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Rapport d’Activités 2012 Direction Action et Plaidoyer Internationaux
Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien Mars 2013
106, rue du Bac – 73341 Paris Cedex 07
Tél. : 01.45.49.73.31. – Fax : 01.45.49.52.07. – CCP 737 G Paris
Association reconnue d’utilité publique – Membre Caritas Internationalis
www.secours-catholique.org
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« Au cœur de notre rencontre se trouvent tous les pauvres d’Afrique, les
victimes de la misère, de l’oppression, des injustices, de l’exclusion. Ils sont les
préférés de Dieu, ils sont l’Eglise. Ils nous invitent sans cesse à mobiliser le
meilleur de nous-mêmes dans la prière et dans l’action pour qu’ils trouvent ou
retrouvent la dignité que Dieu leur a donnée et se mettent debout pour
participer à la création de son Royaume d’Amour, de Justice et de Paix »
Michel Roy Secrétaire général de Caritas Internationalis
Kinshasa, 21 novembre 2012
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SOMMAIRE Page
I . Introduction 4
I I . Actual ité de l ’Afrique 5
I I I . Mise en œuvre de la stratégie 2012 – 2016 7
1. Elaboration d’un nouveau cadre stratégique 7 2. Priorités thématiques 8 2.1 Sécurité al imentaire et sécurité foncière 8
2.2 Problématiques urbaines/mouvements de population 8
2.3 Couverture des besoins essentie ls 9
Accès à l ’eau et à l ’assainissement 9
Accès à la santé et lutte contre le VIH/SIDA 10
Education et insert ion profess ionnel le 11
2.4 Gouvernance et renforcement des organisat ions de la société c ivi le 11
2.5 Paix et cohés ion sociale 14
3. Priorités géographiques 15 4. Priorités en termes de public c ible 15 5. Priorités en termes de partenaires 16 6. Urgences 16 7. Plaidoyer 17 8. Education à la sol idar ité 18
IV. Ressources humaines et f inancières 21
V. Conclusion 24
VI. Annexes 25 .
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I . I N T R O D U C T I O N
Dans un contexte de crises socio-économiques, politiques et humanitaires, le Secours
Catholique a soutenu et a accompagné, tout au long de l’année 2012, ses partenaires
africains pour venir en aide aux populations les plus vulnérables.
Ce rapport annuel sur son engagement en Afrique subsaharienne présente, au regard des
objectifs fixés, la diversité des activités menées dans les principaux domaines
d’intervention : aides humanitaires, développement, plaidoyer, éducation à la solidarité.
L’activité du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien a en effet été dense, citons quelques
exemples : réponse aux urgences au Sahel, mobilisation sur la crise malienne, poursuite de
l’engagement fort en RDC, lancement effectif du programme « Dynamiser les sociétés civiles
d’Afrique francophone via les associations Caritas », etc. Pour l’année 2012, l’engagement du
Secours Catholique sur l’Afrique subsaharienne a été d’environ 9 millions d’euros ce qui
représente plus de 40% de son action internationale.
De façon plus spécifique, dans la continuité des années précédentes, le Pôle Partenariats
Afrique & Océan Indien est fortement impliqué pour :
Répondre aux situations d’urgence : nous avons réagi face aux crises humanitaires majeures
présentes sur le continent (crise alimentaire au Sahel, conflits au Soudan - Kordofan et
Darfour-) pour apporter un soutien aux populations les plus vulnérables. Nous avons aussi,
dès décembre 2012 et le début de la crise politique en RCA, suivi avec attention l’évolution
de la situation et maintenu le contact avec les partenaires sur place, en vue d’une réponse.
Contribuer au développement durable : nous avons collaboré étroitement avec les
différents partenaires africains dans leurs programmes de développement, en s’appuyant
sur leur expérience et leur savoir-faire notamment sur l’accès aux besoins essentiels (l’eau,
la santé, la sécurité alimentaire, etc.). De plus, nous nous sommes efforcés d’accroître les
capacités institutionnelles et organisationnelles de nos partenaires ainsi que les capacités de
résistance et d’adaptation des populations vivant dans la pauvreté en les plaçant au cœur de
nos actions.
Défendre les droits humains et la démocratie : nous avons fait entendre notre appel à la
paix, la justice, la démocratie et au respect des droits humains en soutenant des actions de
plaidoyer de nos partenaires, en coopération avec d’autres membres de la société civile.
Observant l’efficacité du travail et les résultats obtenus, l’ensemble de l’équipe (salariés,
bénévoles et stagiaires) du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien tient à remercier
vivement les partenaires africains, les partenaires techniques et financiers (Caritas, bailleurs
institutionnels, fondations, etc.) ainsi que les membres du Secours Catholique (siège et
délégations), dont le soutien et l’implication lui ont permis de contribuer à combattre la
pauvreté et l’injustice en Afrique subsaharienne.
Nous espérons que ce rapport d’activités 2012 vous sera une source d’informations utiles. Nous vous transmettons notre profonde reconnaissance et gratitude.
Bonne lecture !
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I I . A C T U A L I T E D E L ’A F R I Q U E
Actualités socio-économiques
Une pauvreté toujours aussi forte mais des évolutions positives apparaissent : des millions de
personnes vivent dans la pauvreté, sans accès aux services essentiels tels que l'eau potable,
l'assainissement, les soins de santé et l'éducation. Cependant, les taux de pauvreté de l'Afrique ont
baissé et des progrès ont été accomplis dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement au cours de la dernière décennie. D’après le rapport 2012 de la Banque mondiale,
sur les 48 pays subsahariens, 22 sont officiellement classés dans la catégorie des pays à revenu
intermédiaire et dix autres atteindront cette catégorie d’ici 2025 si les tendances de croissance se
poursuivent.
L’économie africaine au bord du démarrage : mis à part l’Afrique du Sud, l’économie la plus
importante du continent, la croissance annuelle en Afrique subsaharienne a augmenté pour
atteindre 6% en 2012 en dépit du ralentissement économique mondial. Les exportations africaines
ont également connu une importante reprise au premier trimestre de 2012, avec une croissance
d’une année à l’autre de 32%, comparativement à une décroissance de 11% au premier trimestre de
2011.
Actualités politiques
Coup d’Etat au Mali : le 21 mars, des militaires mécontents de leurs conditions de vie ont mené une
mutinerie pour lancer une attaque contre la présidence et les troupes loyales au président Amadou
Toumani Touré, qui a finalement cédé son pouvoir. Un comité national pour le redressement de la
démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDR) a été instauré ensuite sous la direction d’Amadou
Haya Sanogo, chef des mutins. Grâce aux bons offices de la CEDEAO, la junte a transféré le pouvoir
aux civils. Dioncounda Traoré a été investi président intérimaire et Cheick Modibo Diarra a été
nommé Premier ministre de transition. Profitant de la situation politique du pays, trois groupes
islamistes, à savoir Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et le Mouvement pour
l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), ont réussi à contrôler le nord du Mali. Le 11
novembre, les ministres de la Défense et des Affaires étrangères de la CEDEAO ont décidé d’envoyer
au Mali une force militaire internationale de 3.300 soldats pour un an, afin d’aider les forces
gouvernementales maliennes à reconquérir le nord. Le 14 janvier 2013, après une avancée des
islamistes vers le Sud du Mali, la France décide d’intervenir et d’envoyer l’armée.
Conflit armé entre le Soudan et le Soudan du Sud : le 17 avril, le président soudanais Omar al- Béchir
a déclaré la guerre au Soudan du Sud, suite à leur conflit autour du contrôle de la région de Heglig
riche en ressources pétrolières, conflit qui aurait coûté la vie à plus de mille personnes. En
septembre, les deux parties ont conclu un accord qui prévoit le retrait des troupes postées à la
frontière et la reprise de l’acheminement du pétrole du Soudan du Sud via les oléoducs soudanais.
Cependant, les négociations visant à mettre fin aux violences à la frontière entre les pays sont de
nouveau entrées dans l’impasse.
Crise sécuritaire dans l’est de la RDC : depuis avril, le gouvernement de la RDC est en conflit armé
avec la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu. Ces affrontements
ont provoqué une recrudescence de l’insécurité dans l’est de la RDC et une instabilité sécuritaire
causant le déplacement de plus de 475.000 personnes et en forçant plus de 75.000 autres à fuir au
Rwanda et en Ouganda. Le gouvernement rd-congolais ainsi que des experts des Nations Unies ont
accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Les chefs d’Etat des pays membres de la
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Conférence internationale sur la région des Grands-Lacs (CIRGL) ont pris l’initiative de se réunir pour
aider toutes les parties impliquées à trouver une solution afin d’y rétablir la paix.
Fin de la transition politique en Somalie : le 10 septembre, l’universitaire Hassan Sheikh Mohamoud
a été élu par le parlement nouveau président du pays avec 190 voix. Le président sortant, Sharif
Cheikh Ahmed, qui s’est qualifié pour le tour final avec une avance au premier tour, est sorti
deuxième avec 79 voix lors du second tour. Cette élection marque la fin d’une longue période de
transition de huit ans et inaugure une nouvelle ère pour ce pays de la Corne de l’Afrique, ravagé par
des années de guerre civile.
Rébellion en Centrafrique : depuis le 10 décembre, la coalition rebelle Seleka a pris les armes contre
le gouvernement. Les rebelles se sont rapidement emparés de villes stratégiques comme Bria,
Bambari, Kaga Bandoro et Sibut, et avancent vers Bangui, la capitale. Le 24 mars 2013, la coalition
Seleka prend le contrôle de Bangui, Michel Djotodia, l’un de ses chefs, se déclare unilatéralement
nouveau président de la République centrafricaine.
