# 1
Simon SCHmiDTravail de fin d’étude > 2007 - 2008
> www.ensnp.fr
Tulle sur Corrèze. Une identité à réaffirmer
» »
# 3
Président de session:
Jean Grelier Ò Paysagiste DPLG, Architecte DPLG, Enseignant en projet de paysage [email protected]
Directeur de Mémoire:
Marc Claramunt Ò Paysagiste DPLG, Enseignant en projet de paysage [email protected]
Enseignant de l’école nationale supérieure de la nature et du paysage:
Miska-Patrice Anquetil Ò Architecte DESA [email protected]
Personnalité représentant le maîtrise d’ouvrage:
Jacques Tramont Ò responsable culture et urbanisme à la ville de Tulle [email protected]
Personnalité reconnue pour ces compétences techniques:
Roland Maron Ò Ingénieur ECAM, président de l’association UrbaTulle. [email protected]
Membres du jury.
# 5
Je remercie particulièrement Marc Claramunt et Patrice-Miska Anquetil pour leur suivi, leur soutien et leurs
précieux conseils. Merci à Roland Maron et aux membres d’Urbatulle qui tout le long de mon travail se sont
rendus disponibles pour répondre à mes demandes et questionnements. Merci à Jacques Tramont et toute
l’équipe du service d’urbanisme de la ville de Tulle pour leur écoute, leur assistance technique et documentaire.
Merci à Jean-Pierre Murat qui, grâce à sa grande connaissance des lieux, m’a assisté dans la découverte du site,
en me révélant ses secrets et ses subtilités. Merci à Mme Rookrick de m’avoir mis à disposition sa bibliographie
et sa bibliothèque. Finalement, merci à ma famille, mes amis, et toutes les autres personnes sans qui ce travail
n’aurait jamais abouti.
Remerciements.
# 7Avant - Propos
Tulle. Ville préfecture de Corrèze, mon département. Ce statut lui confère un rôle central et impose Tulle comme
ville de référence. Mais malgré sa centralité géographique, Tulle ne constitue en rien un pôle d’attraction. C’est
une ville où l’on va pour ces administrations. 15500 personnes y habitent. Mais pour beaucoup de personnes,
Tulle n’est que passage, une simple étape dans la procédure. Personnellement, c’est un lieu qui ne m’a jamais
vraiment attiré. Tulle a toujours été ce « trou » gris et triste qui faisait la réputation de la ville dans la région.
C‘était le lieu où on venait passer certains examens. C’est à Tulle que j’ai passé les oraux de mon baccalauréat.
C’était à Tulle que l’on venait régulariser certains soucis administratifs, immatriculer son véhicule par exemple.
Ma connaissance de ma ville se résumait à ces quelques clichés. Pour moi, Tulle a toujours été passage. C’était
une étape visuelle lors de mes fréquents voyages vers Brive-la-Gaillarde, la ville principale du département.
Pour les Corréziens, la grande destination c’est Brive. Que ce soit pour les loisirs, la culture ou pour satisfaire
ces envies consommatrices, Brive est la ville adéquate. Je me souviens avoir traversé Tulle quelquefois. Je me
souviens de ce passage non sans complexité. Mais, la plupart du temps, Tulle n’était pour moi qu’une brève
étape visuelle vue depuis la nationale 89 qui contourne la ville à l’Est. Je me souviens de cette route, au départ
sur les croupes, qui doucement entame sa longue descente escarpée vers Tulle. Puis, je me souviens du Tunnel,
et de cette courte séquence urbaine qui apparaissait à sa sortie. Cette séquence, seul aperçu de la ville lors
de mon passage, c’était la zone commerciale et industrielle. Je crois que je ne l’oublierai jamais. Au fil de mes
Vue panoramique. Tulle vue depuis les hauteurs dominant la ville.
Cité ad
minist
rativ
e
# 9
nombreuses allées et venues, cette image s’était imprégnée en moi et s’était imposée pour moi comme symbole
de cette ville. À l’époque, jamais je n’aurais pensé que ce symbole, allait devenir le déclencheur d’un travail sur
la ville qui occuperait le plus clair de mes pensées pendant presque une année.
Plus récemment, alors que j’étais à la recherche d’un sujet de diplôme, cette image m’est revenue à l’esprit.
Ces clichés, symboles d’une ville souffrant d’une identité déficitaire négative m’ont interpellé. Mon bagage
d’apprenti paysagiste, me permettait cette fois-ci de les interpréter sous un autre angle. J’ai donc décidé de
retourner voir Tulle, avec ce regard nouveau, plus attentif.
J’ai ainsi repris, une fois de plus, cette nationale 89 en direction de Tulle. Cette fois-ci, j’ai emprunté la sortie
vers la ville, suivi la longue série de lacets qui, après une courte mais abrupte descente, m’a amené jusqu’en
fond de vallée, en centre-ville. C’est là que j’ai garé la voiture. C’était l’hiver. Assez naturellement, j’ai suivi la
rivière pour me frayer un chemin à travers la longueur de cette ville. Une rivière qui jusque à présent n’avait
que peu d’importance dans ma vision de la cité. Cette rivière c’est la Corrèze. J’ai rapidement compris, son rôle
déterminant sur le territoire. C’est elle qui a dessiné le décor chahuté dans lequel Tulle s’insère. Un décor qui est
celui d’une vallée encaissée où, souvent, la roche granitique est affleurante sous forme de falaises. Nombreux
sont les versants où seuls quelques boisements ont
réussi à s’implanter. C’est ici, dans ce contexte paysager
si particulier, que s’est implantée Tulle. Lové au fond
de cette profonde vallée, son tissu urbain se déroule
au fil de l’eau sur une bande très étroite, mais longue
de plusieurs kilomètres, du nord-est près du stade au
sud-ouest au-delà de la gare. La ville épouse les formes
marquées du relief. De part et d’autre du cours d’eau, la
ville s’agglutine.
La rivière est là, elle coule dans l’indifférence. On dit
qu’« elle fait partie du paysage ». Mais de quel paysage
parle-t-on ? La rivière fait-elle vraiment partie du
paysage urbain Tulliste ou est-elle simplement l’élément
qui a formé ce paysage jusqu’à aujourd’hui ?
Ainsi, J’ai rapidement compris que cette rivière, bien que
mise de côté, occupait un rôle important et fédérateur
dans cette ville.
En parcourant Tulle le long de son cours, j’ai découvert
une ville hétérogène. Une ville toute en longueur dont
l’organisation est étroitement liée au cours d’eau et à ses
affluents. Tout au sud, juste après la zone commerciale,
je suis tombé nez à nez avec la ville industrielle, cette
partie de Tulle autrefois dédiée à la production d’armes.
Une industrie de l’armement a fait la renommée de la
ville avant de provoquer l’effet inverse, c’est-à-dire
son déclin. La ville a connu ses heures de gloire. Les
industries prospères ont fait de Tulle une ville attractive.
D’abord, fabriques royales, les manufactures d’armes
atteignent leur apogée au début du XXème et plus
particulièrement pendant la guerre où de nouvelles
usines sont construites. En 1917, on y recensait plus de
4400 ouvriers.
Jusqu’à ce jour, la ville ne semble guère s’être préoccupée
La nuit tombe. Vue sur le vieux centre.
Un appartement réhabilité. Doucement la ville renaît.
Les berges de la Corrèze. Un vaste parking.
# 11
de son image. La prospérité des industries constituait
un gage d’attractivité suffisant pour Tulle. Durant ces
années, l’identité industrielle s’ancre fortement dans la
ville et les constructions massives, notamment après la
guerre, marquent considérablement le paysage. Confiné
en fond de vallée, le tissu urbain s’étale au fil de l’eau.
Les transports se développent, la ville se densifie,
s’étend et s’élève. Tulle perd l’échelle et se détache du
territoire qui la contient ! Petit à petit, le cours d’eau
perd son rôle fédérateur. Difficilement accessible, la
Corrèze est reléguée à l’arrière-plan, comprimée par la
ville qui l’entoure.
De cette visite, un constat: Tulle est victime d’un déficit
d’identité. Tulle n’attire plus. L’aire urbaine connaît des
difficultés. Ces dernières années, la ville a perdu 25 % de
ses habitants. Mise à l’écart et solitaire dans sa vallée,
la ville repousse. La réalité économique est difficile.
Les jeunes tendent à quitter le département. Tulle est
pourtant un pôle administratif notable qui mobilise
grand nombre d’emplois. Mais Tulle ne suscite plus
grand intérêt. La population préfère habiter ailleurs. Les
navettes domicile-travail sont très importantes, avec la
couronne périurbaine voisine et l’aire urbaine de Brive
Un projet de diplôme à Tulle, était bien loin de ce
que j’avais imaginé. Et pourtant... l’idée commençait
maintenant à germer dans ma tête. Intervenir en Corrèze
dans ce département défavorisé par rapport au reste du
territoire français, se préoccuper d’une ville ordinaire qui
au premier regard n’a rien d’attrayant : l’enjeu était peut
être là ! Le constat paradoxal de cette ville au contexte
géographique si singulier et qui en même temps pâtit
d’un fort déficit d’image a déclenché un grand nombre
Les berges de la Corrèze. La ville à l’assaut des coteaux.
L’enclos ancien. Un matin d’hiver sous le brouillard.
Horizon bâti. Le quartier de la gare.
Usines de la marque. Un quartier industriel en reconversion.
de questionnements. Avec le
temps, la ville a perdu sa fluidité.
Autrefois tendue autour de sa
rivière. La ville a perdu ce lien. Elle
est devenue molle. Elle a perdu ses
repères et continue aujourd’hui,
doucement, mais sûrement, son
extension en ignorant le territoire
qui la contient, de manière
hétéroclite et sans garde-fous.
Ses constats ont alors suscité
chez moi diverses interrogations :
Seul élément «naturel» rescapé,
la Corrèze ne pourrait-elle pas
devenir ce fil conducteur vivant,
autour duquel viendrait se tisser
une nouvelle dynamique urbaine,
durable et respectueuse de son
environnement ? Comment peut-
on conférer une identité nouvelle
à cette vallée urbaine ? Comment
accorder la ville et son territoire ?
Comment reconstituer une image
forte, une image qui soit gage
d’attractivité pour ce territoire ?
Comment en faire un lieu de
vie enfin acceptable pour les
différents acteurs et usagers qui
s’y côtoient ?
Ce sont ces questions, des
questions simples, mais pourtant
primordiales, qui ont guidé mon
travail de projet. Mais avant
de pouvoir y répondre, il fallait
d’abord comprendre la mécanique
passée et présente de cette ville.
À travers ce mémoire, je vais
donc porter un regard sur la ville
actuelle, mais aussi un regard sur
son évolution afin de comprendre
comment elle en est arrivée
jusque-là. À présent, je crois
qu’il est temps de prendre un
plan ou une carte et de partir a la
découverte de ce que Tulle nous
cache... c’est à dire presque tout !
# 13
Les quais. Entrée de ville.
Sommaire
03 Membres de Jury
05 Remerciements
AvAnt - ProPos10 Découverte de Tulle
tulle, un PAys de rivière entre PlAine et montAgne16 Contexte général, une ville au coeur du département
20 La ville dans son contexte
23 Tulle une ville à la campagne - Géologie et paysages
33 Hydrologie - Bassin versant et réseau hydrographique
une trAnsformAtion Progressive des rAPPorts à lA rivière : Historique de l'urbAnisAtion de tulle36 L'enclos moyen âgeux
38 La ville fortifiée du XVIIIème
40 La naissance de la ville industrielle
42 L’ Industrie de Tulle. Une histoire d’armes
46 Les trente glorieuses à Tulle
tulle AuJourd’Hui50 Configuration de la ville actuelle
55 Un constat urbain et social morose
les enJeux territoriAux 57 Quelles perspectives d'évolution pour ce territoire, demain ?
66 une identite à reAffirmer - le CHoix d’un site
67 le site - Présentation / analyse systématique
# 15
76 Le relief
78 Les paysages
80 Les infrastructures liées aux transport
84 La ville
86 Les limites
le site - Découverte sensible
89 Promenade au fil de la Corrèze.
117 enonCé de lA ProblémAtique
enJeux et intentions121 Carte des enjeux - Quatre grands enjeux.
122 Détail des principaux enjeux et intentions.
orientAtions tHemAtiques de ProJet.129 La ville et l’eau.
134 La question d’entrée de ville
137 La notion de durabilité appliquée au projet de paysage
orientAtions de ProJet147 Le programme
149 Orientations de projet : 6 phases sur 20 ans.
v
165 Bibliographie
AnALYSE
# 1701AnALYSE
Tulle, un pays de rivière entre plaine et montagne. ConTExTE générAL. UnE ViLLE AU CoEUr DU DépArTEmEnT.
Afin de comprendre les mécanismes qui animent le territoire de Tulle et sa vallée, il semble judicieux de prendre
un peu de recul et de replacer la ville dans un contexte plus large, celui du département.
La Corrèze est un des trois départements du Limousin, bien que constituant de cet ensemble régional, le dé-
partement se démarque par sa singularité en terme de paysages, de couleurs et d’architecture. Située sur les
contreforts du Massif Central, la Corrèze constitue un espace transitoire au relief accidenté avec l’Aquitaine. Les
altitudes s’étagent entre 200 et 1000 m au sommet du Mont Bessou. Le département est grossièrement composé
de trois entités Géographiques :
— D’une part, les hauts sommets dont les croupes barrent l’horizon et forment l’étage supérieur au
Nord-Est du département.
— Les plateaux intermédiaires entaillés par de nombreuses vallées constituent une majeure partie du
territoire corrézien.
— Finalement, tout au sud, le bassin sédimentaire de Brive et ses Causses avoisinants.
La ville de Tulle est située sur cette zone d’effondrement, intermédiaire entre les plateaux limousins et le bassin
de Brive. À cet endroit les roches sont plus tendres. Elles ont permis le creusement des nombreuses vallées qui
Limoges
Brive
Tulle
TulleUssel
TulleBrive
Ussel
Bergerac
Perigueux
Libourne
Corrèze
Montane
Vézère
Isle
Drnne
Auvezere
CèreDordogne
Brive
Ussel
Tulle
La France. Le Limousin. La Corrèze.
# 19
Carte sensible simplifiée du département de la Corrèze. relief et géologie
Vézère
Corrèze
Dordogne
composent le relief de ce territoire et notamment celle de la Corrèze ou s’est installée Tulle. La vallée s’enfonce
en gorges étroites et s’épanouit à son débouché dans le bassin sédimentaire de Brive.
Granites
Calcaires
# La montagne limousine
# Les plateaux corréziens
La montagne limousine s’élève au nord-est du Limousin, aux confins de l’Auvergne. Le plateau de Millevache
en est le centre. L’altitude y dépasse toujours 600 m, le plus souvent 700 m et approche 1000 m sans jamais
l’atteindre au mont Bessou. Nous sommes ici aux sources de la Corrèze. C’est là que la rivière, qui deviendra la
principale du département, naît. Nous sommes en terrain granitique sur des formations de roches magmatiques
(Granites, Leucogranite). Le paysage est constitué de vastes dépressions à fond plat dites « alvéoles « où
prolifèrent marais et tourbières datant de l’époque glacière.
C'est une succession de collines empattées, d'arènes qui se haussent lourdement d'une cinquantaine de mètres
au-dessus de larges dépressions où dorment des marécages et des tourbières, où se traînent des ruisseaux" perpillou‘‘
‘‘
En perdant de l’altitude, le petit ruisseau se gonfle d’affluent. La Corrèze ressemble maintenant à une rivière.
Tant bien que mal, le cours d’eau doit se frayer un passage à travers les plateaux corréziens qui constituent
le prolongement de la montagne. Ces plateaux sont le domaine des roches métamorphiques, généralement
plus sensibles à l’érosion. Ces plateaux s’abaissent vers la périphérie, en direction du bassin de Brive. Leur
nivellement est loin d’être parfait. Leur continuité est rompue par de profondes vallées qui les entaillent, celle
de la Corrèze en fait partie. La rivière s’enfonce en gorges étroites, passe à Tulle avant de terminer sa course
dans le bassin sédimentaire de Brive.
Tourbière du Longéroux. plateaux de millevache
# 21
# Le Bassin de Brive
C’est ici dans le Bassin de Brive que la Corrèze rejoindra la Vézère. Ce bassin appartient au Bas Limousin. C’est
un monde à part. La roche mère est calcaire, les couleurs changent, les paysages aussi. En contrebas, ce bassin
forme une boutonnière entre le plateau de Tulle et le Causse du Quercy. Le plateau de Tulle le domine, au nord-
est, par une pente rapide de plus de 100m.
Vallée de la Corrèze. plateaux Corréziens
paysage bocager . Bassin de Brive.
photographie aerienne. La ville de Tulle dans son contexte
RN 89
RN 89
A89 A89
TULLE
ZONE D’ACTIVITE
NAVE
Vers ZONE
D’ACTIVITE
LA MONTANE
Echangeur
Echangeur
LAGUENNE
# 23
LA ViLLE DAnS Son ConTExTE.
Maintenant, rapprochons-nous un peu. Autour de Tulle ; les confluences de la Corrèze, de la Solane, de la
Cerrone et de la Montane composent un « chevelu hydrographique » profondément encaissé dans le plateau
cristallin. Elles forment des successions de croupes étroites et de flancs de vallée le plus souvent boisés. C’est
ici, dans ce contexte perturbé que s’implante Tulle.
La ville étale son tissu sur 5 km le long de la Corrèze. Son emprise actuelle forme un T entre les vallées de la
Corrèze, de la Céronne et de la Montane.
Les plateaux de la ville culminent autour de 350 à 400 m tandis que les niveaux des rivières varient de 205 à
225 m. Les versants des différentes vallées se présentent sous forme de V. Elles comportent des versants très
abrupts, de fortes déclivités avec de multiples affleurements rocheux.
A89
RN 89
RN 89 Vers ZONE
D’ACTIVITE
LA MONTANEZONE D’ACTIVITE
NAVE
Vers USSEL
Vers BRIVE
Vers A20
Vers LIMOGES
Voie SNCF
Voie SNCF
Entrée de ville
Entrée de ville
Montane
Solane
Céronne
Corrèze
Corrèze
TULLE
Souihac
LAGUENNE
Implantée sur un replat, lovée en
fond de vallée, la ville constitue
une réelle enclave, déconnectée
du reste du territoire.
La ville est desservie
principalement par la RN 89. Cet
axe irrigue le département du nord
au sud, c’est un axe structurant
pour le département puisqu’il
relie les trois villes principales du
département: Brive, Tulle et Ussel.
Deux entrées de Ville sont ainsi
définies. Une principale au sud de
la ville et une autre, secondaire,
au nord.
Au nord de la Ville la N 89, vient
se greffer à l’Autoroute à 89.
Mise en service dans les années
2000, cette autoroute a eu un
grand impact sur les logiques
territoriales. Autour des deux
échangeurs autoroutiers à
proximité de la ville, celui de Nave
et celui de la Montane, se sont
installées deux zones d’activité.
Ces deux zones, à vocations
intercommunales, remplacent
progressivement les microzones
d’activité disséminées sur le
territoire. Ces deux secteurs sont
devenus moteurs pour l’activité
économique de l’aire urbaine de
Tulle.
En fond de vallée, parallèlement à
la N89 et à la rivière «Corrèze» la
voie ferrée se fraye un passage en
provenance de Brive la Gaillarde.
Sur son chemin tortueux, le train
marque arrêt à Tulle. Il pénètre
la ville en son Sud pour aller
desservir la petite gare de Tête
avant de repartir en sens inverse
en direction de la Montane,
Egletons et Ussel.
Le Quartier de la gare marque
l’extrémité sud de la ville. C’est
aussi le quartier industriel
et commercial de la ville. Ici
commence la ville. Étroitement
liée à la rivière, en suivant ces
méandres, la ville contrainte et
coincée remonte ainsi le cours
d’eau sur une distance de cinq
kilomètres.
Les caractéristiques de cette
enclave sont extrêmement
complexes. Mais pourquoi une
telle configuration ? Quels sont
les élément et mécanismes qui
ont produit un territoire aux
caractéristiques si particulières ?
Vous l’avez certainement déjà
compris, la rivière occupe ici un
rôle primordial. C’est l’alchimie
d’une géologie unique en son
genre combinée au travail
incessant d’une rivière aux
caractéristiques surprenantes
qui permit au fil des époques
d’affirmer l’unicité de cette vallée
autour de Tulle. Nous allons donc
maintenant prendre le temps de
regarder ce territoire de plus près,
afin de comprendre sa géologie,
mais aussi ses paysages .
# 25
TULLE UnE ViLLE à LA CAmpAgnE - géoLogiE ET pAYSAgES
Le relief du département résulte de la modification qu’a subi un socle, c’est-à-dire une plate forme de roches
cristallines. Ce socle est caractérisé par sa rigidité c’est-à-dire qu’il ne peut se fragmenter mais seulement subir
des déformations. Lors de grandes tensions, le socle peut parfois se fissurer et donner lieu à des failles.
La nature des roches constituantes de ce socle peut être de deux types. Comme déjà mentionné précédemment,
une large partie du territoire est composée d’ un sol à dominance granitique donc d’origine magmatique.
Mais Tulle constitue une exception à la règle, puisque les sous-sols de la ville sont du domaine des roches
métamorphiques. Tulle est située sur un anticlinal. Ce phénomène exceptionnel consiste en un pli convexe
de l’écorce terrestre où les roches métamorphiques sont disposées de part et d’autre d’un noyau central. Les
roches sont de plus en plus métamorphisées à mesure que l’on se rapproche du centre , c’est-à-dire formés de
corps de plus en plus déshydratés à partir de l’argile. Dans le cas de Tulle, apparaissent alors des Gneiss, Des
Micaschistes ou Schistes. Ce sont des roches plus tendres, par conséquent plus sensibles à l’érosion. C’est donc
cette caractéristique du sous-sol qui explique cet effondrement au niveau de Tulle. Cette particularité a permis
le creusement prononcé de la vallée de la Corrèze à cet endroit. Il en est de même pour tous les affluents de la
Corrèze autour de Tulle.
# géologie
Détail . L’anticlinal de Tulle
La campagne - parc
Les plateaux boisés
La vallée résidentielle
# paysages Carte sensible. Tulle et ses environs.
Quartier industriel de Souillhac.
Centre ancien
Gare
Cité administrative
Puy St- Clair
Corr
èze
Corr
èze
Céronne
Montane
Sola
ne
RN 89
# 27
Voici une carte de Tulle. Je vais
maintenant vous proposer une
découverte de ses paysages,
une rapide promenade à travers
la ville afin de s’immerger dans
son décor. Commençons tout au
sud-ouest. Ici, la Nationale 89
longe la Corrèze en fond de vallée.
Tout autour, d’abrupts versants
nous environnent. La plupart du
temps, ils sont boisés. Quelques
centaines de mètres plus loin,
nous arrivons sur le quartier
situé autour de la gare. Cette
amorce urbaine annonce la ville
de Tulle. La rivière est au centre
de l’espace. Nous sommes sur un
point de confluence. La Corrèze
est rejointe par la Montane, en
provenance des plateaux boisés
à l’est de la ville. Les croupes
boisées de ces plateaux marquent
d’ailleurs fortement l’horizon de
ce paysage urbain. Ils constituent
à eux seuls une entité paysagère.
En remontant la rivière, arrive un
second point de confluence. Ici,
c’est la Céronne qui vient se greffer
à la Corrèze. Cette vallée annexe,
étroite et encaissée constitue le
quartier industriel de Tulle. C’est
là que l’on fabriquait les fameux
pistolets et canons qui ont fait la
renommée de la ville. Poursuivons
notre remontée en direction du
centre-ville. Le couloir urbain
est très étroit. Il se démarque
largement du décor environnant.
La ville est dominante. L’ambiance
est minérale, parfois oppressante.
Au loin, on aperçoit les collines
qui environnent la ville. Il y en
a principalement sept. Comme
Rome, la ville aime parler d’elle
en se donnant ce label de « ville
aux sept collines ». Un peu plus
loin arrive la cité administrative.
De ses 86 mètres de hauteur,
cette grande tour de béton vient
défier le clocher de la cathédrale
implantée quelques mètres plus
loin. Nous voilà dans le centre
ancien, sur un troisième point de
confluence. Ici, c’est la Solane qui
rencontre la Corrèze. Cet espace
est caractérisé par un léger replat,
dominé par le Puy St Clair et son
cimetière juste au-dessus. C’est
ici, sur ce site naturellement
protégé que s’est installée la ville
primitive. Continuons encore un
peu notre chemin. Petit à petit la
ville s’efface, quelques quartiers
résidentiels subsistent, mais
la vallée se resserre de plus en
plus et Tulle a de moins de place.
Au dessus, à l’est, se dresse la
campagne - parc, une seconde
entité avoisinant la ville. Le dernier
méandre que l’on rencontre lors de
cette remontée marque clairement
une fin. Sur le côté droit de la
berge, les boisements deviennent
dominants. Nous sommes dans le
quartier de l’Auzelou, c’est ici que
la ville se livre aux loisirs. On s’y
rend pour la piscine, pour le stade
ou alors une petite promenade en
bord de rivière.
