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Supplément à l’Enseignant n°178 ÉCOLE-COLLÈGE ENSEIGNER CYCLES D N N B PROGRAMMES SOCLE Compétence s APPRENDRE S A V O I R MOTIVER sens contenus domaine ÉVALUATION PROGRESSER Enseigner, nouvelle donne ?

Ecole college-2014 qe

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Publication "École, collège, nouvelle donne ?" du SE-Unsa

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C Y C L E S D NN BP R O G R A M M E S

S O C L EC o m p é t e n c e s APPRENDRES A V O I RM O T I V E Rsenscontenusd o m a i n eÉ V A L U A T I O NP R O G R E S S E R

Enseigner,nouvelle

donne?

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� 130 000 élèves quittentle collège sans le DNB.Pourtant 90% des élèvesse voient décerner l’attestation du soclecommun à l’issue de leur scolarité obligatoire(rapport de la Directionde l’évaluation, de la prospective et de la performance).� 150 000 jeunes quittentle système éducatif sans

qualification tous les ans. Les exclus du systèmescolaire peinent às’insérer socialement et professionnellement.� L’Éducation nationalepeine à assurer à tous les élèves des acquiscommuns et, au-delà, à mesurer le niveau des acquis des élèves(rapport de l’IGEN

2013-072).

Rentrée 2012 - concertation sur la refondation de l’École - mise en place des Espé et des nouveaux

concours de recrutementJuillet 2013

- vote de la loi de programmation et d’orientation - décrets sur les conseils école-collège et sur les nouveaux cycles de l’école et du collège

Rentrée 2013 - début des chantiers-métiers

- mise en place du Conseil supérieur des programmes (CSP)

Rentrée 2014 - consultation sur le projet de socle commun

Rentrée 2015 - mise en œuvre des nouveaux cycles

- formation au nouveau socle communRentrée 2016

- mise en œuvre progressive des nouveauxprogrammes de l’école et du collège

MARRE DES CONTRADICTIONS INSOLUBLES

LES ENSEIGNANTS SONT À L’AVANT-POSTE de la lutte contre l’échec

scolaire et entendent bien pouvoir mener leurs missions

avec les meilleures armes. Ils en ont assez des injonctions

et prescriptions impossibles à tenir et ont besoin d’un cadre

de référence qui fasse sens. Concrétiser la promesse

démocratique du socle commun, c’est le combat mené par

le SE-Unsa depuis de nombreuses années. C’est la base d’un

nouvel édifice scolaire que nous devons construire ensemble.

Christian Chevalier, Secrétaire général du SE-Unsa

Claire Krepper, Secrétaire nationale du secteur Éducation

Refondation pédagogique : où en est-on ?

L’échec scolaire a un coût humain et social

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3209, boulevard Saint-Germain - 75007 Paris

Tél : 01 44 39 23 00 - Fax : 01 44 39 23 63www.se-unsa.org • [email protected]

Syndicat des Enseignants-Unsa

Sommaire

Donner du sensp. 4-5

Efficacité du travailp. 6-7

Travailler autrementp. 8-9

Changer, comment ?p. 10-11

Projet du SE-Unsap. 12 à 15

édito

Nouveau socle,

nouveaux programmes :

ne pas rater le rendez-vous

La LOI D’ORIENTATION DE 2013, dite de refondation, a réaffirmé le soclecommun comme le principe organi-

sateur de la scolarité obligatoire, tout en demandant au Conseil supérieur des programmes (CSP) de le redéfinir afin de le rendre cohérent avec les programmes. Nous, enseignants, avons la possibilité departiciper à l’élaboration du nouveau socle.Au SE-Unsa, nous le voulons démocratique,porteur d’équité et dynamique. Nous nevoulons pas d’un document indigeste venantse superposer aux programmes et aux livretsscolaires, d’une simple déclaration de bonsprincipes, qui laissent au final les enseignantsse débrouiller seuls dans les classes.Le CSP a rédigé un projet et, heureusement,cela n’est qu’un projet. Vous avez la possi-bilité, jusqu’aux vacances d’automne, dedonner votre avis sur la proposition du CSP.Dans cette publication spéciale, le SE-Unsavous propose de parler métier, celui quenous aimons, celui que nous voulons, et de dessiner les principes d'un soclecommun cohérent et efficace, accompagnéd’outils pédagogiques, aux antipodes du très technocratique LPC.Votre contribution en tant que professionnels de terrain est primordiale afin que le socle ne soit plus subi mais utile à votre pratique professionnelle pour accompagner et faire réussir les élèves, ce qui est notre objectif commun. Votre contribution est primordiale car la redéfinition du socle commun et desprogrammes dépasse la simple question des contenus d’enseignement et pose celle de l’avenir de notre enseignement dans les écoles et les collèges.

