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Page 1: Troubles anxio-dépressifs des internes

Surveillance epidemiologique et vigilance en milieu professionnel

Introduction.– La vaccination des internes contre le virus de l’hepatiteB (VHB) est obligatoire (Article L.3111-4 du Code de la sante publique).Pourtant, pour l’embauche, seul un certificat realise par un praticien,qui n’est pas toujours medecin du travail, est demande. Depuis quatreans, notre CHRU demande que ce certificat soit fait par le service demedecine du travail du personnel hospitalier (MTPH). Cependant, uneetude recente par autoquestionnaire a montre que seuls 64,8 % desinternes de notre subdivision universitaire etaient correctementimmunises. L’objet de notre etude etait donc de verifier ces resultatspar une methode objective.Materiel et methode.– Il s’agissait d’une etude retrospective a partirdes dossiers medicaux des internes affectes sur notre CHRU, selon laliste de l’ARS. Les donnees recueillies portaient sur les personnes (age,sexe, etc.), le nombre de visites, l’existence d’antecedents d’hepatite Bet d’accidents d’exposition au sang ou aux liquides biologiques (AES),le nombre de vaccinations, les resultats des serologies. Les donneesetaient saisies et analysees sous le logiciel EpidataW. Les tests utilisesetaient le chi2 ou le test exact de Fisher, l’analyse de variance ou leKruskall-Wallis.Resultats.– Deux cent dix-huit internes etaient affectes sur le CHRU,46,2 % d’hommes et 53,8 % de femmes. L’age median etait de 27,5 ans(extremes 23 et 39). Ils etaient 26,6 % en medecine generale, 67,7 % enspecialite et 5,7 % faisaient fonction d’interne (FFI). Le nombre mediande visites etait de 2 (extremes 0 et 9). Ils etaient 19,7 % a n’avoir pasete examines a la MTPH. Tous les FFI avaient eu au moins une visite. Iln’y avait pas de difference significative de participation a la visiteselon que les internes soient FFI ou non (p = 0,08), ni en fonction dusexe (p = 0,24), ni du nombre de semestres (p = 0,11) ni la specialite(p = 0,09). Parmi les internes, 27,1 % avaient eu au moins un AESdeclare. Il existait une difference selon le semestre (p < 0,01) avec unpic d’AES au quatrieme semestre (19,2 %) et au sixieme semestre(32,7 %). Pour les internes ayant ete vu a la MTPH : aucun n’avaitd’antecedent d’hepatite B ; 44,5 % avaient eu un schema vaccinalcomplet avant l’age de 13 ans ; 5 % ne repondaient pas aux obliga-tions d’immunisation mais etaient en cours de mise a jour. Si l’onprend en compte ceux qui n’ont pas repondu a nos convocations,nous n’avions de certitude d’immunisation que pour 60,1 %, lesautres ne nous etant pas connus. Pour ameliorer la prevention, ilfaudra sensibiliser les internes aux benefices de notre consultation etrappeler a la direction de veiller a ce que tous les internes aient bienete vus par notre service.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.401

T5-P121Troubles anxio-depressifs des internesM. Kerriena, R. Pougneta,*, R. Garlantezecb, M. Le Galudeca,J.-D. Dewittec

a CHRU Brest, Brest, Franceb Ecoles des Hautes Etudes de Sante Publiques, Rennes, Francec Universite de Bretagne Occidentale, Brest, France

Objectifs.– Alors que nombres etudes portent sur les risques psycho-sociaux, peu de donnees sont actuellement disponibles concernant lesinternes. L’objectif de cette etude etait d’evaluer les aspects psycho-sociaux reperables chez les internes de notre universite.Materiel et methode.– Il s’agit d’une etude prospective descriptive viaun questionnaire en ligne anonyme, avec deux rappels a un moisd’intervalle, entre octobre 2011 et janvier 2012. Tous les internes denotre faculte etaient inclus sans criteres d’exclusion. Le questionnaireinterrogeait sur les donnees demographiques et sanitaires.Il comportait quatre echelles validees : le Center for EpidemiologicStudies Depression Scale (CES-D), le questionnaire d’anxiete de Spiel-berger, le questionnaire qualite de vie d’ l’OMS (WHO-QOL) et le

