ROYAUME DU MAROC UNIVERSITE MOHAMMED V DE RABAT
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
RABAT ANNEE : 2018 THESE N° : 128
EVALUATION DE LA PRATIQUE DE L’ÉDUCATION
THÉRAPEUTIQUE DU PATIENT DIABÉTIQUE : EXPÉRIENCE AU
SERVICE D’ENDOCRINOLOGIE DE L’HÔPITAL AVICENNE
THÈSE
Présentée et soutenue publiquement le : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
PAR Mlle. ZOUMI HAJAR
Née le 1 juin 1993 à Meknès
Pour L’obtention du diplôme de
Docteur En Pharmacie Mot clés : Education thérapeutique ; diabète ; HbA1c ; MHD
Membre du jury :
Mr J. LAMSAOURI PRESIDENT Professeur de chimie thérapeutique
Mr Y. BOUSLIMAN RAPPORTEUR Professeur de toxicologie
Mr S. DERRAJI Professeur de pharmacologie
Mme H. IRAQI Médecin d’endocrinologie
Mme A. CHAIBI Professeur de pharmacie clinique
Mme S. MAKRAM Professeur de pharmacologie
JUGES
بسم اهللا الرحمان الرحـيم
الروح قل الروحويسألونك عن "
نرمي أمبا رمويتمأوت نلممالع
"إلا قليلا
صدق اهللا العظيم
Dédicaces
Je dédie cette thèse
AA AAllllaahh
TToouutt ppuuiissssaanntt qquuii mm’’aa iinnssppiirréé,,
QQuuii mm’’aa gguuiiddéé ddaannss llee bboonn cchheemmiinn,,
EEtt mm’’aa ddoonnnnéé LLaa ffoorrccee,, LLaa vvoolloonnttéé eett llee ccoouurraaggee
AAffiinn dd’’aaccccoommpplliirr ccee ttrraavvaaiill mmooddeessttee..
LLoouuaannggeess eett rreemmeerrcciieemmeennttss ppoouurr vvoottrree cclléémmeennccee eett mmiisséérriiccoorrddee..
1
AUX MEILLEURS PARENTS DU MONDE
Mon père ZOUMI ABDELALI
ET
Ma mère MERIEM FERMOUJ
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’’immense amour que je
vous porte, ni la profonde gratitude que je vous témoigne pour tous les
efforts et les sacrifices que vous n’avez jamais cessés de consentir pour
mon instruction et mon bien-être. C’est à travers vos encouragements
que j’ai opté un jour pour cette noble profession, et c’est à travers vos
critiques que je me suis forgé. PAPA, MAMAN Sans votre affection et
votre amour eternel Que serais-je dans ce grand monde J’espère avoir
répondu aux espoirs que vous avez fondés en moi. Je vous rends
hommage par ce modeste travail en guise de ma reconnaissance éternelle
et de mon infini amour. Vous résumez si bien le mot parents qu’il serait
superflu d’y ajouter quelque chose. Que Dieu tout puissant vous garde
et vous procure santé, bonheur et longue vie pour que vous demeuriez
pour toujours les deux protecteurs qui ensoleillent ma vie.
A MES TRES CHERS FRERES
HAMZA, SOUHAIB ET ANAS
Vous qui étiez toujours quelque part à mes cotés, Vous qui me soufflez
des mots d’espoir et d’amour et de tendresse, Vous qui me donnez à
chaque fois le courage de continuer mon chemin, C’est par vos actes et
vos paroles, Par vos regards et vos sourires, Que j’ai pu traverser ce long
chemin, Et tenir jusqu’au bout, Vous tous, aussi aimants qu’aimables,
Je vous offre ce jour ce travail, Qui est le votre avant d’être le mien.
A TOUTE MA FAMILLE
ZINEB, NADIA, NOUREDDINE, SAMIRA, HANAN,
KHADIJA
A MES GRANDS-MERES
A MA COUSINE Dr. KOUBAI GHIZLANE
Je vous remercie pour votre soutien durant mon cursus.
ET A MES PROFFESSEURS
DE L’ECOLE IBNO EL AMID
DU LYCEE IBNO ALHAYTAM
DE LA FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE
RABAT
Vous m’avez éduqué et enseigné depuis mon plus jeune âge. Chacun de
vous m’a appris un jour une lettre ou un mot. C’est par vos cours et
votre instruction que j’ai gravis les échelons de la vie C’est par les mots
que vous m’avez appris que je rédige aujourd’hui cette thèse, Peut être
vous n’êtes pas aujourd’hui ici, Mais mes pensées sont à vous, Mes
chers professeurs !
A MES CHERS AMI(E) S
Lamiae Idrissi , Ouafae Zeroual , Badr Chenaoui , Oumaima Bekkar ,
Ilham Moufid , Amine Rami , Khaoula Khabba , Meriem Tamdaoui ,
Basma Alaoui ,Fatima zahra Nasri , Oulaya essalbi .
A TOUS MES COLLEGUES PHARMACIENS DE LA FMPR
Et à tous ceux qui ont contribué un jour à ma formation, j’espère être à
la hauteur de vos attentes.
Remerciements
A Notre maitre et président de thèse
Monsieur le professeur Jamal LAMSAOURI
Professeur de Chimie Thérapeutique
Je suis très sensible à l’honneur que vous m’avez fait en acceptant
aimablement de présider mon jury de thèse. Nous avons eu le grand
privilège de bénéficier de votre enseignement lumineux durant nos
années d'études Veuillez cher maître, trouver dans ce travail, le
témoignage de ma gratitude, ma haute considération et mon profond
respect.
A Notre maitre et rapporteur de thèse
Monsieur le professeur Yassir BOUSLIMAN
Professeur de Toxicologie
C'est avec un grand plaisir que je me suis adressé à vous dans le but de
bénéficier de votre encadrement. J’ai été très touché par l’honneur que
vous m’avez fait en acceptant de me confier ce travail. Merci de m’avoir
guidé tout au long de ce travail. Merci pour l’accueil aimable et
bienveillant que vous m’avez réservé à chaque fois. Veuillez accepter,
cher maître, l’expression de mon estime et de toute ma gratitude .Vos
qualités humaines et professionnelles jointes à votre compétence et votre
dévouement pour votre profession seront pour moi un exemple à suivre
dans l’exercice de cette honorable mission.
A notre Maitre et Jury de thèse
Monsieur le Professeur Soufiane DERRAJI
Professeur de Pharmacologie
Vous nous avez fait l’honneur de faire partie de notre jury.
Nous avons pu apprécier l’étendue de vos connaissances et vos
grandes qualités humaines. Veuillez accepter, Professeur, nos
sincères remerciements et notre profond respect.
A notre Maitre et Jury de thèse
Madame le Professeur Hinde IRAQI
Médecin en Endocrinologie
Veuillez accepter Docteur , mes vifs remerciements pour l’intérêt que
vous avez porté à ce travail en acceptant de faire partie de mon jury de
thèse. Veuillez recevoir mes sentiments respectueux et dévoués.
A notre Maitre et Jury de thèse
Madame le Professeur Aicha CHAIBI
Professeur de Pharmacie Clinique
Vous avez accepté très spontanément de faire partie de notre jury. Nous
vous remercions de votre enseignement et de l’intérêt que vous avez
porté à ce travail. Veuillez trouver ici, Professeur, l’expression de notre
immense reconnaissance.
A notre Maitre et Jury de thèse
Madame le Professeur Sanaa MAKRAM
Professeur de Pharmacologie
Merci de m’avoir fait l’honneur de juger ma thèse .nous vous remercions
pour l’intérêt que vous avez porté à ce travail. Veuillez recevoir mes
sentiments respectueux et dévoués.
LISTE DES ABREVIATIONS :
ADO : Antidiabétiques oraux
AP : Activité physique
ARS : Agences régionales de santé
ASG : Auto-surveillance glycémique
CAT : Conduite à tenir
CHU : Centre hospitalier universitaire
CV : Cardiovasculaire
CSP : Code de santé publique
DDP-4 : Dipeptidyl-peptidase-4
DG : Diabète gestationnel
DT : Diabète
ECG : Electrocardiogramme
ETP : Education thérapeutique du patient
GLP-1 : Glucagon-like peptide-1
HAS : Haute Autorité de santé
HbA1c : Hémoglobine glyquée
HPST : Loi Hôpital patient santé territoires
HTA : Hypertension artérielle
INPES : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé
MHD : Mesures hygiéno-diététiques
OMS : Organisation mondiale de la santé
PEC : Prise en charge
SGLT2 : Inhibiteurs de sodium-glucose de type2
SOMMAIRE
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE ......................................................................... 4
A-Le diabète : ...................................................................................................................................... 5
1-Définition : ................................................................................................................................... 5
Le diabète est un Groupe hétérogène de maladies métaboliques Caractérisé par une hyperglycémie chronique. ............................................................................................................... 5
2-Les types du DT : ......................................................................................................................... 5
3-Epidémiologie du diabète : ......................................................................................................... 7
4-Physiopathologie : ........................................................................................................................ 8
5-Traitement : ................................................................................................................................ 11
6-Les complications : ..................................................................................................................... 12
7-Les examens de suivi : ............................................................................................................... 23
B-L’Education Thérapeutique du patient : ........................................................................................ 25
1-Définition selon l’OMS : ............................................................................................................ 25
2-Cadre d’analyse de l’ETP : ........................................................................................................ 27
3-La démarche éducative : ............................................................................................................ 28
4-Les principes de l’ETP : ............................................................................................................. 31
5-Les objectifs de l’ETP : .............................................................................................................. 33
6-Le cadre législatif et réglementaire de l’ETP : ........................................................................... 34
7-Les modalités de l’ETP dans le DT : ......................................................................................... 36
C-Place du pharmacien dans l’ETP entant que professionnel de la santé : ....................................... 38
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PRATIQUE ..................................................................................... 42
ETUDE DESCRIPTIVE DE LA PRATIQUE DE L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT
DIABETIQUE ........................................................................................................................................ 42
INTRODUCTION .................................................................................................................................... 43
MATERIEL ET METHODES ................................................................................................................. 44
1-Présentation du site de l’étude : ..................................................................................................... 45
2-Méthodologie de recherche : .......................................................................................................... 45
a-Type et durée de l’étude : ........................................................................................................... 45
b-Population cible et échantillonnage : ......................................................................................... 45
c-Matériel utilisé : .......................................................................................................................... 46
d-Les méthodes de collecte des données : ..................................................................................... 46
e-Les méthodes d’analyse des données : ....................................................................................... 47
f-Les considérations éthiques : ...................................................................................................... 47
g-Les limites de l’étude : ............................................................................................................... 47
RESULTATS ......................................................................................................................................... 48
A-Taux de participation : .................................................................................................................. 49
B-Résultats qualitatifs : ..................................................................................................................... 49
C-Résultats quantitatifs ..................................................................................................................... 50
1-Caractéristiques sociodémographiques de notre échantillon : ................................................... 50
2-Etat de connaissance sur le Diabète : ......................................................................................... 56
3-Etat des connaissances sur le traitement : .................................................................................. 58
4-Etat des connaissances sur le suivi : ........................................................................................... 60
5-Etat de connaissance sur le risque de complications : ................................................................ 63
6-Etat de connaissance sur les règles hygiéno- diététiques : ......................................................... 65
7-Informations sur l’ETP : ............................................................................................................ 67
8-Comparaison des résultats de l’étude entre les patients hospitalisés et les patients au centre de diagnostic : .................................................................................................................................... 72
DISCUSSION .......................................................................................................................................... 73
CONCLUSION ........................................................................................................................................ 88
RESUME ................................................................................................................................................ 91
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 107
ANNEXES ............................................................................................................................................. 95
SUPPORTS EDUCATIFS .................................................................................................................... 102
1
INTRODUCTION
2
Le diabète est un problème de santé majeur présent partout dans le monde
Sa prévalence mondiale est passée de 135 millions en 1995[1] à 171 millions
diabétiques en 2000, 425 millions en 2017 d’après la Fédération internationale
du diabète .L’organisation mondiale de la santé (OMS) prévoit une population
de 366 millions de diabétique d’ici 2030[2].
L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la septième cause de décès dans
le monde[3]. Cela est du aux différentes complications aigues (hypoglycémie,
hyperglycémie et acidocétose) et chroniques (rétinopathie, néphropathie,
cardiopathie et pieds diabétiques) qu’il peut engendrer[4].
La prise en charge du patient diabétique est très complexe. Elle se base sur
trois piliers : le traitement médical, l’activité physique et le changement des
comportements diététiques. Elle a pour objectifs d’assurer l’équilibre
glycémique et d’améliorer le bien-être du patient diabétique pour qu’il puisse
mener une vie similaire à celle d’une personne ne souffrant pas du diabète.
Concrètement, cela signifie d’éviter les symptômes lies a l’hyperglycémie,
prévenir les complications aigues et chroniques, diminuer la mortalité, maintenir
l’autonomie du patient et contrer la discrimination sociale[5]. L’implication et la
participation effective du patient dans sa propre prise en charge est un élément
clé pour toute pathologie chronique. Les patients qui souffrent de ces
pathologies doivent réaliser eux mêmes des actes techniques et prendre des
décisions d’ordre thérapeutiques[6]. L’acquisition et le maintien par le patient de
compétences d’auto soins est une des finalités spécifiques de l’éducation
thérapeutique du patient[7].En effet, l’éducation thérapeutique du patient a pour
objectifs d’améliorer la gestion de la maladie et d’éviter les complications, tout
en impliquant le patient dans les pratiques quotidiennes. La plupart des
professionnels soulignent la nécessité de mettre en place des séances éducatives
3
structurées et diversifiées[8]. Au Maroc, le programme national de lutte contre
le diabète est basé en premier axe sur l’amélioration de la prise en charge des
diabétiques : en renforçant ou en créant des nouveaux centres de prise en charge
de Diabète et en assurant la disponibilité des antidiabétiques oraux et de
l’insuline au niveau de ces centres. La réalisation des séances de formation
continue pour les personnels de santé vient en deuxième axe, avec la perspective
d’élaborer un programme d’éducation des patients diabétiques, qui va se baser
sur la production des supports éducatifs, et sur la formation des professionnels
de sante en matière d’éducation(plan d’action santé 2012) [9].A notre
connaissance, il n’existe pas de programmes officiels d’ETP sur le diabète dans
le contexte de pratique médicale au Maroc. Les professionnels de santé qui
assurent le suivi des patients diabétiques sont amenés à prendre l’initiative de
pratiquer une éducation thérapeutique non forcement structurée ou standardisée.
Ces séances d’éducation de sante se déroulent soit de manière individuelle dans
les cabinets de consultation soit sous forme de conférences pour un grand
nombre des diabétiques. Notre étude a pour objectifs d’évaluer la pratique de
L’Education Thérapeutique du patient diabétique.
4
PREMIERE PARTIE :
REVUE DE LA LITTERATURE
5
A-LE DIABETE :
1-Définition :
Le diabète est un Groupe hétérogène de maladies métaboliques Caractérisé par une hyperglycémie chronique.
Le diagnostic de diabète doit être posé si l’un des critères suivants est
présent :
– Glycémie à jeun ≥ 1.26 g/L vérifiée à deux reprises
– Et/ou Glycémie post prandiale (2 heures après l’ingestion de 75 g de
glucose) ≥ 2 g/L
– Et/ou HbA1c ≥ 6.5%
C’est un trouble métabolique caractérisé par la présence d’une
hyperglycémie attribuable à un défaut de la sécrétion d’insuline ou de l’action de
l’insuline, ou des deux [10].
2-Les types du DT :
Le diabète de type 1 : résulte surtout de la destruction des cellules bêta du
pancréas et prédispose à l’acidocétose. Cette forme de diabète comprend les cas
attribuables à un processus auto-immun et les cas dont la cause de la destruction
des cellules bêta est inconnue.
• Il touche généralement les jeunes.
• Déclenchement brutal des signes cliniques.
• Clinique:
– Amaigrissement, polyphagie
– Polyurie, polydipsie
6
– Odeur acétonique de l’haleine, vomissements, dyspnée, troubles
neurologiques….
_ Le diabète de type 2 : peut être surtout attribuable à une
insulinorésistance accompagnée d’une carence insulinique relative ou à une
anomalie de la sécrétion accompagnée d’une insulinorésistance[10].
