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Communiquer sans la parole ? Guide pratique des techniques et des outils disponibles Véronique Gaudeul Mises à jour par les stagiaires de l’Ecole Polytechnique Janvier 2008 Illustrations : Sabadel Association du Locked-In Syndrome 225, bd Jeau-Jaurès - MBE 182 92100 Boulogne-Billancourt Tél. : 01 45 26 98 44 Fax : 01 45 26 18 28 Courriel : [email protected] Web : www.alis-asso.fr

Communiquer sans la parole

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DESCRIPTION

Communiquer est le défi majeur des personnes atteintes du LIS. Les LIS ayant des facultés intellectuelles parfaitement intactes, cette impossibilité de communiquer est leur plus grande frustration. Il est urgent dès la réanimation de parvenir à rétablir la communication. Il est nécessaire d’envisager un moyen de communication fondé sur le regard, via un simple code de communication puis avec une aide technique. Il est primordial de mettre en place cette communication dès le service de réanimation, car elle permet à la personne LIS de sortir de son enfermement et d’exprimer ses désirs, sa souffrance. La communication est souvent difficile au début car, outre l’apprentissage qu’elle nécessite, la personne LIS est très vite fatiguée. Parfois, l’AVC a pu toucher aussi sa vue (diplopie -voir double - champs visuel réduit…) ou son ouïe. Il n’est pas nécessaire d’être thérapeute pour mettre en place cette communication, c’est d’ailleurs le plus souvent la famille qui l’instaure. Cette rubrique prétend faire une rapide présentation des différentes solutions existantes.

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Communiquer sans la parole ?Guide pratique des techniques et des outils disponibles

Véronique Gaudeul

Mises à jour par les stagiaires de l’Ecole PolytechniqueJanvier 2008

Illust

ratio

ns

: S

abadel

Association du Locked-In Syndrome225, bd Jeau-Jaurès - MBE 18292100 Boulogne-BillancourtTél. : 01 45 26 98 44Fax : 01 45 26 18 28Courriel : [email protected] : www.alis-asso.fr

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Remerciements à : Sabadel pour les illustrationsElisabeth Cataix-Negre de l’APFDr Frédéric Pellas d’ALISMarie-Annick Pavajeau, d’ALISDominique ToussaintAlain Thuillot, d’ALISVéronique Blandin, d’ALISPierre BrunellesDelphine Miot pour la mise en page talentueuseNicolas Biard - PFNT - CHU GarchesLes stagiaires à l’ALIS, élèves de première année de l’Ecole Polytechnique:

Olivier Le Floch, Fabien Laborde (2004)Sophie Bussières, Laurent Daniel Haret (2005)Alex Kantchelian, Yann Flauw (2006)Stéphane Bijakowski, Alexandre Jacquillat (2007)

Grenoble Famille Calvat : 04 76 78 92 51Lille Famille Lecocq : 03 20 04 49 27Marseille Famille Dipéri : 04 42 79 27 19Nantes Famille Pavageau : 02 40 75 01 40Nice Famille Nicola : 04 92 02 87 80Nîmes Famille Sol : 04 66 86 13 06Paris Famille Abitbol : 01 49 91 97 79Rennes Famille Guennegou : 02 96 13 51 16St-Etienne Famille Greco : 04 77 75 13 06Strasbourg Famille Ohl : 03 88 69 36 87Toulouse Famille Ingrassia : 05 61 09 94 23

Famille Gendreu : 04 68 60 32 21

Les antennes d’ALIS

Les antennes sont des famillestouchées par le LIS, qui repré-sentent l’association dans lesrégions et y relaient son action.

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Avant-propos p. 4

Introduction p. 5

1. Developper les premiers outils de communication p. 6J Élaborer un tableau de communication p. 7

J Définir les signes “oui” et “non” p. 8

J Utiliser des codes alphabétiques ou phonétiques p. 9

J Quelques raccourcis et précautions utiles p. 13

J Utiliser des pictogrammes et des photos p. 14

2. Exploiter les nouvelles technologies p. 18J Quand et pourquoi recourir à ces technologies? p. 18

J Les boîtiers de communication p. 18

J Et l’ordinateur ? p. 22Les alternatives à l’écran p. 24

Les alternatives à la souris p. 24

Les contacteurs p. 26

Les alternatives au clavier p. 27

Conclusion : témoignages des personnes non-parlantes p. 30

AnnexesJ Annexe 1 : faire le bon choix p. 34

J Annexe 2 : le confort de la personne non-parlante p. 37J Annexe 3 : la prise en charge financière p. 38J Annexe 4 : quelques distributeurs p. 39J Annexe 5 : quel code accélère le plus ? p. 40

Index p. 42

Sommaire

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Communiquer constituele défi quotidien

d’un grand nombre de personnes qui n’ontplus l’usage de la parole etdont la gestuelle est trèslimitée : les personnescérébrolésées ou souffrantd’une infirmité motricecérébrale, d’une scléroseen plaques, d’une scléroselatérale amyotrophique,victimes d’un locked-insyndrome ou encorepatients trachéotomisés,intubés, etc. Les yeux ont beau signifier lavolonté d’échanger, il estnécessaire de ne pas enrester à des situationsdans lesquelles l’interpré-tation libre de l’entourageest reine.

Mais comment fairepasser un message

quand on se trouve dansune telle situation ? Etcomment déchiffrer unmessage émis sansparole? Si les deux per-sonnes cherchant à échan-ger ne sont pas touchéespar la déficience, elles sontbien toutes les deux ensituation de handicapquand elles veulent com-muniquer! L’une cherche àémettre et l’autre chercheà comprendre... voilà l’en-jeu.

La parole est l’un des principaux canaux

de l’échange d’informa-tions. La communicationest bien plus qu’un simpleéchange d’informations :c’est une relation, c’est del’information connotée,subjectivée par lesmimiques, l’allure, lesgestes, le ton de la voix...Autant d’éléments qui vien-nent complèter confirmerou infirmer, corriger ou affi-ner, augmenter la valeurdes mots. Or, la plupartdes personnes non-par-lantes sont non seulementprivées de la parole, maisaussi de la gestuelle !

Ce livret tente donc de présenter quelques

techniques et divers outilsqui sont aujourd’hui aupoint et à notre dispositionpour pallier, au moins en partie, ce handicap de communication.Il est destiné aux per-sonnes “non-parlantes” età ceux et celles qui viventou travaillent à leurs côtés(conjoints, parents, amis,médecins, paramédicaux,etc.) et qui désirent mettreen place des systèmes decommunication satisfai-sants !

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Avant-propos

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Introduction

La presse se fait bien souvent l’écho

de nouvelles enthousias-mantes sur les nouvelles technologies. Les caméraszooment, les journalistesbrodent, les promessesfusent, l’espoir de cer-taines familles s’emballe...mais retombe douloureu-sement quand elles s’infor-ment sur les prix ou sur ladisponibilité du produit. Ils’agit bien souvent d’unprototype pas encore com-mercialisé... Et quand bienmême la personne non-parlante parvient àessayer un de ces instru-ments révolutionnaires,elle réalise au fond de sonfauteuil la somme desquestions techniques àrésoudre avant de pouvoirproduire le premier mot.

Les nouvelles technolo-gies sont bien utiles et

réellement prometteuses. Elles deviennent de plus en plus fiables.Cependant, elles ne doi-vent pas nous aveugler etnous pousser à délaisserl’utilisation de modes decommunication “low-tech”mais pragmatiques,simples et efficaces, adap-tés à la vie quotidienne.

Nous devons admettre,aujourd’hui encore, que lescompétences de l’interlo-cuteur humain sont loind’être égalées par les nou-velles technologies ! Eneffet, l’humain est capablede jongler de la positiond’interlocuteur à celle deredresseur grammatical,de prédicteur lexical et definisseur des phrases deson interlocuteur. Il estcapable de répondre, derire, de raconter...

C’est dans la complé-mentarité des diverses

techniques et des outils,dans leur souplesse et leuradaptabilité que réside uneréelle communicationalternative.

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Les premiersoutils pour aider àc o m m u n i q u e rrestent doncindéniablement lepapier, le stylo et,par-dessus tout,l’aide humaine. Malgré toutes sesimperfections etses vices deformes (disponi-bilité variable,compréhensionlimitée, subjecti-vité...) c’est l’hu-main qui apportea u j o u r d ’ h u iencore les princi-paux outils de lacommunicat ionalternative.

1. Si la personne non-parlante peutécrire...

Quand la motricité de lamain est satisfaisante,alors l’écriture sur unefeuille, sur un tableaublanc ou magnétique està encourager !Cette écriture peut mêmese réaliser sans stylo etse résumer à former leslettres sur son drap ousur la main de l’interlocu-teur.

2. Si la personne non parlante ne peut écrire maispeut désigner...

On élabore alors avecelle des tableaux delettres, de mots et/ou depictogrammes disposéssur des supports judi-cieux. Ces supports peu-vent être une feuille plas-tifiée, du carton, uneplaque de plexiglas, unmorceau de tissu, unclasseur avec despochettes plastique, etc.La personne désigneraavec un doigt ou toutautre outil de pointage lalettre ou le mot de sonchoix. Elle pourra parfoisavoir besoin d’aide pourdéplacer son bras ou samain vers les zones deson choix.L’outil de pointage (ou dedésignation) peut être unstylet, une licorne(1), unpointeur optique, unelampe électrique frontaleou tout autre objet de sonchoix.

I. Developper les premiers outils de communication

(1) Licorne : tige de commande fixée sur un contour de tête et utilisée pour désigner ou commander des appareils.

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Elaborer un tableau de communication

Idéalement, il faudrait créer sur un tableau les diverses zones suivantes :

- Une zone “principaux thèmes”, désignés par des mots, desphotos ou des images représentant les sujets de conver-sation les plus fréquents entre la personne non- parlante etses interlocuteurs : “famille”, “personnel soignant”, “confort”ou “installation”. Pour ce faire, on utilisera par exemple unschéma ou une photo le désignant dans son lit, le schémad’un corps, le dessin d’une école pour “scolarité desenfants”, etc.

- Une zone “clavier” avec l’alphabet, les chiffres et des cases“fonctions” : par exemple, on choisira le signe “<” pour effa-cer la dernière lettre ou encore “<<” pour effacer tout, “<~<”pour effacer la ligne ;

- Une zone pictogrammes et raccourcis : avec par exempleune photo d’identité du patient pour “je”, “j”, “moi”, “son pré-nom et/ou son nom”, le schéma d’une assiette pleine pour“repas”, “manger” ou “faim” ;

- Et enfin une zone de mots usuels ou “phrases courtes”comme “je ne sais pas”, “je veux parler”, “je ne veux pasparler”, “appel”, “j’ai mal à...”.

On commence à trouver sur le marché des tableaux comportantl’alphabet et quelques phrases courtes, des questions usuellesainsi qu’un schéma du corps; le patient désigne alors la lettre oula phrase choisie. (voir pages 16-17)

Notez bien qu’un tableau de communication est un outil qui va sepersonnaliser avec le temps, s’enrichir et évoluer en fonction desaffinités de chaque personne non-parlante.