Le secteur Éducation du SE-Unsa

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des situations complexes analyséeset décortiquées ainsi que des pistespour l’évaluation... On devraitpouvoir ne pas forcément tout traiter,par exemple en sciences au cycle 3,pour avoir le temps de vraimenttravailler la démarche d’investigationde bout en bout. Quand les élèvesl’ont vraiment mise en œuvre surquelques thèmes, ils peuvent ensuitela réinvestir mais souvent, pour touttraiter, on est tenté de se contenterd’un travail sur fiches et du coupl’essentiel, les savoir-faire, laréflexion, ne sont pas travaillés ! Avecde bons outils professionnels, onpourrait travailler de façon plus satis-faisante et très probablement plusefficace. Moi, c’est ce que j’attendsdu nouveau socle. Des outils bienfaits pour travailler et évaluerautrement. Sinon, je ne vois pas àquoi ça sert de vouloir encorechanger…

Stéphanie, PE, Hauts-de-Seine

Àquoi sert mon enseignement ? Pourquoi dois-je enseigner telou tel contenu ? Mon action au jour le jour s’inscrit-elle dansun projet plus global dont je perçois le sens ? Au-delàd’assurer à mes élèves une maîtrise suffisante des contenus,

est-ce que le socle et les programmes leur permettent de grandir, decomprendre le monde, de se préparer à y jouer un rôle actif ? Est-cequ’ils les aident à respecter les autres, à vivre et travailler avec eux ?

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Ceque l’on sait � Les résultats des élèves français aux évaluations internationales Pisa se situent à peinedans la moyenne des pays de l’OCDE.C’est en France queles inégalités deréussite scolaire enfonction de l’originesociale sont les plusimportantes.� Seul un tiers des élèves maîtrisentde façon satisfaisantel’ensemble descompétencesgénérales attenduesen fin d’écoleprimaire. � Seul un quart des élèves maîtrisentde façon satisfaisantel’ensemble des compétencesgénérales attenduesen fin de collège.

Je veux... donner d

««Et moi, et moi, et moi»Au bout de 15 ans d’enseignement,je sais jongler avec les contenus desprogrammes pour mener des projetsqui font sens pour les élèves et lesconduisent à travailler sur des situa-tions complexes. Mais cela demandebeaucoup de temps, de l’astuce etune certaine dose d’assurance. Je voisbien que c’est compliqué à envisagerpour mes jeunes collègues qui ontsouvent peur de ne pas pouvoirjustifier que tous les points notésdans le programme ont bien ététraités. Je rêve de programmesfacilitant les démarches de projets,dans lesquels on peut puiser sanstout faire de façon exhaustive, quicomporteraient des entrées multiplespour facilement retrouver les compé-tences travaillées et les différentscontenus traités. Il faudrait aussi desdocuments d’accompagnementdonnant des exemples de situationsconcrètes que l’on pourrait adapter,

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Marre des programmes idéaux pour élèves idéaux !Marre de la course aux programmes qui empêche de travailler les compétences !

Marre des programmes

trop déconnectés desvraies questions que se posent mes élèves.

u sens à mon métier

DDes programmes pléthoriques, des programmes qui imposent

des apprentissages trop tôt, des programmescloisonnés, autant d’obstacles à lever pour se sentir mieux dans son métier. Au SE-Unsa, on propose que :• le socle et les programmes répondent bienaux trois finalités de la scolarité obligatoire(préparation à la poursuite d’études,épanouissement personnel, insertionsociale et professionnelle) pour que tous les élèves trouvent une formation complèteet équilibrée ;

• le socle et les programmes soient définisen compétences à acquérir ;

• les programmes proposent des situationsd’apprentissage et des situations d’éva-luation et que les connaissances soientprésentées comme des ressources danslesquelles les équipes peuvent choisir pour développer les compétences ;

• les situations soient le plus souvent interdisciplinaires et en lien avec les préoccupations de nos élèves ;

• des guides pour l’évaluation des compé-tences soient mis à disposition sous la formed’échelles descriptives de niveau de maîtrise.

