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•BIPONEWS N° 1 //>> 1

Information sur les troubles bipolaires

Biponews

N° 01

“J’ai destroubles

de l’humeur”

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Ce fascicule est lepremier de la collectionBiponews destinée auxpatients souffrant detroubles bipolaires. Il apporte desinformations sur cestroubles, leurs causes,leurs conséquences et leur prise en charge.Il peut être lu seul ouavec un proche auquelvous aimeriezexpliquer vos troubles. Vous pouvez demanderégalement desinformationscomplémentaires, à votre médecin ou à un infirmier.

Auteurs : Dominique Friard, infirmierde secteur psychiatrique,avec la collaboration d’un psychiatre hospitalier.

Vous avez peut-être vécu des

choses proches de ce que

décrivent ces personnes qui

souffrent de troubles bipolaires.

Sachez avant tout que ces

troubles touchent à peu près

1 % de la population

générale parmi lesquels des

hommes politiques, des artistes

et des sportifs connus. La

plupart d’entre eux, une fois la

crise passée reprennent leur vie

sociale et leur activité.

Vous n’êtes donc pas seul

à vivre cette expérience.

« J’écris des poèmes et des chansons qui vont être publiésbientôt. D’ailleurs, je vais aussi ouvrir un cabinet decoaching. Vous allez chez quel coiffeur ? Je pourrais fairesa publicité. Vous savez que vous êtes très belle. J’ai changé d’assureur. Que je t’aime ! Que je t’aime !Vous entendez cette voix. Il faut que j’enregistre ce CD ».

« Personne ne peut rien pour moi. Mon médecina testé trois antidépresseurs en vain. Je suis deplus en plus sombre. Il ne me reste qu’àmourir, qu’à en finir. De toute façon personnene me regrettera ».

« Je suis nulle, archi-nulle. Je ne vaux rien etencore moins que ça. J’ai endetté mafamille. Ma mère a été obligée de demanderune mesure de sauvegarde de justice. J’ai acheté une moto neuve alors que je n’ai même pas le permis moto. J’ai faitn’importe quoi. Je ne mérite pas de vivre.Jamais mes parents ne pourront mepardonner ça ».

« Avec mon nouveau traitement, je me sensmieux. Je devrais maintenant avoir moinsde variations de l’humeur. Même si je mesens mieux, ma vie est un peu grise.Certes je n’éprouve pas de grandes peinesmais pas de grandes joies, non plus. Il paraît que ça va se modifier ça aussi ».

“J’ai destroubles

de l’humeur”

Association d’aide aux personnes atteintes de troubles bipolaires (maniaco-dépressif) et à leur entourage

Maison des associations du 13ème arrondissementAssociation ARGOS 2001 - Boîte postale n° 3011, rue Caillaux - 75013 ParisTéléphone-répondeur infos-actualités : 01 69 24 22 90Email : [email protected] - Web : http//argos.2001.free.fr/

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Essayez d’abord de repérer

ce que vous savez à propos

des troubles de l’humeur dont

font partie les troubles

bipolaires (que l’on nomme

aussi psychose maniaco-

dépressive).

Qu’entendez-vous par humeur ?

Avez-vous repéré des fluctuations importantes dans votrehumeur ? Si oui, comment se manifestent-elles ?

Comment gérez-vous habituellement ces variations ?

Questionnaire

Ces variations vous semblent-elles liées à des événements de vie(heureux ou malheureux), si oui lesquels ?

Que savez-vous à propos du traitement de ces troubles del’humeur ?

“J’ai destroubles

de l’humeur”

Questionnaire

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Que savez-vous à propos des troubles de l’humeur ? P 04

Quand l’humeur est tout en haut ou tout en bas P 06

Les causes multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P 14

Pour retrouver un équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P 20

Repérer

Repérer

Quand l’humeurest tout enhaut ou touten bas

Repérer

Agir

Comprendre

« Je n’avais plus besoin de dormir, je menais cinq projets à la fois, jeprenais des cours de japonais sur Internet, j’avais acheté une voiture neuveet renouvelé entièrement ma garde-robe. J’avais un moral d’enfer jusqu’aumoment où j’ai voulu distribuer tous mes biens aux pauvres. Mon mari atrouvé que ça suffisait et m’a emmené voir un psychiatre ». Manon

Cette sensation de ne pas avoir besoin de dormir, cette impossibilité à seconcentrer sur une tâche, ce sentiment de toute puissance, ces dépensesinconsidérées, sont probablement les manifestations d’un trouble de l’humeurque l’on nomme accès maniaque.

