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Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de « biens communs » Par P. Bradshaw . CC-BY-NC-ND/ Par Lionel Maurel, Silvère Mercier et les membres du collectif SavoirsCom1

Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

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Par Lionel Maurel, Silvère Mercier et les membres du collectif SavoirsCom1

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Biens communs et bibliothèques ?

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Définir le bien commun, les biens communs ?

« On parle de « bien commun » chaque fois qu'une communauté de personnes est animée par le même désir de prendre en charge une ressource dont elle hérite ou qu'elle crée et qu'elle s'auto-organise de manière démocratique, conviviale et responsable pour en assurer l'accès, l'usage et la pérennité dans l'intérêt général et le souci du 'bien vivre' ensemble et du bien vivre des générations à venir » - Alain Ambrosi

Projet Remix Biens Communs

A lire : le bien commun est sur toutes les lèvres .

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Un renouveau récent

A lire : Elinor Ostrom ou la réinvention des biens communs – Hervé Le Crosnier

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Elinor Ostrom. Prix Nobel d’Economie 2009

« Elinor Ostrom a mis en place un cadre d’analyse et de développement institutionnel destiné à l’observation des communs. De ses observations concrètes elle a tiré huit principes d’agencement que l’on retrouve dans les situations qui assurent réellement la protection des communs dont ces communautés d’acteurs ont la charge : — des groupes aux frontières définies ; — des règles régissant l’usage des biens collectifs qui répondent aux spécificités et besoins locaux ; — la capacité des individus concernés à les modifier ; — le respect de ces règles par les autorités extérieures ; — le contrôle du respect des règles par la communauté qui dispose d’un système de sanctions graduées ; — l’accès à des mécanismes de résolution des conflits peu coûteux ; — la résolution des conflits et activités de gouvernance organisées en strates différentes et imbriquées. »

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La connaissance et le second mouvement des enclosures

Évolution des coûts d’abonnement aux revues scientifiques

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Pourtant…

Par echiner1. CC-BY-SA.

« Si la nature a rendu moins susceptible que toute autre chose l’appropriation exclusive, c’est bien l’action du pouvoir de la pensée que l’on appelle une idée, qu’un individu peut posséder de façon exclusive aussi longtemps qu’il la garde pour lui ; mais au moment où elle est divulguée, elle devient la possession de tous, et celui qui la reçoit ne peut pas en être dépossédé. Sa propriété particulière, aussi, est que personne ne la possède moins parce que tout le monde la possède. Celui qui reçoit une idée de moi reçoit un savoir sans diminuer le mien ; tout comme celui qui allume sa bougie à la mienne reçoit la lumière sans me plonger dans la pénombre. Que les idées circulent librement de l’un à l’autre partout sur la planète. » Thomas Jefferson

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Septembre 2012 : Création du collectif SavoirsCom1

SavoirsCom1, Politiques des biens communs de la connaissance

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Un ouvrage de référence sur les biens communs de la connaissance

Et un déclencheur pour beaucoup…

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Bien communs qui peuvent être créés, échangés et manipulés sous forme d'information, et dont les outils de création et le traitement sont souvent eux-mêmes informationnels (logiciels). Il peut s'agir de données, de connaissances, de créations dans tous les médias, d'idées, de logiciels. Les biens communs informationnels sont des biens publics parfaits au sens économique, contrairement aux biens communs physiques, qui gardent toujours une part de rivalité ou d'excluabilité.

Biens communs informationnels

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Il s’agit de considérer l'information dans une triple dynamique : •la ressource informationnelle•la communauté qui lui est associée (les commonners)•les règles de fonctionnement qu'elle se propose de suivre.

Biens communs informationnels

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1. La neutralité de l’Internet est vitale2. La protection des données personnelles doit être un élément de lutte contre des enclosures3. Dans la perspective d’une science ouverte au-delà du cercle académique, l’accès libre aux publications scientifiques doit primer face aux phénomènes d’appropriation de la recherche publique.4. Les ressources éducatives libres sont autant de biens communs informationnels dont il faut encourager le développement.5. L’ouverture des données publiques dans des conditions qui évitent les enclosures doit favoriser des cercles vertueux.