Changer tout ça avec le SE-Unsa

... sortir des apprentis-sages superficiels pourla note et construire avec lesélèves des apprentissagessolides, approfondis.

moi, j’ai envie

de...

... sortir des logiquesde sélection pour quemes élèves puissent établirune relation avec lessavoirs, fondée sur lacuriosité, le plaisir de ladécouverte et la convictionque ce qu’ils apprennentleur permet d’agir dans le monde où ils vivent.

... sortir de la culpabilitéque je ressens quand je choisisde boucler absolument leprogramme au détriment des plus faibles. C’est avoir la certitude que le travail enclasse s’adresse bien à tous, ycompris à celui qui se dirigeravers la voie professionnelle.

Pour aller plus loin• Un exemple de programme qui lie

compétences et culture : Programme de formation de l’école québecquoise www1.mels.gouv.qc.ca/

sections/programmeFormation/• L’approche par compétences et l’intégration

des ressources : Roegiers, X. (2010), «La pédagogie de l'intégration», Bruxelles, De Boeck

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Je veux... que mon

paraît incontournable parce que nousen faisons un espace de travailefficace autour de problématiquespédagogiques communes. S’il y adébat, on essaie aussi de trouver leconsensus.

Émilie, prof d’Histoire-Géo, à Versailles

• Je passe beaucoup de temps àpréparer les cours (ce qui me plaît) età corriger les copies (ce qui me plaîtbeaucoup moins). J’aimerais pouvoirdifférencier plus mes pratiquespédagogiques. Je consulte des siteset blogs de collègues et cela medonne des idées, mais j’aimeraisbénéficier d’une formation ciblée surce point.

Marie, PE, dans les Vosges

Pas le temps de tout faire, il faut donc faire des choix ! Beaucoup d’entre nous se sentent débordés et expriment le besoin de se recentrer sur la mission d’enseignement, le cœur du métier. Enseigner est un métier très prenant,

qui empiète largement sur la vie personnelle, loin des caricatures sur le temps de service hebdomadaire des professeurs. Autre sentiment répandu, celui des réunions de plus en plus nombreuseset de la pression administrative qui s’accentue. La volonté de travaillerefficacement ne dépend pas que des enseignants. Notre action s’inscrit à la fois dans un cadre juridique et administratif ainsi que dans une communauté pédagogique qui développe des projets et exerce son autonomie. Face à toutes ces contraintes, comment s’en sortir ?

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Ceque l’on sait � Les enseignantstravaillent plus de 44h par semaine en moyenne dans le 1er degré et près de 43h pour les certifiés. Le temps de correctiondes travaux des élèves est particulièrementimportant en France. � D’après l’enquête Talis 2013 de l’OCDE, les enseignants decollège en France sontmoins nombreux àparticiper à des activitésde formation continueque leurs collègues desautres pays (76% contre 88% en moyenne) et ces activités durentmoins longtemps.� Le travail en équipeest jugé important par92% des enseignantsmais les réunionsauxquelles ils parti-cipent ne leur semblentutiles que pour 45%. � 90% des enseignantsaimeraient avoir desformations régulièrestout en portant unregard critique sur la formation actuelle.

««Et moi, et moi, et moi»• Le travail en équipe est indispen-sable. Ce qu’il manque, c’est lamutualisation, l’échange de pratiquesentre collègues, du temps pourtravailler ensemble et monter desprojets. On débute l’année avec desidées, mais on est vite débordé par le quotidien, avec l’impression decourir après le temps, après lesprogrammes, les livrets… J’aimeraisavoir des moments de respiration,avoir le sentiment d’anticiper et demoins subir.

