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B.Campion - 02/02/2010 Etudier la compréhension narrative Difficultés d'opérationnalisation et usage de l'expérimentation en narratologie cognitive Baptiste Campion Département de communication (COMU) et Centre de recherche en communication (RECOM), Université catholique de Louvain Groupe de recherche en médiation des savoirs (GReMS) web: http://www.uclouvain.be/baptiste.campion - mail: [email protected] La narratologie face à la nouvelle dimension sociale des récits - Paris, EHESS - 1&2 février 2010 QuickTime™ décompresseur sont requis pou QuickTime™ et un décompresseur TIFF (non compressé) sont requis pour visionner cette im

EHESS - 02/02/2010

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Présentation à la journée d'étude "La narratologie et les nouvelles dimensions sociales des récits", Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), Paris, 1 et 2 février 2010.

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Etudier la compréhension narrative Difficultés d'opérationnalisation et usage de

l'expérimentation en narratologie cognitive

Baptiste Campion

Département de communication (COMU) et Centre de recherche en communication (RECOM), Université catholique de Louvain

Groupe de recherche en médiation des savoirs (GReMS)

web: http://www.uclouvain.be/baptiste.campion - mail: [email protected]

La narratologie face à la nouvelle dimension sociale des récits - Paris, EHESS - 1&2 février 2010

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Dimensions sociale et cognitivedes récits

Appel à contribution : Paramètres sociaux et cognitifs vus comme part

intégrante du discours narratif (fictionnel ou factuel) Récit vu comme forme de cognition socialement

partagée

Développements (plus généraux) de la narratologie : «Tournant cognitif», narratologie cognitive A côté de l’intérêt pour le texte narratif, intérêt pour

le lecteur/les producteurs/les récepteurs de récits

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Dimensions sociale et cognitivedes récits (2)

Conséquences : Les chercheurs développent de nouvelles gammes de

concepts, parfois en provenance d’autres disciplines (anthropologie, psychologie, sociologie...)

On peut assister à une modification de paradigme inspirée par les sciences sociales (voire les sciences exactes) : objectivation, mesure, reproductibilité ; et à une évolution de l’objet d’étude : prise en compte des représentations du lecteur (p.ex)

Nécessité de savoir ce que les utilisateurs de récit pensent Les chercheurs ont besoin de mettre au point des

méthodologies adaptées à ces concepts et exigences

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Objectifs de la présentation Présenter une réflexion (épistémologique et

méthodologique) sur l’empirie en narratologie > « position paper »

Focalisation sur les approches du récepteur de récit Cadré dans une vision cognitive du fonctionnement

narratif («narratologie cognitive») : effets cognitifs du récit et récit outil cognitif

Exemplification sur base de l’expérience de recherche personnelle ≠ vérité générale ou révélée !

Absence de volonté de prosélytisme ou de jugement normatif !

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Les approches du lecteurdans la littérature

Narratologie = science des récits/de la narration : étude des techniques et structures narratives (Wikipedia)

Genette (1972, 1983) : voix narrative et donc question du contexte (pragmatique) de production

Van Peer (2009) : « les trois choses que nous aimerions savoir des récits » : pourquoi les récits existent-ils ? quels effets ces récits ont-ils sur les récepteurs ? par quels mécanismes ces effets, s'ils existent, sont-ils

provoqués ? Même si non directement « centrale », la question de la

relation entre le récit et son utilisateur est au cœur des questions actuelles en narratologie

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Les approches du lecteurdans la littérature (2)

3 grandes tendances : Narratologie « classique » : traces de l’énonciation et de la

construction du lecteur dans le texte (accent sur les propriétés du texte narratif) - la narratologie peut être améliorée (Kafalenos, 2006)

Narratologie « post-classique » : dépassement de la narratologie et approches cognitives (accent sur les savoir-faire du lecteur) - la narratologie doit/peut être dépassée (Herman, 2009)

Combinaison d’approches : autres disciplines pour aborder les questions non directement abordées par l’analyse narratologique (> anthropologie, sociologie…) - la narratologie peut être (extérieurement) complétée (Derèze et Marion, 2001)

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Pour une narratologie cognitive... empirique ?

Nécessité de confronter ces modèles spéculatifs à la réalité : le lecteur fonctionne-il vraiment comme ça ?

Nécessité d’avoir des résultats reproductibles, comparables entre eux (pour avancer et trancher entre les hypothèses)

Nécessité de le faire de manière adaptée à la spécificité des textes narratifs > Apport de la psychologie à la narratologie, et non seulement l’inverse !