Un engagement clair et précis : le Manifeste 1/2

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Un engagement clair et précis : le Manifeste 2/2

6. L’usage des logiciels libres est de nature à garantir aux utilisateurs la possibilité d’expérimenter, d’innover, de créer du code informatique ouvert et de qualité. 7. Le partage non marchand d’œuvres protégées doit être possible, et des mécanismes de rémunération alternatifs pour les auteurs doivent être explorés.8. Le domaine public et les savoirs partagés doivent être encouragés, préservés et soutenus par les politiques publiques. 9. Placer les biens communs au cœur des modèles économiques de l’information.10. Favoriser la création et le développement des biens communs informationnels sur les territoires. 

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Un collectif sur les biens communs est lui même un bien commun...

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Des outils et une gouvernance claire

• Un collectif accessible librement après acceptation sans réserve du Manifeste

• Des campagnes, des actions des publications sur les thèmes du Manifeste

• Pour chaque proposition, un principe : qui ne dit mot consent

• Pas de chef : chacun se prend en main à partir du consentement des membres du collectif

• Des priorités définies par le vote des membres• 3 outils : un site, une liste de diffusion et un tableau

de bord : Trello

Un Manifeste qui rassemble sur des thèmes clairs et précis

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Matrix Core. Par Pixelsior. CC-BY-NC-SA

Pourquoi les biens communs de la connaissance ?

Et qu’est-ce que change le numérique ?

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L'ère du copier coller

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La rareté du XXIe siècle c’est l’attention

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L’ère du REMIX

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source : Valentina_A

Un objectif : éviter les clôtures (enclosures), éviter les monopoles, éviter les silos d'informations

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Le collaboratif à grande échelle : rachat par AOL  pour 315 Millions d'Euros en 2011... au profit de qui ?

Nous avons tous les droits sur notre site et sur son contenu et lorsque vous nous soumettez un contenu vous nous accordez certains droits . Tout article, blog, vidéo, contenu et autre élément composant notre site est également une œuvre protégée par le droit d’auteur, et nous (sous réserve des droits de nos concédants et titulaires de licence en vertu des contrats, accords et arrangements applicables) jouissons de tous les droits s’y rapportant.

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Enclosure!Last Meal. Par Lottery Monkey. CC-BY-NC-ND. Source : Flickr

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Pour éviter les clôtures et les appropriations indues : la garantie s'appelle "partage à l'identique"

Sortir de l'opposition marchand vs non marchand ! L'important est de reverser dans le pot des biens communs informationnels !

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On peut vendre un application, sans vendre les données qui vont avec : usage commercial qui améliore l'accès à Wikipédia

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Le partage à l'identique est au fondement de l'effet viral du logiciel libre

Un logiciel est libre selon la Free Software Foundation s'il confère à son utilisateur quatre libertés :

•la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages,•la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à ses besoins,•la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies),•la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.

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Wikipédia et Les logiciels libres sont des biens communs informationnels Selon David Bollier :

•Pérennité•Accès équitable pour

usage non marchand•Punir les passagers

clandestins•Définition de l'usage

marchand ou pas

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Le mode de fonctionnement des licences libres

« Tout ce qui n’est pas interdit est permis »

Pas d’autorisation à demander tant qu’on reste dans le cadre de la licence

Exemple des licences Creative Commons

4 conditions et 6 contrats

Il faut conclure un contrat pour lever une restriction posée par la licence

Pen3. Par Merlinprincesse. CC-BY-NC-ND

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ENSSIB. 19/05/1038

• Un système de licences modulablesDes libertés de base

Une condition permanente

3 conditions optionnelles

Les licences Creative Commons

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Bibliothèques et biens communs, quelles connexions ?

Flying Books. Par graymalkn. CC-BY. 

