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Cours guerre froide

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L'essentiel de la guerre froide pour le Brevet et le Bac.

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Cours

Les relations internationales de 1945 à 2004

De 1945 à 1991, les relations internationales s’organisent autour de l’affrontement entre les Etats-Unis et l’URSS. Après la disparition de l’URSS en 1991 émerge un monde multipolaire dans lequel les Etats-Unis sont la seule superpuissance.

I. Un désaccord croissant entre les vainqueurs (1945-1947)

A. L’émergence de deux superpuissances

Le déclin des puissances diplomatiques européennes est manifeste dès 1945. L’Allemagne est l’objet des conférences de Yalta et Potsdam où les vainqueurs décident des modalités d’occupation de son territoire. L’affaiblissement du Royaume-Uni et de la France est élevé. Ces deux pays n’auraient pas pu gagner la guerre sans l’aide des Etats-Unis et de l’URSS.

Les deux grands vainqueurs sont les Etats-Unis et l’URSS. Les premiers sont un modèle pour l’Europe occidentale. Ils constituent une puissance politique et militaire de premier ordre. L’URSS est un vainqueur prestigieux. Les partis communistes sont puissants en France et en Italie. Le PCF est le premier parti politique français en 1946 avec près de 30 % des voix.

B. Des fondements antagonistes

Les occidentaux utilisent le libéralisme économique pour reconstruire l’économie internationale dès la conférence de Bretton Woods en juillet 1944. Trois décisions majeures y sont adoptées : la création d’un nouveau système monétaire international (SMI), d’un Fonds monétaire international (FMI) et d’une Organisation internationale du commerce (OIC).

Le SMI fixe la parité des monnaies en fonction de l’or et le dollar devient une monnaie de référence. Le FMI est une organisation internationale prêtant de l’argent aux pays pauvres contre la garantie du respect des règles libérales de gestion de l’économie. L’OIC n’aboutit pas et est remplacé par l’Accord Général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT).

Ces institutions internationales reposent ainsi sur le libéralisme économique car les dirigeants occidentaux considèrent que le protectionnisme est l’une des causes de la guerre mondiale.

Le système soviétique repose sur le communisme. Secrétaire général du PCUS depuis 1922, Staline impose ce modèle à l’ensemble de l’Europe de l’Est entre 1945 et 1948. Par le principe du « centralisme démocratique », toute opposition est interdite à l’intérieur du parti. Celui-ci contrôle l’ensemble des institutions. L’absence de liberté est quasi-totale, les syndicats sont interdits, la censure contrôle les moyens d’expression. L’Etat contrôle l’économie par des plans quinquennaux et la collectivisation des moyens de production. La propriété individuelle est strictement encadrée et contrôlée.

Ainsi ces deux pays vainqueurs reposent sur des fondements différents. Les Etats-Unis privilégient l’individualisme alors que l’URSS insiste sur une organisation contrôlée et égalitariste de la société. Cette opposition débouche peu à peu sur les premières querelles internationales.

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C. Les fissures de la Grande Alliance

Les oppositions entre les deux vainqueurs sont de plus en plus manifestes. La méfiance s’installe entre Truman et Staline dès la conférence de Potsdam en juillet 1945.

Les rivalités stratégiques deviennent vite une réalité. Staline contrôle les gouvernements d’Europe de l’Est occupés par l’Armée Rouge. Il conçoit cette partie du territoire comme un glacis protecteur autour de l’URSS. Certains pays sont annexés dès 1940 comme les pays baltes, d’autres s’allient à l’URSS dès 1945 comme l’Albanie et la Yougoslavie. Cette tendance s’étend peu à peu à l’ensemble du territoire de l’Europe de l’Est. Ces pays adoptent progressivement en les adaptant les institutions de l’URSS et son système économique. Ils sont dépendants de la ligne politique de Moscou.