Olivier, PE, dans le Nord

• Les premiers conseils pédagogiquesdans mon collège étaient laborieux :beaucoup de discussions inutiles etpeu d’actions concrètes, d’autant quebeaucoup de collègues se méfiaient,au début, de cette nouvelle instance.Aujourd’hui, le conseil pédagogique

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travail soit efficace

Marre de devoir sedébrouiller avec desprescriptions incohérenteset impossibles.

Marre des

réunions

inutiles

TTravailler efficacement c’est prendre letemps de réfléchir aux différentes

composantes de notre métier. Il faut réussir à évacuer le travail inutile. Souvent perçuscomme des contraintes, le temps et le travailcollectif doivent devenir des ressources pourexercer notre métier.

Au SE-Unsa, on propose de :● simplifier le travail des enseignants : en finiravec le double-livret, en finir avec d’un côtéle socle et le LPC, de l’autre les programmeset les bulletins trimestriels.

● faire baisser la pression de l’évaluation quinuit globalement aux apprentissages desélèves. L’évaluation sommative prendbeaucoup de temps en classe, et beaucoupde temps à corriger. Il faut développer l’évaluation partagée et formative, au service des apprentissages.

● mieux communiquer autour de la scolaritédes élèves : le bulletin scolaire, tant à l’écolequ’au collège, ne remplit pas correctementson rôle. Il faut repenser les outils qui guidentla relation entre les familles et l'École.

● réintroduire le sens du collectif en partantdes besoins des équipes pédagogiques. Il faut dans chaque école ou chaque collègeinterroger le fonctionnement de nosréunions et les organiser dans des conditionscorrectes et mobilisatrices.

● inclure l’ensemble de ces tâches dans le service des enseignants.

Changer tout ça avec le SE-Unsa

Pour aller plus loin● «L’organisation du travail, clé de toute

pédagogie différenciée», Philippe Perrenoud, ESF, 2012● «Réussir l'école du socle - En faisant dialoguer et coopérer

les disciplines», Francis Blanquart, Céline Walkowiak, ESF, 2013● «École : la grande transformation ?»

François Muller et Romuald Normand, ESF, 2013

Marre de corriger tout le temps Marre du double système d’évaluation

... mettre fin auxcontradictionsque nous rencontrons quotidiennement.

moi, j’ai envie

de...

... réfléchir à la gestionet à l’articulation de nostemps professionnels etpersonnels.

... penser les outilset les pratiques dont nousavons besoin.

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Je veux... pouvoir t

question par notre travail. L’annéesuivante, nous sommes passés à toutle niveau de 6e. Le projet a été accom-pagné par le rectorat et l’inspection,ce qui a facilité les choses. Maisquand le principal, qui a mené leprojet, a quitté le collège, nous noussommes rendu compte que lamutation d’un collègue ou d’unprincipal peut suffire à remettre enquestion tout le travail engagé, alorsque nous avons besoin de continuitéet de stabilité.

Olivier, professeur de mathématiquesdans l’académie de Bordeaux

C omment l’institution me permet-elle (ou non) de travailler autrement ? Comment pouvons-nous devenir des chercheurs, enquêteurs de nos proprespratiques ? Où trouver de l’aide ?

Travailler autrement, ce n'est pas forcément innover ou faire deschangements radicaux, c’est entretenir une dynamique qui profite àtous, aux élèves comme à l'enseignant ou à l'équipe qui se mobilisent.Parce que nous ne sommes jamais satisfaits, parce que nous pensonstoujours qu’il est possible de faire mieux, parce qu’il y a toujours dansnotre classe un élève qui a besoin «d’autre chose».

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Ceque l’on sait � Selon l’enquêteTalis de l’OCDE 2013 : • 22% des ensei-gnants françaisdéclarent utiliser despédagogies différen-ciées pour les élèvesqui ont des difficultésd’apprentissage et/ouqui apprennent plusvite (contre 44% en moyenne internationale) ;• 24% utilisent lesnouvelles techno-logies dans le cadrede leurs cours (contre37%). � Dans notre“enquête 800 000enseignants”, 94% dessondés déclarent êtretoujours en recherchede nouvelles façonsde faire avec leursélèves.