Par cet aperçu, on comprend
que le couloir urbain en fond de
vallée se démarque fortement du
contexte environnant. Pourtant,
les relations entre entités, les
incidences de l’une sur l’autre
existent. Au cours des pages
suivantes, nous allons donc
essayer d’analyser quelles sont
les caractéristiques et logiques de
ces différentes entités et comment
elles s’articulent avec la ville.
# le Territoire Tulliste peut être divisé en trois entités paysagères
s’organisant de part et d’autre de la vallée de la Corrèze. Cette vallée
constitue une entité à elle seule. On l’appellera Vallée résidentielle.
Autour, formant deux autres secteurs bien distincts, se dessinent la
campagne-parc à l’Est et les plateaux boisés à l’Ouest.
///////// La campagne - parc //////////////////////////////////////////////////////////////////////
La campagne
parc
Plateaux Boisés
Vallée
résidentielle
La campagne
parc
Campagne - parc. Vue d’ambiance
#L’agriculture y est dominante. L’occupation au sol est caractérisée par la prairie et l’élevage de la vache limou-
sine même si on y trouve vergers, cultures, et boisements ponctuels (Chaînée - Hêtraie). L’habitat et présent
sous forme de fermes éparses. Plus récemment, on y voit apparaître des conflits d’usage avec un phénomène de
mitage urbain. Les lotissements poussent en champignon surtout à proximité de l’ échangeur autoroutier. Cette
entité est clairement séparée de la vallée urbaine, et pourtant, c’est elle qui semble entretenir le plus de rela-
tions avec la ville. Des relations plutôt négatives car la ville semble continuer une extension mal maîtrisée. Les
paysages agricoles sont, petit à petit, grignotés. Les gens habitent ici et travaillent à Tulle.
# 29
///////// Les plateaux boisés //////////////////////////////////////////////////////////////////////Plateaux Boisés
Ces plateaux constituent l’annonce
de la montagne limousine.
L’agriculture est présente sous
forme d’élevage uniquement. Peu
rentable, elle est en déprise et
on observe une lente fermeture
des paysages. Peu à peu la forêt
prend le dessus. Les sommets,
souvent plats restent ouverts et
libèrent ainsi la possibilité de
vues lointaines.
Contrairement à la campagne-parc, ces espaces ont tendance à se vider. La population préfère s’installer ailleurs,
dans des zones plus attractives et accessibles. La densité importante des surfaces boisées a permis une récente
reconversion dans l’industrie du bois. Encore sous-développée, cette activité pourrait devenir une manne
considérable pour les communes de ces territoires.
plateaux boisés. Exploitation bovine
plateaux boisés. Sommet de colline encore épargné par la forêt
///////// La vallée résidentielle /////////////////////////////////////////////////////////////////////
L’analyse détaillée de cette entité viendra plus tard. Pour l’instant, nous allons nous contenter de comprendre
ces principales caractéristiques et relations avec le contexte.
La vallée urbaine
est précédée par un
paysage unique en son
genre. La vallée de la
Corrèze aux versants
boisés, profondément
encaissée, mais à fond
plat, laisse souvent place
à l’agriculture. L’élevage
bovin y est dominant.
Nous sommes ici dans
la vallée de la Céronne,
à quelques centaines
de mètres de la ville
industrielle de Souihac.
L’ambiance est «sauvage»
et boisée. Quelques
résidus agricoles y
subsistent encore. Rien
en ces lieux ne laisse
présager que quelques
mètres en aval apparaîtra
brutalement la ville !
Vallée
résidentielle
Vallée de la corrèze. Quelques kilomètres avant l’entrée en ville.
Vallée de la Cerrone. 700 m avant l’entrée dans le quartier industriel de Souihac
# 31
Tulle. Une ambiance bucolique aux portes de la ville.
S’il ne fallait point venir à Tulle, elle serait une fort jolie ville. Le vallon où elle est située est très beau et on trouve au sortir des portes, des prairies, des collines
couvertes de bois, des enfoncements, des ruisseaux qui sont très propres à faire rêver, et qui peuvent en quelque manière consoler de la perte de ces grandes
et belles vues que je viens de quitter autour de paris. La ville est haute et basse. Les maisons sont plus belles qu’à Limoges et qu’à poitiers”
Voyageur parisien, xViiième‘‘ ‘‘
Arrive enfin Tulle. La ville s’installe ici, toute en longueur en fond de vallée et constitue un couloir
urbain difficilement perceptible lorsqu’on se trouve sur les abords de la ville. Les plateaux boisés
dominent. La ville en contrebas s’efface. En revanche, cette sensation est inversée lorsqu’on se
situe à intérieur de la ville. L’ambiance est alors très minérale. La ville domine. L’étagement du bâti
sur les coteaux donne parfois un sentiment d’écrasement.
Si l’on change de point de vue, si l’on prend un peu de hauteur, souvent, la ville s’affiche de manière
différente. On prend alors conscience de cette relation privilégiée entre Ville et agriculture, un lien
que la ville a entretenu pendant de nombreuses années, mais qui, aujourd’hui tend, à se perdre
Vallée de la corrèze. Vue panoramique vers Tulle,
Vallée de la corrèze. Une sensation de ville à la campagne
Fond de vallée. La ville domine.
# 33
Vue panoramique de Tulle. 1900
Vue panoramique de Tulle. 2007
Sur les versants de la vallée. Une relation de proximité entre ville et agriculture
du fait de la fermeture des
paysages. À bien des endroits
en périphérie de ville la
sensation, est celle d’une ville
à la campagne.
L’évolution en cent ans du couvert boisé autour de la ville est parlant. Les
terres agricoles que l’on peut voir en 1900 descendre jusqu’en coeur de ville
sont aujourd’hui complètement recouvertes par des boisements. Quelques
jardins privatifs subsistent, mais globalement, la tendance est à la fermeture
des paysages. Ainsi, la sensation d’enclave se renforce.
Couverture boisée à Tulle. 1960
Couverture boisée à Tulle. 1999
> des paysages qui progressivement se ferment ...
Ces quelques lignes d’analyse
révèlent le fort contraste entre
Tulle et son décor périphérique.
D’un côté, domine la nature
souvent «sauvage»,et de l’autre,
la ville dense prédomine sans
vraiment considérer son contexte.
Comment ces entités dialoguent
entre elles et quels liens
entretiennent elles l’une avec
l’autre ?
Pour cela, les entrées de ville
s’imposent comme des sites
stratégiques. Ce sont des lieux de
passage privilégiés où ce dialogue
devient visible et sensible.
Dans le cas de Tulle, ces entrées
marquent souvent une rupture
brutale entre nature et ville.
Elles accueillent les centres
commerciaux et espaces
industriels. Elles voient également
fleurir des enseignes publicitaires
de tout genre. La ville semble
avoir coupé les ponts avec son
environnement.
Dès lors, un enjeu majeur apparaît
pour ce pôle urbain. Il s’agit de
réconcilier et de raccorder la ville
avec son environnement et ses
paysages.
Entrée de ville. n-o. Un corridor commercial métallique et austère.
Entrée de ville. n-o. Un corridor vert pollué par une signalétique omniprésente, puis soudain, la ville
Entrée de ville. S-E .Un corridor vert pollué par une signalétique omniprésente, puis soudain,. la ville
# 35
Bassin versant de la Corrèze. 1150 km 2. Un sous bassin du bassin versant de la Dordogne
HYDroLogiE - BASSin VErSAnT ET réSEAU HYDrogrApHiQUE
Limoges
Brive
Tulle
TulleUssel
TulleBrive
Ussel
Bergerac
Perigueux
Libourne
Corrèze
Montane
Vézère
Isle
Drnne
Auvezere
CèreDordogne
Brive
Ussel
Tulle
Revenons à notre rivière.
Comme déjà dit, la Cor-
rèze est l’une des prin-
cipales du département.
C’est d’ailleurs elle qui
lui a donné son nom.
Son bassin versant s’éta-
le sur 1150 km2.
La rivière occupe une position centrale dans le département arrosant, la préfecture de Tulle et la sous-préfecture
de Brive.
Etymologiquement, Corrèze provient de “Curretia”: celle qui court. Sur le plan administratif, le cours d’eau n’est
“ni flottable ”, “ni navigable ”.
La Corrèze est un affluent de la Vézère (192km) qui finalement se jette dans la Dordogne longue de 490 km.
Longue de 85 km, la Corrèze prend sa source à 915 mètres d’altitude au pied du Puy Chabrol dans les confins du
plateau de Millevache. Son point de confluence avec la Vézère est situé à 98 m d’altitude en aval de Brive. Le
bassin versant de 1150 km2 recueille les eaux sur une dénivellation de 817 m.
Ce cours d’eau peut encore aujourd’hui être qualifié de sauvage. Il a été épargné par les importants travaux
d’aménagement des cours d’eau que le siècle dernier a connu. Les crues et les étiages s’y développent dans des
conditions identiques que celles décrites par Baluze, historien Tulliste du XIe siècle.
La Corrèze est caractérisée par un régime hydrographique très irrégulier même si le cours d’eau est classé parmi
les cours d’eau de type pluvial océanique. Cette irrégularité est à l’origine des grandes crues comme, par exem-
ple, la crue millénaire de 1960.
Le réseau hydrographiqe autour de la ville. Tulle est un point de confluence pour de nombreux affluents
Corrèze
montane
Solane
Céronne
Chanteranne
Bri
ve
Tulle
Bar
Corr
èze
Anticlinal de Tulle
900
800
700
600
500
400
300
200
100
85 37
m
Km
profil en long de la rivière Corrèze. 85 km, de sa source à sa confluence avec la vézère
La dénivelée du cours d’eau est
importante jusqu’à Tulle. Cette
portion est marquée par un relief
agité. La rivière perd plus de 50 %
de son altitude. On passe de 900
à 250 m sur moins de la moitié de
la longueur du cours d’eau. En
aval de Tulle, le relief s’adoucit.
Le cours d’eau perd de sa vitesse. Tulle marque une marche pour cette rivière. Ici, la vallée s’incise et s’enfonce
en gorges étroites pour aller s’épanouir à son débouché dans le bassin sédimentaire de Brive.
Jusque dans le bassin de Tulle, la rivière n’est alimentée que par de petits affluents. C’est à Tulle que la Corrèze se gonfle de
ses principaux affluents ( La Vimbelle, la Solane, La Céronne et la Montane). La densité de ce chevelu hydrographique, couplée
à la grande surface du bassin versant, l’importante dénivelée et l’imperméabilisation du socle favorisent le phénomène de
crue. Très rapidement lors d’une averse, l’eau se retrouve dans la gouttière centrale. La concentration du flux d’eau est
soudaine. Ce phénomène souvent violent dure en général peu de temps, l’eau est évacuée rapidement.
# 37
Les inondations de Tulle. 24 mars 1912.
> à propos des crues ...
La Corrèze est rarement à l’origine des problèmes majeurs. Ce sont les affluents qui sont les enfants terribles et
particulièrement la Solane qui est à l’origine des grandes crues sur la ville. Ces affluents sont classés comme
rivières « accidentogènes ». C’est à dire qu’ils sont marqués par de brusques montées d’eau atteignant une
ampleur considérable rapidement, un temps de montée très rapide suivi d’une décrue rapide.
Les crues peuvent avoir lieu à n’importe quel moment de l’année, même si les risques forts s’étalonnent de
décembre à mars.
AVANT 1898, la ville se contenait dans sa partie haute autour du vieux centre. Les crues sont donc quasiment
toujours liées à la Solane. On recense 17 crues de 1570 à 1898. En 1756, la crue fit onze morts. Des récits rap-
portent des maisons et moulins emportés.
AU COURS DU XXème s., les crues restent gravées dans les mémoires des contemporains. La crue de 1912 a
été immortalisée par les premières photographies. Elle fut causée par d’importantes pluies sur le plateau de
Millevache à l’époque peu boisé , le tout compliqué par des chutes de neige. Jusqu’en 1960, cette crue a été
considérée comme la plus importante de tous les temps.
La crue du 4 octobre 1960 fut la plus importante. La crue fut recensée comme étant « millénaire ». Le caractère
exceptionnel de cette crue est dû à sa durée de 24 h. Elle fut liée à un été particulièrement pluvieux couplé à
d’abondantes précipitations dans la montagne. Tous les cours d’eau ont réagi en provoquant la plus grande
catastrophe fluviale de Tulle.
Une transformation progressive des rapports à la rivière :
L’EnCLoS moYEn AgEUx.
Historique de l’urbanisation Tulliste
Corrèze
Corrèze
Céronne
montane
Solane
puy St Clair
réprésentation de Tulle. D’après gravure du moyen age
# 39
Cette gravure non datée, mais relativement
récente de la ville de Tulle, nous renvoie
l’image de ce qu’aurait pu être l’ambiance
de cette ville au moyen âge.
Le petit enclos urbain donnant directement
sur la Corrèze et la Solane s’ouvrait
largement sur les espaces périphériques
à dominance agricole. L’ambiance semble
être celle d’un paysage ouvert et cultivé
où les espaces boisés se font relativement
rares.
Le puy St-Clair et sa chapelle dominent
l’éperon entre Solane et Corrèze. Cet
affleurement granitique d’une altitude de
280 m a depuis toujours été une centralité.
C’est sur ces coteaux que se sont construits
le château et les premiers faubourgs. Le
pourquoi de l’implantation de la chapelle
et du cimetière à cet endroit n’est pas
clairement défini. il semblerait que ce soit
lié à un culte des morts représentés par
la Déesse Tutela. Déesse qui serait une
origine possible du nom de la ville.
L’origine exacte de la ville de Tulle reste incertaine. Il semblerait que la
première concentration urbaine sur le site date de l’ époque gallo-romaine.
Un Castrum romain dépendant du centre habité de Tintignac, quelques
kilomètres à l’ouest, se serait installé ici, peut-être pour y trouver refuge.
On n’en sait guère plus.
Ce qui est sûr, c’est qu’entre le Ier et le Xème siècle, une agglomération
est née ici. Sur cet éperon, léger replat, dominé sur les pentes du Puy St
Clair et à la confluence de la Corrèze et de la Solane. La ville bénéficiait
là d’un site naturellement protégé. Cernée par deux rivières et d’un relief
accidenté au nord, cette amorce urbaine qualifiée d’enclos, a pu se
développer paisiblement autour de son château et de son abbaye. C’est
donc la valeur défensive du site qui semble avoir fixé les limites de la
petite cité durant de nombreuses années.
Les deux rivières étaient alors dotées d’un rôle primordial. Elles formaient
une limite, un rempart naturel et protecteur. Mais cette ligne difficilement
franchissable représentait aussi un lien permettant de dialoguer avec
l’extérieur. Elle constituait un espace transitoire entre la ville et les espaces
agricoles et naturels prédominants dans la vallée à cette époque.
représentation de la Ville . Tulle au moyen Age.
LA ViLLE ForTiFiéE DU xViii èmE S.
Corrèze
ViLLE ForTiFiEE
Corrèze
Céronne
montane
Solane
puy St Clair
réprésentation de Tulle. D’après cadastre napoléonien de 1824
Au cours du XVIIème et du XVIIIème siècle, la ville prospère. L’activité commerciale est florissante, notamment
grâce à la tannerie. Les faubourgs se développent et l’ espace contenu dans l’enclos médiéval primitif ne suffit
plus.
# 41représentation du cadastre napoléonien. Tulle en 1824. Vue cavalière de la ville. Tulle en 1767.
La ville jette alors ses tentacules
au-delà de la Corrèze et de la
Solane tout en suivant les axes de
communication déjà existants. Le
Quartier de la Barrière se construit
sur la route d’Espagne, le Trech
sur le chemin vers Limoges, la
Barusie vers le Nord et le quartier
de l’Alverge sur l’autre rive, là où
s’amorce la route en direction
de l’Auvergne. Rapidement ses
quartiers sont annexés à la ville et
Tulle se fortifie.
Les rivières sont devenues une
centralité pour la ville. Leur
nécessaire proximité permet de
laver le linge, d’abreuver le bétail
ou encore de produire de l’énergie
grâce à des moulins. Malgré
le cours changeant et parfois
imprévisible de la rivière, la ville a
instauré une relation intime avec
son fleuve qui est indispensable à
la vie de la cité.
Les pièces graphiques le
montrent ; les deux rivières
constituent un poumon de
respiration pour Tulle. La ville a
pris ses distances par rapport à
l’eau. Cette configuration produit
de larges espaces en bord de
berges qui servent de promenade
ou de champ de foire, mais laisse
libre cours aux caprices torrentiels
de l’eau.
LA nAiSSAnCE DE LA ViLLE inDUSTriELLE : La ville haute et la ville basse
Corrèze
Corrèze
Céronne
montane
gare
Voie férrée
Solane
puy St Clair
ViLLE HAUTE
La m
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actu
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Vue
vers
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Soui
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187
7.
réprésentation de Tulle. D’après un plan de 1887
# 43
DE SoUiLHACViLLE BASSE
ViLLE HAUTE
plan dréssé pour l’exposition de 1887. Tulle et son quartier industriel naissant.
La rivière, source d’énergie, per-
met à Tulle de se forger une tra-
dition liée au travail du métal. De
nombreux ateliers s’essaiment le
long de la Corrèze. Sur la Céron-
ne, près de la confluence avec la
Corrèze se constitue un groupe
artisanal notable spécialisé dans
la conception de canons. Cepen-
dant, cette concentration ne res-
semble encore en rien à un quar-
tier. Il faudra attendre l’édification
de la gare en 1877 et de l’église
pour que ce centre industriel se
conforte. La création de la Ma-
nufacture d’armes d’état en 1885
marquera réellement la naissance
du quartier de Souilhac au sud-
ouest de Tulle. Ce nouveau cen-
tre de peuplement se développe
rapidement. Les industries sont
prospères et le besoin de main-
d’oeuvre se fait sentir. Pour loger
les ouvriers, des Faubourgs sont
construits. Ces transformations
majeures dans l’organisation de
la ville conduisent au développe-
ment de ce que l’on qualifiera de
« ville basse » : un nouveau quar-
tier urbain à vocation industrielle
centré autour de la confluence et
à proximité la gare. Tulle devient
alors une ville double.
Pour ce qui est de la ville haute,
elle s’ouvre et s’étend au-delà des
remparts. De nouvelles routes se
construisent. Les quais sont amé-
nagés et assainis. La Solane dis-
paraît, recouverte par ce que l’on
appela plus tard, Bd du Général
de Gaulle. Grâce a ces percées, le
tissu urbain s’aère. Progressive-
ment, Tulle change d’échelle.
Quartie
r de S
ouihac
L’ inDUSTriE DE TULLE. UnE HiSToirE D’ArmES.
L’activité industrielle de Tulle avec ses multiples facettes - de l’ameublement au cinéma en passant par la
dentelle, les accordéons et les armes - confère à la ville un passé industriel riche est diversifié. Cependant, ce
sont les accordéons et les armes qui ont le plus imprégné la mémoire de la ville.
> les accordéons
> les armes
L’histoire a fait de Tulle le principal centre de fabrication de l’accordéon
en France. Cette histoire mal connue s’est déplacée de Brive à Tulle au
terme de multiples péripéties, d’aventures humaines et musicales, de
réussites et de défaites. Cette activité, qui a touché, pendant plus de
quatre-vingts ans, des centaines de personnes à travers toute la Corrèze,
est encore prolongée aujourd’hui par la présence de la firme Maugein
.
C’est bien l’énergie motrice de la rivière et les nombreux moulins installés
en bords de Corrèze qui ont permis à l’industrie du métal de prospérer à
Tulle. Mais pourquoi les armes ? L’histoire n’apporte que peu de détail
à ce propos. Rien ne prédisposait vraiment Tulle à opter pour ce type
d’industries. Pour ce qui est des matières premières indispensables, bois
de noyer pour les montures, minerai de fer , pierres à meule, charbon
de bois, elles n’étaient pas directement disponibles à proximité. Le fer,
quant à lui, était fourni par les forges de la Grénerie, près de Masseret,
d’Excideuil et d’Hautefort, dans la Dordogne, et l’acier par l’usine de la
Bérardière, près deSt Étienne.
C’est un marché conclu par un Magistrat Tulliste pour fournir la marine du
roi en fusils qui donna l’impulsion à cette industrie. En 1696, des frères
scieurs achètent un moulin à Souilhac et le convertissent en usine à canon.
Quelques ouvriers sont réunis pour fabriquer des armes à feu. Très vite,
les canons de Tulle obtiennent une grande réputation, ils sont exportés
Arme de Tulle. Fusil de combat
Arme de Tulle. Fusil mitrailleur
# 45
jusqu’au Canada. Cela est dû au fer employé dit «de Perigord». Face à ce succès, les fabriques s’agrandissent.
Le gouvernement s’approvisionne à Tulle. En 1778, ces industries sont érigées en Manufacture Royale par lettre
patente du Roi. La demande augmente. Les ouvriers arrivent de Liège, Charleville et Maubeuge pour faire face au
besoin de main d’oeuvre. En 1783, l’établissement fut cédé à la compagnie Bettinger. En 1805, elle passe entre
les mains du ministère de la guerre, et finalement, en 1819 le gouvernement devient propriétaire de la totalité
de la Manufacture. Dès lors, la Manufacture entre en voie de prospérité avec 16 usines. Ces industries firent la
renommée de la ville jusqu’après la guerre où l’industrie connaît son apogée. En 1917, on recense plus de 4400
ouvriers employés. Mais rapidement, les effectifs tombent, les industries de la ville connaissent un fort déclin.
Certaines ferment, d’autres délocalisent. Les conséquences ont été dramatiques pour la ville. Forcés de se diriger
vers d’autres secteurs d’activité, grand nombre d’habitants quittent la ville. L’aire urbaine de Tulle connaît alors
des difficultés importantes. Ces dernières années, on estime à 25 % sa perte de population.
Le développement industriel a façonné le territoire. En construisant ses industries, Tulle a fait table rase de
son passé et s’est progressivement construite une nouvelle image: une image industrielle faisant référence
essentiellement à l’armement. Comme montélimard a son nougat, Tulle avait ses arme. Cette image etait avant
tout symbolique, mais elle a aussi eu sa traduction concrète avec un boulversement urbanistique. La mise en
place de ce quartier marque l’instauration d’un nouveau rapport à la rivière. La rivière, autrefois considérée pour
ses qualités esthétiques, est devenue un élément purement fonctionnel, en quelque sorte une matière première
pour l’industrie.
pistolet fabriqué à Tulle . 1950.
Un quartier dédié à l’armement. Souilhac
La manufacture. Un ouvrier au travail
LES TrEnTE gLoriEUSES A TULLE
Corrèze
Corrèze
Céronne
montane
gare
Solane
puy St Clair
Au cours du XIXème siècle, l’industrie prospère. Les quartiers ouvriers se développent, mais l’urbanisation reste
cantonnée en fond de vallée. L’espace central entre ville haute et ville basse est comblé, une continuité urbaine
se met en place de manière homogène et parfois monumentale (grands boulevards et immeubles du XIXème).
La Seconde Guerre mondiale marquera un tournant pour la ville. Au sortir de cet épisode, Tulle va connaître une
profonde mutation que ce soit sur le plan économique, social ou urbain.
réprésentation de Tulle. D’après plan ign 1965
# 47
> l’épisode du 9 juin 1944: Les pendus de Tulle
> les trentes glorieuses: un nouveau visage pour la ville.
Le 8 juin 1944, alors que la guerre approchait doucement de sa phase finale.
La division blindée SS das Reich qui se dirigeait vers le lieu du débarquement
pour prêter main forte à l’armée allemande, entre dans Tulle libérée la veille
par les maquis FTP ( Francs Tireurs et Partisans). Le 9 juin 1944 au petit
matin, en représailles des soldats allemands tués lors de la libération, les
SS prennent en otage des centaines d’hommes et les rassemblent dans la
manufacture d’armes de Souilhac. Après un tri injustifié et arbitraire qui
durera des heures, 99 hommes de 17 à 42 ans seront pendus aux lampadaires
et balcons de la ville. 149 hommes sont déportés. 101 ne reviendront pas des
camps de concentration. Le 10 juin 1944. La même division reprend la route vers Oradour sur Glane ... la mémoire
de la Tulle sera marquée à tout jamais par cet événement tragique qu’elle ne peut oublier... à bien des endroits
dans la ville un petit mémorial ou panneau fait référence aux pendus ... mais ces allusions non ancrées sur le
territoire restent floues, et difficilement perceptibles. La ville quasi-amnésique a continué de se construire sans
considérer ce qui a fait le drame de ses habitants lors du 9 juin 1944.
Le XXe, connaît une forte poussée démographique. Les ouvriers d’origine
paysanne quittent les campagnes en masse. Ce sont les trente glorieuses. On
invente le pavillon et on en fait la promotion. Rapidement il s’imposera comme
l’idéal urbain. La vie urbaine fait miroiter des jours meilleurs. La ville doit
faire face rapidement à ce bouleversement en profondeur de la société. Tulle
amorce alors une mutation sans précédent afin de s’adapter aux nouveaux
modes de vie et de consommation émergeants.
