Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar

Atelier de fin de ProgrammeAntananarivo, 14-16 juin 2016

Mohamed Lemine HamounySecrétaire exécutif de la CLCPRO

FONDEMENTS, MISE EN OEUVRE ET AVANTAGESCOMPARATIFS DE LA LUTTE PRÉVENTIVE

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Programme triennal (2013-2016) de réponse à l’invasion acridienne à Madagascar

I. Fondements

I.1. Problématique

La bio-écologie des locustes est caractérisée par le phénomène de transformation phasaire qui les dote d’un statut de terrible ravageur.

Lors des pullulations et des invasions, les locustes attaquent la végétation naturelle et quasiment tous les types de cultures ; ils constituent donc une menace sérieuse pour l’agriculture et la sécurité alimentaire.

Ces ravageurs migrants sont capables de voler sur plusieurs dizaines voire plusieurs centaines de kilomètres par jour et coloniser de nouvelles zones (problème régional pour certains locustes).

Dans des conditions écologiques favorables aux locustes, ne pas anticiper et ne pas prévoir conduit à être confronté à une situation de crise.

Une fois déclenchée, une invasion peut durer jusqu’à deux décennies en absence de mesures de lutte appropriées.

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I.2. Impact potentiel des crises acridiennes

Sur la sécurité alimentaire Impact considérable sur la disponibilité en nourriture : récoltes et pâturages pour le bétail Impact considérable sur l’accès à la nourriture : impact négatif sur la production agricole, l'offre interne et le prix des céréales et DONC impact sur la sécurité alimentaire

I.2. Impact potentiel des crises acridiennes

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Coûts économiques

Pertes de récoltes

Campagnes de lutte de grande envergure à un coût élevé – et d’autant plus que la réponse est tardive

Déstabilisation des programmes de développement agricole en cours

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Sur l’environnementImpact potentiel des traitements antiacridiens avec des pesticides chimiques sur la santé humaine et animale et l’environnement.

Sur la sociétéDéstabilisation des réseaux paysans, exode rural et accentuation des problèmes en milieu urbain, décapitalisation des exploitations, endettement des ménages, déscolarisation des enfants, etc.

Sur le contexte politique (déstabilisation)ExternalitésDégâts des locustes sur la végétation et leur conséquence sur la désertification.

I.2. Impact potentiel des crises acridiennes

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Pour gérer la problématique et éviter les impacts négatifs des crises acridiennes, développement d’une réponse durable : la stratégie de lutte préventive.

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ObjectifRéduire l’occurrence et l’intensité des résurgences acridiennes et a fortiori des recrudescences puis des invasions et donc minimiser le coût des campagnes de lutte, l’impact négatif sur la sécurité alimentaire, la santé humaine et l’environnement.

I.3. Objectif, définition et principes de la lutte préventive

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Définition : La stratégie de lutte préventive consiste en une surveillance adéquate des populations acridiennes à des périodes clés de leur développement et dans des zones clés (aires grégarigènes) afin de permettre :

une détection rapide de possibles changements en termes de comportement, d’effectifs et de densité. Cette surveillance et l’analyse des données afférentes résulte en une alerte précoce et

une réaction rapide -traitements ponctuels sur des superficies limitées des premières populations pouvant conduire à la grégarisation et donc à la formation de bandes larvaires et d’essaims,

ce qui permet de réduire l’occurrence et l’intensité des résurgences acridiennes et d’en prévenir le développement en recrudescences majeures, minimisant ainsi l’impact négatif sur la sécurité alimentaire, la santé humaine et l’environnement.

I.3. Objectif, définition et principes de la lutte préventive

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Suivi régulier des populations acridiennes et détection précoce (de tout changement)Information et prévisionsAlerte précoceRéponse rapide, sous forme de traitements ponctuelsPlanification des campagnes de lutte selon les situations acridiennes (plans de gestion des risques)Méthodes de lutte plus respectueuses de la santé humaine et animale et de l’environnementRenforcement des capacités humainesRecherche appliquéePartenariat/coopération entre les partenaires nationaux et avec les partenaires régionaux/internationaux.

Principes de base de la lutte préventive

I.3. Objectif, définition et principes de la lutte préventive

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La stratégie de lutte préventive est mise en œuvre en situations acridiennes de rémission/résurgence.