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Définir les signes OUI etNON

Parfois les mouvements classiques de latête pour signifier oui et non sont encorereproductibles. Mais si ce n’est pas lecas, il faut alors déterminer avec la personne non-parlante le signe qu’elleeffectuera pour valider les propositionsde la personne parlante et celui qui per-mettra d’invalider. On sollicite souvent les mouvements de paupières, de sourcils ou d’undoigt. La personne LIS pourra par exemple cligner les paupières unefois pour signifier “oui” et deux fois pour signifier “non”. On prendragarde aux battements de paupière réflexes. On peut aussi se servir demouvements oculaires : lever les yeux au ciel pour dire “oui”, les fer-mer pour dire “non”. Dans tous les cas, ces signes doivent être repro-ductibles sans fatigue et être bien clairs, ne pas prêter à interprétation.Le signe le plus facilement reproductible sans ambiguïté et sansfatigue sera choisi pour désigner le OUI. Il servira à valider les propo-sitions du “porte-parole”.

Attention : choisissez si possible deux signes parfaitement distinctspour éviter les confusions entre le oui et le non ! Pensez aussi à affi-cher ces signes à proximité de la personne non parlante afin qu’ellepuisse éventuellement discuter avec des personnes novices.

3. Si la personne ne peut désigner mais peutsignifier OUI ou NON...

On choisit alors un alphabet fonc-tionnel que le locuteur épellera, tan-dis que la personne non-parlantesignifiera “OUI” ou “NON” à chacunedes propositions.Ainsi, lettre après lettre, mot aprèsmot, affirmation après affirmation,l’échange s’instaure et le sensémerge... Bien sûr, on ne s’impro-vise pas locuteur alphabétique sansun certain apprentissage. C’est enpratiquant (en épelant, en notant,en corrigeant, en recommençantl’épellation) que l’on s’appropriecette technique. On finit par repérerles signes, même infimes, de la per-sonne non-parlante, et tous lestrucs et astuces qui facilitent lacommunication. Il s’agit d’un véri-table rodage, d’un “calibrage” inter-personnel. Cette techniquedemande notamment au locuteurune attention visuelle importante etun effort pour mémoriser ou noterles lettres validées par la personnenon-parlante.

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Utiliser des codes alphabétiques ou phonétiques

Les alphabets, du plus simple au plus élaboré, doiventabsolument être affichés à proximité de la personne non-parlante avec quelques indications sur la façon dont elleconfirme ou infirme la lettre énoncée.On doit aussi placer à disposition des visiteurs un bloc depapier et un stylo, qui permettent de noter au fur et àmesure les lettres choisies par la personne non-parlante.

K Le plus classique des alphabets : l’alphabet linéaire

Il consiste à épeler de manière “linéaire” l’alphabet clas-sique en notant les lettres validées par la personne non-parlante. Il ne nécessite aucun apprentissage particulier,il donne donc aux visiteurs occasionnels la possibilitéd’échanger sans avoir à apprendre un code spécifique.Mais compte tenu de la lenteur de cette technique d’égre-nage, on a souvent intérêt à recourir à d’autres codes quipermettent d’accélérer sensiblement la fabrication desmots et des phrases. C’est néanmoins le premier codeque l’on utilisera, lorsque la personne est encore en réani-mation, donc très fatigable

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L’association vous recommandele code de communication ci-des-sus qui optimise la vitesse de lacommunication (voir annexe 5 p.38). Attention, lorsque la personne estencore très fatigable (en service deréanimation), il faudra utiliser, danscette première période l’alphabetclassique (“A”, “B”, “C”, ...)

K Comment ça marche ?La personne parlante proposed’abord le numéro des lignes (“1,2...”), et la personne non-parlantevalide lorsque la ligne désirée estprononcée.Ensuite la personne parlante dicteles lettres de la ligne choisie jusqu’àla validation par la personne non-parlante de la lettre.

Code “EJASINT” conseillé par ALIS

1 E A N R C V2 J I L P H W3 S U D G K4 T M B Z5 O F X6 Q Y

Nous présentons ci-après etde manière systématique lesautres codes de communica-tion que l’on peut rencontrerchez la personne non-par-lante. Ceux-ci se regroupenten deux classes: les codeslinéaires et les codes entableau à double entrée,catégorie à laquelle appar-tient le code présenté ci-des-sus.

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E Les codes linéaires

K L’alphabet ESARIN :

E S A R I N T U L O M D P C F B V H G J Q Z Y X K W

Il est fondé sur l’ordre de fréquence d’apparition des lettres dans lalangue française. C’est celui qu’a utilisé Jean-Dominique BAUBYpour l’écriture de son livre “Le scaphandre et le papillon”.Il semblerait que cet alphabet très littéraire soit plus adapté pour lelangage écrit que pour l’échange “oral”. Il ne faudra pas hésiter àl’adapter en fonction des besoins de chacun, selon les mots etabréviations employées. On peut facilement le rendre plus efficaceà l’oral en plaçant le “j” beaucoup plus tôt et en reculant le “s”, parexemple :

E J A R I N S T U L O M D P C F B V H G Q Z Y X K W.

K L’alphabet voyelles-consonnes “linéaire”Il consiste à séparer l’alphabet en deux groupes: voyelles(AEIOUY) et consonnes (BCDFGHJKLM…) dans l’ordre alphabé-tique usuel. Le locuteur propose “voyelles” puis “consonnes” à lapersonne non-parlante qui valide par un “OUI” le groupe choisi, puisensuite une lettre du groupe, par exemple la validation du groupe“consonnes” puis du “s”, validation des voyelles puis du “o” pourcommencer le mot “sommeil”.Ce code est presque aussi simple que l’alphabet classique, car il nenécessite aucun effort de mémorisation, et de nombreuses famillescontinuent à l’utiliser.

On peut rendre ce code plus rapide en subdivisant lesconsonnes en trois autres groupes :

Consonnes 1 B C D F G H Consonnes 2 J K L M N P Q Consonnes 3 R S T V W X Z

Au lieu de proposer le choix “voyelles” ou “consonnes”, l’interlocu-teur propose “voyelles” ou “consonnes 1”, “consonnes 2” ou“consonnes 3”. La personne non parlante valide un des quatre

groupes, puis une des lettres du groupe, toujours de manièrelinéaire. Cette variante est aussi très utilisée.Une autre extension du même principe “voyelles-consonnes enlinéaire” consiste à diviser l’alphabet en sept groupes :

V1 A E IV2 O U YC1 B C D FC2 G H J KC3 L M N PC4 Q R S TC5 V W X Z

V pour les voyelles et C pour les consonnes.Le mode d’emploi est le même qu’avec le précédent système.Une telle subdivision est plus volontiers utilisée dans les codes àdouble entrée (figure 1) ou dans le code “Vigand” expliqués plusloin.

E Les codes à double entrée

1- Le principe de la bataille navale (voir code “Vigand”, p.12)

Il existe deux possibilités de code à double entrée. Le premier estbasé sur le principe de la bataille navale : les lettres sont placéesdans un tableau, et la personne LIS indique par un nombre de vali-dations une ligne, puis une colonne, ce qui indique précisément unelettre. Ce code a deux avantages majeurs : il peut être très rapidesi la personne non-parlante est capable de valider rapidement, et lapersonne non-parlante est effectivement active et non passive,comme pour la plupart des autres codes. Cependant, ce codenécessite une grande clarté du signe oui de la part de la personnenon parlante et ce type de communication limite le nombre d’inter-locuteurs car il nécessite un apprentissage (par les deux parties) etune attention plus importante qui peut rebuter le visiteur occasion-nel.

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(1) : Ce produit n’est plus commercialisé mais son concepteur peut occasionnellement en assurer la maintenance.

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2- Tableau récité.

La seconde possibilité est de laisser la personne parlante indi-quer successivement chaque ligne (“ligne 1? ligne 2?...”), puischaque colonne, et la personne non-parlante n’a plus qu’à vali-der lorsque la ligne est la bonne, puis lorsque la colonne est labonne. Les deux systèmes ont leurs avantages. Ce second sys-tème est plus lent, mais va à la vitesse de la personne parlante,même si elle ne connaît que peu de système. Il est moins fati-gant (sauf pour la personne parlante qui parle tout le temps). Onpeut réaliser un code à double entrée avec l’alphabet classique,avec l’alphabet ESARIN, avec l’alphabet voyelles-consonnes etavec des alphabets phonétiques (voir page 9 et annexe).

Le code “Vigand”

Du nom de Philippe (touché par le locked-in syndrome) et sonépouse Stéphane Vigand, qui l’ont élaboré.C’est un code hybride réalisé à partir de l’alphabet voyelles-consonnes, mais disposé sous forme de deux tableaux à doubleentrée. Le premier choix se fait toujours entre voyelles et consonnes,puis la personne LIS dicte avec ses clignements. Par exemple, ilindique le «v» en clignant successivement 5 fois (pour 5e colonne),puis après une courte pause une fois (pour première ligne). S’il estvrai que ce code accélère notablement la communication, nous ne lepréconisons pas car il demande une grande expertise des utilisa-teurs, et exclut ainsi les interlocuteurs occasionnels.

Code “Vigand”

1 21 A O2 E U3 I Y

1 2 3 4 51 B G L Q V2 C H M R W3 D J N S X4 F K P T Z

K Les alphabets phonétiques

Ils reposent sur le principe “d’écrire comme ça se prononce”. Ilspeuvent faire l’objet de tableaux simples ou à double entrée. Onretrouve ces phonèmes sur certains claviers des boîtiers decommunication avec synthèse vocale (voir chapitre sur les boî-tiers de communication).

Exemple de code phonétique utilisé pour le clavier du Synthé 4 (de la société Electrel)(1) :

F S CH U OU ONV Z J I O INP T K Y A ANB D G R éM N L EU

Exemple : “il fait beau” s’écrira I L F é B O

Cela peut ressembler au “langage SMS” qui accélère la commu-nication si les deux interlocuteurs sont capables de s’en servir.

Voyelles

Consonnes

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Quelques raccourcis et précautions utiles

K La prédiction de motsQuel que soit le code ou l’alphabet choisi, leur usage quotidienfait découvrir à l’entourage certains raccourcis ou certaines“règles” permettant d’anticiper la lettre suivante ou le reste dumot. Cela accélère d’autant la communication :

- En début de mot, après un “j” proposer le “je” ou l’apostrophe, puis le “j’ai”, après un “c” proposer le “ce”, le “c’est” ou le “ça”, après un “u” demander si c’est “un” ou “une”.

- Penser souvent à proposer l’apostrophe quand on hésiteaprès certaines premières consonnes d’un mot (c’, d’, j’, l’,n’, m’, s’, t’).

- Dès qu’une suite de lettres peut signifier quelque chose,proposer “fin de mot ?”.

- Après un “a”, si la personne valide à nouveau “voyelle”, ce ne peut être que “i” ou “u” !

- Après un “Y” en début de mot, proposer “y-a-t-il ?”.

K Ajouter un troisième “code basique” au code “OUI/NON” Par exemple, trois clignements pour dire une phrase d’usagetrès fréquent comme “je ne sais pas” ou “je veux parler” ou bienencore “je ne veux pas parler” !

K Eviter de poser des questions “négatives” Par exemple, “Vous n’avez pas mal à la tête ?” auxquelles laréponse sera forcément ambiguë : un “oui” peut tout aussi biensignifier “oui, j’ai mal à…” ou bien “oui, je n’ai pas mal à…”

K Eviter aussi les propositions à double précision, du genre “Veux-tu manger un gâteau ?” (manger : oui, mais pas un gâteau !)ou bien “Veux-tu regarder le film à la télé ?” (la télé : oui, maisle match et pas le film !)

K Quand on propose un choix (question ouverte à choix multiple)Répondre en validant par OUI une fois pour la première pro-position, deux fois pour la deuxième etc. Par exemple, à laquestion “veux-tu regarder (TV) la première chaîne, ladeuxième, la troisième, Canal +, ou Arte ?”, la personne non-parlante répondra en validant quatre fois OUI pour “Canal +”.