« Je me sentais nulle, responsable de toutes les catastrophes arrivées dansla famille. J’avais ruiné mes enfants, mon mari. Je ne méritais pas de vivre. Je n’avais qu’une idée : en finir, débarrasser la terre une fois pour toutes del’être abject que j’étais ». Manon

Accès maniaques et dépressifs constituent ce que l’on nommeaujourd’hui le trouble bipolaire. Cette notion de bipolarité traduit lesdeux versants symptomatiquementopposés de la maladie dont lespatients peuvent souffrir.

D

1 Il est indispensable de reconnaître ce qui vous arrive

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Ce sentiment de culpabilité, d’indignité, ces affects profondément dépressifs,cette volonté d’en finir avec la vie, sont des signes du même trouble del’humeur, vécu sous sa forme dépressive.

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Repérer

Le psychiatre Jean Delay définit l’humeur comme une « disposition affectivefondamentale riche de toutes les instances émotionnelles et instinctives, quidonne à chacun de nos états d’âme une tonalité agréable ou désagréable,oscillant entre les deux pôles extrêmes du plaisir et de la douleur ». C’est unterme qui est utilisé couramment par les médecins et les équipes soignantes.Il n’est pas sûr que cette définition générique soit très éclairante mais lesspécialistes, eux-mêmes, ont du mal à proposer une définition évidente del’humeur.

L’humeur, au fond, c’est ce que vous nommez « le moral ». Lorsque vous voussentez bien vous direz que vous avez un bon moral, que vous êtes de bonnehumeur ; et un mauvais moral ou de mauvaise humeur quand vous voussentez triste ou énervé.

Si nous percevons bien l’infinie tristesse de Manon au cours de la phasedépressive, il est moins évident de rattacher son accès maniaque à de labonne humeur. Nous voyons bien le côté forcé, excessif, morbide même de

ce qu’elle exprime. La manie, ce n’est pas la joie…

L’humeurL’humeur

Dans le langage courant, une personnemaniaque est extrêmement attachée à ses

habitudes, très méticuleuse et elle peut mêmeavoir des idées fixes. En psychiatrie, la manie (qui signifie en grec« folie ») décrit tout autre chose.

Elle constitue un état de surexcitation dupsychisme qui se caractérise par :

• L’euphorie

• Le ludisme (la personne donnel’impression de jouer de tout, avec tous)

• Une augmentation de l’estime de soi etde ses capacités (sentiment de toutepuissance, de grandeur, de pouvoir)

• Un ressenti des émotions (joie, colère,etc...) plus vif que d’habitude

• Très peu de sommeil (la personne estconvaincue de pouvoir s’en passer, ne ressent pas la fatigue)

• Un débit accéléré de la parole, logorrhée (la parole coule ininterrompue comme un flux verbal) , un désir de parler constamment

• Une accélération des pensées et des actions (la personne passe d’un sujetà l’autre sans pouvoir se fixer à un sujet de conversation), elle n’a pas delimite dans ses projets (rien ne lui semble impossible)

• Une grande énergie, des activités inhabituelles, un comportementdésinhibé

• Des dépenses inconsidérées d'argent

• Une hyperactivité sexuelle

• Une distractabilité, une grande difficulté à maintenir son attention surquelque chose

• Une fuite des idées

• Des troubles du jugement

• Une irritabilité avec une tendance agressive

• Une hyperactivité, une agitation

• Parfois un délire et des hallucinations.

Ces différents symptômes doivent semaintenir plus d’une semaine et êtreen rupture avec le fonctionnementantérieur de la personne pour êtreconsidérés comme caractéristiquesd’un épisode maniaque.

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L’accès maniaque (selon le DSM IV-TR)

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Repérer

Si le mot « manie » a deux sens selon que l’on se réfère au langage courantou au langage médical, le mot dépression décrit toujours une humeurtriste.

• Ce sentiment constant s’accompagne de ruminations douloureusesdominées par le sentiment d’incapacité, d’inutilité, de culpabilité,d’incurabilité et de pessimisme.