Actualités de l’Eglise Catholique
Rencontre Caritas des Evêques africains : Cinquante-deux Evêques venus de 34 pays de la région
Caritas Africa, se sont réunis du 20 au 22 novembre 2012 à Kinshasa, en République Démocratique
du Congo, à l’invitation du Conseil Pontifical Cor Unum et de Caritas Africa. A la lumière de
l’Encyclique « Deus Caritas Est », ils ont approfondi la réflexion et la compréhension autour du thème
de l’Identité et de la mission de Caritas.
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I I I . M I S E E N Œ U V R E D E L A S T R A T É G I E 2 0 1 2 - 2 0 1 6
2012 : une année de transition et d’élaboration d’une nouvelle stratégie quinquennale pour le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien (PPA/OI)
La précédente stratégie du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien couvrait la période allant de
2007 à 2011. L’année 2012 a donc été une année de transition, marquée par l’élaboration d’une
nouvelle stratégie. Les projets soutenus en 2012 s’inscrivent dans la continuité mais posent déjà
quelques jalons vers de nouvelles orientations, en cohérence avec les enjeux de la nouvelle stratégie
Afrique.
1. Elaboration d’un nouveau cadre stratégique pour le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien (PPA/OI) pour la période 2012-2016 et réactualisation des stratégies pays pour la période 2012-2016
Le nouveau cadre stratégique du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien s’inscrit en cohérence
avec les nouvelles orientations et le projet de la Direction Action et Plaidoyer Internationaux 2012-
2016, qui ont été travaillés tout au long de 2011 et validés début 2012. Ce projet de direction
s’articule autour de trois axes principaux : lutter contre la pauvreté par l’accès aux droits et le
développement durable ; prévenir les crises humanitaires et y répondre ; et participer activement à
l’émergence d’une fraternité mondiale.
Le cadre stratégique du PPA/OI a été élaboré par étapes : atelier stratégique sur les enjeux du
continent africain, débouchant, en juin 2011, sur une première version de la stratégie du PPA/OI
pour 2012-2016 ; finalisation, fin 2011, du travail de priorisation des pays et des partenaires du
PPA/OI en Afrique ; travail d’articulation, en septembre 2011, entre la première ébauche stratégie
Afrique et les orientations 2012-2016 de la Direction Action et Plaidoyer Internationaux ; travail, en
mars 2012, sur les indicateurs de pauvreté dans les pays partenaires du SC en Afrique permettant
d’affiner la réflexion stratégique. Ces différentes étapes ont permis, en mai 2012, de finaliser la stratégie Afrique 2012-2016, autour des cinq enjeux stratégiques suivants :
• Sécurité alimentaire et sécurité foncière
• Problématiques urbaines / mouvements de population
• Accès aux besoins essentiels
• Gouvernance et le renforcement des organisations de la société civile
• Paix et cohésion sociale
A partir de la mi-2012, les chargés de projets et partenariats du Pôle Partenariats Afrique / Océan
Indien ont entamé un important travail de réactualisation des stratégies pays, en cohérence avec la
stratégie Afrique 2012-2016. Ce travail a été conduit en binôme avec les collègues bénévoles et en
lien avec les pôles transverses – animation et plaidoyer, urgences, cofinancements.
De juin à décembre 2012, les stratégies pays suivantes ont été présentées, discutées et validées en
équipe : République Centrafricaine, Congo-Brazzaville, Cameroun, Togo, Rwanda, Niger, Afrique de
l’Est (Ethiopie, Soudan, Soudan du Sud). Au tout début de l’année 2013, les fiches Tchad, Bénin et
Burkina Faso ont elles aussi été discutées et validées en équipe. Cette activité de réactualisation des
stratégies pays a été rendue plus complexe par le fait que la plupart des zones et des pays ont
changé, début 2012, de chargé de projets référent : certaines stratégies n’ont pas encore pu être
révisées, les chargés de projets concernés devant s’approprier leur nouvelle zone et notamment se
rendre en mission dans le premier semestre 2013 avant de pouvoir finaliser une nouvelle stratégie
pour les pays concernés. 2012 : Des actions dans la continuité et en cohérence avec les nouvelles orientations stratégiques
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2. Priorités thématiques 2.1 Sécurité alimentaire et sécurité foncière
L’Afrique subsaharienne demeure la région du monde où l’insécurité alimentaire est la plus grande.
La crise alimentaire de 2008 l’a rappelé. Les crises ont mis en évidence les conséquences sociales
d’une attitude consistant à oublier l’agriculture, mais le fait que la sous-alimentation augmentait
même avant que n’éclatent les crises donne à penser que des problèmes chroniques et structurels
plutôt que des fluctuations temporaires demeurent à la base de la situation d’insécurité alimentaire
de l’Afrique. Ces problèmes sont notamment le fait que la hausse des revenus et l’évolution des
habitudes alimentaires dans les marchés émergents entraînent une demande croissante de denrées
alimentaires, la concurrence toujours plus affirmée entre les biocombustibles et les cultures vivrières
pour une même superficie de terre, la faiblesse des rendements du fait de l’épuisement des sols, le
caractère inéquitable des règles commerciales, un sous-investissement systématique dans
l’agriculture, des inégalités persistantes entre hommes et femmes dans l’accès à la terre et aux
autres ressources productives essentielles, une dépendance grandissante à l’égard des importations.
La thématique de la sécurité alimentaire est donc logiquement restée prioritaire pour les
partenaires africains du Secours Catholique en 2012. C’est dans le monde rural que se trouve le plus
grand nombre de personnes fragilisées d’où l’accent mis sur l’amélioration de la subsistance des
agriculteurs en Afrique au sud du Sahara. Il est possible d’aborder cette question sous différents
angles. Le Secours Catholique a particulièrement privilégié l’angle de l’apprentissage des techniques
agricoles, soit en centre de formation, soit par vulgarisation de terrain. Plusieurs raisons militent en
ce sens : le faible niveau technique de beaucoup d’agriculteurs, le changement climatique en cours,
l’apparition de techniques issues de la recherche agronomique. La conséquence de cette priorité est
qu’il convient de développer la capacité organisationnelle et professionnelle des paysans car ils ne
peuvent avoir du poids vis-à-vis des commerçants qu’en se groupant. Par ailleurs, seuls des
professionnels organisés pourront faire entendre leur voix auprès des instances gouvernementales
qui ont tendance à privilégier le milieu urbain au détriment du monde rural. Dans un contexte de
changement climatique, l’agriculture ne peut être pérenne au sein d’un environnement dégradé :
d’où l’accent mis dans bon nombre de projets sur la gestion des ressources naturelles. Les thèmes
de la promotion de l’élevage et de la commercialisation sont également présents.
Les actions soutenues dans le domaine de la sécurité alimentaire et du développement agricole
s’élèvent, en 2012, à près de 2 millions d’euros.
Exemples de projets soutenus par le SC en 2012 : Sécurité alimentaire dans la région des Montagnes (Côte d’Ivoire) ; renforcement des capacités
productives des femmes maraîchères à Kinshasa (RDC) ; formation et appui à l’installation
d’agriculteurs migrants (Madagascar) ; mise en place de greniers de prévoyance et de périmètres
maraîchers dans la région de Kayes (Mali) ; activités agropastorales et protection de l’environnement
(Tchad) ; lutte contre la désertification (Bénin) ; programme Sables Verts (Togo) etc.
2.2 Problématiques urbaines / mouvements de population
La nouvelle stratégie Afrique 2012-2016 a choisi de mettre l’accent sur la question des
problématiques urbaines et des mouvements de population. La croissance démographique du
continent a pour corolaire une augmentation du nombre de citadins. De plus, dans certains pays, tels
que le Cameroun, le Cap-Vert, le Mali, le pourcentage de citadins augmente plus vite que
l’accroissement moyen de la population. Cela peut traduire une migration des campagnes vers la
ville. Au regard des modes de développement actuels, l'ONU estime que les bidonvilles de la planète
compteront en 2020, 1,4 milliard d'habitants soit l'équivalent de la population chinoise. Toutes les
villes devront relever le défi de l'urbanisation grandissante et trouver des solutions pour atténuer la
pauvreté, l'exclusion sociale et la pollution. Le modèle standard d’urbanisme en cours engendre de la
pauvreté, des ségrégations, des densités inadaptées et la dégradation de l’environnement.
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Ce nouvel axe stratégique pour le Pôle Partenariats Afrique / Océan Indien devra, au cours de la
période 2012-2016, faire l’objet d’une réflexion approfondie et d’initiatives nouvelles. Pour le
moment, les actions soutenues par le SC en Afrique dans ce domaine concernent majoritairement
l’accueil, l’éducation et la formation professionnelle, la réinsertion sociale et familiale des enfants et
jeunes de la rue : c’est le cas notamment de programmes soutenus dans les grandes villes, capitales
politiques ou économiques, telles que Douala (Cameroun), Kinshasa (RDC), Antananarivo
(Madagascar), Bamako (Mali) ou à une moindre échelle, Bangui (République Centrafricaine). Des
projets en faveur des enfants et jeunes de la rue sont également soutenus dans des villes moyennes
rencontrant des situations particulières : villes-carrefour, villes portuaires … telles que Parakou
(Bénin), Mindelo (Cap Vert), ou Dire Dawa (Ethiopie). En outre, le PPA/OI a soutenu en 2012
quelques initiatives liées à cette nouvelle thématique stratégique, telles que la promotion
d’alternatives à l’exode rural pour les femmes (Sénégal), l’appui à l’organisation d’une rencontre sur
l’appui aux populations des rues sur le continent africain, ou encore le soutien à une structure
d’accueil pour les immigrés et les réfugiés à Dakar (Sénégal) ou au Mali à travers le soutien à la
Maison du Migrant à Gao.