Complémentarité entre une approche narratologique plus classique et une approche centrée sur le lecteur

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Approches empiriques du récit:Quelques difficultés institutionnelles

Les chercheurs en littérature/narratologie ne sont institutionnellement pas toujours préparés à cela : Ne maîtrisent pas nécessairement les méthodes

(questionnaire, entretien, expérimentation...) Ne maîtrisent pas nécessairement les outils

(statistiques, techniques, informatiques) Sont parfois considérés comme ne maîtrisant pas les

concepts adéquats (difficultés de l’ « emprunt » d’une discipline à l’autre)

Problème des moyens (€) nécessaires...

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Approches empiriques du récit:Quelques difficultés « culturelles » (?)

Il y aurait un « choc culturel » et paradigmatique : Quel est le but de la recherche ? Traditions

disciplinaires ? Comprendre vs expliquer

Crainte du réductionnisme Crainte d’observer des situations artificielles (sources de

biais) Difficultés de l’interdisciplinarité Crainte de l’impérialisme des sciences exactes ne tenant

pas compte des spécificités de nos approches

(voir notamment Van Peer, Hakemulder et Zyngier, 2007)

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Approches empiriques du récit:Difficultés conceptuelles et

opérationnelles « Concurrence » d’objectifs avec la

psychologie et difficultés d’interaction entre champs disciplinaires Pour tester les effets du récit il faut une théorie cognitive...

souvent à « emprunter » Cette théorie est parfois elle-même basée (ou validée) sur

l’observation d’effets du récit mais dans un cadre et à des fins différents (ex.: théories des schémas, Mandler, Rumelhart) : difficulté d’articulation de recherches proches dans des cadres et avec des objectifs radicalement différents (le récit a-t-il un effet vs certains effets du récit comme validant une théorie de l’organisation des connaissances)

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Approches empiriques du récit:Difficultés conceptuelles et

opérationnelles (2) Difficulté à identifier la « gamme d’effets » pertinente

Notamment, définition des effets cognitifs Difficulté à définir des indicateurs pertinents :

Qu’observer (et pourquoi) ? Risque de simplification

Comment observer ? « Mesurer » et interpréter les observations

Difficulté à croiser les observations Interprétation d’observations divergentes

Problèmes de la validité des données : Interne : Ce que j’observe rend-il réellement compte de ce que

j’entends observer ? Externe : Questions de la significativité et de la reproductibilité

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Recherche empirique en narrato :Approches (quasi) expérimentales ?

Situation(s) contrôlée(s) « De laboratoire » > expérimentation Hors laboratoire > quasi-expérimentation

A quoi ça sert ? Etude de l’interaction entre un récit et un public

Tester un modèle de lecteur Objectiver des représentations véhiculées/transmises/modifiées…

Variables indépendantes possibles : Caractéristiques du public (> approche plus socio) Caractéristiques du récit (> spécificité narrato)

Logique de comparaison entre situations Fonctionnement « relatif » : pas d’indicateurs absolus, c’est de la comparaison

qu’on met en évidence les effets (p.ex) des caractéristiques formelles du récit Possibilité de reproduction et de variations

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Exemple d’application:Un effet des «possibles narratifs» de Bremond (1)

Un exemple d ’application Contexte de la recherche :

Thèse Campion (directeurs: Ph Marion et D. Peraya), UCL Etude des effets éducatifs de la narration Intérêt particulier pour les récits éducatifs non-linéaires (car

« récits interactifs » sont nombreux en éducation) Effets éducatifs définis en termes de compréhension, càd de

construction d’un modèle mental de situation (storyworld, Herman) > ancrage dans la narratologie cognitive

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Conclusions : Pour un enrichissement des méthodes

de recherche en narratologie

Il y a moyen de développer une narratologie « empirique » spécifique

Un véritable champ de recherche peut s’ouvrir Recherche en littérature Recherche en pédagogie & éducation informelle

Il y a encore beaucoup à faire ! Des méthodes sont à emprunter…

mais nécessitent de l’adaptation … et demanderont une validation !

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Conclusions : Pour un enrichissement des méthodes

de recherche en narratologie (2)

Apports et nécessité de l’interdisciplinarité dans la formation des chercheurs dans l’étude des récits

Garder un vrai ancrage narratologique : car c’est ce qui a été peu travaillé jusqu’ici car la narratologie classique fournit des cadres

théoriques permettant une définition fine des effets

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Merci pour votre attention!