««Et moi, et moi, et moi»"Il n’y a qu’à supprimer les notes !"Nous avons lancé cette idée en l’airet elle a été reprise par nos collègues.Ce projet de «classes sans notes»nous apporte beaucoup de satis-faction : l’absentéisme baisse, lesélèves sont plus épanouis, la pressionbaisse et on a le sentiment de serecentrer sur le métier, la cons truc -tion des connaissances et des compé-tences des élèves. L’investissementpersonnel est assez fort car c’est unchangement de pratique profond. Nous avons commencé par une seuleclasse de 6e et une petite équipe deprofesseurs motivés. Il a falluconvaincre les parents du bien-fondéde l’expérimentation, et certainscollègues se sont sentis remis en

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ravailler autrement

Marre des exercices rituelsqui ne marchent pas

Marre des solutions qui n’en sont pas : plus de

connaissances, plus de devoirs, plus de notes Le contexte d’exercice du métier changeavec la massification, le développement

du numérique, la mondialisation. Lesattentes de la société ont changé aussi.Travailler autrement c’est une envie, parfoisune nécessité, mais surtout une réalité.Au SE-Unsa, on propose que :

• le futur socle et les nouveaux programmesprivilégient la qualité des apprentissagesplutôt que la quantité et proposent dessituations d’apprentissage et d’évaluationpertinentes ;

• une nouvelle approche de la formationinitiale et continue et de l’accompagnement,fondée sur la confiance aux équipes, soitmise en œuvre ;• l’expertise et plus généralement les compétences professionnelles des enseignants, soient mieux reconnues.L’auto-évaluation, le travail collectif dans les écoles et les établissements sur l’initiativedes enseignants, le développement demissions d’accompagnement, d’animationpédagogique dévolues à certains ensei-gnants sont différentes facettes de cettereconnaissance ;• les structures de soutien et de conseilcomme les Centres académiques enrecherche-développement, innovation et expérimentations disposent de davantagede moyens à notre service ;

• l’institution propose une organisation du travail qui facilite la mise en œuvre de projets partagés en donnant à toutes les écoles et les établissements de la latitudesur une part signifiante de l’emploi du tempsdes élèves et des enseignants.

Changer tout ça avec le SE-Unsa

... oser faireautrement mêmesi c’est toujours uneprise de risques ; il estalors important de sesentir en confiance,autorisé par lahiérarchie.

moi, j’ai envie

de...

... prendre lepouvoir surmon métier,avoir à l'esprit quetout ce qui n’est pasinterdit est autorisé !

... pouvoir m’appuyer surl’institution, un cadre d’exercicedu métier porteur et des outilsprofessionnels bien conçus.

Pour aller plus loin●Nos dossiers sur le blog École de demain «sans notes»,

«sans devoirs»... et la catégorie «Innover sur le terrain» avec des références d’experts, des témoignages et des propositions concrètes.

● «École la grande transformation», de François Muller et Romuald Normand, ESF éditeurs.

La transformation de l’école n’est pas une utopie. Les auteurs donnent de multiples exemples de réussite,

ils en présentent les conditions et en fournissent les outils. ● «Faire travailler les élèves à l’école – Sept clés pour enseigner autrement»

de S. Grandserre et L. Lescouarch, ESF éditeurs. Adossés aux grandes figures de la pédagogie, informés des meilleures

recherches en éducation, soucieux d'être toujours au plus près des pratiques, les auteurs nous offrent un équilibre entre les informations

théoriques et les préconisations concrètes.

Marre de me sentir seul

quand je voudrais

changer quelque chose

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Changer, oui, mais

de formation. De tous les levierssur la réussite scolaire, l’effetenseignant est le plus puissant.Toute transformation du systèmescolaire doit donc être pensée entermes de gestes professionnels,de pratiques en classe.Les chercheurs ayant étudié denombreuses réformes curricu-laires ont pu distinguer les pra- tiques qui ont des effets majeurssur la réussite des élèves (voir ci-contre).

Les enseignants connaissent l’importancedes programmes, mais ils savent aussi queredéfinir les contenus d’enseignement negarantit pas en soi une meilleure réussite desélèves. Surtout, les enseignants n’en peuventplus des incohérences, des outils et desobligations qui s’empilent, sans que tout celafasse sens, tant pour eux que pour les élèves.

