant des élèves Une représentation devant un jury (thèse, soutenance…) Un entretien de recrutement …..
LA CONSTRUCTION DE L’INTERVENTION : Pour construire votre intervention, vous aurez à
• Effectuer un travail de réflexion sur le contenu de votre intervention • Créer le contenu • Articuler et construire la présentation
Vous devez vous préparer parfaitement et laisser le minimum de place à l’improvisation
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Selon votre maîtrise du sujet et votre confiance en vous, votre état intérieur peut être proche d’un de ces quatre profils :
+
Confiance en soi
-
Les dilettantes Les professionnels
Ils maitrisent parfaitement leur sujet Ils font confiance à leur capacité d’improvisation Ils ne sont pas angoissés
Ils maîtrisent correctement leur sujet Ils ont le trac
Les fatalistes Les inquiets
Ils ne maîtrisent pas du tout leur sujet Ils ont une attitude désengagée
Ils maîtrisent complètement leur sujet Ils sont centrés sur eux Ils appréhendent l’échec
- Maîtrise du sujet +
Le contenu de l’intervention : Un exposé efficace comprendra systématiquement :
• Un préambule très court et percutant • Une introduction • Un développement • Une conclusion
La capacité d’écoute d’un adulte est de 45’ avec un maximum les dix premières minutes : n’hésitez pas à donner les notions importantes ou les idées maîtresses (4 à 7 au maximum au début de votre intervention. L’introduction : L’introduction est une phase essentielle : Elle expose clairement les parties de votre exposé et montre à l’assistance que ce que vous allez dire l’intéresse. C’est la période où vous êtes le plus exposé aux bafouillages et au trac – c’est l’instant où les auditeurs vous découvrent. Une bonne préparation des premières phrases aidera à montrer plus d’assurance. Vous trouvez un élément déclencheur pouvant ressembler à une réflexion, une image, une anecdote, une question, une déclaration :
• Vous annoncez le sujet • Vous rappeler ce que vous savez déjà sur le sujet • Vous présentez votre objectif (en général, ce que l’auditoire ne sait pas sur le sujet) • Vous résumez rapidement les grades lignes de l’exposé et la manière dont il va se dérouler
Les meilleures improvisations sont celles qui ont été
préparées le plus longtemps à l’avance
Sir Winston Churchill (1874-1965) Homme politique britannique
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Préparez une entrée en matière : Comme élément déclencheur, vous pouvez choisir : Une réflexion J’aimerai commencer mon exposé en vous
demandant d’imaginer Une anecdote, en lien avec le sujet L’autre jour, j’ai vu dans le journal un article qui
relatait… Une question Quels sont ceux d’entre vous qui ont entendu
parler de … ? Une déclaration Aujourd’hui les nouvelles technologies de
l’information et de la communication ne sont plus nouvelles.
Un paradoxe Il est naïf de croire que cette réforme sera appliquée, mais il est aussi naïf de croire qu’elle ne le sera pas…
Un statistique Les accidents ont augmenté de 30%... Citer une personne connue, présente dans l’auditoire
Ce n’est pas Monsieur X, présent dans cette salle, qui me contredira…
Partir de quelque chose de commun à l’assistance
Nous sommes tous venus à cette réunion parce que….
Redonner le thème de la rencontre Nous sommes ici pour débattre de … Faire une remarque honnête sur vous, exprimer des sentiments personnels…
Attirer l’écoute bienveillante de l’auditoire
Faire une provocation A manier avec précaution ! (1) Ne pas donner son plan « Préférez vous une conférence avec ou sans
surprise ? » L’auditoire répond majoritairement « avec surprise… » - « J’ai donc carte blanche pour vous emmener où je veux… mais voici ce que nous allons voir aujourd’hui » La salle éclate de rire et sa réceptivité est à son maximum (2)
(1) Jacques Pommier, consultant en médiation :
Quand la situation l’exige, je prends le parti délibéré de faire une introduction provocante afin de provoquer un électrochoc. J’ai ainsi commencé une réunion sur la nécessaire évolution des métiers par : « A Paris en 1800, il y avait 10.000 porteurs d’eau. En 1900, il n’y avait plus de porteurs d’eau mais 10.000 cochers de fiacre. En 2000, il n’y avait plus de cocher de fiacre mais 10.000 personnes qui font le même métier que vous. En 2020, il n’ya aura plus personne qui pratiquera votre métier comme vous le pratiquez actuellement «… » Naturellement ce genre d’introduction provocante pour son auditoire est à manier avec précaution en raison de son caractère explosif. Il faut ensuite redonner une perspective d’avenir…
(2) Hervé This – Physico-chimiste à l’INRA et au collège de France – auteur de nombreux ouvrages sur la gastronomie moléculaire
Une conférence, c’est comme un article, une émission de radio, de
télévision : il faut surtout raconter une histoire, c’est-à-dire conduire son
auditoire d’un point A vers un point B. Si je ne lui dis pas où je veux
l’emmener, il n’y va pas facilement.