• Âge de survenue: maturité, vieillesse.
• Déclenchement insidieux des signes cliniques: Diagnostic fortuit.
• Clinique: Polyurie, polydipsie.
_ Le diabète gestationnel (DG) est défini par l’OMS comme un trouble
de la tolérance glucidique conduisant a une hyperglycémie de sévérité variable,
diagnostiqué pour la première fois pendant la grossesse, quels que soit le
traitement nécessaire et l’évolution dans le post-partum. La prévalence du DG a
été estimée entre 2,2 % et 8,8 % des grossesses.
Les facteurs de risque principaux sont une surcharge pondérale, l’âge,
l’origine ethnique, les antécédents familiaux au premier degré de diabète de type
2, des antécédents obstétricaux de DG ou de macrosomie, le syndrome des
ovaires poly kystiques. L’hyperglycémie incontrôlée est une source de
complications maternelles et fœtales bien connues que cela soit à court ou à
plus long terme.
Diagnostic possible entre 24 et 28 semaine d’aménorrhée [11].
Les autres types particuliers comprennent une grande variété de troubles
relativement peu courants, surtout des formes de diabète définies génétiquement
ou associées à d’autres maladies ou à des médicaments.
7
Figure n°1 : Classification du diabète selon l’OMS[12]
3-Epidémiologie du diabète :
Le diabète est un problème de santé publique.
Dans le monde 425 millions de personnes sont atteintes du diabète d’après
la Fédération internationale du diabète, ainsi l’OMS prévoit 622 millions de
diabétiques d’ici 2040.
2 millions de Marocains âgées de 25 ans et plus sont des diabétiques dont
50% sont des femmes et malheureusement 50% de l’ensemble des diabétiques
méconnaissent leur maladie.
Selon les estimations de l’OMS, le taux de prévalence du diabète dans la
population adulte est de 12.4%. Cette pathologie est la cause de plus de 12 000
décès par an et est à l’ origine de 32 000 décès additionnels, attribuables aux
complications dues au niveau élevé de glucose dans le sang.
Aujourd’hui dans le monde, plus d’un adulte sur 3 est en surpoids et plus
d’un sur 10 est obèse. Au Maroc, on estime que 55.1% de la population est en
surpoids et 21.7% est obèse.
8
Selon les projections de l’OMS, le diabète deviendra la principale cause de
mortalité d’ici 2030[13].
4-Physiopathologie :
Le diabète de type 1 (DT1) représente moins de 10 % des diabètes
répertoriés. L’hyperglycémie est la conséquence d’une insulinopénie absolue
résultante de la destruction progressive et drastique (> 80 %) des cellules
sécrétrices d’insuline induite par une réaction auto-immune (figure n°2). Dans
la chronologie de la pathologie, la production d’anticorps reconnaissant des
antigènes de la cellule béta Pancréatique précède la destruction des cellules béta
et l’apparition de la maladie. Les facteurs environnementaux jouent un rôle
central dans le développement de la maladie, comme le souligne la prévalence
annuelle de la maladie .Les virus, en particulier, les entérovirus comme le
Coxsackie B4, comptent parmi les principaux suspects à pouvoir induire le DT1.
Une méta-analyse couvrant plus d’une trentaine d’études indépendantes,
conforte l’association entre la présence de ces entérovirus dans le sérum des
patients et les auto-anticorps.
La diminution de certaines souches de bactéries dans l’intestin pourrait être
aussi un facteur déclencheur de la maladie. Cette hypothèse a été émise suite à
une étude récente montrant une réduction significative de la bactérie
Akkermansia muciniphila dans l’intestin des patients et de souris diabétiques.
La réintroduction de cette souche retarde considérablement la survenue du
diabète chez la souris. Des perturbations de l’alimentation chez l’enfant
pourraient provoquer la modification du microbiote, et ainsi contribuer au
développement du DT1. En effet, un sevrage précoce, une alimentation trop
riche en céréales (riche en gluten), ou une alimentation contaminée par des
9
polluants sont autant de facteurs alimentaires ayant été associés au
développement du DT1.
Figure n°2 : Physiopathologie du DT1
La destruction des cellules béta par l’infection libère des antigènes qui
seront reconnus par les cellules présentatrices d’antigène (CPA) au niveau des
nœuds lymphatiques pancréatiques. Les lymphocytes T CD4+ activés par les
CPA migrent vers les cellules béta pancréatiques et relâchent des chimiokines
attirant ainsi les lymphocytes T CD8+ cytotoxiques. Ces derniers produisent des
cytokines, vont permettre le recrutement des macrophages et détruire les cellules
béta.
Le diabète de type 2 (DT2) est la forme la plus répandue, représentant
près de 90 % des formes diagnostiquées de diabètes. L’étiologie de la maladie
est complexe, impliquant à la fois, les facteurs génétiques et environnementaux
(Figure n°3) .L’obésité est le premier facteur de risque de diabète ainsi que
l’âge. La maladie surviendrait suite à une production insuffisante en insuline
face à une demande accrue de l’organisme causée, elle, par une augmentation de
10
la résistance à l’insuline des tissus cibles de l’insuline tels que le foie, les
muscles et le tissu adipeux. Cette insulinopénie est d’abord la conséquence
d’une incapacité des cellules béta à sécréter de l’insuline en réponse au glucose.
Dans l’histoire de la maladie, la perte relative ou absolue de la sensibilité de
l’insuline précède le dysfonctionnement des cellules béta pancréatiques. Ce
défaut fonctionnel serait ensuite accompagné par une réduction de la masse
totale des cellules béta, ce qui participerait au développement de la maladie. En
effet, une réduction de 65 % de la masse totale des cellules béta pancréatiques
est associée avec le DT2. Une augmentation de la mort des cellules béta par
apoptose, est une des causes principales de la diminution de cette masse. Une
diminution de la prolifération et de la néogenèse pourrait aussi contribuer à la
perte de la masse béta pancréatique. Ce dysfonctionnement des cellules béta
pancréatiques pourrait être favorisé par des facteurs génétiques. En effet,
l’héritabilité du DT2 a été estimée à plus de 40 %.
L’excès d’apport lipidique et l’insulino-résistance systémique, associés
avec l’obésité, joueraient un rôle clé dans le déclin de la masse et de la fonction
des cellules béta .L’inflammation chronique de faible grade, induite par
l’hyperlipidémie contribue à aggraver l’insulino- résistance et le rôle
diabétogène de l’obésité. En effet, l’exposition chronique des tissus insulino-
sensibles aux cytokines pro-inflammatoires entrainent une insulinorésistance. De
même, les cellules béta pancréatiques exposées longuement aux cytokines pro-
inflammatoires sont incapables de sécréter de l’insuline en réponse au glucose et
finissent par mourir par apoptose. Cette inflammation chronique pourrait aussi
être induite par une augmentation de la perméabilité intestinale et un
changement de composition du microbiote, aussi observés chez les sujets obèses
présentant un DT de type2.
11
Figure n°3 : Perturbations métaboliques dans le DT type 2
Dans l’obésité, l’hyperglycémie est la conséquence de l’incapacité des
cellules béta à produire suffisamment d’insuline pour compenser l’insulino-
résistance des organes [12].
5-Traitement :
La prise en charge initiale du diabète de type 2 doit toujours reposer sur le
régime et les modifications des habitudes de vie avant de recourir aux
traitements médicamenteux. Les sulfamides, les biguanides, les inhibiteurs des
alphaglucosidases, les glinides, ainsi que de nouveaux médicaments tels que les
analogues des glucagon-like peptide-1 (GLP-1), les inhibiteurs du
cotransporteur de la dipeptidyl-peptidase-4 (DPP-4) et les inhibiteurs de sodium-
glucose de type 2 (SGLT2) permettent de traiter le diabète de type 2 [14].
12
Pour le diabète type 1 le traitement repose sur l’injection d’insuline afin de
compenser l’insuffisance du pancréas à en produire.
Le dosage et le type d’insuline utilisée varient en fonction des besoins réels
du sujet en insuline, à chaque moment de la journée, d’où la nécessite d’un suivi
médical serré au début du traitement, cela peut prendre un peu de temps avant de
trouver le juste dosage.
Il existe divers types d’insuline, avec diverses rapidités d’action. (Voir
ANNEXE1).
6-Les complications :
� Les complications aigues :
Tout diabétique peut un jour présenter des désordres métaboliques graves,
constituant une urgence thérapeutique. Les diabétiques de type 1 sont exposés a
deux types de complications métaboliques aigues, l’acidocétose et
l’hypoglycémie. Les diabétiques de type 2 sont exposés au coma
hyperosmolaire, mais aussi aux hypoglycémies et a l’acidose lactique. Un
diabétique de type 2 peut enfin développer une acidocétose à l’occasion d’une
pathologie intercurrente.
• L’acidocétose diabétique :
L’acidocétose diabétique est une complication aiguë grave et classique du
diabète de type 1 (DT1). Elle peut être le signe d’appel d’un diabète encore
méconnu, ou survenir chez un diabétique traité à l’occasion d’une rupture du
traitement insulinique, ou d’une inadéquation des doses d’insuline à l’occasion
d’une affection intercurrente. Son incidence, en constante diminution chez les
patients éduqués et autonomes, est estimée à 5 cas/patients-années. Les causes
classiques de l’acidocétose sont les infections aiguës, l’arrêt inopiné de
13
l’insuline ou l’administration de doses inadéquates, ou les évènements de santé
sévères, comme l’infarctus du myocarde, l’accident vasculaire cérébral, ou la
pancréatite aiguë. Le diagnostic de certitude est fait sur la coexistence d’une
hyperglycémie majeure, de corps cétoniques élevés dans le sang et l’urine, d’un
pH < 7,3, et d’un taux de bicarbonates < 18 mEq/L.
• L’acidocétose diabétique est la conséquence d’une carence absolue ou
relative d’insuline conduisant à une hyperglycémie franche par diminution de
l’utilisation périphérique et augmentation de la production endogène du glucose.
La glycosurie proportionnelle à l’hyperglycémie entraine une polyurie
osmotique, une déperdition électrolytique et une déshydratation extracellulaire
et des troubles électrolytiques dominés par une fuite potassique.
L’hypersécrétion de glucagon est le corollaire de la carence en insuline.
Comme dans toutes les situations comportant une restriction de la disponibilité
glucosée au niveau tissulaire, un mécanisme adaptatif vise à satisfaire les
besoins énergétiques cellulaires en produisant des fuels métaboliques de
substitution. L’insulinopénie favorise la lipolyse, ainsi que la néoglucogenèse, à
partir de divers substrats, tels que les lactates, les radicaux glycérols issus de la
lipolyse, et les acides aminés musculaires glucoformateurs et céto-formateurs.
Ce mécanisme pallie la carence en glucose en un premier temps, mais s’avère
insuffisant en l’absence prolongée d’apports glucidiques ou d’insuline.
L’augmentation de la disponibilité des acides gras et l’incapacité
d’incorporer l’acyl-coenzyme A (acyl-CoA) issu de la beta-oxydation des acides
gras dans le cycle de Krebs, du fait de la diminution du rapport molaire
insuline/glucagon (qui régule la carnityl- palmitoyl-transférase I, enzyme
limitante de l’entrée de l’acyl-CoA dans la mitochondrie), entraine la production
en excès d’acétoacétate précurseur des corps cétoniques, dont le chef de file est
14
le béta-hydoxybutyrate. La production importante et l’accumulation des corps
cétoniques aboutissent à l’acidose métabolique. Par ailleurs, l’hyperglycémie
contribue à une résistance périphérique et hépatique à l’insuline qui réduit
encore davantage la disponibilité cellulaire du glucose et accroit sa production
endogène.
• L’acidocétose diabétique, sanction d’un état insulinoprive, est
habituellement associée à une hyperglycémie supérieure à 3 g/L, et ne devrait
compliquer que le DT1 [15].
• Coma hyperosmolaire :
Le coma hyperosmolaire constitue une forme grave de décompensation du
diabète sucré. Caractérisé par l’association d’une hyperglycémie et d’une
déshydratation majeure avec des troubles de la conscience sans cétose [16].
• Coma hypoglycémique
Il s’agit d’une baisse brutale de la glycémie entrainant une souffrance
cérébrale dont la gravite est due a la durée de l’hypoglycémie.
Il est due a plusieurs causes comme : erreur de traitement antidiabétique,
surdosage d’insuline, réduction des apports alimentaires …
Dans les cas graves, il peut entrainer des lésions cérébrales irréversibles,
voire décès.
• Acidose lactique :
L’acidose lactique se définit comme une acidose métabolique a trou
anionique élevé liée a une élévation des valeurs du lactate plasmatique dont les
valeurs normales ne doivent pas dépasser 2.1 mmol / l dans le plasma.
15
� Les complications dégénératives :
• Micro angiopathie :
o Rétinopathie :
La rétinopathie diabétique reste encore la première cause des cécités
acquises de l'adulte avant l'âge de 50 ans dans les pays industrialisés. Même si
de nombreux signaux annoncent que cette complication recule, elle doit rester
une préoccupation des médecins prenant en charge des diabétiques. C'est une
complication particulièrement sournoise car elle reste longtemps
asymptomatique. Un plan de dépistage des formes débutantes doit être organisé
et respecté. La fréquence des visites est importante. Ainsi des dépistages
systématiques dans des populations diabétiques hospitalières ont conduit à des
prévalences de 14 % en France et de 39 % en Italie. La rétinopathie est aussi
particulièrement fréquente s'il existe une néphropathie (micro- ou macro-
albuminurie).
Il s'agit d'une altération des capillaires de la rétine marquée par des
phénomènes d'occlusion vasculaire. Ces anomalies circulatoires génèrent d'une
part des zones d'ischémie rétinienne responsables d'une réaction angiogénique
anarchique et d'autre part des dilatations capillaires locales (les micro-
anévrysmes) ou généralisées causant des phénomènes de suffusion œdémateuse
(les exsudats) ou hémorragique (les microhémorragies).
Deux formes graves peuvent menacer le pronostic visuel. La première est
la rétinopathie proliférante (ou proliférative). Elle est liée à la prolifération de
néo vaisseaux au contact des zones d'ischémie rétinienne. Ces néo vaisseaux
sont fragiles et peuvent facilement saigner conduisant à des hémorragies du vitré
16
et des décollements rétiniens par traction. L'extension de ces néo vaisseaux dans
la chambre antérieure et au niveau de l'iris (rubéose irienne) peut conduire au
glaucome néo vasculaire. On comprend que le traitement préventif et curatif de
ces formes proliférantes repose sur la photo coagulation au rayon laser des zones
d'ischémie rétinienne de la périphérie pour limiter la production de facteurs pro-
angiogéniques.
L'autre forme sévère est représentée par l'œdème maculaire. Le siège de cet
œdème est critique puisque la macula est la zone de vision des couleurs, des
reliefs et des détails. Cet œdème, au début réversible, peut s'organiser par la
formation de logettes et devenir beaucoup moins sensible au traitement. On
parle d'œdème cystoïde [17].
o Néphropathie
La néphropathie diabétique est la cause la plus fréquente d’insuffisance
rénale terminale .Entre 20 et 40 % des patients atteints de diabète sucré
développeront une néphropathie.
C’est une complication redoutable car génératrice d’ handicaps, et d'une
Cette complication a une origine complexe. Certes, l'hyperglycémie
chronique est l'élément essentiel. La néphropathie touche également les deux
types de diabètes. Néanmoins, cette atteinte n'est pas aussi automatique que
d'autres complications micro vasculaires liées au diabète comme la rétinopathie.
Le fait que seulement 30 % des patients exposés développent une insuffisance
rénale suggère que d'autres facteurs interviennent. Ces facteurs peuvent tenir à
une prédisposition génétique, à des comorbidités ou à des facteurs de
l'environnement. Ainsi, dans le diabète de type 2, d'autres éléments comme
l'HTA, l'obésité, la dyslipidémie, l'hyper-uricémie pourraient accélérer la
dégradation de la fonction rénale et rendre l'atteinte rénale moins pure [17, 18]
17
o Neuropathie
La neuropathie diabétique est une complication que l'on classe au sein des
micro-angiopathies même si les mécanismes ne sont pas exclusivement micro
vasculaires. Sa fréquence est sous-évaluée, car elle reste souvent
asymptomatique avant qu'une complication secondaire ne survienne. On
considère qu'environ 50 % des diabétiques, type 1 comme type 2, en sont
atteints. Cette évolution à bas bruit impose du médecin généraliste qu'il en
assure le dépistage systématique. En effet, les conséquences de la neuropathie ne
sont pas anodines. Elle est une grande pourvoyeuse d'amputation par le biais des
maux perforants plantaires ou du pied cubique de Charcot. Elle génère de
multiples handicaps liés aux divers modes d'expression de la neuropathie
végétative. Elle augmente le risque de mortalité prématurée.