2.3 Couverture des besoins essentiels
L’engagement principal du Pôle Partenariats Afrique / Océan Indien en 2012 a concerné la réduction de la vulnérabilité via la promotion de l’accès aux services de base. L’ensemble des actions
soutenues à ce titre s’élève à 2,95 millions d’euros. Cet engagement est cohérent à la fois avec la
stratégie précédente et avec l’accent mis, dans la nouvelle stratégie pour l’Afrique, sur la couverture
des besoins essentiels : eau et assainissement ; santé ; éducation et formation professionnelle.
Accès à l’eau et à l’assainissement : Des progrès importants ont été réalisés dans le domaine de
l’eau et de l’assainissement mais, dans l’ensemble du continent africain, l’amélioration est
insuffisante. A l’échelle mondiale, l’objectif du millénaire consistant à réduire de moitié la population
n’ayant pas durablement accès à l’eau potable et à l’assainissement de base ne sera pas atteint en
2015 spécialement en Afrique, en partie à cause de la croissance démographique.
Aujourd’hui dans le monde, presque 900 millions de gens n’ont pas accès à un point d’eau amélioré
et 2,6 milliards manquent de possibilité d’hygiène de base, soit 40% de la population mondiale.
Les problèmes sont donc énormes. Malgré une augmentation de 11% depuis 1990, 60% seulement
des Africains ont un accès à des points d’eau améliorés (ce qui est très différent de la possibilité
d’avoir de l’eau potable chez soi) pour leur consommation en eau de boisson et plus de la moitié ne
disposent pas d’installations sanitaires de base. Les pays d’Afrique présentent de grandes disparités
quant à la ressource en eau entre les zones tropicales ou près des grands fleuves et les pays d’Afrique
sub-sahariens et quant aux accès à l’eau entre les zones rurales ou périurbaines et les zones
urbaines.
L’accès à l’eau potable reste donc un enjeu important et une priorité des partenaires dans le tiers des
pays soutenus par le Secours Catholique. Dans plusieurs pays, la marche engagée en 2010 vers l’auto
gestion, la gouvernance par des structures locales et l’état des infrastructures Eau et assainissement
se sont accélérés cette année par la formation et la mise en place d’une chaîne complète d’équipes
responsables, adaptées au contexte de chaque pays ou région devant permettre la pérennisation des
ouvrages réalisés. Notons que la plupart de ces projets sont financés avec le soutien de bailleurs
publics ou privés, et notamment de collectivités territoriales et d’agences de l’eau.
Les projets engagés en 2012 représentent un engagement budgétaire conséquent, de plus d’1,1
million d’euros.
Exemples de projets soutenus par le SC en 2012 : Formation des communautés pour une gestion durable des infrastructures hydrauliques (Burundi) ;
projet hydraulique dans les Kivus (RDC) ; amélioration de l’accès à l’eau, l’assainissement et
développement agricole dans la région du Harargue (Ethiopie) ; adduction d’eau à Moribabougou
(Mali) ; hygiène et assainissement dans la région de Diourbel (Sénégal) ; amélioration de l’accès à
l’eau potable et à l’assainissement en milieu scolaire dans la région de la Kara (Togo) etc.
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Accès à la santé et lutte contre le VIH/Sida : Les cinq dernières années ont vu se produire des
évolutions positives dans ce domaine. Beaucoup de pays africains ont augmenté les fonds qu’ils
consacrent au secteur de la santé publique et la plupart se sont engagés à réaliser une série de
réformes importantes dans ce secteur. La plupart des gouvernements africains ont adopté en 2007 la
stratégie pour la santé en Afrique, s’étalant sur huit ans et centrée sur la réforme du secteur de la
santé publique.
Les déclarations de Ouagadougou, Alger et Libreville de 2008 ont engagé la plupart des
gouvernements à élargir l’accès aux soins et améliorer leur qualité, améliorer les effectifs de
soignants, à rendre plus efficace le système d’information médicale et plus équitable l’accès aux
fournitures médicales essentielles, aux vaccins et aux techniques médicales, ainsi qu’à assurer le bon
fonctionnement d’un système de financement de la santé publique. Les efforts que font les pays
africains sont secondés par des initiatives régionales telles que la Campagne de l’Union africaine pour
la réduction accélérée de la mortalité maternelle (CARMMA), ou la Diaspora africaine pour la santé
qui offre des moyens concrets à des médecins de la Diaspora africaine de transférer l’information, les
compétences et les connaissances spécialisées à leurs homologues restés sur le continent. Grâce à
des initiatives telles que la coordination entre les huit principaux organismes mondiaux de santé
publique (“H8”), des synergies sont exploitées entre les nombreux acteurs qui s’occupent des
questions de santé publique en Afrique, ce qui réduit les doubles emplois.
Cependant, il demeure que le financement reste trop ciblé sur certaines maladies seulement.
Plusieurs pays africains ont fait des progrès vers la réalisation des objectifs de santé publique.
Actuellement, six pays sont sur la bonne voie pour atteindre leurs cibles OMD relatives à la mortalité
infantile. Cinq pays devraient atteindre les cibles relatives à la lutte contre la tuberculose. Onze pays
ont réussi à réduire ou à stabiliser les taux de prévalence du VIH.
Mais l’Afrique dans son ensemble, demeure en retard dans la réalisation des cibles des OMD,
relatives à la réduction de la mortalité infantile, l’amélioration de la santé maternelle et la lutte
contre les maladies infectieuses. Bien souvent les systèmes de santé publique en Afrique sont sous-
financés, manquent d’effectifs et sont mal équipés.
Malgré une baisse du nombre de nouvelles infections par le VIH passées de 2,3 millions en 2001 à 1,9
million en 2008, l’Afrique subsaharienne demeure la région la plus touchée par le VIH et le sida,
puisque c’est là qu’on trouve 71 % des nouvelles infections en 2008. L’accouchement sans risque
demeure pour l’essentiel un privilège des riches.
Au-delà de la dimension curative, nécessaire et centrée fortement sur la lutte contre le SIDA et le
paludisme, l’accent est de plus en plus mis par nos partenaires sur la prévention et sur la
mobilisation communautaire en vue de la gestion pérenne des infrastructures de santé.
En 2012, 9 pays partenaires du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien sont concernés par des
projets dans le domaine de la santé, pour un montant total de nouveaux engagements supérieur à
1,3 million d’euros.
Exemples de projets soutenus par le SC en 2012 : Lutte contre le sida à Bujumbura (Burundi) ; promotion de la santé dans le Nord du Cameroun ;
prévention, sensibilisation et appui aux postes de santé en Lobaye (République Centrafricaine) ;
amélioration de la qualité des soins en faveur des populations vulnérables (Comores) ; lutte contre le
paludisme dans douze zones de santé (RDC) ; mobilisation communautaire et prise en charge des
enfants et adolescents infectés par le VIH/SIDA (Côte d’Ivoire) ; accès aux soins des déplacés du
Darfour (Soudan) ; protection maternelle et infantile dans le secteur d’Ogaro (Togo) etc.
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Education et insertion professionnelle : La situation de l’éducation est moins sombre que par le
passé. Plus de 30 pays africains devraient d’ici à 2015 atteindre l’objectif de l’éducation primaire pour
tous grâce aux efforts faits par les autorités nationales et à l’APD bilatérale ou multilatérale. Certains
pays, comme le Bénin, ont fait des progrès remarquables. Cependant, il subsiste d’énormes
difficultés. Près de 50 millions d’enfants africains– surtout des filles – provenant de milieux très
modestes ou de villages, n’ont toujours pas accès à l’enseignement primaire. Dans beaucoup de pays
les frais de scolarité et autres frais continuent à dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à
l’école. La situation s’aggrave à mesure que l’enfant grandit. Les taux de scolarisation secondaire et
tertiaire en Afrique subsaharienne demeurent faibles, 32 % et 5 % respectivement. En outre,
l’enseignement supérieur est de plus en plus inaccessible aux segments les plus pauvres de la
société. La baisse de la qualité de l’enseignement public a parfois ouvert des opportunités au
développement d’un enseignement privé et/ou à forte connotation religieuse. Dans beaucoup de
pays, les recettes publiques affectées à l’éducation sont insuffisantes, souvent les donateurs
bilatéraux n’ont pas honoré leurs engagements. La situation concernant les donateurs multilatéraux
n’est pas meilleure.
L’accès à l’éducation et la possibilité de se former à un métier sont essentiels pour le développement
d’un pays. Nombreux sont les pays d’Afrique où une proportion importante de la population n’a pas
encore cette possibilité. Ce domaine reste donc un des objectifs de développement prioritaire de
nombreux partenaires du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien. De nombreux projets concernent
l’éducation et la scolarisation. Ils s’adressent aux enfants ou aux jeunes en difficulté pour différentes
raisons, enfants de rues, jeunes en rupture familiale et sociale, orphelins, enfants non scolarisés. Le
volet formation professionnelle est varié. Il concerne souvent des jeunes de quartiers défavorisés qui
ont bénéficié d’une formation de base (alphabétisation) accélérée. L’objectif est alors l’apprentissage
d’un métier et le placement dans une entreprise ou la création d’une activité indépendante.