K Prévoir des questions “tierces” qui évitent les situations délicates pour la personne non-parlante si aucunedes propositions ne lui convient. Par exemple : “veux tu aller dehors, rester dedans, allerailleurs?”

Cette liste est bien évidemment loin d’être exhaustive, maisdonne une idée des manières d’accélérer la communication.

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A Utiliser des pictogrammes et photos

Les pictogrammes sont des représentations écrites par le dessin.Ils font complètement partie du quotidien de tout un chacun. Lespanneaux du code de la route ou les icônes de l’ordinateur sontde parfaits exemples de la valeur informative et de l’importanceque prennent des représentations graphiques dans nos univers.

Les tableaux de pictogrammes sont traditionnelle-ment utilisés avec les patients qui présentent destroubles de l’organisation du langage (aphasie),rendant difficile voire impossible l’emploi dessupports alphabétiques. Ils sont égalementutiles pour les personnes peu lettrées ou cellesqui n’ont pas ou plus les capacités d’apprendre!Cependant, il est nécessaire de rappeler que toutepersonne (aphasique ou non, illettrée ou très lettrée...)peut bénéficier de l’apport de l’image pour communiquer.Nous vous encourageons à afficher sur les murs des photossur chacun des sujets chers à la personne non-parlante. Nonseulement sur les thèmes du confort, du personnel médicalet de la famille, mais aussi sur la scolarité des enfants, leslieux de séjour favoris, l’actualité politique ou économique,etc. La personne non-parlante doit être informée de la valeurcommunicative (et non plus exclusivement décorative) deces outils et encouragée à des gestes d’orientation du corpsou du regard vers la photo représentant le thème sur lequelelle cherche à communiquer. Les interlocuteurs seront éga-lement informés de ce principe d’orientation du corps ou duregard vers la photo représentant le thème de l’échange.

Signalons qu’il existe divers codes de communication pictogra-phiques élaborés par des équipes de professionnels et d’utilisa-teurs, tels les codes BLISS, C.A.P, COMMUN-I-MAGE, COR-NUSSE, G.R.A.C.H, GUIMEL, PCS, PIC etc. Ces codes de com-munication sont disponibles chez leurs éditeurs, dont lesadresses sont rassemblées sur une fiche technique du RéseauNouvelles Technologies de l’APF (voir adresse en annexe p.39).

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LES CAHIERS

DE LIAISON

Ce sont des cahiers“album”, sur lesquels lesfaits importants (quelquesphotos, commentaires, cartes pos-tales, billets de cinéma,etc.) de la vie de la per-sonne handicapée sontnotés. Ils peuvent aider les personnes peu bavardes àentrer en relation avec lapersonne non parlante.Attention, ces cahiers sontla propriété de la personnehandicapée, qui doit enavoir le contrôle : ce cahierne doit pas être laissé à laportée de quiconque !

DÉPENDANT

MAIS AUTONOME ...

L’entourage a vite fait depenser à la place de lapersonne non-parlante ...et voilà l’autonomie per-due !Comment les personnes“porte-paroles” laissent-elles l’initiative del’échange à la personnenon-parlante? Commentla personne non parlantepeut-elle interrompre unéchange en cours, oul’initier ? ... Aucuneréponse satisfaisante àces quelques questions,mais bien garder cesouci à l’esprit.

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Exemple de tableau de communication qui rassemble lettres, chiffres etpictogrammes

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Les boîtiers de communication ou téléthèses

Uniquement dédiés à lacommunication, ils sontconçus pour être facile-ment transportés (saufsous la pluie !). Leur taillese situe entre celle d’un“organiseur” de poche etcelle d’un micro-ordina-teur portable; ils sontlégers et assez robustes;ils s’embarquent facile-ment sur un fauteuil rou-lant et quand cela estnécessaire, ils peuventêtre fixés à proximité dulit.

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II. Exploiter les nouvelles technologies

Quand et pourquoi recourir à ces technologies ?

Une fois les premiers outils de communication mis en place (les tableauxde lettres ou de pictogrammes sur lesquels on désigne ou bien les alpha-bets que l’on égrène), on peut songer à recourir aux nouvelles technolo-gies. Elles viennent très avantageusement compléter les premiers outils.Elles apportent divers “plus”, notamment la possibilité d’émettre du son enutilisant des synthèses vocales. Une personne sans parole pourra ainsiappeler ou interpeller, parler avec de jeunes enfants qui ne savent pasencore lire les tableaux ou les alphabets, elle pourra éventuellement télé-phoner.Les nouvelles technologies offrent également de réelles possibilités des’exprimer par l’écrit. Ces écrits peuvent apparaître sur l’écran, être impri-més sur papier, envoyés par fax ou par courrier électronique...Enfin, les personnes qui ont préalablement baigné dans l’univers de l’in-formatique ont toutes les raisons de vouloir retrouver l’usage de ces outilstechnologiques. C’est alors une commodité, un goût d’indépendance, unehabitude de vie!

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La partie principale de ces téléthèses est un clavier : alphanu-mérique, phonétique ou pictographique.Il y a deux moyens d’agir sur ces claviers.

Soit on désigne, c’est à dire que l’on appuie sur une case cor-respondant à la lettre, au pictogramme ou au phonème vouluavec un doigt ou avec une aide technique qui peut être un stylet,une licorne(1), un pointeur optique suivant les mouvements de latête ou un joystick (c’est le mode “désignation”).

Soit on déclenche un défilement qui propose successivement lescases du clavier et on stoppe ce défilement quand il a atteint labonne case (c’est le mode “défilement”). Le défilement estdéclenché ou stoppé en actionnant un contacteur adapté, judi-cieusement choisi et positionné en fonction des aptitudesmotrices de la personne handicapée.

La voix émise par ces boîtiers peut être une voix digitalisée,c’est-à-dire préenregistrée par une personne de l’entourage etrestituée sur commande de la personne handicapée. C’est le cassur les Ara ou sur l’Alphatalker. De préférence, vous enregistre-rez la voix d’une personne de même sexe ! La machine resti-tuera donc une liste limitée de messages préenregistrés. Ou biencette voix peut être obtenue par une véritable synthèse vocale :il s’agit alors d’une voix totalement artificielle (avec un timbreassez “métallique”, genre robot(3)). C’est le cas sur des machinestelles que le Lightwriter, le Deltatalker ou le Dialo. Bien sûr, unevéritable synthèse vocale donne bien plus de liberté dans laconversation, elle offre une véritable ouverture. Notez que cesboîtiers peuvent éventuellement être reliés à une imprimante etsont souvent équipés d’un petit écran. Cela s’avère souvent trèspratique ! Nous connaissons une personne atteinte du LIS qui sedéplace seule en ville avec son fauteuil roulant et fait sesemplètes avec l’aide de sa téléthèse.

Avant toute acquisition, il faut absolument vérifier que les capa-cités motrices de l’utilisateur lui permettent d’actionner lestouches (selon leur taille, l’espace entre chacune d’elles, leursensibilité et/ou leur résistance). Bien souvent, il faudra recher-cher l’aide technique qui permettra de désigner ou bien le

contacteur que la personne pourra actionner (voir pages sui-vantes). Cette phase s’avère parfois assez délicate... Donc, sices produits vous paraissent intéressants, renseignez-vousauprès des distributeurs mais aussi auprès de centres deconseil(4), faites des essais(5), demandez les conditions d’installa-tion, de service après-vente. Et surtout : n’achetez rien à la sau-vette !

Certaines téléthèses commercialisées dans le passé voient leur ser-vice après vente toujours assuré.

Il s’agit de:Protéor : Lightwriter, Alpha Talker, DeltatalkerCREE : Les ARA, Canon communicator.

(3) Une voix parfois troublante – des progrès sont attendus dans ce domaine / (4) Voir les adresses des centres de conseil en annexe 1 / (5) Voir les différents services de prêt page 33

Qu’est-ce que le langage Minspeak ?

Il s’agit d’un concept de représentation du langagequi a pour particularité d’être toujours associée àune machine qui fera le travail d’interprétation etde traduction en langage alphabétique usuel.Touts les mots du langage sont représentés par unensemble limité de symboles (pictogrammes),environ une centaine. Chaque symbole a ainsiplusieurs significations et peut tantôt être unverbe, tantôt un adjectif, tantôt un nom. Lamachine discerne la signification du symbole sui-vant l’ordre de sélection des pictogrammes et ducontexte. Finalement on obtient une phrase com-plète et grammaticalement correcte à partir d’unesérie de symboles. C’est un langage dit interprété.

Page 20: Communiquer sans la parole

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Les adresses des distributeurs sont en annexe 4, p. 39

Le Dialo (nouveau modèle prévu en 2009)

Trois exemplaires sont proposés enprêt par ALIS

Commercialisé et développé par lasociété Protéor depuis 2003. Il faitsuite à de nombreux équipementsd’aide à la communication: Hector, leLightWriter, le Polycom, les Synthés.Les caractéristiques du DIALO: - En désignation directe, la dispositiondu clavier est personnalisable sinon ilest utilisable en mode défilement (ycompris avec un contacteur muscu-laire ultra sensible).- 2 écrans de grande capacité (4 lignesde 40 caractères côté utilisateur) pourvisualiser les longs messages. - Une synthèse vocale féminine oumasculine très audible et agréable.- Une prédiction de mots dynamique:tout mot commencé déclenche la pro-position de 5 mots complets, elle s’en-richit avec les mots utilisés par le com-muniquant. Une mémoire importantepour stocker les messages.- Une prise imprimante.- Autonomie: 4 à 12 heures suivant lemode d’utilisation.- Distributeur: ProtéorPrix de vente: 2750€

Vanguard

Concept Minspeak

- Boîtier constitué uniquement d’ungrand écran tactile couleur trèslisible et d’un détecteur infrarougespour le pointage à la tête en option.- Utilisable en mode désignation,défilement à un ou deux contac-teurs, ou encore pointage à la tête(en option) ou avec joystick.- Réglages très complets (taille descases, vitesse de défilement, etc)- Synthèse vocale féminine ou mas-culine de haute qualité.- Enregistrement de messagesécrits et oraux.- Prédiction de pictogrammes.- Edition de page et de picto-grammes.- Possibilité de contrôle de l’environ-nement.- Distributeur: Protéor- Coût approximatif: 8000€

Lightwriter (n’est plus commercialisé)

Un exemplaire est proposé en prêt parALIS

Le Lightwriter se distingue du Dialo parses faibles dimensions: 215x130x80 (enmm, si ce standard est trop petit, ilexiste un clavier deux fois et demi plusgrand) et par l’absence d’une synthèsevocale intégrée.- Comme le Dialo, il possède deuxécrans.- La disposition du clavier peut être choi-sie en AZERTY, QWERTY, ou ABCD.- Fonctionne en désignation ou en défi-lement lettre à lettre sur l’écran (c’esttrès lent !) avec arrêt de ce défilementpar un contacteur relié au boîtier avecune prise jack.- Possibilité de mémoriser 36 messagessous des abréviations ou codagesalphabétiques.- Possibilité de connecter une impri-mante ou une synthèse vocale (Appolo,Juno ou mieux: Eurovocs, à acheter enplus donc!)- Accessoires: guide-doigts, kit fauteuil.- Autonomie: 6 heures en continu.- Distributeur: Protéor.