Le meilleur traitement étiologique reste le contrôle glycémique. En effet,
les traitements à notre disposition agissent essentiellement sur la douleur. Mais,
il faut d'emblée insister sur le fait que la constatation d'une neuropathie
diabétique même asymptomatique impose de mettre en place une éducation du
patient et des soins podologiques pour prévenir au maximum les risques de
troubles trophiques des extrémités[17].
• Macro angiopathie :
L'atteinte des grosses artères, que l'on appelle macro-angiopathie, est due à
la sclérose des vaisseaux (athérosclérose) secondaire à un dépôt à l'intérieur des
vaisseaux, que l'on appelle "plaque d'athérome" : ce dépôt entraîne donc
un rétrécissement des artères. Le mot "athéro-thrombose" signifie que l'artère
est bouchée au niveau d'une plaque par un caillot, que l'on appelle encore un
18
thrombus. Les artères les plus touchées sont les artères du cœur, des jambes et
du cou.
- Au niveau du cœur, ce sont les artères coronaires qui se bouchent,
entraînant l'angor ou angine de poitrine avec le risque d'infarctus du myocarde.
On appelle encore cette atteinte la "coronaropathie" [19]
Les pathologies cardiovasculaires représentent la première cause de décès
chez les patients atteints de diabète. Plus particulièrement, le risque
d’insuffisance cardiaque est très nettement augmenté au cours du diabète, non
seulement du fait du risque associé de coronaropathie ou d’hypertension
artérielle, mais également du fait d’une atteinte myocardique spécifique, appelée
cardiomyopathie diabétique.
La cardiomyopathie diabétique est ainsi définie comme l’apparition d’une
dysfonction ventriculaire gauche à l’origine d’une insuffisance cardiaque chez
un patient diabétique sans coronaropathie ou cardiopathie hypertensive, ou autre
étiologie connue d’insuffisance cardiaque.[20]
- Au niveau des artères des jambes, le risque est l'artériopathie des
membres inférieurs, avec ses complications de gangrène qui peuvent aboutir à
l'amputation.
L’artériopathie des membres inférieurs est une maladie des artères des
membres inférieurs secondaire à l'athérome, favorisé par le diabète et les autres
facteurs de risque cardio-vasculaires.
C’est une complication classique du diabète, considérée habituellement
comme une des localisations de la macro angiopathie. Outre le déséquilibre
glycémique, le tabagisme est un facteur de risque puissant pour cette affection.
Si les signes cliniques classiques de l’artériopathie n’ont rien de spécifique chez
le patient diabétique, en revanche elle n’est que très rarement isolée, et s’associe
19
souvent à la neuropathie et à l’infection, pour aboutir à l’entité du « pied
diabétique ».
Le pied diabétique se caractérise par une ulcération ou une destruction du
tissu du pied, infecté ou non, due à la neuropathie périphérique.
C’est un problème majeur de santé publique avec un taux d’amputations de
membres inférieurs toujours très élevé. [21]
-Au niveau des artères du cou, le risque est l'accident vasculaire cérébral
("attaque") avec ses conséquences, l’hémiplégie, par exemple.
Le diabète multiplie par deux le risque d’accident vasculaire cérébral
(AVC). Ce sur risque est plus élevé chez la femme, les sujets jeunes, ainsi qu’en
présence d’un diabète sévère et/ou d’autres facteurs de risque vasculaires. De
fait, 10 à 30 % des sujets présentant un AVC ont un diabète.
20
Figure n°4: Les complications dégénératives du DT
La survenue des complications dégénératives spécifiques du diabète reste
encore un souci prégnant en diabétologie même si l'on assiste à un certain reflux
de celles-ci depuis une vingtaine d'années. Les patients ont pleinement
conscience que le diabète peut être encore une cause de cécité, d'amputation, de
passage en dialyse, d'infarctus du myocarde. Ils ont parfois des exemples
dramatiques dans leur famille. Si jamais ils l'oubliaient, le discours médical
21
serait malheureusement là pour leur rappeler, tant la menace de ces
complications est utilisée par beaucoup d'entre nous pour mobiliser les patients à
une meilleure prise en charge du traitement. Cette conduite est pourtant erronée,
dangereuse psychologiquement et contreproductive. La peur comme moteur de
l'action n'a jamais eu d'effet bénéfique à long terme en médecine. Bien au
contraire, elle génère des conduites d'évitement ou de cécité sélective qui
risquent d'aggraver les comportements.
De plus, le patient, confronté à ce rappel lancinant de la part du corps
médical, en arrive souvent à s'inscrire dans un fatalisme : « Puisqu'il m'agite en
permanence la menace des complications, c'est qu'elles vont irrémédiablement
survenir… » Le patient diabétique va même redouter de réaliser ses bilans, de
peur qu'on lui trouve quelque chose ! Il faut lutter contre ce fatalisme contre-
productif et anxiogène en renversant notre discours médical. Les examens de
surveillance que nous pratiquons régulièrement s'inscrivent dans une stratégie de
prévention secondaire. Ils servent à dépister des facteurs de risque, des signes
avant coureurs ou des altérations réversibles des organes intéressés par les
complications. Ce dépistage quel que soit le type de complications, est utile
puisqu'il débouche sur une action préventive efficace :
Le fond d'œil permet d'organiser un traitement systémique ou local,
éventuellement guidé par des investigations complémentaires, qui évitera
l'altération de la vision ;
le repérage d'une micro-albuminurie conduira à la prescription de
médications néphroprotectrices (un inhibiteur de l'enzyme de conversion
ou un sartan) et à un renforcement de la prise en charge du risque
cardiovasculaire ;
22
La découverte d'une neuropathie périphérique débutante par les outils
cliniques classiques permettra de mettre en place l'éducation du patient
pour éviter les troubles trophiques des extrémités et de le faire bénéficier
de soins de podologie ;
Le dépistage de l'ischémie myocardique silencieuse chez les sujets à
risque pourra déboucher sur des actes de désobstruction ou de pontage
coronarien ;
La mesure du cholestérol LDL conduira en fonction du score de risque à
la mise en place d'un traitement par les statines ;
Une sténose constatée sur l'écho-Doppler des carotides justifiera un
traitement antiagrégant préventif ;
La promotion de l'activité physique et les conseils et aides pour l'arrêt du
tabagisme participent de cette politique préventive.[17]
Les complications en cas de grossesse : Diabète gestationnel
• Le diabète gestationnel nécessite un dépistage et prise en charge précoce
parce qu’il a des :
– Complications Fœtales et Néonatales : dystocie des épaules, lésions du
plexus brachial, hypoglycémie, détresse respiratoire etc…
– Complications maternelles: pré éclampsie, césarienne
– Complications métaboliques à plus long terme :
• Mère: diabète type 2, Syndrome métabolique
• Enfants : obésité, diabète à l’âge adulte.
− Risque d’avortement
− Malformations fœtales
− Décès fœtal
23
7-Les examens de suivi :
Le DT peut entrainer de nombreuses complications graves pour
l’organisme, c’est pourquoi une personne diabétique doit effectuer des contrôles
réguliers pour s’assuré de son état de santé.
� L’auto surveillance glycémique :
L’auto surveillance glycémique (ASG) permet aux patients
diabétiques de surveiller leur glycémie afin d’ajuster les doses
d’insuline et de prévenir les hypoglycémies. Le kit d’ASG est donc
au cœur de la prise en charge thérapeutique du patient et lui confère
une certaine autonomie. L’ASG peut être divisée en trois étapes :
préparation, prélèvement, lecture. Elle est effectuée à l’aide d’un auto
piqueur équipé d’une lancette, d’une bandelette de mesure et d’un
lecteur de glycémie.
24
Les contrôles fréquents de la glycémie permettent aux patients diabétiques
de suivre leur taux de glucose circulant pour mieux le réguler.
Le rythme de l’ASG varie généralement selon le type de diabète :
• diabète de type 1 : entre 4 et 6 fois par jour en moyenne, sans
limites supérieures ;
• diabète de type 2 :
– non-insulinotraité, entre 2 fois par jour et 2 fois par semaine ;
– insulinotraité, proportionnel au nombre d’injections nécessaires (au
moins 4 fois par jour si le patient s’administre plus d’une injection
par jour) ;
• diabète gestationnel : autant de fois que nécessaire, au moins 4 fois
par jour pour une femme traitée par diététique seule et minimum
6 fois pour une femme recevant des injections d’insuline [13, 22].
� La surveillance trimestrielle :
• Dosage de l’HbA1c +++ : Réalisé par prise de sang, ce
dosage reflète la glycémie moyenne des 3 derniers mois.
plus la valeur de l’HbA1c est élevée, plus cela signifie
que le DT est mal équilibré.
• Interrogatoire : régime, l’activité physique,
hypoglycémies.
• Analyse carnet : auto surveillance
• Poids +++
• Recherche des complications
25
� Bilan annuel :
• Fond d’œil : permet le dépistage et la PEC du traitement
de la rétinopathie diabétique.
• Bilan rénal : Microalbiminurie des 24 h
Creatininurie
• ECG de repos : réalisé par un cardiologue, l’ECG
enregistre l’activité du cœur et permet de détecter
certaines anomalies cardiaques.
• Bilan lipidique : réalisé par prise de sang à jeun, ce bilan
permet de mettre en évidence des anomalies des taux de
lipides dans le sang, ces anomalies évoluent
généralement en silence. elles peuvent entrainer de
nombreuses complications au niveau du cœur et des
vaisseaux sanguins artériels.
B-L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT :
1-Définition selon l’OMS :
Conformément à la définition de l'OMS « L'éducation thérapeutique du
patient vise à aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils
ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait
partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle
comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues
pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de
l'organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la
santé et à la maladie. Cela a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à
26
comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs
responsabilités dans leur propre prise en charge dans le but de les aider à
maintenir et améliorer leur qualité de vie » [23]
L’éducation Thérapeutique s’inscrit dans le parcours de soins du patient.
Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion
aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. »
Les actions d’accompagnement font partie de l’éducation thérapeutique.
Elles ont pour objet d’apporter une assistance et un soutien aux malades, ou à
leur entourage, dans la prise en charge de la maladie » [24]
Ce que l’on appelle Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) est une
invention née d’une nécessité : d’une part, rendre le soin plus efficace et plus
sûr, d’autre part, faire en sorte que le « patient » devient « agent », c’est-à-dire
acteur, ou mieux, auteur, de son traitement.
L’ETP est essentielle pour assurer une relation de confiance entre la
personne ayant une maladie chronique et les différents intervenants du cercle du
soin dont elle fait partie.[25]
27
Figure n° 5: Une définition multiple de l’éducation thérapeutique du patient
2-Cadre d’analyse de l’ETP :
L’éducation thérapeutique a pour objectif d’agir sur les connaissances, les
médiateurs psychosociaux, et les comportements de santé. Cette éducation aura
également directement un impact au niveau des résultats attendus à court et à
long terme. La modification des connaissances et des médiateurs psychosociaux
viendra à son tour influencer les comportements de santé. Et la modification des
comportements de santé aura un impact sur les résultats attendus à court et à
long terme.
Donc avant d’évaluer l’impact direct au niveau des résultats à court et à
long terme (effets cliniques et biologiques,…), il s’agit d’abord de voir si
28
l’éducation a eu des effets sur les connaissances des patients, sur leurs
comportements et sur un certain nombre de paramètres psychosociaux.[26]
Figure n°6 : Un cadre analytique pour des interventions d’éducation à
l’autogestion du diabète
3-La démarche éducative :
a) Diagnostic éducatif :
Le diagnostic éducatif est le point de départ de la démarche éducative, il
permet de recueillir des informations précises en appréhendant les différentes
29
dimensions de la vie du patient : dimensions biomédicale, socioprofessionnelle,
cognitive, psychoaffective. Il tient compte des projets et des demandes du
patient. Le soignant connaît mieux le patient, ses ressources personnelles et
sociales, ses réactions face à la maladie, sa motivation et les freins à la démarche
éducative. Pour le patient, le diagnostic éducatif initie le processus d'éducation,
il l'amène à réfléchir sur ses actes et sa perception de la situation, en l'aidant à
prendre conscience de ce qu'il sait et ce qu'il ne sait pas.
Dans la gestion d’une maladie chronique. Ce diagnostic permet également
au patient de mieux se connaître et de savoir ce qu’il peut attendre de
l’éducateur.
Enfin établir un diagnostic éducatif favorise et initie la qualité de la relation
soignant-soigné. C'est un temps d'écoute et de mise en confiance du patient. Le
soignant adopte une position réceptive d'écoute active. À partir de là, il a plus de
chance d'être à son tour entendu. Le diagnostic une fois établi par le soignant
permet d'accéder à l'étape suivante.
Le diagnostic peut à tout moment être réévalué et actualisé, en particulier lors de
la survenue de nouveaux éléments.
b) Définition d’un programme d’ETP et d’un contrat :
L'élaboration du diagnostic éducatif permet la définition d'objectifs
éducatifs spécifiques au patient et des compétences à acquérir nécessaires à
l'atteinte de ses objectifs. Ces objectifs se doivent d'être précis et réalistes, de
tenir compte des impératifs sécuritaires mais aussi des objectifs du patient. Le
patient doit comprendre leur utilité dans la vie courante et l'intérêt qu'il a de les
mettre en application. La validation par le patient du programme proposé tient
lieu de contrat.
30
c) Participation aux séances d’ETP :
Le parcours du patient peut comporter soit des séances individuelles, soit
des séances collectives, soit une alternance des deux selon les besoins éducatifs
et les modalités du programme. Au cours des séances, les techniques
pédagogiques et de communication sont choisies pour être en adéquation avec
les objectifs, le type d'apprentissage et les spécificités de la maladie. Divers
outils sont utilisés pour faciliter l'apprentissage : affiches, classeur-imagier,
vidéo, cédéroms, témoignages, études de cas, brochures, simulations de gestes et
de techniques.
d) Evaluation :
L'évaluation du patient fournit des informations qui contribuent à sa prise
en charge. Elle vérifie l'impact de l'éducation sur le patient : atteinte des
objectifs éducatifs, acquisition de compétences, maîtrise des compétences de
sécurité, changement des comportements (observance, comportements à risque. .
.).Elle peut inclure l'évaluation, de la satisfaction du patient à sa prise en charge
éducative. Elle a lieu au cours du programme et permet de redéfinir si besoin les
objectifs pédagogiques, mais aussi à la fin du programme, sous la forme d'une
évaluation formative des compétences acquises et du niveau d'autonomie de la
personne. Elle se clôture par la négociation avec le patient d'un contrat de sortie
du programme et la définition d'objectifs individuels à poursuivre à domicile.
Une acquisition incomplète des compétences peut amener les professionnels de
santé à proposer ultérieurement une nouvelle offre d'ETP au patient.[23].
31
4-Les principes de l’ETP :
Information ou éducation ?
Il est certes nécessaire d’expliquer très régulièrement au patient les
résultats d’analyses et les prescriptions, ainsi que de lui délivrer des
préconisations concernant son hygiène de vie, mais ces pratiques ne constituent
nullement un programme d’ETP ; d’ailleurs un programme d’ETP ne dispense
pas de les poursuivre. L’information seule est reconnue nécessaire, mais
insuffisante pour être efficace L’information et la sensibilisation du patient est
un préalable indispensable et se fait oralement et avec remise de brochures ou
par support vidéo. Cette information peut être faite par les différents
professionnels de santé et les associations de patient. En effet, il s’agit le plus
souvent d’information passive, qui est différente d’un programme d’éducation
structuré et personnalisé. L’information seule est peu efficace pour changer le
comportement du patient.
L’ETP est une démarche qui permet de mieux vivre avec une maladie.