Tulle. Exposition d’une maquette de pavillon
Cette période de prospérité et de forte croissance entre 1945 et le premier choc pétrolier de 1973, voient émerger
une nouvelle société: la société de consommation. Les trente glorieuses à Tulle bouleverseront complètement
le visage de la ville avant d’annoncer l’amorce d’une crise future.
Les berges de la corrèze, accèsibles et vécues
En arrière plan. La cité Baticoop.Une boite métallique et un parking. L’émergeance de la grande consomation à Tulle
Les berges de la corrèze, La voiture est reine
Les berges, devenues parking.
L’apparition de la société de consommation se traduit par de nouveaux
rapports au territoire notamment grâce à l’automobile. Les berges,
autrefois, accessibles et vécues, pour le lavage du linge, la production
d’ énergie par les moulins et la navigation, sont élargies et entièrement
dédiée à l’automobile. L’échelle des distances et des durées change. Grâce
à la voiture qui le permet, on assiste aussi à un éloignement progressif de
la ville de son centre.
L’automobile accompagne aussi une nouvelle manière de consommer.
Progressivement, le commerce de proximité s’éteint pour laisser
place à la grande consommation. Ces supermarchés aux contraintes
exigeantes pour leur installation s’implanteront tant bien que mal, là
où se trouveront des conditions d’espace et d’accessibilité suffisantes.
Ce nouvel urbanisme commercial imprégnera fortement et souvent de
manière négative l’image de la ville d’autant plus que la plupart du temps
ces enseignes s’implantent en entrée de ville.
La poussée démographique et forte, la construction de logements et
d’équipements publics urge. La ville prend alors une dimension nouvelle.
Elle se lance à l’assaut des coteaux de plus en plus escarpés. Un grand
nombre d’habitation individuelle s’édifie aux limites du centre ancien,
puis sur les flancs. En général, elles s’organisent de manière plus ou
moins cohérente, le long des courbes de niveau. C’est par exemple la
# 49
naissance de la cité Baticoop en 1955 qui permet l’accès à la propriété
aux classes populaires.
Conjointement la ville s’équipe. On voit fleurir un collège, un hôpital, un
lycée ou encore un centre sportif. En réponse aux besoins de logements
sociaux, l’habitat collectif se développe. La ville s’élève, se construit en
hauteur. De nombreux immeubles viennent défier l’échelle intime de la
vallée.
Les trente glorieuses marquent aussi une époque de progrès technique.
Tulle se veut avant-gardiste avec un urbanisme et une architecture
innovante. La créativité des architectes combinée aux fortes contraintes
du territoire génère des projets parfois délirants. Toutes les solutions
semblent bonnes pour investir les pentes de Tulle ! La construction de la
cité administrative en 1975, se veut un symbole fort ayant pour vocation
d’affirmer la position de ville préfecture.
Ces trente années auront largement bouleversé le paysage tulliste. Le
passage à une société automobile et de grande consommation a marqué
une rupture nette avec la ville d’antan en étroite harmonie avec sa vallée
et son territoire. Petit à petit, Tulle a mis sa rivière en arrière-plan et s’est
détachée de son contexte. L’échelle de la ville ne s’accorde plus avec
celle du territoire qui la contient.
Quartier de la cité administrative. Avant mutations des trentes glorieuses. Quartier de la cité administrative. Après mutation des trentes glorieuses.
La cité administrative. Un projet abandonné.
La cidé administrave. Un défi pour cathédrale.
Les quais. Station essence.
Tulle Aujourd’hui.
Corrèze
Corrèze
montane
gare
Solane
puy St Clair
réprésentation de Tulle. D’après plan ign de 1999
Ces dernières années, l’urbanisation, bien que ralentie, a suivi des tendances similaires malgré quelques
nouveautés. On observe une rupture dans le principe de la ville compacte. Les secteurs les plus excentrés sont
urbanisés posant ainsi des problèmes de forte consommation d’espace.
L’AUZELoU - Centre récréatif et sportif
LA mArQUE - L’annonce de la ville
LE CEnTrE AnCiEn - Enclos et barris
LA CiTE ADminiSTrATiVE - interruption urbaine
AVEnUE ViCTor HUgo - nouveau centre
SoUiLLAC - Quartier industriel
QUArTiEr Tulle-SUD
ConFigUrATion DE LA ViLLE ACTUELLE
# 51
L’arrivée des grands axes routiers dans les années 1970, dont notamment la RN 89, structure l’implantation
des grands équipements. (zones commerciales et industrielles). Les sommets des collines systématiquement
s’urbanisent, les vallées secondaires aussi. Loin du coeur urbain, elles se retrouvent mises à l’écart.
La fin du XXe marque un déclin de l’industrie. Les ouvriers s’en vont. La ville perd 25 % de la population. Un
tiers des logements du centre-ville devientt vacant. La ville tend à être délaissée au profit des hameaux voisins
plus attractifs.
Qu’en est-il de Tulle aujourd’hui ? La ville actuelle apparaît comme une ville linéaire. Différentes entités
urbaines s’échelonnent de manière hétérogène le long de la Corrèze. Mais qu’en est-il vraiment ? Je vous
propose maintenant de suivre le cours de Tulle. Porter un regard sur les différentes entités qui composent la
ville d’aujourd’hui, afin de comprendre quels sont les logiques et caractéristiques de ce territoire.
L’Auzelou marque l’extrémité nord de la ville. Cette zone constitue une zone de transition entre ville et campagne.
Les boisements sont prégnants, ils occupent la quasi-totalité de la rive gauche. Sur la rive droite, quelques
pavillons s’entremêlent dans une trame de jardins privatifs.
Ce quartier est le quartier récréatif de Tulle. On y trouve une salle polyvalente, un gymnase, le stade, mais aussi le
plus récent centre aquatique. C’est aussi l’unique endroit de la ville où les berges de la Corrèze sont accessibles
directement. On y vient pour une promenade, pour un bain de soleil ou pour tremper les pieds lors des chaudes
journées d’été. Malheureusement, ce quartier est excentré et reste difficile d’accès. Autrefois connu pour sa
baignade, ce quartier très vivant tend à tomber en désuétude, victime du peu de soin qu’on lui apporte.
> L’ AUZELoU: Centre récréatif et sportif
Ce quartier est composé d’une ancienne zone industrielle en reconversion. Elle a connu différentes activités
dont notamment une fabrique d’armes. Aujourd’hui, cet espace est en travaux. Il est appelé à devenir un centre
commercial. Situé à quelques pas du centre ancien, l’impression que renvoie ce quartier n’est pourtant pas
celle d’une ville. Les coteaux abrupts et boisés de cette zone en font un espace où la nature domine. Une zone
résidentielle s’y est installée. Mais cette entité manque de caractère et d’une identité forte. Ce quartier annonce
la ville. Il constitue ainsi un espace transitoire entre la zone récréative de l’Auzelou et le centre ville.
Ce centre composé de l’enclos moyen-âgeux et des faubourgs appelés «barris» constitue la partie la plus
ancienne de la ville. C’est un quartier densément construit autour de la cathédrale et sa grande place. La Corrèze
y constitue une centralité. La ville entretient ici un rapport étroit avec le fleuve même si c’est un rapport très
urbain. Des quais accessibles donnent sur la rivière canalisée. Ce quartier constitue un lieu de vie important
pour l’aire urbaine de tulle. On y trouve un regroupement de petits commerces et de lieux de vie sociale. C’est
aussi un espace habité. La multitude de petits appartements constitue une offre appropriée pour le logement
étudiant et les personnes âgées. Les familles tendent à délaisser ce centre au profit de maisons périurbaines.
La ville a grandement travaillé à l’amélioration de ce centre. Les récentes rénovations lui confèrent un caractère
plaisant et chaleureux.
> LA mArQUE - L’annonce de la ville
> LE CEnTrE AnCiEn - Enclos et barris
# 53
Le quartier de la Cité administrative était autrefois le champ de foire transformé plus tardivement en champ de
Mars. Important espace de respiration au coeur de Tulle, ce quartier constituait une véritable rotule autour de
laquelle s’articulait ville haute et la ville basse. En 1975, menacé de perdre son statut de ville préfecture, Tulle
rase la caserne et son champ de Mars pour y implanter la cité administrative. Dominant la ville du haut de ces
22 niveaux, cette tour de béton s’impose comme un symbole fort conférant une image nouvelle à la ville en affir-
mant le rôle central de Tulle comme ville préfecture.
La construction de cet immense bâtiment accompagné d’un large parking à son pied a marqué une rupture dans
la fluidité du tissu urbain. Cet espace constitue aujourd’hui une coupure, une interruption que l’on ne franchit
guère qu’en voiture.
> LA CiTE ADminiSTrATiVE - interruption urbaine
> AVEnUE ViCTor HUgo - nouveau centre
Cette partie de ville construite au XIXème siècle entre ville haute et ville basse constitue un étroit corridor urbain
reliant vieux centre et cité administrative avec la gare. Ce quartier, animé et vivant, constitue en quelque sorte
La confluence entre la Corrèze et le Céronne marque le départ de deux nouvelles entités, le quartier Tulle-Sud et
le quartier industriel. Excentré et mis à l’écart dans sa vallée, le Quartier de Souilhac constitue une entité à part
entière. Construite autour de son église, cette entité a toujours eu une vocation industrielle principalement liée à
l’armement (même si les accordéons sont passés par là). Suite au déclin des industries, le quartier a connu une
période de somnolence, mais il est aujourd’hui en réhabilitation. Le lieu a été choisi pour les administrations de
la communauté de communes et le pôle universitaire de Tulle.
Ce quartier marque l’extrémité sud de la ville. C’est une interface entre ville et espaces naturels. Il se construit
autour de la Gare ainsi qu’une zone de commerces et d’industries. Ce quartier représente aussi la principale
entrée de ville puisqu’il est doublement desservi par le chemin de fer et la RN 89 . Cette entrée de ville n’est en
rien une entrée accueillante. Le passage dans une zone à vocation uniquement commerciale et artisanale produit
une image négative pour la ville. Ce quartier d’origine relativement récente est caractérisé pour son urbanisme
extrêmement volatil. Au cours des dernières années, cette zone s’est incessamment modifiée et réagencée. Cet
espace est aussi connu pour être l’un des seuls endroits où la ville a encore des possibilités de s’étendre.
> SoUiLHAC - Le Quartier industriel
> TULLE SUD, un quartier lisière en bout de ville
un second centre-ville. Sa vocation est principalement résidentielle et commerciale. Les boutiques donnant sur
la rue, sont dominées par de hauts immeubles. Dans cette artère bâtie, la vallée se resserre. La ville tourne
largement le dos à sa rivière qui se trouve reléguée en arrière-plan.
# 55
profils en travers. Tulle du nord au Sud.
Ces profils montrent l’évolution du rapport à la rivière au fil de la ville. La vallée naturelle devient artificielle et maîtrisée. L’apogée de ce phéno-mène est atteint autour de la cité administrative. à partir de ce point, on assiste à un retour progressif vers des coteaux sauvages et boisés que l’on retrouvera en sortie de ville dans le Quartier Sud.
Tulle. Hier ( xixème).
Tulle. Aujourd’hui.
Ces deux images laissent perplexes. À elles seu-
les, elles suffisent pour résumer l’analyse des
pages précédentes.
Au fil des années, la ville a perdu le rapport d’in-
timité qui la liait avec son environnement. Tulle
n’est plus à l’échelle du territoire qui la contient :
les bâtiments défient la hauteur des coteaux, la
voiture reine a pris la place du piéton et la ri-
vière se trouve reléguée à l’arrière-plan. La ville
constitue une enclave, difficilement accessible
dans un couloir urbain qui manque d’homogé-
néité. S’ajoute à cela la difficile réalité sociale,
avec une courbe démographique défavorable.
Ces éléments font de Tulle une ville pâtissant
d’un déficit d’identité... Comment sortir de cette
impasse ? Quelles sont les politiques mises en
oeuvre pour donner une nouvelle dynamique à
ce territoire ?
L’AUZELoU
LA mArQUE
LE CEnTrE AnCiEn
LA CiTE ADminiSTrATiVE
AVEnUE ViCTor HUgo
SoUiHLAC
QUArTiEr Tulle-SUD
Un ConSTAT SoCiAL ET UrBAin moroSE.
Et DEMAIN ? Sous la dalle du parking, La Corrèze ...
# 57
LES ENjEUx TERRIToRIAUx .
QUELLES pErSpECTiVES D’éVoLUTion poUr CE TErriToirE, DEmAin ?
Après avoir analysé, vécu et compris ce territoire tulliste, il semble primordial de se poser la question de son
devenir. Quelles sont les grandes perspectives d’évolution de ce territoire ? Quelles sont les prévisions actuelles ?
Quels sont les projets en cours ?
Afin de répondre justement à ses questions, il apparaît judicieux d’analyser les différents outils dont bénéficie
le territoire pour faire les choix concernant son évolution. Une analyse des projets en cours permettra aussi de
comprendre les logiques bonnes ou mauvaises actuellement mises en oeuvre.
La Communauté de Communes du Pays de Tulle groupe 35 communes et compte 42 126 habitants. Elle est née
en 1993 de la nécessité d’accompagner la reconversion des entreprises d’armement et de la volonté de redresser
la courbe démographique. Elle a pour but d’associer les communes au sein d’un espace de solidarité en vue de
l’élaboration d’un projet commun de développement et d’aménagement de l’espace. Pour cela, elle s’est dotée
d’une fiscalité propre et a voté en décembre 2001 le passage en taxe professionnelle unique.
Actuellement, se met en place le SCoT (Schéma de cohérence territoriale). La phase finale du document DOG
(Document d’Orientations Générales) sera validée dans le cours de l’année. Le territoire d’application du
SCoT est celui de la communauté de communes. Ce document d’urbanisme est un document de planification
intercommunale. Il permet aux collectivités locales de mettre en cohérence et coordonner les politiques
d’urbanisme, d’habitat, de déplacements, d’implantations économiques et commerciales et d’environnement.
Le SCoT fixe sur les 10 années avenir les orientations générales de l’espace, l’équilibre à maintenir entre les zones
à urbaniser, zones naturelles, agricoles ou forestières. Il fixe aussi les objectifs en matière d’équilibre d’habitat,
de mixité sociale de transports en commun, d’équipements commerciaux ou d’espace à vocation économique.
Corrèze
TulleStGermain les
Vergnes
Brive
Uzerche
Seilhac
Naves
Egletons
Laguenne
89
A89
A20
N 120
N120
D44
D940
D940
D32
N 89
D 978D 9
LIMOGES
BORDEAUXAURILLAC
CLERMONT-FERRAND
Carte des principaux axes routiers sur le territoire du SCoTSource : Carte Réseau Routier Départemental, IGN 2004
Le territoire du SCoT. principaux axes routiers.
Sur la commune de Tulle, les règles d’urbanisme sont régies par un
P.O.S. (Plan d’occupation des sols) révisé en 1999. Mais un P.L.U. (
Plan local d’urbanisme) est en train de se mettre en place au regard
des grandes orientations définies par le SCoT.
LA PRISE EN COMPTE D’UN BESOIN DE GESTION A UNE ÉCHELLE
TERRITORIALE EST DONC UNE INITIATIVE ENCORE RECENTE.
Les aménagements, jusqu’à maintenant, étaient souvent entrepris
N
0 1 5 30 km
Limite du département
Périmètres du SCOT, Du Pays et du PNR
Limite du PNR Millevache en Limousin
Limite du Pays de Tulle
Limite du SCOT
périmètres. Le SCoT, Le pays et le pnr
Evolution démographique à Tulle. De 1968 à 2016
dans l’urgence, sans considération globale. Aujourd’hui,
les outils sont là pour une POLITIQUE DE PLANIFICATION
GLOBALE ET COHERENTE.
Cependant, avant de s’intéresser aux objectifs mis en
oeuvre par ces politiques, commençons par porter un
regard sur les logiques en cours sur ce territoire. Il s’agit
ici, de comprendre quelles sont les tendances actuelles
en termes d’aménagement du Territoire sur l’aire urbaine
Tulliste.
> Une courbe démographique défavorable ...
Tulle et sa région sortent d’un passé difficile. La déprise industrielle associée à une multitude d’autres facteurs
est à l’origine d’un départ massif de population. La période actuelle est caractérisée par une stabilisation des
effectifs. Depuis 1999, la crise semble toucher à sa fin. Le territoire semble se restructurer et s’orienter vers de
nouveaux horizons...
Quelles politiques
pour demain ? ‘‘ ‘‘
# 59
En termes de peuplement, la dynamique des populations s’opère selon un schéma classique. La ville centre
concentre des populations, mais voit sa densité baisser au profit des communes périurbaines.
45 % de la population vit dans une commune rurale, donc hors aire urbaine.
Tulle polarise une partie très importante de l’emploi du bassin, la zone de recrutement est de plus en plus étendue.
Mais la population préfère habiter hors de la ville. Elle semble y trouver des conditions de vie meilleures.
L’infrastructure routière joue un rôle déterminant dans les tendances d’urbanisation. Ces dernières années
avec l’arrivée de L’A89, les communes périphériques aux échangeurs ont vu leurs
constructions de logements nouveaux exploser alors que le pôle urbain central
continue à être délaissé.
A la périphérie immédiate du pôle urbain, on constate un mitage des campagnes.
Ces communes «dortoirs » sont éloignées des pôles d’emploi. Les mouvements
domicile-travail sont de plus en plus importants en volume à l’intérieur de la zone,
ils sont par ailleurs de plus en plus éloignés des pôles d’emploi.
Espagnac
St Paul
Pandrignes
Marc la tourSte Fortunade
Lagarde Enval
Cornil
Le Chastang
Chameyrat
Favars
St Mexant
Naves
St Clément
Lagraulière
St Jal
Pierrefitte
Seilhac
Bar
CorrèzeVitrac surMontane
Eyrein
Orliac de Bar
St Salvadour
Chamboulive
Beaumont
Les angles sur Corrèze
Gimel lesCascades
St Priest de Gimel
St Martial de Gimel
St BonnetAvalouze
Chanac les Mines
Ladignac sur Rondelles
Chanteix
St HilairePeyroux
0 5 10 km
N
Tulle
Gare de Corrèze
St Germain les Vergnes
Laguenne
Zones urbaines Zones d’extensions urbaines Zones d’habitat diffus
Zones d’extension urbaine sur SCoT . Tendances actuelles.
Ev olution des soldes entre 1990 et 1999
1,9Solde naturel annuelSolde migratoire annuel
Taux de variation entre 1990 et 1999
de 4 à 12%de 0 à 4%de -4 à 0%de -12,3 à -4%
Source
INSEE,
RGP
0 5 10 km
N
Ev olution des soldes entre 1990 et 1999
1,9Solde naturel annuelSolde migratoire annuel
Taux de variation entre 1990 et 1999
de 4 à 12%de 0 à 4%de -4 à 0%de -12,3 à -4%
Source
INSEE,
RGP
0 5 10 km
N
Evolution de la population à l’echelle du SCoT . Entre 1990 et 1999
mouvements Travail - Domicile. En 1999Navettes Domicile-Travail en 1999 sur le territoire du SCOT (Source: INSEE)
> 1 - Une politique globale d’accueil.
> 2 - Conforter le rôle de Tulle comme ville centrale et valoriser l’attractivité de ce pôle.
Après une chute vertigineuse, la courbe démographique s’est stabilisée et semble aujourd’hui doucement, mais
sûrement reprendre sa croissance. On note ainsi un regain d’intérêt pour ce territoire.
Pour demain, l’objectif est donc de s’organiser afin de répondre aux besoins d’un bassin de vie qui se repeuple.
43 000 habitants ont été recensés en 2006, on table sur 47 000 habitants en 2016. C’est à dire + 4 000 habitants,.
Cela représente 0.9% de croissance annuelle moyenne, c’est- à-dire la poursuite de l’évolution connue sur les
7 dernières années.
Il s’agit donc de profiter de ce renouveau démographique pour valoriser l’ attractivité du territoire. Cette politique d’accueil s’appliquera à la fois à la population et à des nouvelles entreprises et activités tout en maintenant la qualité de vie et de services.
Restructurer le territoire en travaillant les articulations
Urbain-Rural est un des objectifs principaux du SCOT.
Il s’agit d’inverser la tendance actuelle de mitage des
communes périurbaines et de conforter le pôle urbain
central de Tulle- Laguenne.
Ce pôle deviendrait ainsi un lieu de centralité et
d’échange privilégié pour:
- L’accueil des équipements structurants de gamme
supérieure ( sportif, culturel,scolaire, santé)
- Le développement du logement social
- Conforter les zones commerciales
- Le développement du réseau de transport
- Tourisme urbain
L’élaboration, en cours, SCoT à d’ors et déjà permis de dégager les grands enjeux du territoire. Cette planification
s’est faite autour de autour de différents points, cinq me semblent stratégiques :
Espagnac
St Paul
Pandrignes
Marc la tourSte Fortunade
Lagarde Enval
Cornil
Le Chastang
LaguenneChameyrat
Favars
St Mexant
Naves
St Clément
Lagraulière
St Jal
Pierrefitte
Seilhac
Bar
CorrèzeVitrac surMontane
Gare de Corrèze
Eyrein
Orliac de Bar
St Salvadour
Chamboulive
Beaumont
Les angles sur Corrèze
Gimel lesCascades
St Priest de Gimel
St Martial de GimelSt Bonnet
Avalouze
Chanac les Mines
Ladignac sur Rondelles
Chanteix
St Germain les Vergnes
St HilairePeyroux
Pôle urbain central Bourg Structurants Commune d’accueil
0 5 10 km
N
Tulle
# 61
> 3 - L’environnement au coeur des stratégies de développement futur.
Espagnac
St Paul
Pandrignes
Marc la tourSte Fortunade
Lagarde Enval
Cornil
Le Chastang
Chameyrat
Favars
St Mexant
Naves
St Clément
Lagraulière
St Jal
Pierrefitte
Seilhac
Bar
CorrèzeVitrac surMontane
Eyrein
Orliac de Bar
St Salvadour
Chamboulive
Beaumont
Les angles sur Corrèze
Gimel lesCascades
St Priest de Gimel
St Martial de Gimel
St BonnetAvalouze
Chanac les Mines
Ladignac sur Rondelles
Chanteix
St HilairePeyroux
0 5 10 km
N
Gare de Corrèze
St Germain les Vergnes
Laguenne
50 - 7540 - 5030 - 4010 - 30
Tulle
Pourcentage de surface communale agricole ( Données AGRESTE 2000 )
Mais comment endiguer le phénomène en cours ?
Il est certain que la ville pâtit d’un déficit d’image. Pour le plus grand nombre, lorsque l’on parle de la Tulle, on
parle d’une ville triste et grise enclavée au fond de sa vallée. Parfois, on parle simplement d’un trou.
Afin d’être attractif, le territoire a besoin de se forger une image forte. Il est donc ici question d’identité. Cette
notion de paysage identitaire apparaît de manière détournée dans les objectifs du Scot et se traduit surtout
par une volonté d’effort en terme de qualité de l’urbanisme. Le choix a été fait de se tourner vers un urbanisme
durable soucieux de son environnement. La priorité est donc au renouvellement urbain. Il s’agit de reformuler la
ville actuelle afin de la rendre plus attractive.
Malgré une perte de vitesse certaine, l’agriculture reste très présente
sur le territoire. 49 % de l’activité agricole est consacrée à l’élevage
bovin, 9 % aux fruits et légumes et 4% aux grandes cultures. Cette
activité fragile se retrouve aujourd’hui menacée par un déséquilibre
de l’urbanisation. Si l’on confronte la carte de l’extension urbaine
avec celle ci contre, on constate que les deux se superposent. Les
communes des plus agricoles sont aussi celles où l’urbanisation gagne
le plus de terrain. Conscient de la richesse et de de la fragilité de ces
milieux ainsi que de la menace qui pèse sur les activités agricoles, le
SCOT vise une prise en compte plus importante de cet environnement
agricole et naturel. L’environnement est même appelé à devenir le fil
conducteur principal pour l’aménagement du territoire.
pourcentage de surfaces communale agricoles. En 2000.
Les grands objectifs sont:
- Assurer la pérennisation de la ressource en eau.
- Développer la multi-fonctionnalité de l’agriculture et de la forêt.
- Affirmer une politique énergétique territoriale .
- Articuler la politique d’accueil souhaitée par les élus avec le maintien d’une agriculture vivante.
- Préserver durablement les espaces d’intérêt écologique et paysager à l’échelle du SCOT.
- Mise en place d’un urbanisme durable, respecteux de son environnement.
- Préserver le patrimoine architectural mais aussi paysager.
Le paysage constitue le premier critère d’appréciation visuelle de la gestion d’un territoire dans son environnement
. C’est la résultante de la gestion d’un territoire. Le SCOT reste assez flou sur la question du paysage. Il vise à
mieux le prendre en compte et à lui accorder une place prioritaire. Mais le paysage apparait surtout comme la
résultante des grands objectifs environnementaux .
> 4 - Le développement économique.
> 5 - La mobilité au coeur du projet de territoire.
