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COMPTABILITE DE GESTION G. Régis GOUEM 2

Comptabilite de gestion

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Page 1: Comptabilite de gestion

COMPTABILITE DE GESTION

G. Régis GOUEM

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Page 2: Comptabilite de gestion

PlanIntroduction : une comptabilité pour les managers

Première partie : L’analyse des coûts complets

• Chapitre 1 : Principes de bases de l’analyse des coûts

• Chapitre 2 : La détermination des charges incorporables

• Chapitre 3: Distinction entre charges directes et charges indirectes

• Chapitre 4: les méthodes de répartition des charges indirectes

• Chapitre 5: les méthodes de valorisation des stocks

• Chapitre 6: la détermination des coûts et du résultat analytique

• Chapitre 7: l’analyse transversale des processus et la méthode ABC

Deuxième partie : L’analyse des coûts partiels

• Chapitre 8: l’imputation rationnelle des CF

• Chapitre 9: le Direct costing

• Chapitre 10: l’utilisation de en gestion des coûts partiels

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Page 3: Comptabilite de gestion

Introduction : une comptabilité pour les managers

• Marchande ou non marchande,

• Recherche ou non le profit,

• La recherche de l’équilibre d’un budget par une politique de prix,

• Impose à l’entreprise le problème de fixation des prix de vente des B&S que

celle-ci offre.

• La comptabilité de gestion, maillon essentiel du système d’information de l’E/se,

• Permet de répondre à cette préoccupation

• Opposition traditionnelle en Cgle & CG,

• Étudiées séparément,

• Une coupure artificielle en pour des raisons pédagogiques

• Deux facettes du SIG de l’E/se

1. Objectifs de la CG

• Analyse des performances de l’E/SE,

• Evaluation des stocks,

• Production d’informations nécessaires au contrôle de gestion,

• Aide à la prise de décision

a. Analyse des performances de l’E/SE

• Contrairement à la Cgle, instrument d’info externe,

• La CG apparait comme un instrument d’info interne pour le manager

• C’est pourquoi on parle de CG

En effet, la Cgle:

• Enregistre les opérations avec l’extérieur, ie des flux entre l’E/se et les tiers, ce

qui entre et sort,

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Page 4: Comptabilite de gestion

• Présente périodiquement les documents de synthèse permettant d’apprécier la

situation globale de celle-ci,

• Est un ensemble de processus permettant de fournir l’info comptable et

financière aux tiers extérieurs

• Le droit comptable l’impose aux E/ses, d’où le ressenti comme une contrainte et

non comme un instrument de gestion utile Mais lorsque l’activité de l’E/se devient

complexe,

• la Cgle s’avère insuffisante face aux besoins d’info de gestion interne,

• Elle permet de dégager un résultat global mais ne l’’explique pas.

• Qu’est ce qui explique le RG?

• Que se passe-t-il à l’intérieur de la boîte noire?

• Quelles sont les activités qui font gagner de l’argent à l’E/se?

• Quelles sont celles qui lui en font perdre?

• Quels sont les services responsables?

C’est à parti du moment où les gestionnaires commencent à se poser ces questions

que:

• nait le besoin d’analyser le fonctionnement de l’E/se, pour en comprendre et

améliorer la perf,

• la nécessité de la CG se fait sentir.

La CG a donc pour objectif de:

• analyser la formation du RG somme algébrique des résultats par activité

• Dégager la contribution de chaque produit.

Exemple: Une E/se fabrique 3 produits A, B et C.

Si pour une période on a RG = -100 000

• D’où vient ce résultat?

• Comment l’expliquer?

• Comment redresser la situation?

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Page 5: Comptabilite de gestion

Sans décomposition du RG par produit, on ne peut prendre de décision dans ce

sens.

Si l’on supprime A ou développe les ventes de C que se

Si l’on supprime A ou développe les ventes de C que se passera-t-il?

Par contre si l’on dispose de résultat analyt, on peut faire un diagnostic à partir de :

nRG= ∑ Ri

i=1RG = Ra + Rb + Rc

RG = -400 000+ 10 000 + 290 000

On peut envisager par exemple de concentrer les efforts commerciaux sur les

ventes de C.

Mais encore faut –il que l’on puisse faire l’analyse des prdts et des chrges par prdt

Exemple:

Total A B Cventes 20 000 000 10 000 000 6 010 000 3 990 000

Charges 20 100 000 10 400 000 6 000 000 3 700 000

Ri -100 000 - 400 000 10 000 290 000

b. l’évaluation des stocks

• Le capital immobilisé sous forme de stock est considérable dans l’E/se

industrielle (compta indus)

• La répartition des charges par produits permet de calculer le coût de chaque

produit,

• La connaissance des coûts est indispensable pour l’évaluation des stocks,

• Dans une E/se industrielle, le SF de MP doit être valorisé au coût = PA +F

d’Appro

• SF de PF doit être valorisé au coût de production = CAMPU + F Prod

• D’où l’un des objectif de la CG est de proposer des méthodes de calculs des

coûts et d’évaluation des stocks

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Page 6: Comptabilite de gestion

• Les SF servent en Cgle pour l’élaboration des états financiers,

• Généralement donnés en Cgle, dans la pratiques ils résultent de calcul complexe

effectués en CG

c. Production d’info nécessaire au contrôle de gestion

• Gérer une entité économique comme l’E/se, c’est utiliser au mieux les ressources

rares afin d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés

• Pour atteindre ces objectifs, il faut prendre des décisions et les mettre en œuvre.

