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1 N°11 – octobre 2014 Un contexte porteur pour les actions de la zone euro ? Sur le plan macro-économique, le contraste perdure entre une économie américaine où la croissance semble bien installée et d’autres grandes économies qui présentent une visibilité moins bonne (Chine) voire très brouillée (zone euro, Japon). Aux Etats-Unis, la croissance au second trimestre a été confirmée à 4,6%, les révisions intervenues portant sur la composition de la croissance (un peu moins de consommation et un peu plus d’investissement des entreprises, en seconde estimation). Les commandes de biens d’équipement (hors défense et aéronautique) restent très bien orientées en août. Du côté de l’immobilier résidentiel, la reprise est poussive mais semble se confirmer. Dans la zone euro, les enquêtes de conjoncture déçoivent encore en septembre, y compris en Allemagne. La dégradation de l’enquête IFO (1) montre que le ralentissement allemand se poursuit, même si le PMI (2) allemand dans les services s’est redressé et s’inscrit à un niveau élevé (55,4). Toutefois, le PMI composite de la zone Euro ne se dégrade que légèrement, de 52,5 à 52,3 en septembre. En première estimation, l’inflation a encore reculé en zone euro au mois de septembre, l’indice des prix à la consommation de l’Union Economique et Monétaire ayant progressé de 0,3% sur un an le mois dernier, contre une hausse de 0,4% en août. Face à cette situation difficile dans la zone Euro, la Banque Centrale Européenne (BCE) a créé la surprise, début septembre, en réduisant de nouveau son principal taux directeur, de 0,15 % à 0,05 %. Le taux de refinancement des banques est donc maintenant quasi nul et ne pourra plus baisser davantage. De surcroît, pour inciter un peu plus les banques à prêter leurs liquidités à l’économie, la BCE a abaissé encore le taux, déjà négatif, des dépôts des banques commerciales auprès de la banque centrale (à -0,20 %). Enfin, elle a annoncé le lancement d’un programme d’achats de titres privés (crédits titrisés et obligations bancaires sécurisées). La banque centrale a donc décidé d’agir vite pour soutenir une reprise chancelante et prévenir tout risque déflationniste. Par ces nouvelles décisions, la BCE accentue la divergence entre sa politique monétaire et celle de la Réserve fédérale (Fed) qui pourrait annoncer une remontée progressive de ses taux directeurs en 2015. La BCE vise également à faire baisser l’euro pour soutenir les entreprises européennes. En Chine, le diagnostic sur le degré de ralentissement de la croissance reste incertain. Après l’annonce d’un très net ralentissement de la production industrielle en août, les dernières statistiques sont plus rassurantes. Ainsi, le PMI de HSBC en septembre a progressé, passant de 50,2 à 50,5. Cependant, il n’y a pas de franche ré- accélération de l’économie chinoise. L’ensemble des pays émergents subit une correction importante. Ils sont pénalisés par la situation chinoise et par une forte volatilité des devises émergentes. Au Brésil, où des élections présidentielles sont prévues début octobre, la situation s’est inversée. Les sondages prêtent dorénavant une avance confortable à la candidate sortante au second tour, faisant s’envoler tout espoir de réformes dans le pays. La bourse de São Paulo (Bovespa) a décroché de 12% en septembre.

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Page 1: Unofi - Un contexte porteur pour les actions de la zone euro ?

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N°11 – octobre 2014

Un contexte porteur pour les actions de la zone euro ?

Sur le plan macro-économique, le contraste perdure entre une économie américaine où la croissance semble bien installée et d’autres grandes économies qui présentent une visibilité moins bonne (Chine) voire très brouillée (zone euro, Japon). Aux Etats-Unis, la croissance au second trimestre a été confirmée à 4,6%, les révisions intervenues portant sur la composition de la croissance (un peu moins de consommation et un peu plus d’investissement des entreprises, en seconde estimation). Les commandes de biens d’équipement (hors défense et aéronautique) restent très bien orientées en août. Du côté de l’immobilier résidentiel, la reprise est poussive mais semble se confirmer. Dans la zone euro, les enquêtes de conjoncture déçoivent encore en septembre, y compris en Allemagne. La dégradation de l’enquête IFO (1) montre que le ralentissement allemand se poursuit, même si le PMI (2) allemand dans les services s’est redressé et s’inscrit à un niveau élevé (55,4). Toutefois, le PMI composite de la zone Euro ne se dégrade que légèrement, de 52,5 à 52,3 en septembre. En première estimation, l’inflation a encore reculé en zone euro au mois de septembre, l’indice des prix à la consommation de l’Union Economique et Monétaire ayant progressé de 0,3% sur un an le mois dernier, contre une hausse de 0,4% en août. Face à cette situation difficile dans la zone Euro, la Banque Centrale Européenne (BCE) a créé la surprise, début septembre, en réduisant de nouveau son principal taux directeur, de 0,15 % à 0,05 %. Le taux de refinancement des banques est donc maintenant quasi nul et ne pourra plus baisser davantage. De surcroît, pour inciter un peu plus les banques à prêter leurs liquidités à l’économie, la BCE a abaissé encore le taux, déjà négatif, des dépôts des banques commerciales auprès de la banque centrale (à -0,20 %). Enfin, elle a annoncé le lancement d’un programme d’achats de titres privés (crédits titrisés et obligations bancaires sécurisées). La banque centrale a donc décidé d’agir vite pour soutenir une reprise chancelante et prévenir tout risque déflationniste. Par ces nouvelles décisions, la BCE accentue la divergence entre sa politique monétaire et celle de la Réserve fédérale (Fed) qui pourrait annoncer une remontée progressive de ses taux directeurs en 2015. La BCE vise également à faire baisser l’euro pour soutenir les entreprises européennes. En Chine, le diagnostic sur le degré de ralentissement de la croissance reste incertain. Après l’annonce d’un très net ralentissement de la production industrielle en août, les dernières statistiques sont plus rassurantes. Ainsi, le PMI de HSBC en septembre a progressé, passant de 50,2 à 50,5. Cependant, il n’y a pas de franche ré-accélération de l’économie chinoise. L’ensemble des pays émergents subit une correction importante. Ils sont pénalisés par la situation chinoise et par une forte volatilité des devises émergentes. Au Brésil, où des élections présidentielles sont prévues début octobre, la situation s’est inversée. Les sondages prêtent dorénavant une avance confortable à la candidate sortante au second tour, faisant s’envoler tout espoir de réformes dans le pays. La bourse de São Paulo (Bovespa) a décroché de 12% en septembre.

