L’accès à l’enseignement supérieur au Burkina Faso : mythe ou réalité ?

Bamako (Mali), 15-17 Décembre 2009  

Dramane BOLY,

Démographedramaneboly@yahoo.fr

dboly@issp.bf

Plan de Présentation

I. Introduction

II. Aspects Méthodologiques

III. Principaux résultats

IV. Conclusion et recommandations

IntroductionL’importance de l’éducation dans le développement n’est

plus a démontré. Ainsi, les autorités africaines au lendemain des

indépendances ont exprimé une volonté de développer l’éducation.

Malgré, cette volonté l’accès à la scolarisation surtout à l’enseignement supérieur reste le fait d’une minorité de population.

Au Burkina Faso, selon les statistiques scolaires (2008/2009), à peine 2% des enfants fréquentent le scolaire.

Les défis restent donc très énormes pour l’accès à l’enseignement supérieur.

Quels sont les enfants qui ont accès à ce niveau d’éducation?

C’est à cette interrogation que tentera de répondre cette recherche.

MéthodologieSource de données: RGPH, 2006

Principales variables:

Dépendante: fréquentation scolaireIndépendantes: sexe et statut de handicap de l’enfant, son

milieu de résidence et le niveau de vie du ménage.

Méthodes d’analyse: descriptiveRecours au nombre d’étudiants pour 100 000 hbts,

indicateur suggéré par l’UNESCO et qui mesure l’importance de l’accès à l’enseignement supérieur;

Autres indicateurs: TBS et TNS. Calculé pour les 20-24 ans

Principaux résultats (1/4)1. Un accès à l’enseignement supérieur en défaveur des filles

Principaux indicateurs

Sexe Ensemble Masculin Féminin

Nombre total d'étudiants 56 447 34 448 21 999 Nombre d'étudiants pour 100 000 403 509 303 TBS (en %) 4,8 6,5 3,4 TNS (en %) 2,0 2,8 1,3

Principaux résultats (2/4)2. Un accès à l’enseignement supérieur essentiellement urbain

Principaux indicateurs Urbain Rural G+F G F G+F G F

Nombre total d'étudiants 50 441 31 090 19 351 6 006 3 358 2 648 Nombre d'étudiants pour 100 000 1 585 1 957 1 215 55 65 47 TBS (en %) 13,8 17,4 10,3 0,7 1,0 0,6 TNS (en %) 6,3 7,9 4,7 0,1 0,2 0,1

Notes : G=garçons ; F=filles

Principaux résultats (3/4)3. Un accès à l’enseignement supérieur en défaveur des

couches sociales les plus démunies

Principaux indicateurs Total Q1 Q2 Q3 Q4 Q5 Ensemble Nombre total d'étudiants 56 447 640 1 127 1 381 5 321 47 978 Nombre d'étudiants pour 100 000 403 29 33 50 168 1 896 TBS (en %) 4,8 0,4 0,4 0,7 2,1 16,5 TNS (en %) 2,0 0,1 0,1 0,1 0,7 7,5 Masculin Nombre total d'étudiants 34 448 352 601 784 3 335 29 376 Nombre d'étudiants pour 100 000 509 33 37 60 221 2 346 TBS (en %) 6,5 0,4 0,5 0,9 2,9 21,0 TNS (en %) 2,8 0,1 0,1 0,2 1,0 9,6 Féminin Nombre total d'étudiants 21 999 288 526 597 1 986 18 602 Nombre d'étudiants pour 100 000 303 26 30 41 120 1 456 TBS (en %) 3,4 0,3 0,4 0,5 1,4 12,3 TNS (en %) 1,3 0,0 0,0 0,1 0,4 5,6

Principaux résultats (4/4)2. Un accès à l’enseignement supérieur en défaveur des personnes

vivant avec un handicap

Principaux indicateurs Handicapé Non handicapé G+F G F G+F G F

Nombre total d'étudiants 439 278 161 56 008 34 170 21 838 Nombre d'étudiants pour 100 000 261 314 203 404 512 305 TBS (en %) 4,3 5,1 3,4 4,8 6,5 3,4 TNS (en %) 1,4 1,7 1,0 2,0 2,8 1,4

ConclusionLe niveau de l’accès à l’enseignement est très faible.

Ce niveau d’accès très faible cache d’énormes disparités entre les différentes couches sociales et entre milieux de résidence. Les disparités sexuelles en matière de l’accès à l’enseignement sont en défaveur des filles. Etre une fille vivant avec un handicap est un double handicap dans l’accès à l’enseignement supérieur : handicapée à cause du handicap lui-même et handicapée du fait d’être de sexe féminin.

Par ailleurs, l’enseignement supérieur présente une sélectivité sociale forte : ce sont les couches les plus nanties qui y ont les plus accès. Le fait de résider en milieu rural est un désavantage également pour l’accès à l’enseignement supérieur.

Recommandations

accroître l’offre universitaire en construisant plus d’amphithéâtres mais surtout à doter chaque chef lieu de région d’une université ;

réduire le coût de l’accès à l’enseignement supérieur pour le rendre accessible aux plus pauvres comme ce qui est fait déjà au niveau de l’enseignement primaire ;

encourager les filles et les personnes vivant avec un handicap à fréquenter l’enseignement supérieur en leur offrant des bourses spéciales.

MERCI DE VOTRE ATTENTION