• La personne n’éprouve que désintérêt pour le monde qui l’entoure et uneincapacité absolue à ressentir du plaisir. On parle de douleur morale,d’anesthésie affective.

• Elle se met généralement en retrait de toute vie sociale.

• La pensée est ralentie, les idées sontpauvres.

• La personne ressent une fatigue,une perte d’énergie.

• Elle éprouve des difficultés à se concentrer, des trous demémoires et les prises dedécision sont difficiles. Tout cela contribue à alimenterla diminution de l’estime

de soi.

• On constate un ralentissement desgestes et une pauvreté de la mimique(qui donne à la personne un air figé).Tous les actes de la vie quotidienneexigent des efforts démesurés. Lapersonne préfère rester au fond de sonlit (la fatigue est déjà là au réveil).

• Troubles de l'appétit (peu ou trop d’appétit)avec changement secondaires de poids (leplus souvent amaigrissement ou parfois prise depoids).

• Une anxiété, une inquiétude exagérée.

• Sommeil perturbé (insomnies ou besoin de dormir plusqu’habituellement).

• Troubles physiques (douleurs corporelles, troubles digestifs, oppressionsrespiratoires, problèmes cutanés).

• Perte du plaisir et, plus généralement, perte d'intérêt (notamment pour lesactivités agréables).

• Idées noires, idées de mort ou de suicide.

L’accès dépressif (selon le DSM IV-TR)

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Ces différents symptômes doivent êtreprésents pratiquement toute la journéedurant au moins deux semaines et êtreen rupture avec le fonctionnementantérieur de la personne pour êtreconsidérés comme caractéristiquesd’un épisode dépressif que l’on appellemajeur ou caractérisé.

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Repérer

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2 Quelles sont les conséquences de ces troubles ?

Ces troubles de l’humeur peuvent entraîner des compor-tements à risque et plus particulièrement, une désinsertionsocioprofessionnelle et familiale.

Parmi ces conséquences, on note :

• Les conséquences professionnelles qui sont caractérisées par lelicenciement (dû au comportement étrange et agité), la démission hâtive etirréfléchie, les rapports conflictuels avec les collègues et/ou la hiérarchie,l’instabilité professionnelle (plus de la moitié des patients perdent leuremploi) (Romans SE, McPherson HM,1992).

• Les conséquences familiales et sociales sont illustrées par les conflitsconjugaux (en particulier si la maladie est mal expliquée), la séparation ou ledivorce, une mauvaise entente familiale (pouvant aussi avoir aussi desconséquences sur les enfants), la perte de ses ami(e)s, etc… (Coryel W et al.1993, Perlick D et coll. 1999).

• D’autres conséquences sont liées à la prise de risque inconsidérée : abusde toxiques, rapports sexuels non protégés, conduite automobile à vitesseexcessive, défis dangereux, actes médico-légaux (atteintes aux biens et auxpersonnes), violence. La consommation d’alcool est également fréquem-ment retrouvée au cours des troubles bipolaires : les études scientifiquesretrouvent cette association dans 35 à 45% des cas (Rouillon F. 1997,Goodwin 1990).

• Le risque de suicide est majeur particulièrement dans la phase dépressivemais aussi maniaque. Parmi les patients souffrant de troubles bipolaires,environ 1/3 fait une tentative de suicide et 1/3 présente des idées suicidaires(Suppes T et coll. 2001). C’est probablement la pathologie où le risquesuicidaire est le plus important.

Le trouble bipolaire est une maladie anciennement appelée psychosemaniaco-dépressive (PMD). Elle se caractérise par une exagération desvariations normales de l'humeur qui vont affecter mentalement etphysiquement le patient. L’évolution est chronique et cyclique et oscilleentre trois états :

• L’état maniaque avec exaltation de l’humeur

• L’état dépressif caractérisé en opposition avec le précédent

• Une humeur normale ou parfois quasiment normale entre les phases desurvenue de ces deux états pathologiques.

Les symptômes de la maladie sont très variables d'un patient à l'autre (carac-téristiques des phases, intensités, durées, fréquences, concomitances...).