Hervé This (2)
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Le Développement : Un bon exposé est une démonstration. On énonce, on démontre ou on illustre son message. Quelques idées :
Les Transitions : Soignez les enchaînements. Selon la façon dont vous balisez la route, l’auditoire jugera de votre sens pédagogique.
Lien de cause à effet Si… alors….
Expliquer les conséquences
Je vais vous expliquer Voyons pourquoi nous devons…
Synthèse Trois raisons m’ont conduit à … Les deux fonctionnalités essentielles du produit sont…
Nouvelle question qui se pose
Que pouvons-nous faire ?....
Chronologie Voici les faits… Je vais vous résumer…
Témoigner des sentiments C’est dommage, mais il va falloir…
Ne pas se perdre dans d’autres sujets.
Se montrer sélectif dans les arguments apportés et les adapter à la durée de l’exposé.
S’appuyer sur un exemple soigneusement sélectionné : un exemple bien choisi est le meilleur des arguments
Vérifier la cohérence de ce que vous exposez tout au long de la présentation
Equilibrez le concret et l’abstrait en utilisant des exemples courts et généralisables
Donnez les dates, références, sources des articles que vous citez
Expériences en direct lors d’exposés techniques si cela est possible
Utilisez des analogies et des métaphores
Donnez des citations
Citez des anecdotes – qui seront facilement mémorisées par l’auditoire
Reformulez vos messages au cours de l’exposé.
C’est un moyen privilégié pour l’auditoire de les mémoriser
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La Conclusion : La conclusion ne résume pas l’exposé : elle rassemble de manière concise les enseignements Son but consiste à ouvrir des perspectives d’avenir – vision du futur, projets ou propositions, questions à résoudre pour avancer…
Vous résumez votre discours
Je vous ai présenté aujourd’hui…
Vous rappelez l’idée directrice ou un bénéfice clé
Si vous ne deviez retenir qu’une chose de mon exposé, ce serait la suivante…
Vous amenez l’auditoire à partager vos vues
Là où je voulais en venir, et vous serez certainement d’accord, …
Vous signalez la fin et donnez une affirmation motivante
Je voudrais vous quitter sur cette dernière réflexion… Vous avez été un auditoire extraordinaire et avant de prendre congé, j’aimerai vous livrer cette pensée à méditer…
Vous utilisez une formule choc qui marque les esprits
…..
Répétez le message
• Une première fois pour que le message percute
• Une deuxième fois pour qu’il soit bien compris
• Une troisième fois pour qu’il soit mémorisé
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UTILISER LES VISUELS : Les chances de comprendre et de mémoriser sont beaucoup plus importantes si l’on voit l’information en même temps qu’on l’entend.
+
Facilité d’assimilation
-
Des images commentées dont on a reparlé et qui ont entraîné une action de la part de l’assistance
Des images qui ont été commentées dont on a reparlé ensuite
Des images qui sont commentées
Des images qui sont vues
Ce qui est lu et entendu
Le visuel est un bon outil d’animation s’il est une illustration du propos et aide à le faire comprendre. Un exposé, c’est un orateur qui s’adresse au public et non des textes projetés sur un grand écran par quelqu’un qui tourne le dos à la salle. Comment croire un seul instant qu’une succession de visuels constituera un exposé structuré et vivant ? Il est très difficile d’utiliser les visuels des autres : ils ne sont ni le reflet de votre pensée, ni celui de vos objectifs. Votre visuel doit devenir l’ossature de votre exposé Relisez vos visuels : il y a toujours une fôte d’ortografe qui reste. Il vaut mieux utiliser un œil extérieur : notre cerveau refuse de relire les lignes que nous venons d’écrire. Si vous faite un exposé dans une langue étrangère, il vaut mieux utiliser un visuel dans la langue de l’exposé.
• Placez vos messages principaux dès les premiers visuels
• Les autres visuels viendront illustrer, expliquer et appuyer votre
démonstration.