Bibliothèques et Archives ouvertes

Bibliothèques, domaine public et Open Data

Bibliothèques et ressources numériques

Bibliothèques, usages collectifs et tiers lieux

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HAL- Hyper Articles en Ligne (CNRS-CCSD, depuis 2000)- Appel de Budapest (2002),

Appel de Berlin (2003) ;-Principes : favoriser l’accès en autoarchivant ses publications et en publiant dans des revues en libre accès ;- Accès ouvert par le biais de pré-publications ou de post-publications d’articles dans des archives ouvertes. - Développements de revues électroniques en Open Access

Revues.org (CNRS-CLEO)

Bibliothèques et archives ouvertes

Un rôle de pédagogie et de soutien des bibliothèques en faveur de l’Open Access

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Archives ouvertes, une situation de crise

Pétition anti-elsevier et désabonnement de la bibliothèque d’Harvard

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Open Access, interrogations…

Par hto2008. CC-BY-NC

Interrogation sur le modèle auteur/payeur et questions sur la soutenabilité à long terme de l’Open Access

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Nouveaux modèles et Nouvelles relations avec les bibliothèques

Troisième voir pour l’Open Access : Platinum

Modèle de Freemium d’OpenEdition

Modèle économique de vente de services aux bibliothèques,sous forme d’abonnements

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Enclosure publique : Refdoc, composante du CNRS vend des articles cher à l'acte alors qu'ils sont souvent en libre accès

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Enclosure ? = Action !

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Rendre lisible la communauté productrice de biens communs de la connaissance et les enjeux du libre accès : plus de 600 signataires se sont reconnus!

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Bibliothèques et domaine public

Source : SketchLex.

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Dans les musées… P

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Le domaine public copyrighté… Site du Louvre

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Les pratiques des bibliothèques françaises sont confuses et plutôt fermées◦ Un tiers des bibliothèques numériques n’ont pas de

mention légale◦ 59 % placent leurs collections sous copyright (= tous

droits réservés)◦ Seulement 25 % autorisent les usages pédagogiques et

de recherche◦ Plus de 80 % ont une mention légale incompatible avec la

réutilisation en ligne, y compris à des fins commerciales◦ Plus des deux tiers des établissements français ont une

mention légale plus restrictive que celle de Google Books.

Pour en savoir plus, « Bibliothèques numériques et mentions légales : un aperçu des pratiques en France » 04/06/09

Bibliothèques et domaine public

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Le contenu de Rosalis est constitué soit de documents qui sont tombés dans le domaine public soit de documents pour lesquels la Bibliothèque municipale de Toulouse a reçu une autorisation de diffusion pour le site de sa bibliothèque numérique.Dans le cas d’un usage privé des documents de Rosalis, vous avez la possibilité de télécharger et d’imprimer cette image. Dans le cas d’un usage public ou commercial, pour toute forme de publication (papier ou électronique, à des fins commerciales ou non), vous devez vous adresser à la Bibliothèque municipale de Toulouse pour obtenir une demande d’autorisation.

Les services publics qui doivent représenter l'intérêt général créent des enclosures !

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Parfois une semi-ouverture

Gallica, Bibliothèque numérique de la BnF

Archives départementales du Pas de Calais

Utilisation de la distinction usage commercial / usage non-

commercialRéunion des Musées Nationaux

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A voir également, la Licence Ouverte à la Bibliothèque numérique du Limousin

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Respecter l’intégrité du domaine public et le diffuser comme bien commun