Pathfinder

Concept Minspeak

- Grand écran couleurs tactile.- Utilisable par clavier, par contac-teur avec un défilement des possibi-lités, par les mouvements de la têteou par joystick. - Très nombreux réglages (tempsd’appui, vitesse de défilement…). - Possibilité d’utilisation en tant quecontrôle d’environnement. - Prédiction de mots et d’icônesapparaissant sur l’écran et le clavierdès la construction du message. - Dernière version de synthèsevocale pour une bonne restitutionsonore. - Distributeur: Protéor

- Coût approximatif: 10000€

Alis propose en prêt un Deltatalker,appareil de la même lignée que lePathfinder, avec toutefois un écrannoir et blanc affichant le texte surune seule ligne.

Page 21: Communiquer sans la parole

Le Leblatphone

Le Leblatphone a été développé par la sociétéSAS Leblat et a été primé au concours Lépine2006. Cette machine à parler est caractériséepar son format portatif (180*105*22 mm, 260g).Elle comporte 72 touches, chacune représentantun son de la langue française (ex. : « K », « SS», « AI », « OU »).- lecture de chaque syllabe par une synthèsevocale (voix féminine ou masculine)- possibilité de lire toute la phrase et d’enregis-trer une phrase- s’adapte très bien au fauteuil roulant- permet la communication téléphonique- possibilité de connecter des haut-parleursexternesLa version actuelle requiert un appui sur chaquetouche, mais une version avec défilement est encours de développement.Prix de vente : environ 2500 € (possibilité deprêt pour un mois)

Papoo

Commercialisé par Smartio system, le Papooest un outil d’aide à la communication portableet simple d’utilisation. L’utilisateur sélectionneun pictogramme, et une synthèse vocale lit unmessage qui lui est préalablement associé.- faibles dimensions : 140*65*45 mm ; 150 g- 2 écrans tactiles de 1,5’’- voix masculine ou féminine, respecte l’intona-tion- interface personnalisable grâce au logicielPapoosoft (connexion à un ordinateur via unport USB) : possibilité d’ajouter et de modifierdes pictogrammes et des messages vocaux, etd’organiser le menu en différents dossiers demanière à améliorer la vitesse d’expression- peut s’adapter à un fauteuil roulant et secommander par défilement à l’aide d’uncontacteur

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www.leblatphone.com www.papoo.fr

Page 22: Communiquer sans la parole

Et l’ordinateur ?

Beaucoup d’avantages… et quelques contraintes :

Depuis les années 1970, les nouvelles technologies de l’information se sontdéveloppées et nous voilà dans l’ère du multimédia avec des outils beaucoupplus accessibles. Le prix n’est plus vraiment un obstacle et tend même à devenir un atout.L’ordinateur est un outil ouvert et évolutif permettant beaucoup d’activités (enlangage informatique, on parle d’applications) notamment la communicationécrite ou orale. Il donne accès au jeu, à la culture, à Internet, au télétravail. Il est donc intéressant de s’en équiper non seulement comme aide à la com-munication, mais aussi comme voie d’accès à diverses activités.Une personne non-parlante équipée d’un clavier et d’une souris adaptés seraen mesure d’émettre une voix synthétique grâce aux logiciels de synthèsevocale qui arrivent aujourd’hui sur le marché à des prix tout à fait accessibles(exemple: le logiciel “Speakback”, environ 45 €).

Les limites de cet outil restent son encombrement (même un ordinateur por-table reste plus gros et plus lourd qu’une téléthèse), son déplacement difficileet les difficultés éprouvées par certains à se mettre à l’apprentissage de larigueur informatique...Enfin, on doit faire l’effort de s’installer devant l’ordinateur et il n’est pas tou-jours à disposition 24 heures sur 24. Par exemple en pleine nuit ou en promenade à l’extérieur, il peut être plus pra-tique de recourir au tableau “Velléda” ou au conjoint, au parent qui épelle l’al-phabet !

L’ACCOMPAGNATEUR INFORMATIQUE

Il est un ami d’enfance, un voisin, le conjoint ou un beau-frère. Ilest une personne “clé” dans le projet d’équipement avec destechnologies nouvelles. C’est lui qui saura glisser la disquetteou le CD-Rom dans le lecteur ou envoyer un mail au distributeur,appeler le conseiller en posant les questions, “relancer” lamachine qui aura planté par hasard...Si vous n’avez pas l’âme ou le profil du parrain, alors mettez-vous en quête de celui-là : il y a certainement un jeune ou unsenior pas si loin de chez vous, qui sera ravi de vous rencontreret vous apporter ses compétences ! 22

Page 23: Communiquer sans la parole

L’écran

L’unité centrale

Le clavier La souris

Alternatives au clavierJ Exploiter les réglages du système d’exploitation*J Utiliser un Guide-doigt** ou

un support d’avant bras mobile**

J Utiliser un clavier ergonomique ou spécial***(divers modèles)

J Utiliser un clavier programmable*** (divers modèles)

J Afficher un clavier à l’écran* (fonctionnant en désignation ou en défilement)Les meilleurs claviers à l’écran ne sont pas toujours les plus chers

Alternatives à la sourisPour déplacer le curseur :

J Exploiter les réglages du système d’exploitation*J Easy RiderJ Utiliser une souris ergonomique** : trackball, joystick, plages tactiles, etc.J Exploiter les mouvements de la tête***J Exploiter les mouvements de l’œil***J Exploiter les impulsions cérébrales***J Logiciels utilitaires**

Pour cliquer :

J Actionner un contacteur adapté**J Utiliser un logiciel utilitaire**J Exploiter le mode “immobilisation”

de certains logiciels

Alternatives à l’écranJ Installer des curseurs animés et assez gros*J Agrandir les caractères d’affichage*J Utiliser une synthèse vocale** énumérant

les lettres apparaissant sur l’écran, lisant les menus

* : paramétrages ne nécessitant aucun achat - ** : produits à prix inférieur à 150 € - *** : produits à prix supérieur à 150 €.

Les produits cités dans ce tableau sont décrits dans les pages qui suivent.

Comment piloter un ordinateur quand l’utilisation du clavier et de la souris est impossible ?Classiquement, un ordinateur nécessite qu’on puisse utiliser un clavier et une souris. Mais si l’utilisation du clavier ou de la souris est problématiquedu fait d’une motricité réduite ou nulle des membres supérieurs, diverses alternatives sont à notre disposition, comme l’indique le tableau suivant :

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Page 24: Communiquer sans la parole

1) Alternatives à l’écran

De nombreuses personnes handicapées ont des troublesvisuels qui ne leur permettent pas de voir correctement unécran classique d’ordinateur ; il faut donc adapter leurécran, et leur permettre ainsi d’avoir accès aux informationscontenues sur celui-ci.

J Le système d’exploitation de l’ordinateur ou certains logicielspermettent souvent d’adapter la taille et la couleur de ce qui estobservé à l’écran ; la taille de la souris (cf « Alternatives à lasouris »), des icônes, ou d’un texte saisi (par exemple sousWord) peut être adaptés en fonction des besoins visuels del’utilisateur. La plupart de ces options se trouvent dans le «Panneau de configuration » d’un PC ou dans les « Préférencessystème » d’un Mac, ou dans les options de chaque logiciel uti-lisé.

J Enfin, une solution particulièrement utilisée est la synthèsevocale ; il en existe de deux types : matérielles ou logicielles. Lessynthèses matérielles sont souvent embarquées sur un fauteuilroulant, alors que les solutions logicielles s’utilisent en complé-ment d’un logiciel de traitement de texte ou d’un clavier virtuel.Les synthèses vocales offrent la possibilité de lire les lettres, lesmots ou les phrases que la personne tape au clavier (ou par toutautre moyen de saisie). Ce retour vocal est particulièrementimportant lorsque la personne souffre de problèmes visuels, eta donc du mal à voir le texte saisi, mais peut également servirà créer une émulation de la voix de la personne handicapée.Généralement, différentes types de voix sont proposés(homme, femme, garçon ...).Néanmoins, cette aide peut être perçue par certaines per-sonnes comme un renoncement aux progrès en orthopho-nie. D’autres peuvent également refuser d’entendre leurancienne voix remplacée par une voix de synthèse.

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2) Alternatives à la souris :

Les personnes handicapées peuvent être confrontées à trois types de pro-blèmes très différents concernant le maniement de la souris : tout d’abord,voir bien nettement la flèche sur l’écran, ensuite la déplacer efficacementet enfin cliquer(5) sans bouger la souris. Selon la difficulté rencontrée, lasolution diffère. Voici un panorama de ces alternatives :

a) Accessibilité Windows

J Le système d’exploitation de l’ordinateur permet de modifier l’aspect dela flèche apparaissant à l’écran. On peut ainsi avoir une flèche plusgrosse, colorée, éventuellement animée. On peut aussi faire appa-raître une traînée qui visualise le déplacement effectué et aide à lerepérer. Dans Windows, ces réglages sont possibles en actionnantl’icône “Démarrer” puis “paramètres”, “panneau de configuration” puis“souris”, “accessibilité” ou “apparence”. Windows permet encore dedéplacer cette flèche beaucoup plus vite ou beaucoup plus lentement.Or, plus la vitesse de déplacement de la flèche sera élevée, moinsl’amplitude du mouvement pour réaliser la même distance sur l’écransera nécessaire. En résumé et pour parler plus simplement : plus laflèche va vite, plus je dois être précis, mais moins je dois bouger.Intéressant! On peut aussi très facilement mettre toutes les fonctionsde la souris (déplacer la flèche et cliquer) sur les touches du pavénumérique. Ainsi, celui qui peut utiliser le clavier mais pas la sourisdéplacera la flèche et cliquera en appuyant sur les touches du pavénumérique.

b) Souris adaptées

J Le “trackball” est un système de pointage qui remplace la souris habituelle. Il s’agit d’ailleurs d’unesouris à l’envers. Le socle est fixe et est doté d’une boule qui peut tourner sur elle-même. Quand cette boule est actionnée, la flèche se déplace sur l’écran. C’est une solution pour despersonnes qui peuvent bouger les doigts, mais qui ont des difficultés à porter etdéplacer précisément leur bras ou main. Il existe des trackball à grosse boule ouà toute petite boule. Notez que certaines personnes utilisent le trackball avec lementon ou avec la langue. Pour que cela puisse se faire, il faut bien entendu quele trackball ait été judicieusement positionné et fixé sur un support! Les clics sefont par appui sur les boutons du trackball ou par contacteur adapté relié autrackball. Les trackball tendent à devenir des produits “grand public”, mais cer-tains, très spécifiques, ne se trouvent que chez les distributeurs spécialisés.Exemple d’un gros trackball très apprécié: Kensigton-Expert Mouse (grosseboule), ou bien Thumbellina (petite boule). Ci-dessus, une trackball Logitechdisponible en grande surface.

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J Les joysticks sont des manettes de jeu. On les connaît généralement comme systèmes de pilotage du fauteuil roulant électrique. Ce même genre de manettes peut être utilisépour pointer à l’écran. Les clics se font par des boutons à côtéou sur le haut de la manette. Ces joystick sont typiquement desoutils qui nécessitent une adaptation (par l’addition d’un boîtierou d’un petit logiciel) pour devenir de véritables équivalent-sou-ris.

J Des plages tactiles permettent de déplacer la flèche sur l’écranen caressant une petite tablette du bout du doigt. Le clic s’ob-tient par une légère pression du doigt sur cette même tablette.Ces plages tactiles tendent également à devenir des produits“grand public”. Mais certaines ne se trouvent pas facilement,vous devrez alors vous adresser à des distributeurs spécialisés.