La rupture s’officialise dès 1946. Churchill, ancien Premier ministre britannique, déclare à Fulton dans le Missouri en mars : « De Stettin dans la Baltique à Trieste dans l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur l’Europe ». L’opposition s’intensifie l’année suivante. II. La guerre froide (1947-1991)

A. Un affrontement indirect de deux blocs antagonistes (1947-1962)

Un monde bipolaire se met en place progressivement entre 1947 et 1962. Le président américain, Harry Truman, définit une nouvelle politique au Congrès le 12 mars 1947. Elle est appelée « endiguement du communisme » ou « Containment ». Les Etats-Unis doivent privilégier l’économie, leur meilleure arme en 1945. Sa thèse soutient que si les Etats-Unis aident économiquement les pays européens, la misère disparaît et ils pourraient donc résister à la progression du communisme. 400 millions de dollars sont attribués à la Grèce et à la Turquie. Ces mesures sont précisées par le plan Marshall, défini par le secrétaire d’état américain, Georges Marshall, le 5 juin 1947. Une aide de 13 milliards de dollars est votée pour tous les pays européens luttant contre l’extension du communisme.

Les soviétiques réagissent rapidement. Jdanov, conseiller de Staline pour la politique étrangère utilise l’arme idéologique pour répliquer aux Américains. Selon celui-ci, le monde est désormais divisé en deux camps, les Etats-Unis dominent le camp « impérialiste » et l’URSS contrôle le « bloc démocratique ».

La rupture débouche sur la naissance de deux blocs antagonistes. A l’Ouest, s’exerce une influence américaine prononcée. Sa place est prépondérante au sein

du FMI, du GATT et de l’ONU. L’OTAN est créée en 1949 pour répondre, en cas de besoin, à une agression militaire du bloc de l’Est. Elle regroupe les armées des pays alliés des Etats-Unis.

Face aux occidentaux, les soviétiques forment un bloc fermé. Le Kominform contrôle les partis communistes, le CAEM définit les objectifs des économies du bloc de l’Est, le Pacte de Varsovie contrôle les armées de l’Europe de l’Est.

La guerre froide débute en Europe avec le « Coup de Prague » (février 1948). Le Président tchèque Benês est confronté à des manifestations communistes violentes à Prague et se trouve contraint de n’intégrer que des communistes dans le gouvernement. Le parti communiste est le seul parti de gouvernement. La Tchécoslovaquie devient légalement une « démocratie populaire ».

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La guerre froide continue par la première crise de Berlin. L’Allemagne est divisée en zones d’occupation, une britannique, une américaine, une soviétique et une française. Berlin est situé dans la zone soviétique. Les Alliés décident de créer une monnaie commune, le deutschmark. Staline réagit en bloquant les communications entre Berlin-Ouest et les zones contrôlées par les occidentaux. Ceux-ci décident alors de ravitailler par les airs. Le pont aérien dure jusqu’à mai 1949. L’Allemagne est dès lors divisée en deux Etats, la République fédérale d’Allemagne (RFA) et la République démocratique allemande (RDA).

Née en Europe, la guerre froide s’étend en Asie. Mao obtient la victoire contre les nationalistes de Tchang Kai Chek en Chine en 1949. Ce pays est désormais un pays communiste. Il devient le second pôle d’influence dans le bloc de l’Est.

La Corée est un théâtre d’affrontement indirect entre les deux blocs. Colonisée par les Japonais à partir de 1910, elle est divisée en deux zones après la seconde guerre mondiale de part et d’autre du 38ème parallèle. Les tensions débouchent sur l’affrontement à partir de juin 1950 et durent jusqu’à l’armistice de Pan Mun Jom en juillet 1953. La guerre froide, conflit désormais planétaire, connaît alors un rebondissement : Staline meurt en 1953.

Son successeur, Khrouchtchev, souhaite gagner du temps en provoquant le « Dégel » des relations internationales. Avec le XXème Congrès du PCUS en 1956, il développe le concept de déstalinisation en insistant sur les éléments négatifs de l’héritage stalinien.

Mais cette coexistence pacifique n’est que relative. Des crises profondes éclatent rapidement. A Berlin, les soviétiques construisent en août 1961 un mur de séparation entre les deux zones d’occupation. L’affrontement se déroule également à Cuba. Fidel Castro accepte l’influence soviétique et installe des bases de lancement de missiles afin d’atteindre les Etats-Unis. Après une semaine de tensions où l’affrontement nucléaire apparaît comme une solution envisagée, les deux grands acceptent de promouvoir une nouvelle ère plus pacifiée des relations internationales à partir de 1962.