D’où la logique

• Dans la pratique les résultats peuvent diverger par rapport aux objectifs parce

que l’E/se doit affronter l’environnement composé d’autres agents poursuivant

leurs propres objectifs

• Il faut pouvoir anticiper des décisions de ces derniers par des prévisions qui se

traduisent par des budgets, toute chose qui nécessite un système de contrôle de

gestion pour déclencher l’alerte quand des écarts apparaissent entre objectifs et

résultats

Concrètement cela se traduit par un système de contrôle budgétaire reposant sur:

• Établissement de prévisions budgétaires,7

Page 7: Comptabilite de gestion

• Calculs périodiques de coûts et résultats,

• Calculs et analyse des écarts

• La connaissance des coûts grâce à la CG va permettre de comparer la réalité à la

prévision, ie coûts réels et coûts préétablis (standard)

• La CG fournit des infos sur lesquelles peuvent s’appuyer les études et les

analyses permettant des décisions engageant l’avenir de l’E/se

• A chaque fois qu’il y a un projet, l’étude nécessite des données comptables

relatives à la structure des coûts.

Ex: faut-il fabriquer-sous-traiter-acheter-loyer?

• Les études d’opportunités passent donc par une analyse comparative des coûts

• Les données de la CG sont dont indispensables à la mise en place d’une gestion

prévisionnelle

• Gérer une entité économique comme l’E/se, c’est utiliser au mieux les ressources

rares afin d’atteindre les objectifs qui lui sont assignés

1ère partie: L’analyse des coûts complets : le full-costing

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Page 8: Comptabilite de gestion

Chapitre 1: Les principes de base de l’analyse des coûts complets

Ce ch. a pour objectif d’introduire les notions de base de de la CG dans l’optique

des CC tout en répondant à certaines préoccupations :

• Qu’entend-on par coût?

• Comment répartir l’ens. Des charges de la période entre les différents produits?

1. Notions de coûts

Le coût d’un produit est constitué par l’ens. Des charges supportées par l’E/se en

raison de l’acquisition, la production ou la distribution d’un B ou S

C’est donc une accumulation de charges relatives à un produit à un stade données

de son élaboration.

Ainsi on peut distinguer un coût de:

• Achats

• Production

• Distribution

• Revient.

2. Typologie des charges d’exploitation

Chaque méthode de CG se distingue par le type de traitement que l’on réserve à

chaque catégorie de charges:

• Directes ou Indirectes

• Variables ou fixes

2.1. Distinction entre CD et CI

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Page 9: Comptabilite de gestion

• En Cgle le critère d’analyse des charges est celui reposant sur la nature des

charges (classe 6)

Ex: Achats-transport-salaires-SE

• En CG, c’est plutôt la destination qui est retenue comme critère pertinent, ie quel

le produit pour lequel on a engagé la charge?

On distingue ainsi les charges directes des charges indirectes:

• Une CD concerne sans ambiguïté un produit bien déterminé

Ex: dans une usine fabriquant 2 Pdts X et Y

– un ouvrier est occupé à la fabrication de X, le salaire de ce dernier durant la

période est une CD.

Ce salaire est affecté sans ambiguïté au CP de X

– Par le salaire de la secrétaire direction, du

vigile, de la standardiste, du DG constituent des charges de structure ou encore des

frais généraux.

Ce sont donc des CI car elles ne peuvent être affectées directement à un produit

donné.

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Page 10: Comptabilite de gestion

• Hiérarchie des coûts: l’accumulation des charges s’effectue dans une logique

chronologique, de l’approvisionnement à la mise à disposition du produit chez le

consommateur final

Cette hiérarchie peut être appréhendée selon deux hypothèses de production :

• Absence de stocks

• En présence de stocks

• Le processus de calcul des coûts, peut être représenté par un organigramme.

• Cet organigramme nécessite une étude préalable qui doit permettre d’avoir en

vue les objectifs et la place de chaque calcul dans le processus d’ensemble.

• Selon que l’on en présence d’un ou plusieurs produits on a:11

Page 11: Comptabilite de gestion

• Entreprise mono produit

2.2. Distinction entre charges variables et charges fixes

Un autre critère d’analyse des charges en CG est la variabilité ou non des charges:

• Une CV dépend du niveau d’activité

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Page 12: Comptabilite de gestion

Ex : Consommation de MP représente un poste de CV de section

• Par contre, une CF ne dépend pas du niveau d’activité

Ex: Amortissements-Loyer qui sont des charges de structures.

Mais cette distinction n’a de sens qu’à court terme.

A long terme, il est possible de variabiliser les postes concernés

2.3. Les quatre grandes catégories de Charges et leur traitement

Le croisement des 2 critères d’analyse, ie destination et variabilité permet

d’obtenir le tableau ci-après:

Tableau

3. L’incorporation des charges

• Les charges de la Cgle regroupées dans les classes

6 et 8 et classées par nature vont en CG et suivant le critère de destination, être

incorporées dans les coûts des produits.

• Mais il n’y a pas de concordance parfaite entre chges de Cgle et chges de la CG

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Page 13: Comptabilite de gestion

• En effet, certaines charges de la Cgle sont comme charges non incorporables et

donc exclues en CG. Il s’agit de charges non incorporables

• Par contre certaines charges non prises en compte en Cgle sont pris en compte en

CG. Il s’agit des charges supplétives

Charges Inc en CG = Charges Cgle – Charges NI + Charges Sup

3.1. Les CNI

• Il s’agit de charges régulièrement enregistrées en Cgle en classe 6 ou 8;

• Elles ne reflètent pas la réalité économique de l’E/se

Ex: - Charges pour perte exceptionnelle

- Amortissements dérogatoires

- Dotations aux provisions pour hausse des prix

- Prime assurance vie d’un responsable

3.2. Les Charges supplétives

• Il s’agit de rémunérations de facteurs de production gratuitement utilisés.

• Elles illustrent le concept économique de coût d’opportunité, ie le manque à

gagner par l’utilisation d’une ressource par l’E/se

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Page 14: Comptabilite de gestion

• Puisque cette ressource aurait générer des revenus si elle était utilisée hors de

l’E/se

• La prise en compte des charges supplétives permet de meilleures comparaison

(dans le temps et dans l’espace) entre E/ses à structure de financement différentes

Ex:

–Rémunération des CP

–Rémunérations de l’EI et des membres de sa famille

4. Traitement des CD

Les charges directes sont affectées au coût du produit correspondant

4.1. Les consommations de MP

- Il faut d’abord être en mesure de déterminer les qtés consommées

- Cela implique la tenue d’un IP des entrées et des sorties physiques de MP et

donc la tenue d’une fiche de stocks avec une organisation nécessaire.