II. Mise en œuvre de la lutte préventive

II.1. Aspects opérationnels

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La stratégie de lutte préventive est menée par l’unité nationale de lutte antiacridienne (UNLA) avec ses propres ressources (pas ou peu d’appuis extérieurs au pays) ;

Établissement d’un plan annuel de surveillance/lutte permettant de prévoir, organiser, budgéter les prospections et interventions.

II.1. Aspects opérationnels

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Mobilisation d’un dispositif de surveillance et d’alerte précoce :

1. Délimitation des zones à risques et des secteurs dans lesquels conduire les prospections avec leurs itinéraires

2. Constitution des équipes de prospection

3. Réalisation des prospections de terrain

4. Collecte et analyse de l’information acridienne pour le suivi des situations et l’alerte précoce.

II.1. Aspects opérationnels

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Dispositif d’intervention rapide en cas d’alerte1. Constitution des équipes de lutte

2. Mise en œuvre des opérations de lutte avec les matériels, équipements et pesticides nécessaires dans le respect de l’environnement et de la santé humaine

3. Mobilisation des équipes de suivi sanitaire et environnementalpour évaluer les traitements antiacridiens.

II.2. Aspects structurels

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Préparation des cahiers des charges environnementales

Préparation aux crises en situation d’accalmie avec élaboration du plan de gestion du risque acridien

Formation du personnel

Communication en situation d’accalmie fondamentale pour maintenir la prise de conscience des décideurs

Actions de plaidoyer auprès des décideurs pour assurer la pérennité de l’UNLA

Recherche appliquée pour améliorer les techniques de prospection et de lutte.

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Comparée à la lutte curative, la stratégie de la lutte préventive présente trois types d’avantage

III. Avantages comparatifs

III.1. Réduction des dégâts aux cultures et aux pâturages

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Préservation de la sécurité alimentaire et des moyens d’existence de populations rurales souvent très vulnérables. Par une alerte précoce et une réaction rapide, les opérations de lutte ont lieu avant une augmentation substantielle des populations et des dégâts afférents.

Même si le risque zéro n’existe pas, à tout le moins, le propos de la lutte préventive est de réduire la fréquence des crises acridiennes ainsi que leur impact (durée dans le temps et étendue dans l’espace). La lutte curative est le dernier recours.

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III.2. Réduction des impacts négatifs sur l’environnement et la santé humaine

La lutte préventive permet de détecter précocement les augmentations des effectifs et les changements de comportements des populations acridiennes.

Ce qui signifie que :les opérations de lutte peuvent être menées contre les premières concentrations d’effectifs avec des interventions sur des infestations très localisées (plutôt que d’intervenir sur des superficies beaucoup plus importantes) et donc plus facile à contenir.

III. Avantages comparatifs

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Lutte préventive

À ce stade, pour la plupart des espèces de locustes, les populations acridiennes ne menacent pas encore directement les zones de culture.

Le cadre de la lutte préventive est également idéal pour l’utilisation des biopesticides et les inhibiteurs de croissance (IGR).

III. Avantages comparatifs

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Lutte curative

• Utilisation de grandes quantités d’insecticides chimiques conventionnels dont les impacts sur la santé humaine et l’environnement peuvent être importants ;

• Urgence à intervenir donc utilisation d’insecticides chimiques à action rapide ;

• Les zones d’intervention incluent les zones de cultures, donc à proximité des zones habitées et des animaux d’élevage : ce qui augmente les risques d’intoxication.

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La lutte préventive est beaucoup moins coûteuse que la lutte curative.

La lutte curative suppose l’achat en quantités importantes de pesticides, de matériels et équipements, la location d’aéronefs de prospection et de lutte, la mobilisation de ressources humaines en grand nombre, la gestion et la maintenance d’un nombre plus important de lieux de stockage des pesticides, l’élimination des stocks périmés et emballages vides de pesticides, etc.

III.3. Réduction des coûts

Conclusion

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La stratégie de lutte préventive est donc la seule stratégie de lutte qui soit soutenable sur la durée en termes économiques, sociaux et environnementaux. Elle est la seule stratégie à la portée des pays, souvent très vulnérables par ailleurs.