Public Domain Mark à la British Library

• Merci de respecter les créateurs – assurez-vous en cas de réutilisation de ces documents de respecter les principes éthiques généralement admis et de faire en sorte que les informations relatives aux créateurs soient aussi claires et précises que possibles. Veuillez noter que les adaptations faites à partir des œuvres ne doivent pas à être attribuées aux auteurs originaux et ne devraient pas heurter les communautés ou les cultures dont elles sont issues.• Merci d’indiquer la source des documents – faire un lien hypertexte vers les images sur le site de la British Library encouragera d’autres visiteurs à explorer et à utiliser nos collections.• Merci de partager la connaissance autant que possible – merci d’annoter, de tagger, de partager vos oeuvres dérivées avec les autres comme le fait la British Library chaque fois que c’est possible.• Soutenez le domaine public – les utilisateurs du domaine public sont incités à soutenir les efforts déployés par la bibliothèque pour conserver, numériser et rendre disponible le domaine public. Ce soutien peut se concrétiser par des dons en argent, notamment lorsque les documents sont utilisés à des fins commerciales.• Merci de maintenir la Public Domain Mark et toutes les notices attachées aux oeuvres – cela permettra d’indiquer aux autres utilisateurs que ces oeuvres ne sont plus soumise à la protection du droit d’auteur et d’encourager les réutilisations de la collection.

Ces consignes d’utilisation sont basées sur la bonne volonté. Elles n’ont pas de valeur contractuelle. Nous vous demandons simplement de les respecter.

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Pour une loi sur le domaine public en France

Face à la menace grandissante d’un « domaine public payant »

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Bibliothèque et Open Data

Par Thomas Rockstar. CC-BY-NC-SA

Importance de la problématique de la réutilisation des données publiques et de l’Open Data

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Progression de l’Open Data en France

Data.gouv.fr

Carte de l’Open Data en France

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Catalogue collectif suédois Libris / CC0

British Library : 3 millions de notices bibliographiques libérées sous licence CC0

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Bibliothèque nationale d’Australie. Données bibliographiques sous CC-BY

Europeana Data Exchange Agreement. CC0

Des exemples étrangers convaincants en bibliothèque

Harvard Library : 12 millions de notices bibliographiques sous CC0

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Useless. Par laverrue. CC-BY. Source : Flickr

Sauf qu'il y a une exception culturelle en France = risques d'enclosures !

Risques d'enclosures

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Néanmoins, des réalisations par les bibliothèques françaises

Concerne aussi des bibliothèques territoriales (Ex : BDP – Saône et Loire)

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Bibliothèque et ressources numériques

http://www.flickr.com/photos/8781729@N04/3289260179/

Depuis 10 ans, de nombreuses expérimentations autour des ressources numériques en bibliothèque, mais des résultats souvent décevants :A lire :-CAREL/BPI. Enquête sur les abonnements aux ressources numériques payantes dans les bibliothèque de lecture publique, 2010.

- Bibliobsession. Ressources numériques : des trésors derrière des forteresses.

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Notion problématique « d’exemplaire numérique »

Maintien artificiel de la rareté dans l’environnement numérique

Le problème majeur des DRM en bibliothèque

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« Editeur (100%) numérique, La souris qui raconte, a très vite voulu marquer son adhésion à ces problématiques en proposant aux bibliothécaires qui en font la demande, un abonnement à ses ressources, en mode sur place. Je vous en parlais, non sans fierté, ici. Depuis, 7 nouvelles bibliothèques ont souscrit un abonnement, dont la très célèbre Cité des Sciences, et l’exotique Institut Français de Tunisie…

Comme la question posée comporte deux options, il fallait bien essayer de résoudre celle de la distance ! C’est chose faite depuis quelques jours avec la société CVS.

Je ne peux malheureusement pas vous diriger vers le lien de cette ressource, il faut être abonné pour cela… »

Blog de la Souris qui raconte. Sur place ou à emporter ?

Des ressources coupées de l’écosystème du web ?

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Un prêt annule une vente ?

La peur de la « cannibalisation »

http://www.flickr.com/photos/nunorodriguesnet/3160597401/

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Manifeste de l’ACIM, 03/11/11

A lire : -La bibliothèque musicale peut-elle jouer sa partition à l’heure du MP3 ? Laurent Marty, BBF, 2011.