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VOUS DEVEZ REPETER : Répéter plusieurs fois votre intervention est le plus sûr moyen d’y détecter des longueurs, mauvais enchaînements d’idées…etc. Cela permet aussi de tester le matériel et les visuels si vous en utilisez. Vos phrases seront simples - Répétez à haute voie - Rédigez de façon précise certains passages clé ou phrases importantes – Apprenez les par cœur si vous le souhaitez, mais attention aux intonations du « récité ». Vous pouvez vous enregistrer avec un magnétophone ou une caméra vidéo : sachez que 90% des personnes n’apprécient pas leur voix ni de se voir en film…. Vous n’êtes donc pas un cas isolé ! L’enregistrement vidéo ne laisse rien passer, contrairement à l’auditoire qui est plus indulgent… ne vous montrez donc pas trop exigeant envers vous-même si vous vous filmez. LA CO-ANIMATION : Présenter à deux peut donner un effet stimulant à l’exposé. Si vous faites de la présentation à plusieurs, répartissez bien les rôles. Rédigez la partie de chacun. Répétez votre mise en scène. VOTRE INTERVENTION : Parler est une performance physique qui se développe par l’entraînement. Pour bien faire passer son message, il faut :
• Avoir une force de conviction • Bien placer sa voix • Contrôler ses gestes • Affirmer son regard • Gérer ses silences • Faire rire l’assistance
….. Abert Mehrabian (Université de Californie - 1964) a établi que si vous regardez la télévision en coupant le son, ou un programme en langue étrangère que vous ne connaissez pas, vous vous apercevez que vous pouvez comprendre l’histoire rien qu’ne suivant la gestuelle et le jeu des acteurs. Le sens vient de : 7% des mots, 38% de la manière dont ils sont exprimés, 55% de l’expression du corps.
L’idéal est d’effectuer 3 répétitions :
1. Pour métriser le contenu. Elle vous permet de vo us assurer de votre aisance pour aborder les points délicats s ans vous enliser
2. Pour soigner les transitions
3. Pour vous assurer que vous respectez le temps de parole imparti. Il est possible d’y intégrer le temps géné ré par les interruptions, les questions.
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VAINCRE LE TRAC : Le trac est un sentiment d'appréhension irraisonnée avant d'affronter le public, d'entrer en scène. Pour certains comédiens, c'est un stimulant utile qui les aide à performer sur scène « Elle attendait le trac qui ne venait pas. Pourtant tous les bons comédiens l'ont » (Françoise Sagan). Vous voici victime du trac, résultante de 5 grandes peurs
• Peur du trou • Peur de perdre le fil et de bafouiller • Peur du lapsus • Peur de paraître embarrassé et gauche • Peur de ne pas intéresser l’auditoire
Préparez bien votre intervention : Pour être certain de bien démarrer, apprenez parfaitement par cœur les 5 premières phrases de votre exposé d’introduction Ne visualisez pas la situation que vous craignez mais celle que vous visez Détendez-vous : si l’auditoire vous fait peur, utilisez la technique qui consiste à réduire mentalement la taille de la salle et des auditeurs à la manière du film « Chérie, j’ai réduit les gosses ». Des interlocuteurs petits sont moins impressionnants ! Si vos mains sont moites, prenez un mouchoir avec vous pour les essuyer en toute discrétion Quelques techniques pratiques : La technique du Chef d’orchestre : (Jacques Pommier, consultant en médiation)
Ne commencez jamais une intervention devant un groupe tête baissée sans le regarder. De toute façon, il faudra tôt ou tard relever la tête pour l’affronter. Mettez-vous plutôt dans la position du chef d’orchestre. Que fait le Chef d‘orchestre ? Il commence par croiser le regard de tous ses musiciens de façon à vérifier s’ils sont prêts. C’est seulement quand tout le monde est prêt qu’il démarre la première mesure. Le jour où j’ai renoncé à être orateur pour devenir Chef d’orchestre, cela a transformé mes interventions. J’ai pu beaucoup mieux surmonter mon trac en croisant le regard de chacun. Cela me permet de me poser et de respirer. Quand certains parlent encore entre eux, je les apaise d’un signe de la main comme le ferait le Chef d’orchestre qui indiquerait aux flûtes de baisser le ton jusqu’au silence. Quand j’ai vérifié par le contact visuel que tout le monde m’a dit du regard « je suis prêt à vous écouter », alors je commence.
La respiration ventrale : Il existe trois sortes de respirations :
• Thoracique : celle que l’on utilise couramment pour respirer. On gonfle nos poumons. • Intercostale : utilisée essentiellement par les chanteurs lyriques – elle permet à l’air de
s’infiltrer au niveau des côtes et du diaphragme • Ventrale : utilisée par les comédiens car elle est très efficace. C’est une façon simple et
efficace de gérer son trac. Mettez la main sur le ventre et inspirez l’air frais par le nez. Ne gonflez surtout pas les poumons. L’air doit descendre directement dans le ventre, le gonfler, et pousser la main qui repose dessus vers l’extérieur. Essayez d’imaginer que l’air que vous inspirez par le nez, c’est de l’air frais, revigorant, non
Parler en public est un plaisir. Faire une
présentation deviendra pour vous un véritable jeu auquel vous prendrez goût !