B. La détente (1962-1985)

Elle favorise l’émergence de nouveaux acteurs, comme les nouveaux pays décolonisés. Ces pays se regroupent lors de la conférence de Bandung en Indonésie en 1955 et décident de définir une ligne politique neutre face à Washington et Moscou. On parle de « non-alignement » et de « Tiers Monde ». La nationalisation de la compagnie du canal de Suez par Nasser en 1956 pousse les deux Grands à prendre en compte les aspirations nationales du Tiers monde.

Ceci suscite l’affaiblissement des deux blocs où certains pays n’acceptent plus l’hégémonie des deux Grands. A l’Ouest, le général de Gaulle considère que l’OTAN est trop dominée par les Etats-Unis et décide alors que la France doit quitter le commandement militaire intégré de l’organisation à partir de 1966.

Les dissensions sont également présentes à l’Est avec la question du « socialisme à visage humain ». Alexandre Dubcek, secrétaire général du parti communiste tchèque, veut instaurer une dose de liberté d’expression dans son pays. Mais au printemps 1968, les soviétiques refusent et envoient les chars du Pacte de Varsovie pour réprimer les manifestations populaires. Face à ces difficultés les deux grands sont obligés d’apaiser les tensions. Ceci est vérifié par la signature du traité SALT 1 en 1972 visant à limiter la production d’armes stratégiques. Toutefois d’autres conflits se dessinent.

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Des conflits périphériques se déroulent au Moyen Orient et en Asie. Créée le 14 mai 1948, Israël est confrontée à l’opposition des Palestiniens et des pays arabes. La guerre éclate en 1948, en 1967 avec la Guerre des Six jours et en 1973 avec celle du Kippour. Seule l’initiative du président égyptien Sadate permet d’obtenir les accords de paix de Camp David en 1978.

La région est également le théâtre de la révolution iranienne. L’Iran est un des alliés majeurs des Etats-Unis. En 1979, les chiites, grâce à l’action de l’ayatollah Khomeiny prennent le pouvoir à Téhéran et instaurent une théocratie. Ils s’opposent alors aux Etats-Unis et à Israël par le biais du terrorisme (soutien logistique au mouvement Hezbollah au sud Liban).

Les deux Grands sont confrontés à des difficultés importantes. Les Américains connaissent une grave crise morale née de la guerre du Vietnam. Ce conflit pose la légitimité de l’interventionnisme. Les Américains sont contraints au repli dès 1973. Enfin il marque la naissance de l’opinion publique comme force politique (mouvement hippy à San Francisco).

Parallèlement la période marque un durcissement de la politique étrangère soviétique avec l’invasion de l’Afghanistan en 1979. Les Etats-Unis réagissent alors avec fermeté en 1983 lors de la crise des euromissiles en Europe et le projet IDS (« Identification Defence System ») du président Reagan visant à stopper une attaque de missiles soviétiques par des satellites. Ce regain de la tension caractérise cette période dite de « guerre fraîche ».

Ces difficultés des deux Grands à conserver leur hégémonie durablement facilitent la constitution d’un nouvel ordre international à partir de 1985.

C. La disparition de l’URSS (1985-1991)

La fin de la guerre froide naît des changements politiques en Union Soviétique. Gorbatchev devient secrétaire général du PCUS en 1985 et adopte deux politiques. La Perestroïka a pour objectif principal le relèvement économique de l’URSS. La Glasnost requiert une meilleure transparence de la vie politique soviétique. Dès lors, on assiste à un renforcement du désarmement avec les traités de Washington de 1987 et START en 1991. Ceci accélère le reflux soviétique et révèle ses carences économiques et sociales.

De nombreuses révolutions populaires se déroulent en Europe de l’Est, comme en Pologne avec le syndicat Solidarnosc de Lech Walesa, puissamment aidé par l’Eglise catholique depuis l’élection de Jean-Paul II à la papauté en 1978, ou en Allemagne avec l’ouverture du mur de Berlin en novembre 1989. Les démocraties populaires sont remplacées par des démocraties libérales, sauf en Yougoslavie et en Albanie.