C’est un processus d’apprentissage, de transfert planifié et organisé des
compétences du soignant vers le soigné.
• L’encadrement légal de l’éducation thérapeutique du patient
L’éducation thérapeutique du patient concerne les actions d’éducation liées
aux traitements curatifs ou préventifs d’une pathologie chronique et repose
pleinement sur le ou les « soignants », dont l’activité « d’éducation
thérapeutique » fait partie intégrante de la définition de la fonction de soignant.
Il s’agit d’un processus éducatif continu, intégré dans les soins et centré sur le
patient. Il comprend des activités organisées de sensibilisation, d’information,
d’apprentissage et d’accompagnement psychosocial concernant la maladie, le
traitement prescrit, les soins, l’hospitalisation et les autres institutions de soins
32
concernées. L’ETP concerne au premier chef le patient, certes, mais également
son entourage Ainsi, le malade et son entourage comprenant mieux la maladie
coopèrent avec les soignants et la qualité de vie s’en trouve maintenue sinon
améliorée. Le malade acquiert et maintient les ressources nécessaires pour
organiser au mieux sa vie avec la maladie.
• Comment ?
Un programme d’ETP doit en principe respecter quatre étapes (Figure n°7):
le diagnostic éducatif en entretien individuel, l’organisation d’un programme
personnalisé, sa planification et sa mise en œuvre et, enfin, l’évaluation des
compétences acquises et le déroulement du programme. Une communication
doit se faire avec les différents professionnels de santé s’occupant du patient et,
notamment, la transmission d’une synthèse du diagnostic éducatif. Les
associations de patients ont un rôle important à jouer, soit en créant un
programme propre (à condition qu’au minimum un médecin coordonne
également le programme), soit en participant à sa Co-construction, dès sa
conception avec les professionnels.
• Par qui ?
Tout professionnel de santé impliqué dans la prise en charge d’un patient
ayant une maladie chronique peut faire de l’ETP lui-même ou informer le
patient de la possibilité d’en bénéficier, soit la lui proposer en lui décrivant les
ressources locales. L’ETP ne s’improvise pas : une formation minimale est
nécessaire pour faire de l’éducation.
33
Figure n° 7: Principe d’un programme d’ETP selon l’HAS.
• Quand proposer l’éducation thérapeutique du patient ?
L’éducation du patient est planifiée comme un processus continu lié aux
besoins du patient et à sa compréhension. L’ETP peut être proposée à n’importe
quel moment dans le parcours du patient. Un programme structuré d’ETP se
déroule indépendamment du temps de consultation, mais doit être inclus dans le
parcours de soin du patient.[27]
5-Les objectifs de l’ETP :
L’ETP a pour objectif d’aider les patients à prendre soin d’eux-mêmes. Elle
s’adresse plus particulièrement à des personnes atteintes de maladie chronique,
et le traitement d’une pathologie chronique est fondamentalement différent de
celui d’une pathologie aiguë. En effet, habituellement « passif » dans une
situation de maladie aiguë, le sujet atteint de maladie chronique est confronté à
d’autres préoccupations que son état de santé. Préoccupations d’ordre
psychologique, social, familial, ou encore professionnel vont largement
intervenir. Par ailleurs, certains soignants ont pris conscience que les patients
34
atteints de pathologies chroniques ont de grandes difficultés à suivre les
prescriptions et les conseils donnés. On peut toujours avancer que « le patient ne
comprend rien, qu’il ne comprendra jamais rien, qu’il n’a aucune volonté,
aucune motivation… », ce qui est un constat de facilité pour expliquer un
blocage, un « échec ». C’est le moment où le soignant se confronte à la réalité
inéluctable que sans le concours du patient, il n’y aura pas d’ETP. Le patient
n’est plus l’objet mais le Co-constructeur des soins ; l’objectif n’est plus de
lutter contre la maladie, mais de vivre avec et de promouvoir la santé. D’ailleurs,
dans le langage, on passe d’un vocabulaire « guerrier » communément employé
en cas de pathologie aiguë (combattre la maladie, lutter contre la maladie,
trouver des stratégies de défense contre…) à un langage beaucoup plus pacifiste
et apaisant en ETP (vivre avec la maladie, accompagner le patient, promouvoir
la santé…). La démarche de prescription laisse sa place à une démarche
d’éducation. L’attitude du soignant change radicalement. D’un positionnement
de « savoir et d’autorité », il passe à une attitude d’accompagnement, de co-
constructeur.
Passage difficile et incontournable pour le thérapeute, il lui est nécessaire
de travailler sur lui avant de pouvoir travailler avec l’autre. Il lui faut se défaire
de son « formage » acquis tout au long de sa vie personnelle et
professionnelle.[28]
6-Le cadre législatif et réglementaire de l’ETP :
Malheureusement au Maroc on n’a pas un cadre législatif qui cadre cette
pratique.
En France, La Haute Autorité de santé (HAS) et l’Institut national de
prévention et d’éducation pour la santé (INPES) ont défini en 2007, ce que
35
pouvait être l’ETP, en publiant un guide méthodologique (structuration d’un
programme d’éducation thérapeutique du patient dans le champ des maladies
chroniques).
En septembre 2008 est remis au Ministre de la Santé le rapport Saout,
Charbonnel Bertrand « Pour une politique nationale d’éducation thérapeutique
du patient » qui fait des propositions pour une future loi sur l’éducation
thérapeutique. La loi Hôpital Patient Santé Territoires (HPST) de juillet 2009 a
mis alors, un cadre réglementaire à ce concept et a précisé la nécessité de valider
et d’autoriser les programmes d’éducation thérapeutique existants, mais aussi à
venir. Il faut signaler que c’est la première fois en Europe que l’activité d’ETP
est inscrite dans un Code de santé publique (CSP).
Un an plus tard, les premiers décrets d’application de cette loi ont permis
d’éclairer les modalités pratiques de déclaration aux Agences régionales de santé
(ARS) et les conditions pour obtenir une autorisation de programme d’ETP
(valable quatre ans). Plus récemment, en mars 2012, L’HAS a publié un guide
d’un programme d’ETP permettant d’orienter sur les modalités de l’évaluation
annuelle.[27]
Depuis le 21 juillet 2009, l'article 84 de la Loi No 879- 2009, portant
réforme de l'hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires dite loi
HPST a inséré au code de la santé publique des conditions de mise en œuvre de
l’ETP. Les articles L.1161-2, L.1161-3 et L.1161-5 distinguent l'ETP des actions
d'accompagnement et des programmes d'apprentissage. La loi HPST défini
l'éducation thérapeutique et ses règles de mise en œuvre :
_ l'éducation doit être dispensée par un personnel ayant les compétences
requises tels que décrites dans l'Arrêté du 2 août 2010 ;
36
_ Le programme d'éducation doit respecter le cahier des charges national
dont les modalités d'élaboration et le contenu sont définis par l'Arrêté du 2 août
2010 ;
_ Le programme d'éducation doit avoir obtenu l'autorisation de l'agence
régionale de santé (ARS) pour être mis en œuvre ;
Le cahier des charges, tel qu'il est définit dans l'Arrêté du 2 août 2010,
souligne que l'ETP doit être constituée :
_ D’une équipe d'éducation pluridisciplinaire, comprenant un médecin
_ D’un programme concernant au moins une affection de longue durée
(ALD30), ayant des objectifs définis et une population cible déterminée ;
_ De la mise en place d'une évaluation annuelle et quadriennale ;
_ D’une procédure de coordination définissant l'échange d'informations
entre les divers intervenants et avec le médecin traitant, sous couvert de l'accord
du patient dans le respect de la confidentialité, de l'éthique et de la déontologie,
par la création d'un consentement pour le patient, d'une charte d'engagement et
de confidentialité pour les acteurs du programme ;
_ il est important de souligner qu'un programme d'ETP ne peut être élaboré
ou mis en œuvre par une entreprise se livrant à l'exploitation d'un médicament,
dispositif médical ou prestations de services liés à la santé. Toutefois, cette
entreprise peut intervenir financièrement dés lors que c'est un professionnel de
santé qui élabore le programme et le dispense.[23]
7-Les modalités de l’ETP dans le DT :
Éducation individuelle ou collective (pour des groupes plus ou moins
importants d’individus) et éducation en termes de santé publique sont trois
modalités différentes d’éducation. En santé publique, l’éducation doit toucher le
37
plus grand nombre. Pour cette raison, elle doit être simple, et elle prend le plus
souvent un caractère préventif vis-à-vis d’une maladie ou des complications
liées à cette maladie.
Dans tous les cas de figure, le but de L’éducation thérapeutique est
d’atteindre ce que l’on désigne sous le terme d’efficience. Selon la règle des «
trois », l’efficience est la somme de l’efficacité, de la sécurité, et de la qualité de
vie du « patient » (figure n°8). Pour une personne ayant un diabète sucré,
l’efficacité est, en général, évaluée sur le niveau de l’HbA1c. La sécurité est
jugée sur la survenue ou non d’épisodes hypoglycémiques. Quant à la qualité de
vie, elle repose sur un certain nombre de paramètres, au nombre desquels il
convient de ranger la prise de poids, les contraintes liées au nombre d’injections
d’insuline (pour ceux qui sont insulinodépendants), et la fréquence de l’auto
surveillance glycémique.
Chez les personnes ayant un diabète, l’efficience dépend des « trois »
grandes catégories de prise en charge :
– les mesures diététiques ;
– la pratique d’une activité physique adaptée ;
– les traitements pharmacologiques.
À leur tour, ces trois catégories de prise en charge doivent être modulées
en fonction de « trois » facteurs représentatifs de la vulnérabilité de la personne
ayant un diabète : l’âge, la durée du diabète et la présence ou l’absence de
complications diabétiques. Ainsi, chez un sujet jeune, n’ayant pas de
complications du diabète, il est important de mettre l’accent sur l’efficacité et
sur l’activité physique. Chez les personnes plus âgées, c’est surtout la sécurité
qui doit être mise au premier plan.
38
Figure n°8 : Efficience d’un programme thérapeutique ou d’éducation
thérapeutique chez la personne ayant un diabète.
a) Avec ses « trois » composantes : efficacité, sécurité, et qualité de vie ;
b) Avec les trois facteurs qui peuvent la modifier : régime, activité
physique, et médications ;
c) Avec les trois composantes de « vulnérabilité » (l’âge du patient, la
durée de son diabète, et la présence ou non de complications cardiovasculaires
[CV]) dont on doit tenir compte pour moduler l’action thérapeutique.[29]
C-PLACE DU PHARMACIEN DANS L’ETP ENTANT QUE
PROFESSIONNEL DE LA SANTE :
L’éducation thérapeutique se fonde sur la pluridisciplinarité. À ce titre, le
pharmacien a toute sa place dans une équipe éducative, qu’il exerce en milieu
39
officinal ou hospitalier. Par son expertise du médicament tout d’abord, il peut
apporter à l’équipe et au patient ses connaissances sur la gestion d’un traitement
médicamenteux dans une maladie chronique. Afin que le patient adhère à sa
prise en charge thérapeutique, il doit comprendre quels sont les médicaments
prescrits, quel est leur rôle, mais aussi quels en sont les bénéfices et les risques.
Le pharmacien pourra également être un médiateur du patient entre le
système de soins et sa vie quotidienne, en l’aidant à intégrer son traitement à
celle-ci. Par exemple, la négociation d’un plan de prise, prenant en compte les
contraintes et habitudes de vie, le soutien à la gestion logistique des
médicaments ou à l’adaptation aux situations inhabituelles (voyage, décalage
horaire, oubli…) peuvent participer à l’accompagnement de la personne dans la
maladie chronique et relèvent du rôle du pharmacien. L’éducation thérapeutique
peut même être conçue comme un prolongement du service pharmaceutique
rendu au patient, en complément d’autres activités comme la conciliation
médicamenteuse ou l’analyse pharmaceutique, afin de contribuer à la
sécurisation du parcours de soins.
L’association d’une démarche éducative à une optimisation de la
thérapeutique médicamenteuse par un pharmacien a montré une amélioration
significative de l’adhésion et des résultats cliniques.
De plus, l’intégration à une équipe éducative peut se révéler, pour le
pharmacien, un vecteur d’intégration à une équipe de soins, grâce à la
reconnaissance de son rôle d’expert du médicament et à l’amélioration de la
communication entre les professionnels. De nouveaux projets de pharmacie
clinique peuvent découler de la coopération entamée lors d’un programme
d’ETP. L’investissement dans un programme nécessite toute fois l’acquisition
des compétences requises pour la pratique de l’ETP, via une formation initiale,
40
et l’adoption d’une posture éducative. L’ETP ne se résume pas à la simple
délivrance d’une information, elle est adaptée au patient grâce à l’évaluation
préalable de ses besoins. L’apprentissage de nouvelles techniques (écoute active,
renforcement de la motivation…) est nécessaire afin de pratiquer au mieux les
activités éducatives.[30]
Pour que le pharmacien répond à l’appel et incorpore cette pratique, qu’est-
ce que cela sous-entend, en pratique ?
• Une expertise pharmaceutique (être reconnu légitime pour sa compétence
sur le médicament) ;
• Une posture d’écoute et d’accompagnement pertinente et adaptée aux
besoins de chaque patient (nécessitant de développer des compétences
spécifiques en termes de pédagogie) ;
• Une mise en réseau avec les autres professionnels des informations sur le
patient (développer des moyens de communication actifs avec ses partenaires).
Le pharmacien entant que expert du médicament il peut diffuser des
conseils adaptés au patient comme :
Qu’est-ce qu’il a ; À quoi sert chacun des médicaments ?
Pour adhérer à la proposition de traitement, l’hypothèse retenue a priori est
que le patient doit comprendre a minima ce qui lui arrive, quels sont les
médicaments proposés, comment ils fonctionnent, quels en sont les bénéfices et
les risques. La sécurisation du bon usage des traitements demande aussi que le
pharmacien communique sur les effets indésirables, de manière adaptée,
hiérarchisée, rigoureuse, en mettant en place avec le patient des moyens de
reconnaissance des signes et des conduites à tenir pragmatiques.
Comment gère t-on le traitement, au quotidien ?
41
Cela englobe la gestion au quotidien et la manipulation pratique des
médicaments, non seulement l’approvisionnement (lors de la sortie de l’hôpital,
ou lors d’un départ en vacances, vérifier que la filière de l’approvisionnement
est organisée et fiable), mais aussi les pratiques de rangement, de conservation,
de transport, de déconditionnement et de fractionnement des traitements. Enfin,
le pharmacien explique et vérifie les modes de prise des médicaments :
définition d’un plan de prise adapté aux contraintes du patient, ou d’autocontrôle
(lecteurs de glycémie capillaire) ; gestion des décalages et oublis de prises.
Donc le pharmacien doit s’engager dans un partenariat avec l’équipe de
soins et intégrer une pratique pluri professionnelle, tout ça c’est dans l’intérêt
du patient pour qu’il soit autonome avec son DT et pour améliorer sa qualité de
vie.[31]
42
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL
PRATIQUE
ETUDE DESCRIPTIVE DE LA
PRATIQUE DE L’EDUCATION
THERAPEUTIQUE DU PATIENT
DIABETIQUE
43
INTRODUCTION
Ce travail de thèse a pour objectif d’évaluer la pratique de l’éducation
thérapeutique du patient diabétique par une étude descriptive au sein du service
d’endocrinologie.
Vu qu’il n’existe pas de programmes d’ETP sur le diabète dans le contexte
de pratique médicale au Maroc. Les professionnels de santé qui assurent le suivi
des patients diabétiques sont amenés à prendre l’initiative de pratiquer une
éducation thérapeutique non forcément standardisée.
44
MATERIEL ET METHODES
45
1-PRESENTATION DU SITE DE L’ETUDE :
Notre enquête s’est déroulée au sein du service d’endocrinologie au CHU
Ibn Sina Rabat.
Le CHU IBN Sina de Rabat est le principal hôpital universitaire de la
capitale du Maroc, il comprend toutes les spécialités y compris la spécialité
d’endocrinologie où on a réalisé ce travail.
Le service d’endocrinologie au CHU Avicenne englobe 5 salles pour les
patients diabétiques sous la responsabilité de trois Médecins et à peu prés 16
Résidents (Médecins et Pharmaciens).