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pollué… Tan disque l’air que vous expirez par la bouche, que vous sortez de vous, représente vos tensions, vos contrariétés. L’air pur entre, L’air contaminé sort… Fermez les yeux et respirez lentement, une bonne dizaine de fois Basculez ensuite la tête en arrière et tournez-la sur les côtés, pour libérer les verticales. Avant de prendre la parole en réunion, avant un rendez-vous important, un coup de respiration ventrale vous mettra d’attaque ! Inventez-vous un personnage : Le fait d’entrer dans la peau de son personnage, d’endosser son rôle – de devenir quelqu’un d’autre - aide souvent à gérer ses émotions. Glissez vous dans sa peau, vous verrez comme c’est plus simple. Ce personnage n’a pas peur de prendre la parole en public, il ne bafouille pas, ne transpire pas… Pour prendre la parole en public, ça peut être un aide certaine, pour des entretiens d’embauche aussi : il est plus facile de « vendre » quelqu’un d’autre que de se vendre soi-même. Exercez vous avec ce texte de Cyrano de Bergerac, qui vous permet de jouer sur toutes les intonations de la voix. Faites en sorte que l’on croit ce que vous dites, ayez les gestes justes… Entrez dans la peau du personnage, comme le font les acteurs avant d’entrer en scène !
Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire... Oh ! Dieu !.., bien des choses en somme... En variant le ton, - par exemple, tenez Agressif : " Moi, monsieur, si j'avais un tel nez, Il faudrait sur-le-champ que je me l'amputasse ! " Descriptif : " C'est un roc !... c'est un pic !... c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ?... C'est une péninsule ! " Tendre : " Faites-lui faire un petit parasol De peur que sa couleur au soleil ne se fane ! " Cavalier : " Quoi, l'ami, ce croc est à la mode ? Pour pendre son chapeau, c'est vraiment très commode ! " Dramatique : " C'est la Mer Rouge quand il saigne ! " Naïf : " Ce monument, quand le visite-t-on ? " Respectueux : " Souffrez, monsieur, qu'on vous salue, C'est là ce qui s'appelle avoir pignon sur rue ! " Pratique : " Voulez-vous le mettre en loterie ? Assurément, monsieur, ce sera le gros lot ! " Voilà ce qu'à peu près, mon cher, vous m'auriez dit Si vous aviez un peu de lettres et d'esprit Mais d'esprit, ô le plus lamentable des êtres, Vous n'en eûtes jamais un atome, et de lettres Vous n'avez que les trois qui forment le mot : sot !
Extrait de Cyrano de Bergerac, 1897 Edmond Rostand, 1868-1918
COMMUNICATION VERBALE : LA VOIX : Parler se travaille, la voix doit être forte avec des intonations pour ne pas endormir l’auditoire. Respirez bien pour bien remplir les poumons, de façon à assurer puissance et régulation du débit vocal. Bien posséder son texte (en plus de son sujet !) permet de mieux l’articuler en respectant les intonations. Respirez bien, en respectant les ponctuations du texte.
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Surveillez votre articulation et ne vous précipitez pas : cela évite les lapsus et les bafouillages… Parler avec ses tripes est l’un des secrets infaillible. La voix porte où le regard se pose : il faut projeter la voix vers la personne la plus é loignée ! Parler loin a un avantage : on parle plus lentement et plus clairement . Une conversation normale se situe à 200 mots/mn environ, un bon débit pendant un exposé est de 120 à 060 mots/mn. Parler précipitamment est insupportable pour l’assistance qui a du mal à suivre !
Si vous utilisez un micro, vous risquez de vous laisser à ronronner, puisque vous êtes entendus facilement. Soigner votre articulation et ne vous précipitez pas ! Si vous faites un lapsus ou si vous bafouillez un petit peu mais ce que vous dites reste compréhensible … continuez Dans le cas contraire, arrêtez-vous, respirez et reprenez-le plus posément possible en vérifiant qu’on vous entend bien. VOTRE LANGAGE : Restez accessible, c'est-à-dire compréhensible de votre auditoire Formez des phrases courtes : elle seront mieux retenues Ne perdez pas de vue votre objectif Chassez les phrases ou mots inutiles
Utilisez la voie active plutôt que la voie passive
Dire « Cet emballage a été mis au point par nos laboratoires de recherche » plutôt que « Nos laboratoires de recherche ont mis au point cet emballage »…
Oubliez l’utilisation du participe présent et évitez les conditionnels
« En augmentant nos cotisations de 5€ notre association pourrait… » est moins dynamique que « Augmenter la cotisation de notre association de 5€ permettra … »
• Il faut projeter la voix vers la personne la plus é loignée.