Si certains projets sont focalisés sur l’éducation et la formation professionnelle, de nombreux autres
dont l’objectif final est plus large comprennent une part importante d’éducation et de formation.
En 2012, les projets engagés par le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien dans ce secteur
s’élèvent à plus de 500 000 €.
Exemples de projets soutenus par le SC en 2012 : Formation professionnelle des jeunes en difficulté à Kikwit (RDC) ; insertion sociale par l’éducation et
la formation professionnelle (Côte d’Ivoire) ; alphabétisation et formation des jeunes en difficulté à
Antsirabe (Madagascar) ; appui à la réinsertion des enfants de la rue à Douala (Cameroun) ; appui à
l’autopromotion des pygmées akas dans la région de la Lobaye (République Centrafricaine) ;
formation professionnelle agricole dans le diocèse de Pala (Tchad) etc.
2.4 Gouvernance et renforcement des organisations de la société civile
La promotion de la bonne gouvernance des Etats - promotion de la transparence dans les dépenses
publiques (budget), élections, promotion d'un Etat de droit – est en enjeu majeur pour le
développement de nombre de pays africains, qui pâtissent de la mauvaise gestion et redistribution
des ressources locales. Dans ce domaine, le PPA/OI a soutenu en 2012 ses partenaires dans la mise
en œuvre d’initiatives variées : promotion d’un Etat de droit par l’éducation à la gouvernance
participative au Burkina et au Burundi ; éducation civique et bonne gouvernance à Kikwit (RDC) ;
éducation civique et électorale, formation des Congolais et Congolaises à la gouvernance
participative en RDC, etc. Le Congo-Brazzaville est un cas emblématique dans cette thématique et
les partenaires du Secours Catholique mettent en œuvre de nombreuses initiatives : exploitation
pétrolière et droits socio-économiques à Pointe Noire ; lutte contre la corruption et les injustices ;
protection des droits des communautés affectées par les industries extractives ; appui à la coalition
congolaise « Publiez ce que vous payez ». Dans le domaine de la promotion de la bonne gouvernance de nos partenaires (organisations de la société civile, Caritas …), de nombreuses actions ont été
promues en 2012, tant le renforcement des partenaires et des sociétés civiles locales reste un axe
Rapport d’activités 2012 Page 12 sur 24
d’intervention important du Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien. Il s’agit d’une démarche
stratégique fondamentale pour le Secours Catholique - Caritas France qui encourage et accompagne
ses partenaires locaux vers leur autonomie. Les actions soutenues visent à renforcer les capacités des
Organisations de la Société Civile (OSC) comme condition préalable à l’avènement d’une société plus
équitable, inclusive et démocratique. Les actions soutenues visent alors à améliorer la capacité d’une
catégorie importante des acteurs de la société civile à s’engager dans des processus locaux,
nationaux et internationaux de prise de décision. Elles visent aussi à améliorer les liens de
partenariat, la mise en réseau (Nord-Sud / Sud-Sud), et à mettre en place des structures de service
dans des environnements difficiles, voire inaccessibles.
Les Caritas, partenaires principaux du Secours Catholique en Afrique, sont des organisations locales
de la société civile de leurs pays respectifs (associations sans but lucratif), officiellement reconnues,
fortement engagées ; elles constituent un réseau de solidarité très développé et structuré et mettent
en œuvre des programmes de développement dans une démarche participative et favorisant une
prise de responsabilité des populations les plus vulnérables. Les Caritas sont néanmoins confrontées
à trois grands types de problèmes :
- les Caritas doivent améliorer leur efficacité dans la définition et la mise en œuvre de leurs
programmes de lutte contre la pauvreté,
- elles ne sont pas suffisamment reconnues comme des acteurs incontournables de la lutte
contre la pauvreté dans leurs pays respectifs
- les Caritas doivent davantage s’impliquer dans l’observation et la définition des politiques
publiques sociales.
Les actions soutenues par le PPA/OI dans le domaine de la gouvernance et du renforcement des
organisations de la société civile visent donc à permettre aux Caritas de devenir plus efficaces dans la
définition et la mise en œuvre de leurs programmes de développement. Cela leur permettra
d’améliorer les actions menées sur le terrain, d’obtenir davantage de subventions, en particulier des
fonds déconcentrés (AFD, C2D, programmes acteurs non étatiques de l’UE, Banque Mondiale, Fonds
Mondial…), de toucher davantage de personnes et de promouvoir l’autonomie des organisations de
la société civile de leurs pays respectifs.
2012 fut l’année de lancement effectif du programme « Dynamiser les sociétés civiles d’Afrique
francophone via les associations Caritas » dit programme d’«Accompagnement personnalisé/
Développement Institutionnel et Renforcement Organisationnel (A2P-DIRO)», cofinancé par
l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation Philanthropique Suisse et la Fondation
Caritas France.
Elle a démarré avec la mise en place d’un dispositif de mise en œuvre et de suivi pilotés par
différents acteurs sélectionnés par le Comité exécutif (COMEX) du programme : le Consultant
principal expert en A2P-DIRO (CPED), M. Paul Samangassou ; le Coordinateur du programme en
Afrique (CPA), tout d’abord M. Boris de Fautereau nommé en février auquel a succédé en novembre
M. Théodore Badonté ; la Responsable Administrative et Financière (RAF), Mme Essi Kudzu, nommée
en juin.
Parallèlement, les 10 Caritas du programme (Bénin, Burkina Faso, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire,
Mali, Niger, République Démocratique du Congo, Sénégal, Tchad) ont été invitées à nommer au sein
de leur structure un référent DIRO. Compte tenu de leurs formations, compétences et expériences
variées, il est apparu nécessaire de réunir les référents DIRO à Lomé début juillet dans le cadre d’un
atelier d’échanges. Outre la rencontre de l’équipe de coordination du programme en Afrique, de
certains membres du Comité exécutif et des autres référents DIRO, cet atelier leur a permis
d’acquérir une vision commune du programme et de s’en approprier le contenu, d’identifier quels
sont leurs rôle, responsabilité et place parmi les différents acteurs et parties prenantes, et de mieux
connaitre les réseaux Caritas et CIDSE. Ils ont été informés des enjeux du programme, des
contraintes liées à l’AFD (en termes notamment de procédures financières et comptables, et de
Rapport d’activités 2012 Page 13 sur 24
procédures opérationnelles), et de la nécessité de créer une synergie entre les référents DIRO et la
Coordination.
De leur côté, l’équipe du pôle Afrique et les membres du COMEX se sont réunis à Paris en septembre
pour faire le point sur cette première année de lancement du programme, et notamment, en
identifier les défis et les risques, et amorcer une réflexion en vue d’améliorer le dispositif de suivi et
de gestion.
Cette réflexion a été poursuivie au cours du dernier trimestre 2012 par les membres du COMEX et de
la coordination en Afrique, et enrichie des recommandations formulées par le Comité de Veille
Stratégique (CVS) lors de leur réunion à Brazzaville (Congo) début octobre : celles-ci avaient trait à
l’importance de mettre l’accent sur la gouvernance et la structuration des Caritas et la nécessité de
renforcer leur suivi et leur accompagnement personnalisé, de mutualiser les savoir-faire et de
stabiliser la coordination du programme.
Elle a conduit à décider :
- Le recrutement d’un nouveau coordinateur Afrique expérimenté, qui outre sa fonction de
coordinateur, va suivre et accompagner à partir de 2013 l’évolution et le travail des Caritas
du Burkina, du Niger et de la Côte d’Ivoire, en complémentarité avec le consultant expert
DIRO qui va concentrer ses interventions sur les Caritas du Bénin, du Congo Brazzaville, de la
RDC, du Burundi, du Mali, du Sénégal, et du Togo qui intègre officiellement le programme.
- L’organisation d’un nouvel atelier à Ouagadougou (Burkina Faso) en novembre réunissant les
référents DIRO et les Secrétaires Exécutifs des Caritas. Après avoir fait le bilan de la 1ère
année, les thèmes abordés ont portés sur la mise en place d’outils de suivi, sur les
perspectives et la programmation des activités en 2013. Mme Odile Balizet, consultante en
capitalisation, était aussi présente pour rencontrer les acteurs du programme et échanger
avec les Caritas sur le concept et la démarche méthodologique de capitalisation.
- L’immersion du coordinateur Afrique au Siège du Secours Catholique afin de participer en
décembre à une formation de trois jours sur le DIRO, de rencontrer l’équipe du Pôle Afrique
et les autres acteurs du programme à Paris, et de mieux comprendre la gestion globale du
programme.
Toujours dans l’objectif d’améliorer les compétences et la compréhension sur les méthodes à
employer dans un processus d’appui institutionnel et de renforcement des organisations, des
membres du Pôle Afrique et du COMEX ont participé à un séminaire sur les stratégies de
renforcement des capacités organisé par le F3E en partenariat avec l’AFD, les 27 et 28 novembre à
Paris autour des questions suivantes : suivi et évaluation des processus de renforcement des
capacités, renforcement des capacités via les réseaux apprenants. L’Abbé Isidore Ouedraogo,
Secrétaire Exécutif National de l’OCADES-Caritas Burkina, est venu témoigner de son expérience.
2012 a donc été une année riche en échanges et en concertation en vue d’améliorer la mise en
œuvre du programme. Néanmoins, des défis majeurs restent à relever en 2013.