- Il faut également être en mesure de valoriser les sorties. En principe au

CMUP. Mais dans certains cas compte tenu de la nature de l’activité ou de la

conjoncture économique, la nécessité de présenter une image fidèle amène à

déroger à ce principe en recourant à d’autre méthodes (épuisements des lots).

4.2. Les CD de MO

Il s’agit de la rémunération de la MO au niveau de la production.

Leur affectation suppose une organisation administrative permettant de savoir qui

fait quoi et où.

5. Traitement des charges indirectes

• Contrairement aux CD, les CI doivent subir un traitement plus complexe et

parfois compliqué.

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Page 15: Comptabilite de gestion

5.1. La répartition des CI par centre d’analyse

Un centre d’analyse est un compartiment comptable regroupant des activités

technologiquement homogène.

Dans la pratique, un centre d’analyse peut correspondre à une subdivision:

• réelle de l’E/se,

• Fictive par regroupement de plusieurs services en un seul.

On distingue généralement:

• les centres principaux qui assurent une fonction opérationnelle telle l’appro –la

production – la ventes;

• les centres auxiliaires jouent un rôle fonctionnel pour les centres opérationnels

La répartition s’effectue en deux étapes avec ou sans prestations réciproque entre

centres auxiliaires:

• Répartition primaire

• Répartition secondaire

5.2. Calcul du coût de l’UO

• L’UO représente le facteur générateur de la charge.

• Elle permet de mesurer l’activité d’un centre d’analyse.

On distingue: le temps, l’unité physique, les %, nombre de produits…

En présence de plusieurs UO, l’on retient l’UO la plus pertinente, ie qui permet de

mieux expliquer les charges du centre d’analyse concerné.

Ex: -H MOD pour un atelier artisanal

- H machine pour un atelier automatisé

- Kg de MP achetée

- Kg de MP consommée

5.3. L’imputation des frais des centres principaux aux coûts

Cette imputation se fait proportionnellement au nombre d’UO nécessaire

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Page 16: Comptabilite de gestion

Ex: soit un atelier ayant fonctionné 100h le mois réparties comme suit:

– Produit A: 50h

– Produit B: 30h

– Produit C: 20h

Le total des frais indirects de l’atelier est de 32 500.

CUO = 32 500/100 = 325

Imputation aux coûts:

– Produit A: 50*325 = 16 250

– Produit B: 30*325 = 9 750

– Produit C: 20*325 = 6 500

Schéma d’ensemble

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Page 17: Comptabilite de gestion

Chapitre 2: Les différentes étapes de déterminations des coûts

1. Les grandes étapes fonctionnelles

2. Du coût de revient au résultat analytique

3. La prise en compte des mouvements de stocks

4. Schéma d’ensemble

Ce chapitre présente les différentes catégories de coûts utilisés en coût

complet,

De façon générale, l’organisation comptable doit refléter l’activité de l’E/se,

son processus de production

1. Les grandes étapes fonctionnelles

Dans le contexte d’une E/se industrielle, l’activité comprend 3 grandes

étapes:

Approvisionnement en MP,

Transformation, fabrication de PF,

Commercialisation des PF.

A chacune de ces étapes, il possible de déterminer une catégorie de coûts dits

hiérarchisés.

Coût d’achat au niveau de l’approvisionnement,

Coûts de production au niveau de la fabrication,

Coût de distribution au niveau de la commercialisation.

1.1. Le coût d’achat

Il est déterminé pour chaque MP, chaque MC ayant fait l’objet

d’approvisionnement pendant la période considérée.

Ce coût peut comprendre par exemple :

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Page 18: Comptabilite de gestion

Des éléments directes: PA + Frais accessoires d’achats (commissions, transport,

douane)

Des éléments indirects: frais de fonctionnement du service approvisionnement, bureau

d’achats.

Le coût est donc la somme de tout ce que coûte un approvisionnement jusque et y

compris les frais de mise en stock.

Exemple: frais de manutention

1.2. Le de production

Le coût de production se calcule pour chaque produit

Ex: pour un produit donné, le CP comprend :

Éléments directes: consommation de MP-MOD ;

Éléments indirectes: frais de fonctionnement de l’atelier.

Le CP est la somme de tout ce que coûte l’obtention d’un produit jusque, et y

compris les frais de mise en stock.

1.2.1. Le stades intermédiaires

Supposons par ex que le processus de production d’E/se se déroule en 2 étapes:

Une usine A fabrique un produit semi-ouvré à partir d’une matière M.

Le PSO est ensuite valorisé dans une usine B qui élabore le produit fini

définitif.

Dans ce cas, on calculera non pas un coût de produit mais 2:

Un coût à la sortie de l’usine A

Un coût à la sortie de l’usine B

On peut adopter 2 approches pour le calcul des cous:

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Page 19: Comptabilite de gestion

Calculer des coûts hiérarchisés ou en cascade en calculant un coût à la sortie

de chaque étape,

Se placer à la fin du processus et sommer ensuite pour avoir le coût du PF

1.2.2. Encours de produit

Un encours est un produit dont la fabrication n’est pas encore achevée. On

ne peut pas pour ce produit calculer un coût de production. On ne peut

calculer qu’une valeur d’encours en sommant les charges déjà engagées

En début de période, la valeur de l’encours vient comme élément de CP

s’ajouter aux charges de la période.

CPPF = EDP + CPP –EFP

Exemple:

1.2.3. Les sous-produits

Produits qui apparaissent simultanément lors du processus de production du

produit principal.

Importants par rapport aux déchets.

Peuvent faire l’objet d’une autre exploitation.

1.2.4. Les déchets et rébus

Les déchets sont la conséquence de consommations incomplètes de la

matière.