• Il est plus efficace de parler lentement que de multiplier les
arguments.
• Pour soutenir l’intérêt, mettez l’accent tonique su r la fin des phrases. • Réduisez votre débit de parole d’environ 1/3 par ra pport à la
conversation courante • Vous serez mieux compris et vous aurez le temps de respirer !
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Soyez précis
Ne dites pas « La nouvelle application limitera les risques d’erreur des opérateurs de saisie… » mais dites « Cette nouvelle application réduira de 15% le taux de retour de nos dossiers ... »
Evitez les verbes creux Avoir, faire, voir, dire…
Des mots concrets sont préférables aux mots abstraits
…..
On mémorise mieux les premiers mots d’une phrase.
« Pour vous aider, je vais vous poser quelques questions », plutôt que « Je vais vous poser quelques questions pour vous aider » (1)
Impliquez vous et impliquez votre auditoire, associez-vous à lui…
je… vous… nous, notre….
(1) dans la première phrase : on retient le souci de venir en aide - dans la seconde phrase : on retient le côté inquisiteur.
A éviter Conseillé
Une négation Mais….
Une liaison Et….
L’hésitation Je crois pouvoir dire que…
L’assurance Je dis que…
Le préjugé Je pense que beaucoup d’entre vous on déjà expérimenté…
On implique les autres Combien parmi vous ont déjà expérimenté…
Trop de négations En voyant cela vous ne pouvez pas ne pas penser que…
On affirme En voyant cela vous pouvez penser que…
Les verbes passe-partout Mettre, faire, utiliser, agir
Utiliser un verbe tonique
Le participe présent Le conditionnel
Un verbe à l’infinitif Le futur
Le « on » beaucoup trop général On…
L’implication Je, nous, vous…
Aménagez des pauses dans votre discours pour faciliter la compréhension Laisser le temps à l’assistance de prendre des notes Penser à laisser parler d’elles-mêmes les présentations : schémas, tableaux, graphiques Un petit silence vous permettra de reprendre votre souffle et rassembler vos idées
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LE VOCABULAIRE : Ne pas se réfugier derrière un langage incompréhensible pour l’auditoire : le principe du « Plus je reste compliqué, plus je passerai pour un expert » ! Un vocabulaire de spécialiste impressionne au départ mais lasse très vite l’auditoire – il crée d’autre part un sentiment d’exclusion de la part des non-initiés. Si vous êtes obligés d’utiliser des termes techniques trop complexes, pensez à les expliquer avant aux auditeurs non-initiés. Si dans votre langage parlé vous utiliser du franglais, du langage populaire ou argotique, vous risquez de choquer certaines personnes ou d’être incompris.
LES TICS VERBAUX : Evitez les mots qui n’apportent rien et qui parasitent votre exposé : euh, voilà, bien, bon…. Evitez les tics de répétition : donc, alors, c’est-à-dire, vous voyez… Si vous faites un lapsus, prenez le avec humour : lancez une phrase du genre «ah, cela n’était pas dans le texte… » de façon à générer une complicité avec l’auditoire LA COMMUNICATION NON VERBALE : L’habillement est un élément distinctif de la personne Une tenue vestimentaire affirme l’appartenance à un milieu. Votre habillement doit correspondre à ce que l’animateur annonce Un décalage d’habillement contribuera à accentuer la distance avec l’auditoire Il faut vous sentir à l’aise dans votre tenue, cela contribuera à faciliter votre exposé Si vous participez à une table ronde, pensez à ne pas porter de chaussettes Titi et Gros-minet, ça se verra ! VOTRE GESTUELLE : Votre gestuelle va indiquer votre état d’esprit par rapport à votre auditoire. Elle ne peut pas tromper. Elle a une incidence sur votre message verbal, elle peut :
• Le renforcer • L’atténuer • Le nuancer • Le contredire
• Une pause ménagera un petit suspens avant que vous n’abordiez le point suivant
• Un silence trop long fera penser que vous avez perd u le fil de votre exposé !
Si vous utilisez un langage non adapté à l’auditoir e
• Vous risquez d’être incompris
• Vous risquez de créer un sentiment d’exclusion chez certains auditeurs
Un auditeur qui se dit « je ne comprend rien à ce qu’il raconte… » ne vous le signalera
pas par respect pour le conférencier et parce qu’il n’a pas envie de se faire remarquer !