IL EST PLUS QUE NÉCESSAIRE deredonner de la cohérenceaux prescriptions officielles

et de penser de manière globale,en commençant par définir lesobjectifs généraux de formation.Les programmes doivent énon -cer explicitement les acquisattendus des élèves. La formation pédagogique doitêtre repensée, de même quel’évaluation des élèves, afin derépondre aux objectifs généraux

Changer les programmes ne suffit pas !

LLES ENSEIGNANTS SONT AUSSI DES EXPERTS !

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Pour qu’un nouveau programme ne soit pas vécu comme un énième changementsubi par les enseignants, il est nécessaire de prendre en compte leur expertise pour

faire évoluer les pratiques en classe. Si l’apport des recherches est essentiel, si lesétudes internationales permettent d’enrichir les connaissances que nous avons desréformes, les enseignants sont les premiers experts de leur enseignement.Le SE-Unsa demande donc que l’avis des enseignants soit pris en compte sur le soclecommun et sur les programmes à venir. Mais au-delà de simples consultations dans l’année, le ministère de l’Éducationnationale doit mettre en œuvre un processus continu d’échanges entre la recherche,l’encadrement pédagogique et les enseignants qui s’appuie moins sur le contrôle quesur la confiance et le développement des pratiques professionnelles. Il faut imaginer etcréer ces espaces d’échanges entre professionnels.

Page 11: Ecole college-2014 qe

comment ?

LES ENSEIGNANTS SONT AUSSI DES EXPERTS !

� Le contrôle et la surveillance disciplinaire des élèves� Les dispositifs d’enseignement à distance� La focalisation du cours sur les contenus disciplinaires

� La formation traditionnelle des enseignants� Le tutorat de l’élève par un adulte dans la classe� L’enseignement à domicile� L’apprentissage des élèves sur Internet� L’enseignement en binôme dans la classe� Les méthodes visuelles ou audio-visuelles� L’usage pédagogique des tests sommatifs� La mise en concurrence des élèves� Le travail donné à la maison� Les travaux d’enquête avec les élèves� La pédagogie inductive dans la classe� L’enseignement assisté par ordinateur

Les pratiques qui marchent moins� La mise en œuvre d’une évaluation formative� La clarté du discours de l’enseignant� Le feed-back apporté aux élèves� Les relations entre l’enseignant et les élèves� Les stratégies de méta-cognition� L’auto-verbalisation et l’auto-questionnement

des élèves� Le développement professionnel des enseignants� La résolution de problèmes dans la classe� La mise en œuvre d’une stratégie pédagogique� L’apprentissage coopératif entre élèves� L’étude précise des compétences des élèves� La séquence d’enseignement planifiée par étapes� Le travail des élèves à partir d’exemples

concrets� La fixation d’objectifs précis aux élèves� Le tutorat par les pairs dans la classe

Les pratiques qui marchent

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Pour un socle utile

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De nouveaux défispour l’École

Lesdimensions

du socle commun

RÉPUBLICAINEÉDUCATIVE

Éducabilité Principes et valeurs

Contrat École-Nation

Cadre national

Moyens

Pilotage

Continuité école-collège

Autonomie et responsabilité

Pédagogie

Équipe éducative

Professionalisation

FormationCompétences

Engagement

Réussite

Co-éducation

PROFESSIONNELLE STRUCTURELLE

Lister des savoirs ne suffit plus à définir des apprentis-sages scolaires alors que la production de connaissancesest exponentielle, que celles-ci sont accessibles partoutet qu’elles sont constamment révisées.Ce

que l’on sait � La présentation de savoirs figés et segmentés ne prépare pas nos élèves à faire faceà la complexité dumonde et à affronterle doute pour releverles défis de l’avenir.� La demandesociale n’est plus à la parcellisation des tâches mais à la maîtrise de tâchescomplexes, en inter-action avec d’autres.� La révolutionnumérique creuse les écarts entre ceux qui ont accès au savoir et peuvent en tirer parti et ceuxqui ne le peuvent pas. Elle modifie enprofondeur les procé-dures de constructiondes apprentissagesLe nouveau soclecommun doit être un outil qui nous aideà relever ces défis.