Enfin Gorbatchev est confronté à une tentative de coup d’Etat voulant restaurer le stalinisme en août 1991. L’échec du putsch et le retrait de nombreux pays de la fédération soviétique comme les pays baltes ou l’Ukraine, entraînent la dissolution de l’URSS en décembre 1991.

III. La superpuissance américaine

A. La place centrale du Moyen-Orient dans les relations internationales

La région est le théâtre de plusieurs foyers d’instabilité politique et militaire. Malgré les accords d’Oslo de 1993, les relations entre Israéliens et Palestiniens ne sont pas apaisées. Le Liban est toujours sous domination syrienne. Après les huit années de guerre Iran-Irak, l’invasion du Koweït par l’Irak a provoqué une intervention internationale en 1991.

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Les attentats terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis modifient la situation géopolitique de la région. L’administration américaine adopte une doctrine de « guerre préventive » contre les Etats soupçonnés d’aider le terrorisme international (« Etats-voyous ») : Irak, Iran, Syrie. L’Irak est envahie par une coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, sans l’accord de l’ONU, au printemps 2003. Si elle débarrasse l’Irak de sa dictature, cette intervention provoque des troubles à l’ONU, et favorise l’émergence de groupes terroristes luttant contre la coalition.

Le principal foyer de financement du terrorisme international est l’Arabie Saoudite. Ce pays, principale monarchie pétrolière de la région, est fondée en 1920. Il repose sur une alliance originelle entre la famille des Séoud et l’idéologie wahhabite. Le Wahhabisme interprète les textes sacrés de l’Islam dans un sens littéral, rigoriste et exclusif, mêlée à d’antiques traditions tribales : lutte armée contre les non-musulmans, haine de la culture et rejet de la femme dans un rôle reproductif. La présence de troupes non-musulmanes dans le pays protecteur des lieux saints de l’Islam est considéré comme un blasphème par les intégristes wahhabites qui provoquent par tous les moyens une déstabilisation du pays et ses alliés.

B. L’essor du terrorisme

Le groupe terroriste international Al Qaida (« la base ») constitue une nébuleuse. Cette organisation est dirigée par le saoudien Oussama Ben Laden et l’égyptien Al Zawahiri. Cette organisation déclare la guerre aux Américains en 1998 en lançant une Fatwa le 23 février : « La règle de tuer les Américains et leurs alliés, civils et militaires est un devoir individuel pour chaque musulman qui peut le faire partout où il est possible de le faire afin de libérer les Lieux Saints de leur mainmise. » Cette organisation, née en 1993, appartient au courant général de l’islamisme (idéologie utilisant l’Islam à des fins politiques). Son efficacité résulte du fait qu’elle soit un agrégat de plusieurs cellules, ou groupuscules, plus ou moins autonomes dispersés dans le monde. Avec les attentats du 11 septembre 2001, Al Qaida augmente le nombre de victimes et démultiplie son audience médiatique (hyperterrorisme). Cette attaque simultanée s’opère sur le territoire des Etats-Unis à New York et à Washington. Ces attentats ont été préparés dans la durée et se révèlent un succès médiatique pour le mouvement terroriste.

Ainsi ces évènements tragiques doivent être replacés dans le cadre de l’évolution de la politique étrangère américaine depuis la chute de l’URSS en 1991.