J Une association de cinq contacteurs disposés en étoile peutgérer les mouvements droite/gauche ou avant/arrière du cur-seur.

J Sur le même principe de l’association de contacteurs, des mini-contacteurs incrustés dans un palais artificiel et action-nés par la langue peuvent générer les mouvementsdroite/gauche ou avant/arrière du curseur. Ce montage nécessite d’être réalisé sur mesure avec la collaboration d’unprothésiste dentaire.

c) Systèmes de pointage à la têteIl en existent de deux sortes : les solutions matérielles nécessitentune caméra sur l’écran et un émetteur sur la tête de l’utilisateur, etles solutions logicielles se composent d’une webcam et d’un logi-

ciel.

J Les solutions matérielles : Ce repérage s’active soit avec unegommette réfléchissante collée sur le front ou les lunettes del’utilisateur, soit avec un casque. Les évolutions technologiquesdans ce domaine sont tout à fait intéressantes. Ainsi, le systèmeTrackIR (ci-contre, avec sa pastille frontale et pièce de un cen-time d’euro à droite pour l’échelle) pour environ 150€..Enrevanche, le système Headmouse avoisine le millier d’euros etil faudra passer par un revendeur spécialisé pour son acquisi-tion.

J Les solutions logicielles : une webcam fixée sur l’écran asso-ciée à un logiciel détectent les mouvements de la tête et lesretranscrivent en mouvements du curseur. Deux nouveaux logi-ciels gratuits :Camera Mouse : il suffit de choisir un point du visage, et le logi-ciel suit chacun de ses mouvements. Une fonction permet mêmede filtrer les légers tremblements de tête.Téléchargement sur www.cameramouse.org.Adaptive Mouse : le visage est entièrement détecté, et le dépla-cement du curseur est particulièrement fluide ; de plus, il n’est pasnécessaire de le réinitialiser après une absence.Téléchargement sur http://nipg.inf.elte.hu (rubrique « projects »puis « headmouse »)Une étude comparative est disponible à l’adresse suivante :www.idee-association.org/pages/piloter_a_la_tete/piloter_a_la_tete.htm

d) Systèmes de pointage par l’oeilQuant aux systèmes de pointage pilotés par les mouvements del’œil (Eyegaze, Visioboard, Quickglance, Erica, MyTobii) : il s’agitde la solution ultime lorsque aucun mouvement de l’utilisateurn’est fiable. Voir annexe 4, page 37.Une étude comparative est disponible sur http://www.handicap.org/pages/PlateformeNouvellesTechnologies/

e) Autres

J Il existe aussi des systèmes qui font défiler une ligne horizontalede haut en bas de l’écran, puis glisser un doigt virtuel le long decette ligne. La ligne et le doigt s’arrêtent en actionnant uncontacteur. (Exemple : Cross-scanner)

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Page 26: Communiquer sans la parole

J Nous n’avons pas encore testé les systèmes captant les impul-sions cérébrales et les convertissant en mouvement du curseursur l’écran... il va falloir s’y intéresser dans les années à venir.

Remarques :- Notez également de petits logicielsutilitaires appelés logiciels de clic-automatique. Ils font apparaître unefenêtre composée à l’écran. En s’immobilisant dans telle ou telle partie de cette fenêtre, on “stocke”un clic, double-clic ... qui se déclenchera dès l’immobilisation sui-vante. On est donc ainsi affranchi de cette rude mission de cliquer !Par défaut, le clic est généré à chaque immobilisation d’un certaintemps prédéfini. (Exemples de logiciels: Dragger, Point-N-Click,Magic-cursor, Dwellpick, Quick-wizard)

- Sachez enfin qu’un grand nombre de “raccourcis-clavier” permet-tent de déclencher des actions sans recourir à la souris ! Il est bond’en apprendre certains afin de s’affranchir de la souris. Parexemple, pour les PC, le menu “fichier” se déroulera non seulementsi vous cliquez dessus, mais également si vous appuyez sur lestouches “Alt” et “f”. En effet, si vous observez attentivement votreécran, vous noterez que le “F” de “fichier” est souligné. De mêmepour le “E” de “Édition”, le “t” de “Format”, etc.Et puis en appuyant sur la touche “Windows”, vous déroulez le menu “démarrer”, en appuyant sur “Ctrl” et “S” vous enregistrer un document. Tous ces raccourcis sont bien intéressants.

Les contacteurs :

Un contacteur judicieusement choisi, bien placé et solidement fixépermet de générer le clic. Il s’agit d’un “interrupteur” qui déclencheou arrête une action.Cet interrupteur actionné par la personne non-parlante doit doncrespecter divers critères : taille, sensibilité, fixation possible à proxi-mité. Il se déclenchera immédiatement ou en fin de course, émettraéventuellement un feed-back auditif, tactile ou visuel.Sans en faire une revue exhaustive, signalons quelques contac-teurs qui s’avèrent très pratiques :

J Les contacteurs musculaires mécaniques (voir ci-contre) qui sedéclenchent par la pression (tête, main, doigt, ...).

J Les contacteurs myo-électriques, qui sonttrès petits, minces, etse déclenchent avecune contractionminime. Ils serontvolontiers utilisés parles patients qui n’ontqu’un mouvement depaupière (EMOS).

J Le contacteur “coupde poing”, qui auto-rise la commande répétée par un geste brusque (par exempleavec le pied),particulièrement apprécié des patients dystoniques ou spastiques.

J Le contacteur musculaire 7N93 de Protéor ne nécessite quant àlui aucune pression de la part de l’utilisateur ; une électrode estsensible au toucher ou permet même de détecter la simplecontraction d’un muscle (ex. : joue, sourcil…).

J Le Scatir est un contacteur infrarouge, qui existe en deux versions: l’une est montée sur flexible, s’adapte au fauteuil roulant et s’ac-tive en approchant une partie du corps (même sans contact phy-sique), l’autre se fixe sur une monture de lunettes et s’active parle clignement de paupière.

J Le contacteur sonore, qui permet de déclencher un contact ON /OFF par le bruit ou par le souffle.

J Le contacteur de palais actionné par la langue, utile aux personnes qui n’ont qu’un mouvement de la langue ... il nécessite d’être fait sur mesure avec la collaboration d’un prothésiste dentaire

Ces contacteurs se trouvent généralement chez des distributeursspécialisés. Ils doivent absolument être essayés pour s’assurer deleur adéquation.

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Page 27: Communiquer sans la parole

3) Alternatives au clavier :

J Quelques paramétrages simples dans Windows (passez par “paramètres”– “panneau de configuration” – réglages “clavier” et “accessibilité”) per-mettent de régler des problèmes dus aux tremblements (gestes imprécisactionnant plusieurs touches ou répétitions de touches) ou les appuis tropprolongés sur une touche. La rémanence(8) des touches peut utilement sesubstituer à la nécessaire simultanéité des touches. En effet, il n’est pasfacile d’actionner deux, voire trois touches simultanément. La rémanence des touches permet d’actionner les touches les unes après les autres. C’est donc utile pour les personnes qui n’ontqu’un doigt ou qui utilisent une licorne.

J Il existe de nombreux logiciels qui font apparaître un clavier sur l’écran. Onparle de “claviers à l’écran” ou d’”émulations de clavier à l’écran” ou de“claviers virtuels”. Ils sont souvent utilisés par les personnes atteintes duLIS.

Certains logiciels font juste apparaître un tableau (ou clavier) et s’asso-cient à un traitement de texte ou à toute autre application. D’autres génè-rent un tableau accolé à une plage de texte. Ces derniers servent doncexclusivement à l’écriture et à la communication (on les appelle un peuabusivement les “logiciels de communication”, car ils sont dédiés à ceteffet). Mais si on veut non seulement communiquer, mais aussi “surfer” surInternet ou aller dans toute autre application, on s’équipera plutôt des pre-miers, vu leur potentiel plus étendu.

Les claviers à l’écran peuvent être de taille variable et l’on peut parfoismodifier le nombre et le contenu des cases. On les utilisera soit par dési-gnation avec un système de pointage (un “équivalent-souris”, qui néces-site de se positionner sur la case et de cliquer), soit par défilement descases généré, puis arrêté, en actionnant un contacteur précédemmentchoisi. Certains tableaux à l’écran sont conçus pour pouvoir être utiliséssans avoir besoin de cliquer. Une simple immobilisation sur la touche àl’écran sélectionne la lettre. C’est le cas de WIVIK ou SCREENDOORS enmode “Dwell”. Certains sont gratuits et téléchargeables sur l’Internet.

J Les guides-doigts sont des plaques en plexiglas (ou autre matériau) quisont trouées précisément aux emplacements des touches du clavier.Convenablement posé sur le clavier, le guide-doigts évite qu’une per-sonne appuie sur deux touches en même temps par manque de préci-sion du geste.Attention : tous les claviers se ressemblent, mais diffèrent sensible-ment. Un guide-doigts doit donc être choisi en l’essayant sur le clavier.Un guide-doigts fabriqué sur mesure coûtera généralement plus cherqu’un achat groupé “clavier + guide-doigts”.

J On trouve également des claviers avec des gros caractères (dits les “cla-viers loupes”), de taille variable, très petits ou très grands, de formesincurvées, utiles plus précisément pour personnes mono manuelles.

J Des planches lisses, programmables à volonté, répondant à une pression très réduite peuvent rendre service. On les programme pour qu’elles proposent le clavier que vous désirez : dedeux à deux cent cinquante six cases dont le contenu sera une lettre, unmot, une phrase, un pictogramme, un son. (Intellikeys par Intellitools)

Pour accélérer la frappe :

J Les logiciels de prédiction de mots d’ailleurs souvent associés à certainsclaviers virtuels, génèrent une fenêtre qui propose une liste de mots com-mençant par les premières lettres que la personne vient d’écrire.Eventuellement, le logiciel propose les mots les plus fréquemment utilisésaprès ce premier mot. Ces logiciels fonctionnent à partir d’un dictionnairequi s’incrémente avec le vocabulaire propre à chaque utilisateur.Attention, ces systèmes peuvent troubler une personne qui a du mal àgarder le fil de ses idées! Certains claviers à l’écran, comme par exempleWIVIK, SCREENDOORS, ONSCREEN, proposent la “prédiction de mots”en option, sinon il s’agit de logiciels autonomes comme Dicom (gratuit),Turbotexte (19,95 €), Penfriend (149 €) et Skippy (230 €), les deux der-niers étant globalement plus efficaces.

J Les abréviations sont aussi un outil intéressant : en écrivant simplementvos initiales, votre nom complet peut s’afficher. Ou bien votre adressecomplète en écrivant simplement “adr”. Dans le traitement de texteWinWord, on entre ces abréviations de notre choix en allant dans le menu“Outils” puis “corrections automatiques”. Attention, cela nécessite une cer-taine mémoire des abréviations entrées dans l’ordinateur !

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Page 28: Communiquer sans la parole

Kecom

Kecom est un logiciel qui fonctionne sur un PDA de type Pocket PC,et permet de vocaliser des phrases, ou d’envoyer des SMS.- Le tableau des lettres proposé évolue au fur et à mesure de la sai-sie, et permet ainsi un gain de temps considérable.- Kecom possède un dictionnaire de base qui s’enrichit du vocabu-laire de l’utilisateur.- Possibilité d’enregistrer des messages et de les réemployer à toutmoment- Permet de lire les SMS reçus, mais également de composer ourecevoir un appel téléphonique à l’aide d’une synthèse vocale inté-grée- Kecom peut s’utiliser soit avec le bouton du PDA, soit à l’aide del’écran tactile, soit grâce au bouton d’une souris.- Kecom peut s’utiliser par défilement à l’aide d’un contacteur.

http://kecom.over-blog.com/

Le système Easy Rider

L’ Easy Rider est un système qui remplace la commande d’origine du fauteuilélectrique. Il se positionne comme une interface universelle qui permet lecontrôle de son environnement (domotique, téléphonie, etc). Moyennant l’ajoutd’un boîtier USB infrarouges sur l’ordinateur, il est possible de piloter le curseurpar le joystick du fauteuil électrique, ou autre commande. Coût : de 1700€ à4 500 € (indicatif du fait de la grande modularité du système).