Les troubles bipolaires (selon le DSM IV-TR)

Si, comme Manon, vous souffrez de ce trouble,

vous avez du connaître des phases

dépressives et des phases d'exaltation

(dites maniaques) qui ont entraîné des

troubles importants de votre pensée,

de vos actes, de vos sentiments, de

votre comportement et de votre

état physique.

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Les causes multiples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P 14

Pour retrouver un équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .P 20

Comprendre

Comprendre

Les causes multiples

Agir

Comprendre

« Pourquoi ça m’arrive à moi ? On avait tout pour être heureux. J’avais unbon travail, des collègues qui m’appréciaient. Avec ma femme, on était uncouple uni, les enfants poussaient bien. Non, je ne comprends pas ».

Jacques

« Pourquoi moi ? », « Pourquoi cette maladie ? », « Qu’est-ce que j’ai fait pourmériter ça ? ». Lorsque l’on souffre, il est naturel de rechercher l’origine du mal.De la même façon que l’on veut connaître le virus à l’origine de la grippe, ouquel organe est atteint lorsqu’une douleur apparaît, on cherche à comprendrece qui peut être à l’origine d’un trouble psychique. On n’est pas plus responsable d’un trouble bipolaire que de la grippe.Les croyances personnelles voire familiales ou collectives sont pourtant souventà l’origine d’idées fausses qui peuvent provoquer différentes réactions :

• « Il faut le cadrer pour que son esprit cesse de battre la campagne »,« Il faut lui éviter toute émotion trop forte » (on veut corriger) ;

• « C’est de ma faute… Je ne suis pas assez… Elle est trop… » (on accuse) ;• « Il n’y a rien à faire. C’est mon destin… » (on se résigne) ;• « On ne sait plus quoi faire quand il est comme ça » (on ne comprend pas).

Ces réactions bien compréhensibles lorsquel’on est confronté à une maladie bipolaire sontsouvent préjudiciables pour celui qui souffre. Il est donc important pour vous et votreentourage d’essayer de comprendre que lestroubles dont vous souffrez s’inscrivent dansune maladie.

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1 Quelle sont les causes de cette maladie ?

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« Pour être malade de la sorte, il faut bien que quelque chose se soitdéréglé dans mon cerveau ». Jean-Pierre

Le cerveau est composé d’un très grand nombre de neurones qui com-muniquent entre eux au niveau de jonctions appelées synapses. Latransmission de l’information au niveau de ces synapses s’effectue par le biaisde petites molécules sécrétées par les neurones. Ces « messagersbiologiques » sont appelés neurotransmetteurs. Le trouble bipolaire del’humeur pourrait être lié à une perturbation de la transmission de l’informationau niveau de ces synapses.

La recherche a fait de nombreux progrès dans ce domaine au cours desdernières années et les découvertes ont permis d’améliorer les traitementsdisponibles.

Il n’existe pas une seule explication au trouble bipolaire de l’humeur, maisplusieurs causes intriquées qui sont autant de pistes, de voie de recherche, etsurtout de domaines où l’action thérapeutique pourra s’exprimer.

Comprendre

2 Quelles sont les hypothèses scientifiques actuelles ?

L’humeurLes facteurs biologiques

Les facteurs génétiques

Les facteurs psychologiques

« J’ai eu une enfance traumatisante. Mon père a quitté ma mère après manaissance. Elle nous a élevé seule, mes sœurs et moi puis a connu unhomme qui s’est installé avec nous. Il buvait, frappait ma mère. Dès que j’ai eu 18 ans, j’ai quitté la maison. Je pense que cela peut expliquer ma maladie ». Myriam

Les causes du trouble bipolaire semblent être une combinaison :

• de facteurs innés : génétiques existant indépendamment de l’environ-nement et de la vie de la personne,

• et de facteurs acquis : dépendant de l’environnement, de la qualité de lavie affective, des stress et des traumatismes importants et répétés vécusdepuis la naissance.

L’explication psychologique essaie de comprendre comment la personnalitédu patient s’est construite et de quelle manière le trouble bipolaire pourraitrépondre à des traumatismes psychiques plus ou moins précoces.