- Pourquoi je ne vais pas en médiathèque ? Gilles Rettel, 17/05/10.- La musique ne veut pas mourir en bibliothèque : 15 propositions pour l’avenir.

Le précédent de la musique et le risque d’une marginalisation

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"Ces lieux ont pour vocation de d'offrir à des gens qui n'ont pas lesmoyens financiers, un accès subventionné par la collectivité, aulivre. Nous sommes très attachés aux bibliothèques qui sont desclients importants pour nos éditeurs, particulièrement en littérature.

Alors, il faut retourner la question : est-ce que les acheteurs d'iPadont besoin qu'on les aide à se procurer des livres gratuitement ? Jene suis pas certain que cela corresponde à la mission desbibliothèques. Par définition, les gens qui ont acheté un Kindle ouiPad ont un pouvoir d'achat, là où les gens qui sont les usagers deces lieux en manquent.

La position de Hachette aujourd'hui, c'est qu'on en vend pas aux bibliothèques [...]".

Un risque hypothétique en ce qui concerne les livres numériques ?

Arnaud Noury, PDG du groupe Hachette Livres au Salon du Livre de Paris, 2012

Par chidorian. CC-BY-SA

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Mais pourtant au Etats-Unis…

Succès de la plateforme d’OverDrive pour le prêt de livres numériques, qui a su développer une offre en B to B à destination des bibliothèques (plus de 15 000 clients…) 2/3 des bibliothèques prêtent des eBooks et 28% des liseuses

Depuis Avril 2011, partenariat Amazon/OverDrive pour prêt sur Kindle

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Refuser les DRM, dispositifs toxiques contre le partage ?

A lire : la disparition des biens communs cognitifs annonce une société totalitaire.

Aujourd’hui, des bibliothèques publiques sont en train d’accompagner la mise en place sous forme de prêts publics de livres numériques biodégradables. Des auteurs, pour préserver leur droit de rémunération, en sont donc venus à admettre comme légitime qu’on puisse brûler numériquement leur livre pour en empêcher le partage […]

De tout temps, le mouvement qui va de la copie à la transformation de la copie a influé l’histoire « de l’Art » et de « la Connaissance ». Empêcher la transformation d’une œuvre, et crèer artificiellement une frontière au sein « des espace communs de la connaissance » est un acte propre à une société totalitaire.

Page 71: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Accepter les DRM pour reconstituer une « aubaine empêchée » ?

La bibliothèque représente un effet d’aubaine. Pouvoir disposer d’un choix plus ou moins large et ne pas payer, ou du moins payer un forfait, en voilà une bonne affaire !

Oui mais… La bibliothèque contrarie l’aubaine qu’elle représente par une collection impressionnante de contraintes [horaires et collections limitées]

Reste que, désormais, le web peut globalement être considéré comme une bibliothèque globale, répondant aux fonctions de base que sont la recherche, l’identification et la fourniture […]

Mais si les ressources sont plus ou moins accessibles suivant la logique d’usage (accès illimité, réutilisation, portabilité, gratuité ou faible coût de préférence forfaitaire plutôt qu’à l’unité), que deviendrait la spécificité de la bibliothèque ? En quoi représenterait-elle une aubaine, qui permettrait au service public de s’appuyer sur un avantage concurrentiel pour exister dans le paysage ? Et en quoi cette aubaine pourrait-elle être empêtrée, garantissant ainsi la coexistence pacifique qui cahin-caha perdure dans le domaine des biens physiques rivaux ?

L’auteur de ces lignes, qui a naguère esquissé ce thème, a conscience d’aboutir ici à une aporie : après l’aubaine empêchée, quoi ?

Dominique Lahary. Penser la bibliothèque en concurrence.

Page 72: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Jusqu’où peut-on accepter d’aller pour reconstituer une « friction » et s’insérer

dans la chaîne du livre?

A lire : eBooks, livres augmentés ou livres diminués ?

Nous avons choisi de nous appuyer sur le numérique pour ce faire, en proposant de découvrir en streaming un chapitre, pour susciter l'envie de découvrir l'ouvrage en papier.