Les rebus sont des produits fabriqués mais qui présentent des défauts

Avec ou sans valeur économique deux hypothèses à envisager

Si déchets et rébus sont sans valeur économique, les charges occasionnées

pour leur évacuation viennent majorer le coût de production du produit

principal.

Dans le cas contraire Ils peuvent être :

– réintroduits dans le cycle de fabrication, en l’état ou après traitement préalable,20

Page 20: Comptabilite de gestion

– vendus sur des marchés spécifiques.

Dans ces deux situations, le produit de la vente vient diminuer le coût de

production du produit principal.

1.3. Les coûts de distribution

- Le coût de distribution se détermine également pour chaque produit vendu

pendant la période.

- Le coût de distribution d’un produit représente la somme de tout ce que

coûte la commercialisation d’un produit

- Le coût de distribution d’un produit peut comprendre:

des éléments directs: commission au vendeur, frais d’expédition au

client

des éléments indirects: frais de fonctionnement du service commercial

2. Le coût de revient et résultat analytique

Tenant compte de la logique hiérarchique, on peut à partir des coûts

précédents déterminer le CR et le résultat analytique pour chaque produit vendu

par l’E/se.

2.1. Le coût de revient

Il se détermine pour chaque produit et comme suit :

CR = CP + CD (cf. cas Dubois)

2.2. Le résultat analytique

Il correspond à la différence entre le CA et le coût de revient.

Remarque: la somme algébrique des RA par produit et des différences de

traitement comptable (CNI, CS) doit donner au centime près, le résultat global de

la période

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Page 21: Comptabilite de gestion

2.3. Les relations entre les coûts

A fin d’éviter des erreurs de calculs liés à des omissions ou doubles

comptabilisation, on retiendra:

– Il ne faut pas confondre prix d’achat et coût d’achat;

– Le coût d’achat des Matières consommées est inclus dans le coût de production des PF;

– Coût de production et frais de fabrication ne sont pas synonyme car les frais de fabrications

sont inclus dans le CP

– Le CP n’est pas inclus dans le coût de distribution

– Les calculs des deux catégories sont indépendants et menés de façon parallèle

– En revanche, CP et CD sont inclus dans le coût de revient

On peut présenter ces relations comme suit:

3. La prise en compte des mouvements de stocks

Lorsqu’il y a variation de stock, il convient de prendre en compte le

mouvement des stocks dans le processus de calcul des coûts.

En effet les MP achetées ne sont pas toutes consommées tout comme les

produits fabriqués ne sont pas tous vendus.22

Page 22: Comptabilite de gestion

3.1. Au niveau des MP

Il convient de distinguer le coût des MP achetées durant la période et le coût

d’achat des MP consommées éléments de CP.

Pour chaque MP, il convient d'ouvrir un compte de stock débiteur en début

de période du SI.

3.1. Au niveau des MP

3.2. Au niveau des PF

Il s’agit de distinguer le coût de production des PF pendant la période de

celui des produits vendus élément de du coût de revient.

Pour chaque PF, il convient d'ouvrir un compte de stock débité en début de

période du montant du SI.

A chaque mise en fabrication, on calcule le CP des PF et l’on passe cette

production, valorisée au CP, au débit du compte de stock.

A chaque sortie de PF pour la vente, on crédite le compte stock de produits

du montant de la sortie valorisée au CUMP

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Page 23: Comptabilite de gestion

4. les méthodes de valorisation des stocks

L’entreprise doit obligatoirement effectuer un inventaire physique à la date

de clôture de l’exercice pour connaître la valeur du stock

En comptabilité générale, il est tenu dans l’entreprise un inventaire

intermittent au moins une fois par an, En comptabilité de gestion, l’importance du

calcul des coûts, impose le recours à la technique de l’inventaire permanent

4.1. Valorisation des entrées en stock

En ce qui concerne les éléments achetés, l’évaluation des entrées se fait au

coût d’achat.

Pour ce qui concerne les produits fabriqués, les comptes d’inventaire

permanent sont débités du coût de production de ces produits au fur et à

mesure qu’ils sont produits

4.2. Valorisation des sorties de stock

Les sorties d’éléments de stocks interchangeables nécessitent le choix d’une

méthode d’évaluation.

Pour une PM, il peut exister en stock différents lots acquis à différents

moments et enregistrés lors de leur entrée à des coûts d’achat différents.

24

Page 24: Comptabilite de gestion

Pour un produit fini, les lots fabriqués et mis en stock peuvent avoir des

coûts de production différents.

A quel coût convient-il de valoriser les sorties de matières ?

Pour un produit fini, les lots fabriqués et mis en stock peuvent avoir des

coûts de production différents.

Comment évaluer les sorties de stocks ?

Il existe plusieurs méthodes :

La méthode du coût moyen unitaire pondéré ou CMUP ;

Les méthodes d’épuisement des (FIFO, LIFO);

La méthode des coûts théoriques ou méthode de la valeur de remplacement

ou VDR.

Exemple:

5. Appréciation des méthodes

5.1. Le CMUP en fin de période

Avantages : permet un amortissement des fluctuations des prix, on parle

alors d’un lissage des coûts de revient.

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Page 25: Comptabilite de gestion

Inconvénients : faut attendre la fin de la période de référence pour valoriser

les sorties de stock, ce qui est en contradiction avec le principe de

l’inventaire permanent.

5.2. Le CMUP après chaque entrée

Avantages : il permet la valorisation des sorties en temps réel ;

Inconvénients : cette méthode ne peut être adoptée que si on utilise l’outil

informatique, parce que les calculs sont nombreux.

5.3. Le FIFO

En période des hausses des prix, la méthode conduit à une évaluation plus faible

des sorties, donc:

A une minoration du coût de revient,

A une majoration de la valeur du stock final,

conduisant l’une et l’autre à une majoration du résultat.

En période de baisse de prix, l’inverse se produit.