Ci-dessous, un Easy Rider piloté par un simple contacteur en mode défilement.

Autres alternatives possibles

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Page 29: Communiquer sans la parole

Il existe de plus en plus de ces logiciels ! Notez principalement les critères qui les différencient. Ce sont ces critères qui vous mèneront vers celui qui vous conviendra. Certains critères ne sont pas évoqués dans ce tableau,

mais peuvent vous intéresser : la possibilité de générer un défilement sonore des lettres (utile aux personnes ayant des troubles visuels), de manier des images, de générer des macro-commandes, de gérer les déplacements de la souris ...

LES CLAVIERS VIRTUELS

Vous trouverez un document complet sur ces logiciels sur le site Internetwww.handiaccess.org

Les informations notées sont parfois discutables (les distributeurs et utilisateurs interrogés répondent différemment !) et sont toujours susceptibles d’évoluer.

Nous garantissons la non-exhaustivité de ce tableau. Nous y évoquons exclusivement les logiciels que nous connaissons bien. Nous n’avons pu y décrire des logiciels certaine-ment intéressants tels que Handsoff, Clavier Virtuel, T-mouse, etc. que nous n’avons pas assez utilisés.

PC MAC Clic stationnememt défilement Prédiction Programmation Prix (€)

Clavicom X X X X X Aucune 0

CVK X X X X X A venir 0

Keyvit X X X X Oui (simple) 250

Wivik X X X X X Oui(complexe) 700

On screen X X X Oui 100

Screendoors X X X X Aucune 300

Clicker X X 200

Discover screenX X X En option Non Oui (simple) 150

Key strokes X X X X Oui 250

Switch XS X X En option Oui 250

Donner la paroleX X X X X Aucune 0

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Pour conclure, il esttemps de laisser laparole à des personnesnon-parlantes, qui nousconfient leur versiondes faits...

Maryannick Pavageau:[email protected]

“Le 2 mai 1984, j’étais admiseen rééducation fonctionnelletoujours à Nantes. J’étaisencore alitée, l’intubation enfinôtée, lorsque l’orthophonistecommença à me rendre visite,les cordes vocalesparalyséespouvant heureusement être“remises en action”. Un longtravail d’articulation et de“souffle” commença, je com-muniquais avec mes procheset le personnel hospitaliergrâce à des clignementsd’yeux : code “oui-non” préala-blement défini et par le défile-ment de l’alphabet ordinaire -tout autre “code” nous étantalors inconnu, je n’étaisd’ailleurs pas en état d’enap-prendre un, et pas du tout“disposée” à le faire, persua-dée que c’était temporaire etque tout allait rentrer “dansl’ordre”. Le terme de “Locked-In-Syndrome” n’avait jamaisété prononcé, le “cas” sem-blant assez rare !

J’ai eu “la chance” de pouvoirrevenir en week-end à mondomicile dès le 5 juillet, pour

mes 30 ans, puis en vacancesoù les soins pouvaient sepoursuivre, dont l’orthophonie! Lorsque j’étais couchée, onm’avait installé un contacteurélectrique près de la tête queje pouvais actionner pourdéclencher une sonnette d’ap-pel - que de dérangementsintempestifs!

C’est à l’issue de nombreuxmois (je ne me souviens plustrès bien), près de 18 environ,je crois, que j’ai été en mesurede prononcer quelques mots,ceux qui m’étaient “familiers”.J’ai toujours bénéficié de 2séances d’orthophonie parsemaine, même actuellement,au bout de 16 ans. Psychologiquement, c’estpour moi un élément essentielde la rééducation: échangesamicaux sur la vie, relaxation,respiration, répétition de motsavec consonnes-voyelles, lec-ture, chant, articulation surtoutce qui permet de deviner ceque je veux exprimer sur leslèvres (ma fille a pu le fairetrès rapidement), le langagedes siges grâce aux mainsétant exclu...

Ce travail est plus aisé dèsque l’on peut être en fauteuil(actuellement entièrementélectrique et avec une fonctionverticalisateur).L’ordinateur m’aide énormé-ment pour compléter cette“communication”. D’abordpour le courrier, le traitementde texte de différents docu-ments, et à présent, grâce àInternet, le fax, et à l’installa-tion d’un téléphone “mainslibres”. Le débit vocaldemeure très irrégulier, “sur-prenant” pour quelqu’un quin’est pas habitué à ce “lan-gage”, tributaire de mon étatde fatigue très rapide, de maspasticité…

Au bout de 16 ans donc, jedemeure “optimiste”... Desévolutions demeurent pos-sibles, de par moi-même, eten ayant confiance en l’amourdes miens et en l’amitié demon entourage. Mais surtout :ni attitudes de compassion, sansdoute compréhensives, ni atti-tudes d’infantilisation, probable-ment “fort confortables”.

Page 31: Communiquer sans la parole

D. T. :

“Avec mes enfants et ma femme, je com-munique en utilisant l’alphabet ESARINdivisé en 4 lignes. Avec d’autres personnesl’échange s’avère plus difficile surtout sielles ne connaissent pas l’alphabet. Dansce cas, je ne peux répondre qu’à des ques-tions fermées, par un signe de l’œil quisignifie oui et un autre non. Le tour est vitefait. De plus, nous n’arrivons pas toujours ànous mettre d’accord sur le sens de ce queje veux dire : mon interlocuteur comprendalors ce qu’il souhaite entendre! Le plusdur c’est que trop souvent les autresoublient que je suis un individu à partentière avec ses problèmes, ses frustra-tions, ses doutes. Ils me considèrent seu-lement comme une personne qui ne parlepas. Leur comportement oscille entre lagêne et l’indifférence. Heureusement l’ordi-nateur me permet via l’Internet et le fax dem’exprimer avec mes mots.Techniquement, les idées vont plus viteque l’œil malgré tout, mais la machinedevient mon espace de liberté où je peuxfaire ce que je veux, quand je le veux.Derrière l’écran, le handicap s’oublie...pour un temps, même si l’ordinateur ne

remplacera jamais la spontanéité d’uneconversation. J’échange beaucoup avecdes personnes LIS comme moi. Celame fait du bien car je sais qu’elles com-prennent ma solitude et mon mal-êtrepuisqu’elles les vivent aussi au quoti-dien. Ceux qui parlent auront toujoursdu mal à réaliser dans quel monde closnous sommes enfermés.”

31

Page 32: Communiquer sans la parole

Alain Thuillot :

“Le plus pénible à mes yeux, aura été l’époqueoù je ne pouvais pas ou très difficilement par-ler. Je vais d’ailleurs vous décrire quelquesexemples de comportement de personnes demon entourage :- Il y a les gens qui font une associationd’idées, à savoir : il ne peut plus parler donc ilest sourd et quand ils s’adressent à vous, nepeuvent pas s’empêcher de hurler .- Vous avez ceux qui pensent que vous venez“d’un pays étranger ou d’une autre planète” etqui vous parlent “petit nègre”.- Certaines personnes pensent que si vous neparlez pas ou difficilement, vous devez avoirun âge mental qui ne dépasse guère cinq ans.En général, au bout de quelques échanges ilss’aperçoivent de leur erreur et changent leurmanière de s’adresser à vous, mais il est troptard LE MAL EST FAIT.- Vous avez ceux qui, par gentillesse, ne veu-lent pas vous faire répéter (car je reparle demieux en mieux) mais qui n’ont rien compris dece que vous leur disiez. Vous vous en rendezcompte rapidement.

- Et pour finir, je vous parlerais de ceux quivous font croire qu’ils ont de l’estime pourvous, en vous posant une question sansattendre la réponse. Cette liste d’exemplesn’est pas exhaustive. Mais ne dramatisons pascar ces personnes ne représentent qu’un faiblepourcentage de mes interlocuteurs. Malgrétout, ces types de comportement ne vousaident guère à retrouver le moral.

RAPPELEZ VOUS JUSTE, NE FAITESJAMAIS AUX AUTRES CE QUE VOUS N’AI-MERIEZ PAS QUE L’ON VOUS FASSE !”

32

Page 33: Communiquer sans la parole

33

Roland Boulengier:[email protected]

“Conseils aux autres utilisateurs

Ne jamais abandonner, mêmequand c'est très difficile. Il fauttoujours du courage et de la per-sévérance pour aboutir.Communiquer vaut bien tous lesefforts. Sans communication, lavie sociale devient extrêmementpauvre. Il ne faut pas laissers'échapper une telle opportunité.La vie ne sourit qu'à ceux qui fonttout pour qu'elle ait un sens.

Ce que je regrette:

Etre traités comme des enfantsou des débiles. La lenteur de nosmachines qui nous donnent deuxhandicaps : les gens n'ont pas lapatience d'attendre de nousécouter et il nous est difficile desuivre une conversation car nousdevons nous concentrer surnotre machine pour nous expri-mer. Sans la machine nousdevenons entièrement dépen-dant de notre entourage ou du

moins de ceux qui prennent lapeine de comprendre.”

Moyens de communication(Janine Boulengier)

“Au début : en lui posant desquestions qui ne demandaientque le oui et le non, réponse oudemande par le regard, oui de latête et du pouce, non de la tête.J'avais fait un petit tableau pourdes questions qui revenaientsouvent. Le personnel soignantn'avait qu'à poser la question etsuivre son regard.

Exemple : vous remonter ?(pieds touchant souvent la barredu lit), réinstaller le coussin sousles pieds, l'oreiller, mal ou mas-ser (pied droit/gauche/lesdeux)...votre nez... il vousdémange?) Au fur et à mesureque j'écris ces lignes, je m'aper-çois qu'aujourd'hui rien n'achangé, ces questions revien-nent quotidiennement, sauf quepour certaines, il se débrouilletout seul.

Ensuite : L'alphabet sur uneardoise Véléda

Nous avons aussi utilisé lestylo laser dès qu'il a pu le teniravec son pouce. Les lettresécrites en plus gros au pied dulit ou sur un mur. Pratique,mais demande un effortconstant du patient... Avec l'ha-bitude dès qu'il commençait unmot la suite venait toute seule,pour en arriver à la supprimertotalement. Aujourd'hui il est unpeu oralisant, faisant desphrases plus ou moins com-préhensibles pour l'entourage.”

Page 34: Communiquer sans la parole

Où trouver des conseils et tester du matériel ?Le choix d’un matériel de communication alternative parfois coû-teux doit être fait en pleine connaissance de cause. Il est doncindispensable d’essayer le matériel et un essai de quelquesheures hors de l’environnement de vie de la personne (qu’elle viveà domicile ou en centre de rééducation) ne suffit pas à évaluer sil’appareil convient. C’est pourquoi il existe des structures qui pro-posent un prêt de matériel à domicile. Cette section propose uneliste de différentes structures de conseil et de prêt d’équipement.