Le traitement du PDF en image le rend difficile à copier, sauf à réaliser des captures d'écran et en parallèle, un outil de watermarking indique qui est en train de lire. Dès lors que l'on dépasse les deux connexions depuis des IP différentes, le compte est bloqué. Bien entendu, il est possible d'adapter cela pour que les employés puissent accéder via d'autres appareils, ou en fonction d'autres adresses IP.

Offre Premier Chapitre = 3000 euros par an.

Page 73: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Un lieu stratégique pour l’avenir…

Page 74: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Changer de stratégie, face à l’Océan du Web ?P

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A lire : Les bibliothécaires, médiateurs dans l’Océan du web.

« Les bibliothécaires sont-il les médiateurs exclusifs du monde marchand ? Le mythe fondateur du bibliothécaire dénicheur ou découvreur d’éditeurs ou de talents improbables est-il réservé aux objets tangibles de l’offre commerciale ? En 2012, ce rôle peut-il se résumer à celui de passeur autorisé par l’édition officielle à faire exister des objets sélectionnés dans une offre commerciale ? Est-on capable de prolonger ce rôle dans l’espace ouvert du web, celui des amateurs au sens noble du terme ? Est-on capable de faire connaître des biens communs de la connaissance, des pépites sous licences libres comme on a « valorisé » l’édition commerciale de qualité ? La focalisation exclusive d’une partie de la profession sur les ressources numériques payantes indique une profonde tendance à légitimer des contenus par l’existence commerciale, alors même que les obstacles d’accès en rendent toute médiation problématique… »

Page 76: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

http://www.flickr.com/photos/delicakes/5574342003/

Et si ça, c’était le fond du problème ?

Page 77: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Et si les bibliothèques se positionnaient sur la légalisation du partage non-marchand ?

La Quadrature du Net

Page 78: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Comment financer la culture, récompenser les contenus amateurs, légaliser les échanges non-marchands ?

Et si les bibliothèques se positionnaientsur des financements alternatifs pour la création ?

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Mais les usages collectifs peuvent être juridiquement problématiques…

L’exemple de la Fête de la musique…

Page 82: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

Blocages autour des usages pédagogiques et de rechercheP

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A lire : Droit d’auteur et enseignement en France, état d’urgence !

« Si un professeur veut faire des supports pédagogiques numériques il a le droit d’utiliser pas plus de 4 pages consécutives pour une partition, 3 pages pour un ouvrage de formation musicale, mais pour un livre 5 pages qui, dans le nouvel accord, peuvent ne plus être consécutives. En outre, l’extrait ne doit pas représenter plus de 20 % de la pagination totale pour un ouvrage, pas plus de 10 % pour un périodique, pas plus de 5 % pour un OCFP (un manuel, NDLR)… Les enseignants ne sont pas formés, c’est impossible à appliquer. Cette loi coûte plusieurs millions d’euros à l’État qui sont versés aux éditeurs de manuels, de livres ou de musique. »

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Des tiers lieux ? Oui mais...

Bibliothèque d'Heerhugowaard - Canapé bleu

géant et étagères à roulettes (dernier étage) Source Mémoire ENSSIB Mathilde Servet : la bibliothèque troisième lieu

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Surfer librement ?"Ni la loi anti-terroriste, ni la loi Hadopi n’obligent ces établissements à identifier les utilisateurs des ordinateurs mis à leur disposition, ni à conserver des informations nominatives pour les remettre lors d’une enquête diligentée par un juge au titre de la loi Hadopi, ou d’une personnalité qualifiée placée auprès du ministre de l’Intérieur au titre de la loi anti-terroriste, ni même à filtrer à titre préventif les accès à l’internet."Analyse juridique complète sur le site de l'IABD

Page 86: Renouveler la réflexion et l’action en bibliothèque autour de la notion de biens communs

A condition d'y libérer les usages, par exemple :la copie privée!