5.4. Le LIFO

En période des hausses des prix, la méthode conduit à une évaluation plus élevée

des sorties, donc:

A une majoration du coût de revient,

A une minoration de la valeur du stock final,

Conduisant l’une et l’autre à une minoration du résultat.

En période de baisse de prix, l’inverse se produit.

6. Les différences d’inventaires

L’inventaire permanent permet de connaître à tout moment en quantité et en

valeur, l’existant théorique en stock.

Très souvent on procède dans l’entreprise à l’inventaire physique dans le but

de déterminer le stock réel.

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Page 26: Comptabilite de gestion

La différence entre le stock réel et celui théorique représente la ≠ce

d’inventaire.

Les causes de cette différence peuvent être multiples.

Elles peuvent être liées à des :

Erreurs de suivi administratif ;

Vols ou détérioration de manutention ;

Ainsi : ▪ Si stock réel > stock théorique → bonis d’inventaire

▪ Si stock réel < stock théorique → malis d’inventaire

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Page 27: Comptabilite de gestion

Chapitre 3: L’analyse transversale des processus et la méthode ABC

1. L’évolution du contexte

2. Les notions de base

3. Les principes de la comptabilité basée sur les activités

4. De l’ABC à l’ABM

1. L’évolution du contexte

Initiée aux Etats Unis dans les années 80

Met l’accent sur le déphasage croissant entre les méthodes traditionnelles de

la comptabilité de gestion et les nouveaux besoins de des entreprises.

Plusieurs variables de l’environnement appellent à l’évolution des outils.

1.1. L’évolution du contexte

L’élargissement du champ concurrentiel;

La concurrence ne s’exerce plus uniquement au niveau des prix et donc des

coûts;

D’autres impératifs sont apparus, notamment en matière de qualité et de

délais.

Des produits plus différenciés;

Au cycle de vie raccourci;

Des marchés plus segmentés;

Il faut donc disposer d’outils permettant de mettre l’organisation sous

tension visant à améliorer la performance.

1.2. L’évolution des modes de production

Le développement de l’automatisation;

La robotisation des opérations de production;

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Page 28: Comptabilite de gestion

Baisse tendancielle du recours à la main d’œuvre;

La hausse considérable des frais de maintenance des ateliers flexibles;

Pourcentage considérable des frais généraux;

La répartition ne peut plus s’accommodée de l’arbitraire des méthodes

classique

1.3. La généralisation du « juste à temps »

Le développement de la chaine logistique d’approvisionnement en flux

tendu;

Entraine nécessite une coordination plus importante entre les différents

services et donc une gestion transversale et horizontale des processus.

Le découpage fonctionnel verticale et hiérarchique n’est plus d’utilité;

Dans la mesure où une charge peut être engagée à une étape du processus

mais être causée par un manque de coordination ou un dysfonctionnement en

amont ou en aval.

Exemples:

Coût d’un service après-vente traditionnellement rattaché à la fonction

commerciale, peut être causé par un défaut de fabrication

Pénalité liée à un retard livraison.

2. Les notions de base

2.1. Activité

Une activité est un ensemble de tâches complémentaires et coordonnées pour

fournir une prestation identifiée (H. Bouquin). Les activités peuvent être décrites

par des verbes.

Exemples :

• Assurer le suivi des clients,

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Page 29: Comptabilite de gestion

• Assurer l’ordonnancement de la production,

• Assembler les composants.

2.2. Processus

Un processus est défini comme l’enchaînement d’activités déclenchées par

une même cause et délivrant un produit, un service ou une information ayant de la

valeur pour un client interne ou externe (Pierre Mévellec).

Exemples :

• Assurer la gestion de la qualité, concevoir un produit.

• Un processus nécessite la coordination d’activités transversales à l’organisation

fonctionnelle de l’entreprise. C’est un objet de coût.

2.3. Charge tractable

Une charge tractable est une charge rattachable à une cause précise (dont on

peut suivre la trace).

Exemple:

Charges indirectes tractables à un produit :

Les charges engagées dans l’activité «assurer la maintenance des machines » sont

allouées aux produits en fonction du nombre d’opérations de maintenance.

2.4. Inducteur (d’activité)

Un inducteur mesure le niveau de réalisation de l’activité, par le volume

produit.

Exemples :

• le nombre de composants assemblés pour l’activité de montage,

Exemples :

• le nombre d’opérations pour l’activité de maintenance (inducteurs de complexité)

;

• le nombre de séries lancées pour l’activité de production industrielle en séries.

30

Page 30: Comptabilite de gestion

• Le calcul du coût de l’inducteur permet d’affecter le coût de l’activité aux

produits et/ou aux processus;

• en fonction de leur consommation de la production des activités, exprimée en

nombre d’inducteurs.

3. Les principes

Le schéma ci-après permet de présenter les principaux aspects de la méthode.

Schéma

3.1. Le Traitement des charges directes

Ce traitement est identique à celui proposé par l’approche classique, ie sans

ambiguïté aux coûts des produits.

3.2. Identification des différentes activités au niveau des centres de

responsabilité

Pour illustrer, prenons l’ex- d’un atelier où l’on usine des pièces de métal en

utilisant une machine

Dans l’approche classique, on aurait définit un centre d’analyse ou section

«usinage»;

Permettant de regrouper les frais de fonctionnement de cet atelier;

De les imputer aux produits en fonction d’une UO pouvant être par ex-: H-

MO ou H-Machine

Mais supposons que l’analyse du fonctionnement de ce atelier fasse

apparaitre deux activité bien distincte:

Le réglage de la machine,

Et l’usinage proprement dit

31

Page 31: Comptabilite de gestion

Dans ce cas on définira une activité «réglage» et une activité «usinage».

Les frais de fonctionnement de l’atelier seront ainsi répartis entre les 2

activités.

Par exemple:

Le salaire du technicien qui règle ira l’activité réglage;

Les frais d’énergie de fonctionnement relèveront de l’activité usinage.