2-METHODOLOGIE DE RECHERCHE :
a-Type et durée de l’étude :
Notre travail est une étude descriptive. Elle a consisté à évaluer les activités
d’auto-soins chez les patients diabétiques après une séance d’éducation
thérapeutique.
L’enquête s’est déroulée pour une durée de 3 mois (2 mois avec les
patients hospitalisés et un mois au centre de diagnostique).
b-Population cible et échantillonnage :
La population cible était constituée des individus répondant aux critères
suivants :
Critères d’inclusion :
o Connus Diabétiques
o Adultes
o Parlant l’arabe dialectal du Maroc.
46
Critères d’exclusion :
Sont exclus de cette étude, les patients avec un diabète récent <12 mois,
diabètes secondaires et les patients ayant des difficultés de communication
(démence, trouble psychiatrique) et les patients grabataires.
Vu que la population toute entière ne peut pas être étudiée parce qu’elle est
nombreuse et surtout à cause des moyens réduits dont on dispose et du temps,
nous avons choisis un échantillon représentatif de 40 patients.
c-Matériel utilisé : Questionnaire
Le questionnaire se divise en 7 items (ANNEXE2)
o Item 1 : Informations sur le patient.
o Item 2 : Etat de connaissance sur la maladie.
o Item 3 : Etat de connaissance sur le traitement.
o Item 4 : Etat de connaissance sur le suivi.
o Item 5: Etat de connaissance sur le risque de complications.
o Item 6 : Etat de connaissance sur les règles hygièno diététiques.
o Item 7 : Informations sur l’ETP
d-Les méthodes de collecte des données :
La collecte de données a été faite par un questionnaire bien détaillé destiné
aux patients. Toutes les données étaient personnellement recueillies, dans le
respect des règles éthiques et déontologiques.
Le questionnaire était anonyme, les participants étaient libres d’adhérer ou
de ne pas adhérer à l’étude.
47
e-Les méthodes d’analyse des données :
Les données ont été saisies sur Excel et leur analyse a fait objet d’une étude
descriptive.
f-Les considérations éthiques :
Tout au long de ce travail, on a veillé au respect des considérations
éthiques, notamment le consentement éclairé et La confidentialité lors des
entrevues, ainsi que le respect de l’anonymat pour les patients.
g-Les limites de l’étude :
Le facteur « temps » fut la principale entrave au perfectionnement de ce
travail ; en effet, le thème de l’éducation thérapeutique aussi important et
ambitieux qu’il est, nécessite plus de temps, notamment pour la collecte et
l’analyse des données qualitatives.
Cette limite de temps a été amplifiée par la concomitance de mon stage au
sein du laboratoire de biochimie au CHU Ibn Sina.
48
RESULTATS
49
A-TAUX DE PARTICIPATION :
Le nombre de patients inclus dans l’étude était de 94, et le nombre de
questionnaires remplis et retournés a été de 40.
Le taux de participation définitif obtenu est de 42,5%, et l’intégralité des
questionnaires retournés ont été remplis en totalité, et donc inclus dans l’étude.
B-RESULTATS QUALITATIFS :
L’importance de l’Education Thérapeutique dans la PEC du diabète, est
partagé par tous, depuis les responsables, jusqu’aux médecins, ainsi que les
patients diabétiques et leurs associations.
Le Maroc n’a jamais eu de programme d’Education Thérapeutique des
patients diabétiques, mais les professionnels de santé a savoir les médecins et les
pharmaciens font de leurs mieux pour pratiquer l’ETP, malgré les problèmes de
structuration et d’organisation liés au manque d’un cadre référentiel.
Au sein du CHU IBN Sina Rabat, les médecins assurent le suivi des
patients diabétiques en utilisant leurs propres moyens pédagogiques et des
supports papiers ainsi qu’un langage facile compréhensible par toutes les
catégories des patients.
De leur part, les patients ayant bénéficiés des séances d’ETP déclarent
avoir reçu des notions sur leurs maladies, notamment l’administration des
médicaments, la diététique et les risques encourus.
50
C-RESULTATS QUANTITATIFS
1-Caractéristiques sociodémographiques de notre échantillon :
a. Age :
La moyenne d’âge de notre échantillon est de 50.4, avec des extrêmes
ayant de 16 a 75 ans. La figure 1 représente les tranches d’âge des participants.
Figure n°9 : Répartition des participants selon les tranches d’âge
b. Sexe :
Parmi les 40 diabétiques, 27 étaient des femmes soit 67.5% de la
population étudiée.
2.5
15
2.5
7.5
20
17.5
0
2.5 2.5 2.5 2.5
5
12.5
5
0
5
10
15
20
25
<20 20-30 31-40 41-50 51-60 61-70 >70
Feminin(%)
Masculin(%)
Figure n°10:
c. Ville :
Les patients de notre
Temara Ain aouda skhirat et Kenitra).
Figure n°11 : Répartition des participants en fonction de leur ville
67.5
1
4
51
: Répartition des participants selon le sexe
Les patients de notre étude repartis sur Rabat et ses environs (salé,
Temara Ain aouda skhirat et Kenitra).
: Répartition des participants en fonction de leur ville
32.5
67.5
27
5
1 1
1
%
Répartition des participants selon le sexe
étude repartis sur Rabat et ses environs (salé,
: Répartition des participants en fonction de leur ville
Masculin
Feminin
Rabat
Ain aouda
Kenitra
Sale
Skhirat
Taza
Temara
52
d. Niveau scolaire :
22,5% des patients de notre étude ne sont pas scolarisés. Parmi les
patients scolarisés dans notre étude : 20% ont un niveau primaire, 40% ont un
niveau secondaire et 17.5% ont un niveau universitaire.
Figure n°12 : le niveau scolaire des participants
e. Activité professionnelle :
55 % des patients de notre étude sont des femmes au foyer, 20% des
employés, 7,5% des étudiants(e)s et 17,5% des retraité(e)s.
22.5
20
40
17.5
analphabete
primaire
secondaire
universitaire
53
Figure n°13: Activité professionnelle des participants
f. Les types du diabète :
55% des participants sont diabétiques type 2 et 45% sont type 1.
Figure n° 14 : types de diabète des participants
55
20
7.5
17.5
Femmes au foyer
Employés
Etudiant(e)s
Retraité(e)s
45
55
Type 1
Type 2
g. D’autres maladies hors diabète
80% de la population étudiée n’ont pas d’autres maladies.
Figure n°15 : Présence ou non d’autres maladies hors DT
h. Facteurs de risque cardiovasculaires
52,5% de la population étudiée ont des facteu
Figure n°16: les facteurs cardiovasculaires chez les patients de notre étude.
80
47.5
54
D’autres maladies hors diabète :
80% de la population étudiée n’ont pas d’autres maladies.
: Présence ou non d’autres maladies hors DT
de risque cardiovasculaires :
52,5% de la population étudiée ont des facteurs de risque
cardiovasculaires.
: les facteurs cardiovasculaires chez les patients de notre étude.
20
80
52.5
47.5
80% de la population étudiée n’ont pas d’autres maladies.
: Présence ou non d’autres maladies hors DT
rs de risque
: les facteurs cardiovasculaires chez les patients de notre étude.
oui
non
52.5 oui
non
� Pour les patients ayant des facteurs CV, 33.33% ont l’HTA,
38.09% ont
Obésité, 4.76% ont l’Obésité
facteur de risque CV.
Figure n °17 : Répartition
i. PEC du diabète 90% de la population étudiée s’occupent de leur diabète
seul(e)s sans aide de
Figure n
0
5
10
15
20
25
30
35
40
HTA HTA et
Dyslipidemie
55
Pour les patients ayant des facteurs CV, 33.33% ont l’HTA,
ont l’HTA + Dyslipidémie, 14.28% ont l’HTA +
4.76% ont l’Obésité et 9,52% ont dyslipidémie
facteur de risque CV.
: Répartition des facteurs de risque CV des participants
90% de la population étudiée s’occupent de leur diabète
seul(e)s sans aide de personne
Figure n°18 : PEC du diabète des participants
HTA et
Dyslipidemie
HTA et obesite obesite Dyslipidemie
10
90
Pour les patients ayant des facteurs CV, 33.33% ont l’HTA,
e, 14.28% ont l’HTA +
et 9,52% ont dyslipidémie comme
des participants
90% de la population étudiée s’occupent de leur diabète
: PEC du diabète des participants
Dyslipidemie
%
oui
non
2-Etat de connaissance sur le Diabète :
a. Définition du diabète
70% des participants n’ont pas une définition
Figure n° 19
b. Les causes du diabète
60% des participants connaissent les causes de leur diabète.
Figure n°20 : connaissance des causes du diabète des participants
70
40
56
Etat de connaissance sur le Diabète :
Définition du diabète :
70% des participants n’ont pas une définition correcte de leur maladie.
19 : Définition du diabète par les participants
Les causes du diabète :
60% des participants connaissent les causes de leur diabète.
: connaissance des causes du diabète des participants
30
%
60
de leur maladie.
Définition du diabète par les participants
60% des participants connaissent les causes de leur diabète.
: connaissance des causes du diabète des participants
Oui
Non
Oui
Non
c. Différence entre les deux types de diabète
72.5% des diabétiques de notre étude ne connaissent pas la différence entre
les deux types de diabète.
Figure n° 21 : connaissance des types de diabète par les participants
d. Histoire familiale de diabète
Plus de la moitié
familial de diabète avec un pourcentage de 62,5%.
Figure n°22 : Les antécédents familiaux de diabète dans notre échantillon
37.5
57
Différence entre les deux types de diabète :
72.5% des diabétiques de notre étude ne connaissent pas la différence entre
les deux types de diabète.
: connaissance des types de diabète par les participants
Histoire familiale de diabète :
des patients de notre étude rapportent un antécédent
familial de diabète avec un pourcentage de 62,5%.
: Les antécédents familiaux de diabète dans notre échantillon
27.5
72.5
62.5
37.5
oui
non
72.5% des diabétiques de notre étude ne connaissent pas la différence entre
: connaissance des types de diabète par les participants
des patients de notre étude rapportent un antécédent
: Les antécédents familiaux de diabète dans notre échantillon
oui
non
oui
non
58
e. Fréquence de visite du médecin :
Figure n° 23 : Fréquence de visite du médecin dans notre échantillon
3-Etat des connaissances sur le traitement :
a) Traitement médical :
Sur 40 patients ayant répondu a cette question on trouve que 45% sont
traités par l’insuline, 37.5% par des antidiabétiques oraux (ADO) et 17.5% par
les deux (ADO+insuline).
Figure n°24 : Répartition en fonction du traitement
0
10
20
30
40
50
60
une fois
par mois
une fois
par 3
mois
une fois
par 6
mois
une fois
par an
deux fois
par an
Rarement Pas de
suivi
%
0
10
20
30
40
50
Insuline ADO Insuline + ADO
%
b) Les effets indésirables du traitement
82.5% des diabétiques de notre étude n’ont pas eu d’EI suite
traitement.
Figure n°25 :
c) Injection d’insuline
Sur les 25 diabétiques type 1 de notre échantillon, 20(80%) savent
injecter leur insuline seul(e)s.
Figure n° 26 : Maitrise de l’i
59
Les effets indésirables du traitement :
des diabétiques de notre étude n’ont pas eu d’EI suite
: les EI du traitement antidiabétique dans notre échantillon
Injection d’insuline :
Sur les 25 diabétiques type 1 de notre échantillon, 20(80%) savent
injecter leur insuline seul(e)s.
: Maitrise de l’injection d’insuline par les diabétiques type 1 de
notre échantillon
17.5
82.5
80
20
des diabétiques de notre étude n’ont pas eu d’EI suite à leur
antidiabétique dans notre
Sur les 25 diabétiques type 1 de notre échantillon, 20(80%) savent
njection d’insuline par les diabétiques type 1 de
oui
non
oui
non
4-Etat des connaissances
a) Les examens de suivi
67.5% des patients de notre
capillaire, 7.5% par l’HbA1c,
et 15% ne font pas de suivi de leur
Figure n° 27 : les examens de suivi pratiqués par les patients de notre étude
b) Glycémie capillaire
Figure n° 28 : Répartition
010203040506070
60
s sur le suivi :
Les examens de suivi :
67.5% des patients de notre étude suivent leur diabète
l’HbA1c, 10% par les deux (glycémie capillaire + HbA1c
de suivi de leur diabète.
: les examens de suivi pratiqués par les patients de notre étude
Glycémie capillaire
Répartition des participants ayant lecteur glycémique
67.5
7.5 10 15
77.5
22.5
%
oui
non
diabète par glycémie
capillaire + HbA1c),
: les examens de suivi pratiqués par les patients de notre étude
ayant lecteur glycémique
%
oui
non
61
c) Fréquence de mesure de la glycémie
Figure n° 29 : Répartition des participants selon la fréquence de
mesure de leur glycémie
d) Mesure de la glycémie :
35 parmi les 40 cas de notre étude suivent leur glycémie par mesure de la
glycémie capillaire, dont 71.4% mesurent leur glycémies seul(e)s.
Figure n° 30 : Répartition des participants en fonction de mesure de leur
glycémie.
25
2,5
35
2,5
22,5
12,5
0
5
10
15
20
25
30
35
40
chaque
jour
chaque 15
jours
chaque
semaine
chaque
mois
rarement pas de suivi
%
71.43
28.57
seul (e)
a l'aide d'une personne
62
e) Intérêt de l’HbA1c :
50% de la population étudiée connaissent l’intérêt de l’HbA1c alors que les
50% restant l’ignore.
Figure n° 31 : Répartition de la population étudiée en fonction de la
connaissance de l’intérêt de l’HbA1c
f) Résultat de l’HbA1c :
27.5% de la population de notre étude ont une valeur d’HbA1c supérieure à
9%, et 22,5% ne connaissent pas leur résultat.
Figure n° 32 : Répartition en fonction des résultats de l’HbA1c
5050oui
non
17,5
32,5
27,522,5
0
5
10
15
20
25
30
35
<7% 7-9% >9% je ne sais pas
%
5-Etat de connaissance sur le risque de complications :
a) Connaissance des complications du diabète
Figure n° 33 : répartition en fonction du niveau de connaissance des
patients sur les
b) Les conséquences du diabète sur l’organisme
Question : D’après vous,
l’organisme ?
� 82,5% de notre
� 12,5% ont répondus par non
� Et 5% ont répondus par je ne sais pas
Figure n°34 : répartition en fonction de la connaissance ou non des
conséquences du diabète sur l’organisme
2.5
63
Etat de connaissance sur le risque de complications :
Connaissance des complications du diabète :
: répartition en fonction du niveau de connaissance des
patients sur les complications du diabète.
Les conséquences du diabète sur l’organisme :
vous, le diabète peut il avoir des conséquences sur
de notre échantillon ont répondus par oui
12,5% ont répondus par non
ont répondus par je ne sais pas
: répartition en fonction de la connaissance ou non des
conséquences du diabète sur l’organisme
62.5
35Bien informe
Mal informe
je ne sais pas
82.5
12.5
5
oui
non
je ne sais pas
: répartition en fonction du niveau de connaissance des
le diabète peut il avoir des conséquences sur
par oui
: répartition en fonction de la connaissance ou non des
Bien informe
Mal informe
je ne sais pas
je ne sais pas
64
c) Les complications du diabète :
17.5% des patients ont rapporté avoir des complications de leur diabète.
Figure n°35 : répartition en fonction de la présence ou non des complications du diabète
Quatre complications chroniques ont été recherchées chez nos diabétiques, 17.5% de notre échantillon présentent ces complications chroniques détaillées sur le diagramme ci-dessous.
Figure n°36 : Les différentes complications chroniques des participants
17.5
82.5
oui
non
42,85
28,57 28,57
14.28
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
ophtalmique cardiaque renale vasculaire
%
d) CAT en cas d’hypoglycémie
85% de la population étudiée connaissent la CAT en cas d’hypoglycémie.
Figure n° 37 : répartition en fonction de la connaissance de la CAT en cas
6-Etat de connaissance sur les règles h
75% des patients de notre échantillon adoptent des mesures alimentaires
pour gérer leur diabète.