Au niveau du Secours Catholique, il s’agira notamment de consolider le poste de chargé du
programme au niveau de la coordination France, de poursuivre la clarification des rôles et
responsabilités de chaque acteur en vue de fluidifier les communications internes et externes, de
renforcer le dispositif d’accompagnement des Caritas les plus en difficulté, de promouvoir davantage
d’échange de pratiques et d’expertises entre les Caritas, et travailler à la conception d’outils
méthodologiques simples et d’indicateurs d’impact des activités.
Au niveau des Caritas, elles devront assurer un suivi/évaluation plus étroit de la mise en application
des acquis des formations au niveau national et diocésain.
Rapport d’activités 2012 Page 14 sur 24
Enfin, l’évaluation à mi-parcours du programme et l’amorce du travail de capitalisation, dont les
résultats seront partagés avec toutes les parties prenantes au cours de la rencontre biennale à
Lourdes en octobre, mettront en relief d’autres défis et enjeux qu’il nous faudra certainement
prendre en compte dès 2013.
Au-delà du Programme A2P/DIRO, le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien est resté attentif aux
besoins en matière de renforcement institutionnel et d’appui structurel de ses partenaires. La
plupart des structures nationales faisant partie du Programme A2P/DIRO, ont bénéficié, outre ce
programme, d’un appui à leur fonctionnement ou à la mise en place de leur plan d’action.
D’autres Caritas nationales, ne faisant pas partie du Programme A2P/DIRO en 2012, ont bénéficié
d’appui en vue de leur renforcement et de leur fonctionnement : c’est le cas du Togo (qui a intégré le
programme dans le courant de l’année), des Comores du Cap Vert, de l’Ethiopie. Nombre de Caritas
diocésaines appuyées par le Secours Catholique en Afrique subsaharienne ont également reçu des
appuis institutionnels : en Centrafrique, au Burkina, en RDC, en Côte d’Ivoire, au Soudan du Sud, au
Rwanda, au Sénégal et en république du Congo… Notons que certains projets visent le renforcement
des Caritas diocésaines et de leur réseau paroissial, que ce soit via un appui spécifique ou au sein de
programmes plus larges de développement intégré : c’est notamment le cas au Cameroun et en
République du Congo. Enfin, le renforcement institutionnel peut aussi concerner des partenaires hors
Caritas, telles des structures agissant dans le domaine de la santé (RDC) ou des coalitions telles que le
Groupe de Travail de Caritas Internationalis sur le Sahel (GTCIS).
En 2012, le Pôle Partenariats Afrique / Océan Indien a consacré plus de 1,2 million d’euros à cette
priorité thématique.
2.4 Paix et cohésion sociale
Dans la continuité de l’expérience acquise et au vu des enjeux du continent africain, le Pôle
Partenariats Afrique / Océan Indien a choisi, dans le cadre de sa nouvelle stratégie, d’intervenir plus
spécifiquement dans trois domaines : la promotion de la paix et de la cohésion sociale; la formation à
la citoyenneté et aux droits humains ; et la promotion du dialogue interreligieux. Les nouveaux
projets engagés en 2012 confirment l’intérêt porté par le Pôle et ses partenaires à ce volet, avec des
actions tournées vers la prévention et la gestion des conflits locaux (Education à la prévention et la
gestion des conflits en milieu rural au Burkina ; Accompagnement des communautés locales pour
une cohabitation pacifique au Tchad), l’éducation à la paix (Femmes et jeunes artisans de paix au
Togo), la prise en compte des enjeux de cohésion sociale et de droits humains au niveau national (Participation à la 2
ème édition des Journées du Consensus National en Côte d’Ivoire ; appui à la
cohésion sociale en Côte d’Ivoire ; appui au processus de révision de la constitution au Sud Soudan) ;
la promotion des droits des populations vulnérables et victimes de discriminations (Appui à
l’autopromotion de la minorité ethnique des Pygmées Akas dans la région de la Lobaye en
République Centrafricaine) …
Le Rwanda est un pays emblématique en termes de projets soutenus dans ce volet « Paix et cohésion
sociale » du fait de son histoire récente. Le Secours Catholique a soutenu ainsi en 2012 différentes
initiatives de ses partenaires locaux : Education à la culture de la paix dans les écoles ; promotion de
la justice et de la paix ; formation à la gestion des traumatismes et à la construction de la paix ;
formation des bâtisseurs de ponts pour la paix ; promotion de la réconciliation. Par ailleurs, le Pôle
soutient ses partenaires dans des démarches de réflexion et de plaidoyer sur ces enjeux (Appui au
plaidoyer dans la région des Grands Lacs ; colloque « Ethique des droits de l’homme et du plaidoyer »
au Burkina)
En 2012, le Pôle Afrique a apporté un soutien de plus de 250 000 euros aux projets dans ce domaine.
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3. Priorités géographiques
En 2012, le Pôle Partenariats Afrique / Océan Indien a poursuivi son engagement dans 20 pays
d’Afrique subsaharienne, dont 5 hors zone francophone. Quelques projets sont multi-pays,
notamment dans le domaine du renforcement des capacités et du plaidoyer. Le Pôle poursuit sa
logique de recentrage en vue d’un appui plus fort et plus étroit auprès des pays suivis.
D’une manière générale, le Pôle Partenariats Afrique / Océan Indien est resté, tout au long de
l’année écoulée, particulièrement présent dans les pays en crise ou faisant face à des situations
d’urgence, qu’elles soient naturelles ou dues à des conflits : c’est le cas notamment de la République
Démocratique du Congo, de la Corne de l’Afrique et de la zone Sahel, largement affectée par la crise
alimentaire découlant de la mauvaise récolte de 2011. Les autres engagements, sur les actions de
développement ou de construction de la paix, sont conformes à la priorisation des pays effectuée sur
la base des critères internes et externes définis au niveau de la Direction Action et Plaidoyer
Internationaux.
4. Priorités en termes de public cible
Les personnes et les communautés les plus vulnérables sont toujours au centre des actions mises en
œuvre par nos partenaires et soutenues par le Secours Catholique, afin de leur permettre de devenir
ou de rester autonomes, et de vivre dans la dignité. En 2012, l’engagement du Pôle Partenariats
Afrique & Océan Indien a été caractérisé par :
- Un appui marqué, en lien étroit avec le Département des Urgences Internationales, aux
projets venant en aide aux populations réfugiés ou déplacées, victimes de guerres ou de
catastrophes naturelles. Citons ici par exemple l’assistance aux personnes victimes
d’insécurité alimentaire dans la zone sahélienne ; la réhabilitation post-cyclones à
Madagascar ; l’aide en république du Congo suite à l’explosion de la caserne M’Pila, l’aide
aux sinistrés des inondations au Sénégal, Niger et au Bénin ; l’assistance humanitaire aux
familles déplacées en RDC et au Rwanda ; l’aide d’urgence aux victimes des combats dans le
Sud Kordofan et au Darfour (Soudan) ; ou encore la réponse à la crise à l'Est du Tchad, avec
des efforts soutenus dans le domaine de la relance économique, de l’animation
communautaire, et de la sécurité alimentaire ;
- Une attention soutenue aux enfants et jeunes en situation de vulnérabilité : accueil et
réinsertion des enfants et jeunes en rupture familiale (orphelins et enfants de la rue au
Bénin, Cameroun, Centrafrique, RDC, Ethiopie, Mali) ; formation professionnelle des jeunes
défavorisés, tant en milieu urbain que rural (RDC, Centrafrique, Burkina, Madagascar) ;
- Une hausse de notre appui à nos partenaires locaux, en vue de leur développement
institutionnel et renforcement organisationnel, et en lien avec le programme A2P / DIRO ;
- Un maintien des initiatives en faveur des femmes : qu’il s’agisse de promotion féminine, de
renforcement des compétences et du leadership féminins, appui au développement
d’activités économiques de groupes de femmes, de réinsertion socio-économique de
femmes victimes de violences sexuelles, de formation d’animatrices à la gestion des
traumatismes et à la construction de la paix, de promotion d’alternatives à l’exode rural pour
les femmes, de formation et défense des droits des travailleuses domestiques, toutes ces
initiatives renforce le rôle que jouent les femmes en Afrique en tant qu’actrices de
développement et de paix.
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5. Priorités en termes de partenaires
Les partenaires privilégiés du Pôle Partenariats Afrique et Océan Indien sont constitués
majoritairement des Caritas nationales et diocésaines, et de manière plus modeste, des Commissions
nationales ou diocésaines Justice et Paix, des Commissions nationales ou diocésaines de la Santé, des
Congrégations religieuses. Le Pôle soutient également, de façon croissante, des organisations de
société civile et des réseaux ou plateformes regroupant divers acteurs d’Eglise et de société civile. Le
Pôle Partenariats Afrique et Océan Indien porte une attention forte à la qualité des partenariats qu’il
noue et entretient, et veut soutenir des acteurs à fort potentiel dans les zones et les thématiques
cruciales pour le continent africain.
6. Urgences Sahel : une crise alimentaire de grande ampleur ! : La récurrence des chocs dans la sous-région du
Sahel (crise en 2000, 2004-2005, 2009-2010) fait de l’insécurité alimentaire un problème structurel
qui tend à éroder les capacités de résilience des couches les plus vulnérables de la population. En
2012, le Sahel a une nouvelle fois été le théâtre d’une crise alimentaire, nutritionnelle et pastorale,
qui a affecté plus de 18 millions de personnes dans six pays différents : la Mauritanie, le Sénégal, le
Mali, le Niger, le Tchad et le Burkina-Faso. En raison des pluies erratiques, insuffisantes ou tardives, la production céréalière s’est effondrée et
les prix des denrées alimentaires sur les marchés locaux ont flambé. Les problèmes d'accès et de
disponibilité des produits alimentaires, aggravés par l'irruption précoce de la période de soudure, ont
contraint les populations à adopter des stratégies d’adaptation et de survie (migrations vers les
centres urbains, vente du bétail, réduction du nombre de repas quotidiens…). Malgré des taux de
malnutrition aiguë globale qui ont souvent dépassé les seuils d’alerte (10% des enfants de moins de
5 ans) et même parfois les seuils d’urgence (15% des enfants de moins de 5 ans), l’action précoce et
la mobilisation des acteurs humanitaires ont cependant permis d’éviter une catastrophe de grande
ampleur. Pour rappel, l’ensemble des bailleurs de fonds et des ONGs avaient été fortement critiqués
sur la lenteur de la réponse à la sécheresse qui avait frappé la Corne de l'Afrique en 2011.
