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Page 1: Rémission d’une acné fulminante sous traitement antibiotique prescrit pour une hidrosadénite suppurée

JDP 2014 S485

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.569

P370Acné fulminans et testostérone : unlien très probable illustré par 2 cassurvenus chez des jumeaux atteintsd’un syndrome de Kallman�

M. Saint-Jean 1,∗, C. Frénard 1, M. Le Bras 2, G. Aubin 3,S. Corvec 3, B. Dréno 1

1 Dermatologie, CHU Hôtel-Dieu, Nantes, France2 Endocrinologie, CHU Laënnec, Nantes, France3 Bactériologie - hygiène hospitalière, CHU Hôtel-Dieu, Nantes,France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’acné fulminans est une entité rare dont laphysiopathologie demeure inconnue. Nous rapportons le cas dedeux jumeaux traités par testostérone injectable pour un retardpubertaire et ayant développé dans les mois suivants une acnéfulminans.Observations Un patient de 18 ans était adressé en urgence pourune acné sévère du dos de début brutal. Ce patient et son frèrejumeau avaient un syndrome de Kallman (hypogonadisme centralet anosmie). On notait par ailleurs un antécédent familial d’acnéchez le père et le grand frère. Dans le cadre du retard puber-taire, un traitement par injection mensuelle de testostérone avaitété débuté chez les 2 frères. Neuf mois après, le patient déve-loppait brutalement des lésions d’acné nodulaires et nécrotiquesdu dos, faisant stopper les injections. Le taux sérique de testo-stérone était alors normalisé. Le frère jumeau développait dans lemême temps une acné sévère nodulaire du dos traitée dans un autrecentre.À l’examen clinique, on notait des lésions du dos avec de trèsnombreux nodules s’étendant à la racine des bras d’évolution nécro-tique. Le visage présentait une acné plus modérée sans nodule(grade 3 sur l’échelle GEA). Le prélèvement local retrouvait un Pro-pionibacterium acnes multisensible de phylotype II. Un traitementpar corticothérapie générale (0,5 mg/kg/jour) était débuté avecdisparition à 1 mois des lésions nécrotiques permettant d’introduirel’isotrétinoïne à 0,06 mg/kg/jour. Le cas a été déclaré à la pharma-covigilance.Discussion Moins d’une dizaine de cas d’acné fulminans induitepar la testostérone injectable ont été décrits dans la littérature(1 cas d’un patient atteint d’un syndrome de Klinefelter, 4 casde garcons traités pour petite taille et 2 cas de patients trai-tés par anabolisants dans un contexte de musculation) et aucunchez des jumeaux. La survenue retardée par rapport au débutdu traitement serait liée à la normalisation du taux de testo-stérone comme chez notre patient. Ces observations arguent enfaveur de l’hypothèse d’un lien entre acné fulminans et hypersen-sibilité androgénique périphérique des récepteurs aux androgènescutanés (kératinocytes et sébocytes). Ce lien est évoqué aussi depart l’atteinte quasi-exclusive de garcons. La survenue chez desjumeaux en même temps dans notre cas renforce l’hypothèse durôle d’un facteur génétique. De manière intéressante, il a étérapporté récemment la découverte de 2 nouveaux loci de sus-ceptibilité à l’acné sévère impliqués dans le métabolisme desandrogènes.Conclusion Notre observation d’acné fulminans induit par la tes-tostérone chez des jumeaux renforce l’hypothèse d’une anomaliegénétique en lien avec les récepteurs androgéniques cutanés dansl’étiologie de cette maladie rare. Devant une acné fulminans, ilconvient de toujours vérifier l’absence de prise dans les mois pré-cédents de testostérone ou d’anabolisants.Mots clés Acné fulminans ; Corticothérapie ; Testostérone

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.570

P371Rémission d’une acné fulminante soustraitement antibiotique prescrit pourune hidrosadénite suppuréeO. Join-Lambert 1, S. Duchatelet 2, S. Miskinyte 2, M. Delage 3,H. Coignard 4, O. Lortholary 4, X. Nassif 1, A. Hovnanian 2,A.S. Nassif 3,∗1 Microbiologie, hôpital Necker, Paris, France2 Inserm UMR1163, institut Imagine, Paris, France3 Centre médical, Institut Pasteur, Paris, France4 Maladies infectieuses, hôpital Necker, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction L’acné fulminante (AF) est un défi thérapeutique.Nous rapportons un cas d’AF mise en rémission sous une antibio-thérapie (AB) large spectre utilisée pour traiter une hidrosadénitesuppurée (HS) chez un patient présentant ces 2 pathologies asso-ciées.Observations Un homme de 19 ans présentait une HS associée àune AF évoluant depuis 3 ans. Sa mère et sa tante étaient atteintesd’HS. L’AF avait débuté après 1 mois d’isotrétinoïne et l’HS après1 mois de corticothérapie (CS). Les traitements suivants avaient étédes échecs : isotrétinoïne, CS, tétracycline, zinc, AINS, rifampicine-clindamycine, infliximab puis adalimumab. Il avait perdu 11 kg,avait un score OMS à 3 et présentait de larges érosions suintantesdu visage ainsi que de multiples cicatrices déprimées du dos etdes brides inflammatoires dans toutes les zones d’HS (stade 2 deHurley axillaire droit, inguinal bilatéral, fessier et stade 3 axil-laire gauche). Avant traitement, la biologie montrait : CRP : 140 ;VS : 102 ; leucocytes : 11 800 ; TNF� : 33 (N < 20), IL1 : N, IL6 : 25(N < 8). Une AB à large spectre a été initiée pour traiter l’HS,incluant ertapénème pendant 10 semaines (+linezolide pendant1 mois), puis rifampicine + moxifloxacine + métronidazole pendant6 semaines puis rifampicine + moxifloxacine pendant 6 semaines.Toutes les lésions se sont asséchées, assouplies et ont pâli, la dou-leur a disparu et le patient a repris 8 kg en 4 mois. Les lésions d’AF etd’HS inguinales et fessières étaient en rémission à 4 mois. Le TNF�

était normalisé à 3 semaines, la VS, la CRP et l’IL6 à 4 mois. Deuxrechutes d’HS ont été traitées par AB et chirurgie axillaire à froid.Il n’y a eu aucune rechute de l’AF en 12 mois. Le séquencage desgènes PSTPIP1 et Nicastrine, impliqués respectivement dans le PASHsyndrome et l’HS, n’a pas permis d’identifier de mutation.Discussion Le traitement de l’AF repose actuellement surune corticothérapie orale prolongée associée à la reprise del’isotrétinoïne à faibles doses. Ce protocole ainsi que les biothéra-pies étaient en échec depuis 3 ans chez ce patient. Notre stratégiepourrait constituer une alternative au traitement classique de l’AF.Si cette efficacité se confirme sur de nouveaux cas, cette optionpermettrait une épargne cortisonique notamment chez les patientsdont la croissance n’est pas terminée.L’efficacité concomitante des AB sur ces 2 affections ainsi que leurassociation chez un même sujet posent la question de voies physio-pathologiques et/ou d’une anomalie génétique commune(s).Conclusion Nous rapportons la rémission concomitante d’uneforme sévère d’AF et d’HS avec normalisation du bilan inflamma-toire incluant le TNF� et l’IL6 sous AB large spectre, à confirmer surde nouveaux cas.Mots clés Acné fulminante ; Antibiothérapie ; HidrosadénitesuppuréeDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.571

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