La plupart des systèmes éducatifs ontadopté des principes partagés qui

ont permis de rénover leurs contenus de formation.● L’introduction d’une logique decompétences, conçues comme des

«savoir-agir compétents en situation».● Le principe de l’élève acteur de sesapprentissages : l’exposition aux savoirsne suffit pas à en assurer l’acquisition.● L’importance du travail coopératif et collaboratif : on n’apprend pas seul

mais avec les autres.● L’importance accordée aux situationsde formation : les compétences ne sontpas abstraites mais situées.● La formulation des contenus en termesd’acquis évaluables pour les élèves.

ON PEUT FAIRE AUTREMENT !

Page 13: Ecole college-2014 qe

: le projet du SE-Unsa

11. Compétences de communication en langue française

2. Compétences de communication en langue étrangère vivante

3. Compétences mathématiques, scientifiques et technologiques

4. Compétences numériques et info-documentaires

5. Compétences et expressions culturelles

6. Compétences sociales et civiques7. Autonomie, initiative, apprendre à apprendre

Dans notre projet, les élèves développent lessept compétences-clés dans cinq domainesd’apprentissage communs à l’école et aucollège :

• Domaine des langues et communications• Domaine des sciences

• Domaine de la culture humaniste

• Domaine des arts et des expressions culturelles• Domaine du développement personnel

Ces domaines regroupent et articulent les disci-plines scolaires en facilitant la mise en œuvred’une approche inter et pluridisciplinaire. Cesdomaines d’apprentissage facilitent la mise enplace de parcours d’apprentissage (dans l’espritdes travaux croisés et des itinéraires de décou-verte), tout au long des quatre cycles de lascolarité commune.

Les compétences clés du SE-Unsa7

Un socle aux antipodes du projet du CSPLà où le projet du CSP bouleverse totalement l’architecture du socle, au risque de réduire à néant tout le travail engagé par les enseignants depuis 2008, le projetde socle commun du SE-Unsa propose, lui, de s’appuyer sur une continuité

structurelle (les compétences-clés). Là où le projet du CSP en reste à la confusion objectifs/savoirs/compétences, notre projet intègreles avancées pédagogiques effectuées depuis six ans grâce auxenseignants et aux chercheurs dans le travail par compétences.

LES COMPÉTENCES-CLÉS doivent conti -nuer à structurer le socle commun.Il n’est ni envisageable ni raison-

nable de sortir du cadre de référenceeuropéen, ou de modifier largementles compétences-clés qui ontprogressivement pris leur placedans le paysage éducatif français. Nous proposons que les compé-tences-clés restent au nombrede sept, très proches descompétences du socle actuel.Leur dénomination seraadaptée car elles prendronten compte des compé-tences jusque-là négligées :compétences info-docu-mentaires, compéten -ces liées au dévelop-pement personnelpar exemple.

Page 14: Ecole college-2014 qe

Le projet du SE-Unsa

Dans le projet de socle commun du SE-Unsa, les compétences-cléssont des «savoir-agir»qui s’appuient sur des ressourcesdiverses (connais-sances, capacités,attitudes) dont l’acquisition est indispensable pour atteindre les finalités fixées à la scolarité obligatoire. Les élèves développentces compétences-clés dans les différentsdomaines d’apprentissage. Le SE-Unsa propose des définitions précises des compétences du socle commun qui prennent encompte les dimensions culturelles etenrichissent ladéfinition de 2006.

CYCLE 1reconnaître les différentessources d’infor-mation mises à sa disposition. Il y accède essentiellementpar l’écoute etl’observation. Dans un contexteapproprié, il partage sesdécouvertes avec ses pairs.

CYCLE 2repérer dans lesdiverses sourcesd’informationmises à sa disposition, desrenseignementsintéressants pour lui. L’écoute et l’observationdominent dans sa démarche maisil recourt de plusen plus à la lecture.Il partage sesdécouvertes et peut indiquerd’où il tient soninformation.

CYCLE 3élargir l’éventaildes ressourcesauxquelles il se réfère, à l’école et dans sonenvironnementimmédiat. Il est capable de reconnaître les élémentsd’informationreliés à sonquestionnement. Il peut expliquerles étapes de sa démarche. Il sait comparerl’information issuede diverses sourceset sélectionner les élémentsappropriés pourrépondre à sesbesoins.