Ainsi, dès les premiers signes de détérioration de la situation humanitaire au Sahel, les partenaires
locaux du Secours Catholique ont tiré la sonnette d'alarme, ce qui a permis une réponse rapide,
coordonnée et adaptée de l'ensemble du réseau Caritas. Pour contrer les effets cumulatifs du déficit
céréalier, de la volatilité des prix et de la baisse des revenus, le Secours Catholique a soutenu six
programmes d’urgence (EA) et privilégié deux axes d'intervention pour venir en aide aux populations
affectées: l’aide alimentaire et nutritionnelle (distribution gratuite de vivres, activités de Cash
Transfer et de Food for Work, ventes à prix modérés de céréales, prise en charge des enfants
sévèrement et modérément atteints par la malnutrition) et la restauration des moyens d’existence
en vue de la prochaine campagne agricole (recapitalisation des cheptels, mise à disposition de
semences et d’intrants vétérinaires). Des actions complémentaires ont également été entreprises
pour répondre de manière adéquate aux besoins spécifiques des populations au-delà de l’urgence
immédiate : activités de micro finance pour les femmes rurales au Sénégal, actions de prévention,
d’information et de communication sur les risques d’insécurité alimentaire au Tchad, renforcement
des capacités de la Caritas nationale en Mauritanie…L’engagement financier total du Secours
Catholique dans les six pays de la bande sahélienne s’est élevé en 2012 à 1 435 000€. Les risques de
crises alimentaires restent très élevés en 2013 : plus de 10 millions de personnes pourraient être
affectées par l’insécurité alimentaire et près de 1,5 millions d’enfants de moins de 5 ans sont exposés
au risque de malnutrition aiguë sévère (forme mortelle de la malnutrition). Parallèlement à
l’insécurité alimentaire, de multiples menaces pèsent sur les populations de la bande sahélienne :
l’instabilité politique, la montée de l’islamisme radical, la dégradation de la situation sécuritaire et le
conflit armé au Mali tendent à déstabiliser un peu plus la région. Au-delà de la question alimentaire,
le Secours Catholique reste donc à l'écoute des préoccupations de ses partenaires sahéliens et se
tient prêt à réagir si la situation humanitaire l'exige à nouveau.
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7. Plaidoyer
L’année 2012 a été l’année de la redéfinition de la stratégie Afrique 2012-2016, avec comme axe
transversal important le plaidoyer, et surtout l’accompagnement des partenaires du SC dans leurs
démarches de plaidoyer. Quelques priorités thématiques ont été dégagées : transparence dans la
gestion des ressources naturelles, contrôle citoyen des ressources publiques, problématiques de
souveraineté agricole, d’accaparement des terres et de plaidoyer sur l’eau. Par ailleurs, le pôle
Afrique a contribué activement à l’élaboration de la stratégie de plaidoyer de la DAPI 2013-2016. Les
actions de plaidoyer menées directement par le pôle Afrique ont été paradoxalement moins
nombreuses qu’en 2011. Néanmoins le pôle a continué son appui aux partenaires actifs dans le
domaine du plaidoyer (cf. typologie des projets soutenus par le SC en 2012) et n’entend pas se
relâcher dans ce domaine. Nous faisons écho dans ce rapport de quelques actions remarquables
pour 2012.
République Démocratique du Congo : Le pôle Afrique a participé à deux rencontres au Ministère des
Affaires étrangères sur la RDC : une première rencontre en février 2012 a permis au SC, en lien avec
le REFAC (Réseau d’ONG sur l’Afrique Centrale), d’échanger avec le ministère sur la situation du pays
après les élections présidentielles de 2011. Une autre rencontre en décembre 2012 a été l’occasion
d’une prise de contact entre le nouveau directeur Afrique et Océan Indien, Jean Christophe Belliard,
et les ONG françaises actives dans ce pays. Sur le terrain, outre son appui régulier à la Commission
Episcopale Justice et Paix dans son travail de mobilisation pour la gouvernance participative, le pôle a
soutenu financièrement une visite de la Conférence Episcopale du Congo à Goma, en solidarité avec
les populations très éprouvées par les combats entre troupes rebelles et gouvernementales.
Congo Brazzaville : La plateforme Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP), a fêté ses dix ans d’existence
en septembre 2012, dans un contexte d’avancées législatives majeures dans le domaine de la
transparence des industries extractives :
• L’adoption définitive des dispositions de la loi américaine Dodd Franck le 22 août, qui impose
aux entreprises américaines et étrangères cotées aux Etats-Unis du secteur extractif la
publication, pays par pays et projet par projet, des paiements faits aux autorités des pays de
production à partir d’octobre 2013.
• Le vote de la Commission Affaires Juridiques du Parlement européen sur la Directive
Transparence, visant à imposer aux entreprises des secteurs extractifs et forestier le même
type de publication. Une adoption définitive du texte est prévue début 2013.
A cette occasion, le pôle Afrique, en appui au département Plaidoyer, a invité trois partenaires de la
plateforme PCQVP Congo à Paris. Différents évènements (conférence de presse, rencontres
ministères) ont été organisés à Paris par le département Plaidoyer, avant de rejoindre l’évènement
international organisé à Amsterdam pour les 10 ans de la plateforme. PCQVP Congo aura dix ans à
son tour en 2013 et la société civile s’y montre très active au travers de l’Initiative de Transparence
des Industries Extractives (ITIE) qui publie chaque année un rapport de plus en plus lu.
Sénégal : Dans la perspective des élections présidentielles de 2012 qui s’annonçaient houleuses, la
Commission Episcopale Interterritoriale de Justice, Droits humains et Développement (CEIJPDHD) a
sollicité le Secours catholique pour un appui, en lien avec CRS, afin d’organiser une campagne
d’éducation civique et une observation des élections. En mars 2012, la Commission Justice et Paix a
été chargée aux côtés du Mouvement National des Scouts du Sénégal, d’une mission d’observation.
A cet effet, à chacun des 2 tours, les deux associations se sont déployées dans les quatorze régions
du Sénégal et dans trente départements, disposant de 873 superviseurs et observateurs qui ont visité
quatre mille cent soixante bureaux de vote. A la clôture du scrutin, il est apparu que les opérations
de vote s’étaient globalement déroulées dans des conditions acceptables, nonobstant quelques
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incidents et des cas d’achat de conscience. En effet, dans l’ensemble, les bureaux de vote ont été
bien tenus. Il a été relevé quelques problèmes de conformité et de confusion de listes qui ont été
résolus grâce à l’intervention de l’autorité administrative. En revanche, la Commission Justice et Paix
a été plus préoccupée par les nombreux cas d’achat de conscience et de cartes d’électeurs, ainsi que
par des tentatives d’influence d’électeurs.
A l’issue de ces élections, des recommandations ont été adressées aux acteurs politiques et à
l’administration, spécialement les Ministères concernés qui ont facilité la tâche des observateurs. Le
Secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix a été interviewé à deux reprises, pour des articles
sur le site web du Secours Catholique traitant du déroulement de l’élection et des actions de
plaidoyer de l’Eglise du Sénégal.
8. Education à la solidarité
Appuyer l’animation de la solidarité internationale au sein des délégations et régions du Secours Catholique Afin d’appuyer au mieux les délégations du Secours Catholique dans l’éveil à la solidarité
internationale, le Pôle Partenariats Afrique collabore à l’élaboration de plusieurs outils permettant à
la fois de donner un éclairage sur son travail en partenariat avec les Caritas locales tout en donnant
régulièrement des informations sur l’évolution des contextes politiques, socio-économiques et
humanitaires des pays concernés. Cet appui se manifeste par la rédaction de fiches pays annuelles
lancées en 2011, les « Regards sur », permettant d’offrir une vue du contexte politique du pays, de la
stratégie du Secours Catholique et des projets soutenus tant sur l’aspect développement que celui
des urgences ou encore du plaidoyer. En 2011, ont ainsi été rédigés les Regards sur le Soudan, le
Soudan du Sud, la République Démocratique du Congo et Madagascar en lien avec le Département
Animation Internationale. Par ailleurs, participant à la dynamique des « projets phares »1 du Secours
Catholique, le pôle Partenariats Afrique communique régulièrement des nouvelles des 19 projets
phares mis en lumière par le guide 2011-2013 comptant 48 projets phares au total2.
