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Suzanne Briet « L’antilope qui court dans les « L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut plaines d’Afrique ne peut être considérée comme un être considérée comme un document…Mais si elle est document…Mais si elle est capturée…et devient un objet capturée…et devient un objet d’études, on la considère d’études, on la considère alors comme un document. alors comme un document. Elle devient une preuve Elle devient une preuve physique » physique »

Suzanne Briet

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D'après l'étude de Marie-France Blanquet (http://savoirscdi.cndp.fr/CulturePro/biographie/briet/briet.htm)

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Page 1: Suzanne Briet

Suzanne Briet

« L’antilope qui court dans les « L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut plaines d’Afrique ne peut être être

considérée comme un considérée comme un document…Mais si elle est document…Mais si elle est

capturée…et devient un objet capturée…et devient un objet d’études, on la considère alors d’études, on la considère alors

comme un document. Elle comme un document. Elle devient une preuve physique »devient une preuve physique »

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Suzanne Briet : éléments biographiques

1894 : Naissance dans les Ardennes 1917-1920 : Enseigne l’anglais et l’histoire en Algérie à Annaba 1919 : Participation à la création de l’organisation non gouvernementale

internationale Zonta pour la reconnaissance des femmes dans le monde. 1924 : Diplômée en bibliothéconomie, elle fait son entrée à la Bibliothèque

Nationale 1931 : Participation active avec Jean Gérard à la création de l’Union française

des organismes documentaires (UFOD), première association professionnelle française de documentation.

1934-1950 : Elle crée et dirige la salle X (salle des catalogues et bibliographies de la Bibliothèque Nationale) et développe un service consultatif bibliographique.

1946 :Elle participe à la Conférence internationale de documentation et communique sur l’enseignement de la la documentation en France.

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Suzanne Briet : éléments biographiques

1949 : Elle est active au sein de l’UNESCO et publie sous la responsabilité de cette organisation des œuvres majeures.

1951-1954 : Elle créée avec d’autres professionnels, l’Institut national des techniques de la documentation (INTD) dont elle est la première directrice.

1951 : Elle publie Qu’est-ce que la documentation? Manifeste qui fait de Suzanne Briet l’une des fondatrices françaises de cette activité et théoricienne de renom dans les sciences de l’information et de la documentation.

1951-1952 : Elle entreprend un voyage aux Etats-Unis qui lui permet de découvrir les bibliothèques américaines et le lien étroit entre bibliothécaires et documentalistes, ce qui la poussera à atténuer la forte distinction entre bibliothéconomie et documentation.

1954 : Elle prend sa retraite 1976: elle publie ses mémoires 1989 : Suzanne Briet meurt à l’âge de 95 ans.

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Suzanne Briet ou l’antilope comme document

L’originalité de Suzanne Briet est de définir le document de façon très large incluant: « tout indice concret ou symbolique, conservé ou enregistré aux fins de représenter, de reconstituer ou de prouver un phénomène ou physique ou intellectuel  »

Elle poursuit en étendant la notion de document aux objets naturels à partir du moment où ils sont utilisés comme éléments de démonstration: « un document est une preuve à l’appui d’un fait ».

Par conséquent, le document étant une base de savoir, il peut donc être un objet matériel, autonome, stable et durable. Il est conservé et catalogué de façon à pouvoir être consulté.

Afin d’illustrer ses propos positif sur ses questionnements « Une étoile est-elle un document? Un galet roulé par le torrent est-il un document? », elle prend pour exemple la découverte d’une nouvelle éspèce d’antilope: « L’antilope qui court dans les plaines d’Afrique ne peut être considérée comme un document…Mais si elle est capturée…et devient un objet d’études, on la considère alors comme un document. Elle devient une preuve physique »

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Suzanne Briet ou l’antilope comme document

En effet, l’antilope fait l’objet de communications scientifiques, les médias en parlent, les cinéastes la filment et enregistrent ses cris. Elle est ainsi la source d’un ensemble de documents diversifiés à l’origine d’un classement scientifique établi par les zoologistes. Les documents seront traités et classés dans les bibliothèques. Par conséquent, l’antilope devient bien un document.

En France, ce texte novateur passe inaperçu. En 1988, Michael Buckland (actuellement professeur à l’École d’information de l’université de Berkeley) en vue d’une publication cherche à théoriser l’idée d’information et découvre que Suzanne Briet a énoncé les mêmes idées que lui près de quarante ans auparavant. Il rédige deux publications pour introduire l’analogie entre le document et l’antilope (Information as Thing, publié dans le Journal of the American Society of Information Science) quiseront à l’origine du renouveau de l’intérêt envers Suzanne Briet.