3.3. Identification des inducteurs de coûts

A chaque activité est associé un inducteur de coût, variable qui permet de

mesurer l’activité;

Très de l’UO, l’inducteur de coût met l’accent sur la relation causale entre un

évènement et la génération d’une charge;

Dans la méthode ABC, il n’y a pas de répartition secondaire ni de distinction

entre centres auxiliaires et centres principaux

Toutes les activités doivent créer de la valeur et les charges correspondantes

doivent être reliées aux produits par le biais d’un inducteur pertinent;

Le choix de l’inducteur ne repose pas uniquement aux variables volumiques

telles nombre de produits fabriqués, nombre d’HMO

En effet, certaines charges sont induites, par exemple, soit par:

Le lot ou la série (charges d’ordonnancement, de réglage, etc.);

L’existence d’un produit au catalogue (frais de conception, de gestion des

nomenclatures, etc.);

Des éléments qualitatifs, liés à la complexité (nombre de composants

électroniques.

3.4. Le regroupement des activités par inducteur

Les charges engagées par des activités spécifiques dans des centres de

responsabilités différentes peuvent être générées pas le évènement et donc

relever du même inducteur;

32

Page 32: Comptabilite de gestion

Ex:- la réception d’une commande peut générer au niveau de la mise en

fabrication, de la facturation et de la livraison, des charges

Proportionnelles non pas au nombre de produits fabriqués ou à leur valeur,

mais uniquement au nombre d’affaires traitées.

D’où la nécessité de regrouper toutes les activités qui tout au long de la

chaine de valeur sont liées à la réception d’une commande;

Dans un centre de regroupement nommé par ex-: « gestion des commandes »

Auquel sera associé l’inducteur « nombre de commandes »;

A partir du montant des charges engagées au niveau de ce centre, on calcule

le coût de l’inducteur (cf. formule précédente)

Une formule permet de résumer cette procédure d’imputation: « les produits

consomment des activités, qui consomment des ressources ».

4. De l’ABC à l’ABM (activity based management)

4.1. La gestion des facteurs clés de succès

Tout comme la méthode traditionnelle, la méthode ABC mène à des calculs

de coût complets; mais le regroupement par inducteur permet de mieux

cerner la causalité ;

Il permet également au gestionnaire d’apprécier de façon stratégique

l’impact de certaines décisions sur les coûts et résultats

Les FCS associés aux orientations stratégiques peuvent être pris en compte

dans le système de comptabilité de gestion.

Ainsi, une stratégie de différenciation et de segmentation entraine

généralement des séries plus courtes et une standardisation moins poussée

Dans une telle situation, le recours aux UO volumiques conduit

généralement à des coûts non pertinents;

A cause des effets des subventionnements occultes de certains produits par

d’autres33

Page 33: Comptabilite de gestion

Ex-:

- les petits produits par les grands produits,

- les produits sur mesure par les produits standards

L’analyse causale par le biais des inducteurs pertinents permet à l’opposé de faire

de l’analyse des coûts un véritable outil de management.

4.2. La gestion transversale

L‘approche ABC permet de prendre conscience des phénomènes de

transversalité;

C’est-à-dire de l’articulation et de la coordination des opérations tout au long

d’une chaine ou d’un processus.

Ex-: il ne sert à rien d’optimiser les temps élémentaires de d’usinage si la chaine

logistique est déficiente, ce entraine délais sup, temps morts, etc.

34

Page 34: Comptabilite de gestion

Chapitre 4 : le traitement des charges fixes : la technique de

l’imputation rationnelle

1. Principe

2. Coefficient d’imputation rationnelle et différence d’imputation

3. Calcul des coûts rationnels

4. La différence sur niveau d’activité

5. Appréciation de la méthode

1. Principe

Même structure du système d'analyse que dans la méthode des coûts complets,

Conçue comme un correctif au calcul des coûts réels par la méthode des coûts

complets,

En rendant les coûts des unités d'œuvre des centres et les coûts de production

des produits indépendants du degré d'activité

Pour ce faire, on considère pour chaque sous ensemble de l'entreprise un :

niveau normal d'activité (A unités d'oeoeuvre)

et niveau réel d'activité (‘’a’’ le niveau d'activité réel)

Ensuite on ne retient dans le total des frais du centre considéré que la fraction

a/A des coûts fixes F que l'on aurait pris en charge en totalité dans la méthode

des coûts complets.

La différence Fx(A - a)/A de frais fixes non pris en compte constitue ce que l'on

appelle une différence ou un écart d'imputation rationnelle

35

Page 35: Comptabilite de gestion

Les charges fixes correspondent à une structure de l’entreprise.

Celle-ci a été choisie pour atteindre un certain niveau d’activité.

Leur imputation pose problème lorsque le volume d’activité réel s’éloigne du

niveau pour lequel la structure avait été dimensionnée.

Exemple : un hôtel de 50 chambres a été construit. Ses charges sont les suivantes :

charges fixes : 2 500 000 / mois (loyer + coût du personnel permanent)

charges variables : 5 000 F par chambre louée (petit déjeuner +

blanchisserie). Les chambres sont louées 10 000 F par nuitée.

Le premier mois, l’hôtel est rempli en moyenne à 30%.

Faut-il en conclure que l’activité n’est pas rentable ?

• La technique de l’imputation rationnelle permet de répondre à cette question en

n’imputant au coût de production qu’une quote-part des charges fixes

correspondant au niveau d’activité réel et en présentant séparément le coût de la

sous –activité.

36

Page 36: Comptabilite de gestion

Dans l’exemple précédent, on n’imputera que:

30% des charges fixes au coût des nuitées,

les 70% restant étant clairement identifiés comme le coût de la sous-

activité, c’est-à-dire le gaspillage lié à la sous-utilisation de la capacité

productive.

Exemple:

On constate que :

le coût de production unitaire diminue lorsque l’activité augmente ;

le coût fixe unitaire diminue lorsque l’activité augmente ;

le coût variable unitaire est constant et égal à 2,5.