Espagnac
St Paul
Pandrignes
Marc la tourSte Fortunade
Lagarde Enval
Cornil
Le Chastang
Laguenne
Chameyrat
Favars
St Mexant
Naves
St Clément
Lagraulière
St Jal
Pierrefitte
Seilhac
Bar
CorrèzeVitrac surMontane
Gare de Corrèze
Eyrein
Orliac de Bar
St Salvadour
Chamboulive
Beaumont
Les angles sur Corrèze
Gimel lesCascades
St Priest de Gimel
St Martial de Gimel
St BonnetAvalouze
Chanac les Mines
Ladignac sur Rondelles
Chanteix
St Germain les Vergnes
St HilairePeyroux
Zone d’activité intercommunale à conforter, étendre, diversifier
Secteur du territoire suceptible d’accueillir les deux prochaines zones d’activités
0 5 10 km
N
TulleLes Alleux
NAVELa Geneste
La montane
Au cours des dernières années, les données en termes d’activité
et de commerces ont été complètement chamboulées.
Auparavant concentrée sur les pôles urbains, l’activité s’est
déplacée sur des espaces plus vastes souvent en dehors de la
commune. Pour ce qui est du commerce, les trente glorieuses
ont vu exploser les grandes surfaces qui ont profondément
modifié les habitudes et les lieux de consommation.
Cette logique se poursuit pour les zones d’activité. On cherche
à favoriser le maintien et le développement des services, de
l’artisanat et des commerces dans les centres-bourgs. Mais
pour ce qui est des grandes et PME, l’objectif est plutôt de les
accueillir dans des zones d’activités à vocation intercommunales,
plus fonctionnelles, et mieux accessible, car situées au carrefour des grands noeuds de circulation (Échangeurs
autoroutiers). La gestion de l’économie locale se fait maintenant à l’échelle intercommunale. Il est ainsi prévu de
conforter les deux zones intercommunales actuelles et d’en construire deux nouvelles si nécessaire. Pour ce qui
est des commerces, l’offre actuelle a été jugée suffisante pour les 15 années avenir, mais on envisage cependant
l’évolution de ces zones. Il s’agit d’en faire des zones plus attractives, respectueuses de l’environnement et en
accord avec les modes de consommation durables émergents.
La mobilité est au coeur du SCoT, on peut même dire que c’est la colonne vertébrale qui tient le projet et
conditionne tout le reste. Comme le montrent les documents graphiques précédents, l‘ accessibilité d’un espace
est la condition première du choix de l’installation des particuliers et des entreprises. L’A89 et la RN 89 ont
# 63
largement conditionné l’aménagement
de ce territoire.
Le SCOT prévoit un remaniement
en profondeur de la mobilité sur le
territoire. Il s’agit de promouvoir une
mobilité durable c’est-à-dire une
mobilité qui concilie les objectifs
environnementaux (économies
d’énergies et d’espace, réduction des
nuisances, protection des sites naturel,
paysages), sociaux (droit au transport
pour tous) et économiques (assurer
l’accessibilité , le désenclavement et
l’attractivité des pôles d’emploi, des
lieux d’habitat, de services et faciliter
leurs liaisons, organiser la circulation
des marchandises)
Espagnac
St Paul
Pandrignes
Marc la tourSte Fortunade
Lagarde Enval
Le Chastang
Laguenne
Chameyrat
Favars
St Mexant
Naves
St Clément
Lagraulière
St Jal
Pierrefitte
Seilhac
Bar
CorrèzeVitrac surMontane
Gare de Corrèze
Eyrein
Orliac de Bar
St Salvadour
Chamboulive
Beaumont
Les angles sur Corrèze
Gimel lesCascades
St Priest de Gimel
St Martial de Gimel
St BonnetAvalouze
Chanac les Mines
Ladignac sur Rondelles
Chanteix
St Germain les Vergnes
St HilairePeyroux
Pôle multimodal de Tulle à Renforcer Pôle multimodal de Gare de Corrèze Pôle secondaire d’échange à anticiper
0 5 10 km
N
Tulle
Brive
Egletons
Uzerche
A89
A89
A20
D940
N89
N89
N 120
N 120
D940
A20
Voie ferrée et gare SNCF Ligne TER (Bus)
Cornil
Le projet de mobilité . Sur le Territoire du SCoT
Ce projet se met en place à l’ échelle intercommunale. S’appuyant sur le nouveau mode d’organisation du territoire,
avec des bourgs définis comme structurant autour du pôle central de Tulle. Il a pour objet de développer des
solutions innovantes de mobilité qui constituent un gage d’attractivité pour le territoire. Il s’agit de développer
l’intermodalité des transports, de favoriser la coordination et la synergie entre les différents partenaires,
afin d’assurer une desserte plus fine et efficace du territoire. Ces logiques nouvelles sur le territoire auront
nécessairement un impact sur l’implantation des futures zones d’activité, d’habitat et de services. L’objectif à
terme et de limiter les déplacements et de passer d’un modèle basé sur la mobilité individuelle à un système où
la mobilité collective est privilégiée. Cette conception nouvelle de la mobilité ne doit pas être considérée comme
une contrainte. C’est un atout majeur, ressource pour des projets s’inscrivant dans une logique durable.
Par exemple, l’aménagement de la voie ferrée entre Brive et Egletons pourrait permettre la mise en place de
navettes pendulaires desservant régulièrement les pôles d’emplois de Brive et de la Montane. Cela permettrait
d’endiguer le trafic quotidien de milliers de véhicules qui empruntent chaque jour ces itinéraires. La gare
deviendrait ainsi un noeud autour duquel, tout s’articule . La création d’un pôle multimodal autour de cette
gare et le développement des lignes TER et BUS sont autant de paramètres qui devront être pris en compte et
s’accorder avec les dynamiques déjà existantes (RN89, A89) afin de faire évoluer durablement ce territoire.
De nouvelles centralités sont ainsi définies. Des réponses sont apportées en terme de désenclavement de la ville.
L’arrivée de nouveaux moyens de transport, permettra une meilleure irrigation du tissu urbain. En le rendant plus
accessible, le pôle urbain est affirmé, donc plus attractif. La ville s’ oriente vers des logiques nouvelles, celles
d’une ville compacte. À Tulle, tous les regards semblent se porter vers le quartier de la gare qui devient alors un
pôle prééminent où les enjeux et opportunités de développement sont majeurs.
> Le pôle multimodal de la gare de Tulle et la médiathèque.
La gare actuelle
Le futur pôle multimodal
Le futur parking relai
La future médiathèque
plan de situation. Tulle
# 65
Ce projet se veut la résultante directe des grandes orientations fixées par le SCOT. Le programme et le suivant :
— Organisation des différents modes de transport sur le site, mise en place de parcs de stationnement adaptés
(bus, voitures, vélos)
— Densification de l’aménagement urbain autour de la gare : médiathèque, autres équipements et services,
habitat,…
— Aménagements des liaisons piétonnes vers le centre ville et les différents équipements et services de la
ville.
C’est un programme cohérent et ambitieux qui semble en accord avec le SCOT, mais lorsque l’on se confronte
à la réalité, on s’aperçoit que ce projet reste timide. Le paysage semble avoir été oublié. C’est un projet qui
manque de hardiesse, il n’exploite pas les emprises disponibles. Par défaut de place, cet espace autour de
la gare devient un immense parking sur lequel on implante une médiathèque. Le pôle multimodal se retrouve
coincé derrière celle-ci. Le projet s’étire sur une étroite lanière. La fonctionnalité de cet espace semble poser
problème. Le piéton est relégué à l’arrière-plan. Il n’y trouve pas réellement sa place. Encore une fois la voiture
est reine de l’espace.
L’étude de ses grands objectifs à permis d’établir une série d’analyses essentielles à la compréhension des
logiques régissant ce territoire. La volonté est là pour une réflexion et gestion globale de l’espace. Les objectifs
sont d’envergure. La durabilité apparaît comme fil conducteur de ce projet de territoire. Que ce soit sur le plan
social, sur le plan des transports, de l’environnement ou des paysages le SCoT affiche beaucoup d’ambitions.
Cepandent, lorsqu’on porte un regard sur les actions concrètes, sur les projets, on se rend compte d’un léger
décalage. Certaines données de ce programme semblent s’être envolées, le paysage fait partie de celle-là.
L’objectif premier de ce projet de territoire est de donner un nouvel élan à l’aire urbaine. Le SCOT se veut
être une liste de solutions concrètes pour combler le déficit identitaire, pour redonner au pôle urbain un
rayonnement départemental et régional, afin de mener une politique globale d’accueil aussi bien pour les
populations que pour les entreprises. Il est donc ici question d’image et d’identité pour ce territoire. C’est
donc bien une question de paysage et de paysagiste qui se pose. Comment peut-on concilier développement
économique et paysage ? Comment concilier développement urbain et paysage ? Comment accorder la ville
et son territoire ? Comment redonner une identité forte à cette ville ? Une image qui puisse la replacer en
compétition au rang régional ?
Comme la ville à son histoire propre, l’identité a, elle aussi, son passé singulier. Tulle autrefois ville appréciée
et devenue ville dépréciée et délaissée. La cause de ce déficit d’image est complexe . Il résulte de la corrélation
entre histoire, transformations sociales, urbanisme, architecture et paysage. L’ identité prenant inéluctablement
place dans un repère spatial, territoire et identité apparaissent alors comme intimement liés. Une identité ne
peut pas se construire en omettant ce qui la supporte et la contient, c’est-à-dire son territoire.
Que signifie habiter à Tulle aujourd’hui ?
La ville se caractérise par plusieurs identités, son identité réelle et son identité cachée ou oubliée.
La réalité de la ville est aujourd’hui, une ville déficitaire d’image. Le passé historique et social de la ville a laissé
la ville dans une situation pernicieuse. S’ajoute à cela, le difficile contexte social qui a donné lieu à une identité
stigmatisée. Cette image constitue une représentation mentale qui tend à exagérer la situation de la ville et lui
porte préjudice.
Tulle est une ville en continuelle quête d’identité. «Tulle, la Belle», «Tu’lle à vu, Tu’lle a fait « ou « Sort de ta bulle,
vient à Tulle» .... désespérément, la ville recherche un slogan, qui pourrait contribuer à redorer son blason ...
mais sans grand succès.
Cependant, Tulle bénéficie aussi d’une image cachée, d’une image non révélée. Cette identité c’est celle de son
territoire, de son histoire, de son urbanité et de sa vallée.
Pendant, ces 50 dernières années, ce potentiel identitaire semble avoir été mis de côté. La prospérité économi-
que suffisait à elle seule pour garder ce territoire en tension.
Aujourd’hui, la ville cherche à redevenir un territoire d’accueil. L’enjeu pour Tulle est de réaffirmer son identité,
de se fédérer une image forte, une image nécessairement globale et collective qui deviendra gage d’attractivité
pour l’aire urbaine. Pour cela, la ville est dans l’urgence d’exploiter son potentiel identitaire. Bien entendu, le
paysage à lui seul ne résoudra pas les enjeux de cette ville. Mais il est certain que le territoire et l’environnement
qui lui est lié peuvent devenir le support d’un projet de territoire durable qui contribuera à fonder une nouvelle
identité globale que la ville pourra porter. La ville doit ainsi se recentrer sur elle-même, mais aussi et surtout
s’ouvrir à son contexte. Il s’agit donc de s’appuyer sur les valeurs partagées comme l’histoire, l’architecture,
l’urbanisme et le paysage pour les projets d’extension et de réhabilitation future de cette Ville.
UNE IDENTITE à REAffIRMER.
# 67
> Un choix qui se justifie naturellement du fait de sa centralité sur le territoire.
Le quartier Sud occupe un rôle
prépondérant dans la ville. De
nombreuses caractéristiques imposent
ce site comme une zone à forts enjeux
sur le territoire :
Le quartier de la Tulle Sud, au cœur
du pôle urbain, concerne une
emprise foncière importante qui
pourra fortement évoluer dans les
années à venir et qui nécessite une
anticipation de la politique foncière
(nouvelles acquisitions, échanges…) et
d’aménagement. Il apparaît comme un
site stratégique pour le ScoT.
Le quartier est au coeur de la politique
de mobilité. Il est situé à la confluence
de plusieurs axes de déplacements
(routiers et ferrés pour les transports
collectifs urbains et interurbains). C’est
un espace directement concerné par le
projet de pôle multimodal.
C’est un quartier détenant des
ChoIx D’UN SITE
Quartie
r Tulle
SudTULLE
LAGUENNE
infrastructures et espaces fédérateurs d’importance intercommunale, départementale et inter – régionale (
zones commerciales, pôle universitaire, services administratifs, médiathèque…) Le quartier localise peu à peu
les principaux équipements et services de niveau intercommunal et départemental. Cette logique est appelée à
se poursuivre.
Le quartier Tulle Sud, constitue un quartier vitrine. C’est la principale entrée ou sortie de ville. C’est l’image de la
ville lors du passage sur la RN89 ou depuis la voie ferrée.
Cet espace constitue une articulation de l’aire urbaine Tulle et celle de Laguenne.
Le quartier est situé dans un environnement paysager remarquable, lové en fond de vallée et à la confluence de
trois rivières. La Corrèze y constitue une centralité.
Dès lors , ce site apparaît comme un lieu tout à fait opportun pour être le support d’une réflexion plus poussée
concernant les problématiques de ce territoire.
Vue sur le Quartier Tulle Sud . Un centre commercial à gauche, une zone artisanale au centre et la gare à gauche.
# 69
Le site en quelques chiffres ...
> Environ 33 hectares
> 1200 m x 350 m
> + 7000 véhicules / jour sur RN89
> 8 trains Tulle/ Brive par jour
> 5 trains Tulle/ Ussel par jour
> Une zone d’activité, une zone commerciale, un pôle
administratif et un pôle universitaire
Transect du Site. Sud-nord
# 71
Transect du Site. Sud-nord
Transect du Site. Sud-nord
LE SITE.
Voici l’espace dans ces trois dimensions. On remarque que ce quartier s’organise autour de la Corrèze qui est
en son centre. De part et d’autre, le quartier s’étale sur un long linéaire. Ce territoire apparaît aussi comme une
articulation en entre la ville au Nord, le quartier de Souihac à l’Ouest, le monde rural au Sud et l’aire urbaine de
Laguenne à L’Est.
préSEnTATion & AnALYSE SYSTémATiQUE.
# 73
LE SiTE HéTéroCLiTEServices, commerces, activités industrielles, artisanat et habitat.
Le quartier de Tulle Sud est composé d’une juxtaposition de secteurs aux usages et fonctions bien définies. C’est un quartier hétérogène où les différentes fonctions se côtoient géographiquement, mais sans se mélanger ni s’accorder.
La construction de cette partie de ville a commencé autour de ce qui est aujourd’hui un pôle administratif et universitaire, en périphérie de la ville industrielle de Souilhac.
L’arrivée de la gare en 1877 va être l’élément déclencheur de la construction de ce quartier. L’arrivée des infrastructures bouleverse le paysage de la vallée. La ville basse est confortée. De nouveaux faubourgs s’y construisent, notamment pour loger la population ouvrière. Souilhac-Sud en fait partie. L’activité de la gare prospère rapidement. Le quartier devient le centre de l’activité économique de la ville. C’est un pôle d’échange primaire à la croisée de la ligne Brive-Ussel (Nord-Sud) et du Transcorézien (Est-Ouest) aujourd’hui disparu.
Se développe alors la Cité Cazeau. Elle regroupe d’abord uniquement une activité industrielle (Usine à Gaz, scierie, fabrique d’accordéons...) Ce n’est que plus tard que ce quartier sera habité. L’usine à Gaz est aujourd’hui devenue un centre administratif pour EDF, le reste est occupé par des hangars sans grande valeur qui servent de stockage à l’activité artisanale de la ville. La naissance et l’implantation de la zone industrielle sont étroitement liées au développement de la gare.
La zone industrielle a toujours eu une vocation industrielle, même si ces activités ont changé au cours du temps (Fabrication de meubles, travail du bois, abattoirs) plus récemment ce sont les artisans et certains commerces qui ont investi la zone.
Pour ce qui est de la zone commerciale, elle était autrefois une zone de stockage et de maintenance annexe à la gare. Dans les années 1960, lors de la suppression de la ligne du Transcorrézien et du déclin de la gare, la zone a été investie par les centres commerciaux (Leclerc, BUT, Defimode ...)
Le quartier d’entrée de ville depuis Laguenne est un quartier principalement résidentiel, c’est l’un des accès principaux à la ville qui fait la transition ave le pôle urbain de Laguenne. Ce quartier est accolé à la limite communale. Le passage entre les deux communes se fait bizarrement à travers une zone urbaine délaissée de toute considération esthétique.
Tout autour, sur les coteaux, se sont installés différents quartiers comme la cité Baticoop ou le quartier des Condamines . Leur vocation est résidentielle uniquement.
Aménagement de la route vers Brive ...
Anciens abattoirs, aujourd’hui mac Donald ...
Les berges en face de la gare ...
La Corrèze malmenée ...
La zone commerciale autrefois ...
L’usine à gaz. La gare en arrière plan.
mise en arrière plan ...
La zone industrielle. La gare en arrière plan.
Une gare en pleine effervescence.
Juste en face, une zone de stockage SnCF. Les deux zones étaient desservies par le
chemin de fer.
... autrefois sauvages.
Ambiances d’antan ...
# 75
L’inSErTion DU QUArTiEr DAnS LE TErriToirE.
Aujourd’hui ce quartier de Tulle Sud s’est imposé malgré lui comme élément constitutif de l’identité de la ville du fait de sa situation stratégique dans la ville. Cet amas de boîtes contenant commerces et activités diverses marque l’extrémité de la ville.La limite communale située en bordure de site, marque clairement une fin. C’est donc un territoire “Lisière”.C’est aussi le paradoxe d’un quartier excentré qui est aussi une centralité. Le quartier de la gare constitue la principale entrée et sortie de la ville, c’est un lieu de passage obligé et inévitable.
C’est une porte physique conditionnée par la morphologie du relief. On ne peut passer que par là. La ville ne peut pas s’étendre plus loin. La porte se ferme.
Sur ce territoire viennent se déposer les pay-sages. Le relief les a directement conditionnés. Sur ces pentes abruptes ne peuvent guère se développer que des boisements. Les paysa-ges sont donc principalement fermés même si quelques replats laissent parfois place à de l’agriculture.
L’homme a dû se frayer un chemin à travers ce paysage, comme un nouveau calque viennent se déposer les réseaux. Souvent violentes ces incisions ont permis de se déplacer plus rapi-dement, plus facilement et plus loin.
Finalement, c’est dans ce contexte, en réponse à la fonctionnalité de ces infrastructures que petit à petit s’est composée la ville.
La ville hétéroclyte
Les réseaux de transport
Les paysages
Le relief
300 200 100 0m
Quartier Tulle Sud . Le relief.
# 77
LE rELiEF - Une enclave naturelle .
Échelonné entre 200 et 330 m d’altitude, le quartier est installé lové au creux de la vallée de la Corrèze. De part
et d’autre du léger replat qui caractérise la zone, les abrupts versants s’élèvent rapidement pour atteindre les
collines alentour.
La confluence de trois rivières (Céronne, Corrèze et Montane) a façonné ce relief en forme de T qui vient clôturer
la ville. En effet, le relief constitue une véritable barrière géographique difficilement franchissable qui clôt phy-
siquement le territoire.
Au centre de cet espace, se trouve la Corréze. À la fois, lien et coupure, cette rivière à un rôle fédérateur pour le
territoire. Fil conducteur, le cours d’eau donne à l’espace sa fluidité et sa logique.
Vue vers le quartier de la gare. Le site marque le début d’une remontée du couloir urbain dans l’étroite vallée.
300 200 100 0m
Quartier Tulle Sud . Les paysages.
# 79
LES pAYSAgES Jardins privatifs, reliquats agricoles, une forêt en progression
La trame des paysages apparaît très verte. Elle est la retranscription directe de la morphologie du terrain. Les
zones abruptes sont boisées. Souvent la roche est affleurante et on ne peut guère imaginer d’autres occupa-
tions du sol.
Les zones plus plates en périphérie de ville sont constituées par de l’agriculture résiduelle souvent sous forme
de prairies pour l’élevage bovin. Le sol peu fertile ne favorise guère les cultures.
On assiste aujourd’hui à une lente fermeture des paysages. La forêt tend à grignoter sur les espaces agricoles.
Il n’en a pas toujours été ainsi dans la région. Au XIXème siècle, les collines et vallées étaient dénudées et effi-
cacement exploitées. Malgré la rudesse du climat et les terres peu fertiles, on y trouvait, en plus de l’élevage,
quelques cultures, principalement du sarrasin, des pommes de terre et de la production fruitière (Pomme).
Finalement, dans les zones urbaines on peut noter une riche trame verte. Ce sont des jardins privatifs. Dans ces
quartiers résidentiels bâtis sur les coteaux, chaque habitation a son jardin.
En contrepartie, on trouve peu d’espaces verts publics. La pression sur les espaces fonciers n’a guère permis
de libérer des espaces pour les loisirs et la détente de la population.
L’horizon bati de la cité Baticoop. Des coteaux boisés très présents. Un relief imposant. rn89
300 200 100 0m
La trame des réseaux et venue se poser non sans violence sur le paysage . Le paysage a subi de profonds bou-
leversements afin de pouvoir supporter les différentes composantes liées aux infrastructures de transport.
Quartier Tulle Sud . Les réseaux de transport.
# 81
LES rESEAUx - Un entremèlement complexe entre routes, rues et rail
L’arrivée du chemin de fer dans la ville au XIXème a nécessité de grands travaux. Le paysage a subi de grandes
percées. Cette période marque aussi l’apparition des grands ouvrages d’art (Tunnel, pont) qui permirent de
franchir la rivière et les paysages par dessus ou par dedans (Tunel).
La construction de la Nationale 89 dans les années 70 a encore ajouté une couche à la complexité de ce réseau.
Pour rester efficace et conserver sa fluidité, ce réseau s’est hiérarchisé et mis en place sur différents niveaux.
La nationale 89 est la principale desserte et le seul contournement routier possible de la ville. On recense un
passage de plus de 7000 véhicules par jour. Reliant Brive à Ussel, cette nationale n’apparaît que brièvement
à Tulle. En effet, lorsque l’on arrive de Brive, la ville se révèle au passager uniquement lorsqu’il s’engage sur
le pont franchissant la Corrèze, elle disparaît quelques centaines de mètres plus loin. La route s’enfonce alors
sous terre à travers un tunnel avant de réapparaître dans la commune voisine de Laguenne. L’échangeur mis en
place au sud-ouest (1) constitue par conséquent l’accès principal vers le coeur urbain et la zone d’activité et de
commerce.
L’entrée (2 ) draine la circulation provenant de la D940 et de la N120. C’est un passage important vers la ville.
L’arrivée du chemin de fer et de la route et des lotissements dans la vallée. Un paysage profondemment défiguré .
LE DETAiL DES FrAnCHiSSEmEnTS
rn89. Bretelle de sortie rn89. passage souterrain.
C’est aussi un espace tampon
entre la commune de Laguenne et
celle de Tulle
Finalement, la dernière entrée (3)
marque une entrée secondaire.
Elle a malgré tout son importance
puisqu’elle irrigue directement la
zone commerciale.
Pour ce qui est des voies de
desserte secondaires, elles
s’insèrent souvent en fond de
vallée ou parallèlement aux
courbes de niveau.
RN89
Vers Tulle
Vers BriveRN89
Voie SNCF
RN89
Vers Brive
Vers Laguenne
# 83
rn89. passage souterrain.
Le pont franchissant la Corrèze. rn89 Le pont franchissant la Corrèze. rn89 La route de Brive. rn89
Qu’elles soient routières ou ferroviaires, ces infrastructures de transport ont largement contribué à la modification
de l’image de cette entrée de ville. Il en résulte un paysage complexe et difficilement lisible.
Vers Laguenne
Vers Gare
Vers Ussel
Vers Gare
N120
n120. Entrée de ville. passage souterrain. Vers la zone commerciale
300 200 100 0m
Quartier des condamines
# 85
LA ViLLE CompoSéE - Un tissu urbain extrèmement changeant .
Le développement de la trame viaire a permis la sectorisation des activités. Industries et commerces se sont
excentrés de la ville et se sont installés dans des espaces spécialement dédiés à ces usages. C’est donc de part
et d’autre de la rive, sur un espace autrefois encore libre que les activités industrielles et les grandes zones
commerciales se sont implantés. La plupart du temps, ces espaces sont traités par de grandes boîtes métalliques
agencées le long d’une trame géométrique posée sans aucune logique sur le territoire. Ce non-sens va parfois
assez loin. Le dessin du bâtiment Leclerc, situé tout au sud de la ville correspond exactement à celui du PPRI (
Plan de prévention du Risque d’inondation) !
