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MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCES République d’Haïti VERS UNE GESTION INTEGREE DE NOS FRONTIERES Problématique et argumentaire L’Etat haïtien, conscient de sa mission de garantir la souveraineté de son territoire, a créé par Arrêté Présidentiel en date du 1 er juillet 2015, une Commission Technique de Gestion et de Développement des Frontières. Le mandat de cette Commission est de (entr’autres): Dresser l’inventaire des projets constitutifs de la fonction des zones portuaires et non portuaires des frontières Identifier les régions et évaluer l’état de leurs besoins Faire le bilan des investissements Obtenir l’assistance technique et les ressources utiles provenant des bailleurs et autres partenaires intéressés Entreprendre des projets de développement dans les communautés frontalières Promouvoir la coopération entre les partenaires nationaux et internationaux En bref, la Commission, à travers son Secrétariat Exécutif, aidera à renforcer la présence de l’Etat aux frontières, spécifiquement dans les dix-sept communes des régions frontalières terrestres, les points aéroportuaires, les soixante-dix villes et villages

Gestion intégrée de nos frontières

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Page 1: Gestion intégrée de nos frontières

 

MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE ET DES FINANCESRépublique d’Haïti

VERS UNE GESTION INTEGREE DE NOS FRONTIERES

Problématique et argumentaire

L’Etat haïtien, conscient de sa mission de garantir la souveraineté de son territoire, a créé par Arrêté Présidentiel en date du 1er juillet 2015, une Commission Technique de Gestion et de Développement des Frontières. Le mandat de cette Commission est de (entr’autres):

Dresser l’inventaire des projets constitutifs de la fonction des zones portuaires et non portuaires des frontières Identifier les régions et évaluer l’état de leurs besoins Faire le bilan des investissements Obtenir l’assistance technique et les ressources utiles provenant des bailleurs et autres partenaires intéressés Entreprendre des projets de développement dans les communautés frontalières Promouvoir la coopération entre les partenaires nationaux et internationaux

En bref, la Commission, à travers son Secrétariat Exécutif, aidera à renforcer la présence de l’Etat aux frontières, spécifiquement dans les dix-sept communes des régions frontalières terrestres, les points aéroportuaires, les soixante-dix villes et villages qui longent les 1771 kilomètres de littoral. Dans cette perspective, des institutions du secteur privé des affaires prêteront leur concours à la Commission pour encourager et faciliter la mise en œuvre des projets d’investissement par des

opérateurs nationaux et internationaux. Parallèlement, un dialogue constructif est engagé avec les organisations du transport transfrontalier ainsi qu’avec les associations de commerçants pour leur apporter les outils appropriés à une amélioration qualitative et quantitative dans leurs activités.

De manière urgente, des études d’aménagement de l’axe Malpasse/Fond Bayard ou du versant nord du lac Azuei, se réaliseront et seront mises en cohérence avec la gestion des ressources naturelles (eaux, forêts et mines, carrières) pour éviter une dégradation de l’environnement de cette frange du territoire haïtien. D’autres interventions du même genre se feront dans les zones du Nord Est et du Sud Est. Dans l’axe centre de la frontière terrestre, la priorité sera accordée à l’agriculture et à l’élevage, tout en sécurisant le transit via le poste frontalier de Belladère.

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Réalisations en cours

a) Aménagement d’une plateforme de transbordement, sur le nouveau site de la douane localisé à Fonds Bayard b) Réaménagement d’une base de contrôle et de sécurité à Fonds Bayard, site surplombant le lac Azuei c) Réorganisation et rénovation du complexe frontalier de Belladère aux fins de sécuriser l’aire stérile et d’assurer le contrôle physique des merchandise

Ouvrages à réaliser

Par l’entremise du MEF, le gouvernement haïtien vient de signer un accord avec une firme étrangère aux fins de moderniser certains bureaux de douane (tant sur la frange frontalière terrestre que dans les ports maritimes et aériens). De même, dans le cadre de cet accord, il est prévu de renforcer le contrôle et la sécurité des frontières en y installant des équipements appropriés plus sophistiqués. A cela, il est également prévu d’initier des séances de formation pour les agents de douane.

