Vitesse- relais niveau 1
La compétence attendue : Réaliser la meilleure performance possible dans un relais de 2 x
30 mètres en transmettant le témoin en déplacement, dans une zone imposée.
Tenir les rôles de donneur et de receveur. Assumer au sein d’un groupe restreint le rôle
d’observateur.
1-Constat initial :
Les élèves débutants sont préoccupés par la transmission du témoin au détriment de la
vitesse de déplacement à laquelle cette transmission se réalise.
Or les stratégies d’enseignement les plus fréquentes renforcent cette conception en
multipliant les exercices de transmission à petite vitesse ou en marchant, voire à l’arrêt,
pour corriger les réponses spontanées.
2- Les comportements types du débutant :
2.1 : le « preneur coureur » : le receveur ne se met en action qu’après avoir reçu le témoin.
Pour les élèves de 6ème, cela peut être mis en relation avec les relais de type « navette » qu’ils
ont pu vivre à l’école primaire.
2.2 : Cette étape est toutefois souvent rapidement
dépassée, quelquefois de manière spontanée, pour
aboutir à un « coureur preneur » qui se met en
action avant l’arrivée du donneur mais à une vitesse
faible, regard orienté vers l’arrière et bras tendu,
cherchant à saisir le témoin.
3- Interprétation, les obstacles à dépasser :
Cette étape du « coureur preneur » est, elle, beaucoup plus difficile à dépasser, l’élève étant
confronté à un double obstacle :
• Il lui faut dépasser la conception selon laquelle il ne peut « partir à fond » et être
rattrapé.
• Chercher à saisir le témoin derrière soi est incompatible avec une course efficace.
4- Transformations visées pour dépasser ces obstacles :
• Passer d’une centration sur la transmission à une centration sur la vitesse de
déplacement du témoin : il s’agit d’une « course de témoins ».
• Passer d’un relayeur qui cherche à saisir le témoin à un relayeur qui reçoit le témoin.
La terminologie « donneur – receveur » est donc plus explicite que « relayeur –
relayé ».
• Passer d’une régulation approximative de la vitesse du receveur à une mise en action
maximale de celui-ci. Ce qui suppose :
o De comprendre qu’il est possible de fuir et d’être rattrapé.
o D’accepter l’inconnu et le paradoxe consistant à fuir sans savoir ce qu’il en est
de son partenaire (c’est à dire sans contrôle visuel)
o De contrôler cet inconnu en déterminant le moment optimal pour une mise en
action maximale (la prise de marque).
5- Trois principes organisateurs de la démarche :
• La recherche de la meilleure performance, inscrite dans la CP1 et rappelée dans le
libellé de chaque compétence attendue pour l’activité vitesse-relais, doit amener à
se centrer sur la plus grande vitesse de transmission possible dès le début de
l’apprentissage.
• La technique de transmission proprement dite ne doit être abordée que plus
tard pour résoudre la difficulté de « donner – recevoir » à pleine vitesse. En
d’autres termes il est inutile de donner la solution avant que le problème ne soit
posé.
• Le sprint et le relais sont liés : la mise en action des coureurs de relais mettra en
évidence des besoins en technique de course qui deviendront des objets d’étude
pour la suite du cycle. En aucun cas il ne doit s’agir de « faire de la vitesse » puis
du relais.
La démarche pyramidale :
Situation de référence : la course de témoins
Situation
« combien de pieds »
« seul
contre
tous »
« Starter– ball » Se lancer vite : Répertoire de
situations
« De moi à toi » :
Transmettre sur l’épaule
Performance chronométrique : 2X30m
Etape 1 :
Réviser / diagnostiquer
Etape 2 :
Se préparer, s’entraîner
pour progresser
Etape 3 :
Préparer l’épreuve –
construire son projet
Etape 4 :
Évaluation
Du « PRENEUR » de
témoin qui se met en action
de manière progressive
Au RECEVEUR de
témoin qui recherche une
mise en action maximale
« un témoin pour deux»
SITUATION DE REFERENCE
LA COURSE DE TEMOINS Relayer c’est transmettre un témoin à pleine vitesse.