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Usage – Gestes de… Type de gestes
Ouverture Ouvrir largement les bras Bras le long du corps
Fermeture et rupture de dialogue Croiser les bras Mettre les mains sur les hanches
Explication du discours Mouvements pointant, ou figures dessinées avec le doigt ou la main
Conviction Mouvements de la main qui scandent ou ponctuent le message
Régulation relationnelle
Paumes des mains tournées vers le bas (apaisement, modération) Paumes des mains tournées vers le haut (signe de refus ou de rejet)
Les gestes parasites sont à éliminer Repérez vos manies et vos gestes parasites (se gratter, tirer une mèche de cheveux, enfoncer les mains dans les poches, jouer avec un stylo ou un objet…) VOTRE POSITION :
• Veillez à ne jamais tournez le dos au public, même lorsque vous pointez sur un écran. • Les visuels ne s’utilisent pas comme un aide mémoire • Eventuellement, vous pouvez lire vos notes – un ordinateur placé face à soi peut aider • Evitez les tics de balancement, signe d’insécurité et d’hésitation • Soyez sobres dans vos déplacements, pour ne pas distraire le public par vos déplacements • Restez immobile quand vous voulez que l’auditoire se concentre sur votre visuel, au contraire,
déplacez vous si vous voulez que l’auditoire se concentre sur vous. • Déplacez-vous de préférence pendant les périodes de silence ou de transition • Après avoir positionné votre visuel, retournez toujours près de l’écran • La position recommandée pour l’opérateur est près de l’écran à droite (à gauche vu de
l’assistance) – après la lecture de chaque ligne, le regard se portera sur vous • Un orateur qui occupe par ses déplacements tout l’espace disponible en gardant le contact du
regard donnera l’impression de présence • Si vous êtes dans une pièce fermée, concentrez l’éclairage sur vous. • Etablissez toujours une certaine connivence antre vous et ceux qui sont venus vous entendre.
Rapprochez vous d’eux le plus possible, cela affirme votre présence. Juste avant de démarrer, prenez une position stable et détendue, ouvrez les paumes de la main.
Tenez vous droit pour paraitre tonique. Ne gardez p as les bras croisés, les mains dans les poches ou dans le dos. Garder vos bras le long du c orps d’une manière détendue
Si vous n’avez pas besoin du visuel projeté sur l’é cran pendant une part de votre exposé, mettez un cache devant l’objectif ou passez en écran noir. Ne laissez pas visible un visuel sans rapport avec votre exposé.
Si vous utilisez un pointeur laser, réduisez les mo uvements du crayon
car cela être agaçant.
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LES PLUS DE L’INTERVENTION : LE CHARISME : Le charisme est la qualité d'une personne qui séduit, influence, voire fascine les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions. Un charisme puissant, c'est-à-dire fascinant, trouble et neutralise le jugement d'autrui ; c'est pourquoi on peut si aisément diriger, voire manipuler, les autres quand on a du charisme. Le charisme est souvent un don naturel ou une façon d'être, mais il est possible de travailler sur soi pour le développer. Le charisme est aussi lié à la confiance en soi, la personnalité, l'intérieur de la personne. Le terme, d'origine grecque, a d'abord été employé en théologie ; kharisma est une faveur (une grâce, un don) accordée par l'Esprit-Saint à un individu ou à un groupe. Une autorité « charismatique » est une façon de diriger les gens en prenant l'ascendant sur eux au moyen de son charisme. Concernant la capacité de certains à mener des groupes en jouant sur les aspects émotionnels, on parle de « leader charismatique » ou « chef charismatique » ou "leadership".
(Wikipedia)
Le charisme suscite l’adhésion en utilisant tous les registres de l’argumentation : • La Pensée : logique, concepts et raisonnements – approche rationnelle • L’émotion : imagination, valeurs et visions (approche subjective) • L’action : faits, résultats et exemples vécus (approche concrète)
Le charisme résulte de la cohérence entre le message, les attitudes et les valeurs, il suppose :
• Un objectif clair • L’envie de faire partager • La confiance en soi • Le savoir communiquer
ACCUEUILLIR LES PERSONNES : Si vous arrivez en avance, vous pouvez prendre un peu de temps pour accueillir les personnes pour établir une relation de sympathie. Vous pourrez rebondir sur une ou deux idées et créer de la connivence : « comme l’ont souligné des membres de votre assistance… » Faites en sorte que les premiers rangs ne soient pas vides : invitez les rangs du fond à se rapprocher. Demandez aux personnes de couper leurs sonneries de portable, faites de même. LES PREMIERS MOTS : Les premiers mots de votre intervention sont importants. Ils viseront bien sur à saluer votre public et à introduire votre propos. Si vous êtes inconnu, présentez-vous. Exposez un résumé de ce que vous allez dire en trois ou quatre phrases de façon à ce que chacun sache où vous l’emmenez. Utilisez par exemple la formule classique « je vais vous parler de… » puis précisez la durée et indiquez à quels moments les questions pourront être posées. « Quand je démarre une intervention, je prends trois minutes pour planter le décor « Je vais vous parler de… » J’explique à mon auditoire où je l’emmène : « Je vous propose de vous présenter A ou B… » Je donne ensuite la règle du jeu « Si cela ne vous ennuie pas nous passerons aux questions en fin d’exposé. Etes-vous d’accord ? » Présenté comme cela, je n’ai jamais vu un seul membre de l’auditoire qui ne soit pas d’accord. Malgré tout si au cours de l’exposé, un participant pose une
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question alors je lui rappelle la règle du jeu en lui disant « Je prends bien note de votre question pour y répondre à la fin ».