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Malgré la reprise timide de l’économie japonaise, la perspective de dépenses budgétaires supplémentaires et d’un assouplissement de la politique monétaire soutient le marché actions. Les actions des entreprises dont l’essentiel de l’activité est réalisé en dehors du pays, se sont inscrites en hausse sous l’effet du raffermissement du dollar américain. Au global, les risques géopolitiques sont toujours présents (frappes aériennes sur Daesh, situation ukrainienne, manifestations à Hong Kong). Concernant l’Ukraine, l’adoption d’une « zone tampon » entre l’Ukraine et la Russie a permis de redonner un peu de couleurs au marché des actions russes. Il s’agit là d’une première étape de désescalade des tensions politiques. Sur le front des devises, le dollar poursuit son ascension face à l’ensemble des devises du G10, dans un contexte marqué par la divergence croissante des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique. Sur les marchés obligataires, les taux longs américains progressent modérément. La normalisation de la politique monétaire de la Réserve fédérale risque d’être freinée par la hausse du dollar et les incertitudes sur la croissance mondiale.

(1) IFO : sentiment des entreprises allemandes sur la situation actuelle et leurs anticipations quant aux perspectives à 6 mois.

(2) PMI : Purchasing Managers Indexes, enquête réalisée auprès des directeurs d’achats. Un indice au-delà de 50 indique une expansion de l’activité.

Les Indices de marchés

Niveau au Evolution depuis Actions 30-sept.-14 29-août-14 30-déc.-13 France (CAC40) 4357,19 -0,5% 1,9% Euro Stoxx 50 3192,91 0,6% 3,0% S&P 500 (Etats-Unis) en dollar 1960,31 -2,1% 6,5% Nasdaq (Etats-Unis) en dollar 4019,15 -1,9% 12,6% Nikkei (Japon) en yen 16082,25 3,9% -1,3% MSCI Emerging Market en dollar 1005,33 -7,8% 0,3% MSCI World en dollar 1698,41 -2,9% 2,2% Devises Euro/ Dollar 1,2631 -3,8% -8,1% Convertibles Europe (Exane ECI EUROPE) 6 780,78 -0,9% 1,8%

Matières Premières OR (Once d'or) en dollar 1 208,74 -6,1% 0,3% Pétrole (WTI) en dollar 91,17 -6,8% -7,5% CRB (Indice matières premières) en dollar 278,55 -4,9% -0,6% Niveau au Niveau au Niveau au TAUX 30-sept.-14 29-août-14 31-déc.-13 Taux 10 ans américain 2,50 2,34 3,03 Taux 10 ans allemand 0,97 0,89 1,95 Taux 10 ans français 1,29 1,25 2,43 Euribor 3 mois 0,21 0,16 0,29

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Commentaire de la salle des marchés A 12 mois, les prévisions d’une croissance économique mondiale de l’ordre de 3-3,5% devraient favoriser l’amélioration des résultats des entreprises. Les liquidités devraient rester abondantes grâce aux actions conjointes de la BCE et de la banque centrale du Japon. Si la remontée attendue des taux de la Fed est de nature à entraîner une remontée des taux longs, cette situation ne devrait pas pénaliser les marchés actions car cette hausse répond à une normalisation de la politique monétaire américaine, jusque là très accommodante. Mais la volatilité va sensiblement augmenter. Nous conservons une préférence pour la zone Euro versus les Etats-Unis. Le contexte économique de la zone Euro, quoique toujours marqué par une croissance faible, s’améliore, et la baisse de l’euro devrait avoir un impact positif sur les résultats des entreprises. Dans les pays émergents, les valorisations restent raisonnables. En revanche, une certaine sélectivité s’impose et nous préférons toujours l’Asie aux autres zones. Par ailleurs, des prises de bénéfices sont recommandées afin de conserver une exposition raisonnable à moyen terme sur certaines classes d’actifs: dans la gestion obligataire, c’est le cas pour la dette émergente et les fonds « High Yield » (haut rendement) ; il en est de même pour les actions émergentes de la zone Asie.

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