Si l’entreprise détermine son prix de revient à partir de son coût de revient, elle

serait tentée :

- d’augmenter ses prix en période de sous-activité (coût de revient : 3,5);

- de diminuer ses prix de vente en période de suractivité.

L’entreprise ne peut donc pas se baser sur ses coûts unitaires par période pour

élaborer une politique de fixation des prix rationnelle.

- l’imputation rationnelle des charge fixe est donc un moyen d’éviter cela;

- Elle permet d’éliminer l’influence du niveau de production sur les coûts.37

Page 37: Comptabilite de gestion

L’activité normale est l’activité de référence. On peut la déterminer en prenant en

compte les éléments suivants :

c’est l’activité habituelle,

c’est l’activité pour laquelle les investissements ont été réalisés et le

personnel a été embauché,

c’est une activité légèrement inférieure à l’activité maximale (-10% à –

25%).

2. Le coefficient d’IR

Poursuivons avec l’exemple précédent:

(1): 2 800 x 0,8

(2): 2 800 – 2 240

(3): 2 800 x 1,15

(4): 2 800 – 3 220

le rapport: a/A Est appelé coefficient d’imputation rationnelle ©.

Différences d’imputation = charges réelles

– charges imputées

Après l’imputation rationnelle des charges fixes, le coût de production

unitaire est constant et égal à celui de l’activité normale.

Il n’y a pas eu d’autres causes de variation des coûts au cours de la période38

Page 38: Comptabilite de gestion

3. Calcul des coûts rationnels

Le coût d’un produit est obtenu en additionnant les charges variables et les

charges fixes imputées rationnellement, c’est à-dire ajustées par le coefficient

d’IR.

Coût total = charges variables

+ Charges fixes * coefficient IR

= Charges variables

+ Charges fixes * a/A

L’imputation rationnelle rend les coûts fixes proportionnels au volume d’activité.

Elle les «variabilise».

Dans le cas où l’entreprise utilise la méthode des centres d’analyse, il est

possible d’avoir un coefficient d’imputation rationnelle différent pour chaque

centre d’analyse.

En effet, les différents services d’une entreprise ne sont pas nécessairement

en sur ou sous activité au même moment.

Pour éviter de multiplier les calculs nécessaires, il est préférable de pratiquer

l’imputation rationnelle avant de répartir les charges indirectes entre les produits

4. La différence sur niveau d’activité

• Avec la méthode de l’IR, le montant des charges fixes imputées est différent du

montant des charges fixes réellement comptabilisées.

• Cette différence ne disparaît pas mais est présentée séparément du coût des

produits.

L’écart ainsi isolé est appelé différence sur niveau d’activité.

Différence sur niveau d’activité = charges fixes réelles – charges fixes

imputées:

39

Page 39: Comptabilite de gestion

- en cas de sous-activité, l’écart est positif (CF réelles > CF imputées) et on

parle de coût de sous-activité.

- en cas de suractivité, l’écart est négatif (CF réelles < CF imputées) et on

parle de boni de suractivité.

Le même raisonnement peut être fait au sujet de ces différences d'imputation

rationnelle qu'à propos des différences d'incorporation si l'on veut établir la

relation entre résultat analytique et résultat de la comptabilité générale.

5. Appréciation de la méthode

L’IR des CF ne modifie pas le coût de revient réel. C’est une méthode

d’analyse des coûts.

Si, après IR des CF, les coûts unitaires ne sont pas égaux au coût

correspondant à l’activité normale, il y a lieu de rechercher les autres causes

de variation des coûts.

Toute la difficulté de la méthode consiste à définir ce que l'on considérera

comme "niveau normal d'activité" ;

Ce niveau sera-t-il en effet déterminé en fonction des capacités des moyens

matériels ou des possibilités du personnel effectivement employé ?

Dans la théorie, A est le niveau d'activité projeté dans le long terme

• la méthode d’IR est utilisée en contrôle budgétaire, pour calculer des coûts

d'unités d'œuvre prévisionnels ou standard, servant de base à des comparaisons

avec les coûts constatés.

• Elle est également utilisée lorsque l'on a besoin de calculer des prix de revient

qui, tout en échappant aux fluctuations dues aux variations saisonnières d'activité,

comprennent néanmoins une part "normale" de FF;

40

Page 40: Comptabilite de gestion

Chapitre 5 : Les Méthode de coûts partiels

1. Principe

2. Le direct costing simple

3. Le direct costing évolué

4. Le seuil de rentabilité

1. Principe

Contrairement à la méthode des coûts complets dans laquelle l'intégralité des

charges retrouve dans les coûts,

Avec les méthodes de coûts partiels, certaines charges notamment les CF

directes, ne sont pas imputées aux différents produits

On évite ainsi le reproche adressé à la méthode des complets au sujet du

caractère arbitraire des clés de répartitions

2. Le direct costing simple

L'appellation “direct costing” qui s'applique aux coûts doit en effet être

entendue :

- non seulement par directement affectable aux produits,

- mais également et surtout par variable et proportionnel avec la

quantité de produits fabriqués.

Cette méthode consiste à écarter systématiquement les coûts fixes du calcul

des coûts des produits et à les transférer globalement à la charge du résultat de la

période selon le schéma ci-dessous.

41

Page 41: Comptabilite de gestion

L'utilisation du direct costing aboutit en particulier à une présentation des

résultats qui fait apparaître par produit une marge sur coût variable (1), appelée

aussi en raccourci "marge variable".

Qui contribue à la couverture des frais fixes et fait apparaître distinctement

une marge variable de production et une marge variable de distribution.

Exemple :

E L É M E N T S A B C TOTAL

Ventes du mois 200 000 130 000 130 000 480 000

CV de production des produits vendus

130 000 90 000 100 000 340 000

Marge variable de production 70 000 40 000 30 000 140 000

Coût variable de distribution 15 000 10 000 5 000 30 000

Marge variable de distribution 55 000 30 000 25 000 110 000

Charges fixes 100 000

L'utilisation du direct costing aboutit en particulier à une présentation des

résultats qui fait apparaître par produit une marge sur coût variable (1), appelée

aussi en raccourci "marge variable«

Qui contribue à la couverture des frais fixes et fait apparaître distinctement

une marge variable de production et une marge variable de distribution.