C. La nouvelle politique étrangère américaine

Les Etats-Unis ont le premier budget militaire du monde (15 fois plus que la France), ce qui lui donne une forte capacité d’intervention rapide : en 2001, avec l’accord de l’ONU, les Etats-Unis et leurs alliés ont renversé le régime taliban, allié d’Al-Qaida, et instauré une démocratie en Afghanistan. L’intervention irakienne de 2003, sans l’accord de l’ONU, révèle la priorité absolue accordée à la lutte contre le terrorisme. Dans son Discours sur l’Etat de l’Union, le 29 janvier 2002, Georges Bush annonce le programme de lutte contre les « Etats-voyous » : « La Corée du Nord a un gouvernement qui s’équipe de missiles et d’armes de destruction massive tout en affamant sa population. L’Iran s’emploie activement à fabriquer de telles armes et exporte le terrorisme tandis qu’une minorité non élue étouffe l’espoir de la liberté du peuple iranien. L’Irak continue à afficher son hostilité envers les Etats-Unis et à soutenir le terrorisme […] De tels Etats constituent avec

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leurs alliés terroristes, un axe maléfique et s’arment pour menacer la paix mondiale. L’histoire a lancé aux Etats-Unis et à leurs alliés un appel à l’action. »

Les évolutions récentes de la puissance des Etats-Unis sont les suivantes : les attentats de 2001 ont été considérés comme un nouveau Pearl Harbor et la lutte antiterroriste comme une nouvelle guerre mondiale ; dans cette optique, les médias deviennent un instrument de lutte, et la capacité d’intervention rapide et de renseignement, les instruments de combat. Aucun Etat ne semble pouvoir contrebalancer ces choix politiques.

Les relations internationales entre 1945 et 2004 sont donc marquées par plusieurs éléments. Née pendant la seconde guerre mondiale la bipolarisation du monde est devenue effective durant la guerre froide. Elle conduit à la disparition de l’URSS en 1991 et laisse place à monde dominé par les Etats-Unis confrontés à un nouvel acteur des relations internationales, le terrorisme islamiste.

Documents d’accompagnement

La déclaration Truman (12 mars 1947)

« Au moment présent de l’histoire du monde, presque toutes les nations se trouvent placées devant le choix entre deux modes de vie (…) L’un de ces modes de vie est basé sur la volonté de la majorité. Ses principaux caractères sont des institutions libres, des garanties données à la liberté individuelle, à la liberté de la parole et du culte et à l’absence de toute oppression politique. Le second mode de vie est basé sur la volonté d’une minorité imposée à la majorité. Il s’appuie sur la terreur et l’oppression, sur une radio et une presse contrôlées, sur des élections dirigées et sur la suppression de la liberté personnelle.

Je crois que les Etats-Unis doivent pratiquer une politique d’aide aux peuples libres qui résistent actuellement aux manœuvres de certaines minorités armées ou à la pression extérieure. Je crois que notre aide doit se manifester en tout premier lieu sous la forme d’une assistance économique et financière (…)

Les germes des régimes totalitaires sont nourris par la misère et le besoin. Ils se répandent et grandissent dans la mauvaise terre de la pauvreté et de la guerre civile. Ils parviennent à maturité lorsqu’un peuple voit mourir l’espoir qu’il avait mis en une vie meilleure. »Discours de Harry Truman au Congrès, 12 mars 1947

Commentaire du document

Ce document est la première prise officielle des Etats-Unis contre l’URSS après 1945. L’ennemi est évoqué sous forme d’allusion (l 7). Cette déclaration est effectuée au Congrès réunissant la Chambre des Représentants et le Sénat. Le Congrès dirige le pouvoir législatif américain et est le seul à pouvoir déclarer la guerre. Le président américain a donc la volonté d’annoncer un changement capital de sa politique gouvernementale. Le président Harry Truman est élu en 1947 et succède à Franklin Delano Roosevelt. Problématique : Quelle est la stratégie politique adoptée par les Américains lors de ce discours ?

1. Un contexte de rivalité montanteLes Etats-Unis s’interrogent sur la situation des Etats en Europe de l’Est où le communisme est bien implanté. Les Alliés sont inquiets de la politique de Staline suite à la Conférence de Potsdam en

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juillet 1945. Celui-ci ne respecte pas ses engagements pris lors de la conférence de Yalta en février 1945 comme le respect des élections démocratiques en Europe orientale. Il fonde peu à peu des démocraties populaires où le parti communiste devient le seul parti politique autorisé. Winston Churchill déclare alors qu’un « rideau de fer s’est abattu sur l’Europe » lors de son discours de Fulton en mars 1946.