« Mon grand-père paternel était maniaco-dépressif. Un de mes oncless’est suicidé. Chez nous, la dépression, c’est dans les gènes ». Brigitte

Des études auprès des familles de patients bipolaires ont montré l’implicationde facteurs génétiques dans le risque de survenue de la maladie. Plusieursgènes pourraient être impliqué. Les troubles bipolaires appartiennent augroupe des maladies à hérédité complexe, caractérisées par l’interaction denombreux facteurs génétiques et de facteurs liés à l’environnement pourarriver à l’éclosion de la maladie. Autrement dit, même si l’implication des

Certaines personnes pourraient ainsi naître avecune « vulnérabilité », une sensibilité particulière auxévènements de vie stressants. Nous reviendrons surcette hypothèse liant stress et vulnérabilité.

facteurs génétiques est indéniable, unparent ne transmet pas de façonautomatique sa pathologie à son enfantà la fois parce qu’il y a beaucoup degènes en jeu et aussi parce qu’il y a pro-bablement une interaction entre le terraingénétique et des facteurs environnemen-taux qui peuvent être très précoces (durantla grossesse).

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« C’est normal que je sois tombé malade. Mon travail est stressant, lescadences sont infernales, mon patron me harcèle : c’est intenable ».

Gérard

Les patients qui souffrent de troubles bipolaires seraient particulièrementvulnérables aux évènements de vie stressants :

- « douloureux » : perte d’un proche, perte d’emploi, déménagement dans unerégion inconnue, séparation d’avec un conjoint, etc…

- mais également « heureux » : promotion professionnelle, mariage, naissance,etc...

On nomme « événements de vie stressants » toute modification de votreenvironnement qui implique une remise en cause des mécanismespsychiques que vous utilisez habituellement pour vous adapter à unenouvelle situation. Votre éventuelle fragilité génétique, biologique ou

psychologique entraînerait des difficultés à surmonter de tels changements sans« passer » par l’expression de troubles de l’humeur.

Les personnes atteintes de troublesbipolaires deviendraient ainsi, au cours deleur vie, hypersensibles et hyper-réactives auxsituations de stress.

Il est évident que la vie moderne avec sescontraintes économiques, affectives, sociales etculturelles nourrit abondamment cette hypersensibilitéaux stress.

Comprendre

Les facteurs environnementaux

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Plusieurs approches peuvent s’avérer utiles dans la compréhension de soi : - L’approche psychodynamique, d’inspiration pschychanalytiqueCette approche propose de rechercher l’origine des troubles dans laconstruction initiale de la personnalité du sujet et notamment lors de sa toutepetite enfance (traumatismes, difficultés dans la relation aux proches, enparticulier les parents). Ces difficultés pourraient avoir un impact sur laconstruction de la personnalité et expliquer en partie la souffrance actuelle dusujet.

- L’approche comportementale et cognitiveElle consiste à préciser le fonctionnement de la pensée, les liens entrepensées et émotions, et ceux entre pensées et comportements. Le vécuémotionnel, ainsi que les pensées associées détermineraient le comportementd’un individu dans une situation donnée. Ce modèle permet d’expliquer enpartie les pensées et les comportements problématiques rencontrés dans letrouble bipolaire, secondaires à un éventuel emballement émotionnel.

En conclusion, le risque de développer un trouble bipolaire seraitconstitué par une vulnérabilité neuropsychologique liée à desinteractions entre de nombreux gènes et des facteursenvironnementaux pouvant être très précoces. Ensuite, le contexteéducatif et affectif de l’enfance, à l’origine de « traumatismes »importants ou mineurs, pourrait aggraver cette fragilité initiale. Pourqu’un trouble bipolaire se déclenche, il faudrait que l’ensemble de cesfacteurs soient présents. Enfin, la sensibilité particulière auxévénements de vie stressants positifs et négatifs pourrait être àl’origine des épisodes eux-mêmes.

Ces théories soutiennent les différentes approches thérapeutiques quisont proposées aux personnes souffrant de troubles bipolaires.

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Agir

Agir

pour retrouver un équilibre

Afin de vous aider à dépasser la situation de crise, les soignants peuvent vousproposer d’associer plusieurs types de prise en charge.

En psychiatrie, les soins sont multiples et doivent prendre en compte :

• le stade d’évolution de votre maladie ;

• vos symptômes prédominants ;

• la qualité de votre environnement ;

• votre milieu familial et social ;

• vos ressources matérielles, psychologiques et culturelles.