Pour ce qui est de l’habitat, le développement de la société automobile a favorisé la rupture de la ville compacte
vers la ville résidentielle constituée de pavillons juxtaposés. À Tulle, les quartiers se sont lancés à l’assaut des
coteaux. Il en résulte des entités à vocation uniquement résidentielle comme la cité Baticoop ou le quartier
des Condamines. La cité Baticoop à Tulle est un exemple tout à fait original de par son concept, mais aussi
de par son agencement. Ces petites maisons individuelles, toutes accompagnées d’un jardin viennent s’étager
en longues lignes suivant les courbes de niveau. Vu d’en bas, ce quartier orne alors l’horizon qui est perçu
comme entièrement bâti. C’est une marque singulière pour le paysage de cette entrée de ville. D’autre part, cette
opération urbaine a été conçue pour rendre l’accès à la propriétépossible pour les classes populaires. C’est une
des rares opérations de ce genre!
La cité Cazeau se démarque dans ce quartier, du moins pour ce qui est de sa partie avale, qui marque un effort de
continuité urbaine. Le tissu urbain y est dense. Malheureusement, cet effort n’a pas été mené à terme. Le quartier
se termine en impasse et la logique urbaine est interrompue.
Au même titre que la cité Cazeau, le quartier de Souihac Sud est remarquable pour son effort de lien avec la ville
existante. Ce quartier constitue un étroit couloir urbain parallèle à la rivière.
Plus on s’éloigne de la ville plus l’habitat et diffus et aléatoire. Des quartiers se sont installés en périphérie, mais
en rupture avec la ville existante.
300 200 100 0m
# 87
LA noTion DE LimiTE - Intérieures et extérieures , naturelles et artificielles.
Les limites sont de deux sortes. Elles peuvent être externes donc cloisonnant l’espace . Mais elles peuvent aussi
être internes, c’est-à-dire qu’elles forment des obstacles sur le site.
Le relief constitue une limite externe. La morphologie du terrain empêche la ville d’avancer plus loin. Il constitue
une enclave pour ce quartier qui n’a pas la possibilité de se développer plus loin. Le relief «fabrique» aussi des
portes naturelles qui renforcent la sensation d’entrer et de sortir du territoire.
La limite administrative, n’est pas une limite physique. Elle est uniquement juridique, mais il est intéressant de
constater à quel point cette ligne marque une rupture sur le territoire. Le plus souvent elle est retranscrite par
une coupure franche entre le rural et l’urbain. C’est la lisière de la ville. Un espace souvent déconsidéré.
Les grands axes viaires marquent des limites internes. Difficilement franchissables, ils constituent souvent un
obstacle à la continuité urbaine. C’est le cas de la RN89, destinée uniquement à la voiture, elle marque la fin de
la ville piétonne.
La rivière instaure un lien entre les deux versants de la vallée, mais aussi une limite. Elle coupe l’espace en deux
parties et bien souvent empêche la continuité du tissu urbain.
Le chemin de fer s’est mis en place sur les seuls espaces encore disponibles. les aménagements ferroviaires ont
fortement fragmenté le territoire en y installant des limites physiques infranchissables. La voie ferrée arrivant
à la gare à deux endroits distincts divise l’espace en 4 grandes zones. La zone commerciale à l’extrême Sud est
certainement celle qui souffre le plus de cette limite imposée. La parcelle se retrouve enclavée et très difficile-
ment accessible.
Quartier de la gare
Cité Cazeau
Quartier deSouilhac Sud
Zone industrielle de Cueille
Zone commercialede Cueille
Quartier EntréeLaguenne
Pôle Administratif et universitaire
Quartier des condamines
Citée Baticoop
300 200 100 0m
# 89
Après une analyse systématique des composantes du site (morphologie du territoire, réseau, bâti, paysage). Voici une approche sensible sous forme de promenade. Il s’agit de « vivre » le site, de l’observer de plus près, découvrir ses couleurs et ses ambiances. Notre démarche nous emmènera de quartier en quartier au fil de l’eau. Une attention particulière sera portée vers la rivière qui, bien que mise à l’écart, constitue le fil conduc-teur du site
Tout au long, différentes questions se poseront, des enjeux se dégageront et orienteront finalement vers le projet.
LE SITE. AnALYSE SEnSiBLE.
> L’ entrée de depuis Laguenne
But
Brico Leclerc
Rue du Dr Ramon
Parking
Jardins privatifs
Pont voie ferrée
VoieFerrée
VoieFerrée
Gare
Avenue Wiston Churchill
Corrèze en contre bas
Pont ferroviaire
Habitat collectif
Abrupte Coteau boisé
Jardins privatifs
Jardins privatifs
Une entrée monumentale. Un rapport étroit avec la rivière et le paysage.
Vers Gare
Vers UsselVoie Ferrée
Avenue Wiston Churchill
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Corr
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Zone
com
mer
cial
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cue
ille
0 5 10 15 20 25 m
Ambiance monumentale
et intime d’une entrée ou
sortie où nature et ville
cohabitent ...
Un Quartier porte d’entrée ... Le pont ferroviaire. En direction d’USSEL
# 91
Ce quartier regroupant beaucoup
d’infrastructures liées aux trans-
ports, est caractérisé par son im-
brication fine et intime dans le
paysage.
Sur les berges, cette intimité se
renforce. La monumentalité des
boisements vient se confronter à
l’imposant pont ferroviaire.
La ville s’imbrique dans le co-
teau... le bâti s’entremêle avec
la végétation . La rivière au cen-
tre est en relation directe avec le
tissu urbain.
C’est ici que le Transcorrézien fran-
chissait la Corrèze, aujourd’hui
il ne reste plus qu’un vieux pont
rouillé en décrépitude.
En continuant la remontée du
cours d’eau, on arrive vers la gare.
Cette arrivée est marquée par une
ouverture progressive de l’espa-
ce. On aboutit sur un grand vide
... des terrains SNCF en friche ...
Une partie cette zone est appelée
à accueillir la future médiathèque
intercommunale. Mais quel deve-
nir pour le reste de ces espaces ?
Vers Gare
Voie Ferrée
Avenue Wiston Churchill
Corrèze
Comment rendre ces espaces accessibles ?
Progressivement on s’élève vers la Gare
Ancien pont du transcorrézien Avenue
Winston Churchill
GareEspace en Friche. Quel devenir ?
Avenue Winston Churchill
Progressivement on s’élève vers la Gare
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EDF
Avenue Wiston Churchill
Emplacement de la future Médiathèque
Mémorial9 juin 1944
Tour résidentielle
Entrepots délaissés
Habitats et commerces
Habitats et commerces
Talus
7 voies ferrés
Gare
Marché couvert
Quartier de Souilhac
> Le quartier de la gare.Une zone de vide en coeur de ville. Un espace en quête de devenir .
0 5 10 15 20 25 m
AA’
# 93
Ce quartier autrefois entièrement
dédié au fonctionnement de la
gare est aujourd’hui un grand
espace vide en attente de devenir
. Sur les sept voies de chemin
de fer, uniquement deux sont
actuellement utilisées ... (Une
vers Ussel, l’autre vers Brive)
Le quartier s’organise sur une vaste
plateforme édifiée pour accueillir
les infrastructures ferroviaires.
Ces terrains dominent la cité
Cazeau, juste en contrebas ... Une
médiathèque intercommunale et
un pôle multimodal vont bientôt
prendre place , juste à côté de la
gare ... mais que faire des espaces
libres restants ? Quelles vocations
confier à ces terrains ? Faut-il y
refaire de la ville ?
Ces terrains SNCF tendent
aujourd’hui à tomber en
désuétude... l’histoire riche et
effervescente de ce quartier
doucement s’efface... le quartier
perd son identité. N’y aurait-il
pas une solution pour raviver la
mémoire de ces lieux ? Refaire
vivre cette gare, l’épopée du
Transcorréziern et ce pôle
d’échange stratégique pour
l‘économie de la ville ?
Talus boisé Gare Quartier résidentiel7 voies ferrées, 5 inutilisées.
Cité Baticoop Cité Cazeau
GareVoie 1Voie 2
Espaces sans caractère ! quelle image leur donner demain ?
Histoire du Lieu ?
Entrepots inutilisés Vallée de la Céronne, un horizon toujours boisé. Marché couvert.
Un espace vide sans fonction. Parking improvisé.
Devant et autour de la gare, la
voiture est reine ... le piéton n’y
trouve que difficilement sa place
...
Ce quartier désigné comme
centralité à l’échelle du SCOT
est appelé à se développer, il
deviendra noeud d’échange
primaire pour ce territoire. Les
enjeux sur ces espaces sont
majeurs ... Comment peut-on
concilier le besoin de parking
avec la ville ? Une ville durable
où le piéton et les circulations
douces sont privilégiés. Comment
peut-on affirmer la centralité de
ce quartier ? Comment le relier
aux quartiers périphériques ?
Comment en faire un lieu de vie
qui ne soit pas uniquement lieu
de passage ?
De part et d’autre, le quartier
s’ouvre vers la vallée de la Montane
et de la Céronne . L’horizon boisé
constitue une constante. Il permet
où que l’on soit au regard de
s’échapper au loin ... Cependant
cette masse verte contraste
fortement avec la ville dense est
minérale... Comment réconcilier,
accorder ces deux entités ?
Avenue Wiston Churchill
Vers Souilhac
Vers Laguenne
La gareEspace public ou parking ?
Vers Souilhac
Avenue Winston Churchill
Vers Laguenne
Vallée de la Montane, Horizon vertCentre culturel et sportif
Vers Vallée de la CéronneAncien Chemin de Fer (Transcorrézien)Mémoire du Lieu ?
Mémorial 9 juin 1944 ?
# 95
Ancienne voie du transcorrézien
Rue du 9 juin 1944
Rue du Tir
Rue des Martyrs
Rue Pauphile
Rue du Dr Valette
Pont des Martyrs
Corrèze
Céronne
Parc Public
Jardins privatifs
Coteaux boisés
Bâtiment communauté de Commune
Musée des Armes
IUTEcole
Parking
> pôle administratif et universitaireUn quartier qui a perdu son âme, Une rivière-limite, au coeur du site mais absente.
Parking
Bain Douche ?
Conflence Corrèze - Céronne. Une rivière endiguée et mise en arrière plan ...
Corr
èze
La place de la manufacture d’arme autrefois fédératice pour ce quartier. Aujourd’hui un grand parking.
Nous sommes maintenant juste
de l’autre côté de la rivière, dans le
pôle universitaire et administratif.
La rivière constitue ici une limite,
souvent cachée, avec le reste de
la ville ... Le cours d’eau est tout
proche et pourtant invisible. La
hauteur disproportionnée du bâti,
et la forte densité, ont tendance
à endiguer le cours d’eau qui se
retrouve relégué en arrière plan.
Cet espace qui constituait
autrefois l’amorce du quartier de
Souilhac, regroupe aujourd’hui
le pôle universitaire de Tulle (IUT,
École, Centre d’apprentissage...),
Céronne en contre bas
Rue Pauphile
Construction hors échelle ?
Barrière visuelle
Jardins privatifs, berges privées
Où est la rivière ? La voiture est reine, les berges et espaces publics lui sont dédiés ...
Vers la gare ... quelle place pour le piéton ?
# 97
mais c’est aussi un pôle
administratif notoire regroupant
les administrations d’échelle
intercommunale. Ce quartier tout
proche de la gare est cependant
difficilement accessible surtout
pour les piétons... Comment
assurer une continuité piétonne
vers ce quartier ?... Comment
assurer un accès fluide pour les
gens qui viennent de la gare ?
Cette zone s’agençait autrefois
autour d’une grande place
fédératrice pour ce quartier.
Autour d’elle, s’organisaient petits
commerces et vie sociale pour
les ouvriers de la manufacture
d’armes, juste derrière. Cette
place est aujourd’hui dédiée à la
voiture, elle est devenue parking.
Le quartier a perdu ses repères.
Le Musée des armes témoigne
de l’histoire industrielle... Mais
comment refaire vivre la mémoire
de ce quartier à l’intérieur même
de la ville ? Comment en refaire
un lieu de vie agréable pour les
habitants ?
Nous sommes maintenant juste
à côté de la rivière. C’est en
descendant sur ses berges que
le cours d’eau devient enfin
Continuité piétonne ?
Une place qui a perdu son âme ...
Horizon boisé Bâtiment communauté de CommuneMusée des armes et pôle universitaire
Et le piéton dans tout ça ?
Le pôle universitaire et administratif ...
Rapports d'échelles disproportionné Villa privée
Ville + 4 m
Rivière
Une rivière qui dérange, le ville ne cesse de gagner du terrain ...
Berges inaccessible en contre bas ...Un paysage quasi invisible depuis la ville ...
AA’
Cit
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du
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0 5 10 15 20 25 m
AA’
perceptible. Ici, la rivière marque
fortement le paysage urbain. La
Corrèze constitue un lien visuel
fort entre-la cité Cazeau à gauche
et le quartier de Souilhac à droite.
Mais cette rivière marque aussi
une rupture qui scinde la ville par
une limite infranchissable. Deux
entités sont alors constituées.
D’un coté la cité Cazeau: un
quartier habité et aéré avec de
larges espaces ouverts, mais au
foncié privé en bord de berge.
De l’autre côté, le quartier de
Souilhac-Sud. Ici, la ville dense se
serre contre le fleuve et le domine.
Une étroite lanière publique a
été aménagée en bord de rivière.
C’est le seul espace de ce genre
dans le quartier Tulle Sud ...
Malheureusement, il est difficile
d’accès et toujours à l’ombre. La
ville établit donc ici une liaison
concrète, mais fragile avec son
cours d’eau.
Le lien existe, mais cet espace
est insuffisant pour que la ville
puisse réellement s’associer à
sa rivière, et se construire une
identité autour d’elle.
Continuons maintenant notre
cheminement à travers le quartier
de Souilhac-Sud.
Rivière endiguée Citée Baticoop, horizon bâti
Espace vert public ?Quel rapport avec la rivière ?
Horizon boisés
Accès aux berges ?
Citée Cazeau
Rue du Dr Valette CorrèzeJardins
privatifsJardins privatifs
Jardins privatifs
Quel rapport avec la rivière ?
Accès aux berges ?
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Cit
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# 99
Rue du Dr Valette
CorrèzeJardins privatifs
Jardins privatifs
Stockage Bus
> Le quartier de Souilhac - SudL’annonce de la ville. Une rivière absente.
Le quartier s’organise dans une rue, parallèlement à la
rivière en entrée de ville. C’est un passage imposé lorsqu’on
arrive de Brive et, par conséquent, un lieu concentrant
des flux automobiles importants. Cette rue constitue un
corridor minéral, marqué par quelques jardins au Sud
et dominant la rivière au Nord. Cependant, ce couloir
est entièrement clos. Malgré les quelques mètres qui le
séparent de la Corrèze, la rivière n’est à aucun moment
visible. Les berges à l’Est du quartier sont occupées par
des jardins privatifs, beaucoup d’entre eux sont en friche...
Que faire de ces espaces délaissés ?
Jardins privés
Un couloir urbain très minéral. L’annonce de la ville ... Espace piéton restreint ...
Une ville en escalier
> La Cité CazeauUne impasse / enclave entre Gare et Corrèze
Rue maurice Caquot
Pont des Martyrs
Rue du Docteur Faugeron
Gare Espaces voies ferrés
Rue George Cazin
Discothèque
Parking BusAutosur
MDPH
Entrepot Poste
Cité Cazeau
EDFParking EDF
Artisanat Divers
Quartier des condamines
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Nous voici dans la cité Cazeau, ce quartier est situé entre le talus de la plateforme SNCF et la rivière. Il est
habité à l’Ouest et constitué d’entrepôts à l’Est. Desservi par l’unique rue Maurice Caquot qui se termine en
impasse, le quartier constitue une véritable enclave. Cette zone pourtant au centre du quartier Tulle Sud se
retrouve paradoxalement, écartée et loin de tout.
# 101
Cité Cazeau ? Encore viable ? Enchevêtrement d'entrepôts Vallée de la CéronneVallée de la Montane, Horizons boisés ...
Es ce bien une rue ?
Descente vers la cité ...
Rue - Trottoir ?
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CC’
BB’AA’
Le passage qui s’est imposé comme
rue descend régulièrement vers la
cité ... nous sommes ici dans ce qui
ressemble à une amorce de ville et
une prolongation du tissu urbain
existant.
Vue du dessus, la vision est tout
autre. Le quartier apparaît alors
comme un enchevêtrement de
hangars et entrepôts de tout genre.
Comme un «cheveu sur la soupe»,
s’implante ici l’immeuble de la
cité Cazeau . A l’Est et à l’Ouest,
les vallées fortement présentes
permettent une échappée visuelle.
Un quartier enclavé entre deux talus. Le talus SnCF d’un côté, celui de la berge de l’autre.
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Un morceau de ville enclavé
Rue du docteur Faugeron. Une impasse
50 cm pour les piétons !
Une enclave d’ Habitat collectif ! Sans commentaires !
Pas d’accès possible, ni vers la gare, ni vers la rivière. Le cours d’eau est relégué en arrière plan ...
Nous voici maintenant, dans ce qui
constitue la partie urbaine et habitée
de la cité Cazeau . La trame est bien
celle d’une ville. On peut même noter
la présence d’un trottoir... 50 cm ont
été accordés aux piétons.
Malheureusement, cet espoir de
ville s’évanouit rapidement. La rue
en impasse aboutit sur l’enclave
d’habitat collectif: de grands bâtiments
s’organisent autour d’un patio-parking
! Quelques appartements semblent
encore habités, mais globalement cette
zone tend à être délaissée...
Bâtiments industriels
Zone industrielle de Cueille Cité Cazeau
Talus SNCF
Rue maurice CaquotTalus
# 103
Rue Maurice caquot ?
Centre Administratif EDF
Parking
Cité Baticoop. Horizon Bati .Rivière ? Pourquoi la cacher ?
Talus SNCF
Cité Cazeau? Bienvenue chez vous !
Entrepot Pompier
A pied ? On fait comment ?
Le bout de l’impasseUne ambiance boisée et intime Jardin privatifs
De vastes jardins privatifs marquent le bout de la partie habitée de la Cité Cazeau . Ces jardins en proportion
énorme par rapport à la taille du quartier constituent d’agréables espaces en étroite relation avec la rivière.
Cependant, ce sont des parcelles privées réservées à quelques privilégiés... Ne pourrait-on pas envisager d’en
faire bénéficier le public ?
Continuons maintenant notre
chemin vers le fond de l’impasse.
Le bâtiment EDF accompagné
de son vaste parking marque
considérablement le quartier. La
cité Baticoop marque l’horizon.
La rivière à quelques mètres est
invisible, cachée derrière une haie
de Thuiyas.
Continuons encore, la sensation
de ville se dégrade ... Est-ce
encore une rue ? La réponse
semble être positive. Quelques
mètres plus loin, émergeant des
entrepôts s’élève un immeuble
d’habitat collectif! Un intrus, seul
élément habité dans ce fond de
quartier !
Jardins privés
Entrepôts divers Cité Cazeau Talus SNCF Boisé
Un parking.
Rivière ?
Encore en ville ?
Zone industrielle et commerciale de Cueille
Corrèze, cachée en contre bas,comme souvent
Parking de la cité
43 Appartements habités !
Le voilà cet immeuble ...... un
parking sur la berge et un bloc de
béton qui le surplombe ...
43 appartements composent
ce bâtiment. Pour l’instant, ils
sont encore viables ... mais pour
combien de temps encore ? Cet
immeuble trouve-t-il encore
preneurs ? En trouvera-t-il encore
longtemps ?
Arrive enfin le bout de l’impasse.
La rue est maintenant un vulgaire
chemin égravillonné dominé
par le talus SNCF, à cet endroit,
densément boisé... Le bâti est de
piètre qualité. Divers entrepôts
s’entremêlent. On y trouve des
reliquats d’artisanat, des zones
des stockages.
L’ambiance n’est ici plus vraiment
celle d’une ville
Ici, la logique urbaine semble
clairement en impasse... quel
devenir conférer à ce quartier ?
comment le relier au reste de la
ville ?
Au bout de la rue, une impasse. Ambiance intime d’une ville en lambeaux !
# 105
TalusAu même titre que la cité Cazeau, la zone industrielle de
Cueille constitue une enclave délimitée par deux talus et la
voie SNCF à l’est.
La Zone industrielle de Cueille. Un espace enclavé, entre rivière et coteau.
La Zone industrielle de Cueille. Cité Cazeau
Un espace tournant le dos à la rivière ...
Rue du Dr Ramon
Habitat CollectifGammVert
Bâtiment DDE
Parking
Rue du Dr Valette
Netto
MC Do
Passage sous voie Ferrée
VoieFerrée
Parking +3 m
VoieFerrée
VoieFerrée
EDEDF
Entrepots et services divers
Cité Cazeau
Souilhac Sud
Souilhac
Corrèze
GammVert CFTTA
> La Zone industrielle de CueilleUne enclave unifonctionnelle à but commercial et artisanal
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Rue du Docteur Ramon ?
Locaux DDE
Espace Boites
Arrêt de Bus
Rue du Dr Ramon
Talus boisé Rue du Docteur Valette . Un caractère routier
Place du piéton ? Première image en entrée de ville . La zone industrielle.
Rue
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La Zone industrielle de Cueille. Une plateforme réhaussée. La rivière en contre bas.
La zone autrefois dédiée à
l’industrie s’est transformée en
zone artisanale et commerciale.
Située en contrebas, cette entité
constitue une des premières
parties de Tulle visibles en entrée
de ville. Lorsque l’on sort de la
RN 89, l’imposant coteau sur la
gauche canalise directement le
regard vers cet amas de boîtes
métalliques à vocations diverses.
L’intérieur de la zone répond
à un traitement uniquement
fonctionnel caractérisé par une
alternance entre rue, petit trottoir
et hangars métalliques.
0 5 10 15 20 25 m
# 107
Fond de scène Vert et boisé.
Espace minéral et métallique. Morne et gris
Question du stationnement ...
Espaces verts ? Tout est gris ...
Place de la personne ?
Quel devenir pour ces espaces ?
Derrière les boisement, en contre bas, la rivière
Espace boites ...
Une rue ?Sommes-nous encore en ville ?
Ici, plus rien ne ressemble à une
ville. L’espace est uniquement
fonctionnel. Quelques dédales
routiers entre des boîtes métalli-
ques à vocation commerciale ou
industrielle constituent une ma-
chine à faire les courses ou autre
activité que l’on utilise seulement
en voiture.
La rivière est absente, au mieux
elle sert à récupérer les eaux plu-
viales...
Du fait de son traitement géo-
métrique, l’alignement des bâ-
timents dessine de profondes
perspectives. Elles génèrent alors
des échappées visuelles vers
les coteaux alentour. Le vert des
boisements vient se confronter à
l’austérité minérale et métallique
de la zone. Le contraste est dé-
paysant, voire troublant. Le quar-
tier est complètement détaché de
son territoire, il semble l’ignorer.
Ne pourrait-on pas envisager de
«réaccorder» ces territoires ?
0 5 10 15 20 25 m
Passage d’un morceau de ville à L’autre...
Passage difficile pour les voitures ...
... impossible pour les piétons !
Rue du Dr Ramon
Un espace sans aucune lisibilité, dédié uniquement à la voiture. Le piéton n’y a pas sa place .
Où sommes nous ?
Les bâtiments métalliques se
succèdent et se répètent les uns
après les autres... on se sent
complètement perdu dans cet
espace. Tout se ressemble, pas de
repères auquels se fier, aucune
lisibilité. L’espace est dédié
entièrement à la voiture, le piéton
n’y a pas de place et pourtant...
c’est là qu’il va chaque jour pour
faire ces emplettes...
Si l’on poursuit notre chemin le long de la rivière, la voie ferrée vient subitement cloisonner l’espace. Le passage
à la zone commerciale, située juste derrière, se fait par une voie à sens unique. Le piéton n’a pas été pris en
compte lors de sa conception à moins que le trottoir de 30 centimètres de largeur lui soit destiné !
# 109
Leclerc
RN 89
Centre Auto Leclerc
Bretelle de sortie
Passage sous voie ferrée
But
Centre E Leclerc
Défi Mode
Rue du Dr Ramon
RN89
Talus boisé
VoieFerrée
Pont
Gare
MontaneVers Laguenne
Vers Brive
BUT
Bricoleclerc
Rue du Dr Valette
VoieFerrée
> La Zone commertialle de CueilleUne enclave commerciale en lisière de ville ou la vitrine de Tulle.
À la confluence de la Montane et de la Corrèze, enclavée entre voie ferrée, rivière , relief et nature «sauvage»,
cette zone constitue une véritable enclave. Du fait de sa situation stratégique en entrée de ville, elle s’impose
comme un quartier vitrine pour Tulle lors du passage sur la RN 89.
Le quartier constitue une secondaire, mais importante entrée de ville, puisque la route en provenance de
Laguenne permet d’accéder directement à l’intérieur de la zone commerciale.
L’entrée / Sortie de la vile ...
Rue du Docteur Ramon
Canyon métallique froid et austère Signalétique omniprésente
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L’entrée se fait dans un espace
simplement fonctionnel, une
machine à consommer composée
d’une juxtaposition de boites.
L’espace est parcouru en voiture
uniquement. Le piéton, le vélo ...
n’ont pas leur place ici.
# 111
Arriver / Partir de la vile ...