Un préalable : constitution des groupes
Chrono sur 30m et équipes de deux élèves de niveau homogène (il est plus facile de faire
relayer des coureurs de même valeur)
Groupes stables sur l’ensemble du cycle. Les élèves assument tous les rôles dans chaque
situation.
Objectif : aller plus vite à 2 que seul
Modalités : Défi : deux élèves relayent contre un des élèves de l’autre équipe. Le coureur
seul court avec un témoin, l’équipe de deux élèves se transmet le témoin. Le quatrième élève
observe.
Chaque élève tient l’ensemble des rôles
Distance : 50m (20-30) ; transmettre entre la ligne à 20 m et la ligne d’arrivée
Observable : savoir qui gagne.
Constat : le témoin ralentit à un moment, où et pourquoi ?
Comportements typiques Explications Stratégie. Axes de travail
Le receveur attend le témoin
puis court
Le receveur est centré sur la prise du
témoin
La priorité doit être donnée à la
vitesse : fuir
Le receveur se lance doucement
reçoit le témoin et accélère
Le receveur est centré sur la prise du
témoin ; il ne prend pas de risque, il est
organisé par le contrôle visuel sur son
partenaire.
Le receveur se lance, ralentit,
reçoit le témoin et ré-accélère
Le receveur est centré sur la prise du
témoin
Le donneur court bras tendu Le donneur est centré sur la transmission La priorité doit être donnée à la
vitesse : rattraper avant de
donner
CMS : observer avec rigueur.
En tant que situation de référence, ce dispositif sera utilisé régulièrement afin de permettre
aux élèves de suivre leurs progrès.
A cet effet, des plots espacés de 0,5m au niveau de la ligne d’arrivée, permettront d’objectiver
l’écart entre les coureurs.
Observation des
comportements
Explication Remédiation
Anticipation Sur investissement affectif Respecter la règle (juge de
triche)
Orientation des appuis vers
l’arrière
La recherche d’informations visuelles
organise le corps
Dissociation haut/bas
Posture préparatoire jambes
tendues
Méconnaissance des principes
permettant de se mettre efficacement
en action, voire incapacité à pouvoir
le faire
Situations pour sentir la
poussée sur les jambes
Départ tardif Manque de concentration
Manque de préparation
Passer d’une situation où
l’élève est centré sur, soit
la marque, soit son
partenaire, pour aller vers
une combinaison des deux
prises d’information
Continue à courir en
regardant derrière lui
Veut vérifier s’il est toujours en
capacité de gagner
Regarder la ligne
d’arrivée
Accepter le résultat donné
par le juge
SEUL CONTRE TOUS
Dispositif Mise en place d’un juge (de triche)
Un coureur sprinte ; six autres coureurs sont prêts à partir quand il passe
sur la latte repère ; le poursuivant marque autant de points que de coureurs
rattrapés (évolution : on jouera sur le positionnement de la latte repère,
pour un coureur rapide la latte est positionnée loin des poursuivis).
Critère de réussite Marquer le plus de points possible
Critères de réalisation Partir juste au moment du passage sur le repère ; Partir sans hésitation
Variables Equilibrer les chances en fonction des différentes vitesses en avançant ou en
reculant la latte repère.
CMS : assumer le rôle de juge. Faire respecter et respecter la règle.
Cette situation, outre son apport essentiel à la démarche : faire comprendre que le receveur peut
avoir une mise en action maximale et être rattrapé, permettra également de faire émerger des
besoins sur le thème de la mise en action : les situations du « starter-ball » et diverses situations
« de soutien » pourront y répondre.
Elle sera en outre exploitée au travers d’un dispositif proche dans la situation « combien de pieds »
qui vise la prise de marques.