La gestion des frontières est listée parmi les priorités de l’Etat, et en vue d’établir un contrôle plus rigoureux du flux de marchandises via la frontière terrestre, les postes douaniers, les bureaux de mise en quarantaine seront adéquatement équipés.

Autres domaines d’intervention de la CTF

L’axe frontalier terrestre, ainsi que les extrémités Sud Est et Nord Est, sont des points stratégiques pour la République Dominicaine et la République d’Haïti. Non seulement il est composé de points de passage formel pour le transit de marchandises et de personnes, il représente également des points d’équilibre stratégique conjugué dans les relations binationales et la sécurité nationale des deux Républiques.

En ce sens, la CTF a convenu de renforcer sa coopération avec les instances dominicaines pour adresser conjointement les menaces communes dont fait l’objet l’axe frontalier terrestre, soit au niveau de la contrebande que dans la gestion des ressources naturelles, ou même les éventuels désastres et les trafics illicites de tout genre. Aussi, un Task Force de lutte contre la contrebande a été mis sur pied. Par ailleurs, en référenciel aux études sur les occurrences des désastres, la CTF, en permanente concertation et en étroite collaboration avec les Ministères des Travaux Publics (TPTC), de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT), des Affaires Etrangères et des Cultes (MAEC) sert de passerelle de proximité et s’assure de la participation de scientifiques et d’observateurs haïtiens, à une campagne océanographique engagée dans les eaux territoriales d’Haïti par l’Institut Français de Recherche pour l’Exploration de la Mer (IFREMER) en décembre 2015. Cette campagne de recherches et de prélèvement de fluides hydriques, de leur mode d’oxygénation, consiste à mettre en cohérence les recherches déjà réalisées à terre en 2012 par ce même institut et les résultats de cette campagne océanographique pour une compréhension plus complète et plus fine des processus liés

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aux activités sismiques, parvenir à une meilleure connaissance de nos frontières maritimes en tant que tel, et aider à faciliter la gouvernance océanique associée au développement intégré du littoral.

Une unité spécialisée de cueillette, d’analyse et de traitement de données sera donc mise en place par la CTF pour monitorer de manière régulière et permanente tous les aspects de ces menaces communes. Cette unité sera composée de spécialistes en informatique, aéronautique, océanographie, sécurité publique, etc.

La surveillance, la sécurité et la communication le long des frontières terrestres et côtières, l’efficacité des opérations frontalières maritimes et aéronautiques, nécessitent l’utilisation et la maitrise d’intrants technologiques modernes tels que

l’informatique et les pratiques du numérique, l’application de la technologie du drone pour la télédétection en temps réel dont la finalité est de faciliter une approche intégrée de la gestion de la circulation terrestre, maritime et aérienne et d’une cartographie dynamique. Et si l’on ajoute à cela que les Etats de la République d’Haïti et la République Dominicaine sont des territoires adjacents, incluant les territoires océaniques – segments de la mer territoriale de Punta Manzenillo au nord, des Pedernales au sud, partagés avec la République Dominicaine- et les espaces aériens surjacents, les conventions internationales et binationales, les lois et règlements nationaux douaniers, fiscaux, sanitaires, de développement des bandes frontalières, de sécurité et d’immigration, seront fixés en fonction de zones de coopération pour suggérer, au possible, des actions conjointes dans des domaines établis comme prioritaires, à savoir, le commerce, le tourisme durable, le transport, la répression des infractions concernant le trafic d’armes, de stupéfiants, de personnes et les catastrophes naturelles. Une coopération inter régionale s’établira dans cette perspective dans le but de contribuer aux initiatives visant la sécurité de toute la région des Caraïbes.

Parallèlement, les questions de développement frontalier et de conservation des ressources naturelles, le respect des patrimoines communs aux deux Républiques, resteront à l’ordre du jour. En plus, des interventions pertinentes se feront dans les communautés frontalières en vue d’améliorer l’habitat, l’infrastructure et de développer le tourisme.

Ce sont là des secteurs pour lesquels la CTF recherchera l’appui et l’assistance de tous les partenaires publics et privés, nationaux et internationaux, pour dynamiser le processus de développement des zones frontalières, renforcer la sécurité nationale et devenir un partenaire où les investissements nationaux et étrangers seront sécurisés.

5, Ave Charles Sumner, Port-au-Prince, Haiti mef.gouv.ht / [email protected]