Concrètement vous pouvez bénéficier :

• de professionnels et de lieux d’accueil et de soins proches : quel quesoit l’endroit où vous habitez, il existe près de chez vous un lieu de soins,une équipe prête à répondre à vos questions, à vous recevoir ;

• de traitements médicamenteux qui visent à réduire vos symptômes lesplus aigus et à vous proposer un traitement de fond pour réguler votrehumeur et prévenir la survenue de nouveaux épisodes ;

• d’accompagnements soignants autour du quotidien, autour desdifficultés qu’il entraîne et des émotions qu’il suscite en vous : visite àdomicile, entretiens infirmiers, etc…;

1 Comment vous repérer dans la diversité des soins

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•BIPONEWS N° 1 //>> 23•BIPONEWS N° 1 //>> 22

« Au début, j’étais très réticente à prendre des médicaments. Je me sentais très bien, je ne comprenais pas l’intérêt de me « shooter »avec des pilules ».

Brigitte

Dans le traitement des troubles bipolaires, plusieurs classes de psychotropespeuvent s’avérer utiles. Chaque classe à un intérêt thérapeutique particulier.C’est votre médecin qui adaptera votre traitement en fonction de votre cas.

Agir

Le traitement médicamenteux

« L’hôpital me terrifiait, j’étais pétrifiée àl’idée de me retrouver enfermée, d’êtreprivée de ma liberté, pour des semaines».

Brigitte

L’hôpital psychiatrique n’est plus le seul lieude soin existant. Aujourd’hui de petitesstructures, souvent mieux adaptées, permettentde vous soigner près de chez vous.

On peut citer :

• Le Centre Médico-Psychologique (CMP), véritable pilier dela prise en charge et du suivi en dehors des crises, vous pouvez yrencontrer votre psychiatre, vos infirmiers référents, une assistante sociale,ceux-ci peuvent même parfois aller vous voir chez vous.

• Les Centres d’Accueil et de Crise (CAC), des lieux d’écoute ouverts 24heures sur 24. Ce dispositif extrêmement souple et adapté n’existecependant pas partout en France.

• Les Hôpitaux de jour, pour des soins en ville, aux horaires de bureau, vousy pratiquerez différents types d’activités à vocation psychothérapique.

• Les Centres d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel (CATTP), pour dessoins ponctuels dans la journée ou dans la semaine. Généralement, il s’agitd’activités en ateliers hebdomadaires.

• Les Urgences de l’hôpital général.

• Le Centre Hospitalier Spécialisé (CHS).

Les lieux de soins• d’activités psychosociothérapiques dont l’objectif est de vous offrir destechniques et un environnement adapté à votre état psychique afin que vouspuissiez progressivement retrouver vos compétences et vous réadapter àune vie sociale et professionnelle ;

• de psychothérapies qui ont pour but d’atténuer vos conflits internes, defavoriser un retour sur vous-même dans le but de mieux comprendre vosdifficultés psychiques et leur retentissement sur votre humeur ;

• sans oublier vos propres ressources, vos initiatives et tout ce que vouspourrez mobiliser par et pour vous-même.

Le traitement comporte classiquement deux phases correspondant aumoment que vous traversez :

• le traitement de l’épisode aigu (de l’accès dépressif ou maniaque) ;

• le traitement de fond, dont le but est de stabiliser votre humeur, puis deprévenir les récidives.

Les médicaments sont indispensables autraitement du trouble bipolaire. Il est strictementdéconseillé d’arrêter brusquement votretraitement sans l’avis d’un médecin.

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Agir

« J’avais besoin de rentrer à l’hôpital : seule chez moi, j’aurais fini par faireune bêtise ».

Myriam

L’hospitalisation peut être utile, voire nécessaire, pour traiter un épisodemaniaque ou dépressif majeur. Elle permet :

• de vous protéger de votre maladie et des comportements qu’ellepeut engendrer (geste suicidaire, excès provoqués par une

débauche d’énergie, comportements à risque). Dans cesmoments-là, c’est un « refuge », un endroit où comme

Myriam vous pouvez vous sentir protégé.

• une prise en charge « intensive » : adaptationrapide des traitements à l’évolution de vos

symptômes, entretiens fréquents avecmédecins et infirmiers, possibilité de faire lepoint sur vos difficultés sociales.