Figure n° 38 : répartition en fonction de
65
CAT en cas d’hypoglycémie :
85% de la population étudiée connaissent la CAT en cas d’hypoglycémie.
répartition en fonction de la connaissance de la CAT en cas
d’hypoglycémie
Etat de connaissance sur les règles hygiéno- diététiques :
75% des patients de notre échantillon adoptent des mesures alimentaires
: répartition en fonction des mesures alimentaires adoptées
par les participants
85
15
75
25
85% de la population étudiée connaissent la CAT en cas d’hypoglycémie.
répartition en fonction de la connaissance de la CAT en cas
75% des patients de notre échantillon adoptent des mesures alimentaires
mesures alimentaires adoptées
oui
non
oui
non
e) Les aliments qu’il faut éviter
67,5% de notre échantillon connaissent les aliments qu’il faut éviter dans
le cas de diabète.
Figure n° 40 : répartition en fonction de la connaissance des aliments
f) L’activité physique
L’activité physique se pratique par 70 % des diabétiques de notre étude.
Figure n° 39 : répartition en fonction de la pratique ou non de l’activité
66
Les aliments qu’il faut éviter :
67,5% de notre échantillon connaissent les aliments qu’il faut éviter dans
: répartition en fonction de la connaissance des aliments
qu’il faut éviter en cas de diabète
L’activité physique :
L’activité physique se pratique par 70 % des diabétiques de notre étude.
: répartition en fonction de la pratique ou non de l’activité
physique
67.5
32,5
70
30
67,5% de notre échantillon connaissent les aliments qu’il faut éviter dans
: répartition en fonction de la connaissance des aliments
L’activité physique se pratique par 70 % des diabétiques de notre étude.
: répartition en fonction de la pratique ou non de l’activité
oui
non
oui
non
67
7-Informations sur l’ETP :
a) Participation des patients aux séances d’ETP :
57.5% de la population de notre étude ont bénéficié des séances
d’éducation thérapeutique.
Figure n°41 : répartition des participants ayant bénéficié ou non des
séances d’ETP
b) Les outils de l’Éducation Thérapeutique utilisés :
La communication orale est l’outil de base des professionnels de santé
avec les patients pendant les séances d’ETP (82.60%).
Figure n°42 : Répartition en fonction des outils utilisés pendant les séances
d’ETP
57.5
42.5 oui
non
82,60
17,400 00
10
20
30
40
50
60
70
80
90
Communication
orale
Communication
orale et support
papier
support papier support papier
et materiel
audio visuel
%
c) Evaluation des activités d’ETP
Les informations dont les patients ont bénéf
d’ETP :
• L’auto surveillance glycémique
Figure n°43 : Répartition des patients informés / non informés sur l’auto
• L’intérêt de l’HbA1c
Figure n°44 : Répartition des patients informés / non informés sur l’intérêt
45
65
68
Evaluation des activités d’ETP :
Les informations dont les patients ont bénéficié au cours des séances
L’auto surveillance glycémique :
Répartition des patients informés / non informés sur l’auto surveillance glycémique
L’intérêt de l’HbA1c :
Répartition des patients informés / non informés sur l’intérêt de l’HbA1c
55
35
icié au cours des séances
Répartition des patients informés / non informés sur l’auto
Répartition des patients informés / non informés sur l’intérêt
oui
non
oui
non
• Les complications du diabète
Figure n°45 : Répartition des patients informés / non informés sur les
• Le régime alimentaire
Figure n°46 : Répartition des patients informés / non informés sur le régime
42.5
42.5
69
Les complications du diabète :
: Répartition des patients informés / non informés sur les
complications du diabète
Le régime alimentaire :
: Répartition des patients informés / non informés sur le régime
alimentaire
57.5
42.5
57.5
: Répartition des patients informés / non informés sur les
: Répartition des patients informés / non informés sur le régime
oui
non
oui
non
• L’importance de l’exercice physique :
Figure n°47 : Répartition des patients informés / non informés sur
• Traitement antidiabétique :
Figure n°48: Répartition des patients informés / non informés sur le
42.5
42.5
70
L’importance de l’exercice physique :
: Répartition des patients informés / non informés sur
l’exercice physique
Traitement antidiabétique :
: Répartition des patients informés / non informés sur le
traitement antidiabétique
57.5
57.5
: Répartition des patients informés / non informés sur
: Répartition des patients informés / non informés sur le
oui
non
oui
non
• CAT en cas de crise :
Figure n°49: Répartition des
• La gestion des effets indésirables des médicaments :
Figure n°50: Répartition des patients informés / non informés sur la gestion
des effets indésirables des médicaments
55
62.5
71
CAT en cas de crise :
: Répartition des patients informés / non informés sur la CAT
en cas de crise
La gestion des effets indésirables des médicaments :
: Répartition des patients informés / non informés sur la gestion
des effets indésirables des médicaments
45
37.5
patients informés / non informés sur la CAT
La gestion des effets indésirables des médicaments :
: Répartition des patients informés / non informés sur la gestion
oui
non
oui
non
• 95% des patients de
question suivante : Qu’aimeriez
rapport a votre diabète
8-Comparaison des résultats de l’étude entre les patients hospitalisés et les
patients au centre de diagnostic :
Figure n°51 : Comparaison entre les
0%10%20%30%40%50%60%70%80%90%
100%
72
95% des patients de notre étude ont répondus par la négation
question suivante : Qu’aimeriez-vous savoir comme ETP par
rapport a votre diabète ?
Comparaison des résultats de l’étude entre les patients hospitalisés et les
patients au centre de diagnostic :
: Comparaison entre les patients hospitalisés et les patients au
centre de diagnostic.
patients /Hopital
patients /centre de dg
notre étude ont répondus par la négation à la
vous savoir comme ETP par
Comparaison des résultats de l’étude entre les patients hospitalisés et les
patients hospitalisés et les patients au
patients /Hopital
patients /centre de dg
73
DISCUSSION
74
I-L’EDUCATION THERAPEUTIQUE DU PATIENT DIABETIQUE :
L’éducation thérapeutique est fondamentale. Elle n’a pas uniquement pour
effet la préservation du capital santé par le meilleur contrôle métabolique,
favorisé par la responsabilisation et l’autonomie. En effet, en se soignant mieux,
le diabétique peut améliorer sa qualité de vie, et en retirer un bénéfice
psychologique qui va au-delà de la satisfaction de préserver son avenir.
Il améliore son image à ses propres yeux et à ceux de son entourage, se sent
moins assisté, et les capacités de prise de décision et de réaction acquises pour la
gestion de son diabète bénéficient aux autres domaines de la vie, ce qui
contribue à une meilleure intégration professionnelle et sociale. Le soignant ne
peut pas soigner lui-même le diabète du diabétique.
Il ne peut qu'indiquer au diabétique comment il peut soigner son diabète. Il
s'agit de parvenir à la responsabilisation et à l'autonomie du diabétique. Il y a
donc nécessité d'un accompagnement et d'une transmission de connaissances,
mais il ne suffit pas que le langage utilisé soit compris par les deux partenaires
pour éviter que les informations transmises soient un énoncé inacceptable
d'interdictions et d'obligations.
Il faut également que les préoccupations du diabétique soient prises en
compte par le soignant qui doit faire preuve de psychologie, et que le diabétique
perçoive que le soignant tient compte de son vécu.
En effet, une maladie chronique comme le diabète nécessite, pour qu'elle
soit correctement gérée, que le diabétique prenne lui-même la majorité des
décisions concernant son traitement (alimentation, activité physique, maîtrise du
poids, auto surveillance glycémique, adaptation des doses ...) et la prévention
des complications (notamment des plaies des pieds) ce qui lui permet de se
sentir plus autonome. Ces échanges d'informations ne doivent pas uniquement
75
aboutir à l'acquisition d'un savoir théorique (compréhension de la maladie et de
son traitement), mais aussi, et surtout, d'un savoir-faire pratique ( activité
physique, auto surveillance glycémique, injections d'insuline…) qui peut
conduire à des changements dans le mode de vie, ainsi que, d’un savoir décider
(adaptation des doses , réactions anticipées à des événements prévus ,et enfin,
d’un savoir réagir (identification de situations particulières, non voulues par le
diabétique, mais nécessitant de sa part une réponse adaptée : malaise
hypoglycémique, activité physique inattendue, connaissance des situations où la
présence d'acétonurie doit être recherchée et la façon d'y réagir…).
Le tout visant, à acquérir un savoir être, qui aboutirait à une acceptation
active permettant d'élaborer une nouvelle image de soi «avec le diabète»,
d'obtenir un autocontrôle efficace de son diabète, de dominer des situations
particulières, de préserver son capital santé et d'envisager l'avenir avec confiance
[32].
Malheureusement dans notre pratique courante ; les supports éducatifs
adaptés à la population marocaine font défaut surtout les supports audio visuels
qui sont très utiles en raison de la population diabétique majoritairement
analphabète rendant l’utilisation des supports écrits réservés à une minorité de
patients.
II-LES FACTEURS SOCIOECONOMIQUES DE LA POPULATION
ETUDIEE :
1. Influence de l’âge :
L’âge moyen de nos patients qui est de 50,04 ans (les extrêmes d’âge
entre 16 ans et 75 ans) concordant avec la littérature, est dû à la progression
continue de diabète au Maroc, elle-même la conséquence de plusieurs facteurs :
76
l’accroissement de la sédentarité, l’obésité, l’allongement de l’espérance de vie,
et aussi le dépistage plus actif de la maladie.
Les résultats de notre étude montrent que l’âge des patients influence leur
activité physique de manière très significative, plus les patients sont âgés, plus
ils éprouvent des difficultés à être autonomes.
Et selon la série de Senez et al, seul un âge supérieur à 75 ans diminue
significativement la qualité de vie [33], contrairement à l’étude américaine de J.
Todd Coffey et al où l’âge n’affecte pas la qualité de vie des diabétiques [34].
Nous pouvons expliquer ce lien entre l’âge et la sédentarité des patients
diabétiques par le vieillissement physiologique qui a un impact sur les
différentes fonctions et organes surtout la mobilité des articulations et les
fonctions cognitives, ajoutant à ceci le diabète et le risque de complications
aussi bien aigues que chroniques.
2. Sexe du patient :
La prédominance féminine dans notre étude (67.5% des cas) peut être
expliquée par la régularité des consultations observée chez les femmes
diabétiques, leur souci d’équilibrer leur diabète mais aussi à la prédominance de
l’obésité chez la population féminine marocaine.
Dans notre échantillon, 12.5% des patients étaient obèses dont 80% sont
des femmes, ces obèses avaient un taux d’HbA1c anormale, même résultat pour
l’étude qui a pu conclure que l’obésité est associée a un mauvais équilibre
glycémique et augmente le risque cardiovasculaire chez les diabétiques. Etant un
facteur de risque modifiable, sont contrôle pourrait améliorer le pronostic des
patients d’où l’intérêt de l’éducation thérapeutique[35].
77
Influence du niveau scolaire :
L’influence du niveau scolaire sur l’observance des diabétiques de type 2 a
fait l’objet d’une étude tunisienne dans le congrès de la SFE (Société Française
d’Endocrinologie) en 2004 par L. Ben Salem Hachmi et al. Qui a conclu que
l’analphabétisme altère la qualité de vie des diabétiques. [36]
Nos résultats pourraient alors s’expliquer par le bais d’une meilleure
Compréhension de la maladie chez les patients instruits.
3. Influence des facteurs de risque cardiovasculaires :
L’association HTA et diabète est fréquente et grave car elle multiplie les
risques de complications. Dans notre cas les patients hypertendus représentent
33.33%, 38,09% avaient l’association HTA+dyslipidémie et 14,5% avaient
HTA+obésité.
L’association HTA et diabète est redoutable par la survenue des
complications cardiaques.
Une étude faite au côte d’Ivoire sur cette association a trouvé que la
prévalence hospitalière de l’HTA chez le diabétique était de 64%. Ces
complications sont classiques et fréquentes dans les pays en voie de
développement où les patients sont peu éduqués, d’où l’intérêt d’un bilan
systématique chez tout diabétique.
L’association HTA et diabète sucré est fréquente et grave, d’où l’intérêt de
la sensibilité de la population générale contre ces fléaux par l’éducation
thérapeutique.
Les dyslipidémies dans notre étude représentent 9.52% dont la majorité
c’est des diabétiques type 2, ceci peut être expliqué par le fait que la
dyslipidémie chez le diabétique de type 2 est étroitement corrélée avec
l’insulino-résistance et l’hyper insulinémie. Mais le risque accru de maladies
78
cardiovasculaires chez les patients avec diabète type 1 ne doit pas être négligé et
des traitements de la dyslipidémie sont également à proposer pour ces patients,
et une éducation thérapeutique est indispensable pour prévenir ce genre de
risque et les complications de la maladie cardiovasculaire.
III-EDUCATION DU PATIENT DIABETIQUE :
1. Influence de l’éducation sur l’équilibre glycémique :
• L’intérêt de l’HbA1c :
Dans notre étude les patients qui avaient bénéficié d’une éducation sur
l’intérêt de HbA1c représentent 35% seulement, alors que l’HbA1c représente le
paramètre de base pour le suivi du diabète. Et une éducation dans ce sens doit
faire partie du programme éducatif pour tous les diabétiques.
Plusieurs études montrent que l’éducation à l’autogestion du diabète par le
patient est efficace sur le taux d’HbA1c : Dans une méta-analyse réalisée en
2002 [37] sur 31 études, Norris SL et al. montrent que l’éducation à
l’autogestion du diabète de type 2 s’améliore immédiatement pendant le suivi
des taux d’HbA1c, et qu’un temps de contact plus long accentue cet effet. Dans
une autre méta-analyse réalisée en 2004 [38], Warsi A et al. montrent que les
patients diabétiques impliqués dans des programmes d’éducation à l’autogestion
ont eu une diminution de leur HbA1c.
Enfin, dans une revue de synthèse réalisée en 2001 [39] sur 72 études,
Norris et al. montrent que l’entraînement à l’autogestion améliore les
connaissances, la fréquence et la précision de l’auto mesure glycémique, les
habitudes alimentaires rapportées et le contrôle glycémique dans le diabète de
type 2, particulièrement à court terme. Avec un suivi plus long, les interventions
79
qui utilisaient un renforcement régulier tout au long du suivi étaient parfois
efficaces sur l’amélioration du contrôle glycémique.
• Taux de l’HbA1c :
Dans notre étude 17.5% des patients avaient un taux d’HbA1c inferieur à
7% , 32.5% avec un taux entre 7 et 9, 27.5% avec un taux supérieur à 9% et
22.5% ignorent leur taux d’HbA1c.
Ces résultats reflètes que la plupart des patients de notre étude n’ont pas un
diabète équilibré ceci revient a plusieurs causes tel que le manque de
sensibilisation sur l’intérêt de l’auto surveillance, le régime, l’activité physique,
la compréhension de la gravite du diabète etc...
D’où l’intérêt de l’éducation thérapeutique qui occupe une place importante
dans la gestion du diabète et d’autres maladies chroniques,
Le patient a besoin tout d’abord de comprendre ce taux d’HbA1c, savoir
comment surveiller son diabète et avoir l’habitude de faire l’analyse de l’HbA1c
chaque trois mois pour bien maitriser son diabète. Tout ça nécessite un suivi
régulier par le médecin, une éducation bien faite pour impliquer le patient afin
qu’il soit acteur lui-même de sa maladie.
2. Influence de l’éducation sur l’auto surveillance glycémique :
Dans notre étude l’auto surveillance glycémique régulière est plus ou mois
marquée (55% des patients ayant bénéficiés d’une éducation sur l’auto
surveillance glycémique).
L'auto surveillance glycémique capillaire (ASG) est aujourd'hui un outil
reconnu chez le diabétique de type1 [40]. Il demeure certes de nombreux
désaccords entre diabétologues sur la manière de l'utiliser. Ces choix sont
largement dictés par les modalités adoptées pour l'insulinothérapie :
sophistication plus ou moins grande des schémas, insulinothérapie fonctionnelle,
80
stratégie anticipatoire ou rétrospective, horaires et nombre de contrôles.
Néanmoins, même si ces stratégies diffèrent, rigoureusement mises en place, ces
méthodes d'ASG contribuent à la réussite métabolique du traitement, à la qualité
de vie et à la sécurité du patient. Ceci tient en premier lieu à la nécessité pour le
diabétique totalement insulinodépendant d'adapter ses doses d'insuline en
fonction des besoins, des apports alimentaires, des activités sportives. Chaque
décision est ainsi soumise à une vérification ou anticipation basée sur une
détermination de la glycémie. On voit ainsi qu'il en va tout autrement pour le
diabétique de type 2.