2. L’opposition de deux modes de vie Les Américains réagissent très rapidement. Truman décide alors de défendre la démocratie contre le communisme. Ainsi, il oppose deux modes de vie, celui de « la majorité » (l 3), de la « liberté » (l 4), celles de la démocratie libérale. Il définit le communisme comme « une volonté d’une minorité imposée à la majorité » (l 6). Cette déclaration manichéenne évoque le début officiel de l’opposition entre les deux vainqueurs de la seconde guerre mondiale.

3. La défense de la démocratieAprès avoir fixé son objectif, Truman définit sa méthode pour l’atteindre. Il décide de privilégier l’aide économique. Il considère que si il y a une réduction de la misère alors le communisme disparaît. 400 millions de dollars sont débloqués pour la Grèce et la Turquie. Cette déclaration est complétée par le plan Marshall définit lors de son discours à Harvard le 5 juin 1947. 13 milliards de dollars sont prêtés à l’Europe.

Questions à se poser sur ce document

1. Resituez cette doctrine américaine dans l’évolution des relations internationales entre 1947 et 1991.Ce texte est fondamental puisqu’il marque une rupture des relations internationales nées en 1945. La rupture est désormais officielle. L’alliance durant la seconde guerre mondiale entre les Etats-Unis et l’URSS n’est que conjoncturelle. En décidant d’aider l’Europe occidentale contre l’URSS, les Américains marquent le début de la guerre froide qui dure jusqu’en 1991. Elle connaît plusieurs ruptures, le conflit est intense jusqu’en 1962, une détente s’opère entre 1962 et 1985, jusqu’à la disparition de l’URSS en 1991.

2. Quelle est l’opposition entre cette politique et celle adoptée par Eisenhower à partir de 1953 ?Truman définit une politique défensive, l’objectif est de contenir la progression du communisme en Europe de l’Est. Eisenhower incarne une politique offensive avec la doctrine du « Roll Back ». Il s’agit d’attaquer un ennemi préalablement si celui-ci représente un danger potentiel.

3. Quel est l’organisme créé en Europe suite à ce texte ?Les Américains créent l’Organisation Européenne de Coopération Economique ou OECE en 1948. Son but est de répartir les fonds américains du plan Marshall. Cette organisation donne naissance à l’OCDE en 1961.

4. Quelle est la différence entre la démocratie libérale et la démocratie populaire ?La première est un régime politique où la liberté de l’individu est respectée et où les moyens d’expression sont garantis. Le second terme désigne l’appellation des dictatures communistes mises en place depuis 1947 essentiellement en Europe de l’Est. Les moyens de contestation sont interdits et les syndicats supprimés.

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Rappels pour réviser :…………………………………………

Notions du chapitre à retenir

1. Le désaccord entre les vainqueurs : Libéralisme – Protectionnisme – Communisme – Centralisme démocratique - Rideau de fer2. La guerre froide : Kominform – Démocratie populaire - Containment - Plan Marshall – Non-alignement - OTAN – Déstalinisation - Pacte de Varsovie – Ostpolitik – Théocratie – Terrorisme – Perestroïka – Glasnost3. La superpuissance américaine : Guerre préventive – Islamisme – Hyperterrorisme – Etats-voyous - Wahhabisme - ONU.

Biographies à connaître Oussama BEN LADENGeorge BUSHWinston CHURCHILLMickaïl GORBATCHEVNikita KROUCHTCHEVJ.F. KENNEDYMAO ZedongRonald REAGANSTALINEHarry TRUMANJEAN-PAUL II.

Chronologie essentielle

1948 : Coup de Prague1948 : Création d’Israël1948-1949 : Blocus de Berlin1953 : Mort de Staline1961 : Construction du Mur de Berlin1962 : Crise de Cuba1967 : Guerre des Six Jours1973 : Guerre du Kippour1975 : conférence d’Helsinki1979 : Coup d’état de Khomeiny1979 : invasion de l’Afghanistan par l’URSS1989 : Chute du Mur de Berlin1991 : Disparition de l’URSS1993 : Accords d’Oslo2001 : Attentats du 11 septembre 2004 : Intervention en Irak

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