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© APERTO-NOTA – mars 2011 – http://www.aperto-nota.fr
Veille n°3 – Implanter un ERP dans son école : quelques clés Page 1 sur 2
IMPLANTER UN ERP DANS SON ÉCOLE : QUELQUES
CLÉS
VEILLE TECHNOLOGIQUE – N°3 – MARS 2011
INTRODUCTION
Lorsque l’on interroge la direction d’une école sur la gestion
des informations stratégiques, il arrive parfois qu’un petit
sourire pointe... Tous sont conscients de l’importance de
gérer transversalement l’information. L’implantation d’un
ERP est alors évoquée. Mais quel produit choisir ? Selon
quelle méthode ? Et quels sont les risques d’échec ?
Dans cet article, nous vous présentons les choix qui qui
s’offrent aux écoles, l’intérêt d’utiliser un tel outil et enfin,
les causes d’échec ou de succès.
UN ERP POUR QUELS BÉNÉFICES
Les bénéfices de l’implantation d’un ERP pour une école est
considérable. Au-delà des habituelles justifications (1), il
faut recentrer son exploitation dans le contexte actuel.
D’une part, le pilotage d’une école devient similaire à celui
d’une entreprise ; en conséquence la mise en place de KPI
(2) devient indispensable. D’autre part, la demande, en
matière de certification ou d’accréditation requiert
d’améliorer le fonctionnement. Au vu des contraintes
budgétaires, cela ne peut passer que par une optimisation
des processus de gestion. La crise économique ne fait
qu’accentuer le phénomène. Les étudiants (et surtout les
parents) regardent avec attention le rapport
investissement/garantie du résultat. Vivre sur sa réputation
n’est plus suffisante.
CHOISIR SON ERP
Il n’y a pas réellement de statistiques concernant le succès
de l’implantation d’un ERP. On peut, cependant dire au
regard des informations fournies par les utilisateurs que la
durée moyenne de vie est située entre trois et dix ans. Ce
chiffre peut s’expliquer par une période d’appropriation de
l’outil puis par une période de murissement plus ou moins
rapide selon l’évolution de l’école.
Le choix de l’ERP varie avec la taille de l’école, de son
aptitude à l’exploiter et des moyens que l’on souhaite
investir. Le coût moyen de la solution logicielle peut aller de
50 à 300k€ suivant les options choisies, la taille de l’école et
le paramétrage souhaité. Viennent s’ajouter ensuite des
coûts de structure (architecture serveur) et de
fonctionnement (licence logicielle, maintenance, etc.).
Le marché des logiciels n’est pas encore totalement
mature. Cinq solutions se partagent le marché. Si certaines
proposent l’intégration des processus, aucunes de
proposent de tableaux de bords ni de KPI. Ceci est dû en
partie à la livraison d’un modèle « généralisé » qui ne
convient pas toujours aux écoles et d’autre part à l’absence
de demande de la part des utilisateurs. À contrario, le
modèle de gestion des étudiants varie d’un outil à l’autre.
Certains sont adaptés à du cursus individualisé, d’autres
non. La Figure 1 présente un sondage réalisé auprès des
écoles de la CGE et auprès des éditeurs.
Figure 1 - Répartition des ERP dans la CGE (Représentativité 13%) (3)
Celui-ci indique que la majorité des écoles ayant répondu
exploitent un outil propriétaire. La faible participation des
écoles à ce sondage laisse penser que cette majorité est
écrasante.
LES RAISONS DU SUCCÈS
Les raisons sont variables. Ces recommandations sont le
fruit d’échanges avec les utilisateurs.
Le choix de l’implantation d’un ERP doit
correspondre à une volonté transverse. Il ne doit
pas être motivé par le besoin d’un service en
particulier. Sans l’implication de la direction, le
projet risque de ne pas aboutir au risque d’être
pris pour une « danseuse ». Un moyen d’impliquer
tous les services consiste à intégrer au cahier des
charges la production d’indicateurs de pilotage.
Ceux-ci dépendant des informations intégrées à
40%
27% 18%
3%
9%
3%
Application propriétaire AGRESSO
AURIGA Open Portal
E-Charlemagne Helisa
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Veille n°3 – Implanter un ERP dans son école : quelques clés Page 2 sur 2
l’ERP, l’identification des freins devient évidente
(les indicateurs… n’indiquent rien).