L'article de Grimaldi et al. [41] aborde dans le détail cette question et
rappelle qu'à l'heure actuelle l'ASG dans le cadre du diabète de type 2 n'a pas
fait ses preuves d'efficacité et que la recommandation de l'utiliser ne s'appuie
que sur l'avis de quelques professionnels et non sur un consensus et encore
moins sur un niveau de preuve élevé.
Que ce soit aux Etats-Unis, en Europe ou en France, la littérature médicale
rapporte une insuffisance de l’auto surveillance glycémique chez les patients
diabétiques insulino-traités.
• Aux Etats-Unis, 60% des diabétiques de type 1 déclarent une fréquence
d’ASG inférieure à celle recommandée par l’ADA (supérieur ou égal à 3
fois par jour) [42].
• En Europe, une étude menée en Angleterre et au Danemark a montré que
61% des patients diabétiques de type 1 s’auto surveillent moins d’une fois
par jour. [43]
Si les obstacles à l’ASG sont aujourd’hui discutés dans de nombreux
articles, le point de vue des patients eux-mêmes a rarement été étudié. Une étude
81
menée aux Pays-Bas en 2009 [44] avait comme objectif de comprendre les
raisons pour lesquelles les patients ne suivaient pas les recommandations.
• La compatibilité avec la vie quotidienne est un obstacle à la pratique de
l’ASG cité par près 7 patients sur 10.
• L’oubli de tester sa glycémie est rapporté par 31% des patients.
• Les patients évoquent d’autre part d’autres contraintes qui représentent
des obstacles importants à leur auto surveillance glycémique :
• Difficultés pratiques : l’ASG est contraignante pour 39% des patients
lorsqu’ils sont en déplacement.
• Manque de temps : le temps qu’il faut consacrer à l’ASG est également
un frein important à sa pratique pour plus de 23 % des patients.
• Matériel nécessaire à l’ASG : 21% n’ont pas toujours ce qu’il faut pour
faire leur glycémie et 21% trouvent pénible de transporter tout ce
matériel.
3. Influence de l’éducation sur la CAT en cas d’hypoglycémie :
Dans notre étude, l’éducation sur la CAT en cas d’hypoglycémie n’est pas
très importante (45% seulement des patients ayant y bénéficié).
Une étude faite aux urgences à paris pour attirer l’attention sur la
nécessitée d’intégrer à l’éducation du patient et de son entourage, le risque et la
CAT en cas d’hypoglycémie. [45]
Il est en effet établi que l’hypoglycémie est un facteur indépendant de
mortalité. Dans une analyse récente portant sur plus de 10 000 patients
diabétiques, la mortalité toute cause et la mortalité cardiovasculaire étaient
multipliées par 2 chez les patients ayant des antécédents d’hypoglycémie.
82
D’où l’importance de l’éducation thérapeutique qui aide les patients à
savoir comment se comporter avec une hypoglycémie et comment la gérer par
soi même.
4. Influence de l’éducation sur la prévention des complications :
Dans notre étude la non connaissance des complications est très importante
(45%) ; ceci peut être du à plusieurs facteurs tel que l’âge de la population dans
notre échantillon qui est élevé, et aussi le taux d’analphabétisme qui n’est pas
négligeable (22.5%).
37.5% des patients de notre étude avaient des complications ophtalmiques,
25% avaient des complications rénales, 25% avaient des complications
cardiaques et 12.5% avaient des complications vasculaires, une autre étude faite
dans ce sens a trouvé que les complications ophtalmiques représentent 12.9%,
rénaux 9,7% et les complications neurologiques 1.6%.ceci peut être expliqué par
un mauvais contrôle de la glycémie et négligences des facteurs de risque CV.
Des études prospectives interventionnelles randomisées (notamment
DCCT pour le diabète de type 1 [46] et UKPDS pour le diabète de type 2 [47]
ont permis de montrer qu’une amélioration de l’équilibre glycémique et le
contrôle des autres facteurs de risque cardiovasculaires diminuaient l’incidence
des complications.
L’hyperglycémie est l’agent causal exclusif de la micro angiopathie
diabétique, même s’il existe des facteurs génétiques et environnementaux
potentialisateurs ou aggravants.
A partir d’un seuil glycémique de 1,26 g/l, il existe une relation quasi-
linéaire entre l’hyperglycémie et l’aggravation de la micro angiopathie. [48]
Toutes les études internationales, quelles que soient les populations ou le
type de diabète, ont confirmé la relation entre l’HbA1c et la micro angiopathie :
83
pour 1 % en valeur absolue d’HbA1c en plus, on observe une augmentation du
risque de micro angiopathie de 25 à 30% et à l’inverse une diminution en valeur
absolue de l’HbA1c entraîne une diminution de 30 à 25 % du risque de micro
angiopathie. [49, 50]
L’étude UKPDS a montré également qu’il existe une interaction nette,
linéaire et synergique pour l’hypertension artérielle et le déséquilibre
glycémique dans la survenue des complications micro vasculaires chez le
diabétique de type 2. [47]
Pour ce qui est des complications macro vasculaires, les études
épidémiologiques permettent de conclure à une augmentation par le diabète du
risque relatif de morbimortalité cardio-vasculaire [51-53]. L’insuffisance
coronaire, l’ischémie myocardique silencieuse, l’insuffisance cardiaque et les
accidents vasculaires cérébraux sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les hommes
diabétiques et de 4 à 5 fois plus fréquents chez les femmes diabétiques [52, 53].
Cette surmorbidité est due pour partie à l’hyperglycémie qui est un facteur
de risque cardio-vasculaire à part entière mais aussi à l’association des autres
facteurs de risque cardio-vasculaires au diabète : dyslipidémies, hypertension
artérielle, obésité, tabagisme.
Pourquoi l’éducation est importante pour la prévention des
complications ?
Réduire ces facteurs de risque par le comportement d'autogestion du
diabète implique la compréhension, la recherche et le maintien de plusieurs
services de soins de santé préventifs sur une base périodique, tels que les
examens annuels de la vue, le suivi médical de routine et les examens dentaires.
En outre, d'autres activités auto-initiées telles l'inspection pied, l’utilisation
84
appropriée d’aspirine, et la cessation du tabagisme sont des comportements
critiques qui insistent davantage sur le cours du processus éducatif.
Influences de l’éducation sur les mesures hygiéno-diététiques :
Dans notre étude 57.5% ont été éduqué au respect des mesures hygiéno-
diététiques. 17.5% des patients ne connaissaient pas les aliments qu’il faut
éviter d’où l’intérêt de l’éducation relative aux mesures hygiéno-diététiques
pour un diabète équilibré.
• Le régime alimentaire :
Manger implique un ensemble complexe de comportements. Les décisions
sont prises plusieurs fois par jour sur ce qui doit être mangé, quand manger, et la
quantité à manger. De nombreux facteurs affectent ces décisions, y compris la
disponibilité de nourriture, Les habitudes alimentaires de la famille, les
émotions, les préférences alimentaires, contrôle de la glycémie, et connaissances
sur la façon dont la nourriture affecte le contrôle du diabète et de l'ensemble de
la santé.
Pourquoi l’éducation sur le régime alimentaire est Importante ?
Quatre comportements alimentaires spécifiques ont été identifiés dans le
contrôle du diabète and Complications Trial (DCCT) comme ayant le plus
d'influence sur le contrôle de la glycémie [54]; ces comportements doivent donc
être considérés en tant que cible d'un comportement initial.
Ce régime était basé sur 4 comportements qui étaient (1) l'adhésion au plan
de repas, (2) le traitement approprié d'hypoglycémie, (3) la réponse rapide à
l'hyperglycémie (plus d'insuline et / ou moins de nourriture), et (4) la
consommation constante d'une collation en soirée, le cas échéant. Il existe de
nombreuses preuves démontrant l'importance et l'efficacité des thérapies
85
nutritionnelles médicales sur le diabète [55, 56]. Le plan de repas approprié peut
entraîner une baisse de 1% à 2% du taux d'HbA1c [57-59], une baisse de 15 à 25
mg de cholestérol LDL , une diminution de la pression artérielle ainsi qu’une
perte de poids significative par semaine.
� Activité physique AP :
Une étude faite au service d’endocrinologie-Diabétologie au CHU Ibn rochd
Casablanca a montré la nécessité de l’éducation et l’accompagnement des
patients pour une meilleure autogestion du traitement vu que les variances
glycémiques représentent le principal obstacle. [60]
Sur 110 patients seulement 23% avaient bénéficié d’une éducation sur
l’AP, l’absence de la pratique de sport était liée surtout au manque de temps
(35%) et la peur d’hypoglycémie (30%).
Les hypoglycémies étaient retrouvées dans45 % des cas d’où la nécessité
d’une éducation.
Pourquoi l’éducation de l’activité physique est importante
L'activité physique améliore le contrôle de la glycémie, réduit le stress,
améliore l’indice de masse corporelle, améliore la perte de poids et aide le
contrôle des lipides et de la pression sanguine. Le risque de diabète type 2 est
réduit grâce à l'intervention de style de vie composée d'activité physique
modérée et de perte de poids modeste.
� La prise de médicaments :
La prise de médicaments combine des compétences cognitives et techniques
associés à la prise par voie orale, topique, et / ou des médicaments injectés.
Appropriée la prise de médicaments incluent l'administration au temps
86
recommandé (s) de jour et la fréquence des doses. La prise de décision en
matière de médicaments comprends l'ajustement des doses en retard ou
manquants, la gestion ou la reconnaissance d'effets indésirables.
Pourquoi l’éducation est importante dans la prise médicamenteuse ?
Les médicaments sont importants pour le diabète pour 3 grandes raisons :
• En diabète de type 1, pharmacothérapie est impérative pour maintenir
la vie, ainsi que d'atteindre le contrôle de la glycémie. Dans le diabète
de type 2, la progression physiopathologique par défauts (résistance à
l'insuline relative ou absolue, insuffisance de sécrétion d'insuline)
nécessite éventuellement l'ajout des médicament (s) pour la gestion
du diabète [61]. Dans le diabète gestationnel, le besoin de
médicaments au cours de la grossesse n’est pas prévisible.
• Deuxièmement, régime et activité physique, même s'ils sont importants,
sont difficiles à maintenir ou peuvent être insuffisant pour gérer le niveau
de la glycémie. Une pharmacothérapie adéquate en combinaison avec des
interventions de style de vie ont été démontrés pour abaisser la glycémie
et les résultats cliniques sont positifs, y compris un risque réduit de
complications[62, 63].
• Troisièmement, la prise de médicaments est particulièrement importante
en termes de résultats de santé, ne pas prendre le ou les médicaments ou
les prendre à tort peut nuire au développement attendu ou désiré.
� La gestion des effets indésirables des médicaments :
17.5% des patients de notre étude ont eu des EI suite à leur traitement
(troubles digestifs, prise de poids...).
87
La plupart de ces patients ont eu une éducation sur la gestion des effets
indésirables. Une éducation qui reste insuffisante puisque la plupart avaient
comme reflexe d’arrêter le traitement sans consultation préalable du médecin
traitant.
88
CONCLUSION
89
Le diabète est une pathologie particulière au cours de la quelle peuvent
survenir des complications aux conséquences parfois sévères, c’est une maladie
qui doit être parfaitement bien gérée. Une personne diabétique, comme tout
malade atteint de maladie chronique, a besoin d’être éduqué afin de mieux
comprendre les différentes étapes de sa maladie. L’éducation thérapeutique
permet de se responsabiliser, de devenir acteur de sa maladie et d’être plus
autonome. Bien éduquer une personne diabétique permet de participer au bien
être du malade grâce à la mise en place de mesures préventives et thérapeutiques
sérieuses.
Le diabète est une pathologie qui évolue en permanence et qui nécessite
d’avoir des informations sérieuses, concises, revues régulièrement et bien
intégrées par la personne diabétique, bien contrôler son diabète permet ainsi
d’avoir une meilleure qualité de vie.
L’éducation concerne les deux types de diabète, le diabète de type 1 et le
diabète de type 2, une éducation initiale doit être entreprise pour chaque
diabétique lorsque le diagnostic de la maladie diabétique a bien été effectué,
comprendre la maladie et son origine, ses facteurs de risque ainsi que ses
complications sont les principes fondamentaux de l’éducation du diabétique, elle
est destinée à la personne diabétique, mais également aux personnes de son
proche entourage.
Les méthodes d'éducation thérapeutique au cours de consultations de
médecine générale prennent peu de temps, mais nécessitent des savoirs, savoir
faire et savoir-être qui ne sont pas enseignés en formation initiale, ainsi une
formation spécifique à l'éducation thérapeutique doit être réalisée dans le cursus
90
universitaire et en formation continue. Le temps nécessaire à ces pratiques doit
être reconnu et valorisé.
91
RESUME
92
RESUME
Titre : Evaluation de la pratique de l’éducation thérapeutique du patient diabétique : Expérience au service d’endocrinologie de l’hôpital Avicenne Auteur : Zoumi hajar Mots clés : Education thérapeutique ; diabète ; HbA1c ; MHD
L’éducation thérapeutique est fondamentale. Elle n’a pas uniquement pour effet la préservation du capital santé par le meilleur contrôle métabolique, favorisé par la responsabilisation et l’autonomie. En effet, en se soignant mieux, le diabétique peut améliorer sa qualité de vie, et en retirer un bénéfice qui va au-delà de la satisfaction de préserver son avenir.
L’objectif principal de cette étude était de déterminer la fréquence des patients diabétiques qui ont bénéficiés d’une éducation thérapeutique, la relation entre cette éducation et les paramètres sociodémographiques de la population étudiée et clinicobiologiques liées à la maladie.
Il s’agit d’une étude prospective, étalée sur 3 mois. Intéressant les Patients diabétiques (type1 et type2) consultant au service d’Endocrinologie au CHU Ibn Sina Rabat.
Le recueil des données a été fait grâce à un questionnaire. Le travail a intéressé 40 patients dont 55% étaient des diabétiques de type2, et 45% des
diabétiques de type1, 67.5% étaient des femmes, Les extrêmes d’âge des patients oscillant de 16 à 75 ans avec une moyenne d’âge de 50,04 ans, Pour le niveau d’instruction 22.5 % de la population n’était pas scolarisé, les 77.5% des patients restant se répartissent entre une scolarisation primaire (20%), scolarisation secondaire (40%), et seulement 17.5% de nos patients avaient un niveau d’étude supérieur.
Parmi les diabétiques de type 1, 80% savaient comment injecter l’insuline. Parmi les diabétiques de type 2; 37.5% des patients étaient sous antidiabétique oraux
(ADO), 17.5% sous insulinothérapie plus ADO. 60% des patients diabétiques avaient un mauvais équilibre glycémique avec une
médiane d’HbA1c à 9%, les complications étaient présentes chez 17.5% de nos patients. Parmi les diabétiques de la population étudiée 23 patients ont bénéficié d’une éducation
sur les mesures hygiéno-diététiques(MHD). 55% des patients ont bénéficié d’une éducation sur l’auto surveillance glycémique
cependant 22.5% des patients ne surveillent pas leurs glycémies régulièrement pour différentes raisons (manque de moyen, l’oubli …)
65% des patients n’ont pas bénéficié d’une éducation sur l’intérêt de HbA1c ou ne comprennent pas sa signification exact et ceci est du à plusieurs facteurs essentiellement l’analphabétisme qui est présent chez nos patients (22,5%).
55.5% de la population étudiée ne savent pas ou ont une connaissance limitée sur les complications chroniques et aigues du diabète, 57.5% des patients ont bénéficié d’une éducation sur le traitement antidiabétique néanmoins 62.5% méconnaissent la gestion des effets indésirables.
En se basant sur les résultats de ce travail on peut conclure que l’éducation thérapeutique du patient diabétique a un rôle essentiel pour une meilleure autogestion de la maladie et au bon suivi ainsi que sa surveillance, toutes les études internationales vont dans ce sens, néanmoins plusieurs facteurs tels l’analphabétisme, la pauvreté, et entravent son bon déroulement notamment dans les pays en voie de développement.