Pollution visuelle ... Annonce de la ville ? Coteau Jardiné Hangars,
Commerces
L’image de Tulle lorsque on Entre, Sort ou Passe
Des boites, rien que des boites
RN 89
Voie Ferrée
Bretelle de Sortie
Bretelle d’Entrée
Corrèze Limite communale. Tout s’arrête
Rue du Docteur Ramon
Contraste entre une nature déchaînée et un espace artificiel sans vie. Berge boisée
Scène de Fond toujours boiséeTransition ?
E Leclerc
L’espace commercial s’adosse à
la rivière par conséquent placée
en arrière-plan...
Les berges laissées à l’abandon
et fortement boisées marquent
un contraste fort entre une nature
«brute» et un espace artificiel où
la vie est absente.
Cette enclave commerciale n’est
pas directement desservie par
la nationale 89, elle constitue
cependant la seule partie de
ville visible lorsqu’on entre, sort
ou passe à Tulle. Une véritable
valeur vitrine est alors conférée à
cette zone.
Mais est-ce vraiment l’image que
Tulle veut donner d’elle ?
Arrivée sur la n89. Quelques entrepôts annoncent le passage devant la ville.
le passage devant la ville . La bretelle de sortie, le chemin de fer et la rivière en dessous. La n89 au dessus.
Brico Leclerc CorrèzeBerges sauvagesRue Dr Ramon Jardins
Un espace qui tourne le dos à la rivière ... Accès aux berges ?
Zon
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ne
Viable mais combien de temps encore ?Berges boisées ...
Mais où est la rivière ?
L’espace Boite ...
Noir. Des surfaces imperméabilisée à 100 %
Vert. Des horizons toujours boisés
L’eau s’écoule ... mais vers où?
Fonctionnel ?
Signalétique démesurée ?
Rue du Dr Valette. Une rue ? une route ?
Trottoir ?
Zone commerciale
Porte d’entrée et de sortie de
la ville, c’est aussi espace de
transition entre monde urbain
et rural ... de l’autre coté de la
rivière, sur les abrupts coteaux
les abondants boisements défient
une végétation d’un autre type :
une profusion polluante de
panneaux de signalétique !
La zone est systématiquement
imperméabilisée... les eaux
pluviales semblent rejoindre sans
aucun scrupule le cours d’eau...
L’architecture est à vocation
commerciale uniquement... donc
purement fonctionnelle... pour
l’instant, ces bâtiments sont
encore plus ou moins viables...
mais pour combien de temps ?
Combien d’énergie pour chauffer
de tels volumes ?
Pollution signalétique ...
# 113
Quelle image donner à cette arrivée en ville ? L’homme réduit à un
consommateur .
L’homme réduit à une voiture.
Cet espace se détache totalement de son contexte. Dès lors, il apparaît un contraste fort entre une zone
entièrement anthropisée et une nature sauvage et spontanée en arrière plan.
Aujourd’hui bien que déclinante et malgré ces problèmes (accessibilité, état du bâti, pollution...), cette zone
commerciale semble encore contenter le consommateur. Mais la période contemporaine voit émerger de
nouvelles tendances, de nouveaux modes de consommation remettant en cause ce modèle.
Combien de temps ce modèle de grande consommation saura-t-il satisfaire la population ? Ne faut-il pas réagir
maintenant avant que de se trouver dans une impasse ?
Le centre E Leclerc . Un contraste fort entre univers artificiel et univers naturel.
Le centre commercial . Un grand parking, des bâtiments autour. La voiture est reine.
Voie de chemin de Fer
LeclercFond de scène boisé Un espace 100 % parking.
100 % imperméabilisé.
Des espaces suréclairés ...
et de nuit ?
# 115
il ne reste plus que d’imposante boîtes ...
Ambiance routière renforcée.... Bretelle de sorite
Des espaces figés, vides et sans vie.
De nuit la vitrine s’éclaire. Malheureusement, le
visage nocturne n’est guère plus enthousiasmant.
Lorsque la nuit tombe, l’horizon doucement s’efface.
Les coteaux boisés disparaissent. L’éclairage
prend alors le relais et appuie ce qui, de jour déjà,
apparaissait décadent !
Le paysage prend une dimension totalement
différente. Les bâtiments et grandes masses se
détachent.
La Nationale 89 et sa bretelle de sortie sont largement
éclairées... l’ambiance routière est confortée par la
dureté de l’éclairage.
La lumière à tendance à figer les choses, soudain tout
apparaît calme et vide... se retrouver seul au milieu
de ces grands espaces vides peut, parfois même,
provoquer un sentiment d’insécurité !
Cela répond il vraiment aux besoins du quartier ? Ne
faudrait-il pas plutôt chercher à atténuer l’impact de
cette entrée de ville pendant la nuit ? À qui bénéficie
cet éclairage sachant que la zone ne fonctionne que
de jour ? Est-il réellement utile ?
Encore une fois, l’éclairage de la zone a été conçu de
manière uniquement fonctionnelle, sans réflexion
esthétique préalable... ainsi, au lieu d’offrir un
visage nocturne nouveau, la lumière ne fait que
souligner une identité déficitaire.
Ecoulement des eaux pluviales vers ... la rivière ?
ENoNCE DE LA PRoBLEMATIQUE.
Notre cheminement « découverte »
du site est maintenant terminé.
L’impression générale dresse un
tableau morose. Celui d’un territoire
difficilement lisible, hétérogène,
négligé et en désaccord avec son
environnement.
Ce territoire peut difficilement être
considéré comme ville. C’est un espace
simplement fonctionnel. Une sorte
de machine à consommer (produits,
activité, habitat) qui existe sous
forme d’annexes, accolées à la ville,
puisqu’il le fallait bien. L’intégration
au tissu urbain existant, n’a pas été
une priorité. Il fallait faire vite. Avec
la voiture, les distances s’annulent.
Tout est devenu possible. Cet espace
a été pensé de manière purement
logistique, pour l’automobile et sans
aucun respect pour son environnement.
Rien n’a été fait dans une optique
sociale, rien ne pousse l’homme à un
attachement particulier pour cette
zone. De même pour l’architecture, qui
au même titre répond uniquement à un
critère d’efficacité. On a fait au plus
vite, au plus simple et au moins cher.
Il apparaît donc que cet espace pâtit
d’un fort déficit d’image. Ayant ignoré
son contexte lors de sa construction, le
QUEL DEVEnir poUr CES ESpACES ?
# 117
quartier souffre d’un manque d’identité. L’image renvoyée est dommageable, et son rayonnement touche la ville dans son
ensemble. Cependant, ce quartier Tulle Sud n’a pas que des points négatifs. Ce serait une vision fausse. Cet espace détient
tout une série de potentiels cachés qui ne demandent qu’à être révélés.
- Le quartier est situé dans un environnement privilégié, prenant place au fond d’une remarquable vallée
et à la confluence de trois rivières. Mais ces composantes naturelles (rivières, paysages, biodiversité) ont été qualifiées de
gênantes. Mises de coté et réduits à leur strict minimum, elles se retrouvent sur l’arrière-scène. La plupart du temps, la rivière
est inaccessible.
- À la vue de cette analyse, ce quartier constitue une centralité pour l’aire urbaine Tulle / Laguenne. C’est un
site stratégique pour l’évolution de la ville, son emprise foncière importante lui confère une possibilité d’évolution unique
dans la ville. C’est donc un espace qui nécessite une anticipation en terme d’aménagement.
- Le quartier est situé au croisement de plusieurs axes de déplacements. C’est un quartier au coeur de la
politique de mobilité. Les déplacements y constituent un enjeu majeur.
- Ce territoire est vital pour la ville. Il regroupe des organes essentiels au tissu urbain ( Commerces, services, réseaux
de communication ...). En outre, le quartier regroupe les principaux équipements et services de niveau intercommunal et
départemental. C’est donc un espace fédérateur à l’échelle intercommunale.
- La position du quartier en entrée de ville lui confère le statut de quartier vitrine. C’est la principale entrée/
sortie de ville. C’est l’image de la ville lors du passage sur la RN89 ou depuis la voie ferrée.
Les enjeux qui pèsent sur ce territoire sont majeurs et poussent à réagir. Ne pourrait-on pas accorder cet espace
avec son territoire ? Comment lui conférer une identité nouvelle ayant un rayonnement positif pour l’ensemble
de cette ville ?
En 1975, l’image de la ville a été largement marquée par la construction de la cité administrative. Ce bouleversement du
paysage tulliste a permis d’affirmer la ville en tant que ville-préfecture. De la même manière, la ville ne pourrait-elle pas
subir un nouveau re-lifting autour de ce quartier Tulle Sud ? Mais cette fois-ci avec pour fil conducteur la rivière. Le territoire
et ses composantes paysagères et naturelles deviendraient ainsi l’ élément fédérateur autour duquel s’articulerait alors une
nouvelle forme de ville mixant habitat, commerces, activité, tourisme et infrastructures liées aux déplacements.
Il s’agit donc de repenser ce quartier autour de la gare en terme d’écoquartier. Un quartier en symbiose avec son territoire
qui réponde aux besoins et modes de vie actuels et futurs.
C’est à cette problématique que les orientations de projet essayeront de proposer des solutions. Essayons de synthétiser
l’analyse préalable et de définir les points sensibles sur lesquels agir pour dessiner le devenir de cet espace et saisir ses
enjeux.
LES EnJEUx
# 11902LES EnJEUx
Synthèse des enjeux.
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(Rivière)
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Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
représentation carthographique des principales pistes de reflexion : la carte des enjeux .
# 121
LégEnDE
LégEnDE
Une considération générale du territoire et de ses acteurs ainsi qu’ une analyse détaillée du quartier de la gare
suggère quatre pistes de reflexion majeures pour cet espace :
ECH. 1/5000
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Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
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Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
Affirmer la centralité de cet espace dans la ville de Tulle. Affirmer et valoriser l’image ”vitrine” que ce quartier donne à voir. Redonner à ce territoire un caractère urbain. Réhabiliter ces espaces pour que l’image et l’ambiance dégagée soient celles d’une ville accueillante et agréable qui reflète les aspirations et modes de vie contemporains.
Reconnecter la ville à son territoire . Cela signifie, une meilleure prise en compte de la morphologie du terrain, de la rivière et des paysages dans les partis pris architecturaux et paysagers dans le but d’instaurer une harmonie entre ville et nature. La ville devient ainsi un refuge pour la biodiversité, l’eau de pluie réapparaît à la surface. Il s’agira aussi de ménager les espaces lisières afin d’instaurer un passage cohérent entre ville et espace rural.
La mobilité comme colonne vertébrale du projet. Premièrement: la mobilité sur le site. Il s’agit de lier les différentes entités entre elles, de permettre des circulations fluides à l’intérieur de la zone. Dans un second temps, considérer l’accessibilité de ce territoire, et voir comment, à une échelle intercommunale et départementale, la ville se relie à l’environnement extérieur.
Considérer le devenir de ce espace. Il s’agit de mettre en place des orientations de projet qui dirigent ce territoire sur le long terme. Prendre en compte la dimension économique, commerciale et sociale afin d’apporter un scénario juste d’évolution pour l’avenir de cet espace. La mutation devra être pensée sur une échelle de temps cohérente afin d’apporter une réponse en accord avec la réalité économique et sociale du terrain.
1
2
3
4
DéTAiL DES EnJEUx :
La carte des enjeux paraît complexe et tout semble s’entremêler. Développons maintenant quatre thématiques
illustratives permettant de résumer et comprendre les grands enjeux de ce quartier.
désenclavement de la ville. Dès lors, un enjeu de taille se dégage : celui du caractère et du fonctionnement de
l’entrée de ville.
Quel rôle doit doit-on donner à ces axes de desserte ? Quel traitement leur conférer ? Sommes-nous sur des
routes ou sommes-nous sur des rues ? Quelle image la ville veut-elle donnée d’elle lors de l’entrée, la sortie
ou le passage ?
Pour ce qui est du chemin de fer : comment réadapter les infrastructures au besoin de mobilité actuelles ?
Comment assurer le relais entre transport ferré et transport urbain ? Peut-on envisager une réintroduction du
transport de marchandises ? Doit-on carrément reconsidérer l’emplacement de la gare ?
Toutes ces questions sont comme primordiales pour la ville. L’accessibilité et le traitement de ces accès s’impo-
sent comme la piste de réflexion première avant même de s’intéresser au contenu du quartier.
Axe fédérateur de ce territoire, la RN89 alimente le quartier Tul-
le-Sud et en fait ainsi la principale entrée de la ville de Tulle. Ce
quartier est aussi le seul endroit où cet axe est si proche de la
ville. Le quartier s’impose alors comme la seule séquence de ville
visible lorsqu’on est de passage à TULLE. Au même titre que la
route, le chemin de fer dessert ici la ville. Il apparaît donc que
cette zone regroupe les principales infrastructures nécessaires au
> Entrer, sortir et passer la ville.
ECH. 1/5000
La
Montane
(Rivière)
La
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)
Corrèze
Corrèze
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La
La
(Rivière)
(Riviere)
Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
# 123
Ce premier enjeu d’accessibilité et d’entrée de ville révèle la centralité et le rôle primordial de ce quartier dans la
ville de Tulle. Se dégage alors une nécessité de liaison avec les entités périphériques.
Comment relier ce quartier au reste de Tulle ? Comment permettre un lien avec les quartiers résidentiels situés
aux alentours ? avec le pôle administratif et universitaire ? avec le pôle urbain de Laguenne ?
La gare apparaît dans le quartier Tulle Sud l’élément central autour duquel tout s’organise. Comment assurer le
passage de cette gare vers le reste du quartier ? Vers le reste de la ville ?
Le quartier est composé de manière hétéroclite sous forme d’enclaves juxtaposées. Comment relier ces entités
entre elles ? Comment assurer une continuité urbaine à l’intérieur du quartier ? Comment rendre possible la
porosité entre les deux berges ?
Finalement apparaît l’enjeu de lier ce quartier aux entités naturelles situées en périphérie. Comment marquer
l’effet lisière de ce territoire ? Comment permettre le passage vers les coteaux périphériques ? Quel lien la ville
doit-elle entretenir avec cette nature qui l’entoure ?
> Centralité ou comment lier les entités.
ECH. 1/5000
La
Montane
(Rivière)
La
(Riv
ière
)
Corrèze
Corrèze
La
(Rivière)
Gorrè
ze
Céronne
La
La
(Rivière)
(Riviere)
Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
Le lien entre les entités pourra se réaliser si et seulement si l’enjeu de
mixité est considéré comment un enjeu essentiel de ce quartier.
L’espace commercial et économique auquel nous avons à faire se
distingue par son fonctionnement, sa gestion et son organisation
singulière. Cette entité se détache complètement du reste de la ville et
de son territoire. On peut même dire qu’elle l’ignore.
Cette configuration à des effets dévastateurs sur le territoire, que ce
soit en terme d’image, d’environnement ou d’organisation urbaine.
L’esthétique de ses espaces apparaît désastreuse. Il en est de même
pour l’impact sur les paysages. L’imperméabilisation et la pollution
des sols, mais aussi la pollution de l’eau pose de majeurs problèmes.
> mixité ou permettre une rencontre entre habitat, services et commerces.
> paysages, nature et patrimoine.
Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
ECH. 1/5000
La
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Corrèze
Corrèze
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(Rivière)
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Céronne
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(Riviere)
Reconsidérer cet axe de desserte. Affirmer la notion de Passage.Amélioration de la connexion avec la ville.
Affirmer le caractère urbain de ses axes d’entrée / sortie de ville secondaires.
Remettre en question la pénétration ferroviaire dans le tissu urbain. Réadaptation de l’échelle de l’emprise au trafic actuel.
Reconsidérer les noeuds de connexion des différents secteursentre eux.
Reconsidérer la liaison entre les deux aires urbaines, celle de Tulle et celle de Laguenne
Connecter les deux berges de la Corrèze. Permettre une perméabilité grâce aux circulations douces .
Considérer les espaces encore non urbanisés et les intégrer dans le développement futur, notamment grâce à une ouverture au public.
Considérer les espaces boisés. Travailler sur leur liaison avec la ville.
Reconsidérer l’organisation de ces espaces, revoir la répartition des commerces et de l’activité économique. Penser à l’intégration des extensions urbaines futures. Affirmer la lisibilité de ces espaces.Permettre la mixité entre habitat / commerces.
Renforcer le lien entre les quartiers résidentiels périphériques et lequartier centre.
Prendre en considération la lisière du territoire. Ménager ces espaceslisières afin d’instaurer un passage cohérent entre Ville et espace rural. Exploiter leur monumentalité
Prise en compte de la mémoire des lieux pour les futurs aménagements
Prise en compte de la zone innondable délimitée par le PPRI
Réhabiliter ces espaces afin d’assurer une continuité urbaine et un désenclavement de ses espaces.
Repenser les liaisons entre les différents secteurs du quartier.
Reconsidérer la limite et le lien entre le quartier de la gare et la cité Cazeau.
Affirmer le cours d’eau comme une centralité du quartier. Le cours d’eau devient fil conducteur de ce quartier et instaure une fluidité urbaine
Les vastes zones de parking captent et regroupent de grandes masses d’eau qui se chargent en éléments nocifs
puis s’écoulent vers la rivière. La forme « urbaine » résultante et peu fonctionnelle, elle n’est pas à l’échelle
humaine.
Dès lors, la mixité et la multifonctionnalité des espaces apparaissent comme un point essentiel pour la qualité
du quartier. C’est en mixant, commerces, actvitiés, habitat, biodiversité et paysages, en pensant à l’intégration
des extensions urbaines future que l’on pourra créer des espaces de qualité, fonctionnels, réfléchis et en accord
avec le territoire. Les différents besoins et usages de la ville (habitat, commerces, économie, loisirs...) seront
ainsi mieux intégrés et auront la possibilité de s’épanouir.
# 125
L’impact environnemental de ce quartier est considérable (pollutions de toutes sortes, imperméabilisation des
sols, pollution de la rivière, menace de la biodiversité, pollution visuelle, rivière délaissée et mise en arrière-
plan...) Au dela d’un management environnemental nécéssaire que la zone devra adopter, il s’agit de reconsidérer
en profondeur le patrimoine naturel et paysager du quartier et de sa périphérie.
Comme nous l’avons vu, l’implantation de cette partie de Tulle a profondément perturbé le paysage et l’écosystème
autrefois en place. Aujourd’hui se posent alors différentes questions :
Comment peut-on réaccorder durablement ce quartier avec son paysage ? Comment le cours d’eau peut-il
redevenir une centralité fédératrice pour ce quartier ? Comment relier la ville aux espaces naturels qui
l’entourent ? Ou comment les espaces naturels peuvent-il venir s’intégrer à la ville. ? Comment assurer la
transition entre la ville et la campagne ? Quel caractère donner à cette entrée de ville ?
Comment, en considérant les parties encore non urbanisées peut-on fédérer des espaces de vie sociale pour
les loisirs et la détente ?
Les ressources de ce paysage (bois, énergie motrice de l’eau) ne pourraient-elles pas devenir source d’énergie
propre pour le quartier ?
Enfin, si on considère le patrimoine comme une question de paysage, l’enjeu patrimonial apparaît comment un
point stratégique pour ce territoire. Il s’agit alors d’imaginer comment peut-on intégrer la mémoire de ces lieux
(passé industriel, épopée du Transcorézien, histoire effervescente de la gare, 9 juin 1944) dans la construction
du paysage de demain.
A posteriori, ce détail des enjeux se révèle compliqué et laborieux à résoudre. Mais une vision synthétique per-
met de ramener cette liste à un enjeu principal: l’enjeu identitaire. C’est bien une image qui est en jeu sur ce
territoire, l’image du quartier, mais aussi celle de la ville.
Le SCoT a pour principale mission de mener une politique d’accueil. Il s’agit donc, de voir comment ce quartier
pourra demain constituer un gage d’attractivité pour Tulle et permettre d’inverser la tendance de mitage périur-
bain actuelle, de comprendre comment on peut offrir en ville une qualité de vie semblable à celle que l’on peut
trouver dans la campagne juste à côté. Le relifting de cette entrée de ville aura aussi pour vocation de constituer
une image symbolique et attractive pour la ville. Une image d’appel qui invite à en découvrir plus.
LE proJET
# 12703LE proJET
L’objectif n’est pas ici de «dessiner du projet», mais simplement de donner de grandes pistes de réflexion et de
déterminer les principaux axes du projet . Ce chapitre se déclinera en deux parties : une première sera consacrée
à l’étude de trois grandes thématiques qui permettront de nourrir le future projet. La seconde présentera
des orientations concrètes de projet. Il s’agira donc à l’aide de documents graphiques ( schémas, plan, vues
conceptuelles) de présenter les grands partis pris d’aménagement.
J’ai choisi le Quartier Tulle Sud comme périmètre de réflexion, c’est un espace de taille certes considérable, mais
pertinent dans cette emprise. Ce périmètre s’est imposé comme un espace logique qui mérite d’être traité dans
sa globalité. Mes intentions de projets porteront donc sur toute la zone.
L’analyse des enjeux a permis de pointer la question de l’identité de ce territoire comme prioritaire. C’est donc
sur ce thème que je vais développer mes orientations thématiques destinées à alimenter le projet. Pour être
plus clair, j’ai choisi de diviser cette problématique à identité en trois sous thèmes :
> Puisque la rivière semble être le fil conducteur de ce quartier, nous traiterons en premier chef de la
relation entre la ville et la rivière ou plus généralement la ville et l’eau.
> Puis, nous nous intéresserons à la la question d’entrée de ville. Il s’agit de comprendre ce que
représente réellement un tel espace pour une ville et quels en sont les points sensibles.
> Enfin, nous traiterons de la question de Durabilité appliquée au projet paysage (Relation ville
- environnement, ville -biodiversité, ville - paysage , ville - énergie et ville transport). C’est une thématique
vaste qui pourrait représenter un mémoire à elle seule. Mais nous en dégagerons les éléments essentiels qui
contribueront à affirmer l’identité du futur projet.
orientations thématiques de projet.
# 129
Durant de longues années, Tulle a trouvé les moyens
d’aborder, franchir et domestiquer la rivière. C’est autour
du cours d’eau que la ville s’est construite, et c’est autour
de lui que Tulle s’est fabriquée une identité. L’insertion
de la ville le long du cours d’eau a constitué un véritable
défi qui a stimulé l’imagination et l’inventivité humaine afin
d’établir une relation toujours plus étroite, toujours plus
sûre et plus fonctionnelle le long de l’élément liquide.
Cepandant, ce rapport à la rivière tellement intime et peut-
être devenu trop proche. La ville est tellement serrée contre
le cours d’eau que l’homme n’a plus sa place dans cette
relation. Ce rapport s’est déshumanisé. L’homme en est
court-circuité. C’est alors instauré un lien beaucoup plus
direct. L’eau est considérée comme élément inerte faisant
partie du paysage et devant être intégré au tissu urbain
comme n’importe quel autre réseau ou infrastructure.
La ville a perdu son rapport d’intimité avec son fleuve. Il
s’agit donc aujourd’hui de comprendre comment l’homme
peut retrouver sa place au sein de ce rapport, comment
réussir à renouer un contact physique avec le cours d’eau.
La ville doit changer son regard sur la rivière et prendre en
compte cette Corrèze comme une composante vivante du
territoire. C’est à dire ne plus considérer la rivière comme
un simple fluide s’écoulant dans un canal, mais comme un
élément qui contient de la vie, mais qui aussi en génère
autour d’elle.
LA ViLLE ET L’EAU
C’est près de l’eau et de ses fleurs que j’ai le mieux compris que la rêverie est un univers en émanation, un souffle odorant qui sort des choses par l’intermé-
diaire d’un rêveur. Si je veux étudier la vie des images de l’eau, il me faut donc rendre leur rôle dominant à la rivière et aux sources de mon pays. Je suis né
dans un pays de ruisseaux et de rivières .... La plus belles des demeures serait pour moi au creux d’un vallon, au bord d’une eau vive, dans l’ombre courte des
saules et des osières. Et quand octobre viendrait, avec ses brumes sur la rivière ... mon plaisir est encore d’accompagner le ruisseau, de marcher le long des
berges, dans le bon sens de l’eau qui coule, de l’eau qui mène la vie ailleurs, au village voisin. mon «ailleurs» ne va pas plus loin.
gaston Bachelard, L’eau et les rêves, 1942.
‘‘ ‘‘
Berges sauvages d’un ruisseau Corrèzien. Un réservoir de biodiversité.
> VILLE & EAU : UN RETOUR NéCESSAIRE DE L’hOmmE AU COEUR DE CETTE RELATION :
Le contact physique, toucher, regarder et jouer avec l’eau n’est plus possible dans la ville. Pourtant, la possibilité
pour l’homme d’avoir une relation intime et proche avec l’eau est primordiale. C’est un moyen d’être en contact
direct avec ce qui a produit le territoire et la ville. Rendre l’eau accessible permet d’établir un nouveau rapport à
l’espace public et permet aux habitants de mieux s’approprier la ville.
> LES bERgES, TRANSITION ET ARTICULATION :
La forme et le traitement des berges sont fondamentaux dans la nature des liens que la ville entretient avec l’eau.
Ils expriment l’articulation entre deux milieux et traduisent la force du lien entre la cité et le milieu naturel.