Le choix de l’ERP ne doit pas être délégué au
service informatique. Même s’il contrôle la
solution technique, le service informatique ne
maitrise pas les processus métiers. L’implication de
tous les services dans l’élaboration du cahier des
charges est essentielle. Dans nos écoles, la
tendance est à sous-traiter, voire occulter cette
partie du travail au service informatique du fait du
volume de travail à réaliser au vu de l’effectif. Il
arrive alors que le service demandeur ne soit plus
intéressé par le produit livré.
Le déploiement d’un ERP est chronophage. Il ne
faut pas sous-estimer le temps de formation. Il
faut compter entre 35% de temps supplémentaire
pour une modification des habitudes de travail à
100% pour un changement de poste. En
conséquence, une équipe déjà surchargée aura
des difficultés à se mettre à niveau. La période de
déploiement doit donc tenir compte des pics de
charge des équipes.
Une bonne préparation du projet en amont est
indispensable. Il est fort probable que ce soit
l’utilisateur qui s’adapte à l’ERP plutôt que le
contraire (manque de formation, d’anticipation
dans les choix, etc.). La formalisation des
processus aide à la spécification. De cette
préparation découle généralement deux actes
fondamentaux pour une école : l’intégration de
l’ERP et sa certification ISO.
Déployer un ERP n’est pas instantané. Suivant les
objectifs fixés, les résultats (en régime de
croisière) peuvent arriver entre 1 et 5 ans au
minimum après le déploiement.
Pour réduire les délais de production, on a
tendance à pratiquer la reprise. C’est-à-dire
récolter les informations présentes dans l’actuel
système d’information pour le transférer dans le
nouveau système d’information. Cette reprise est
souvent l’occasion de rafraichir le contenu de la
base d’information. C’est aussi l’occasion de
perdre du temps dans le déploiement. Il existe
d’une part, une certaine forme de résistance au
changement et d’autre part les utilisateurs ne
s’investissent toujours pas à la hauteur de la tâche.
CONCLUSIONS
Notre objectif consiste à vous sensibiliser aux problèmes
d’implantation d’ERP dans les écoles du supérieur. Après
avoir rapidement présenté le marché, une typologie des
facteurs de succès est réalisée.
La gestion d’un établissement scolaire à l’aide d’un ERP fait
partie des évolutions liées à l’amélioration de la qualité de
service. Il est évident que les écoles ne sont pas égales
devant ce choix. Celles disposant d’un effectif restreint sont
les plus concernées mais ne disposent, généralement pas
des moyens (financiers et humains) pour déployer
correctement l’outil de gestion. En clair, les raisons du
succès, même si elles sont connues, sont suffisamment
nombreuses pour être la cause d’un échec annoncé.
L’implication de la direction, dans un projet de cette taille
(investissements et durée) mérite d’être réfléchie.
L’accompagnement par des professionnels peut réduire le
taux d’échec mais il n’empêche que sans l’adhésion des
futurs utilisateurs non pas au fonctionnement mais à la
spécification est indispensable. Il faudra alors, que les
services trouvent le temps et les ressources nécessaires…
RÉFÉRENCES
1. ORGILL, Ken et SWARTZ, Dave. Higher Education ERP :
Lessons Learned. EDUCAUSE QUARTERLY. 2001.
2. Indicateur clé de performance. Wikipedia. [En ligne] 11
02 2011. [Citation : 01 03 2011.]
http://fr.wikipedia.org/wiki/Indicateur_clé_de_performanc
e.
3. HUET, Thierry. Le marché des ERP dans le secteur de
l’éducation supérieure. APERTO-NOTA / Information
Ouverte. [En ligne] 25 02 2011. [Citation : 02 03 2011.]
http://www.aperto-nota.fr/2011/02/le-marche-des-erp-
dans-le-secteur-de-leducation-superieure/.
Thierry HUET est consultant pour les écoles du supérieur. Il propose d’assister celles-ci dans leur fonctionnement en les assistants dans la mise en place de processus qualité, la mise en place de formation ou de coopération à l’international. Dr Thierry HUET [email protected] http://www.aperto-nota.fr