Christine Legrand, directrice de la communication, CPE Lyon.
LE CONTACT VISUEL :
� Garder le contact visuel avec l’assistance est fondamental pour maintenir l’attention. � Balayez du regard la totalité de l’assistance, notamment en largeur. � Ne regardez pas en suivant les rangs de l’auditoire, mais d’une manière aléatoire. � Le contact doit durer de 1 à 3 secondes : en dessous, donne une impression d’instabilité, plus
longue une impression d’insistance. � Dans une grande salle, fixez comme horizon moyen les personnes se trouvant aux deux tiers
de la distance entre le premier et le dernier rang. � Vous pouvez prendre à témoin une personne, mais changez de personne au fil de l’exposé. � Dans une grande assistance, quand vous regardez une personne, les personnes proches ont
aussi l’impression que vous les regardez. RESPECTEZ VOTRE TEMPS DE PAROLE :
� Ne pas respecter son temps de parole peut être très gênant pour l’organisation des exposés et peut créer une gêne parmi le public.
� Il est important de contrôler régulièrement le temps pendant l’exposé pour savoir où vous en êtes.
� Si vous êtes en avance : Donner un exemple supplémentaire ou une anecdote liée au sujet pour meubler.
� Si vous êtes en retard, ce qui est le plus fréquent : surtout n’accélérez pas, ce qui rendra votre exposé difficile à suivre. Elaguez plutôt dans votre sujet – limitez vous aux messages importants.
� Ayez une petite horloge de voyage ou posez votre monte sur un pupitre plutôt que de regarde l’heure à votre poignet.
Ne commencez pas par une phrase suicidaire du genre « Je vais
essayer de ne pas vous tenir trop longtemps » ou « Je n’ai pas vraiment préparé mon intervention »
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TENIR SON AUDITOIRE : Surveillez l’auditoire comme on surveille du lait sur le feu. Il faut pour cela : sentir l’ambiance, être attentif aux signes et déceler le manque d’intérêt.
Rattraper la situation Je parle trop vite Ralentir Ils sont perdus, c’est trop compliqué Faire une légère pause, reformulez, prenez des
exemples, posez des questions à l’auditoire Je dépasse mon temps Synthétisez, focalisez vous uniquement sur les
messages-clés. Si l’auditoire souhaite des précisions supplémentaires, elles seront abordées au moment des questions.
Je me suis trompé ou j’ai oublié de dire quelque chose.
Si ce n’est pas important, laisser filer. Si c’est important, recadrez au moment de la conclusion, quand vous effectuerez la synthèse.
Je sens des manifestations de scepticisme Désamorcez l’hostilité en expliquant le malaise à l’auditoire.
Je sens que mon auditoire est fatigué Faites une pause ou abrégez en allant à l’essentiel.
� Si vous êtes obligez d’utiliser la phrase bien connue : « un peu d’attention s’il vous plait… »,
c’est un échec. � Si plusieurs personnes prennent la parole entre elles, baissez la voix ou marquez un temps
dans l’exposé, elles cesseront leur conversation d’un air un peu confus. � Si vous constatez trop de bavardage, cela peut marquer un manque de concentration ou un
besoin de participation. Utilisez le questionnement pour relancer l’attention : par exemple – « Ce type d’emballage a été rejeté par les consommateurs. Alors comment l’entreprise s’en est-elle sortie ?… » « eh bien… ? » ou alors « savez vous pourquoi… ? » Vous piquerez ainsi la curiosité du public.
� Utilisez éventuellement le paperboard pour ramenez l’attention sur vous. GERER UN INCIDENT :
� Si au cours d’un exposé, un incident survient, prenez-le toujours avec humour, vous provoquerez ainsi la sympathie du public.
� Ne vous affolez pas, associez le plus possible votre auditoire à votre difficulté. LA CONCLUSION :
� Lorsque vous arrivez à la conclusion, rapprochez vous du public. � Faites un petit résumé : c’est l’occasion de récapituler l’objet de votre intervention et de
permettre à l’assemblée de réfléchir aux questions à se poser. � N’oubliez pas de remercier l’auditoire et de préciser que vous êtes à sa disposition pour
répondre aux questions. LA REMISE DES DOCUMENTS :
� Si vous avez un document à fournir, on se demande souvent si on doit le faire avant, pendant ou après l’intervention.