Les berges s’imposent ainsi comme un élément transitoire permettant de réconcilier la ville et son territoire. La
ville faisant partie intégrante du territoire, le traitement des berges est donc un moyen d’agir sur l’ identité de
cette cité.
Par ailleurs, les berges sont aussi source de dynamisme pour une ville ou un quartier. Autour de ces espaces, où
ville et nature se croisent, peut se créer un quartier où l’équilibre social sera privilégié. Les berges constituant de
grands vides ,autour desquels la ville s’organise, peuvent devenir de véritables lieux de détente et de vie sociale
ayant un rôle fédérateur pour la ville.
Les berges et la rivière doivent aussi devenir le support d’articulations autour desquelles la ville peut s’organiser.
Ces espaces constituent un lien visuel, mais ils peuvent aussi être lien physique. La transformation des berges
doit ainsi permettre le passage et laisser place à des cheminements pour longer et franchir le cours d’eau.
Zone piétonne, innichen - AllesWirdgut (architecture)Les berges du rhône. Lyon riverfrontpark. Louisville, USA
Je ne sépare pas les humains du reste de l’écosystèmegilles Clément‘‘
‘‘
# 131
Conservation de la mémoire. Source internet...
Berges accessibles. Source internet...
Berges lieu de vie sociale. Lyon.
rapport urbain à la rivière. Lyon
Berges franchies. . Source internet...
Berges sauvages . Lyon
Kreuzlingen Hafenplatz. paolo Bürgi.
Berges lieu de détente. Source internet...
Berges sauvages.
on a des déclinaisons ... mais le fil conducteur c’est le fleuve, l’idée c’est de rapprocher la ville de l’eau .
Annie Tardivon, architecte paysagiste ‘‘
‘‘
> FRAnChISSeMenT:
passage piéton- Lieu de vie.
Franchissement piéton- münchen (DE)
passage routier. Bois et béton.
Franchissement piéton. Utilisation de bois
Franchissement des éléments naturels.
Traitement bois- verre -métal. passage piéton
Rendre possible le passage d’une berge à l’autre constitue un élément fondamental pour l’articulation spatiale
de la ville. La rivière constitue en effet une coupure scindant la ville en deux parties. Tendre des fils de ponts et
passerelles pour tisser un lien entre les deux berges s’avère alors primordial pour le bon fonctionnement de la
ville. Cette action de franchissement permet de forger des liens physiques entre entités urbaines, mais aussi
d’assurer un lien entre la ville et les composantes naturelles du territoire qui les contient, c’est à dire avec les
berges et la rivière. Franchir c’est en quelque sorte un moyen de vivre le cours d’eau.
# 133
> L’eAU COMMe eLeMenT De COnSTRUCTIOn:
L’eau a trop souvent été considérée comme élément inerte. Mise de côté durant les années passées,elle entre-
tient aujourd’hui une relation pauvre et morne avec la ville. L’eau constitue pourtant un élément vivant en per-
pétuel mouvement. En se l’appropriant, l’eau peut alors être sculptée et travaillée comme n’importe quel autre
matériau. Il suffit de se familiariser avec ces lois et comportements pour que l’eau donne lieu à une créativité
sans limites. Stagnante, coulante, cachée ou visible, l’eau peut contribuer à la richesse et la qualité de l’espace
public urbain. En revanche, l’eau mal gérée est aussi source de nuisance. Innondation, pollutions sont autant de
problèmes liés à une eau incomprise et mal gérée.
L’enjeu est donc de reconsidérer le rôle de l’eau dans la ville, de lui redonner la place qui est due. Il s’agit de
s’affranchir de la traditionnelle buse et bouche d’égout et d’exploiter le potentiel du chemin de l’eau sur son
chemin vers l’exutoire.
Comme peut l’illustrer l’exemple Tulliste, la dégradation et la banalisation des passages aux abords des villes
où le long des axes à fort passage est un phénomène préoccupant sur le territoire français. Or, on oublie trop
souvent que l’entrée de ville est indissociable du centre et de la ville dont elle renvoie une image dans la majo-
rité des cas dégradée. Plus que cela, il apparaît que leur gestion et leur traitement urbanistique se démarquent
fortement du fonctionnement traditionnel d’une ville et engendre souvent des désordres sociaux économiques
à l’échelle de la cité tout entière.
> COnSTAT eT CARACTéRISTIqUeS :
Les entrées de villes se différencient de la ville en terme d’organisation. C’est le cas à Tulle où la ville relative-
ment cohérente et organisée se démarque de l’entrée où les espaces sont indifférenciés et anarchiquement jux-
taposés. Cette organisation semble être la résultante d’une priorité accordée à l’accessibilité et à l’effet «vitrine»
de la zone. Malheureusement, cet effet a bénéficié uniquement à la publicité des enseignes, mais pas à celle de
la ville. Il fallait faire efficace, au plus grand et au plus visible afin d’assurer un impact maximum pour les gens de
passage. Pour le Leclerc de Tulle, c’est chose réussie ! Le mode de développement que ces zones ont connu est
aussi lié à des raisons économiques et administratives. Souvent ces espaces sont moins contraignants en terme
de règlement et le prix du foncier y défie toute concurrence.
> Il en résulte des espaces que l’on ne peut point considérer comme ville, ce sont des zones appréhendées par
une vision routières, fréquentée en voiture uniquement.
LA QUESTion D’EnTréE DE ViLLE
passage devant l’imposant centre Leclerc en entrée de ville. C’est l’image que donne la ville donne d’elle lors d’un passage à Tulle.
# 135
> Ce sont des espaces hétérogènes et temporaires. En constante mutation, ils se «reformatent» facilement.
> Souvent, ces zones sont oublieuses de la dimension culturelle. Leur rapide régénération provoque un oubli
du passé et de la mémoire de ces lieux. C’est le cas à Tulle avec le passé du Transcorrézien, du 9 juin 1944 et de
la gare qui s’est effacé des mémoires.
> Ces espaces cohabitent avec la ville. Ils sont tout proche, mais il n’y a cependant aucun dialogue.
> Ce développement désordonné peut être affecté à différents motifs:
- La priorité financière plutôt qu’urbanistique est complice d’ un laisser-faire architectural et urbanistique.
- Sur ces espaces convoités où la pression est forte, la contrainte environnementale n’a pas constitué une
priorité.
> Cette concentration commerciale excessive a aujourd’hui un rôle néfaste pour le centre
Finalement , il apparaît que l’identité des entrées et l’identité de la ville sont des enjeux qui se rejoignent. In-
consciemment, la dégradation des entrées a affecté l’image de Tulle. L’homme est confondu avec un consomma-
teur. Ces espaces se sont aménagés sans penser à leur intégration environnementale ni paysagère. L’efficacité
a primé. La route a été considérée comme simple infrastructure de déserte et son rôle «d’observatoire » et de
passage devant une vitrine urbaine a été ignoré.
> qUeLLeS SOLUTIOnS ?
Il n’y a pas de solution miracle. Mais l’enjeu majeur est de concilier les questions d’accessibilité et de dévelop-
pement de ces zones dans le cadre d’un paysage harmonieux et valorisant pour l’image de la ville . Cette image
doit être lisible à la fois lorsqu’on passe et lorsqu’on pénètre ou quitte le territoire de la ville.
> La réappropriation de l’espace apparaît comme un point primordial:
Il s’agit aussi de redonner place à l’homme et de favoriser les déplacements doux afin de transformer cette ma-
chine à consommer en ville.
> Le besoin nécessaire d’une politique urbaine et réglementaire de qualité.
Sans intervention politique forte, le pari de reconquérir ces espaces semble d’ors et déjà perdu. La reconquête
de l’espace doit ainsi être basée sur une démarche urbanistique de qualité.
- Le PLU (Plan Local d’Urbanisme) et des règlements spécifiques (charte architecturale, enseignes, signalétique)
demandent a être créées ou reconsidérés.
- Les démarches intercommunales à l’échelle du SCoT doivent être favorisées. Car l’impact de ces espaces atteint
un périmètre plus large que celui de Tulle.
- Cette reconquête implique aussi le besoin nécessaire de compétences spécifiques pour réfléchir aux devenirs
de cette zone et ne pas laisser leur aménagement entre les mains des grandes enseignes commerciales.
> L’intégration de ces espaces à la ville. Assurer une continuité urbaine.
Pour se réapproprier ces espaces, la ville a besoin de les intégrer à son tissu. Cet objectif qui ne peut pas se faire
sans politique ambitieuse de la ville devra nécessairement s’intégrer dans une démarche durable et de qualité.
De nouvelles questions se posent alors : comment intégrer la notion de patrimoine dans ces espaces ? Comment
peut-on se diriger vers un nouvel urbanisme commercial répondant aux modes de consommation émergeant ?
Il s’agit donc de voir comment intégrer les commerces à la ville, et comment les rendre plus accessibles et plus
proches. C’est donc un enjeu de mixité qui se dégage.
> Accorder l’espace avec son environnement.
C’est le dernier enjeu de la liste, mais ce n’est pas pour autant le moins important. Bien au contraire, la mise en
valeur de l’identité paysagère de ces lieux apparaît comme primordiale. Replacer l’homme au coeur de l’espace,
traiter cette zone comme une ville ne peut pas se faire sans inscrire le projet dans une logique durable en accord
avec son environnement. Il s’agit donc d’accorder cet espace avec son territoire et de redonner sa place au pay-
sage et au patrimoine naturel à l’intérieur de la zone. L’entrée de ville constitue aussi un espace de lisière avec
le monde rural. Cette transition demande à être reconsidérée et mieux prise en compte dans les orientations
futures.
Ce point apparaît donc comme point clef de la reconquête des entrées de ville. Paysage et biodiversité s’impo-
sent comme des éléments permettant de générer une nouvelle identité pour le quartier, mais aussi pour la ville.
Pour finir, la question des entrées de ville apparaît comme un sujet qu’il n’est pas des plus simples. Les nom-
breux enjeux de cette zone et la double fonction qui leur est conférée (Identité propre et identité de la ville ) en
font des zones extrêmement sensibles. Leur aménagement est une tâche délicate, les choix et orientations pour
ces espaces nécessitent au préalable une réflexion et analyse de fond et ne peuvent pas être pris à la légère.
# 137
La question de durabilité est un sujet extrêmement vaste. Son traitement dans la globalité et les détails
représenterait un travail conséquent que ce diplôme ne saurait traiter dans son intégralité. Je vous propose
donc de développer les thématiques qui me semblent essentielles, celles pointées dans l’analyse et qui sont
directement en lien avec mon site.
LA noTion DE DUrABiLiTE AppLiQUEE AU proJET DE pAYSAgE.
> MIXITe , veRS Un nOUveL URbAnISMe COMMeRCIAL. .
marktzentrum Kirchpark Lustenau, Autriche
Ce centre commercial donnant sur la place du village est composé de deux étages à vocation
commerciale et d’un étage de parking.
Une grande place se substitue aux parkings
Un parking à l’étage
Une architecture bois, simple mais efficace.
«Mixité» signifie reconnecter la ville à son territoire, ces
commerces son activité et ses services. C’est cette interaction
entre les différentes composantes urbaines et son environnement
qui permettra à ce territoire de redevenir compréhensible et
lui conférera une identité reconnue. C’est cette démarche qui
permettra à l’homme de se réapproprier la ville. Mais comment
cela peut-il être rendu possible ? En vue du modèle urbain actuel,
polluant et gaspilleur d’espace, la ville semble être dans une
impasse. Instaurer de la mixité en poursuivant la même logique
est impossible. Il ne s’agit donc plus d’étendre, mais de réhabiliter
ses espaces. De nouveaux concepts et perspectives urbaines
doivent ainsi être mis en oeuvre. La ville de demain se veut mixte
et proche. C’est donc une ville différente qui se profile. Une ville
où l’espace sera optimisé afin de favoriser les déplacements
doux (piéton et vélo). Il faut dorénavant penser à optimiser les
usages, penser à la multifonctionnalité et aux partages des
espaces afin de limiter au maximum les déplacements véhiculés
et d’orienter la grande consommation vers un commerce plus
proche de l’homme. Le paysage et l’environnement feront partie
intégrante de ces espaces et contribueront à leur richesse.
L’habitat constitue alors un défi important à relever. Il s’agit de
le réconcilier avec les commerces et l’activité, mais aussi de le
tourner vers les paysages et l’environnement.
Le concept de la zone commerciale nécessite alors d’être entièrement
repensé. Dans cette nouvelle optique, faire ses courses ne constitue
plus un laborieux périple, mais plutôt un moment de plaisir, qui peut être
combiné avec des moments de détente ou de culture. L’économie d’espace
et l’association de différens usagés est au coeur de ce concept. Gagner de
l’espace en superposant les usages, valoriser les solutions aériennes ou
souterraines, écarter la voiture du circuit pour éviter les zones de parking,
assurer une meilleure desserte des transports en commun, valoriser les
circulations douces, favoriser la proximité avec le coeur urbain, travailler
sur une architecture efficace et de qualité. Tout ces éléments permettront
de s’affranchir des logiques traditionnelles.
Un batiment intégré, une signalétique réduite
L’exemple de mpreis Wildschönau (Autriche)
Hauptbahnhof Zug (Suisse)
Vers une ville plus naturelle ...
La gare de Zug en suisse est consituée un pôle d’échange entre bus et train. organisé sur
plusieurs étage dont certains en souterrain. Le batiment regroupe en outre plus de 16 enseignes
différentes à vocation commerciale, culturelles ou de service.
La mise en place des parkings en souterrain a permis de libérer l’espace supérieur pour la terrasse d’un restaurant et une aire de jeux pour enfants .
Le parking souterrain. Un supermarché lieu de vie.
> LeS ReSSOURCeS envIROnneMenTALeS,SUPPORT D’Une DeMARChe qUALITe (eAU &bIODIveRSITé)
Souvent qualifiée de «département vert» ou de «château d’eau de la
France » , la Corrèze est connue pour d’abondantes ressources en eau
et une végétation généreuse. Cette richesse semble innée et acquise à
jamais. On n’y porte guère attention tellement elle fait partie du quotidien.
Pourtant, cette ressource est limitée et se trouve à terme menacée.
Une démarche «qualité» pour gérer la ressource en eau nécessite donc
# 139
Un retour nécéssaire d’une harmonie entre homme, faune et flore
noue filtrante. infiltration et dépolution des eaux de pluies .
d’être entreprise, dès aujourd’hui, le plus en amont possible c’est-à-dire
dès sa source. Il s’agit de garantir sur toute la longueur du bassin versant
une eau potable de bonne qualité en atténuant les effets indésirables de
l’aménagement urbain. Pour y parvenir, il faut essayer de maintenir le cycle
naturel de l’eau, de prévenir les inondations et l’érosion, et de sauvegarder
la qualité de l’eau. Cette démarche doit se traduire par une gestion plus
raisonnée des ressources naturelles sur le territoire. L’utilisation de la
ressource liquide doit se faire sans porter préjudice à sa qualité. De plus,
sa quantité étant limitée, il est aussi nécessaire d’économiser afin de
garantir un approvisionnement suffisant aux populations en aval.
C’est donc une ville plus écologiquement responsable qui doit se mettre
en place. Une ville plus naturelle, respectueuse de l’environnement. Il
faut privilégier l’intégration de la nature en ville, intégrer dans l’espace
public des zones d’habitats naturels durables favorisant la biodiversité,
diversifier l’image de la nature dans la ville en s’affranchissant du mode
pelouse/géranium traditionnel. La ressource boisée locale nécessite
alors d’ être valorisée. Une gestion plus raisonnée permettra ainsi d’être
bénéfique pour la faune et la flore.
En développant les écosystèmes et la biodiversité locale, c’est aussi la
qualité de l’eau et de l’air qui est améliorée. Tulle est privilégiée en ce qui
concerne les ressources en eau. Cependant, elles ne devraient pas être
gaspillées et négligées comme elles le sont actuellement. L’eau devrait
s’infiltrer naturellement partout où cela est possible. L’infiltration permet
de traiter l’eau et de la restituer sans pollution dans le milieu naturel. Elle
permet aussi de favoriser des zones de biodiversité.
L’eau de pluie peut être utilisée comme eau de consommation.Tous les
usages ménagers ne nécessitent pas forcement de l’eau potable. Il en est
de même pour les industries qui peuvent exploiter cette ressource comme
matière première. La valorisation de l’eau dans l’espace public urbain
peut aussi constituer un intéret sur le plan culturel et pédagogique.
Il s’agit donc de s’orienter vers une gestion globale de qualité, plus
efficace, plus raisonnée et plus économe de l’eau.
> UTILISeR LeS ReSOURCeS LOCALeS POUR COnSTRUIRe eT ALIMenTeR LA vILLe en eneRGIe.
Le bois constitue une richesse considérable dans le département. Constituant un des rares atouts économiques,
ce secteur à fort potentiel est actuellement en pleine expansion. Une école spécialisée dans la filière bois vient
d’être créée, c’est une activité qui mobilise de plus en plus d’emplois et c’est aussi un secteur prometteur pour
les nouvelles technologies comme le domaine des biocarburants. Le département a donc tout intérêt de s’appro-
prier cette ressource et de la saisir pour se forger une image forte autour d’elle. Cette démarche s’inscrit directe-
ment dans une logique durable puisqu’il s’agit d’utiliser et de revaloriser localement les ressources directement
présentes sur le site. La filière bois est représentée par trois grandes branches: la sylviculture et l’exploitation
forestière, l’abattage et débardage, la fabrication et transformation (Artisanat, Industrie et Construction). Nous
nous intéresserons plus en détail à cette dernière et verrons comment la ville peut tirer profit du bois pour se
construire et s’alimenter en énergie.
45 % DE LA SUPERFICIE DÉPARTEMENTALE EST BOISÉE
900 000 m3 PRÉLEVÉS TOUS LES ANS
43 % DES INDUSTRIES DU BOIS DE LA RÉGION SONT EN CORRèzE2200 EMPLOIS
UNE CAPACITÉ D’EXPLOITATION DE 14 MILLIONS DE m3
L’industrie du bois en Corrèze‘‘
‘‘
Comparatif. Les prix d’exploitation Tout comme l'eau et le vent, le soleil, le bois est
une ressource renouvelable abondante qui
participe à la lutte contre l’effet de serre. Au cours
des 20 dernières années, le «bois énergie»
a bénéficié de nombreux progrès technologiques
: il offre une plus grande souplesse d'utilisation
et des rendements thermiques et économiques
élevés.
C’est une énergie locale disponible qui constitue
un atout pour l’environnement et bénéficie d’un
approvisionnement facile .
///////// Le bois source d’énergie pour la ville. //////////////////////////////////////////////////////////
# 141
Une chaudière collective de 2 mW nécécite 3000
tonnes de bois par ans soit 4800 stères soit 342 hec-
tares de taillis à base de châtaignier (9-18 stères/
hect/an)
principe de fonctionnement. Le réseau de chauffage urbain .
Comparaison du prix moyen du kWatt/h. Dans le cas d’un chauffage collectif (ADEmE)
Ce mode de chauffage collectif alimenté par les bois de rebut non valorisés, les rémanents d’exploitation et
les déchets verts urbains permettrait d’alimenter en chauffage à la fois les bâtiments publics, l’habitat, les
commerces et l’industrie.
Cette nouvelle forme de chauffage apporte une conception totalement nouvelle en matière énergétique. En
exploitant ses déchets, la ville peut produire proprement son énénergie, et ce, de manière quasi autonome. C’est
aussi une manière d’exploiter plus efficacement la filière bois puisque les résidus de l’industrie peuvent être
réexploités par simple broyage dans la chaudière prévue à cet effet.
En terme économique, la ville ne peut qu’être gagnante. Malgré un investissement élevé au départ, l’amortissement
est rapide du fait du prix peu élevé de la matière première. De plus, opter
pour une telle solution signifie aussi contribuer au développement de
toute la filière bois (de l’exploitation forestière aux hautes technologies
de combustion en passant par la maintenance ou l’approvisionnement.
Les retombées seront donc vastes et bénéfiques pour le pôle d’emploi
de Tulle.
boiscombustible
arbre
CO2
énergiefossile
déchetsligneux
CO2
COMBUSTION
Le bois. Une énergie renouvelable.
01
02
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1213
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15
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19
07
principe de fonctionnement. Chaudière collective de taille moyenne
LEgEnDE
1. Système de livraison2. Silo d’alimentation3. Système d’extraction4. Système de transfert5. Système coupe-feu6. Système de dosage et d’introduction7. Ventilateur d’air secondaire
8. Ventilateur d’air primaire9. Foyer et chambre de combustion10. Chambre de post-combustion11. échangeur12. Traitement des fumées13. Extracteur de fumées14. Cheminée
15. Armoire de commande et de régulation automatique16. Décendrage17. Conteneur à cendres18. Conteneur à poussières19. Départ de la chaleur
# 143
Les avantages de la construction en bois demeurent sous-estimés de nos jours. Peu de procédés subissent
autant de préjugés négatifs et infondés de la part des maîtres d’ouvrage, des assureurs et des planificateurs.
Mais les avantages offerts par ce matériau sont nombreux, tant d’un point de vue technologique qu’économique
ou écologique.
> Construire en bois, c’est construire en respect avec l’environnement avec une ressource durable et
en forte croissance.
> Construire en bois, c’est participer à la vie de la forêt, participer au développement de la filière et
de l’économie bois localement
> Construire en bois, c’est opter pour la qualité de l’environnement sur tous les plans. Le bois représente
une pollution moindre lors de la mise en place, car c’est une «filière sèche» c’est-à-dire que contrairement au
béton, elle ne nécessite pas d’eau. C’est aussi un atout sur le plan énergétique, le bois est naturellement
isolant.
> Finalement construire en bois, c’est aussi se construire une image. c’est opter pour un un moyen
simple, mais original de promouvoir une architecture intégrée dans son environnement et s’accordant avec le
paysage.
Il n’est pas question ici d’écrire un traité d’architecture sur le bois. Nous nous contenterons simplement d’énoncer
quelques grands principes et quelques exemples de projet qui pourraient orienter le devenir de Tulle.
Les grands principes d’une architecture bioclimatique bois :
Une architecture bioclimatique est une architecture
prenant mieux en compte le contexte dans lequel
elle s’intègre. C’est une architecture intelligente
qui s’intègre au site et qui exploite la régulation
thermique naturelle. Lorsqu’on construit un
bâtiment, il faut aussi penser à l’intégrer à
l’environnement, son paysage et son site naturel
(la topographie). Il faut réfléchir à l’orientation
de la maison en fonction du climat local. D’autres
paramètres doivent être aussi pris en compte
L’architecture bioclimatique. grands principes.
///////// Le bois comme matériau de construction. //////////////////////////////////////////////////////
Traitement de l’habitat ... collectif ou individuel ...
Traitement de l’architecture industrielle ...
... des batiments publics .
... le bois convient à tous les usages.
Actualiser la relation de l’architecture au climat ...
philippe rahm ‘‘
‘‘
# 145
comme la végétation qui jouera le rôle de climatiseur naturel, le vent
ou la gestion des eaux de pluie.
Mais l’architecture bioclimatique s’intègre aussi dans un enjeu plus
large, celui d’un urbanisme durable où s’instaure une symbiose entre
ville et environnement.
L’exemple du quartier de Riem à Munich:
Au même titre que le quartier Vauban à Freiburg ou Bedzed à Londres,
Le Riem, à Munich, est un de ces fameux écoquartiers dont on parle
tant aujourd’hui . Mais en quoi ces quartiers ce différencient -ils des
autres ? C’est ce que nous allons tenter de comprendre en étudiant
cet exemple.
Le quartier de Riem s’est aménagé sur l’ancien aéroport de Munich. Il
se compose de trois tranches : 200 hectares consacrés aux activités,
200 hectares de centre-ville avec deux stations de S-Bahn (plus on
s’éloigne au sud et plus le résidentiel s’ouvre vers les espaces verts),
200 hectares de parc. 16 000 citadins vivent là, à côté d’un pôle
d’activités de 13 000 emplois. Une aire de 14000 m2 dédiée à la foire
attire 2 millions de visiteurs par an. Dans le parc ont été plantés 30
000 arbres. Le parc n’est ni écolo, ni urbain, il est doté d’une bande
active et d’un plan d’eau de 10 hectares. En plus du parc, il existe
5 espaces libres résidentiels de 6 hectares en tout. Le centre-ville
proprement dit couvre une surface de 11 hectares.
Ce quartier est caractérisé par un nouveau rapport à la nature qui
s’instaure à partir de deux phénomènes nouveaux : la ville est
devenue un refuge pour la biodiversité ; l’eau de pluie réapparaît à
la surface de la ville.
C’est aussi un quartier construit sur une politique de mobilité où les
transports publics sont privilégiés. L’organisation linéaire du quartier
permet sa desserte efficace par les transports en commun . Certaines
parties du quartier ont même été baptisées «Autofrei Wohnen », c’est
à dire habiter sans voiture.
Riem se caractérise aussi pour une nouvelle forme urbaine basée sur
Un lieu étroit entre architecture et environnement.
L’eau réapparait à la surface.