questionnaire de Karasek. Enfin, il cherchait a preciser les conditionsd’exercice professionnel et les interactions entre les parcours univer-sitaires et les stages (droit au remord, grossesse, disponibilites, etc.).Les logiciels EpidataW et SASW ont ete utilises pour l’analyse. Nousavons utilise, pour comparer les variables qualitatives, le test duKhi2 de Pearson ou le test exact de Fisher (en fonction des verificationsdes conditions de validite) et, pour comparer les variables quantita-tives, le test d’analyse de variance ou le test de Kruskall-Wallis (enfonction des verifications des conditions de validite). Nous avonsegalement utilise le test de correlation de Spearman et une regressionlogistique pas a pas descendante.Resultats (provisoires lors de la soumission).– Cent vingt-sept internesont participes a l’etude (pour le moment). L’age moyen etait de27,8 ans, l’anciennete moyenne, de 2,4 ans ; 66,9 % etaient desfemmes. En moyenne, ils effectuaient 1,5 weekend et quatre gardespar mois. 19,8 % avaient des antecedents medicaux et 15,7 %, destraitements. Au CES-D, 16,3 % presentaient un syndrome depressif,significativement plus chez les hommes (p < 0,01) : 32,4 % versus5,5 %. Les depressifs declaraient avoir, au score de Karasek, unedemande plus forte, contre une latitude et un soutien moindres,mais ceci n’etait pas significatif. La moyenne de l’etat d’anxiete auSpielberger etait de 40,1 (� 8,41), significativement lie au nombrede semestres (p = 0,02) et au sexe (p = 0,04) : 38,9 pour leshommes versus 40,8 pour les femmes. Il etait independant desdonnees du questionnaire de Karasek et du CES-D. Le trait de stressmoyen etait de 39,6 (� 5,51), lie uniquement a l’etat de stress.31,5 % des internes etaient en job strain et 24,4 % etaient enisotrain.Conclusion.– Les internes presentaient des troubles anxio-depressifsnon significativement lie aux parametres du Karasek. Ce dernier scoreindique un jobstrain pour 31,5 % d’entre eux.

doi: 10.1016/j.admp.2012.03.402

T5-P122EVREST : de l’observation a la preventionM. Bassargette-DuflotAir France Cargo, Roissy CDG, France

Air France Cargo, avec un effectif actuel a Roissy de 1400 salaries,assure 24 heures sur 24, le transport et le transit d’un million detonnes de fret par an. Plus de 1100 salaries travaillent en horairesdecales, selon plusieurs types organisationnels, 925 d’entre euxeffectuent plus de 270 heures de travail de nuit par an.L’observatoire de sante EVREST a ete mis en place dans l’entreprise fin2007 ;des la deuxieme annee, les resultats ont confirme l’approchequalitative clinique qui laissait suspecter un taux eleve de patholo-gies dysmetaboliques, cardiovasculaires, et, en particulier, d’hyper-tension arterielle. De plus, les troubles du sommeil etaient signales ades niveaux superieurs a ceux releves dans les resultats des autresentites.Des comparaisons ont ete faites avec les autres sites de l’entreprisequi participaient au dispositif, ainsi qu’avec une autre entreprise d’unsecteur comparable, et enfin avec les resultats nationaux ; elles ontconfirme une prevalence elevee de ces pathologies sur notre site.Apres alerte et sensibilisation de la direction de l’entreprise, plusieursactions d’information, de prevention et de prise en charge ont etemises en place :– organisation d’un forum d’information sur la gestion du sommeil,de la nutrition, de l’activite physique et sur l’hygiene de vie globale enhoraires decales, en lien avec le centre du sommeil de l’Hotel Dieu etavec une nutritionniste d’Interfel ; un partenariat avec la mutuelle dupersonnel a permis le financement de cette action qui a totalementmobilise l’equipe medicale pour son animation ;

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