L’intérêt de cette étude est de démontrer l’importance de l’éducation thérapeutique des patients diabétiques et de justifié pleinement le développement de programmes d’éducation thérapeutique visant à accompagner les patients dans la prise en charge non médicamenteuse de leur diabète.
93
SUMMARY Title: Evaluation of the practice of therapeutic education of the diabetic patient: Experience at the endocrinology department of Avicenna hospital Author:Zoumi hajar Key words: therapeutic education; diabetes; HbA1c; MHD
Therapeutic education is fundamental. It does not only have the effect of preserving health capital through better metabolic control, fostered by empowerment and autonomy. In fact, by getting better care, the diabetic can improve his quality of life, and derive a benefit that goes beyond the satisfaction of preserving his future. The main objective of this study was to determine the frequency of diabetic patients who benefited from a therapeutic education, the relationship between this education and the sociodemographic parameters of the study population and clinicobiological related to the disease. This is a prospective study, spread over 3 months. Interesting Diabetic patients (type1 and type2) consultant at the Department of Endocrinology at UHC Ibn Sina Rabat. Data collection was done through a questionnaire. The work involved 40 patients, 55% of whom were type 2 diabetics, and 45% of type 1 diabetics, 67.5% were women. The age extremes of patients ranged from 16 to 75 years with an average age of 50 , 04 years old, 22.5% of the population was out of school, the 77.5% of the remaining patients are divided between primary schooling (20%), secondary schooling (40%), and only 17.5% of the population. our patients had a higher level of education.
Among type 1 diabetics, 80% knew how to inject insulin. Among type 2 diabetics; 37.5% of patients were on oral antidiabetic drugs (ADO), 17.5% on insulin therapy plus ADO. 60% of diabetic patients had a poor glycemic balance with a median HbA1c at 9%, complications were present in 17.5% of our patients. Among diabetics in the study population, 23 patients benefited from an education on diet and lifestyle measures. 55% of the patients benefited from an education on the glycemic self-monitoring however 22.5% of the patients do not monitor their blood glucose regularly for different reasons (lack of means, forgetting ...) 65% of the patients did not benefit from an education on the interest of HbA1c or they do not understand its exact meaning and this is due to several factors mainly the illiteracy which is present at our patients (22,5%). 55.5% of the study population do not know or they have limited knowledge about the chronic and acute complications of diabetes, 57.5% of patients have benefited from an education on anti-diabetic treatment nevertheless 62.5% do not know the management of adverse effects. Based on the results of this work it can be concluded that the therapeutic education of the diabetic patient has a key role for a better self-management of the disease and the good follow-up as well as its surveillance, all the international studies go in this direction, nevertheless several factors such as illiteracy, poverty,and hinder its smooth running espacially In developing countries. The interest of this study is to demonstrate the importance of therapeutic education of diabetic patients and fully justify the development of therapeutic education programs aimed at supporting patients in the non-drug management of their diabetes.
94
ملخص
في مستشفى ابن سينا في قسم الغدد تجربة :السكريتقييم ممارسة التعليم العالجي لمريض : العنوان زومي هاجر: ةالمؤلف
HbA1c. MHDالتعليم العالجي السكري؛ نسبة : الكلمات المفتاحيةعلى الحفاظ على رأس المال الصحي من خالل التحكم إنه ال يؤثر فقط . التعليم العالجي أمر أساسي
في الواقع ، من خالل الحصول على رعاية . األيضي األفضل ، الذي يعززه التمكين واالستقالليةأفضل ، يمكن لمرضى السكري تحسين نوعية حياته ، واشتقاق فائدة تتجاوز مجرد الحفاظ على
.مستقبلهسة هو تحديد وتيرة مرضى السكري الذين استفادوا من التعليم وكان الهدف الرئيسي من هذه الدرا
العالجي، والعالقة بين التعليم والمعلمات االجتماعية والديموغرافية للسكان درس ومرض ذات الصلة .السريرية
) 2والنوع 1النوع (مثيرة لالهتمام لمرضى السكري . أشهر 3هذه دراسة استطالعية ، موزعة على .الرباط سينا إبن بمستشفى سم الغدداستشاري في ق
.تم جمع البيانات من خالل استبيان٪ من مرضى 45٪ منهم مصابون بالسكري من النوع الثاني ، و 55مريضا ، 40اشتمل العمل على
75و 16٪ من النساء ، وتراوحت أعمار هؤالء المرضى بين 67.5السكري من النوع األول ، و سنة ، ونسبة 04٪ من السكان خارج المدرسة ، 22.5، كان هناك . عاما 50عمر عاما بمتوسط
، و ) ٪ 40(، والتعليم الثانوي ) ٪ 20(٪ من المرضى المتبقين مقسمة بين التعليم االبتدائي 77.5 .كان لدينا مرضى مستوى أعلى من التعليم. ٪ فقط من السكان 17.5
.يعرفون كيفية حقن األنسولين٪ 80بين مرضى السكر من النوع األول ، ٪ من المرضى على األدوية المضادة لمرض السكر 37.5؛ كان 2بين مرضى السكري من النوع
.ADO٪ على العالج باألنسولين باإلضافة إلى ADO) ،17.5(عن طريق الفم ٪ ، وكانت 9عند HbA1c٪ من مرضى السكري لديهم توازن سكر الدم مع متوسط 60
.٪ من مرضانا 17.5عفات موجودة في المضامريضا من التعليم على اتباع نظام غذائي 23بين مرضى السكري في مجتمع الدراسة ، استفاد
.وتدابير نمط الحياة٪ من 22.5٪ من المرضى من التعليم على المراقبة الذاتية لمستوى السكر في الدم ، لكن 55استفاد
...)نقص الوسائل ، النسيان (في الدم بانتظام ألسباب مختلفة المرضى ال يراقبون نسبة الجلوكوزال يفهمون معناها الدقيق وهذا يرجع أو HbA1c٪ من المرضى لم يستفيدوا من التعليم على فائدة 65
).٪22.5(إلى عدة عوامل أهمها األمية الموجودة عند مرضانا فة محدودة حول المضاعفات المزمنة والحادة لديهم معر أو٪ من أفراد مجتمع الدراسة ال يعرفون 55.5
٪ من المرضى استفادوا من التعليم الخاص بمكافحة مرض السكري ومع ذلك 57.5لمرض السكري ، .٪ ال يعرفون إدارة التأثيرات الضارة62.5
وبناء على نتائج هذه الدراسة يمكننا أن نستنتج أن التعليم العالجي للمريض السكري له دور أساسي رعاية الذاتية ورصد أفضل السليم فضال عن إشرافها، جميع الدراسات الدولية في هذا االتجاه، ولكن، لل
. في البلدان النامية خصوصا وتعيق سيره السلس التيالعديد من العوامل مثل األمية والفقر ، لتطوير برامج اهتمام هذه الدراسة هو إلثبات أهمية التعليم العالجي لمرضى السكري وتبرير كامل .التعليم العالجي التي تهدف إلى دعم المرضى في إدارة غير الدوائية من مرض السكري
95
ANNEXES
96
ANNEXE 1 : LES TYPES D’INSULINES
97
ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE
Fiche d’évaluation de la pratique de l’Education Thérapeutique du
Patient diabétique
Fiche N° :
Ce questionnaire est anonyme, les participants sont libres d'adhérer ou de ne pas adhérer à l'étude.
Informations sur le patient :
1) Age : …… Sexe : M � F � Ville : …………………………
2) Niveau scolaire : Analphabète � Primaire � Secondaire � Universitaire �
3) Activité professionnelle : …………………………………
4) Avez-vous d’autres maladies ? …………………………………
5) Avez-vous des facteurs de risque cardio-vasculaires:
Hypertension artérielle � TTT : ………………………….
Dyslipidémie: � TTT : ………………………….
Tabagisme � Durée : …………………………
Obésité (IMC > 30) : ☐
6) Avez-vous une personne qui vous aide dans la prise en charge du Diabète : …………...
Si oui, qui : ……………….
État de connaissance sur la maladie :
7) Avec vos mots, comment expliqueriez vous ce qu’est le diabète ?
........................................................................................................................... Ne sait pas �
8) D’après vous, quelles sont les causes qui peuvent conduire à l’apparition d’un diabète ?
…………............................................................................................................Ne sait pas �
9) Quelle est d’après vous la cause probable de votre diabète ?
............................................................................................................................Ne sait pas �
98
10) Connaissez vous votre type de diabète ? oui � non � => type :
..................................................................................................................................................
11) Pouvez vous expliquer la différence entre les deux types de diabète ? oui � non �
=>différence.............................................................................................................................
12) Avez-vous des antécédents familiaux de diabète ?
..................................................................................................................................................
13) Qu’elle est la fréquence de visite à votre médecin ?...........................................................
État de connaissance sur le traitement :
14) connaissez vous votre traitement actuel : oui non
Si oui lequel :
o Uniquement des règles hygiéno-diététiques :
o Un ADO, si possible le citer : …………………………………………….
o Plusieurs ADO, nombre, si possible les citer : ……………………………
o ADO + insuline : ………………………………………………………….
o Insuline : …………………………………………………………………..
15) Avez-vous eu des effets indésirables suite à votre traitement ?
…………………………………………………………………………………………………
16) Savez-vous comment injecter votre insuline seul : Oui Non
État de connaissance sur le suivi :
17) D’après vous, quels sont les examens de suivi qui permettent de savoir si votre diabète est
bien équilibré ?...................................................................................................................
........................................................................................................................... Ne sait pas �
18) valeur de glycémie :
� Avez-vous un lecteur de glycémie? Oui Non
� Si oui, fréquence de mesure :…………………………………………………………
� Vous le faites seul ou avec l’aide d’une autre personne : …………………………….
99
19) l’hémoglobine glyquée :
� Connaissez-vous l’intérêt de l’HbA1c ?
........................................................................................................................................
� Connaissez-vous votre résultat d’HbA1c ?
o valeur exacte :………………………………………………………………….
o valeur approximative : <7% � 7 et 9 % � > 9 % �
o Je ne sais pas
� fréquence de mesure : …………………………………………………………………
État de connaissance sur le risque de complications :
20) Si vous avez bénéficié des séances d’éducation thérapeutique, comment vous vous sentez
informé concernant les complications du DT ?
o Bien informé
o Mal informé
o Je ne sais pas
21) D’après vous, le diabète peut-il avoir des conséquences sur l’organisme ? oui � non �
Pourquoi ? ..........................................................................................................Ne sait pas �
Sur quels organes ? ............................................................................................ Ne sait pas �
22) Avez-vous une de ces complications au niveau :
o Rénale
o Ophtalmique
o Vasculaire
o Cardiaque
o Neurologique
23) connaissez-vous la Conduite à tenir en cas d’hypoglycémie : Oui � Non �
Si oui, décrivez :
…………………………………………………………………………………………………
100
État de connaissance sur les règles hygiéno-diététiques :
25) Avez-vous adopté des mesures alimentaires particulières pour gérer votre diabète? Oui
� Non � Si oui, Lesquelles?
…………………………………………………………………………………………………
26) Arrivez vous à identifier les aliments qu’il faut éviter dans le cas de diabète ? Oui
� Non � Si oui, donnez des exemples?
………………………………………………………………………………………………....
26) Est ce que vous pensez que l’activité physique peut vous aider à mieux gérer votre diabète?
Oui � Non � Si oui, comment?
…………………………………………………………………………………………………
27) Est ce que vous faites du sport régulièrement ? Oui � Non �
28)Vous faite appel à la médecine alternative :
• Phytothérapie : Oui � Non � si oui : …………………………
• Acupuncture : Oui � Non �
• Autres : …………………………
Informations sur l’ETP :
29) Avez-vous déjà bénéficié d’une séance d’éducation thérapeutique : oui � non
Si oui ; par qui ?
� Médecin
� Pharmacien
� Infirmier
� Fréquence : ………………………………………………………………………….
101
� Vous recevez une séance individuelle ou collective ? ………………………………
� votre niveau de connaissance après l’ETP :
o Bien informé
o Mal informé
o Je ne sais pas
30) Les outils de l’éducation thérapeutique utilisés :
� Communication orale
� Support papier
� Support papier et matériel audio-visuel
� Communication orale et Support papier
31) Vous posez des questions à votre médecin ou votre pharmacien concernant votre
pathologie ? ……………………………………………………………………………………
Si oui ; vous recevez des explications sur votre pathologie ?
…………………………………………….…………………………………………………..
32) Avez-vous été informé sur :
• L’auto-surveillance glycémique ? Oui � Non �
• L’intérêt de l’hémoglobine glyquée ou HbA1c ? Oui � Non �
• Les complications du diabète (sur yeux, cœur, reins, nerfs, pieds) ? Oui � Non �
• Le régime alimentaire ? Oui � Non �
• L’importance de l’exercice physique ? Oui � Non �
• Le traitement antidiabétique : insuline ou antidiabétiques oraux ? Oui � Non �
• Conduite à tenir en cas de crise : Oui � Non �
• La gestion des effets indésirables des médicaments ? Oui � Non �
33) Qu’aimeriez-vous recevoir comme éducation thérapeutique par rapport au diabète ?
…………………………………………………………………………………………….......
Nous vous remercions.
102
SUPPORTS EDUCATIFS
103
Mieux connaitre son diabète
104
Alimentation et diabète
105
Activité physique et diabète
106
Hygiène des pieds
107
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114
Serment de Galien
Je jure en présence des maîtres de cette faculté :
- D’honorer ceux qui m’ont instruit dans les préceptes de mon
art et de leur témoigner ma reconnaisse en restant fidèle à
leur renseignement.
- D’exercer ma profession avec conscience, dans l’intérêt de la
santé public, sans jamais oublier ma responsabilité et mes
devoirs envers le malade et sa dignité humain.
- D’être fidèle dans l’exercice de la pharmacie à la législation
en vigueur, aux règles de l’honneur, de la probité et du
désintéressement.
- De ne dévoiler à personne les secrets qui m’auraient été
confiés ou dont j’aurais eu connaissance dans l’exercice de
ma profession, de ne jamais consentir à utiliser mes
connaissances et mon état pour corrompre les mœurs et
favoriser les actes criminels.
- Que les hommes m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses, que je sois méprisé de mes confrères si je manquais
à mes engagements.
واهللا على ما أقولشهيد
أن أراقب اهللا في مهنتي -
أيديهم مبادئ مهنتي أن أبجل أساتذتي الذين تعلمت على - .وأعترف لهم بالجميل وأبقى دوما وفيا لتعاليمهم
الصحة أن أزاول مهنتي بوازع من ضميري لما فيه صالح -العمومية، وأن ال أقصر أبدا في مسؤوليتي وواجباتي تجاه
.المريض وكرامته اإلنسانية
أن ألتزم أثناء ممارستي للصيدلة بالقوانين المعمول بها - .السلوك والشرف، وكذا باالستقامة والترفعوبأدب
أن ال أفشي األسرار التي قد تعهد إلى أو التي قد أطلع عليها -أثناء القيام بمهامي، وأن ال أوافق على استعمال معلوماتي
.إلفساد األخالق أو تشجيع األعمال اإلجرامية
من ألحضى بتقدير الناس إن أنا تقيدت بعهودي، أو أحتقر - .ئي إن أنا لم أف بالتزاماتيطرف زمال
واهللا على ما أقول شهيد
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ا��ط وا������ ا��� آ���
128:ر�� أ� و�� 2018: ���
:لمريض السكريتقييم ممارسة التعليم العالجي
في قسم الغدد في مستشفى ابن سينا تجربة
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زومي هاجر: نسةاآل��س �����1993 1ا���دادة �� ���
���� ���دة دآ��ر � ا������ HbA1c. MHDالسكري؛ مرض ؛العالجيالتعليم :ا��"��ت ا �����
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رئيس جمال لمساوريالسيد الكيمياء العالجية فيأستاذ
مشرف ياسر بوسليمان السيد علم السموم فيأستاذ
سفيان الدراجيالسيد علم العقاقيرفي أستاذ
هند عراقي ةالسيد ماءصالغدد ال في ةأستاذ
عائشة شعيبي ةالسيد الصيدلة السريرية ة فيأستاذ
سناء مكرم ةالسيد ة في علم العقاقيرأستاذ
أعضاء