La mise en évidence de marges variable par produit constitue une incitation à

vendre et à produire les articles dont la marge est la plus élevée.

Sur le plan commercial, il faut l'utiliser avec précaution.

On serait tenté de baisser les prix de vente des produits dégageant une forte

marge sur coûts variables ;

Or si cette marge est importante cela peut être dû en partie à l'importance des

coûts fixes.

Cette insuffisance conduit à l'élaboration d'une variante.

Application : supposons qu'une E/se fabrique trois (03) produits P1, P2, P3.

42

Page 42: Comptabilite de gestion

On obtient le schéma d'analyse suivant :

A-Charges fixes (annuelles) :

Amortissement des équipements……... 400 000;

Frais d'usine (loyers,..)……………………..100 000;

Frais de direction………………………….60 000.

B- Charges variables :

Matières premières : 500 000 pr P1, 800 000 pr P2 et 600 000 pr P3 ;

Fournitures diverses : 200 000 pr P1, 550 000 pr P2 et 500 000 pr P3

Main d'œuvre : 90 400 pour P1, 109 200 pour P2 et 132 000 pour P3

Eléments P1 P2 P3 Total

Chiffre d'affaires 998 000 1 824

000

1 680

000

4 502 000Charges variables

Matières 500 000 800 000 600 000 1 900 000

Fournitures

diverses

200 000 550 000 500 000 1 250 000

Main d'œuvre 90 400 109 200 132 000 331 600

MCV 2 0 7

6 0 0

364

800

4 4 8 0 0 1 020

400Charges fixes 560 000

RNG 460 400

3. Le direct costing évolué

Elle consiste à calculer non pas les coûts strictement variables des produits,

Mais les coûts dits spécifiques obtenus en y ajoutant les charges fixes directes

(par opposition aux charges fixes communes, c'est à dire aux

charges indirectes).

On calcule alors des marges sur coûts spécifiques ou "marges de contribution".

Cette méthode repose sur une analyse plus poussée des charges fixes qui

conduit à la distinction :

43

Page 43: Comptabilite de gestion

Charges fixes propres, spécifiques ou directes, c'est-à-dire liées directement à

un produit, une branche ou un secteur ;

Charges fixes communes ou indirectes.

Les charges fixes spécifiques sont déduites des marges sur coûts variables

correspondantes pour déterminer des marges sur coûts variables et frais fixes

directes.

Le coût spécifique est donc plus proche du coût de

revient complet que le coût variable.

Il permet moins bien de faire des raisonnements de type marginal, mais permet

mieux d'apprécier l'opportunité de maintenir ou d'abandonner une activité si l'on

a pris la précaution de vérifier que les coûts fixes spécifiques disparaîtraient bien

en cas de suppression de l'activité en cause ou que les charges correspondantes

pourraient servir à une autre production.

Ce procédé est également bien adapté à un découpage de l'entreprise en centres

de responsabilité associé à une mesure des contributions non seulement par

produit, mais aussi par atelier, par usine, etc. comme le montre le schéma ci-

dessous.

44

Page 44: Comptabilite de gestion

45

Page 45: Comptabilite de gestion

Cette méthode met en évidence la contribution de produit (branche

ou secteur) à la couverture des charges fixes qui subsisteraient même

en cas d'arrêt de production d'un bien.

Application : en poursuivant l'exemple précédent, une analyse plus

poussée des charges fixes permet la ventilation suivante, calculer le RNG :

Page 46: Comptabilite de gestion

4. Le seuil de rentabilité

C'est un outil stratégique de gestion élaboré à la suite du budget

annuel d'exploitation ;

il permet de calculer le montant minimum de vente requis pour

que l'entreprise puisse absorber tous ses frais ;

Cette information ne peut pas être obtenue à partir de l'état des résultats

traditionnels ;

Le seuil nous permet de comprendre qu'il y a des mois profitables et

d'autres déficitaires.

Si les ventes mensuelles sont inférieures au seuil, la contribution marginale

obtenue est trop faible et ne peut pas couvrir les frais fixes de la

période qui eux, ne sont pas influencés par le volume de ventes.

Comme par définition le seuil de rentabilité est le chiffre d'affaires à

partir duquel l'entreprise ne réalise ni perte ni bénéfice, on a :

- Résu l ta t = 0

- Marge sur coût variable (MCV) = charges fixes (CF)

- Avec Tm/cv = MCV/CA

Le seuil de rentabilité peut être déterminé en temps et en quantité.

Dans ces cas l’on cherche des réponses aux questions suivantes :

En combien de temps ou à quelle date l'entreprise réalise le chiffre

d'affaires critique ?

A partir de quel niveau de production l'entreprise réalise ce chiffre

d'affaires critique ?

47

Page 47: Comptabilite de gestion

Marge de sécurité (MS)

Elle représente la différence entre le CA annuel et le seuil de rentabilité.

MS = Chiffre d'affaires — seuil de rentabilité

La marge de sécurité correspond au montant du CA qui peut être

supprimé par une conjoncture d é f a v o r a b l e s a n s e n t r a î n e r d e p e r t e

p o u r l'entreprise.

C 'es t auss i le CA qui permet à l'entreprise de réaliser des bénéfices.

L'indice de prélèvement

• Il représente le pourcentage du chiffre d'affaires qui sert à couvrir les

charges fixes.

• Plus la valeur de l'indice est faible et plus l'entreprise peut

facilement atteindre son seuil de rentabilité.

Levier opérationnel

Il exprime le pourcentage de variation du résultat obtenu pour une

variation en pourcentage du chiffre d'affaires.

Il représente donc l'élasticité du résultat par rapport au chiffre d'affaires

d'où son nom de coefficient de volatilité.

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