En outre, l’information des délégations sur l’action du Secours Catholique en Afrique est complétée
par la communication de production périodique du Pôle Afrique concernant certaines régions
d’action. Ainsi, en 2011, le document retraçant l’engagement du Secours dans les Grands Lacs de
2004 à 2010 a été diffusé largement aux délégations3. Complétant l’ensemble de ces productions
écrites, le Pôle Partenariats Afrique anime également trois Groupes Pays, rencontres trimestrielles
pour la plupart permettant aux délégations de se rendre au siège, rencontrer les chargés de projets
et les partenaires, d’avoir des nouvelles des pays concernés et des projets en cours, tout en
échangeant entre délégations sur les techniques d’animation, les évènements menés en délégation
et les outils produits localement. Ces groupes permettent ainsi d’associer davantage le réseau du
Secours Catholique à l’analyse des contextes économiques, sociaux, politiques et humanitaires des
pays concernés. 3 groupes sont actuellement co-animés par le Pôle partenariats Afrique et le
département Animation internationale, les Groupes Pays Soudan/Soudan du Sud, Madagascar et
Grands Lacs.
1 Parmi les 430 projets soutenus par le Secours Catholique pour 2011-2013 dans le monde entier, 48 projets représentatifs de l’action
internationale de notre association sont sélectionnés par une équipe disciplinaire afin de faire découvrir au public nos priorités
thématiques et géographiques ainsi que leur traduction concrète sur le terrain. Les équipes du Secours Catholique s’engagent à apporter
une attention particulière pour ces projets phares et ainsi à donner régulièrement de leurs nouvelles aux délégations. A ce titre, des fiches
projets phares sont réalisées par les pôles géographiques du Secours Catholique, présentant en détail ces projets, et des nouvelles des
projets phares sont régulièrement communiquées. 2 Concernant la précédente édition du Guide des projets phares, 21 projets du Pôle Partenariats Afrique avaient été retenus et
concernaient 15 pays, sur les 54 projets phares au total.
3 Engagement du Secours Catholique dans les Grands Lacs, 2004-2010.
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Encourager les contacts et échanges d’expérience entre notre réseau France et nos partenaires africains Soutenant la stratégie nationale d’animation de la solidarité internationale, dont l’objectif est
d’associer les équipes à une relation d’alliance en les invitant à aller plus loin qu’une mobilisation
ponctuelle, le Pôle Partenariats Afrique encourage et favorise les contacts et échanges d’expérience
entre notre réseau France et nos partenaires dans la durée en :
- invitant régulièrement des membres de délégation à se joindre aux missions des Chargés de
Projets Partenariats
- accompagnant des DAP, Démarches d’Animation et de Partenariat, et des partenariats pays
régionaux avec l’appui du Département Animation Internationale
- invitant ses partenaires lors du temps fort du Secours Catholique qu’est la Campagne
d’Action Internationale.
Suivi des partenariats Pays et DAP - Burundi / Haute Normandie : partenariat privilégié
- Madagascar / Basse Normandie : (CEFOTAM)
- Auvergne / Madagascar : la DAP qui était moins active depuis 2010 a été relancée en 2012
- RDC/ Pays de la Loire : la région Pays de Loire a fait le choix d’orienter son action de
sensibilisation sur la RDC autour du plaidoyer (processus démocratique, industries
extractives) - Burkina / Limousin : partenariat en cours de discussion avec la Commission nationale Justice
et paix pour travailler avec une Commission diocésaine Justice et Paix
- Burkina / Région Languedoc-Roussillon : élaboration d’une convention de partenariat entre
l’OCADES Kaya et la région Languedoc-Roussillon qui sera signée durant la Campagne
d’Action Internationale de 2013
- Burkina/Savoie : signature d’une convention de partenariat
- Sénégal/ Bretagne : signature d’une convention de partenariat entre la région et la Caritas
de Kaolack - Ile de France/ Caritas Sénégal : signature d’une convention de partenariat - Champagne Ardenne/ Caritas Cap-Vert : signature d’une convention de partenariat - Bénin (Natitingou)/ Avignon : travail de réflexion sur l’amorce d’un partenariat privilégié
- Togo/ Région nord : renégociation du partenariat entre les délégations de Lille- Arras-
Cambrai et l’OCDI de Dapaong
- Corne de l’Afrique : dans un contexte sécuritaire et politique très fragiles, la dimension
d’animation internationale a été rendue difficile, et ce d’autant que certains partenaires ont
été fragilisés.
Un exemple : la DAP Centrafrique et la région Centre en 2012 : En 2012, les délégations (Berry,
Indre et Loire) de la Région Centre et leurs groupes conviviaux engagés dans la Démarche
d'Animation et de Partenariat avec les groupes conviviaux de femmes à Bangui, en Centrafrique, ont
poursuivi, avec l'appui du Pôle Afrique, la dynamique et l'approfondissement de cette démarche
lancée en 2008 : réunions régulières, animations autour de la journée internationale contre le sida
(1er décembre) et la journée de la femme (8 mars), accueil de Mgr Dieudonné Nzapalainga,
Archevêque de Bangui, lors de la CAI 2012, renouvellement de la convention DAP jusqu'à 2014,
participation du délégué du Berry à la mission de suivi des projets et des partenariats du Pôle Afrique
en octobre 2012 ont été quelques-uns des points forts de l'année.
La Région Centre réfléchit désormais à établir un partenariat-pays avec la Centrafrique, qui
permettrait de travailler sur un ensemble de thématiques et de facettes du partenariat (soutien à des
projets, plaidoyer, échanges d'expériences etc.).
Participation du Pôle Partenariats Afrique à la Campagne d’Action internationale 2012 La Campagne d’Action internationale s’est déroulée en mai 2012 et avait pour thématique
« Partenaires, ici ET là-bas ». A cette occasion, le Pôle Partenariats Afrique a accueilli 13 partenaires
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venant respectivement du Burkina-Faso, Burundi, Cap-Vert RDC, Sénégal, Madagascar, RDC, Sénégal,
Sud Soudan et du Togo.
Associer les délégations au suivi de la relation partenariale et à la gestion de projets : régions Pays de Loire et Haute-Normandie En 2009, le Secours Catholique a engagé un processus de revitalisation de l’animation internationale
auprès des délégations visant à contribuer à la dynamisation de la solidarité internationale. C’est
dans ce cadre que le chantier 5A réunit des acteurs du siège et de l’espace Ouest pour explorer
ensemble des modalités de collaboration visant à contribuer à « l’association des délégations au suivi
de la relation partenariale et des projets internationaux ». Ainsi, les régions Pays de la Loire en
partenariat avec la RDC et Haute Normandie en partenariat avec le Burundi sont impliquées dans ce
chantier, accompagnées par le Pôle partenariats Afrique.
Une évaluation menée en 2012 par le Pôle Partenariats Afrique et les régions concernées a montré
l’intérêt de la démarche en termes de mobilisation pour le réseau, tout en soulignant la difficulté
pour le réseau d’être pleinement associé au suivi des projets. Les deux régions engagées dans le
processus on souhaité poursuivre le partenariat privilégié tout en mettant l’accent sur la dynamique
de la relation partenariale, qu’elles souhaitent approfondir dans les prochaines années.
Ces dynamiques de partenariat privilégié ont notamment permis aux deux pays concernés d’obtenir
des cofinancements pour leurs programmes hydrauliques dans le cadre de la coopération
décentralisée : les délégations ont été actives dans l’obtention des cofinancements auprès des
collectivités locales sollicitées et le seront dans le lien institutionnel avec ces bailleurs pour le suivi
des activités.
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IV. RESSOURCES HUMAINES ET FINANCIERES
1. Ressources humaines
En 2012, le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien compte :
• 9 salariés (1 responsable de Pôle, 7 chargés de partenariats dont 2 adjoints du responsable, 1
assistante administrative et financière et 1 assistante de Pôle) ;
• 6 salariés transversaux ;
• 4 détachés basés en RDC et Tchad ;
• 24 bénévoles réguliers ; 3 bénévoles en télétravail ;
• 3 volontaires internationaux basés en RDC, Ethiopie et Comores ;
• 4 stagiaires sur les thèmes : DIRO, aspect finances et sur le Soudan
2. Organisation
Le Pôle Partenariats Afrique & Océan Indien se décompose de la manière suivante :
• 6 zones géographiques (Afrique de l’Ouest, Afrique Golfe de Guinée, Sahel et Océan Indien,
Afrique Grands Lacs, Afrique Orientale + DIRO) ;
• un pôle secrétariat/communication/suivi administratif et financier.
Trois chargés de cofinancement, deux chargés des urgences et une chargée d’animation collaborent
étroitement avec les chargés de projets partenariats.
3. Ressources financières
Le Pôle partenariats Afrique a engagé en 2012 136 projets pour près de 6,6 M€ (6 M € en 2011). Avec
ceux du département urgences internationales en Afrique (2,5 M € pour 11 projets), c'est un total de
147 projets pour 9 M € engagés par le SC en Afrique : 128 sont des actions de long terme
(développement, plaidoyer, renforcement institutionnel) pour un total de 6 M€ et 19 sont des
programmes d'urgence/réhabilitation (3 M€). Par rapport à 2011, l’engagement plus important en
projets de développements (0,6 M€) est lié à des cofinancements publics. Pour les urgences,
l’engagement plus important est lié en particulier à la crise au Sahel, mais aussi au Soudan. La RDC
reste le premier pays d’engagement (1,75 M€).
Cet engagement important en 2012 a été possible grâce à un fort appui du Secours Catholique (fonds
issus de l'animation des nos délégations diocésaines, fonds affectés, fonds propres, legs,..), à des
cofinancements publics (UE, AFD, collectivités territoriales ou agences de l'eau,..) mais aussi grâce à
l'appui de fondations : fondations d'entreprises (Suez, Veolia,..), fondations philanthropiques mais
aussi de la fondation Caritas France (très proche du Secours Catholique).