� Il est largement préférable de le faire avant ou après plutôt que pendant. Les donner avant peut amener le risque que certaines personnes les lise plutôt que de vous écouter. Votre dynamisme fera la différence
� Suivant le type d’exposé, le support n’aura pas la même utilité et le même impact. Quand aucun document n’est distribué, il arrive souvent que quelqu’un demande la copie d’un visuel. L’intervenant lui promet qu’il l’enverra en rangeant soigneusement sa carte de visite dans son portefeuille : l’expérience montre que moins de 20% des conférenciers le font réellement.
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� Ne laissez pas partir dans la nature un PowerPoint, même s’il est bien fait, il a été prévu pour être commenté. Si on veut remettre un document, il faut le rédiger spécialement.
Distribution des documents suivant vos objectifs
Divertir Après Informer Après Former Avant
Persuader Avant Entraîner l’action Avant
REPONDRE AUX QUESTIONS :
� La première question est la plus difficile à venir : dès qu’un téméraire se lance, les autres suivent.
� Si les questions ne viennent pas, vous pouvez avoir recours à l’astuce suivante pour lancer le débat : « Puisque vous ne me posez pas de question, je vais vous en poser une : que pensez-vous de …» ou bien « Combien parmi vous ont déjà… ? »
� Ne vous précipitez pas pour répondre à une question – éventuellement, reformulez la
question pour bien la préciser et gagner du temps pour préparer la réponse.
� Il existe différentes façons de reformuler : o La reformulation simple : répéter simplement ce qui vient d’être dit sous une forme
proche. o La reformulation synthétique : Vous clarifiez la question qui vient d’être posée « si je
vous ai bien compris, vous avez dit… premièrement… deuxièmement… » o La reformulation inductive : pour suggérer une réponse « Vous avez dit qu’il faut
acquérir de nouvelles parts de marché. Cela signifie-t-il exporter d’avantage ? » o La reformulation recadrage : Pour éviter de répondre à votre interlocuteur s’il s’éloigne
du sujet.
� Ecoutez attentivement les questions – Dirigez vos réponses aussi bien vers le questionnaire que vers l’auditoire, vous éviterez ainsi les apartés.
Les différents types de questions :
� La question neutre : pour demander un éclaircissement ou une explication, sans arrière pensée.
� La question test : posée par quelqu’un qui souhaite tester vos connaissance ou vous
déstabiliser : o Rester détendu – Ne pas l’ignorer o Lui demander d’intervenir – Ne pas le brusquer
� La question Faire-valoir : posée par quelqu’un qui souhaite se mettre en avant :
o Lui demander de parler après l’intervention – Ne pas se laisser impressionner o Se mettre en mouvement pour faire quelque chose – Ne pas oublier le reste de
l’auditoire
� La question Déclaration : par une personne cherchant à exposer son point de vue : o « Votre question ressemble plutôt à une déclaration. Nous en prenons note…passons
à la question suivante…. »
� La question défensive : posée souvent par quelqu’un d’inquiet, dont la question peut être déstabilisante. Elle commence souvent par un « Oui, mais…. »
o Reformulez la question pour gagner du temps – Ne pas ignorer ou agresser cette personne
o Comprendre et rassurer – Ne pas mettre en cause la question en disant qu’elle n’est pas claire par exemple.
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� La question qui soulève une objection majeure : Elle est posée par un contradicteur qui
donne tort à ce que vous dites. : o Reformulez ce qu’il dit – Ne vous énervez pas ! o Lui demander son objectif avant de le mettre en avant – Ne l’ignorez pas o Entrez dans la logique de votre interlocuteur
� Il y a plusieurs façons de répondre à une objection : o Informer : « Pour quelle raison pensez-vous que… » o Manœuvrer : « Vos remarques laissent à penser que… » o Utiliser l’objection comme tremplin : « Je partage tout à fait votre avis. Cela me
permet de rebondir sur… » o Ne traiter qu’une partie de l’objection : « C’est une approche intéressant mais… »,
« Cela élargi l’horizon cependant… » o Admettre mais faire valoir un avantage : « Votre opinion est toute à fait admissible,
mais ma proposition a l’avantage.. » o Citer une anecdote o Botter en touche « Est-ce que tout le monde est d’accord avec … ? »
CLOTURER LA SESSION DE QUESTIONS : Cinq minutes avant la fin, prétextez le respect de l’horaire pour annoncer que vous ne prenez plus que 1 ou 2 questions. Prenez congé et remerciez l’auditoire.