1) ALISInformations notamment auprès de la permanence téléphoniqued’ALIS ouverte les lundis, mardis et jeudis.Conseils en aides techniques de communication et suivi possiblepar M. Guy-Jean Hallé et M. Hubert Azemard, bénévoles de l’as-sociation qui peuvent se déplacer à domicile avec certains maté-riels et organiser un prêt.L’association dispose, pour le prêt, de 3 Dialos, d’un Lightwriter,d’un Deltatalker, de deux systèmes à commande occulaireQuickglance et Visioboard, de plusieurs ordinateurs portableséquipés de claviers virtuels (eurovocs) et de commande de lasouris avec le mouvement de la tête (TrackIR).

ALIS225 bd Jean Jaurès, MBE 18292100 Boulogne BillancourtTel : 01 45 26 98 44Fax : 01 45 26 18 28Email : [email protected] [email protected] [email protected] : www.alis-asso.fr

2) FENCICATFédération Nationale des Centres d’Information et de Conseil surles Aides Techniques

Contact par téléphone, courrier postal ou électronique avec unergothérapeute et/ou un documentaliste spécialiste des aidestechniques, selon la demande.Certains CICAT assurent des visites à domicile.Quelques uns disposent de locaux pour recevoir les particuliers oules professionnels avec exposition de produits, possibilité d’essais

Annexe 1 : Faire le bon choix

Trouver le bon panachage de produits et les paramétrages adap-tés constitue le travail que doivent réaliser ensemble la personnenon-parlante, son entourage, les professionnels paramédicaux etles distributeurs de produits. Ce travail est impossible sans réali-ser des essais. Ceux-ci peuvent s’avérer assez longs, surtout si lapersonne handicapée n’a jamais utilisé d’ordinateur. Rares sontles professionnels en mesure de vous conseiller sur toute lagamme des produits et des techniques. Les distributeurs connais-sent bien leur matériel. Ils peuvent vous informer et répondre àvos questions techniques sur des produits de leur catalogue. Enrevanche, ils n’ont pas tous la connaissance de l’ensemble desproduits qui existent sur le marché français.Quant aux professionnels paramédicaux sensés être plus neutres,ils manquent parfois d’informations sur les produits “High-Tech”.

Vous devez alors vous rapprocher de structures d’information etde conseil. Nous considérons que ces centres de conseil doiventêtre indépendants de la vente de produits, cette qualité étantnécessaire pour assurer leur neutralité !34 Liste non exhaustive

Page 35: Communiquer sans la parole

35

ou évaluation.Voir la liste sur le site www.fencicat.fr ou appeler la permanence d’ALISpour connaîtrre les coordonnées du CICAT de plus proche de chez vous.

3) RNT DE L’APFRéseau Nouvelles Technologies de l’APFRNT informe et conseille en matière d’informatique, de contrôle d’environ-nement, de synthèses vocales et de commandes électroniques de fauteuilroulant. Les matériels et applications sont testés et évalués, des fichestechniques sont adressées plusieurs fois par an aux adhérents. Toutes lesorganisations peuvent adhérer au RNT, qui n’est pas ouvert aux particuliers.ALIS adhère à RNT.

L’adhésion ouvre l’accès à un service de prêt de matériel, ainsi que l’acqui-sition d’un classeur qui s’enrichit régulièrement par l’envoi de nouvellesexpertises (50€ l’année).

RNT274 Bd Georges Clémenceau59700 - Marcq en BaroeulTel : 03 20 20 97 70 Fax : 03 20 20 97 73e-mail : [email protected] : http://rnt.over-blog.com/

Deux ergothérapeutes conseillers techniques RNT sont plus particulière-ment spécialisés dans la recherche et la diffusion de l’information (dont leclasseur RNT) sur les moyens alternatifs et augmentatifs de communicationet sur les nouvelles technologies.

- Elisabeth NEGREAide à la communication, synthèses vocalesConseillère technique Communication AlternativePôle RéseauAPF, 17 bd Blanqui, 75013 ParisTel/Fax : 01 40 78 27 37 / 01 40 78 69 36Courriel: [email protected]

- Thierry DANIGO (Créateur et responsable des fiches RNT, co-respon-sable de l’anntenne ALIS Nord)Accès à l’ordinateur, logiciels, adaptation de jouets et de fauteuilsCentre APF Marc Sautelet64 rue de la Liberté - BP 11959652 Villeneuve d’Ascq CedexCourriel: [email protected]

4) Centre ICOM’Centre de ressources informatiques du Programme France d’HandicapInternational.Outre les conseils spécialisés, ICOM’ a assuré le développement de logi-ciels comme CLAVICOM, clavier virtuel gratuit téléchargable sur le site etSouricom qui permet de piloter la souris avec un contacteur unique géné-ralement connecté à une souris dérivée (plan sur le site également).

ICOM’17, bd Chambard de la Bruyère 69007 LyonTél.: 04 72 76 88 44Fax : 04 72 76 88 48Site : www.handicap-icom.asso.fr (Clavicom y est disponible en téléchar-gement)Courriel: [email protected]

5) Plate-Forme Nouvelles Technologies (PFNT)Expertise, recherche en Nouvelles Technologies adaptées aux besoins spé-cifiques des personnes handicapées. Evaluation par des ergothérapeutesspécialisés. ALIS est signataire d’une convention avec l’AP-HP qui facilitenotamment les possibilités d’évaluation par ce service.

PFNTHôpital Raymond Poincaré - 92380 Garches Tél. : 01 47 10 70 61Courriel: [email protected]

6) AdaptechAdaptech est un projet d’aide qui résulte de l’association de la PFNT etd’ESCAVIE, pour l’équipement des personnes lourdemenent handicapéesdans le domaine de l’informatique, la domotique et l’aide à la communica-tion. Après évaluation des besoins à la PFNT ou à domicile, le matérielchoisi est prêté au patient (un mois) afin d’estimer au mieux l’adéquationavec ses attentes. Le prêt n’est accordé qu’aux personnes résidant en Ile-de-France.

Contacts: voir PFNT

Page 36: Communiquer sans la parole

7) ISAAC-FRANCOPHONEAssociation Internationale pour la Communication Améliorée etAlternative (CAA)Section de l’association Isaac International Society forAugmentative and Alternative Communication

Isaac-francophone c/o FSTCharmettes 10b-CP2006 Neuchâtel SuisseTél : 032 732 97 [email protected]

8) Mieux vivre Bretagne (CICAT)Tél : 03 20 67 74 [email protected] de prêt de matériel.

9) ESCAVIE :ESpace Conseil pour l’Autonomie en milieu ordinaire de VIE, enîle-de-france. Une de ses missions est de fournir toutes les infor-mations utiles aux patients: matériels existants, fournisseurs, éva-luation, de l’utilisation d’un matériel...

http://www.cramif.fr/assures/handicap/handicap_qui_som_nous_escavie.asp

17-19 avenue de Flandre75954 Paris Cedex 19Tél : 01 40 05 32 64Fax : 01 40 34 24 41

Antenne ESCAVIE à Versailles;9 rue Porte de Buc78035 Versailles CedexTél: 01 39 53 74 51 / 41 41

Clairette Charrière, ergothérapeute à l’ESCAVIE a rédigé le livret«Aides techniques et LIS» (téléchargement sur www.alis-asso.fr).

10) AxormService d’information et de conseil gratuit sur les nouvelles tech-nologies informatiques.Permanence téléphonique lundi et vendredi de 9h à 13h au0870 408 444 (prix d’un appel local)[email protected]

11) Association Idée

L’Association Idée (pour Informatique Diffusion pour l’édu-cation et l’enseignement) développe gratuitement des logi-ciels éducatifs adaptés, des logiciels de rééducation, desaides à la communication et à l’accessibilité à l'ordinateur.Téléchargement sur www.idee-association.org.

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Page 37: Communiquer sans la parole

Annexe 2 : le confort de la personne non-parlante

Que ce soit au moyen d’un tableau, du classique papier/stylo oud’un système électronique, l’installation et l’état général de lapersonne non parlante doivent favoriser la concentration et laréalisation des mouvements résiduels utiles (de la tête, desyeux, du menton, de la langue, d’un doigt).

Les problèmes réguliers de transit intestinal, la mauvaise éva-cuation des urines, les troubles tensionnels orthostatiques, lescontractures spastiques, l’hyper-salivation, le hoquet incoercible,le reflux gastro-œsophagien, les kérato-conjonctivites et la sécheresse oculaire, sont autant de facteurs perturbants qu’ilfaudra limiter ou dont il faudra espacer lasurvenue, afin que le patient parvienne àcanaliser son effort de communication pen-dant une période suffisamment longue.

Une attention particulière est à porteraux problèmes respiratoires : un simpleencombrement se manifeste par une gênecontinuelle et angoissante. Commentcommuniquer, se concentrer, quand toute notre énergie est captée par la gestion de difficultés respiratoires ? La verticalisa-tion quotidienne – au fauteuil ou sur table– les postures alternées, la kinésithéra-pie respiratoire, ainsi que le traitementd’un reflux gastro-œsophagien et de troublesde la déglutition à l’origine d’en-combrements par inhalation, sontautant de précautions permettantd’améliorer le confort global dupatient parlant “du bout des yeux”.Il en est de même pour l’amélio-ration du capital articulaire, lalutte contre les phénomènesspastiques et la préventiondes escarres.

La communication prolongée devient possible quand ces diversfacteurs n’interfèrent plus.

Savant compromis entre le soutien nécessaire et la possibilité dese mouvoir, un bon positionnement contribue à améliorer laposture et assure une prévention des lésions cutanées. En outre,il aidera à la maîtrise du corps et améliorera l’autonomie dansdiverses activités.

Idéalement, la réalisation d’un bilan de la vision fonctionnelle(l’acuité, le champs visuel, la stratégie de balayage de l’espace)est également nécessaire.La fatigue physique et/ou psychologique peut venir compli-quer la situation. Des récupérations provisoires oudurables sont possibles, parfois grâce à l’aide de pro-fessionnels. Ces récupérations permettent d’envisagerle recours à de nouveaux outils d’aide à la commu-nication (par exemple une personne qui a récupéréquelques mouvements de la tête pourraessayer de les exploiter pour accé-der à l’ordinateur).

Très souvent, le temps néces-saire pour s’approprier cestechniques s’avère plus longqu’on ne le voudrait …Patience et opiniâtreté sontindispensables à chacun d’entrenous.

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Page 38: Communiquer sans la parole

Annexe 3 : la prise en charge financière

Après les essais et prêts, vous avez décidé quel matériel voussera le plus utile. Il vous faut alors trouver le financement. Parfoisvous grouperez cette demande de financement avec d’autresaides techniques ou des travaux d’aménagement de votre domi-cile.

Il est plus facile de préparer le dossier avec l’aide d’une assistantesociale. Pour les premières demandes, vous bénéficierez souventdu soutien du service social du centre de rééducation. Par la suitevous pourrez faire appel aux équipes de la MaisonDépartementale des Personnes Handicapées (MDPH)(1) qui ins-truiront avec vous les demandes de financement. Ces finance-ments sont dénommés prestation de compensation depuis la nou-velle loi du 5 février 2005 (entrée en vigueur en janvier 2006) quiréforme complètement les droits des personnes handicapées.

Attention: vous ne pourrez pas bénéficier de ces financements sile matériel a déjà été acheté. Le temps d’acquisition de ces équi-pements est souvent très long (temps d’essai, instruction dudossier, passage en commission, perception des fonds:au final, le délai dépasse parfois les 6 mois). Les prises en charge sont très variables car il s’agit dematériels qui ne sont pas rattachés à des barêmes.ALIS peut être sollicitée pour participer à cesinvestissements. Faites-le savoir à laMDPH qui nous adressera une demande.