STARTER-BALL
Dispositif Un médecine-ball, un plot ; un élève fait rouler le MB vers le plot ; au moment
du contact médecine-ball-plot, les élèves en confrontation démarrent.
Maintenir un juge de faux départ.
Critère de réussite Franchir la ligne d’arrivée en premier.
Critères de réalisation Posture préparatoire adaptée et équilibrée (orientation des appuis vers l’avant,
poids du corps sur la jambe avant, flexion des jambes), concentration sur le
signal (visualiser le médecine-ball et le plot), mise en action efficace.
Voir fiche « se lancer vite »
Variables Le signal de départ peut être donné par la chute d’un objet : un élève tient un
objet bras tendu au dessus du sol, le lâche, le contact de l’objet au sol est le
signal du départ.
CMS : assumer le rôle de juge
COMBIEN DE PIEDS ?
Dispositif initial Deux coureurs placés dans deux couloirs contigus (sécurité), témoin tenu au
dessus de la ligne. Le poursuivant cherche à toucher le poursuivi sur l’épaule
avec le témoin. Le poursuivi se met en action lorsque le poursuivant passe sur le
repère.
Le repère est placé par le poursuivi de 16 à 20 pieds avant son point de départ
(15m+15m ).
Présence d’un observateur.
A l’issue du résultat, reculer la marque de 2 pieds si le poursuivi est rattrapé,
l’avancer de 2 pieds s’il n’a pas été touché. Procéder ainsi jusqu’à trouver la
marque optimale permettant la jonction à pleine vitesse avant la ligne d’arrivée.
Critère de réussite Se rejoindre à pleine vitesse au plus près de la ligne d’arrivée.
Connaître et exprimer sa marque en pieds qui le permet.
Intentions ✓ pour chacun des coureurs, être à vitesse maximale.
✓ pour le poursuivant, toucher avant la ligne d’arrivée.
✓ pour le poursuivi, passer la ligne d’arrivée sans être touché.
Variables Réaliser la situation en opposition
Allonger la distance selon les ressources (20m + 20m).
CMS : Raisonner avec logique et rigueur pour élaborer un projet d’action et le mettre en
œuvre : prendre en charge le réglage de sa marque.
SE LANCER VITE
Alignement du grand axe du corps
Par 2, le premier départ allongé sur le ventre, tête vers la ligne d’arrivée, le second départ
debout positionné 4m en arrière. But pour l’un fuir au signal sonore, but pour l’autre toucher
l’épaule du poursuivi.
Cette situation induit des réponses motrices adaptées (inclinaison du grand axe du corps aligné
et oblique) qu’il faut faire identifier à l’élève pour lui demander de les reproduire dans des
situations de départ plus classiques.
Situations variées de départ :
Départ debout (pied d’appel devant, poids du corps sur ce pied, 1 pied d’écart, mains
en opposition), trépied (1 main au sol posée devant les pieds décalés : main D/pied G),
départ quadrupédique sans starting-blocks en variant les positions de mains (mains
alignées, mains décalées).
Erreurs les plus fréquentes à repérer :
Décoller le pied avant en premier, pas de poussée sur pied avant qui se traduit par un
temps mort sur le premier appui.
2 bras projetés en arrière, corps cassé au niveau du bassin.
Redressement précoce de la tête et du regard.
Situations pour identifier le pied d’appel :
Allongé sur le ventre, se relever au signal (le pied d’appel est celui sur lequel l’élève
s’appuie).
Debout, faire demi-tour et sprinter au signal (l’élève tourne autour du pied d’appel). Pousser
dans le dos à partir d’une position pieds joints (le pied d’appel reste au sol).
Shooter dans un ballon (le pied d’appel est le pied d’appui).
Dans une large majorité, les droitiers ont pied d’appel gauche.
Engager bras G et genou D (mise en avant de l’action des segments libres - travail de la
coordination).