L’hospitalisation n’est pas synonymed’enfermement. La grande majorité despatients hospitalisés le sont de leurpropre volonté. La durée d’hospitalisationse limite au temps nécessaire à l’obtention

Il est possible de fréquenter certains de ces lieux de soins à différentsmoments de votre parcours, chacun d’eux correspondant à une périodeparticulière de votre trajectoire. Votre psychiatre, responsable de votre suivi,est susceptible d’intervenir dans chacun de ces lieux. Il est la plupart dutemps en lien avec les différents soignants qui y travaillent.

Des professionnels libéraux et non rattachés à ces structures de soinspeuvent également prendre en charge votre maladie : médecins généralistes,psychiatres libéraux, psychologues, psychothérapeutes, etc…

Nous avons vu précédemment que l’état maniaque pouvait conduireà des excès, notamment des dépenses inconsidérées.

Il peut alors s’avérer nécessaire de mettre en œuvre des procédures pourprotéger vos ressources, notamment par la mise en place d’une mesuretransitoire, la sauvegarde de justice, qui permet de contrôler les dépenses.

• La sauvegarde de justice médicale à la demande du médecin traitant estune mesure de protection immédiate, souple et en général, de courte durée.Elle peut notamment s’appliquer en urgence, sur décision médicale. Elle estrégie par le Code civil, des articles 491 à 491-6. Toute personne majeure chezlaquelle il est constaté une altération des facultés mentales et / ou corporellespeut être placée sous sauvegarde de justice Le majeur protégé conservel'exercice de ses droits. Toutefois, les engagements passés, tels que des prêtspeuvent être annulés ou réduits s’ils s’avèrent excessifs. Une sauvegarde estlimitée dans le temps. Elle cesse automatiquement de produire ses effets 2 mois après son ouverture. Des renouvellements sont possibles si l'état dumajeur le nécessite. Chaque renouvellement dure 6 mois.

• Tutelle et curatelle sont les deux autres mesures de protection. Elleslimitent davantage l’autonomie de décision de la personne protégée. Elless’appliquent sur décision du juge des tutelles et ne sont pas des mesuresd’urgence.

d’une amélioration compatible avec lapoursuite des soins à l’extérieur. La règleest que plus les troubles sont pris tôt encharge, plus la durée d’hospitalisation peutêtre brève. Il est même possible de traiter lacrise à domicile pour peu qu’un certainnombre de précautions soient prises et quel’entourage soit présent et informé desrisques et de la maladie.

La place de l’hospitalisation La protection du patient

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Agir

Plusieurs types de psychothérapies sont proposés :

• La thérapie de type psychanalytique(cure par la parole), fondée sur l’explorationde l’inconscient, à travers le transfert et untravail sur sa vie personnelle (notammentcomment la petite enfance résonne aujourd’hui chezle sujet en analyse).

• Les thérapies familiales agissent non pas sur la personne mais surl’ensemble du système familial. Elles ne s’intéressent pas à la cause destroubles bipolaires, mais à la façon dont la famille réagit autour de cestroubles. Elles aident à identifier et comprendre l’impact du trouble dans lesrelations familiales afin de les diminuer.

• La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est une thérapie brèvequi comprend une quinzaine de séances. Elles se pratiquent en séancesindividuelles ou en groupes et sont basées sur les théories de l’apprentissageet du conditionnement. Le thérapeute apprend au patient un certain nombrede techniques comportementales (comme la technique de résolution deproblème) qu’il pourra utiliser seul et poursuivre après l’arrêt du traitement.

Ces techniques de « psychoéducation » donnent aux patients les moyensthéoriques et pratiques d’améliorer leur compréhension de la maladie et lagestion de ses conséquences.

elle ne constitue pas à elle seule une prise encharge suffisante, mais elle permet de

mieux vivre avec sa maladie, de mieux lacomprendre et de mieux se comprendre.C’est un soutien important.

respecter la posologie et signaler les effets indésirables éventuels aumédecin ou à l’infirmière.

La prise régulière des médicaments

« Grâce aux informations que l’on m’a données au cours des groupes depsychoéducation, je sais repérer les variations de ma réactivitéémotionnelle. Dès que je sens une hyperréactivité émotionnelleinhabituelle, je sais que je risque de débuter un accès maniaque. Je contacte le plus rapidement possible mon psychiatre ».