CYCLE 4diversifier saquête d’informa-tions en ayantrecours à desressources enligne, à desdocuments écrits,visuels ou audiovisuels, au multimédia, aux experts, etc. Il acquiert desstratégies de rechercheéconomiques et efficaces. Il sait évaluer la fiabilité desinformations en confrontant desdonnées d’originedifférente. Il organise l’infor-mation collectéepour une réutili-sation ultérieuredans la réalisationde tâches diverses.

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Vers des compétencesintégrées

tences, qui permettent aux élèves de sesituer dans leurs apprentissages.Situations d’apprentissage et niveaux demaîtrise sont les facettes complémen-taires de la construction des compé-tences. Les compétences s’appuient surdes savoirs identifiés. C’est la maîtrise des compétences, auniveau attendu, que certifie l’attestationdu socle commun. Le CSP doit doncélaborer conjointement au socle un cadrede référence pour l’évaluation des élèves.

DES SITUATIONS D’APPRENTISSAGE sontproposées pour la mise enœuvre des compétences. Celles-

ci se construisent de manière pro gres-sive, par cycle. À l’intérieur de chaquecycle, les programmes doivent préciser :● des situations d’apprentissage outâches complexes, qui engagent lesélèves dans des activités qui font senset qui permettent de construire lescompétences ;● des niveaux de maîtrise de compé-

Un exemple d’échelle de niveau de maîtrise

La compétence «s’informer»(exemple emprunté au programme de formation de l’école québécoise)

À la

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Page 15: Ecole college-2014 qe

Architecturegénérale

Compétences-clés et domainesd’apprentissage

Référentiels pour l’évaluation

Programmes par domaines et cycles

Guides pédagogiques

Elle fixe les principes etl’organisation du socle.

Ils listent les contenus du socle commun,compétences à maîtriseret ressources à acquérir.

Ils constituent le cadre de référence pour l’éva-luation des compétences.

Ils déclinent les contenusdu socle commun.

Ils facilitent la mise enœuvre des programmes.

Un nombre limité de compétences-clés dont l’acquisition se travaille dans tous les domainesd’apprentissage.

• Les compétences-clés sont des savoir-agir quis’appuient sur des ressources diverses.• Les domaines d’apprentissage rassemblent desenseignements disciplinaires et transversaux quipoursuivent des objectifs communs. Ils structurenttous les cycles de la scolarité commune.

Les référentiels décrivent qualitativement des niveauxde maîtrise progressive des compétences.

Ils proposent des situations d’apprentissage partagées entre les disciplines d’un même domained’apprentissage.

Ils proposent des entrées par compétences et pardisciplines et des démarches pédagogiques.

Vers un projet intégréL E SOCLE COMMUN doit être un document à

plusieurs niveaux et plusieurs entrées.Sa conception et sa présentation, en

s’appuyant sur les possibilités nouvelles offer -

tes par le numérique, doivent faciliter la miseen place de projets inter et pluridisciplinairesainsi que la continuité des apprentissages àl’intérieur de chaque cycle et entre les cycles.

Le socle commun, un document à plusieurs étages

Le projet du CSP

� supprime le cadrede référence descompétences-clés sansapporter un cadre plusefficace ;� liste plus de 150objectifs différents(imaginez un futur LPCbâti sur ces bases) ;� formule ces objectifssans se soucier de leurcaractère évaluable ou pas ;� est incompatibleavec les temps d’ensei-gnement disponibles etne peut pas être garantià la majorité des élèves ;� néglige largementles enjeux de la prépa-ration du projet deformation des élèvesaprès le collège et s’inscrit dans la tradition d’un enseignement centrésur la seule préparationà la voie générale du lycée.

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Ensemble, agissons pour un socle commun,

véritable outil professionnel pour redonner du sens à notre métier

pour retrouver du pouvoir d’agir au quotidien

Participons à la consultationorganisée par le CSP

et exigeons :• un cadre de référence qui ne remet pas

en cause tout le travail déjà accompli• des compétences en nombre limité,intégratives, décrites qualitativement

et évaluables • un socle compatible avec le temps

d’enseignement disponible• un socle qui prépare tous nos élèves

à toutes les voies de formation• un accompagnement professionnel

de qualité

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