Pressions fortes en plante de pied dans le moins de temps possible
Montée d’escalier le plus vite possible (chronomètre)
Cette situation induit une coordination bras/jambe efficace qu’il faut faire identifier à l’élève
Pressions fortes en plante de pied
Le travail en côtes sur 15 à 20m permet de percevoir les pressions exercées au sol. Autres
possibilités : tracter une charge légère (pneu, chariot, chambre à air lestée, parachute…),
pousser une charge légère (chariot de supermarché, camarade, …), courir face au vent…
De moi à toi…
Dispositif initial :
Evolution de la
situation « combien de
pieds ? »
Deux coureurs placés dans 2 couloirs différents. Le poursuivi se
met en action lorsque le poursuivant passe sur le repère. Le
poursuivant cherche à toucher le poursuivi sur l’épaule avec le
témoin.
Le poursuivi devient receveur et se saisit du témoin dès qu’il
sent son contact sur l’épaule.
Les élèves utilisent les marques obtenues lors de la situation
« combien de pieds ? »
Critère de réussite Le témoin est transmis à pleine vitesse.
Critères de réalisation Intention pour chacun des coureurs : le poursuivant touche avant
la ligne d’arrivée, il ne court pas bras tendu. Le poursuivi se
lance à fond au bon moment.
La transmission sur l’épaule.
A ce stade de la progression, les élèves sont capables de se rejoindre à
pleine vitesse. L’évaluation des compétences attendues impose une
transmission dès le niveau 1. La transmission culturelle « à la française »
étant un objet d’étude à part entière qui trouvera sa place dans un second
cycle, nous proposons une technique de transmission adaptée dans la
continuité du travail effectué.
LA COURSE DE TEMOINS AVEC
TRANSMISSION SUR L’EPAULE
Objectif : aller plus vite à 2 que seul
Modalités : Défi : deux élèves relayent contre un des élèves de l’autre équipe. Le coureur
seul court avec un témoin, l’équipe de deux élèves se transmet le témoin sur l’épaule. Le
quatrième élève observe.
Chaque élève tient l’ensemble des rôles
Distance : 50m (20-30) ; transmettre entre la ligne à 20 m et la ligne d’arrivée
Observable : savoir qui gagne.
Constat : les progrès peuvent être objectivés par l’écart à l’arrivée.
Le témoin ne ralentit plus.
La perte de vitesse du
témoin est minimisée.
Les élèves savent
transmettre le témoin
sur l’épaule à pleine
vitesse
Etape 4
Valider les acquisitions.
Organisation
2X30m, zone de transmission de 20m située à
25m du départ.
Transmission sur l’épaule.
Chaque élève est évalué dans les 2 rôles
(donneur et receveur).
Confrontation de plusieurs équipes.
Rôles sociaux : juges à l’arrivée.
Prévoir un temps d’affinement du réglage des
marques pour chaque équipe.
Critères de validation des acquisitions recherchées
au cours du cycle :
La performance individuelle sur 30m améliore ou
égale celle du début du cycle.
et
La performance du 2x30m est meilleure que celle
donnée par la somme des temps de course
individuels.
Indicateurs chiffrés de l’efficacité du relais :
- Le temps perdu dans la mise en action est d’environ 8/10è de seconde.
- On peut donc considérer qu’un gain de 5 à 6 dixièmes de seconde correspond à
une performance de qualité pour le niveau 1.
- Un gain de performance supérieur peut être constaté; il est souvent le signe d’un
moindre engagement lors de la prise de performance individuelle, alors que
l’intention de rejoindre son partenaire pour transmettre le témoin est mobilisatrice.
L’idéal serait alors de chronométrer le 30 m individuel du donneur dans cette
situation de relais.
-Sans gain de temps, on doit considérer que la compétence n’est pas acquise. En
termes de note l’élève n’obtient pas la moyenne.