4. Cofinancements
4.1. Données générales Nombre de projets gérés : En 2012, 16 contrats de subvention ont été suivis sur l’Afrique
Subsaharienne. Certains contrats portant sur un même projet, ce sont au total 12 projets qui ont été cofinancés dans 14 pays. Ces projets ont porté sur les thématiques prioritaires de l’action
internationale du Secours Catholique : sécurité alimentaire, accès aux services de base et appui
institutionnel. A cela s’ajoutent les appuis financiers apportés par trois fondations distinctes.
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Nombre de demandes déposées : En 2012, 16 demandes de financement ont été déposées. A ces
demandes de financement, il convient d’ajouter les demandes déposées pour la Swiss Philanthropic Foundation (SPF) et la fondation Caritas France.
Nombre de dossiers acceptés : Enfin, 11 demandes de subvention ont été acceptées pour un montant total de 1,05 millions d’euros auxquels s’ajoutent 578 068€ de financements
complémentaires de la fondation Caritas France sur certains de ces projets cofinancés.
4.2. Bailleurs de fonds sollicités
L’Agence Française de Développement : Les chargés de cofinancement ont géré 4 contrats avec
l’AFD: Cap Vert, convention programme DIRO, Comores, Cambodge, Côte d’Ivoire. En 2012, 2
demandes de cofinancement ont été déposées auprès de l’AFD : Ethiopie, Côte d’Ivoire.
La Commission Européenne : DEVCO/EuropeAid : En 2012, le dpt Cofinancements a géré 1
convention financée par l’Union européenne pour un programme sécurité alimentaire dans le
Bulungu en RDC (01/11/2010 – 30/04/2014).
Les Collectivités territoriales, fondations d’entreprises et associations d’appui aux ONG. : En 2012, 11
contrats ont été gérés avec d’autres bailleurs de fonds principalement pour des programmes d’accès
à l’eau et l’assainissement:
- Le Fonds Eau du Grand Lyon (le Grand Lyon, ses gestionnaires délégués de l'eau potable -
Veolia Environnement et la Lyonnaise des Eaux - et l'Agence de l'eau Rhône Méditerranée
et Corse) pour un programme d’accès à l’eau et l’assainissement dans la région des Savanes
au Togo
- Le Conseil Régional d’Ile de France pour un programme eau et assainissement en Ethiopie
- Le Comité International du Forum Mondial de l’Eau sur un programme d’accès à l’eau
potable et l’assainissement en milieu scolaire au Togo.
- Le Fonds Initiatives de Suez Environnement sur un programme d’accès à l’eau potable et
l’assainissement au Burkina Faso
- L’Agence de l’Eau Seine Normandie et la Communauté urbaine du Havre pour un
programme Eau et assainissement dans la commune de Gishubi au Burundi
- L’agence de l’Eau et le Conseil Général du Val de Marne pour un programme Eau et
Assainissement dans 2 communes rurales au Burundi
- L’agence de l’Eau Loire Bretagne et le Conseil Régional des pays de la Loire pour un
programme Eau et assainissement dans le Kivu en RDC
15 demandes de subvention ont été déposées (dont 11 acceptées) auprès des organismes suivants :
Analyse :
� Valorisation des projets ayant déjà un cofinancement par la recherche d’autres bailleurs
publics ou privés complémentaires, nécessitant souvent une réécriture des projets.
� Complexité de la recherche de financement sur les Agences de l’Eau car une collectivité
territoriale doit obligatoirement y être associée ainsi que des actions de sensibilisation à
mener dans la région concernée. Nécessité de travailler en étroite collaboration avec les
délégations du Secours Catholique et d’obtenir au préalable l’engagement d’une collectivité
territoriale partenaire avant de solliciter les Agences de l’Eau.
� Les engagements des collectivités territoriales se font sur des bases annuelles, ce qui
implique de renouveler les demandes de subvention chaque année.
� Les délais d’instruction à la Mairie de Paris, sur le fonds ‘eau’, se sont considérablement
allongés (on atteint actuellement 12 mois d’instruction).
Fondation Philanthropique Suisse (SPF) : Le Secours Catholique - Caritas France et la Fondation
Philanthropique Suisse ont signé une convention de coopération pour les exercices 2011 et 2012.
Pour l’Afrique, ces financements ont porté cette année sur 4 projets pour un montant de 656 000 €.
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- 2 projets de lutte contre le paludisme en République Démocratique du Congo et au Togo.
- 2 autres projets sur la sécurité alimentaire et le renforcement des capacités de la société
civile.
Fondation Caritas France : Cette année, la Fondation Caritas France a soutenu 15 projets sur l’Afrique
subsaharienne pour un montant total de 835.992 euros. Les projets portent sur l’accès aux services
de base : santé, formation professionnelle, eau et assainissement, enfants des rues, sécurité
alimentaire, renforcement des capacités des partenaires locaux du Secours Catholique.
4.3 Activités d’appui des chargés de cofinancement aux partenaires locaux et aux délégations du Secours catholique dans leur recherche de financement Accompagnement des partenaires locaux : Outre les demandes de financement déposées par le
Secours Catholique, les chargés de cofinancement effectuent un travail d’appui aux partenaires du
Sud pour les accompagner à obtenir par eux-mêmes des financements et à les appuyer dans la
gestion de leurs contrats. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la stratégie de renforcement des
capacités des partenaires de l'action internationale. En 2012, le département a notamment
accompagné Caritas Comores, avec un projet de santé (financement AFD des Comores – 750.000
euros). Accompagnement important, surtout au niveau organisationnel, gestion des expatriés, mise à
disposition de consultants, missions de suivi (dont une avec le Directeur de la DAPI).
Accompagnement des délégations du SC pour solliciter leurs collectivités territoriales : Cette
année, nous avons été sollicités par les délégations du Secours Catholique de Haute Normandie pour
les appuyer dans leur recherche de financement pour un projet au Burundi : sollicitation auprès de la
Communauté d’Agglomération du Havre et Agence de l’Eau Seine Normandie. Par ailleurs, le
département Cofinancements a sollicité plusieurs délégations du Secours Catholique pour déposer
des demandes de subvention, à savoir : � délégation de Créteil, pour une demande auprès du Conseil Général du Val de Marne
� délégations des Pays de la Loire, pour plusieurs demandes : Agence de l’Eau Loire Bretagne,
Vendée Eau, Conseil Régional des Pays de la Loire.
Sur ces 6 demandes de subvention, 5 ont abouti pour un montant total de 333.426 euros.
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V. CONCLUSION
Croissance démographique, frein ou accélérateur de développement en Afrique ?
Bien que sous-peuplé, le continent est en train de combler son retard démographique. La croissance
démographique est d'ores et déjà impressionnante : de 133 millions d'habitants en 1900 (8% de la
population mondiale), elle atteint 225 millions en 1950 (8,8%) et enfin plus d’un milliard aujourd’hui
(15%).
Cette expansion démographique est loin d'être finie car l'Afrique connait encore la plus forte
fécondité au monde avec 4,6 enfants par femme contre 2,5 au niveau mondial. Les difficultés et les
défis restent énormes pour ce continent en devenir car l’insécurité alimentaire, les conflits et
l'analphabétisme continuent à sévir.
L'augmentation de la population entraîne des besoins supplémentaires en ressources naturelles et
en infrastructures. En fait, accroissement de la population et développement sont liés. Un fort taux
de croissance démographique contrarie généralement les efforts en vue d'une meilleure répartition
des ressources. La croissance démographique rapide induit une augmentation du ratio de
dépendance aux besoins essentiels.
Ceci fait que les Etats africains sont dans l'obligation de consacrer plus de budgets à l'alimentation, à
la santé et à l'éducation. Cette augmentation de la population peut ainsi entraver le développement
du continent sous cinq angles :
1. une augmentation rapide du taux de chômage : en Afrique, le taux d'augmentation de la
population active dépasse la création d'emplois. Autrement dit, le nombre de demandeur
d'emplois s'accroit plus rapidement que le nombre d'emplois ;
2. un accroissement des conflits et déplacement de populations : de conflits politiques et
sociaux notamment dus à la pression foncière ou à la gestion des ressources ;
3. une urbanisation rapide : le surplus de population se concentre dans les villes (actuellement
35% de la population est urbaine, en 2050 ce sera 50%). L’équipement des villes ne suit pas
la croissance de la population urbaine ; il ya donc des risques de développement de
bidonvilles et d’une urbanisation anarchique. De plus, la proportion de jeunes « déclassés »
dans les mégapoles peuvent rendre probable une persistance et augmentation de la violence
et de l’insécurité, etc. ;
4. une augmentation du nombre des migrants : l’essentiel des migrations se porte sur des
migrations intra africaines (et non Afrique vers l’Europe ou autres continents) ;
5. une dégradation de l’environnement : les changements climatiques posent des problèmes
supplémentaires de gestion des ressources qui s’aggravent avec la pression démographique.
Mais à l’inverse, ce bond démographique peut offrir à l’Afrique de formidables opportunités sur le
plan de la croissance économique. L’Afrique connait une croissance économique (environ 5% par an),
basée sur une économie de rente et un fort secteur informel avec une classe moyenne en
progression. Cette croissance économique est de plus en plus inégalitaire et est très dépendante de
l’extérieur (APD). Ces dernières années, elle n’a pas pu compenser l’accroissement démographique
et n’a pas bénéficié de façon identique aux différentes catégories de ménages.
La croissance de la population en Afrique est bien réelle et elle représente des inévitables défis. Si les
gouvernements africains ainsi que les acteurs du développement résolvent avec intelligence les défis
qui se présentent alors le développement de l'Afrique sera durable et équitable.