Simon

Parmi les stratégies efficaces pour prévenir les rechutes il faut souligner :

2 Comment éviter une rechute ?

L’apport de la psychothérapie

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Agir

Plusieurs conseils peuvent vousaider à limiter le nombre etl’impact des crises :

• Sommeil adéquat (respect desrythmes veille - sommeil),

• Activité régulière (éviter le surmenage),

• Eviter (ou limiter) les produits excitants : alcool,thé, café,

• Eviter toutes les autres drogues,

• Gérer les risques de stress (être attentif aux engagements affectifs, aux succès et aux échecs),

• Pratiquer des activités sportives ou de détente,

• Eviter l’inactivité excessive,

• Bien se connaître pour mieux se contrôler : ce contrôle est essentiel pourprévenir les phases d'excitation et savoir reconnaître les signesannonciateurs d'un nouvel épisode,

• Consulter rapidement dès les premiers signes annonciateurs d’une rechute.

Les interactions avec l’entourage

Ma femme souffre d’un trouble bipolaire. Avant je ne comprenais pas biensa maladie. Du coup ma réaction était vive et ne faisait qu’augmenter sonirritabilité. C’était le cercle infernal. Maintenant, j’ai appris à repérer s’ils’agit d’une réaction adaptée à une situation précise, ou d’un signeprécurseur d’une phase maniaque. Dans ce cas, j’évite de prendre cetteirritabilité pour moi et d’envenimer la situation. J’aide ma femme à larepérer pour que nous allions ensemble voir son psychiatre traitant avantl’urgence ».

Jean

Les familles ne doivent pas être tenues àl’écart de la prise en charge et de l’infor-mation. Avec vous, elles souffrent des effetsnégatifs liés à la maladie. Cependant, il estimportant qu’elles puissent trouver un justemilieu entre l’absence d’implication et lasubstitution au soignant. Ces deux com-portements extrêmes partent souvent debonnes intentions, soit elles ne veulentpas interférer dans la prise en charge,soit elles veulent aider au maximum le

patient.

Si les soignants ont un rôleimportant à remplir, votre

famille et vos amisont aussi un rôle

à jouer.

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Le respect des conseils d’hygiène de vie

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•BIPONEWS N° 1 //>> 31•BIPONEWS N° 1 //>> 30

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Romans SE, McPhersonHM. The social networks ofbipolar affective disorderpatients. J. Affect. Disord.,1992 ; 25(4) : 221-228

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Suppes T et coll.The Stanley foundationbipolar treatment outcomenetwork II. Demographicsand illness caracteristics ofthe first 261 patients. J.Affect. Disord., 2001 ; 67 :45-49

Lorsque vous êtes en état maniaque ou plongé dans une grave dépressionvous êtes rarement conscient qu’il s’agit d’un trouble psychique. Vous nepensez donc pas à consulter un médecin. Ce sont souvent vos proches quiréagissent, inquiets des troubles du comportement ou des conduites bizarresqu’ils ne supportent plus ou qui leur paraissent menacer votre santé.

Les familles, le médecin, les pompiers, la police peuvent alors intervenir. La loiprévoit des modalités d’hospitalisation sous contrainte lorsque la personne nepeut consentir aux soins. Afin d’éviter, les affrontements, la violence quiparfois en découlent, il est indispensable de repérer ses symptômes le plus tôtpossible. Certaines personnes qui souffrent de troubles bipolaires ont réussi àidentifier quelques signes annonciateurs, ce qui leur permet de recourir plusprécocement aux soins.

Apprendre à identifier les signes d’alerte de la crise

Cette information sur le

trouble bipolaire, ses signes

caractéristiques, les

hypothèses scientifiques à

l’œuvre aujourd’hui, les

différents traitements

proposés, constitue une

étape indispensable de

votre prise en charge.

Bien connaître et bien

comprendre votre maladie

peut vous aider à limiter

les rechutes et leurs

conséquences.

D

Exemples de signes d’alerte de l’accès maniaque (modifications notables par rapport à votre comportement habituel)

• Dormir seulement quelques heures et ne pas se sentirfatigué ;

• Mes proches me disent que je suis très irritable voiragressif ;

• Faire beaucoup de tâches ménagères à des momentsinopportuns, par exemple la nuit ;

• Parler beaucoup en sautant d’un sujet à l’autre.

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