(1): Une liste des MDPH par département est disponible à l’adresse suivante: www.anmsr.asso.fr/anmsr00/crf/intro.html38

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CREEZ.I. du Recou69520 GrignyTél: 04 72 24 08 99Fax: 04 72 24 25 36Importe et distribue les Aras,divers contacteurs, le clavierFlexiboard, tables d’ordinateurà hauteur réglable, etc.

FIRST8, square du Puy-du-Roy60200 CompiègneTél: 03 44 86 86 04Fax: 03 44 86 80 49Conception de logiciels spé-c i a u x , n o t a m m e n tCommUnique.

PROTEOR6, rue de la Redoute21850 Saint ApollinaireTél: 03 80 78 42 42Fax: 03 80 71 51 50www.proteor.comDiscuter avec le responsabledu service: Joël Pansard quiindiquera ensuite le commer-cial de votre région. Importe etdistribue les Talkers, leVanguard, le Pathfinder,TrackIR 2000 et Headmaster(systèmes de pointage avec latête), Wivik (clavier virtuel),etc. Fabrique un contacteurmusculaire et la téléthèseDialo.

VOCALISIS7, rue Hoche78000 VersaillesTél: 01 39 53 00 63fax: 01 30 21 17 74www.vocalisis.comCatalogue complet et trèsmodulable : étudie les besoinset cherche les solutions infor-matiques, adapte des maté-riels ou logiciels existants.Spécialités: Wivik, logiciels dereconnaissance vocale.

CIMISSpécialiste de l’accès à l’in-formatique.53, rue Georges Couteline69100 VilleurbanneTél: 04 72 69 70 80Fax: 04 72 69 70 [email protected]

ordiTICEImmeuble “Le Castillon”1 Chemin de la Belette91410 DourdanTél: 01 64 59 66 70Commercialise notamment lesystème à commande oculaireERICA.

HeservisDonauring 835463 AC VeghelNederlandTél : +31 (0)4 13 36 66 [email protected]

Handi’Cap Access3 Place de la Porte35150 Piré sur SeicheTel : 06 74 37 88 67Fax : 09 59 35 12 26

Technos Japan Co(Contacteur EMOS)Tél : +81-3-3436-1300fax : [email protected]/eng/

Les systèmes à commandeocculaire ou cérébrale:

Visioboard:système françaissociété Metrovision4, rue des Platanes59840 PérenchiesTél: 03 20 17 19 56Fax: 03 20 17 19 [email protected]é d’essai prolongé.Prix: environ 20 000€

Eyegaze:[email protected]

environ 20 000€

Quickglance:commercalisé par Vocalisis,possibilité d’essai prolongévia ALIS.www.eyetechds.comenviron 8 000€

ERICA:Disponible auprès deordiTICE.

MyTobii:Commercialisé par Proteor.

Annexe 4 : Les distributeurs

Page 40: Communiquer sans la parole

Annexe 5Quel code accélère leplus?(section proposée par Olivierle Floch, stagiaire de l’EcolePolytechnique)

En français, toutes les lettresn’ont pas la même fréquenced’apparition, et on peut doncsonger à ordonner les lettresde l’alphabet en fonction deces fréquences afin d’accélérerla communication. Dans letableau sur la page suivante,on a indiqué la fréquence deslettres dans l’alphabet, ainsique le nombre de validationsou de propositions nécessairespour indiquer chaque lettre enfonction du mode de communi-cation employé. La premièrecolonne correspond à l’alpha-bet standard linéaire, laseconde à l’alphabet linéaireordonné par ordre de fré-quence des lettres. On voit surla première ligne qu’il y a déjàune accélération sensible :42% de validations en moins.

Les colonnes suivantes corres-pondent à différents codes àdouble entrée. VoyCons est lesystème utilisé par PhilippeVigand (53% de validations enmoins par rapport à l’alphabetlinéaire, en moyenne), ESA estun tableau double entréeordonné de gauche à droite etde cas en haut selon l’ordrede fréquence des lettres de l’al-phabet, et ESA++ est le codecorrespondant au tableau de lapage suivante et est le codequi en moyenne accélérera leplus la communcation. Il nefaut cependant pas hésiter àadapter l’ordre d’emploi plusou moins fréquent de certaineslettres (dues par exemple àl’emploi de raccourcis “texto”)

Le calcul des fréquences deslettres en français provient d’unarticle de Wikipédia (2005).La ligne “prop/lettre” indique lanombre moyen de propositionspar lettre dans chaque code.La ligne “diminution du temps”signifie par exemple “dans lecode ESA++, on peut éviter64% de validations par rapportau code ABC”.

Lettre Fréq ABC ESA Lin VoyCons ESA ESA ++

a 8,1 1 3 2 4 3

b 0,9 2 16 4 5 7

c 3,3 3 14 5 7 6

d 3,7 4 12 6 5 6

e 17 5 1 3 2 2

f 1,1 6 15 7 8 7

g 0,9 7 19 5 8 7

h 0,7 8 18 6 7 7

i 7,5 9 5 4 6 4

j 0,5 10 20 7 9 7

k 0 11 26 8 7 8

l 5,5 12 9 6 6 5

m 3 13 11 7 4 6

n 7,1 14 6 8 3 4

o 5,4 15 10 3 7 5

p 3 16 13 9 6 6

q 1,4 17 21 7 7 7

r 6,6 18 4 8 5 5

s 8 19 2 9 3 3

t 7,2 20 7 9 4 4

u 6,6 21 8 4 5 5

v 1,6 22 17 8 6 6

w 0,1 23 25 9 10 8

x 0,4 24 23 10 9 7

40

Page 41: Communiquer sans la parole

41

Tableau ESA++ .Le code ESARIN y est rangé suivant les diagonales:

le temps d’accès par défilement aux lettresd’une même diagonale (flèches) est constant.

Et si on allait plus loin? (pistes de réflexion qui n’ont jamais étéessayées)

On peut remarquer qu’avec ces codes, on n’utilise pas toujours toutes lescapacités de la personne non-parlante: le plus souvent, ils sont capablesde signifier “oui” ou “non”, mais souvent, il y a la possibilité de conveniravec eux d’un troisième signe. Dans le pire des cas, ce troisième signepourrait être “ne rien faire”, même si cette solution pose clairement desproblèmes d’interprétation (“combien de temps dois-je attendre avant dedécider que la personne non-parlante ne fait “rien”?). Quoi qu’il en soit,on suppose qu’on dispose de tois signes. Appelons les 1, 2 et 3 en fonc-tion de leur temps d’éxécution. A partir de là, on peut élaborer un codeoù tous les signes sont situés à trois propositions (certaines étant plus oumons longues à effectuer, on utilise encore un classement ESARIN). Onobtient un taux d’accélération de 75%.

Voici son fonctionnement: la personne propose tout d’abord “Tableau”, etreçoit en réponse un des trois signes “1”, “2”, “3” précédemment définis.Ensuite, elle propose “Ligne” puis “Colonne”, et en réponse reçoit deuxsignes. Cela indique de façon unique une lettre.La dernière case est laissée vide. Elle permet ainsi à la personne LISd’indiquer qu’il y a eu un problème dans la compréhension, en plusd’autres moyens tels que le “oui” “non” très rapide, par exemple.

Ce dernier point est important: en multipliant les signes, on accélère lacommunication en théorie, mais on augmente aussi la demande enconcentration, et par là le nombre d’erreurs. Il faut donc toujours prévoircette éventualité, et permettre à la personne non-parlante d’indiquer qu’ily a incompréhension, ou tout simplement qu’elle désire parler. Il ne fautpas que l’abstraction soit poussée à un point où l’on oublie que l’oncherche à communiquer, et que la simplicité, et l’intuition, font parfoismieux les choses.

1 2 3 1 E A C2 J S H Tableau 13 P G X

1 2 31 N T Q2 I U V Tableau 23 D Y Z

1 2 31 L O B2 R M W Tableau 33 F K

Page 42: Communiquer sans la parole

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Abréviations 27Accélérer 40Accompagnateur informatique 22Adaptech 36Adaptive Mouse 25Alphatalker 19Alphabet 7 - 13,18, 22Alphabet ESARIN 11,12

linéaire 9,11voyelles-consonnes

linéaire 11,12phonétique 12

Alternatives 24,25,26,27,28,29Alternative au clavier, à l’écranou à la souris 24Application 22,27Apprentissage 8, 9,11,22Appuis prolongés 27Ara 19Auto-maintien 28Autonome 15

Boitiers de communication 18-20

Cahiers de liaison 15Camera Mouse 26Canon Communicator 19Centres de conseil 32,33Centre Icom 33CICAT 32,34Clavicom 29Clavier à l’écran (clavier virtuel)

23,27,29Clavier ergonomique 23Clavier loupe 27Clavier programmable 23,27Clavier virtuel 27,28Clic, cliquer 24,25,26,27,28Clicker 29Clic automatique 26Code à double entrée 10,11,12Code alphabétique 9Code EJASINT 10

Code linéaire 9,11Code phonétique 9,12Code pictographique 14Code Vigand 12Contacteur 19-20,23-24,26Contacteur “coup de poing” 26Contacteur musculaire 26Contacteur myo-éléctrique 26Contacteur de palais 26,26Contacteur sonore 26Contacteur au souffle 26Cross-scanner 26Curseur 23,24,25CVK 29

Défilement 19, 20, 23Delta Talker 19,20Désignation 6,19,20Dialo 20Dicom 28Dictionnaire 28Distributeurs spécialisés 39Donner la Parole 29Dragger 26Dwell 27Dwellpick 26Discover Screen 29

Easy Rider 28Emos 26ERICA 25ESARIN 11Essais 34Expert-Mouse 24Eyegaze 25

FENCICAT 34

Gommette 25Guide-doigts 27

Headmouse 25

Interfaces 24-27Implusions cérébrales 23,25ISAAC 36

Joystick 25

Kecom 27Keyvit 29Keystrokes 29

Langue 25-27Leblatphone 21Licorne 6Lightwriter 20Logiciel utilitaire 23

Macro-commande 29Magic-cursor 26Manette de jeu 25MDPH 38Mémoire 27Mémorisation 11Mieux-vivre Bretagne 36Minspeak 19Mode immobilisation 23Mouvements de la tête 19,23,25Mouvements de l’oeil 25

Onscreen 27-29Ordinateur 22-25,27Outil de pointage 6,25-26,27

Palais artificiel 25Papoo 21Pathfinder 20Pavé numérique 24Penfriend 27Photos 14Pictogramme 14, 16-20Plage tactile 23, 25Plate-Forme Nouvelles

Technologies 35Point-N-Click 26

Porte-parole 15Positionnement 37Prédiction de mots 13,20,27Prestation de compensation 36Prêt de matériel à domicile 34

Quick-glance 25,39Quick-wizard 26

Raccourcis-clavier 26Rémanence 27Respiration 30

Scatir 26Screendoors 27,29Service après-vente 19Signes Oui et Non 8Simultanéité 27Skippy 27Synthé 12Synthèse vocale 19-21,24Système d’exploitation 23,24 Switch XS 29

Tableau de communication 16-17Téléthèse 18-19,22Témoignages 30-33Thumbellina 24Trackball 24Track IR 25Tremblements 27Turbotexte 27

Vanguard 20Vigand 12Visioboard 25,39Voix digitalisée 19Voix synthétique 19

Windows 13,27Winword 27Wivik 27,29

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