Une architecture dense et commective.
w
la mixité et étroitement liée avec son environnement. L’écoquartier
du Riem à Munich ne brille pas par son architecture. Par contre, sa
configuration urbaine est très significative de l’urbanisme «durable»
actuel. Les trois bandes qui constituent le quartier sont composées
d’habitats, activité et zones naturelles. Une première bande située
en bordure nord du quartier est vouée aux activités. On y trouve
principalement les halls d’exposition de la fameuse foire de Munich
qui a quitté la ville historique. Une deuxième bande va d’une station
de train de banlieue à la suivante. Elle concentre les commerces, les
banques, les restaurants et les parkings dans des immeubles de cinq
niveaux dont les étages supérieurs sont, pour la plupart, habités.
Deux avenues urbaines desservent ce centre-ville qui se développe
sur un axe Est-Ouest. La plus au sud dessert des îlots résidentiels qui
s’ouvrent sur la troisième bande que constitue le parc urbain dessiné
par le paysagiste français Gilles Vexlard. Le parc plus urbain au contact
de la ville fait la transition avec la campagne environnante grâce à
des prairies entrecoupées de boisements. Partant des mouvements
de foule aux abords du champ de foire au Nord, le piéton traverse un
centre-ville compact et animé, puis un front d’immeubles résidentiels
pour arriver dans un cœur d’îlot qui le conduit au parc urbain et à ses
grandes perspectives.
Ce quartier est donc une reconversion réussie qui illustre parfaitement
comment la ville peut s’accorder avec son environnement et vivre en
priorité aux circulations douces.
riemerpark . Le parc du quartier.
Les développements de ces quelques thématiques nous mènent maintenant vers les partis pris d’aménagement.
Ce travail de recherche et de réflexion constitue une étape essentielle de ma démarche. Elle ouvre de nouveaux
horizons, de nouvelles manières de concevoir la ville et permet d’appuyer et de justifier les choix faits pour le
devenir du Quartier Sud de la Ville de Tulle.
Le rôle de l’homme dans son environnement est de comprendre comment celui-ci fonctionne, afin de continuer à faire qu’il fonctionne. L’homme n’étant
qu’une des espèces au sein de l’immense diversité de la nature, il ne doit pas s’imaginer qu’il peut se contenter d’exploiter cette diversité sans détruire les
mécanismes d’interaction entre les différentes formes de vie sur la planète. gilles Clément , environ(ne)ment‘‘ ‘‘
# 147
w
Tirer un nouveau départ ou révéler le potentiel d’une ville à l’identité stigmatisée.
orientations de projet.
- Logement: 250 logements sur les 20 années avenir. ( Données basées sur les orientations fixées par le SCoT -
78 logements / hect , 1/3 social / 1/3 intermédiaire avec aide à l’accession / 1/3 en accès libre )
- Développement d’un urbanisme durable centré sur la gare et avec une mixité des usages.
- Constitution d’une image forte en entrée de ville. Comblement du déficit d’image actuel. L’eau et le bois
deviennent image “emblème” de la ville.
> Le paysage et la biodiversité retrouvent place en ville, elles deviennent le support de la nouvelle identité
du quartier
> Reconquête des berges de la Corrèze.
> Valorisation de l’énergie disponible sur le site sous forme de Bois-Energie.
> Promoumoir une architecture Bois utilisant les ressources régionales.
- Reconsidération du pôle multimodal. Repenser le plan de circulation urbain. Favoriser les circulations douces
(piétonnes et cyclables )
- Implantation d’un Multiplexe Ciné et d’un Bowling autour de la gare ( 7 salles ),
> LE progrAmmE :
L’enjeu du projet et d’affirmer une nouvelle identité pour le quartier et l’ entrée de ville et de l’orienter vers des
logiques durables. Pour commencer, il fallait donc fixer des objectifs et réaliser un programme. L’étude du site,
la définition des enjeux et la connaissance acquise sur la ville m’ont permis d’établir les objectifs suivants :
w
Le programme est ambitieux et le projet se voudra l’être encore plus. Les propositions qui suivront dans les
prochaines pages marqueront un bouleversement en profondeur du quartier. Le projet pourra donc paraître
comme utopique. Mais cette utopie se voudra une utopie réaliste, c’est-à-dire un objectif que la ville peut se
fixer sur le très long terme. Les contraintes économiques sur le quartier sont immenses et complexes. La réalité
sociale et économique de la ville est difficile. Il est donc certain que ces grandes orientations ne pourront pas
s’appliquer aussi facilement que ce document pourrait le faire croire. Mais ces partis pris d’aménagements
pourront sûrement servir de document de base fixant les grands objectifs que la ville peut se fixer pour ce
quartier sur le long terme. Ce projet constituera ainsi un fil conducteur que Tulle pourra suivre pour se construire
une nouvelle image en accord avec sa rivière et son environnement, pour réhabiliter ces espaces en profondeur,
se les réapproprier et les rattacher au tissu urbain existant.
- Salle polyvalente 600-800 places destinées à accueillir un grand public à proximité des voies d’accès. La
proximité avec la Navette Brive / Tulle facilitera les échanges de manifestations culturelles. ( 600 - 800 m2)
- Le Pole National de l’Accordéon et des Armes constituera un projet vitrine pour Tulle, avec un rayonnement
régional, voire national. Son architecture, son volume dans l’espace devront être un signal fort pour revaloriser
cette entrée de ville.
- Instauration d’ espaces de détente et de lien social au coeur du tissu urbain.
- Valoriser la mémoire du lieu. ( Passé industriel, Histoire de la gare et du Transcorrézien, Rendre hommage aux
pendus de Tulle ( 9 juin 1944 )
- Mise en place de passerelles permettant d’instaurer une porosité entre berges.
- Développement des circulations douces (Cycles + piétons) afin de relier les différentes entités du quartier entre
elles.
# 149
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ECH. 1/5000
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ière
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Corrèze
Corrèze
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Gorrè
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> oriEnTATionS DE proJET : Un projet en 6 phases qui se décline sur 20 ans
Gare
Cité CazeauQuartier deSouilhac Sud
Zone industrielle de Cueille
Zone commercialede Cueille Quartier Entrée
Laguenne
Pôle Administratif et universitaire
Médiathèque
Cité Baticoop
Etat Actuel
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Corrèze
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> oriEnTATionS DE proJET :
w
+ 0 an
Gare
Médiathèque
Cité Baticoop
Rue Maurice Caquot requalifiée
Continuité urbaine assurée Rue G. Cazin
Rue Dr Ramon requalifiée
Franchissement de la Corrèze
Densification végétale sur RN 89
# 151
w
> Le projet commence par la libération de l’emprise
foncière SNCF. Sur les sept existantes, seules trois
voies conservées.
> La poste se déplace. Elle quitte son enclave pour
aller s’implanter à l’extérieur de la ville dans une zone
plus accessible aux poids lourds qui livrent ce centre de
tri.
> La rue Maurice Caquot peut alors être réhabilitée.
Elle devient un axe structurant pour le futur quartier.
C’est autour de la gare et de cette rue que le projet s’ar-
ticulera et se construira. L’axe est requalifié et prolongé
de l’autre côté de la rivière où il rejoint l’entrée de ville.
Cette rue constitue en quelque sorte un lien entre la
ville «haute» de la gare et du pôle universitaire et admi-
nistratif et la ville «basse» située autour de la rivière.
> Parallèlement, se met en place un accès à double
sens vers la zone commerciale. La Rue du Docteur Ra-
mon est requalifiée. Elle se dote d’un caractère plus
urbain et assure ainsi une liaison plus fluide vers La-
guenne
> La continuité urbaine est assurée Rue G. Cazin. L’ob-
jectif est de désenclaver cette partie de la cité Cazeau et
de la rattacher à la ville et à la gare.
Coupe. requalification de la rue maurice Caquot.
Cet axe prend un caractère très urbain, mais largement ouvert vers la rivière. à terme, les véhicules sont appelés à y disparaître. il restera alors un couloir uniquement destiné aux circulations douces et a une ligne de bus.
> Ces premières interventions ont permis de libérer les premiers terrains sur berges. Ils sont aménagés et
ouverts au public.
> Conjointement a été réalisée une action de densification végétale sur l’arrivée par la RN89 en provenance de
Brive. Cette action a pour vocation de marquer le passage devant la ville. On passera alors d’un paysage dense
et fermé à un paysage largement ouvert qui constituera un appel vers le pôle urbain.
ECH. 1/5000
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Corrèze
Corrèze
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(Riviere)
> oriEnTATionS DE proJET :
w
+ 3 ans
GareParking Souterrain
Médiathèque
Pôle Multimodal
Vers cité administrative et centre villeVers vallée de la céronne
Vers Pôle Universitaire
Vers Laguenne
Cité Baticoop
Passage de la liaison douce sur l’ ancien pont du Transcorrézien
# 153
w
> Cette deuxième phase est marquée par la création d’un parking souterrain (450 - 500 pl. en hachuré sur le
plan) sous la vaste plateforme libérée à côté de la gare. Situé au centre du quartier, il permet une desserte direc-
te des équipements structurants et d’un pôle multimodal (Départ bus, train, Médiathèque, pôle universitaire et
administratif ). À la surface, juste au-dessus du parking, une grande place est créée. Elle permet à la vie sociale,
culturelle et événementielle du quartier de s’organiser ( Marché, concerts, festivals...)
> Le pôle multimodal est alors aménagé à l’ouest de la gare, autour de cette place. Ce pôle constitue une inte-
raction entre train, bus urbains, bus régionaux, parking voiture, dépose minute, taxi et vélos.
> S’aménage alors la liaison vers le quartier de pôle administratif et universitaire . L’actuel parking, ancienne
place de la manufacture et reconsidérée. Il s’agit de refaire de ce quartier un lieu de vie. D’affirmer son identité
industrielle, mais aussi de le désenclaver et de favoriser sa liaison avec le pôle gare.
> Se mettent aussi en en place les axes destinés aux circulations douces ( Piste cyclable, cheminements pié-
tons). Les Liens avec les quartiers périphériques sont améliorés. Une piste cyclable et un cheminement piéton
permettent de relier directement la gare et la zone commerciale. Ce chemin passe derrière la médiathèque , fran-
chit l’ancien pont du Transcorrézien, ici il perd de l’altitude et rejoint la zone commerciale en contre-bas.
> Se met aussi en place une continuité piétonne depuis la gare vers les berges. Le lien entre ville haute et basse
devient alors possible. La cité Cazeau devient plus accessible.
Vue de ce que pourrait être le futur pôle multimodal. Une grande place autour de laquelle tout s’articule.
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Bus
Arr
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Lien
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ECH. 1/5000
La
Montane
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ière
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Corrèze
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(Riviere)
> oriEnTATionS DE proJET :
w
+ 6 ans
Gare
Médiathèque
Pôle Multimodal
Cinéma Multiplex
Superette
Snack
ChaufferieBois Energie
Cité Baticoop
Pôle arme et accordéon
Amorce du futurécoquartier
Booling
Ancien Parking EDF Parking Stockage BUS
# 155
w
> Cette phase est caractérisée par la possibilité de mise en
place des grands équipements structurants pour le quartier.
> Le parking EDF est déplacé dans le parking souterrain.
Cette action permet la libération d’une vaste portion de
berge. Quant au parking de stockage des bus, il se déplace
derrière la médiathèque et se trouve ainsi situé plus en logi-
que avec le pôle multimodal. Ce geste permet de libérer une
vaste parcelle en bord de berge et de construire un début d’écoquartier au sud de la rivière Sud.
> Peut alors s’instaurer une porosité piétonne ou cyclable entre les deux berges. La lanière d’espace public
situé à proximité du pôle administratif et universitaire est reliée avec la cité Cazeau et la gare. Un passage est
aménagé vers la zone activité de Ceuille. Il passe à travers l’écoquartier.
> La chaufferie Bois Énergie et son réseau de chaleur s’installe à côté du Mac Donald. Anciennement destiné
aux abattoirs, ce site offre une possibilité d’approvisionnement en bois depuis la voie SNCF.
> Une pénétrante verte se met en place le long des voies de chemin de fer. Elle constitue un tampon séparant
les rails du reste du quartier et permet la mise en place d’un lien végétal avec les boisements alentour.
> Les grands équipements structurants se mettent en place sur le quartier. ( Pôle armes - Accordéon , Snack
de la gare, Superette, Salle polyvalente, Ciné Multiplex et Bowling ). Pour ce qui est du cinéma et du Bowling, ils
s’organisent à cheval sur le talus SNCF et constituent ainsi un lien entre parking, ville haute et ville basse.
> Le Multiplex et le Bowling sont prolongés par un espace mixte d’habitat de commerces et d’activités tertiai-
res le long de la Rue Maurice Caquot. Ces bâtiments s’adossent à la ville haute et s’ouvrent directement sur les
berges et la ville basse du quartier Cazeau.
Ciné
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Lien
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Sup
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mise en place du multiplex. Une lien entre ville haute et ville basse
Vue depuis la gare. Un appel vers la rivière.
ECH. 1/5000
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Montane
(Rivière)
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ière
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Corrèze
Corrèze
La
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(Riviere)
> oriEnTATionS DE proJET :
w
+ 9 ans
Gare
Médiathèque
Pôle Multimodal
Multiplex
Superette
Snack
Nouveau Centre Commercial
Cité Baticoop
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
# 157
w
> La scierie dans la zone
d’activité de Cueille se déplace
en zone d’activité ( si elle existe
encore à cette date) Netto et MDH
Imprimerie s’installent à côté de
la gare. Tekni-sol et Gounet Leal
investissent les locaux du CFTTA
(Centre de formation) en face de
l’éco quartier.
> Cela permet de libérer l’emprise
pour la construction du nouveau
centre Commercial. S’organisant
sur 4 étages, il intègre un parking
et permet le regroupement des
principales activités commerciales :
Leclerc, Bricoleclerc, Défimode,
Topfouille, Dezongle, Cave à vin et
vétérinaire.
> La rue du docteur Valette
en entrée de ville change alors
complètement de caractère. Le
caractère routier s’efface pour
laisser place à une ambiance plus
urbaine.
Cent
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erci
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Rue
du
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on
Cote
au B
oisé
Un espace efficace. Des usages qui se regroupent.
Schéma d’implantion. Un lien entre une ville à deux hauteurs.
Vue sur la rue Dr Valette. Le caractère routier s’efface pour laisser place à un carctère urbain. Une harmonie s’installe entre ville et paysage.
Rue
du
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ESPACE LOGISTIQUE
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Corrèze
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> oriEnTATionS DE proJET : + 12 ans
Gare
Médiathèque
Pôle Multimodal
Multiplex
Superette
Snack
Nouveau Centre Commercial
Cité Baticoop
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
# 159
w
> L’activité commercialle s’étant déplacée vers le nouveau centre, l’entrée de ville est libérée de ses grosses
boîtes métalliques et la zAN peut être créee. Cette zone d’Activité Naturelle est un espace destiné aux activités ar-
tisanales qui s’installent alors au sein d’une zone boisée. Cette zone assure une pénétrante verte jusque derrière
la gare. Elle permet un lien avec les coteaux boisées en périphérie. L’exploitation de ces boisements permet un
apport d’énergie non négligeable que la chaufferie Bois Energie du quartier exploite.
> Progressivement, les activités restantes dans la zone d’activité de Cueille et la cité Cazeau se déplacent sur la
zone. Gammvert prend place sur cette parcelle.
Taill
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Vue sur la zone d’ativité naturelle. Un axe urbain entre Tulle et Laguenne sur lequel s’appuie une zone boisée et une zone artisanale.
principe. implantation et gestion du taillis forestier.
Les bâtiments existants sont démantelés. Les matériaux récupérés servent à la construction de gabions de soutènement anti-érosion (béton, bitume) Des chemins d’exploitation / promenade sont aménagés. Le taillis est planté aléatoirement sous forme de jeunes plants.
Exploitation sous forme de taillis simple à rotation courte.
Chaque année, une bande différente est exploitée. Cette rotation permet de conserver un aspect visuel toujours boisé.
Les espèces plantées sont les suivantes : Castanea Sativa (60%) , robinier faux acacia ( 10 %) , Fagus sylvatica (10%), Carpinus Betulus (10%), Betula verucosa (10%)
w
ECH. 1/5000
La
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(Rivière)
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Corrèze
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Céronne
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(Riviere)
> oriEnTATionS DE proJET : + 12 ans
Gare
Médiathèque
Pôle Multimodal
Multiplex
Superette
Snack
Nouveau Centre Commercial
Cité Baticoop
Installation de Commerces en face de l’écoquartier.
# 161
w
> Les activités restantes ont
maintenant disparu, les berges
sont libérées et aménagées en
espaces publics. Les berges sont
remodelées et les circulations
douces deviennent possibles le
long des berges.
> La construction de l’écoquar-
tier peut alors se poursuivre. Se
construisant autour de la rivière,
il prend place sur le linéaire entre
les berges et l’espace commercial.
Ce quartier constitue aussi une in-
terface entre espaces naturels, et
zone d’activités et de commerces.
Son organisation prendra forme
sur trois bandes. Une première
sera à vocation commerciale seu-
lement. La seconde sera mixte et
la dernière, en face de l’eau sera
uniquement constituée d’habitat
se mêlant aux jardins privatifs.
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Un espace mixte et efficace. Commerces et habitat se rencontrent.
Les berges réaménagées. Le quartier se construit autour du vide généré par le passage de l’eau.
Les berges remodelées ...
CorrèzeRue Maurice Caquot Jardins privatifs Place Centre commercial
ETAT ACTUEL
ETAT PROJETE
principe d’implantation du futur quartier.
# 163
Conclusion provisoire ...
Avec l’énoncé de ces grands principes directeurs, le mémoire se termine. Cependant, en aucun cas, je ne me
risquerai déjà de conclure. Ce travail d’analyse et de recherche ne constitue qu’un début, le départ d‘un renou-
veau pour ce territoire. C’est une anticipation qui prendra forme par une réponse de projet concrète et détaillée.
Les orientations de projet présentées dans ce mémoire serviront de ligne directrice, d’idéal vers lequel il faudra
tendre. Le territoire délimité dans le mémoire serait bien trop vaste pour être traité dans sa globalité et dans le
détail. Il s’agira donc de se recentrer et de s’appuyer sur un périmètre à la fois plus restreint et plus opération-
nel, mais sans pour autant perdre la problématique de départ et les grands axes fixés par cette étude. Le projet
devra en quelque sorte être considéré comme une amorce. Une amorce que la ville peut mettre en place dès
aujourd’hui, mais une incitation à en faire plus et à aller plus loin dans «l’utopie» du projet.
Comme décrite au fil de mémoire, Tulle se présente comme une ville qui depuis les trente glorieuses a perdu
tout lien avec le territoire qui la contient. Elle s’est progressivement détachée de son cours d’eau qui se trouve
relégué en arrière-plan. Il apparaît aujourd’hui que Tulle pâtit d’un déficit d’image. Les industries ont décliné. Le
rôle de ville préfecture ne suffit plus. La ville n’a plus cette image forte qui permettrait de fédérer une dynamique
nouvelle pour ce territoire. Consciente de ce problème, la ville réagit. Tulle veut redevenir ce pôle attractif qu’elle
était autrefois. D’ambitieux projets de territoire sont en cours de mise en oeuvre. Mais une chose semble avoir
été oubliée: la rivière.
Et pourtant c’est bien elle, cette Corrèze, qui est au coeur du territoire et qui en constitue le fil conducteur. Sans
elle, la ville n’aurait jamais été. C’est donc bien vers elle que les regards doivent se tourner maintenant.
Pour le projet qui suivra, mon ambition est de redonner au cours d’eau la place qu’il mérite dans cette ville, de
permettre aux habitants de se réapproprier leur territoire et d’instaurer la possibilité d’un contact aussi bien
visuel que physique avec l’élément liquide. Il s’agit donc de renouer un lien entre la ville et son environnement.
En affirmant son identité grâce au cours d’eau, la ville pourra se reconstituer une image simple, mais forte dans
ce quartier d’entrée de ville. Comme cela a été le cas pour la cité administrative, cette image constituera une
identité «vitrine » et deviendra un gage d’identité pour l’aire urbaine tout entière.
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# 165
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# 167
CD - Rom ConTEnU DU CD
territoire_3D.mov / site_3D.mov / m3møire.pdf
Titre et énoncé du sujet de travail de fin d’étude.
Tulle sur Corrèze. Une identité à réaffirmer
La Corrèze. Elle prend sa source dans les
tourbières du plateau de Mille Vaches,
draine un bassin versant de 947 km2 et,
après un parcours de 95 km, se jette dans
la Vézère à quelques kilomètres de Brive la
Gaillarde. Cette rivière a donné son nom au
département où on la qualifie de dernière
rivière "sauvage". Symbolisant la fracture
entre le massif central et la Plaine Aqui-
taine, la Corrèze née dans les montagnes
de haute Corrèze passe par les deux villes
les plus importantes du département : Tulle
et Brive. À mi-chemin, sa vallée se resserre.
Le décor est celui d'une vallée encaissée. La
roche granitique affleure, souvent sous for-
me de falaises. Nombreux sont les versants
ou seuls quelques boisements ont réussi à
s'implanter. C'est ici, dans ce contexte pay-
sager si particulier, que s'est implantée la
ville de Tulle. Lové au fond de cette profonde
vallée, le tissu urbain se déroule au fil de
l'eau sur une bande très étroite, mais longue
de plusieurs kilomètres, du nord-est près du
stade au sud-ouest au-delà de la gare. La vil-
le épouse les formes marquées du relief. De
part et d'autre du cours d'eau, la ville s'en-
tasse. Par manque de place, elle s'est lancée
à l'assaut des coteaux. Il en résulte un tissu
urbain déstructuré et peu fonctionnel.
Préfecture de Corrèze, Tulle est localisée au
coeur géographique du département. De-
puis toujours, la ville a joué un rôle impor-
tant aussi bien sur le plan politique que sur
le plan industriel. La ville a connu ses heures
de gloire grâce à l'industrie de l'armement
qui y connut un grand succès. D'abord, fabri-
ques royales, ces industries atteignent leur
apogée au début du 20ième et plus particu-
lièrement pendant la guerre où de nouvelles
usines sont construites. En 1917, on recense
plus de 4400 ouvriers employés. Ce paysage
industriel fortement ancré dans la ville et les
constructions massives marquent considé-
rablement le paysage. Confiné en fond de
vallée, le tissu urbain s'étale au fil de l'eau.
Les transports se développent, la ville se
densifie, s'étend et s'élève. Tulle n'est plus
à l'échelle du territoire qui la contient! Petit
à petit, le cours d'eau a perdu son rôle fé-
dérateur. Difficilement accessible, la Corrèze
est reléguée à l'arrière-plan, comprimée par
la ville qui l'entoure.
En fin de 20e, les industries de la ville
connaissent un fort déclin. Certaines fer-
ment, d'autres délocalisent. Les conséquen-
ces sont dramatiques pour Tulle. Forcés de
se diriger vers d'autres secteurs d'activité,
grand nombre d'habitants quittent la ville.
L'aire urbaine de Tulle connaît alors des dif-
ficultés importantes. Ces dernières années,
la ville a perdu 25 % de sa population. Mise
à l'écart et solitaire dans sa vallée, la ville
repousse, elle n'attire plus, ne plaît plus. La
réalité économique est difficile. Les jeunes
tendent à quitter la ville. Tulle est pourtant
un pôle administratif notable qui mobilise
grand nombre d'emplois. Mais Tulle ne sus-
cite plus grand intérêt. Les navettes domici-
le-travail sont très importantes, notamment
avec l'aire urbaine de Brive (agglomération
voisine) et la couronne périurbaine voisine.
Elles concernent 20 % des emplois. La po-
pulation préfère habiter ailleurs.
Concients de l'impasse dans laquelle Tulle
s'est engagée, les services de la ville aussi
bien que les associations d'habitants réa-
gissent. Ils sont prêts à tout pour restituer
au cadre urbain son attractivité et pour at-
tirer une population nouvelle (résidents et
touristes).De nombreux projets ponctuels
sont à l'étude sur la ville, notamment en ce
qui concerne le logement ou les infrastruc-
tures ( gare, médiathèque, musées, navette
avec Brive l'agglomération voisine...)
Ne pourrait-on pas envisager de mener une
étude généralisée sur ce territoire malmené
afin de penser à un renouveau de ce contex-
te urbain ?
Patrick Faigenbaum, cet été lors de son tra-
vail photographique sur Tulle, a comparé
la ville à " une vaste nature morte". Seul
élément "naturel" rescapé, la Corrèze ne
pourrait-elle pas devenir ce fil conducteur
vivant, autour duquel viendrait se tisser une
nouvelle dynamique urbaine, durable et res-
pectueuse de son environnement ? Doit-on
chercher à intégrer le tourisme au coeur de
la stratégie de développement local ? Com-
ment y parvenir ? Comment y redévelopper
de l'activité ? Comment conférer une iden-
tité nouvelle à cette vallée urbaine ? Com-
ment en faire un lieu de vie enfin acceptable
pour les différents acteurs et usagers qui se
côtoient ?
# 169ENSNP 9, RUE DE LA ChoCoLATERIE 41000 BLoIS www.ensnp.frÒ Ò Ò
juin 2008
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